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hQ +Bi2 i?Bb p2`bBQM,Université Jean Monnet Saint-Etienne
École Doctorale N° 485
Éducation, Psychologie, Information et Communication (EPIC) Laboratoire : Éducation, Culture, sociétés (ECP) Soutenue publiquement le mardi 26 février 2019, par :Marie BERETTI
Dirigée par Monsieur le Professeur Philippe FORAY au prisme de la confiance.Devant le jury composé de :
Nadja ACIOLY-REGNIER, Professeure des universités (ESPE, Université de Lyon 1), Présidente,Philippe FORAY, Professeur des universités (Université de Saint-Etienne), Directeur de thèse,
(Université Lille 3), Rapporteuse,Daniel MARCELLI, , (CHU Poitiers),
Examinateur,
Bruno n (Université Cergy-Pontoise),
Rapporteur.
En premier lieu, je tiens ă remercier Philippe Foray, mon directeur de thğse. C'est ă avoir un peu d'intĠrġt et de croire suffisamment en moi pour me risquer. La confiance en termes d'inspiration, au fil des discussions, conseils, relectures, Ġchanges d'idĠes, dans disponibilité, les encouragements et le lilas, je lui suis immensément reconnaissante. La conseils, de leur soutien, de leur affection. En particulier, je tiens à remercier mes amis et reconnaissante pour le plaisir de travailler ensemble, pour la compréhension dont ils ont fait preuve ces derniers mois en me déchargeant de nombreuses responsabilités, pour les moments difficiles. En particulier, je tiens à remercier Manon Pesle qui a pris le temps de lire et de me conseiller sur un passage de ma thèse, comme Jean-Yves Seguy, qui en plus, sans manifester d'ennui, m'a ĠcoutĠe parler encore et encore de mon traǀail. Il m'a permis de clarifier ma pensée et mon propos, mon travail a gagné de ses sages conseils. Je remercie aussi Marjolaine Harthong-Morin, par avance, des douceurs dont elle a le secret, et qui rendent la vie plus savoureuse. temps, de leurs conseils, de leur écoute, de leur soutien. Maryline, Gwénaël, Camille,Brigitte, et les autres : vous avez tous contribué, chacun à votre manière, à ce travail.
Votre écoute et vos encouragements m'ont ĠtĠ d'une aide prĠcieuse. Je vous dois plus que vous ne le pensez. Enfin, je dois remercier tout particulièrement mes enquêtés, les enseignants qui ont semble. Je leur suis infiniment reconnaissante, car ils sont la matière principale de ce traǀail, et sans eudž tous, je n'aurais pas pu rĠaliser cette thğse.Introduction. .......................................................................................................................... 3
1. Revue de littérature (1). Vers une première définition 6
153. Construction du questionnement
234. Problématisation. 27
4.1 Ancrage disciplinaire .............................................................................................. 28
4.2 Cadre théorique ...................................................................................................... 29
........................................................................... 415. Méthodologie. 43
Première partie. Définition de la relation d'autorité éducative et modélisation du
système. ............................................................................................................................... 79
Chapitre 1. Une relation, deux acteurs. 82
Chapitre 2. Les places, en relation et en contexte. 104
Chapitre 3. La rencontre dans la relation, un lien. 135
Chapitre 4. Un système relationnel dynamique. 164
: état des lieux de la réflexion et du questionnement en fin de premièrepartie. 181
Deuxième Partie. ................................................................ 189Chapitre 5. Approche théorique de la confiance interpersonnelle et de son rapport à
. 198
230: état des lieux de la réflexion et du questionnement en fin de deuxième
partie. 290
Troisième Partie. Exploration de la constructionpar la confiance des élèves. ............................................................................................... 295
Chapitre 7. Une démarche exploratoire. 298
Chapitre 8. Du rapport entre reconnaissance, confiance et autorité. 316
: état des lieux de la réflexion et du questionnement en fin de troisièmepartie. 378
Conclusion ......................................................................................................................... 381
Bibliographie ..................................................................................................................... 387
Table des matières ............................................................................................................. 393
Table des illustrations ........................................................................................................ 398
3 Vienne, 1984. Léonard Bernstein dirige les musiciens du Wiener Philharmoniker. Sur le bis du 4ième de son visage et de ses regards aux musiciens1. En mai 2014, dans une chronique sur France Culture, le chroniqueur et écrivain Philippe Meyer2 dira de lui : " Il me semble que l'on comprend ce qu'est un chef d'orchestre et même ce qu'est un chef. Quelqu'un dont l'autorité ne vient pas de sa baguette, ni de son titre, ni des galons invisibles qu'il a sur la manche, mais de la confiance qu'il accorde et qu'il confère, de l'attention qu'il porte à ceux qu'ildirige, du plaisir qu'il cherche à partager et qui se lit, une fois le mouvement achevé, sur le
visage des musiciens »3-t- et un professeur dans sa classe -il nous -ce quicontraindre ? Toute la difficulté à comprendre, à analyser le phénomène dans sa réalisation
Voilà qui explique la dimension magique dont se pare le phénomène, dimension mythique qui augmente également ceux qui la possèdent (mais qui possèdent quoi exactement a priori inexplicable de certains1 Vidéo disponible sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=oU0Ubs2KYUI
2 rédigée sous la direction
d'Annie Kriegel et de Philippe Ariès, et soutenue en 1977.3 Chronique du 14 mai 2014, disponible en podcast : https://www.franceculture.fr/emissions/la-chronique-de-
philippe-meyer-13-14?p=3Introduction
4enseignants, sorte de capacité à envoûter, dont certains seulement, seraient mystérieusement
dotés. I naturellement ». Une explication semble être celle-ci : vient du fait que le phénomène résiste autopsier. e, un doute sur leurs compétences, parfois re volontairement non-mutualiste. Arrivent alors les remises en question de la formation, dénoncée comme lacunaire et pas assez pragmatique, car ne répondant pas à leur forte demande de procédés fonctionnels, applicables de manière automatique, pour une autorité et une gestion de classe efficaces. Un long processus de construction commence alors à se mettre en place, par essais-erreurs, parfois dans la souffrance, questionnant leur propre s à tenir ensembleréalité de classes de vingt-cinq à parfois trente élèves, souvent hétérogènes. Cette
hétérogénéité est représentée de manière simplificatrice par les deux maux principaux de la
gestion de classe, les deux visages des empêcheurs : incivilité et hyperactivité (Ottavi, 2008).
Ce sont les " empêcheurs contemporains » de " faire la classe vraie classe : une classe réelle bien loin de la classe idéalisée.Le public nécessite la prise en charge dans la " gestion ordinaire » des incivilités et
hyperactivité, en plus de la charge quantitative qui rassemble des élèves très différents, en
termes de niveau (ce qui joue sur la discipline, par la difficulté à les tenir tous en même temps, au même rythme, sur les apprentissages) et de comportement : chaque élève ayant un degré de létre différent. La difficulté à gérer la vie scolaire, dans et hors les murs de la classe, est lourde de tensions et parfois source de souffrance. i revêt un caractère intellectuellement fascinant devient un fardeau pour certains de ceux qui se confrontent à la réalité du terrain (Robbes, 2006a ; Perrier, 2010). préalable à lelle est une condition nécessaire : jamais choisi, parfois subiIntroduction
5 parfois même seulement pour communiquer, est une dépense longue et coûteuse en énergie (Ottavi, 2008). 1 gestes simples, des savoir-quelle situation de se faire obéir des enfants les plus récalcitrants. Sébastien Clerc propose
aux enseignants désemparés " Le coup du silence glacial » ou encore " L mort » pour reprendre le contrôle de sa classe de sauvageons (Clerc & Michaud, 2010, p 89). onnait les secrets préfère cacher à ceux qui en ont tant besoin pour faire face à leur classe (Lavédrine, 2017). recettes » sont pourtant un leurre : puisque sur le terrain, tous les comportements ne sont pas prévisibles, aucune solution clé en main adaptés à chaque situation, au risque de tomber dans une conception applicationniste et situation et en contexte (Robbes, 2009). chez les enseignants, qui traduit un malaise, voire un mal- techniques. Une démarche, enfin, avant une "2011 ; Marcelli & Prairat, 2011).
pas réductible à des - et surtout - tout ce qui ne se voitessentiellement philosophique et pédagogique, vise alors à décrypter ce malaise, à repenser
" la crise sociale : la question est aussi largement discutée du point de vue politique, mais difficile à1 Super Nanny est une émission de téléréalité produite et diffusé
Supernanny. Elle présente une éducatrice, appelée Super Nanny, qui vient en aide à des parents en difficulté
Introduction
6 définir par ceux-a- ? Soncaractère insaisissable tient à son ambiguïté, à sa multipolarité, à son opacité. Énigmatique,
interrogations implique donc, avant tout, déterminer ce qui résonne sous ce terme parfois galvaudé et en particulier, distinguer etarticuler des termes qui peuvent souvent être rapprochés sinon confondus : autorité, pouvoir,
domination, violence, etc.1. Revue de littérature (1). Vers une première
Du point de vue théorique, une myriade de définitions se superposent : les plus souvent citées
Durkheim (1902), Max Weber (1921), Hannah Arendt
(1972), Marcel Gauchet (2008), Alain Renaud (2004), Bruno Robbes (2006a). Dans le contexte précis de la relation éducative, nous proposons de mettre en lumière trois approches conceptuelles : une définition à partir de a contrario, et une définition par ses limites. Entrée classique, empruntée dans de nombreuses recherches pour clarifier le concept, leterme " autorité », en français, trouve sa traduction dans deux termes latins : Auctoritas et
Potestas.
La Potestas
instituée, déléguée par une instance supérieure à un individu, au travers de la fonction ou du
statut. Le pouvoir est reconnu légalement, et octroie la possibilité de prendre des décisions
pour autrui, de commander, de sanctionner aussi. La Potestas la force ou la contrainte si besoin. Cela signifie que la Potestas reconnaissance du destinataire, même si le plus souvent, cette autorité de droit est reconnue Auctoritas, au contraire, est ce qui émane de la personne elle- de créditIntroduction
7Auctoritas :
Auctoritas ne se donne pas. Et au contraire de la PotestasAuctoritas ne peut advenir sans la reconnaissance du destinataire. " Le professeur est investi d'une Potestas, c'est à dire d'un pouvoir légalement reconnu pour exercer sa fonction, il a notamment le droit, droit institutionnellement défini et encadré, de réprimander si le besoin s'en fait sentir. L'Auctoritas ne dépend d'aucune instance. On n'investit pas quelqu'un d'une Auctoritas. Elle émane de la personne ; c'est ce que confirme l'étymologie puisque Auctoritas est dérivé d'Auctor, l'auteur, c'est à dire celui qui est cause première. L'Auctoritas est synonyme d'influence, d'ascendant, de crédit. Elle n'est pas fondée sur la puissance légale de contraindre mais sur le prestige personnel. Elle est l'art d'obtenir l'obéissance sans recours à la menace ou à la violence. » (Prairat, 1997, p 82-83). Auctoritas produit les mêmes effets que la Potestasmodalités différentes, puisque sans recourir à la contrainte : elle en est même " tout le
contraire ». En effet, Potestas et Auctoritas sont bien distinctes détient le statut, la Potestas Auctoritas. Inversement, on peut trouver une personne influente (par son Auctoritas), sans gourou sAuctoritas) et avoir
Potestas), se conjuguent le plus souvent dans la relation éducative. là ce quiprête à confusion : en général, Potestas et Auctoritas sont présentes en même temps chez un
cas notamment des enseignants : ceux-ci sont investis Potestas (par le droit : au travers de leur statut, délégué par un concours), etAuctoritas (propre à chacun. Les
accordent chez un enseignant, ce qui concourt à brouiller les pistes pour une Or,Auctoritas
soumission par la contrainte. " Si nous entendons maintenant autorité Auctoritas, nne la Potestas Auctoritas » (Prairat, 1997). De fait, lorsque laAuctoritas seule qui disparait
avec elle. autorité », ilPotestas et/ou de
Auctoritas t pourtant le point de vue qui sera généralement adoptéIntroduction
8Auctoritas.
focalisera Auctoritas qui le caractérise, et la question de la Potestas, qui seraartificiellement traitée de manière séparée pour une meilleur intelligibilté, visera
Auctoritas
propose également une autre entrée, assez classique, qui tend à emprunter un chemin
différent, en définissant en priorité1.2 Une définition a contrario
a contrario forme de pouvoir ou de violence extérieurs de coercition rgumentation. persuasion par arguments » (Arendt, 1972, p 123). uteurs, parfois discutée, parfois complétée.Ainsi, l'autorité n'est pas : " L'autorité
est une manière d'user du pouvoir, c'en est une modalité », complète Eirick Prairat (2011).
Et si pouvoir et autorité sont intimement liés (Potestas et Auctoritas), ils ne peuvent sesubstituer l'un à l'autre. Pourtant, les deux aboutissent au même résultat : le résultat qui se
apparemment le même. Or ce qui fait justement la spécificité est consentie. Ce qui diffère,ce sont les modalités opérationnelles qui aboutissent à ce résultat. Et plus encore, cette
. Pour Prairat : " L mais ces allégeances ne sont pas subjectivement vécues de la même manière. Obéir» (Marcelli & Prairat,
2011, p 4).
De la même manière, pour Bernard Rey :
Introduction
9 " Il y aurait donc, dans la notion d'autorité, l'idée d'un pouvoir qui s'exerce avec l'assentiment de ceux qui y sont soumis. Et encore le terme de pouvoir est-il ici inadéquat. Car l'autorité n'est pas tant le pouvoir que le droit de commander, reconnu par ceux qui s'y soumettent C'est cette légitimité (et non pas du tout l'exercice de la force) qui, parce qu'elle est reconnue par certains, entraîne leur obéissance. » (Rey,1998, p 24).
: elle ne s'établit donc ni dans un rapport de crainte, ni dans un rapport d'humiliation. Et ce n'est surtout pas la soumission à un individu en tant que tel, ou à son pouvoir, mais une obéissance librement consentie. Hannah Arendt ajoute que l'autorité n'est pas plus une forme de persuasion, par argumentation : pas relever de la persuasion par argument éducateur commence à se justifier, son autorité est entamée estiment, au contraire, vise éduqué à une position (Robbes, 2006a). définition a contrario relève -obéissance est le couple anthropologique, le (pouvoir-soumission est le couple éthologique, le couple animal), (Marcelli & Prairat, 2011, p 12). Le pouvoir existe dans le monde animal. Dans toutes les espèces animales sociales, bien souvent une forme de pouvoir. Or principales, deux modalités visant à soumettre la plus habituelle pour obtenir quelque chose est le pouvoir par la force, obligeant . Mais une seconde forme de soumission, plus subtile, existe aussi dans la nature qui consiste à manipuler l sexuelles sont des parades de séduction. Ainsi ou par la séduction. Là se trouve la différence avec le couple autorité-obéissance : l , ni par la séduction.Introduction
10Ainsi la définition a contrario
plus la séduction. Dans le contexte éducatif, on trouve en effet une autre forme d'ascendantpersonnel qui peut s'établir de cette manière entre éducateur et éduqué, et qui peut aboutir
au même type de résultat : une soumission, qui " ressemble oujours dans un rapport frontal, duel avec l'élève, c'est le rapport charismatique. La tentation est grande, pour installer un semblant d'autorité, d'entrer dans un jeu de séduction avec les éduqués : autre relation d'influence mais qui pervertit la relation éducative, puisquelà encore, la relation éducative se confond avec celui qui l'exerce. Un élève, par exemple,
qui obéit pour plaire à son professeur " Rien n'est plus instable qu'un sentiment. Si tel élève travaille par penchant affectif à l'égard de l'enseignant, qu'arrivera-t-il le jour où cet amour, soit par déception, soit par l'ambivalence propre à ce sentiment, sera devenu hostilité ? Qu'arrivera-t-il l'année suivante si le nouvel enseignant lui plaît moins ? Quand c'est un penchant pour le maître qui incite au respect des règles de la classe,on perd l'intérêt éducatif du rapport à la loi. cet intérêt est d'apprendre à maîtriser
ses émotions et ses sentiments et de comprendre que la loi n'est pas liée à la
personnalité ni au caprice d'un individu. Or, dans une classe qui marche à l'affectivité, le respect de la règle n'est pas dissociable de la sympathie pour la personne du maître. En outre, il y a une tromperie cognitive, puisque l'intérêt et l'attention de l'enfant sontorientés vers la personne du maître, alors que ce que vise l'école, c'est l'intérêt pour
le savoir. » (Rey, 1998, p 19).être confondue avec la séduction :
et dès lors, le rapport asymétrique enseignant - enseigné n'est pas librement consenti Enfin, un dernier point permettrait de compléter cette définition a contrario Arendt : -ce qui amène les élèves à (disciplinaire) à même de pouvoir légitimer l'autorité de l'enseignant. Or de brillants professeurs, reconnus pour leur savoir, se font aussi chahuter. S'il semble difficile autorité enseignante sans une certaine compétence disciplinaire, celle-cien revanche ne semble pas suffisante. Seule, la compétence ne suffit pas à conférer autorité,
car le savoir n'est pas et ne doit pas être un argument d'autorité. " Ce qui légitime finalement
l'autorité du maître, c'est qu'il dispense un savoir qui ne doit rien à l'argument d'autorité. Il
n'a pas à établir son autorité sur le fait qu'il est savant, mais plutôt sur le fait qu'il est
Introduction
11chercheur. Il se fera reconnaître par la persévérance qu'il met à vouloir comprendre le plus
de choses possibles et en montrant le plaisir qu'il y prend. » (Rey, 1998, p 26- et de la raison -même, qRey, 2004a, p 116). Bruno Robbes développe la même idée dans (2006a) : " est bien davantage celui qui crée les conditions effectives - didactiques et pédagogiques - tutaire ». Force ou pouvoir, argumentation, séduction, compétence, l'autorité n'est donc aucun de cesrapports pris isolément, même s'ils peuvent ressembler de loin à une certaine forme
d'autorité. Mais qu'est-ce que l'autorité, alors ? Comment définir ce lien complexe, asymétrique, entreenseignant et élèves, librement consenti par les seconds ? Il est ainsi plus facile de définir
l'autorité par ce qu'elle n'est pas, puisqu'il existe sans doute autant de formes d'autorité qu'il
existe d'enseignants. On ne définit d'ailleurs que rarement l'autorité d'un professeur, alors qu'on ne manque pas de remarquer qui en manque, ou qui en abuse. Une troisième approche théorique permettra de clarifier un peu plus1.3 Une définition par les limites
aéducative :
sur une citation de Luc Ferry : u adultes, épris(Ferry, 2003, p 51). Ainsi, le terme " autorité » peut recouvrir différents sens chez ceux qui
de ces différentes expressions deEn étudiant les discours contemporains
(médiatiques, politiques, et théoriques en sciences humaines et sociales), Bruno Robbes ité, trois " conceptions actuellesIntroduction
12 clarifie sous les désignations autorité autoritaristesoixante), autorité évacuée (un modèle issu des revendications sociales des années soixante,
soixante-dix) et autorité éducative : un modèle émergea diffusé. mobilisent les discours qui prônent une restauration de -autoritariste que font référence les autorité ». autoritariste serait en fait Précisément : de domination est volonté de détenir un pouvoir " rapport " de force et non dans une " relation " as pris en compte comme sujet. » (Robbes,2006a).
Dans ce modèle, la forme
pouvoir (qui peut être légal, légitime), mais sans le consentement de celui sur lequel : elle implique donc la soumission autoritariste utilise des moyens tels que la force physique, les pressions psychologiques, la séduction, la culpabilisation, le chantage affectif transcendante, qui correspond à une conception " traditionnelle uniquement sur sa dimension statutaire), elle correspond au " modèle patriarcal » de les discours " des enseignants (un mythe ?), une autorité " du passé démocratiques de notre monde actuel Potestas), ou sur son savoir (comme si celui-ci suffisait à lui conférer une autorité de fait) (en réalité, une soumission à la personneIntroduction
13Le second modèle évoqué - -
social (les années 60/70) de remise en question de ce modèle transcendantal, patriarcal, et de remise en cause des normes. Si ce mouvement social a affaibli les cadres institutionnels individualiste (au détriment du lien social) : ce qui prime sur valeur souveraine » : pour être épanoui, il doit être libre et autonome, affranchi des contraintes qui entravent son libre choix. Mais si ce modèle est valable pour les adultes (accomplis, comme sujets construits enfants, qui sont pourtant des sujets en devenir. La différence (de place) adulte-enfant, ou adulte- considéré sur lui est entendue comme une limitation de sa propre liberté. De fait, les éducateurs1 à leur position éducative, générationnelle ou
autorité évacuée », sont des poser des limites aux enfants et aux jeunes, " par exemple en prononçant au moment opportun un " non " contenant et structurant, nécessaire pour aider à grandir » (Robbes, 2006achef de famille » - -roi - qui a le dernier mot.
évacuée
défaillante ou refusée (Meirieu, 2005a) : dès lors, l évitant en conséquence toute situation de conflit potentiel (Robbes, 2006a). Or les effets sur : celui- par le sentiment de ne pas être pris en compte re : la responsabilité refusée se traduit ; en cherchant à1 La question dune asymétrie inhérente à toute relation éducative sera soulevée en partie "
éducative : verticalité de la relation », p 108.Introduction
14 Si aucun de ces deux modèles ne semble en mesure de répondre en même temps aux besoins ces deux extrêmes mais une obéissance librementautorité éducative est celle qui questionne la compatibilité entre autorité et démocratie,
entre droits-protection et droits-libertéune autorité légitime, mais surtout une autorité légitime aux yeux de celui sur lequel elle
décontaminée des pratiques autoritaristes » (Robbes, 2006aéducative, au second sens du terme de construit relation la libre adhésion des sujets sur lesquels elle suivante : sujetde sa part et sans recours à la contrainte physique une reconnaissance que cette influence lui -même » (Robbes, 2006a).Ainsi envisagée, " » (Ibid.).
ficile à définir exactement, elle est plus facile à borner, par uneIntroduction
15 nscrit ce travail de thèseéducative. Mais nous y reviendrons.
Cependant, si recevables soient-elle, ces définitions ne sont pas encore totalement nt une question première qui pourrait être posée ainsi : éducative soit-elle, est-elle (encore) nécessaire ?quotesdbs_dbs23.pdfusesText_29[PDF] PROJET : TRANSPORT URBAIN DE LA VILLE D 'ABIDJAN (PTUA
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