[PDF] La polysémie - construction dynamique du sens





Previous PDF Next PDF



Arts plAstiques Cinq fiches pour définir limage dans son pouvoir de

Une quatrième fiche dégage des définitions permettant de situer l'image dans son pouvoir de rendre l'image polysémique et pour là-même apte au symbole.



LA LECTURE dune image (Document 2 b) LA SIGNIFICATION d

Une image ne se lit absolument pas comme un texte. TEXTE. IMAGE Interprétations de l'image (POLYSÉMIE) venant se superposer s'associer au sens dénoté.



La polysémie - construction dynamique du sens

2 juil. 2012 Il est très important de donner une définition de la polysémie qui ... images différentes selon que la scène se passe aujourd'hui ou au ...



Analyse de limage

6 juin 1989 La sémiologie visuelle : quelques définitions ... dans l'interprétation du sujet en réduisant la polysémie de l'image ; selon R.Barthes.





Glossaire des arts plastiques A

Préambule : Les définitions de mots polysémiques privilégient les acceptions Imprimés dans des livres projetés à l'écran (images fixes et animées : au ...



Limage en maternelle

d'une même image (la polysémie qui la distingue du message verbal) doit être favoriser chez -3 : la définition



Les éléments plastiques de limage

Le format d'une image dépend du support utilisé. Ce dernier peut être naturel (les parois d'une grotte) ou manufacturé (papier photo feuille…). Pour des 



Les différentes classifications des représentations visuelles à travers

La polysémie et la monosémie de l'image. La définition de la polysémie selon Wikipédia est la suivante : « Lorsqu'un mot se trouve de facto avoir deux sens 



Vérités et trompe-lœil sur limage

2 févr. 2021 Suivons déjà le dictionnaire dans la polysémie du terme. On trouve pas moins d'une dizaine d'acceptions pour couvrir un périmètre de définition ...



Méthode danalyse de limage dinformation - OpenEdition Journals

L'idée fondamentale de notre entreprise est de caractériser l'univers des images par un ensemble de dimensions (iconicité prégnance complexité polysémie 



[PDF] LA LECTURE dune image (Document 2 b) LA SIGNIFICATION d

3°) IL EXISTE PLUSIEURS SIGNIFICATIONS POSSIBLES POUR UNE MÊME IMAGE : C'est ce qu'on appelle la polysémie LA SIGNIFICATION d'une image (Document 



[PDF] Le sens « imagé » en sémantique : un obstacle heuristique ?

Le terme polysémie quant à lui désigne un phénomène à la fois bien établi et difficile à décrire qui peut se résumer au fait empirique suivant : un même 



[PDF] La polysémie : construction dynamique du sens - HAL-SHS

polysémie : une seule expression —> plusieurs sens paraphrase : plusieurs expressions —> un seul sens Dans la définition que nous venons de donner 



[PDF] La polysémiosis ou la polysémie comme capacité: la notion de sens

Résumé: La polysémie et la monosémie peuvent être définies comme des extrémités entre lesquelles oscille une expression verbale Par conséquent nous



[PDF] Analyse de limage - photo-theoria

6 jui 1989 · Polysémie : caractère d'un signe qui possède plusieurs sens plusieurs contenus ; par exemple au sens propre (1er concret) s'ajoutent les 



(PDF) Quest-ce quune IMAGE ? Smithee Alan - Academiaedu

Qu'est-c e qu'une 1 ImagE La première définition connue du mot « Image » nous L'image protéiforme et polysémique ne souffre pourtant ni d'un déficit 



[PDF] Roland Barthes : Rhétorique Limage - Site Magister

La polysémie produit une interrogation sur le sens ; or cette interrogation apparaît toujours comme une dysfonction même si cette dysfonction est récupérée par 



[PDF] Des images polysémiques dans lœuvre de Georges Baguet (Paris

Différentes influences se mêlent au travers de ses photographies révélant la polysémie d'images engagées dans leur temps Descripteurs : Algérie – Baguet ( 



Définitions : image - Dictionnaire de français Larousse

1 Reproduction d'un objet matériel donnée par un système optique et en particulier par une surface plane réfléchissante ou un miroir : Regarder son image 

L'idée fondamentale de notre entreprise est de caractériser l'univers des images par un ensemble de dimensions (iconicité, prégnance, complexité, polysémie, 
  • Qu'est-ce que la polysémie d'une image ?

    134L'énoncé tel que nous le formulons est le suivant : l'image polysémique est celle qui poss? le plus grand nombre de sens, d'interprétations, qui peut porter plusieurs messages en même temps. En d'autres termes, c'est l'image ayant le plus d'interprétations possibles.
  • Pourquoi une image est polysémique ?

    La notion de polysémie de l'image - le fait qu'elle ait plus d'un sens - pourra dès lors être mieux comprise: une image est polysémique parce qu'elle fait l'objet de lectures multiples.
  • Comment réduire la polysémie d'une image ?

    Pour réduire la polysémie d'une image, il faut l'accompagner d'un texte qui est en relation étroite avec elle. Elle devient ainsi monosémique, c'est-à-dire qu'elle n'admet qu'une seule interprétation, un seul sens.
  • Qu'est-ce qu'un PDF ? PDF signifie Portable Document Format (Format de document portable), qui était un format utilisé pour afficher des documents dans un format électronique indépendant du logiciel, matériel ou système d'exploitation dans lequel ils sont visualisés.
La polysémie - construction dynamique du sens

BOUTAUDJean-Jacques,"Véritésettrompe-l'oeilsurl'image»,VisualCulture,n°12,Pressesdel'UniversitédeSéoul,2007,91-103. 1 Vérités et trompe l'oeil sur l'image Jean-Jacques Boutaud Université de Bourgogne Sans même at tendre l'explosi on des images, avec toutes les ressources numériques offertes à la création, à la diffusion, la question de l'image a toujours été un enjeu de débats, de croyances, de luttes et d'espérances. Part de lumière : l'image, preuve du réel, du " ça-a-été » (Barthes), gage de transparence, de vérité, de vie. Part d'ombre, aussi : l'image suspecte, manipulée, manipulante, source de trom peries, d'illusions, comme nous l'enseignent les premiers philosophes. L'image, un signe élémentaire , frappé d'évidence dès les premiers apprentissages de la vie, mais aussi un m onde im possib le à décrire dan s la profusion de supports, des ge nres, d es form es. Parler de l'image, c'es t donc afficher une ambition, mais plus encore une prétention ou une naïveté, à vouloir traiter la question e n bloc, tous registres ou époques confondus . Selon quels critères, quelles référence s, quelles intentions, e n termes de dém onstration ? Pourtant, il n'est pas inutile de s'interroger, en toute modestie, sur une certain nombre de propositions, prenant, à titre liminaire et global, valeur de " vérités » sur l'image. Des propositions élémentaires, de nature à engager la réflexion sur l'image, tant les formulations les plus simples nous renvoient à la nature profonde des choses et à leur complexité. Esquissons, alors, ces quelques traits d'analyse, qui n' engagent ni une Critique de l'image, ni sa Défense et Illustration, dans le règles de l'art, mais tout simplement une approche raisonnée d e quelques p oints essentiels. Entres l es interrogations les plus anciennes et les débats les plus actuels, seront ainsi repris et questionnés les point suivants, : il n'y a pas d'image mais des images ; l'image est un signe ; une image vaut mille mots. Il n'y a pas d'image mais des images Suivons déjà le dict ionnaire, da ns la polysémi e du term e. On trou ve pas moins d'une diz aine d'acceptions pour couvrir un périmèt re de défini tion qui puise son étymologie dans l'imago latine, avec des occurrences déjà multiples :

BOUTAUDJean-Jacques,"Véritésettrompe-l'oeilsurl'image»,VisualCulture,n°12,Pressesdel'UniversitédeSéoul,2007,91-103. 2 " portrait, statue, copie, reproduction ». Chez Horace, l'imago c'est aussi " la vision, le fan tôme, l'apparition », pour d'autres auteurs, " le song e, le spectre » (simulacrum). Ma is l'imago désigne surtout, le masque mortuaire, porté lors des funérailles et placé dans l'atrium. Il existe même un " droit aux images », le jus imaginum, donnant droit aux " nobles », par distinction avec les " ignobles », de promener en public un double du défunt. Quel intérêt de relever déjà tout cela, sinon le déploiement d'une notion qui compose avec le matériel et l'immatériel, le présent et l'absent, la vie et la mort C'est d'ailleurs une banalité de noter le rapport des images, des premières images, avec la mort et le funéraire (Debray, 1992 : 18 ) : tr aces dessinées sur le s os (Aurignacien, -30000) ; sc ènes de chasse (Lasca ux, -15000) ; sarcophages aux grands yeux peints (Haute-Egypte, -2000) ; fresques des nécropoles étrusques, - 800 ; bas-reliefs des sépultures romaines, e tc. La préhis toire de l'image nous oriente sur l'axe vertical du terrestre et du divin, du profane et du sacré, et sur l'axe horizontal du concret et de l'abstrait, de l'actuel et de l'inactuel, de la chose et du mot. Autant de ressources qui vont expliquer la puissance des images et le pouvoir qu'on leur accorde. Mais la force du mot est déjà dans son extension. Le dictionnaire retient : (1) les formes matérielles de représentation (dessin, gravure, photographie, film, etc.) ; (2) le refle t ou la réflexion d'o bjets, de corps ; (3 ) la représ entation mentale ou le travail de l'imagination ; (4) la représentation mimétique ou analogique, comme dans une descr iption o u un tableau ; (5 ) la métap hor e ; (6 ) le cliché ou la représentation simplifiée, etc. Et, d'un dictionnaire à l'autre, le souci d'ouvrir des entrées scientifiques, sur un plan physiologique (image rétinienne), physique et technologique (image réelle, numérique, d'écran), psychologique (image de soi), historique (par, l'emploi au pluriel, en référence à la Querelle des Images). On peut même aller du côté de chez Freud et son " Interprétation des rêves », si l'on veut situer l'image au sein d'une hiérarchie des représentations : à travers perception et motricité ; à traver s " l'image motrice » pr oduite par leur association ; l'image visuelle ; la représen tation de mots ; et , enfin, l e récit, discours o u fantasm e. L'image occuperait ainsi une position médiane dans la pyrami de des représentations. Dès que l'on sort des dictionnaires, comme pour échapper à la profusion, voire la confusion entre tous les registres, certains ouvrages théoriques sur l'image ne cachent cependant pas leur ambition de " voir ce qu'il y a de commun entre un schéma de montage électrique et une photographie, entre le graffiti de pissotière et l'illustration du style " ligne claire », entre Piero della Francesca et le gribouillis d'enfant, entre les totems indiens de la côte Ouest et Poussin ou Finlay, le Beniye

BOUTAUDJean-Jacques,"Véritésettrompe-l'oeilsurl'image»,VisualCulture,n°12,Pressesdel'UniversitédeSéoul,2007,91-103. 3 japonais et la faïence de Rouen » (Groupe µ, 1992 : 14). Faut-il, dans tous les cas, parler de langage visuel et voir déjà, dans le terme de langage, un trait d'union entre toutes ces formes ? Progresson s-nous en disant que ces formes ont en commun de fonctionner comme des signes visuels ? C'est le sens des propositons à suivre. L'image est un signe Image, icône, repr ésentation, figure, etc. Les termes associés ou les significations induites par le concept d'image contribuent à sa gloire, à sa densité, comme à l'évapor ation du sens, dès que les choses s ont mal déf inies. D'o ù le besoin de clarifier, de classer, de catégoriser tout ce qui relève de l'image. Icône au sens historique ou sémiotique ? Représentation : mentale ou matérielle ? Ne pas confondre, encore le visuel et le visible, dans nos régimes de surexposition, de " survisibilité » (Gauthier, 1996). Classer par supports, ou par fonctions, par genres ou par styles, les manuels et les encyclopédies de toutes sortes s'y attachent. Mais cela nous informe-t-il sur ce qui constitue en propre l'image, ce en quoi elle fait sens, qu'il s'agisse d'un timbre-poste ou d'un tableau de maître, d'une image de publicité ou d'une pièce de monnaie ? Parmi toutes les techniques de classem ent des images , l'une des plus courantes consiste à périodiser, à découper par " âges », selon " le plus sommaire mais le plus nécessaire des procédés d'analyse » : la chronologie. Régis Debray, par exemple, distingue tro is âges du regard, tr ois médiasphères, sur la l ongue trajectoire de l'image : - la logos phère correspond à l'ère des idoles (grec eidôlon, im age), de l'invention de l'écriture à l'imprimerie : l'image est voyante - la graphosphère voit se développer le régime de l'art, entre l'invention de l'imprimerie et celle de la télévision : l'image est vue - la vidéosphère, avec le développement de toutes les images numériques, c'est le règne du visuel : l'image est visionnée. Et Régi s Debray de montrer que cette succession des médias phères, non exclusives l'une de l'autre (" ce sont des dominances successives, par rela is d'hégémonies »), recoupent en partie la trichotomie de Peirce relative à l'image, avec : l'image-indice, qui a valeur magique de contact avec son objet ; l'image-icône qui a, en elle-même, une valeur artistique d'objet et de plaisir associé à cet objet ; l'image symbole qui a une valeur sociologique et qui, en se détachant de l'objet, fonctionne comme marqueur de statut, d'appartenance.

BOUTAUDJean-Jacques,"Véritésettrompe-l'oeilsurl'image»,VisualCulture,n°12,Pressesdel'UniversitédeSéoul,2007,91-103. 4 Indice-icône-symbole, c'est d'ailleurs l'ordre sémiogénétique r ete nu par Bougnoux, pour montrer comment no us apprenons à " défusionner », à nou s détacher des objets pour articuler de plus en plus finement nos représentations, des indices aux icônes et des icô nes aux sy mboles, à mesure que la coupure sémiotique se creuse. Pour les indices, coupure pratiquement nulle. Mimesis (rapport identitaire), plutôt que diegesis (récit), comme si le signe gardait les traces sensibles de l'objet, en contiguïté " naturelle » avec les phénomènes, ce qui les place à la naissance du processus signifiant. La meilleure définition de l'indice, nous la trouvons peut-être chez Floch (19 90), lorsqu'il décrit la communication substantielle, ces images de publicité, par exemple, qui jouent sur ces gros plans anamorphotiques, ces ralentis, ces effe ts de lumière qui créent d'i ntenses sensations perceptives (visuelles, haptiques, synesthésiques) de contact avec les objets, les matières, les textures : " événement qui provoque une suspension du temps... une incapacité soudaine et brève - du sujet à maîtriser le monde sensible, une incapacité qui l'ébranle et lui donne le sent iment d'une présence physique venant au-devant de lui. Cett e manifestation concrète est d'autant plus forte et " saisissante » que le sujet n'a pas encore réussi à projeter sur elle, une grille de lecture du monde qui l'organise et la maintienne à bonne distance » (F loch, 1990 : 20 8). Le sujet est réelleme nt, pratiquement, " pris » par l'image, avant que ne s'opère la coupure sémiotique. Avec les icônes, le contact antéprédicatif est rompu, la coupure sémiotique à-demi réalisée : " La représentation est motivée et ressemblante (versus arbitraire) mais elle n'est plus contiguë, elle ne fait pas intrinsèquement partie du phénomène lui-même ; l'i cône s'ajoute au monde, al ors que l'indice e st prélevé s ur lui par détachement métonymique » (Bougnoux, 1991 : 268). Les symbol es, en fin, re groupent les signes arbitraires proprement d its : langues naturelles, lang ages artificiels, codes de commun ication, et tous les langages qui fonctionnent, digitalement, sur le mode du signe discret, discontinu. A ce stade, l a coupure sémiotique est réal isée et la valeur est a vant tout oppositionnelle, différentielle, d'un signe à l'autre. Progression sémiogénétique, donc, de l'indice à l'icône et de l'icône au symbole. Mais il faut se garder d'une conception représentationnaliste du signe qui serait enfermé dans sa catégorie d'indice, icône ou objet, car il renvoie, dans la conception peircienne, à des processus mentaux, pas à des objets. C'est ce qui amène aussi Eliseo Veron (1983) à distinguer trois niveaux de fonctionnement du sens, tr ois " ordres du sens » liés au reg ard, au-delà de l'opposition entre le digital (les mots, les textes) et l'analogique (les graphiques, les images). Le premier niveau serait " métonymique », fait de glissements , de rapprochements et d'éloignements, de pro ximités e t de distances, selon des rapports de voisinage : to ut/partie ; ce ntre/périphérie ; de dans/dehors, etc. Le

BOUTAUDJean-Jacques,"Véritésettrompe-l'oeilsurl'image»,VisualCulture,n°12,Pressesdel'UniversitédeSéoul,2007,91-103. 5 deuxième niveau serait, à proprement parler, celui de l'image, par analogie ; et le troisième, celui du langage et des codes, que l'on appelle " digitaux » : " Toute image, en vertu de son rapport au regard, charnière signifiante, est à la fois icône, figure détachée obéissant à la similarité et la substitution, et espace de glissement métonymique » (V eron, 1983 : 11 9). Pensons à la façon dont texte et im age se distribuent les rôles dans une page de journal, avec, ici et là, des indices visuels ou textuels qui nous plongent dans l'action, pendant que d'autres niveaux de signes travaillent à décrire le cadre de l'action, les faits (niveau iconique), et à produire des jugements, selon des codes et des normes (niveau symbolique). Une simple image peut, à elle seule, condenser tous ces effets. Ce qui explique, là encore, son pouvoir, sa force. Effet s de sens, ce rtainement. Mais le sens y gagne-t-il en profondeur ? L'image est-elle soluble dans le visuel ? " Ce n'es t qu'une image ! ». Parfo is le constat prend valeur de ver dict : l'image serait de l'ordre du secondaire, de l'habillage, de l'illustration, là où le texte analyse, décortique, va en profondeur. L'image sous le signe du superficiel, du phatique, de l'esthétique, version cosmétique et ornement. Distraire l'oeil, par les couleurs, les formes, les mouvements, avant même de penser contenu et sens. Toujours à charge, l'image en précipité, en flux (Virilio, 1993). Téléprésence contre présence, écran contre écrit, défilement contre représentation. Crise de la représentation, crise de la temporalité, l'i mage live, le temps ré el du télévisuel, comme représentation atrophiée, sans distance, sans profondeur, ce que traduit la formule " fly on the wall ». Une caméra, un oeil, mais pas de regard. L'indiciel, certes, pris sur le vif, le testimonial, au plus près du réel... et le vide existentiel. Toujours cette antienne, entre l'image et le verbe, le visuel et le texte, avec cette suspicion att achée aux images dès qu 'elles sortent du cercle ar tistique et prolifèrent, " métastasent », dans les médias et le quotidien banal. C'est précisément le terme utilisé par Jean Baudrillard pour définir l'une des trois grandes étapes dans la fonction sociale de l'image : la métamorphose aux premiers âges de l'image, qui composaient, nous l'avons noté, avec la magie, le sacré, la transfiguration du présent et du réel ; la métaphore, avec l'art et la représentation esthétique qui libèrent ou émancipent le regard, à travers de nouvelles formes, de nouveaux langages non r éductibles au réel ; pu is la métastase, s igne des temps modernes, post et maintenant hypermodernes, dans la prolifération des signes et le vide du sens. L'analyse des images semble donc condamnée aux figures ternaires : icône- indice-symbole (Peirce) ; logosphère-graphosphère-vidéosphère (Debray) ; métonymique-analogique-digital (Veron) ; mé tamorphose-métaphore-métastase

BOUTAUDJean-Jacques,"Véritésettrompe-l'oeilsurl'image»,VisualCulture,n°12,Pressesdel'UniversitédeSéoul,2007,91-103. 6 (Baudrillard). On pourrait prolonger à l'envi les découpages et les divisions établis pour expliquer le parcours historique et symbolique de l'image. Mais derrière ces périodisations, on voit combien le choix des termes prend une valeur heuristique pour ac centuer des différences, des op positions, là où s'opèrent en fait des interactions, des hybridations, dans les logiques complexes de production et de reconnaissance des images. Difficile, par conséquent, de condamner en bloc l'image, les images, au prétexte de significations affadies, affaiblies, égarées, par rapport aux mots, aux textes, seuls capables de déployer le sens. Si le visuel incarne, sous certains aspects, des logiques de flux, d'entropie, les images, dans leur diversité, présentent trop de facettes pour s'enfermer dans les schématisations des contempteurs de tous bords. " Une image vaut mille mots », l'adag e garde sa vitalité, en vertu même d es fonctions qui président à l a naissance des images, comme a pu le montre r la psychanalyse : fo nctions topique, économique, dynamique. Fig ure ternaire, là encore, qu i nous renvo ie à la positi on de l'image, entre perce ption motrice et représentation mentale (fonction topique) ; à sa valeur contenante, son pouvoir de condensation (fonction économique) ; son pouvoi r aussi de s'ouvrir à d'au tres modes de représe ntation ( fonction dynamique). Sous ces différents asp ects, l'image publicitaire a toujours quelque chose d' emphatique (Barthes) et de caricatural, par rapport aux autres images, tant le signe doit répondre, en même temps, à des cr itères d'écon omie et d'amplification du signal. Sur un ver sant opposé, mais avec le s mêmes princip es - économique et dynamique- , l'i mage artistique tente, quant à elle, de nous " désautomatiser » par rapport à ces signes et ces codes naturalisés p ar la culture, en créant d e nouvelles façons d e voir, de concevoir la relation aux images. Quel serait alors l'enjeu ? Trouver, la bonne distance par rapport aux images. Accommoder l'oeil -l'ajuster et le familiariser- pour cultive r le rega rd. Un apprentissage culturel et symboliqu e à mener bien souvent seul, m ême si l a prétention narcissique des médias est, de plus en plus souvent, de faire retour sur image ou " arrêt sur image », pe ndant que les nouvelles formes du w eb (participatives, créatives) emphatisent la mise en scène de soi et la sur-production de si gnes, de métalang ages, qui placent l'image, toutes les s ortes d'images, au coeur de la performance culturelle. Références citées Baudrillard, Jean, Simulacres et simulation, Paris, Galilée, 1985. Bougnoux, Daniel, " L'efficacité iconique », Destins de l'image, Nouvelle Revue de Psychanalyse, numéro 44, automne 1991, p. 267-280.

BOUTAUDJean-Jacques,"Véritésettrompe-l'oeilsurl'image»,VisualCulture,n°12,Pressesdel'UniversitédeSéoul,2007,91-103. 7 Debray, Régis, Vie et mor t de l'i mage. Une histo ire du re gard en Occident, Pa ris, Galimard, 1992. Floch, Jean-Marie, Sémiotique, Marketing, Communicat ion. Sous les signes, les stratégies, Paris, PUF, 1990. Gauthier, Alain, Du visuel au visible. Anthropologie du regard, Paris, PUF, 1996. Groupe µ, Traité du signe visuel. Pour une rhétorique de l'image, Paris, Seuil, 1992. Veron, Eliseo, " Discursivités de l'image. Approche sociosémiotique », L'image fixe, La Documentation Française, 1983, p. 116-132. Virilio, Paul, L'art du moteur, Paris, Galilée, 1993.

quotesdbs_dbs33.pdfusesText_39
[PDF] dénotation exemple

[PDF] le merveilleux dans dom juan

[PDF] unité de mesure densité

[PDF] dimension force

[PDF] densité uh

[PDF] densité scanner

[PDF] densité hounsfield scanner

[PDF] calcul coralliforme

[PDF] densite liquidienne scanner

[PDF] calcul acide urique

[PDF] calcul radio transparent

[PDF] phlébolithe

[PDF] densité conditionnelle jointe

[PDF] distribution jointe de variable aléatoire

[PDF] probabilité conjointe et conditionnelle