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Introduction à la traductologie

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Mathieu GUIDÈRE

Mathieu GUIDÈRE

Introduction à la traductologie

TRADUCTO

Introduction à la traductologie

TRAD UCTO

Penser la

traduction : hier, aujourd'hui, demain3 e

édition

'"oe• OE oe OE

CHAPITRE

5

Introduction ˆ la traductologie

AVANT-PROPOS

e présent ouvrage offre une présentation synthétique du vaste, mais peu connu, domaine de la traductologie. Il propose un exposŽ des activitŽs de traduction sans aucune prŽtention ˆ lÕexhaustivitŽ. Les principaux acquis des Žtudes traductologiques

ont ŽtŽ pris en considŽration, mais lÕoriginalitŽ de lÕouvrage tient au fait quÕil met en

Žvidence la diversitŽ des approches thŽoriques et des pratiques professionnelles dans le domaine

de la traduction et de lÕinterprŽtation.

LÕautonomie de la traductologie est affirmŽe tout au long de lÕouvrage, malgrŽ lÕorientation inter-

disciplinaire qui sous-tend lÕensemble des chapitres. En se focalisant sur les problŽmatiques pro-

prement traductologiques, lÕouvrage permet de dŽlimiter un champ dÕŽtude propre et des ouver-

tures nŽcessaires et utiles.

Cette introduction ˆ la traductologie sÕadresse ˆ tous ceux qui ont recours ˆ la traduction, que ce

soit dans le cadre universitaire ou professionnel. Par sa conception pratique, elle se veut un outil

LÕorganisation de lÕouvrage vise avant tout ˆ en faciliter la consultation. Les chapitres sont jalon-

nŽs dÕaperus gŽnŽraux et dÕencadrŽs synthŽtiques. Les idŽes dŽveloppŽes sont illustrŽes par

des exemples et des citations pour aider ˆ la comprŽhension et ˆ la mŽmorisation. Les termes

techniques de la traductologie sont systŽmatiquement dŽfinis et rŽfŽrencŽs. Un index final permet

de sÕy retrouver aisŽment.

Chaque chapitre est couronnŽ par un rŽsumŽ des idŽes principales et par une sŽrie de questions

qui reprennent les points abordŽs. Ces questions permettent Žgalement de mettre en Žvidence les aspects les plus importants du chapitre. La rubrique des lectures conseillŽes est conue autant comme un rappel des principaux acquis que comme une mise en perspective des idŽes dŽveloppŽes. LÕensemble vise ˆ initier le lecteur ˆ la richesse de la traductologie.

Ë travers ce volume, nous espŽrons contribuer ˆ la diffusion dÕune culture traductologique insuf-

fisamment connue. Nous voulons Žgalement mettre ˆ la disposition des Žtudiants francophones,

sur les cinq continents, les acquis des Žtudes les plus marquantes et les plus rŽcentes concernant

nous aimerions que cet ouvrage devienne un outil de travail pour les Žtudiants et une source dÕins-

piration pour les enseignants en langues et en traduction.

Professeur des UniversitŽs

L DBU9113.book Page 5 Mardi, 16. juin 2015 10:40 10 DBU9113.book Page 6 Mardi, 16. juin 2015 10:40 10

CHAPITRE

7

Introduction ˆ la traductologie

INTRODUCTION

L'âge de la traduction

vec la société de l'information mondialisée, nous sommes entrés de plain-pied dans

lÕ‰ge de la traduction gŽnŽralisŽe. AujourdÕhui, son importance dans le mouvement

global nÕest plus ˆ dŽmontrer : on traduit de plus en plus de documents et cela se fait de plus en plus vite, vers des langues sans cesse plus nombreuses. Cette tendance nication.

Le renouveau dÕintŽrt pour la traduction bŽnŽficie aussi bien aux leaders Žconomiques quÕaux

acteurs de la sociŽtŽ civile. La traduction joue un r™le clŽ dans dÕinnombrables domaines de la vie

sociale et contribue au respect de la diversitŽ linguistique et culturelle ˆ lÕŽchelle nationale et inter-

nationale. Le Prix Nobel Isaac Bashevis Singer estime que la traduction demeurera Ç lÕessence

mme de la civilisation È. Dans de nombreuses rŽgions du monde, elle est une donnŽe essentielle

de lÕŽvolution politique, Žconomique et sociologique. Ainsi, pour le Vieux continent, Umberto Eco

estime que Ç la langue de lÕEurope, cÕest la traduction È.

Cette prise de conscience de lÕimportance de la traduction explique le renouveau dÕintŽrt pour

ses aspects pratiques et thŽoriques. Beaucoup soulignent ˆ quel point lÕhistoire de la traduction

en Europe se confond avec lÕhistoire de lÕOccident : Ç Des concepts diffŽrents de la traduction ont

prŽvalu ˆ des Žpoques diffŽrentes. (É) la fonction et le r™le du traducteur ont radicalement

ˆ lÕŽgard de la traduction et des conceptions traductionnelles qui ont prŽvalu, elles appartiennent

ˆ lÕŽpoque qui les a produites et aux facteurs socioŽconomiques qui ont dessinŽ et dŽterminŽ leur

Žpoque È (Bassnett 1980 : 74).

DÕautres insistent sur la diversitŽ des missions assignŽes ˆ la traduction selon les Žpoques et les

commanditaires : Ç On a traduit pour dŽcouvrir une culture, pour sÕapproprier un savoir. On a tra-

duit pour rŽpandre ou dŽfendre des idŽes religieuses, pour imposer ou combattre des doctrines

les sciences et les techniques. On a traduit pour mille et une raisons. La traduction Žtait tout ˆ la

fois arme et outil. Elle remplissait une mission È (Newmark 1982 : 4). Les exemples historiques qui illustrent chacun de ces aspects ne manquent pas, car Ç la traduc-

tion est de tous les temps. Orale dÕabord, Žcrite ensuite, elle a toujours existŽ. Elle fait partie intŽ-

grante de la vie intellectuelle de tout peuple civilisŽ È (Newmark 1982 : 366).

De nos jours, la traduction est intimement liŽe au mouvement global de la mondialisation. Elle est

et des organisations internationales, la diversitŽ linguistique et culturelle de notre monde est sou-

tenue par des politiques linguistiques et des programmes de traduction ambitieux. Car la commu-

nautŽ internationale est plus que jamais consciente des enjeux civilisationnels liŽs ˆ la traduction.

A DBU9113.book Page 7 Mardi, 16. juin 2015 10:40 10 DBU9113.book Page 8 Mardi, 16. juin 2015 10:40 10

CHAPITRE

9

Introduction ˆ la traductologie

CHAPITRE 1

Situation de la traductologie :

dŽlimitation du champ

La discipline qui se donne la traduction pour

objet dÕŽtude est apparue dans la seconde moitiŽ du XX e tion, translatologie, etc.) avant de devenir la Ç Traductologie È en franais et Ç Translation

Studies » en anglais.

Son champ dÕŽtude a ŽtŽ rigoureusement Holmes (1972) dans un article intitulŽ Ç The

Name and Nature of Translation Studies È.

Dans cet article, Holmes distingue deux gran-

des branches : la Ç traductologie thŽorique È et (thŽorique) a pour objet la description des principes explicatifs et la thŽorisation des pra- des thŽories pour la formation des traduc- teurs, le dŽveloppement dÕoutils dÕaide ˆ la traduction ou encore la critique des traduc- tions.

Pour Holmes, ces deux branches entretien-

nent une relation dialectique et ne doivent, en aucun cas, tre perues de faon exclusive ni unidirectionnelle. En effet, la traductologie thŽorique nourrit les applications pratiques, et la traductologie appliquŽe permet dÕenrichir la rŽflexion thŽorique. Elles sont mises sur le mme plan, et cÕest pourquoi il convient dÕaccorder ˆ chacune une Žgale attention. Ce faisant, Holmes ne dŽfinit pas dÕobjet dÕŽtude unique ˆ la traductologie : il envisage aussi bien lÕŽtude du produit (le texte traduit) que celle du processus (le dŽroulement de la tra- duction). Selon lui, lÕŽtude traductologique peut tre Ç gŽnŽrale È, cÕest-ˆ-dire embrasser la totalitŽ de la discipline, ou bien Ç restreinte È mes spŽcifiques ou Žpoques historiques. LÕessentiel est que le centre dÕintŽrt soit la

Ç traduction È et non pas, par exemple, la

Ç langue È, le Ç langage È, la Ç psychologie È, la Ç sociologie È ou encore la Ç technologie È, mme si ces aspects peuvent tre importants dans le produit ou le processus de traduction.

Tout est question de focalisation et de point

de vue. Car la traductologie a dž lutter pour trouver sa place parmi les autres disciplines qui se dis- putaient son objet dÕŽtude. Ainsi, la traduction a ŽtŽ envisagŽe tour ˆ tour comme une bran- che de la linguistique contrastive, de la linguis- tique appliquŽe, de la linguistique textuelle, de la psycholinguistique, ou encore comme une forme de communication multilingue ou bien de communication interculturelle ; sans oublier les approches littŽraires, philosophi- ques ou anthropologiques auxquelles elle a pu donner lieu au fil du temps. Bref, la traduction a ŽtŽ abordŽe suivant de multiples angles, mais aucune perspective dÕŽtude nÕa ŽpuisŽ son objet ni ses problŽ- matiques, cÕest pourquoi elle a ŽvoluŽ vers une discipline autonome dÕessence interdisci- plinaire. La traductologie forme aujourdÕhui un champ de recherche Žtendu et ouvert, mais ayant des questions propres et des concepts adaptŽs ˆ son objet protŽiforme. Les emprunts conceptuels et mŽthodologiques faits aux autres disciplines ne doivent pas tre envisagŽs dans la contradiction mais dans la complŽmentaritŽ, parce que chaque appro- che Žclaire, au fond, un aspect particulier de la traduction.

Ainsi, la traductologie nŽcessite une inter-

rogation sur ses fondements et sur les condi- DBU9113.book Page 9 Mardi, 16. juin 2015 10:40 10

CHAPITRE 1

10

Introduction à la traductologie

tions de sa validitŽ. Cette approche ŽpistŽmo- logique est une rŽflexion critique concernant la dŽmarche intellectuelle et les mŽthodes de tous ceux qui sÕintŽressent ˆ lÕactivitŽ de tra- duction.

Les questions sont de deux sortes : dans

quelle mesure la traductologie peut-elle tre une discipline autonome ? Que peut tre et que doit tre une discipline de la traduction ? Il est difficile de rŽpondre ˆ ces questions parce quÕil y a peu dÕouvrages qui abordent directement la rŽflexion ŽpistŽmologique.

ConsidŽrer la traductologie comme une disci-

pline, cÕest dŽterminer les caractŽristiques communes quÕelle partage avec les autres disciplines mais aussi les spŽcificitŽs qui la distinguent des disciplines apparentŽes. Or, entre les publications thŽoriques concernant cas empiriques, on constate que lÕappellation Ç traductologie È recouvre des conceptions et diversitŽ nÕest pas sans incidence sur lÕidenti- fication de lÕobjet dÕŽtude ni sur les mŽthodes de travail. Il est utile, par consŽquent, dÕaborder la tra- ductologie dÕabord au sein dÕune ŽpistŽmolo- gie gŽnŽrale, car cela permet de la situer parmi les autres disciplines, avant dÕenvisager une ŽpistŽmologie qui lui est spŽcifique.

La traductologie est traditionnellement clas-

sŽe parmi les sciences humaines et elle est souvent considŽrŽe comme une science du langage. Il existe pourtant des Žtudes qui recherchent des principes gŽnŽraux applica- bles ˆ tous les types de textes, voire des

1994). Certaines Žtudes empruntent mme

leurs postulats et leurs mŽthodes ˆ la neurolo- gie, et veulent rattacher la traduction aux sciences naturelles en centrant la recherche sur le sujet humain. De fait, lÕinterdisciplinaritŽ de la traductologie a ŽtŽ maintes fois affirmŽe et dŽmontrŽe (Gile

2005 : 258). Aussi, la situer parmi les sciences

humaines ou bien parmi les sciences naturel- les est un choix qui implique des consŽquen- ces aussi bien au niveau des objectifs pour- suivis que des mŽthodes employŽes. En tant que Ç science de lÕhomme È, la traductologie doit prendre en considŽration des facteurs lÕobjet concret et limitŽ de la traduction, en tant que produit (le texte). Elle doit toujours tenir compte du contexte, cÕest-ˆ-dire des giques et politiques qui dŽterminent lÕactivitŽ de traduction. De ce point de vue, il existe une socio-traductologie et une psycho-traducto- logie sous-jacentes ˆ toute Žtude sur la tra- duction.

Mais certaines Žtudes traductologiques pro-

sation des donnŽes, en utilisant des formules ques pour leur traitement. La traduction auto- matique nÕa-t-elle pas ŽtŽ, dans les annŽes

1950, ˆ lÕorigine du traitement automatique du

langage (TAL) ? Tous les logiciels de traduc- tion assistŽe par ordinateur ne sont-ils pas la preuve de la Ç scientificitŽ È de la traduction ?

Aucun autre domaine des sciences du lan-

gage nÕest aussi avancŽ dans lÕautomatisation que la traduction. Il suffit de parcourir la liste des outils informatiques disponibles sur le marchŽ pour se convaincre de la volontŽ des chercheurs dÕintroduire la rigueur des mathŽ- matiques et de la logique dans la discipline traductologique. Il y aurait ainsi une traductologie interne qui ne sÕintŽresserait quÕau processus de la traduc- tion et une traductologie externe qui s'intéres- serait ˆ la traduction en tant que produit des facteurs politiques, historiques, sociologiques ou autres. Mais dans les deux cas, il sÕagit dÕune traductologie ouverte aux influences et aux acquis des sciences humaines et socia- les. Ce sont lˆ les lignes de force et de dŽmar- cation de la discipline.

1. ÉPISTÉMOLOGIE GÉNÉRALE

DBU9113.book Page 10 Mardi, 16. juin 2015 10:40 10 Situation de la traductologie : délimitation du champ 11

Introduction à la traductologie

Une discipline aux directions

multiples

La traductologie est d'essence interdiscipli-

naire parce quÕelle cherche ˆ apprŽhender la pas Žtonnant quÕelle ait besoin de nombreux moyens dÕinvestigation empruntŽs ˆ dÕautres disciplines pour embrasser la totalitŽ de son objet protŽiforme et pourtant spŽcifique. Sa spŽcificitŽ rŽside dans son empirisme : lÕhomme a de tout temps pratiquŽ la traduc- tion, mais il ne lÕa pas toujours thŽorisŽe. Il a

Žgalement traduit dans des proportions sans

commune mesure avec sa rŽflexion sur la tra- duction. Il sÕensuit que la traductologie est aujourdÕhui fondŽe avant tout sur lÕempirisme, cÕest-ˆ-dire sur la pratique traductionnelle et sur lÕobservation des faits de traduction. Elle a acquis son autonomie en sÕintŽressant quÕon peut les observer ˆ travers des textes traduits, des corpus et des productions attes- tŽes (Toury 1995). Il faut ici replacer dans leur contexte historique et didactique les appro- ches prescriptives de la traduction qui visaient ˆ soumettre les traducteurs ˆ telle ou telle largement dŽpassŽes.

En tant que discipline empirique et descrip-

tive, la traductologie tente dÕidentifier, ˆ partir de lÕobservation, des principes et des phŽno-

LÕensemble organisŽ des principes et des

Paris (D. Seleskovitch) en est une illustration.

Comme pour toute discipline empirique, lÕŽla- boration dÕun cadre thŽorique propre ˆ la tra- ductologie passe par trois Žtapes : lÕobserva-

1) LÕobservation consiste dans lÕexamen

dŽtaillŽ des faits de traduction. Elle est en partie construite et orientŽe, parce quÕelle est soumise ˆ la perception de lÕobser- vateur. Certaines composantes de lÕobser- vation traductologique ne sont pas nŽgligeables : la compŽtence linguistique prŽalable, le degrŽ de culture du sujet, les contraintes institutionnelles, etc. Pour ne pas ajouter ˆ la complexitŽ de cette Žtape, le principe de base est que lÕobservateur nÕexerce pas son observation sur ses pro- pres traductions afin de sŽparer mŽthodo- logiquement le sujet observateur de lÕobjet observŽ. somme dÕobservations rŽalisŽes. Elle pro- va du particulier (lÕŽtude de cas) au gŽnŽral (la traduction dans son ensemble). Du point de vue logique, lÕinduction prŽsente certes quelques difficultŽs, mais elle est la seule modalitŽ qui permette de passer dÕun grand nombre dÕobservations ˆ un principe gŽnŽral. Toujours est-il que gue nŽcessite parfois le recours ˆ lÕexpŽri- mentation pour la vŽrifier.

3) La vŽrification permet de confirmer

loi. Mais la vŽrification nŽcessite des allers-retours incessants entre la thŽorie et la pratique traductionnelle. CÕest le propre de la mŽthode empirico-dŽductive.

On a pu observer au cours du XX

e rendu parfois les traducteurs de terrain mŽfiants ˆ lÕŽgard de la traductologie. Or, lÕŽlaboration scientifique dÕune thŽorie est conditionnŽe par le respect de certaines pro- cŽdures. Pour tre utile et admise par les pra- ticiens, lÕŽtude traductologique doit rŽpondre

ˆ certains principes :

1) Principe de cohŽrence : elle ne doit pas

prŽsenter de contradiction interne.

2) Principe dÕexhaustivitŽ : elle doit rendre

compte du plus grand nombre de faits de traduction, en proposant le maximum dÕexemples pertinents.

3) Principe de simplicitŽ : elle doit utiliser le

moins possible dÕaxiomes et de concepts.

4) Principe de prŽdictibilitŽ : elle doit permet-

tre de prŽvoir la validitŽ dÕune traduction nouvelle ou dÕautres solutions que celles proposŽes. DBU9113.book Page 11 Mardi, 16. juin 2015 10:40 10

CHAPITRE 1

Qu'est-ce que la

traductologie ?

Le mot " traductotologie » désigne

littŽralement la science (logos) de la traduction (traducto). Garnier (1985 : 13) attire lÕattention sur la question de la dŽnomination : Ç les dŽnominations globales que lÕon donne aux Žtudes dont lÕobjet est la traduction sont variables : outre thŽorie [de la traduction], on rencontre

Žgalement science de la traduction ou

encore traductologie È.

Il est peut-tre utile de prŽciser que

Ç science de la traduction È est lÕŽquivalent communŽment admis de lÕanglais Ç Translation Studies È qui dŽsigne le vaste domaine des Žtudes sur la traduction dans le monde anglo-saxon. Ainsi, Bassnett (1980 : 2) estime, dans le prolongement des propositions dÕAndrŽ Lefevere, que la traductologie (Translation Studies) est lÕŽtude de la production et de la description des traductions. En rŽalitŽ, la traductologie est la discipline qui Žtudie ˆ la fois la thŽorie et la pratique de la traduction sous toutes ses formes, verbales et non verbales. Si lÕon se donne pour objet dÕŽtude les diverses manifestations de la traduction, il convient dÕŽtudier tout autant les aspects proprement traductionnels que ceux non- traductionnels, extra-traductionnels, para- traductionnels et mŽta-traductionnels : Ç La dŽÞnition du statut de la traductologie devrait donc montrer comment cette rŽseau de dŽpendances, trouvera son autonomie et sa spŽciÞcitŽ È (Garnier 1985 : 28).

Aussi, lÕobjet de la traductologie est bien la

traduction dans toutes ses manifestations. QuÕil sÕagisse de traduction orale ou Žcrite, gŽnŽrale ou spŽcialisŽe, le traductologue rŽßŽchit sur toutes les formes dÕintervention du traducteur. Mme si elle a ŽtŽ envisagŽe jusquÕici comme une branche de la traductologie, la Ç thŽorie de la traduction È se confond en rŽalitŽ avec la pratique du traducteur. gŽnŽrale et sont en grande partie applicables des particularitŽs qui appellent Žgalement une

ŽpistŽmologie spŽcifique.

culier en traductologie. En effet, elle ne se conoit pas nŽcessairement en termes dÕexpŽrimentation (rŽpŽter la mme expŽ- rience dans divers contextes), mais elle prend plut™t la forme de lÕexemplification (donner plusieurs exemples pour un mme phŽno- lÕexemple nÕa pas une valeur de preuve ; il a la fonction de test de validitŽ. En dÕautres ter- mes, lÕexemple choisi ne sert pas ˆ dire com- ment il faut traduire (approche normative) mais ˆ vŽrifier si la traduction envisagŽe est valide ou non (approche descriptive).

LÕexemplification para"t donc problŽmatique

parce quÕelle implique un choix : comment choisir et construire des exemples ? On sait que les exemples doivent tre attestŽs (tra- ductions publiŽes, enregistrements profes- sionnels, etc.), mais o trouver ces faits de tra- duction attestŽs et comment construire les Ç corpus È dÕŽtude des traductions ? En rŽa- litŽ, tout dŽpend de lÕobjectif que lÕon se donne pour lÕŽtude.

Autre question problŽmatique : sur quels cri-

acceptable ou non ? La question de la critique et de lÕŽvaluation de la qualitŽ des traductions est complexe et elle a donnŽ lieu ˆ de nom- breuses Žtudes (House 1997). En tout Žtat de cause, lÕacceptabilitŽ dÕune traduction est fondŽe ˆ la fois sur le jugement des sujets traducteurs et sur lÕapplication dÕun ensemble de principes qui font partie de lÕuni- vers de rŽfŽrence de ces sujets et quÕil appar- tient au traductologue dÕidentifier et de dŽcrire. SÕil est acquis aujourdÕhui que lÕŽtude traduc- tologique est de nature descriptive et non pas prescriptive, cela ne signifie pas que lÕactivitŽ de traduction telle quÕelle sÕexerce nÕest pas 12

Introduction à la traductologie

DBU9113.book Page 12 Mardi, 16. juin 2015 10:40 10 Situation de la traductologie : délimitation du champ 13

Introduction à la traductologie

ci peuvent tre consciemment respectŽes ou inconsciemment intŽriorisŽes, mais elles exis- tent toujours en fonction des contextes et des finalitŽs de la traduction. DÕo lÕintŽrt dÕune rŽflexion ŽpistŽmologique propre ˆ la disci- pline traductologique. La spŽcificitŽ et lÕautonomie de la traductolo- gie ont ŽtŽ ‰prement dŽbattues tout au long de la seconde moitiŽ du XX e . Pergnier (1978 :

5), par exemple, critique les approches

existantes : Ç Ceux qui prŽtendent fonder une science de la traduction ne font rien dÕautre la plupart du temps que dÕŽtudier la traduction du point de vue dÕune science plus vaste et comme application de cette science. È Et lÕauteur de conclure quÕÇ aucune science de la traduction nÕa, ˆ ce jour, dŽveloppŽ des mŽthodes et un objet spŽcifique È. Et pour cause, cet objet est, selon lui, Ç implicitement considŽrŽ comme donnŽ par une sorte de dŽfinition tautologique È, de sorte que lÕŽtude de la traduction se situe toujours Ç au point dÕinterfŽrence du champ dÕapplication de plu- sieurs disciplines È.

Pour Pergnier (1978 : 7), mme les travaux les

plus importants, comme ceux de Vinay et Dar- belnet, Mounin, Catford, Ç sont en rŽalitŽ bien plus des thŽories de la langue appliquŽes ˆ la comprŽhension des difficultŽs inhŽrentes ˆ

ˆ une science de la traduction È.

Steiner (1975 : 74-75) sÕest justement intŽ- nes È. Son livre After Babel est une contribu- tion majeure ˆ la rŽflexion sur lÕimportance et le r™le de la traduction tout au long de lÕhis- toire. Cette histoire de la traduction est analy- dualistes, triadiques et, enfin, quadripartites.

Dans cette perspective, Steiner se fait le pro-

moteur dÕune dŽontologie de la traduction intŽgrant une rigueur ŽpistŽmologique qui passe par une rŽvision de la terminologie utili- sŽe par les traductologues. LÕoriginalitŽ du parcours hermŽneutique pro- posŽ dans son ouvrage se distingue nette- ment de lÕensemble des publications thŽori- ques sur la traduction : il est clair que Steiner fait partie de la liste restreinte de ceux qui ont

Žcrit quelque chose de fondamental et de

novateur sur la traduction. Dans le sillage de Steiner, il faut insister sur un point mŽconnu : traduire, cÕest dŽjˆ faire de la traductologie. Parfois consciemment mais bien souvent inconsciemment. LÕactivitŽ dequotesdbs_dbs22.pdfusesText_28
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