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Alfred Jarry et les revues littéraires

On ne le sait). La relation n'était peut-être pas fusionnelle entre un jeune homme. « tourmenté de journaux et de revues » et un jeune auteur ayant les yeux.



Alfred Jarry et les revues littéraires

On ne le sait). La relation n'était peut-être pas fusionnelle entre un jeune homme. « tourmenté de journaux et de revues » et un jeune auteur ayant les yeux.



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Jarry et les revues

2 " Aut numquam tentes, aut perfice »

N'essaye rien ou va jusqu'au bout

Devise de Jarry

Remerciements à M. Patrick Besnier,

pour ses précieux conseils et sa patiente infinie 3

LINTEAU

" Il est bon d'écrire une théorie après l'oeuvre, de la lire avant l'oeuvre » 1 Comment dire quelque chose sur Jarry, alors qu'on ne peut qu'ouvrir des brèches, creuser des interrogations, puisqu'il n'y a pas de vérité de la lecture. Remarquons d'entrée que notre sujet nous incite à prendre en compte toute l'oeuvre de Jarry (et au reste pour lui l'oeuvre complète est seule envisageable). En effet, presque tous les livres de Jarry qui ont été publiés de son vivant l'ont été par des revues (car les éditions du Mercure de France ou celles de la La Revue Blanche sont des excroissances des revues du même nom, et non l'inverse), ou grâce aux revues (ainsi, c'est par l'intermédiaire de Rachilde que Jarry publie chez cet éditeur singulier - pour ne pas dire plus - qu'est Pierre Fort). En plus d'avoir été le réceptacle (le mot est impropre, disons : le lieu d'accueil), idéal comme nous le verrons, de son oeuvre, les revues ont été le bras qui a soutenu cette arme qu'est l'écriture et dont il s'est servi contre la réalité du présent 2 (par la mystification), et contre les affronts (allant jusqu'à les nier). La chose imprimée faisant advenir pour Jarry ce qui est, ce dernier saisit au vol la possibilité d'écrire sa réalité, la réalité. On peut penser que grâce aux revues, Jarry cherche à faire advenir sa vie (en même temps que son oeuvre). En outre, nous irons jusqu'à nous demander si Faustroll n'est pas une revue, si la revue n'est pas une oeuvre jarryque, ce qui tendrait à prouver que par sa présence, Jarry transforme les numéros dans lesquels il publie en oeuvres de lui : l'écriture de Jarry étant consubstantiellement non-achèvement, à son contact toutes les autres écritures se reconnaissent comme telle et entrent dans une dynamique d'ensemble ; en outre, dans quelle mesure peut- on parler d'identité de l'écriture ? L'écrivain n'est-il pas d'abord vampire ? L'on tentera, en ne passant sous silence aucune question qui à notre sens mérite d'être posée (le fait de poser une question ne signifie pas qu'il faille la fermer par une réponse, bien au contraire), de retranscrire son

1 OEuvres complètes, I, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, p 172

2 Qui n'est qu'une virtualité qu'il s'agit de fixer, même en la corrigeant (et on ne peut par ailleurs agir

que de cette façon), au moyen de l'écriture. 4 parcours qui l'a amené, de revue en revue, à tisser une oeuvre (une vie donc), de ses concours réussis à L'Echo de Paris jusqu'au Figaro et à la revue de

Marinetti.

Les revues, ce sont d'abord les personnes qui les font vivre. Aussi doit- on se poser la question des amitiés et celle des influences. Dans quelle mesure les revues lui ont-elles servi humainement (en lui permettant notamment de se bâtir cette havre de paix qu'est le Phalanstère) ? Dans quelle mesure ont-elles permis à son oeuvre de se construire (ou plutôt de se reconnaître sur le papier, car elle était déjà écrite depuis " la nuit des temps » - qui, pour Jarry, s'est faite " nuptiale »), de s'inscrire dans un courant littéraire multiple qu'est le symbolisme mais aussi de s'en démarquer (L'Ymagier notamment a donné à mon sens les moyens à Jarry de s'affranchir de Gourmont qui reste une des figures principales du symbolisme). Quels ont été les rapports de Jarry avec son époque, car publier dans une revue, c'est s'inscrire véritablement dans l'époque, dans le temps, qu'il soit politique, historique, artistique. Quels étaient ses rapports avec l'Anarchie ? A-t-il cherché à faire oeuvre anarchiste dans ses textes spéculatifs ? Nous parlerons longuement de L'Ymagier, car cette revue (on peut penser que Perhinderion ne sera qu'un double en mieux) est ce qui marque l'établissement effectif de Jarry dans le monde des lettres (et une certaine forme de reconnaissance) ; de plus, cette publication d'estampes nouvelles et anciennes permettra à Jarry très tôt de sentir tout le poids de la matérialité du livre (de penser l'idéalité du support) et de se rendre compte de ce que la littérature ne peut traduire le réel, qu'elle n'est qu'une représentation parmi d'autres ; en plus de tout cela, L'Ymagier montrera à Jarry la voie à suivre, en ce sens que le livre doit être une revue (ou un recueil dont l'angle d'ouverture serait total, et non pas fermé notamment par un genre), c'est-à-dire le lieu du multiple, où peut s'instaurer une tension entre textes et images (on peut penser que Jarry a eu cette intuition avant de co-diriger L'Ymagier puisque l'ouvrage Les Minutes de sable mémorial est édité peu de temps avant que ne paraisse le premier numéro de la revue), entre identité et anonymat, entre singulier et multiple. A mon sens, ce qui rend Jarry intéressé par la perspective de L'Ymagier, c'est le voyage (court mais fondamental) qu'il fait à Pont-Aven, lequel naît de la lecture des revues mais aussi de l'ambition de trouver une place de critique d'art (être un nouvel Aurier) dans les pages du

Mercure - ambition déçue.

5 Mais, d'une façon plus immédiate, lorsque l'on associe le nom de Jarry à l'appellation revue, l'on songe immédiatement aux chroniques qu'il fit paraître dans diverses petites revues, notamment à La Revue Blanche, de

1901 à 1903, et qui furent réunies sous le titre énigmatique : La Chandelle

Verte, lumières sur les choses de ce temps. Nous nous demanderons en quoi l'écriture des chroniques marque un tournant dans la vie de Jarry (et dans son oeuvre). A mon avis, l'écriture des chroniques a été certes une obligation (retenue par Jarry ?) pour " assurer la matérielle » comme l'écrit Caradec, mais je pense qu'elle a été aussi et surtout l'occasion pour lui de faire emprunter à son oeuvre le sens (ou plutôt le non-sens) choisi pour elle (choisi par elle ?) depuis que les cours du professeur Hébert avaient conforté en lui ses envies de littérature. Jarry arrêtera certes d'écrire ses chroniques au moment où les petites revues où il a ses aises mourront, ce qui tendrait à nous laisser penser que leur écriture a été motivée uniquement par la publication, mais je pense que ce serait se méprendre. En effet, on sait que Jarry a écrit étant jeune (vraisemblablement en 1891) un texte intitulé " Mémoire explicatif du terrible accident du 30 février 1891 » 3, qui, selon moi, est une chronique avant l'heure, pas encore dégrossie des principes de cause à effet et de continuité dont Jarry parviendra à se défaire, en sculptant dans une non-matière (comment en effet penser lorsque l'on se refuse à tous les principes qui gouvernent le monde - et par contamination la pensée ?), avec force détails, cette philosophie qu'est la Pataphysique, philosophie de l'intuition, nouvelle et ancienne, puisque l'on pourrait sans peine reconnaître ses fondateurs parmi la cohorte des philosophes présocratiques. L'on trouve dans ce texte cette même volonté qui transparaît au travers de chacune des spéculations de donner à découvrir, par les tours les plus saugrenus, d'apparence les plus absurdes, l'exacte vérité, non encore révélée 4 : " Après avoir dûment ouï les rapports des légistes, fumistes et barbistes (...), nous croyons avoir complètement élucidé l'évènement du 30 février 1891, ses causes et ses conséquences, et nous tâcherons de l'expliquer le plus clairement possible. (...) la justice arriva sur les lieux juste à temps pour se faire arrêter par l'accusé. D'où l'on conclut que Cicéron était coupable. (...) Je pense donc aujourd'hui la question est complètement élucidée ». Il faut avoir

3 Publication dans les Cahiers du collège de Pataphysique numéros 26-27, pp 40-41

4 C.f. " La cervelle du sergent de ville. » Jarry écrit dans " Spéculations » : " la conclusion est

lumineuse », phrase qui résume en un sens chaque spéculation. 6 constamment à l'esprit cette phrase à la lecture du mémoire : " je pense donc aujourd'hui la question est complètement élucidée ». Il n'y a de vrai que la pensée, qui, se plaquant sur le monde, l'enchante, le fait à son image, mais contrairement à Gourmont, Jarry refuse le principe de subjectivité : il n'y pas une multitude de vérités, mais une seule, qui est celle de l'auteur, et qui convient à tous (et cette volonté de s'affirmer telle, volonté qui est au principe même de son existence, la place d'emblée comme non-vérité aux yeux du lecteur - le bon-sens corrige). L'on se gardera bien de faire un catalogue des différentes chroniques, catalogue qu'on pourrait s'attendre à trouver dans un travail universitaire ; nous passerons également outre l'obligation de forme qui a pourtant, il est vrai, le mérite de rendre plus clair le propos, laquelle clarté est toujours faussement enchanteresse car elle porte en elle les germes de la simplification. Simplifier Jarry serait crime de lèse majesté. Nous nous sommes attachés, tout en conservant une structure apparente, à ce que chaque partie (ou plutôt chapitre) soit l'émanation d'une autre (ou de plusieurs autres), à ce que chacune contienne toutes les autres : aussi pour rendre palpable cet enchevêtrement a-t-on cousu ça et là quelques répétitions. En outre, nous avons voulu, en multipliant les notes, créer un espace feuilleté

5, semblable à celui de la bibliothèque de Faustroll - d'où les multiples

références qui ont pour but de pousser au voyage de livre en livre, c'est-à-dire d'île en île (navigation), d'illuminations en illuminations - avec la permission de ramener de chacune des îles entrevues avec des mains à la place des yeux (vierges de toute trace) une poignée de sable : poussière d'étoiles. Pas de catalogue donc, et pas non plus d'explicitation, car notre but n'est en rien de clarifier, tout juste de donner envie de lire Jarry. Le but ultime sera, comme l'écrit Debussy 6 à propos de sa rubrique musicale tenue à La Revue Blanche, d'essayer " de voir, à travers les oeuvres, les mouvements multiples qui les ont fait naître et ce qu'elles contiennent de vie intérieure ; n'est-ce pas autrement intéressant que le jeu qui consiste à les démonter comme de curieuses montres ? » Aussi me suis-je très peu penché sur l'étude des spéculations pour m'attacher à faire affleurer de sous l'écorce de fer des mots la force secrète, et qui irradie, laquelle a pour nom Pataphysique.

5 Les notes ne sont pas toujours de simples notes, mais des ajouts ou des précisions visant aussi à ce

que différentes parties du travail rentrent en interaction.

6 La Revue Blanche, tome 24, p 549

7 Avec la Pataphysique, la force cachée par quoi il a choisi d'enrichir chacune de ses chroniques, Jarry combat l'uniformité de penser, de sentir et d'être. Il cherche à casser le banal, à faire que le réel, " qui est à la fois le rationnel et le technique » 7, ne tende plus à prendre la place de l'imaginaire. Jarry nous montre les liens (que l'uniformité de penser dissimule) qu'entretiennent entre elles les choses apparemment les plus contradictoires, les plus contraires 8 (PL III, 435 : " A propos : les choses d'autre monde sont les réelles : l'hostie ovale... on n'a pas encore trouvé de meilleure explication de l'oeuf de Pâques »), mais aussi les évènements, les phénomènes, afin de nous faire percevoir que l'arrière plan de sens inépuisable de chaque chose, de chaque évènement..., contient notamment le sens de toutes les choses, de tous les évènements...On ne s'est jamais retrouvé à la fois dans un monde si étranger et si familier qu'à la lecture des chroniques (chaque chose contient toute chose, et toutes les choses sont les déclinaisons d'une chose absente, une pré-chose, qui serait la littérature 9 - chose absente, car la littérature ne peut se matérialiser ; d'elle, on ne peut conserver d'une certaine manière que les instantanés que sont les revues, ou les livres - fragments de cette série d'instantanés qu'est l'oeuvre complète). Jarry par ses spéculations cherche à ce que la " relation qui, dans l'inquiétante étrangeté, rattache intimement en dépit de leur différence le familier à l'étrange » 10 ne se rompe pas au profit du singulier, c'est-à-dire du banal. Il ne faut pas oublier que publier dans des revues sous-entend (logiquement) lire ces revues (on peut imaginer que Jarry lisait avec d'autant plus de gourmandise les numéros où des textes de lui paraissaient), de plus la Revue Blanche lui donne l'occasion de satisfaire sa boulimie de lecture... Jarry affine en lui et, grâce aux revues qui lui ont donné l'occasion d'exister face aux autres, affine en nous l'idée que l'identité est une exigence à accomplir, et qu'il n'y a pas d'autre identité que multiple : l'on n'est jamais soi mais toujours soi à l'autre mêlé (lequel n'est bien évidemment qu'un autre

7 Sami-Ali, Le Banal, " Connaissance de l'inconscient », Gallimard, 1980, p 9

8 C.f le principe d'identité des contraires.

9 Jarry nous montre que tout naît de la chose imprimée (les journaux rendant compte d'évènements

font advenir ces évènements), et pointe en autre le pouvoir érotique de la lettre. Un livre entier peut

naître d'un mot : comme l'écrit Arnaud, " Messaline est un jeu de mots (...). Elle naît d'un mot, et ce

mot est un lieu : elle lit dans son miroir, le nom inversé de la Ville, le nom vrai mais secret de Rome

(Roma) : AMOR. A cette révélation, la voici Rome ; son corps érotique est la ville ; les boucles de ses

cheveux forment la colline des Jardins de Lucullus (...) » (Interférences, pp 54-55).

10 Sami-Ali, Le Banal, " Connaissance de l'inconscient », Gallimard, 1980, p 19.

8 multiple), c'est-à-dire que le corps des mots que s'invente l'écrivain (il serait plus juste de dire que le corps de l'écrivain est le rêve du corps des mots), qui est le pré-texte de toute chose, y compris de l'âme (n'en déplaise à Gourmont) ne lui appartient pas en propre : il le partage avec tous les auteurs qu'il a lus, qu'il aime, ou qu'il ne peut souffrir... Jarry est Lautréamont est Rabelais est Villiers de l'Isle-Adam est Coleridge etc. (et qu'importe si les dates de vie ne coïncident pas ; il n'y pas d'autre réalité que l'éthernité, qui est les branches du temps emmêlées - ce concept n'est pas aride, puisque c'est de lui que naissent toutes choses). Pourquoi Jarry (l'homme) a-t-il tant surpris de son vivant et surprend-il encore aujourd'hui (l'appropriation du Père Ubu condamne chacun à se tenir face à Jarry dans une dynamique forte conduisant au rejet ou à la fascination, laquelle, encore présente aujourd'hui, se satisfait d'elle-même malheureusement, rejetant bien souvent l'oeuvre dans les limbes des souvenirs scolaires). L'on s'est imaginé comprendre quelque chose de Jarry en fixant l'écrivain (constamment fuyant) au moyen du Père Ubu, cadeau qu'a bien voulu faire l'auteur de L'amour absolu à ses contemporains et à la postérité (pour tromper les représentations, il offre une représentation qui n'a de vrai que le fait qu'elle soit représentation). On peut imaginer que les plus proches amis de Jarry ne comprenaient quasiment rien à son ambition de tout mélanger, de faire de sa vie la littérature, de faire de la littérature la vie (et accessoirement sa vie), de faire de la littérature sa littérature... Vallette lui a sans doute conseillé à de nombreuses reprises de se discipliner. Rachilde lui écrira 11 : " Je suis de plus en plus convaincue qu'il faut se défier des mélanges. Vivre sa littérature, c'est prendre l'absinthe pour un remède. Rêve d'amour ou rêve d'art, il faut savoir distinguer entre les deux alcools et ne pas les mêler à la vie ». Pourquoi l'oeuvre a-t-elle tant dérouté (doit-on seulement conjuguer ce verbe au passé ? je ne pense pas) du vivant de son auteur (la preuve en est qu'il a été superbement ignoré par les grands éditeurs et qu'il a trouvé dans les revues le seul moyen pour exister singulièrement) ? Car poser la question des revues, c'est avant tout poser la question de la lecture. Quelle a été la réception de l'oeuvre de Jarry (et quelle est-elle encore aujourd'hui, oscillant

11 Lettre citée in Organographes du Cymbalum Pataphysicum, 1982, n° 18, p 41. Saltas, cité par

Rachilde (in Le Surmâle de lettres, p 28) écrit que " [Jarry] a été victime d'un mirage de son cerveau à

la fois cruel pour lui-même et pour les voisins, il a voulu conformer son existence à son programme

littéraire ». 9 sans cesse entre fascination et rejet) ? Est-ce sa langue qui a tant décontenancé ? Nous nous attacherons notamment à comparer le style de Jarry avec celui de Rachilde, puis avec celui de Mallarmé, ce qui nous amènera à nous poser cette question primordiale : l'obscurité de Mallarmé est- elle dissemblable de celle de Jarry ? Puis, nous nous demanderons si Jarry ne nous enseigne pas, singulièrement, à lire, si ses textes ne sont pas aussi un précis de lecture ? Comme nous le verrons, Jarry nous laisse la possibilité d'intervenir pleinement. Et l'obscurité, ou le recours constant à la citation (au collage ou au montage), à l'allusion, n'est à mon sens rien d'autre qu'un moyen mis en place pour pousser le lecteur " à l'exécution ». 12 Apprendre à lire, c'est savoir se lire, c'est découvrir ce que l'on a en propre. La lecture de Jarry, et singulièrement celle de Faustroll, de L'amour absolu ou des spéculations, est une expérience dont on ne se remet pas.

12 " Le grand problème de l'écrivain moderne est de se faire lire, j'entends : d'empêcher le lecteur de

deviner la phrase, la page. On appelle obscur l'écrit qui ne livre son sens qu'à la lecture et non à

simple vue. (...) Il faut obliger ce lecteur à l'exécution ». (Valéry, Cahiers II, Gallimard, Pléiade,

1974, p 1165).

Comme l'écrit Brunella Eruli in " Sur les sources classiques de Messaline : collages et montages » :

" ... Messaline (...) est l'écran fantastique sur lequel Jarry a projeté des fragments de sa culture

classique choisis avec la recherche constante du détail précieux, insolite, ambigu. Ces fragments de

textes anciens sont ici semblables aux parties préservées d'une fresque endommagée : le lecteur

complète à sa manière ». (Interférences numéro 9, " Jarry », janvier-juin 1979, p 67).

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