[PDF] Broussais et le matérialisme*





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Broussais et le matérialisme*

L'histoire de la médecine ne peut se faire sans référence à un la médecine Le normal et le pathologique



Etudiants et praticiens au service de la médecine : la société

25 mars 1999 Lauréat de la Société française d'Histoire de la Médecine. ————————— ... Paris : Société Française d'Anatomie Normale et Pathologique.



Histoire de lhypertension artérielle et du risque vasculaire : aux

Comité de lecture du 29 avril 1995 de la Société française d'Histoire de la Médecine. ** Imothep Médecine-Sciences et Inserm U 158 19 avenue Duquesne



Du corps médical au corps du sujet. Etude historique et

8 févr. 2014 Mots-clefs : histoire de la médecine subjectivité



HISTOIRE SCIENCES MEDICALES

française d'Histoire de la Médecine et de la Société de Pathologie qu'avant les premiers dessins anatomiques exacts du crâne normal figurant dans le.



« CEST NORMAL DOCTEUR ? » NORMAL ET PATHOLOGIQUE

NORMAL ET PATHOLOGIQUE EN. MÉDECINE GÉNÉRALE. Anastasia Meidani. Médecine & Hygiène



SOCIÉTÉ MONTPELLIÉRAINE DHISTOIRE DE LA MÉDECINE

Au cours de l'année 1984 la Société montpelliéraine d'histoire de la médecine a poursuivi ses réunions mensuelles sous la présidence du professeur Jean.



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HISTOIRE DE LA MÉDECINE

Durrbach (André) Les Sutures en chirurgie digestive



DIAPOS - Regard historique

La mesure du corps est au regard de l'histoire de la médecine une chose domaine mouvant et trouble : celui des frontières du normal et du pathologique.

Broussais et le matérialisme*

Broussais et le matérialisme*

pa r

Jean-Françoi

s

BRAUNSTEIN**

Le médecin Broussais a intéressé récemment des philosophes, comme

Cangui/hem

ou Foucault. Mais on a prêté peu d'attention à ses théories philosophiques. Elles sont pourtant indissociables de ses thèses médi cales. L'anti-ontologisme s'en prend également à la nosographie de Pinel et à la psychologie ou à la métaphysique de Victor Cousin. L'éclectisme médical est combattu au même titre que l'éclectisme philosophique. Le succès de Broussais est sans doute aussi lié à ses prises de parti politiques et sociales. L'histoire de la médecine ne peut se faire sans référence à un contexte culturel où la philosophie a également sa place.

Monsieu

r le Président, Mesdames, Messieurs, C'es t en philosophe que j'ai étudié l'oeuvre de Broussais, et je dois confesser que l e pri x de votre Société, outre qu'il m'honore, me rassure sur l'intérêt propremen t médical de mon travail. Je tiens donc à vous en remercier d'autant plus vivement. J e voudrai s ic i brièvemen t explique r pourquo i un philosophe peut s'intéressera c e médeci n don t la mauvaise réputation n'est aujourd'hui plus à faire, et dire pour quo i la gloire que Broussais connut de son vivant n'est en fait pas entièrement usurpée

L'origin

e de mes recherches sur Broussais est double. D'une part, une curiosité d'historie n de la philosophie, d'autre part, un souci d'épistémologue.

L'historie

n de la philosophie du XIXe siècle français est conduit à s'interroger sur cett e périod e

1800-1830 où la philosophie française semble avoir disparu, mis à part

l e pâl e

électism

e de Victor Cousin. En particulier la tradition des Lumières, scientifi qu e e t de tendance matérialiste, semble perdue sous l'effet d'une Restauration qui ne fu t pas seulement politique, mais aussi philosophique et religieuse. Les deux seuls représentant s de cette tradition sont des médecins, et non des philosophes profes sionnel s : Gall et

Broussais

. La philosophie matérialiste s'est en quelque sorte retran-

Communicatio

n présenté e à la séance du 24 janvier 1987 de la Société française d'Histoire de la

Médecine

80
rue , de Grenelle, 75007 Paris. 3 3

chée dans la médecine. L'oeuvre de Gall avait été étudiée par M. le Pr Lanteri-Laura,

qu i m'a fait l'honneur d'être membre de mon jury de thèse. Mais Broussais était le seu l à intervenir directement dans les débats philosophiques de l'époque.

D'autr

e part, cet intérêt pour Broussais fut renforcé par la place qu'il tient dans deu x ouvrage s récents, qu'on peut considérer comme fondateurs de la philosophie de l a médecine , Le normal et le pathologique, de M. Canguilhem, et La naissance de la clinique, de M. Foucault. Pour Canguilhem, Broussais est le premier à énoncer, sous un e form e fruste l'identit é du normal et du pathologique, que Comte nommera le "princip e de Broussais». Pour Foucault, Broussais est le destructeur des fièvres essentielle s e t l e fondateu r d e l a nouvell e manièr e de voir » de l'École de Paris. Mais le s thèse s propremen t philosophique s de Broussais n'étaient pas étudiées ni le rap por t complex e qu'entretiennen t che z lui thèses médicales et philosophiques. Or ce travai l nou s semblai t intéressan t : s'il est vrai, comme l'a montré Foucault, qu'on ne peu t fair e l'histoir e des disciplines scientifiques en dehors de leur contexte culturel, n e doit-o n pas penser que la philosophie en tant que telle fait partie de ce contexte culturel ? La médecine, cela semble au moins évident dans le cas de Broussais, est traversé e par des débats philosophiques, et transforme elle-même la position des problème s philosophiques Pou r essaye r de connaître un Broussais qui est indissolublement philosophe et médecin j e tenta i de me faire historien de la médecine. Je découvris les travaux du P r

Ackerknech

t qui fut le premier à souligner l'importance de Broussais dans la constitutio n de l'Ecole de Paris, et à expliquer les raisons d'un succès aussi vif que passager . Ce succès tient sans doute plus à la partie négative de son oeuvre qu'à sa parti e positive

Broussai

s es t d'abor d un polémiste. Son oeuvre est toute d'"examen», comme l'indiqu e le titre de sa principale oeuvre médicale, VExamen de la doctrine médicale généralement adoptée. Cette critique, à la fois médicale et philosophique, Broussais l a pens e sou s le nom d'" anti-ontologisme ».

Critiqu

e de Pinel d'abord, de l'auteur de la Nosographie philosophique et non d e l'aliéniste Dan s Y Examen de 1816, qui fit l'effet d'un "89 médical», Broussais rédui t à néant la notion de " fièvres essentielles », et plus largement l'idée de maladies existan t pa r elles-mêmes, ces " entités abstraites » dont les malades se croient habités. Cett e "créatio n d'êtr e faux» , il la qualifie d'"ontologie médicale». A u fil des rééditions de Y Examen, cette critique s'étendit ensuite à Laënnec et à l'anatomi e pathologique dan s une polémique bien connue, dont la violence cho quant e s'expliqu e par des raisons politiques et religieuses. Critique également contre Brown , alors même que l'on a pu dire, à juste titre, que le broussaisisme est un brownism e retourn Dan s un domaine intermédiaire entre médecine et philosophie, Broussais s'en pren d à ce courant bien oubié qu'est l'"électisme médical», dans lequel il faudrait distinguer autou r de 1820, l'importante figure d'Andral, proche dans une certaine mesur e de l'empirisme médical, et un courant directement inspiré par l'électisme cousinien autou r de Jules Guérin, vers 1830, qui entend mettre à profit la crise de la thérapeutiqu e pou r combattr e le matérialisme de Broussais. Contre cet électisme,

Broussai

s se fait honneur de son systématisme, voire de son sectarisme, puisque " la doctrin e physiologiqu e est immuable parce qu'elle est vraie». 3 4 L'anti-ontologisme de Broussais se poursuit enfin dans le domaine proprement philosophique ave c De l'irritation et de la folie en 1828. Broussais se dit contraint à cett e interventio n philosophique dan s l a mesur e o personn e n e répon d au x provo cation s d u spiritualism e e t d e l a métaphysique . Il s'agit de préserver la médecine d'un "asservissemen t honteux» d e défendr e l a méthod e d'observatio n contr e l e recour s au x force s », aux " principes » et autres " entités ». Et de réserver la connaissance de l'homm e à la physiologie, alors que les cousiniens prétendent constituer une psycho logi e introspectiv e comm e scienc e indépendante

Broussai

s réussi t moin s dan s l a parti e positiv e d e so n oeuvre dan s l a constitu tio n d e l a "médecin e physiologique» S a thès e principal e es t l'identit d e natur e entr e norma l e t pathologique leu r différenc e n'étan t qu e quantitative L a maladi e résid e dan s l'excitatio n anormal e d e l a propriét vital e fondamental e qu'es t l'irritabi lité . Il s'agit la plupart du temps d'un excès d'irritation, même s'il envisage la possibi lit é d'une abirritation. La thérapeutique est donc presque toujours débilitante, à base d e saignée s e t d e sangsues ave c le s excè s qu e l'o n sai t e t qu i accréditen t l'idée que

Broussai

s a fai t coule r plu s d e san gquotesdbs_dbs31.pdfusesText_37
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