[PDF] Empowerment des victimes dactes criminels





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https://www.erudit.org/fr/Document g€n€r€ le 10 juil. 2023 08:07CriminologieEmpowerment des victimes d€actes criminelsKatie Cyr et Jo-Anne Anne Wemmers

Cyr, K. & Anne Wemmers, J.-A. (2011).

Empowerment

des victimes d'actes criminels.

Criminologie

44
(2), 125...155. https://doi.org/10.7202/1005794ar

R€sum€ de l'article

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Empowerment des victimes d'actes

criminels

Katie Cyr

Chercheure postdoctorale

École de service social, Université de Montréal katie.cyr@umontreal.ca

Jo-Anne Wemmers

Professeure titulaire

École de criminologie, Université de Montréal

Chercheure régulière

Centre international de criminologie comparée (CICC) jo-anne.m.wemmers@umontreal.ca RÉSUMÉ À travers l"analyse du discours de 15 victimes de crimes interrogées au sujet

de leur processus de reprise de contrôle à la suite du délit dont elles ont été l"objet,

on remarque que les victimes semblent se distancier des procédures judiciaires en cours. Elles prennent conscience qu"elles doivent prendre en charge leur propre rétablissement, puisque le système judiciaire ne pourra leur venir en aide à cet égard. Les victimes se sentent ignorées par les autorités judiciaires, et la majorité attribuent le traitement

reçu à leur " statut » de victime plutôt qu"à leurs caractéristiques personnelles, ce qui

les pousse à refuser ce statut, à entreprendre des actions valorisantes dans diverses

sphères de leur vie, et à mobiliser des ressources extérieures au système judiciaire afi n

de prendre en charge leur rétablissement. L"exclusion et l"absence d"information sur les procédures en cours et sur les recours disponibles engendrent un sentiment d"impuis- sance chez les victimes. Garantir des droits d"information et de consultation lors des

procédures pénales serait ainsi susceptible d"améliorer l"expérience des victimes d"actes

criminels.MOTS-CLÉS Victimes, empowerment, justice pénale, résilience.

Introduction

L"impuissance est un état dans lequel la personne est objet et non sujet de sa réalité (Keiffer, 1984). L"acte criminel peut entraîner anxiété,

dépression, dépendance à l"alcool ou à la drogue, et même le syndrome Criminologie, vol. 44, n

o

2 (2011)

05_Cy r-Wemmers.indd 12505_Cyr-Wemmers.indd 12511-08-08 13:1311-08-08 13:13 2 de choc post-traumatique (Carlson et Dutton, 2003), des facteurs susceptibles de contribuer à un sentiment d"impuissance chez les victi- mes. Plusieurs victimes sont également affectées dans d"autres sphères de leur vie. Par exemple, l"étude de Norris, Kaniasty et Thompson (1997), montre que l"estime de soi, la sécurité et la confi ance accordée aux autres sont affectées chez les victimes de violence, et que le senti- ment de sécurité est affecté chez les victimes de crimes contre les biens. Il y a ainsi lieu de s"interroger sur la manière dont les victimes parvien- nent à surmonter l"impuissance ressentie à la suite d"un acte criminel, et de chercher à comprendre si le recours au système de justice pénale favorise ou non l"empowerment des victimes.

Impuissance et victimisation

Le changement dans la perception de soi, du monde et des autres vécu par les victimes serait lié à l"altération de leurs croyances centrales, aux attributions causales qu"elles effectuent et à l"impuissance apprise qui en découle. Trois catégories de croyances sont associées à la perception d"invulnérabilité relative : la croyance que le monde est bon, la croyance que le monde a un sens, et la croyance que notre propre personne a de la valeur (Janoff-Bulman, 1982, 1992). Ces croyances contribuent au sentiment d"invulnérabilité en permettant de sous-estimer les proba- bilités qu"un événement négatif survienne. Par contre, lors d"une victimisation, la plupart des gens se sentent extrêmement vulnérables (Horowitz, 1982 ; Janoff-Bulman et Freize, 1983), ce qui les pousse à changer ces croyances ; c"est de cette façon que non seulement leur perception du monde est affectée, mais aussi leur perception d"eux- mêmes, qui sera moins positive (Janoff-Bulman, 1992). La personne qui réussit à restaurer ces trois croyances parviendra à s"adapter psycholo- giquement à son environnement à la suite de l"événement traumatisant. Denkers (1996) a mesuré les croyances quant au fait que le monde est bon, juste et sensé, avant et après la victimisation. La croyance que le monde a un sens a été altérée chez toutes les victimes, peu importe leurs croyances positives, alors que cette croyance est demeurée inchan- gée chez les non-victimes. Les gens qui avaient préalablement des croyances négatives développent des croyances encore plus négatives à la suite d"une victimisation criminelle. L"altération des croyances posi- tives et les croyances négatives face à soi et au monde peuvent mener certaines personnes à croire que la situation est sans espoir, et à se

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considérer impuissantes face aux possibles événements négatifs pouvant survenir. Elles apprennent que quoi qu"elles fassent, rien ne pourra changer leur sort et elles s"attendent à ce que quelque chose de négatif survienne. Ce phénomène est désigné comme l"impuissance apprise. La théorie de l"impuissance apprise se base sur l"idée que la passivité et le sentiment de ne pas pouvoir agir pour contrôler son environnement et sa propre vie sont acquis à force de multiples épisodes d"événements négatifs et de traumatismes que l"individu a tenté de contrôler, mais sans succès. Cela le mène à un sentiment d"impuissance quant au contrôle de sa vie, puisque ce sentiment d"impuissance tend à se géné- raliser et à infl uencer son rendement de façon négative, même dans des situations stressantes qui pourraient être contrôlées. Seligman (1975) propose que l"impuissance ou la résignation apprise représenterait une forme de dépression réactive, c"est-à-dire vécue à la suite d"un événe- ment négatif. L"existence d"événements négatifs dans la vie d"une per- sonne fonctionne comme déclencheur des sentiments de désespoir par les conclusions que tire celle-ci au sujet des événements. Ces conclusions ou attributions causales sont de trois types (Abramson et al.,1989) : 1) l"individu attribue des événements négatifs importants de sa vie à des causes stables et globales ; 2) la personne perçoit les conséquences négatives d"un événement comme importantes, irréversibles, inchangea- bles, et ayant de l"infl uence sur de nombreuses sphères de sa vie ; et 3) l"événement négatif a une grande infl uence sur les conclusions que tire la personne sur ses propres caractéristiques, comme sa valeur person- nelle, ses capacités, sa personnalité, etc. C"est de cette manière que l"estime de soi et la perception de compétence ou d"effi cacité seraient affectées. Par ailleurs, des chercheurs provenant de différents domaines ont noté que bon nombre de personnes ayant fait l"expérience d"événements particulièrement aversifs rapportent avoir changé de manière positive à la suite de cette expérience. Des modèles, incluant l"empowerment, ont été élaborés dans le but d"expliquer de quelle manière les gens résistent à l"effet d"événements aversifs. Parmi les changements positifs repérés dans les recherches, on note des changements de priorité dans la vie de ces personnes, une augmentation du sentiment d"effi cacité personnelle, une plus grande sensibilité ou empathie envers les autres, une plus grande qualité des relations personnelles et une plus grande spiritualité (Collins et al., 1990 ; Thompson, 1991 ; Curbow et al., 1993 ; Lehman et al., 1993 ; Frazier et Burnett, 1994 ; McMillen et al., 1995, 1997 ;

Empowerment des victimes d"actes criminels

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2 Aldwin et al., 1996 ; Beach, 1997 ; Fontana et Rosenheck, 1998). Le facteur le plus important lié à la résilience serait le sentiment d"effi - cacité personnelle, soit le fait de se sentir compétent pour agir effi ca- cement sur son environnement (Norman, 2000). Selon la recherche de Dufour et Nadeau (2001) sur les victimes d"abus sexuel, le point déterminant de leur résilience est le fait de choisir de ne plus être une victime. Cela leur permet de se tourner vers l"avenir et entraîne un changement de perspective ; elles se considèrent alors responsables de leur propre rétablissement. Les personnes résilientes réussiraient donc à se rétablir en réorganisant leurs cognitions face à l"événement, ce qui implique un renvoi de la responsabilité (et non réellement un blâme) à l"agresseur, tout en s"attribuant la responsabilité de leur propre rétablissement.

Qu'est-ce que l'empowerment ?

L"empowerment est une expression largement utilisée dans divers domai- nes, mais demeure un terme dont la défi nition et la conceptualisation ne font toujours pas l"unanimité (Trickett, 1994 ; Shields, 1995 ; Le Bossé, 2004). En effet, les écrits indiquent que l"on fait référence à la notion d"empowerment à la fois comme théorie, comme cadre de réfé- rence (Rappaport, 1981), comme but, comme idéologie, comme un processus, comme un résultat (McWhirter, 1991) ou encore comme une conséquence (Gibson, 1991). Nous utiliserons la défi nition de Rappaport (1987 : 122) qui demeure aujourd"hui une des défi nitions les plus fréquemment utilisées : " a process, the mechanism by which people, organizations, and communities gain mastery over their affairs ». La plupart des auteurs s"entendent sur cette défi nition, mais l"opération- nalisation de l"empowerment varie toujours considérablement selon l"auteur, le contexte de l"étude et les méthodes employées. On pourrait dire ainsi que l"empowerment est un processus par lequel les individus en viennent à exercer un plus grand contrôle sur les événements qui affectent leur vie, ce qui n"implique pas nécessairement un plus grand pouvoir sur les autres, mais bien une plus grande maîtrise de leur environnement. Trois paradigmes (technocratique, écologique et structurel) condui- sent à des conceptions différentes de l"empowerment (Damant et al.,

2001) ; nous privilégions le paradigme écologique, tel que proposé par

Rappaport :

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Rappaport (1987, 1994) has suggested that because empowerment is a process tied to local conditions, its meaning will of necessity vary across culture and context ; that is, empowerment is ecological in spirit. (Trickett,

1994 : 587)

En termes simples, nous pouvons affi rmer que la perspective écologique voit l"être humain comme un être qui évolue et s"adapte continuellement à son environnement (Germain, 1979). Les caractéristiques de l"envi- ronnement peuvent aider ou faire obstacle au développement du poten- tiel humain. Le paradigme écologique permet ainsi la considération de l"individu et le contexte dans lequel il évolue (Le Bossé, 1995 ; Zimmerman, 1995), et vise l"identifi cation et la modifi cation des condi- tions incapacitantes auxquelles les individus font face en augmentant leur accès aux ressources.

Les composantes de l"empowerment

Caractéristiques individuelles

Le sentiment de compétence personnelle (i. e. self-effi cacy) a été utilisé dans plusieurs recherches sur l"empowerment (Conger et Kanungo, 1988 ; Ozer et Bandura, 1990 ; Zimmerman, 1990 ; Spreitzer, 1995a) ; l"idée de prise de conscience ou de conscientisation est également fréquente (Keiffer, 1984 ; Brown et Ziefert, 1988 ; Breton, 1989), et l"estime de soi est une notion souvent associée à l"empowerment (Keiffer, 1984 ; Zimmerman, 1995 ; Gagnon, 2001). La diffi culté qui persiste quant aux notions individuelles associées à l"empowerment est que ces caractéristi- ques sont parfois présentées comme une condition préalable au proces- sus d"empowerment, comme une composante de l"empowerment, comme le résultat du processus d"empowerment ou encore comme étant tant une composante qu"un résultat (Le Bossé et Lavallée, 1993).

L'action concrète

Plusieurs auteurs affi rment qu"un processus d"empowerment implique une action concrète (Rappaport, 1987 ; Breton, 1989 ; Florin et Wandersman, 1990). Le développement d"une conscience critique serait en lien avec des actions entreprises qui permettent de prendre conscience des liens qui existent entre son environnement et son vécu personnel (Le Bossé et Lavallée, 1993). Cependant, certains auteurs entrevoient également la possibilité que l"action sociale soit le résultat

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2 de l"empowerment (Zimmerman, 2000), ou considèrent ces comporte- ments d"action comme une composante de l"empowerment (Keiffer,

1984 ; Zimmerman, 1995). Notons que l"action prendra des formes

très différentes selon les contextes étudiés (Le Bossé et Lavallée,

1993).

Relation avec l'environnement

La majorité des auteurs soulignent l"importance de défi nir l"empowerment en lien spécifi que avec le contexte (Serrano-Garcia, 1984 ; Rappaport,

1987 ; Perkins et Zimmerman, 1995 ; Zimmerman, 1990, 1995). Les

conditions environnementales qui permettent le développement de l"empowerment ou y faisant obstacle dans le contexte du système judi- ciaire devront ainsi être considérées. Selon Spreitzer (1995b), une organisation favorable à l"empowerment favorise l"engagement et l"auto- détermination de ses membres, vise les mêmes objectifs ou valeurs que les gens y faisant appel (fait sens pour l"individu), et a un impact pour les personnes impliquées. Compte tenu de l"importance du contexte de la démarche d"empowerment, il y a lieu de s"interroger si le système de justice pénale est un environnement favorable ou au contraire qui entrave l"empowerment des victimes.

Un processus dynamique

L"empowerment n"est pas un état fi xe, il s"agit d"un processus qui peut dif- férer selon les contextes. L"empowerment varie pour une même personne selon les contextes environnementaux, et il n"y a pas d"état fi nal d"em- powerment. Ces considérations ont amené certains auteurs à considérer une perspective développementale de l"empowerment (Serrano-Garcia,

1984 ; Conger et Kanungo, 1988 ; McWhirter, 1991), et suggèrent l"étude

du phénomène à travers le temps. Selon Serrano-Garcia (1984), le pro- cessus s"effectue grâce à l"identifi cation d"une relation entre le vécu individuel et les conditions environnementales en cause, ce qui engendre une prise de conscience des forces sociales en jeu (Serrano-Garcia, 1984). Keiffer (1984) souligne l"importance d"une crise, d"un confl it, de tensions ou d"une atteinte à l"intégrité personnelle de l"individu pour qu"un pro- cessus d"empowerment soit amorcé. L"individu, à force d"actions, en vient à une prise de conscience ; les actions entraînent de nouveaux apprentissa- ges qui vont à leur tour favoriser une prise de conscience et de nouvelles opportunités d"actions. L"empowerment peut ainsi être un processus assez

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long, s"étendant sur plusieurs années et ne comprenant pas d"état " fi nal ». Swift et Levin (1987) proposent trois phases de développement de l"em- powerment psychologique : 1) une prise de conscience de ses propres intérêts, de sa position et de son savoir par rapport aux mécanismes dominants de distribution du pouvoir dans le système social, ainsi que de la position des autres par rapport à soi dans le système ; 2) des senti- ments affectifs vis-à-vis de cette conscientisation et des sentiments par rapport à ses relations avec les autres (loyauté ou désaffi liation) ; 3) un désir de changer la distribution sociale du pouvoir afi n d"améliorer ses conditions sociales et faire avancer ses intérêts personnels. Selon les auteurs, ces phases de développement représentent une approche cumu- lative dans laquelle chaque stade est un prédéterminant nécessaire au stade qui le succède (Swift et Levin, 1987). Les écrits révèlent que l"empowerment est associé à plusieurs caracté- ristiques individuelles, qu"il se développe par l"action concrète, qu"il diffère selon le contexte à l"étude et qu"il est un processus dynamique qui se construit avec le temps. Généré par une crise, il se développe graduellement et différemment selon l"individu et le contexte à travers les actions qu"il entreprend. Des facteurs contextuels et structurels du système de justice sont ainsi susceptibles d"infl uencer l"empowerment des victimes.

Facteurs qui infl uencent l"empowerment

Selon Spreitzer (1995b), quatre facteurs structurels sont corrélés avec l"empowerment : l"ambiguïté du rôle, le soutien sociopolitique, l"accès à l"information stratégique, et la culture du système de justice pénale.

L'ambiguïté du rôle

L"ambiguïté du rôle se produit lorsqu"un individu est incertain de ce qui est attendu de lui par les autres (Spreitzer, 1995b). Lorsque les gens ignorent leur niveau d"autorité décisionnel, ce qui est attendu d"eux et de quelle manière ils seront jugés, ils hésitent à agir et se sentent impuissants (Sawyer, 1992).

Le soutien sociopolitique

Selon Spreitzer (1995b), le fait de percevoir du soutien sociopolitique serait favorable à l"empowerment.

Empowerment des victimes d"actes criminels

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L'accès à l'information stratégique

L"information doit être immédiate, par communication directe en temps réel afi n que les gens sachent ce qu"ils ont besoin de savoir pour agir (Spreitzer, 1995b). Nous savons que les victimes d"actes criminels éprouvent un besoin d"information (Baril, 1985 ; Parent, 2008) et qu"elles déplorent de ne pas être informées adéquatement du suivi de leur cas et d"être tenues à l"écart du processus de justice pénale (Shapland et al., 1985 ; Resick, 1987 ; Wemmers, 1996). Damant et al. (2001) ont aussi trouvé que le manque d"information était un obstacle

à l"empowerment des victimes.

La culture du système de justice pénale

Les cultures associées à l"empowerment sont celles qui valorisent la créa- tion, la liberté et le respect, alors que celles associées au manque de pouvoir valorisent le contrôle, l"ordre et le prévisible (Evered et Selman,

1989). En ce sens, la culture organisationnelle du système de justice

pénale ne serait pas favorable à l"empowerment. Swift et Levin (1987) expliquent que le degré d"équité et l"ouverture au changement d"un système seraient des variables structurelles susceptibles de prédire si un sous-groupe pourra effectivement atteindre l"empowerment. Un système basé sur une philosophie qui permet l"inégalité et l"exploitation de certains fera obstacle à l"empowerment, car les personnes lésées auront de la diffi culté à engendrer une remise en question de l"héritage qui a institutionnalisé cette inégalité ou de la bureaucratie qui l"a maintenue (Swift et Levin, 1987). Les gens auront plus de diffi culté à obtenir des ressources, des services, et une voix dans les processus de décisions dans un système qui comprend des inégalités structurelles élevées (Swift et Levin, 1987). Il faut ainsi s"interroger sur l"équité des procédures pénales. Les gens évaluent l"équité des procédures sur la base de certains critères : possibilité de participation, neutralité des autorités, confi ance dans les motifs des autorités, et procédure qui traite les personnes avec dignité et respect (Tyler, 2000). On comprend ainsi pourquoi le traite- ment des acteurs judiciaires envers les victimes semble primordial pour leur empowerment (Damant et al., 2001).

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Objectif

L"objectif de notre étude était de comprendre l"expérience des victimes d"actes criminels ayant fait appel au système de justice. Spécifi quement, nous avons tenté de comprendre de quelle manière les victimes arrivent à reprendre le dessus à la suite de leur victimisation, et de voir si le recours au système de justice est un facteur favorable à cet effet.

Méthodologie

L"empowerment est un construit ouvert (Zimmerman, 1995), accessible par la compréhension des perceptions des acteurs dans leur propre contexte (Rappaport, 1995). Puisque l"empowerment est étroitement lié aux actions et à la signifi cation que les acteurs donnent à leurs actions (Spreitzer, 1995b), il est essentiel de saisir directement le point de vue des victimes. Afi n de laisser libre cours aux informateurs et de favoriser l"émergence de nouvelles informations, nous avons réalisé des entretiens semi-directifs en élaborant une consigne de départ très large, et en relançant nos informateurs lorsque certaines dimensions n"étaient pas abordées. La consigne de départ était : " Pourriez-vous me raconter le délit dont vous avez été la cible ; comment l"expérience d"être victime de X a affecté votre vie et comment vous avez réussi ou non à composer avec cela ? » Les entrevues étaient d"une durée variant entre 55 minutes et 3 heures, selon le participant.

Participants

Vingt victimes ayant fait partie d"une autre étude (voir Wemmers et Cyr,

2006) ont été invitées à effectuer un entretien semi-directif. Douze ont

accepté d"y participer, les autres victimes ayant refusé par manque de temps (6) ou par désir de " passer à autre chose » (2). Trois autres vic- times ont été recrutées par annonce dans les médias. Dans le but d"obtenir une diversité interne de l"échantillon, des victimes des deux sexes, de tous âges, provenant de divers milieux socioéconomiques et ayant été la cible de différents délits ont été approchées pour l"étude. L"échantillon était composé de neuf femmes et six hommes. La majorité (6) était âgée entre 50 et 58 ans. Tous les hommes ayant participé à l"entrevue qualitative étaient âgés de 40 ans ou plus alors que quatre femmes étaient dans la trentaine ou moins.

Empowerment des victimes d"actes criminels

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TABLEAU 1

Type de victimisation et sexe des répondants

Délit Femmes Hommes

Personne

Homicide d'un proche 1 1

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