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Les Quatre Soeurs

Le Serment d'Hippocrate

un ?lm de Claude Lanzmann

Dossier pédagogique

1. p. 2

D écédé le 5 juillet 2018 à l'âge de 92 ans, Claude Lanzmann fut journaliste, écrivain, philosophe, directeur de la revue Les Temps Modernes... Mais il restera avant tout l'auteur d'un ?lm unique dans l'histoire du cinéma : Shoah. Par sa durée hors normes (neuf heures trente), l'audace de ses partis pris esthétiques (un ?lm fondé entiè- rement sur la parole des témoins directs, à l'exclusion de toute image d'archive) et le titanesque travail d'enquête sur lequel il repose, Shoah (sorti en 1985) a marqué son époque. Il fut l'un des jalons décisifs (avec le procès d'Eichmann à Jerusalem et le livre de l'historien Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe) dans la révélation au grand public d'un génocide que la mémoire collective avait en partie occulté

à l'après-guerre.

Claude Lanzmann disposait de 350 heures de ?lm, tournées entre 1974 et 1981. Les Quatre Soeurs est le cinquième et dernier ?lm tiré des rushes non-utilisés dans le montage de Shoah, après Un vivant qui passe (1997), Sobibor, 14 octobre

1943, 16 heures (2001), Le Rapport Karski (2010) et Le Dernier des injustes (2013).

Il est constitué de quatre chapitres indépendants, chacun consacré au témoi- gnage d'une survivante de la Shoah : Ruth Elias (Le Serment d'Hippocrate), Ada Lichtman (La Puce joyeuse), Paula Biren (Baluty), Hanna Marton (L'Arche de Noé). La sororité du titre est toute métaphorique : aucun lien de parenté ni rap- port entre ces quatre témoins de l'horreur nazie. Mais ce titre permet de rendre hommage aux femmes, relativement peu présentes dans le montage de Shoah. Nous avons choisi dans ce dossier pédagogique et les ?ches d'activité qui l'ac- compagnent de nous concentrer sur l'itinéraire de Ruth Elias (Le Serment d'Hip- pocrate). Par son exemplarité, sa densité, l'émotion qui s'en dégage, cet épisode nous paraît tout à fait adapté à un travail pédagogique avec les classes de lycée, en Histoire (programmes de Première et de Terminale) et en Philosophie. À l'heure où les possibilités de confrontation directe avec les survivants s'ame- nuisent, le cinéma de Claude Lanzmann constitue un relais précieux pour la parole des témoins et un outil pour l'enseignement.

Vital Philippot,

Zérodeconduite.net

Sommaire du dossier

Introduction p. 2

Fiche technique et artistique p. 3

Entretien avec l'historienne Isabelle Ernot p. 4

Repères historiques p. 8

Activités pour la classe p. 11

Organiser une séance scolaire p. 12

1. p. 3

Fiche artistique et technique

Les Quatre Soeurs

Un ?lm de : Claude Lanzmann

Une production Synecdoche, Arte France

Distribution en salles : Paname Distribution

Sortie en salles le 4 juillet 2018

Le Serment d'Hippocrate (90 mn)

Ruth Elias avait dix-sept ans en mars 1939, quand les nazis occupèrent son pays natal, la Tchécoslova-

quie. Après trois ans à se cacher dans une ferme, sa famille fut dénoncée et déportée au camp de

Theresienstadt en avril 1942. Pendant l'hiver 1943, Ruth découvrit qu'elle attendait un enfant. Elle

apprit alors qu'elle ferait partie d'un convoi pour Auschwitz. Lors d'une sélection en juin 1944, alors

qu'elle était enceinte de huit mois, elle réussit à entrer dans un groupe de mille femmes envoyées

pour dégager les gravats d'une ra?nerie qui avait été bombardée à Hambourg.

La Puce joyeuse (52 mn)

Ada Lichtman fut frappée sans attendre par l'horreur absolue : le jour de l'invasion allemande de la Pologne, tous les hommes de Wieliczka, une petite ville proche de Cracovie, furent rassemblés

et exécutés par les Allemands dans une forêt voisine. Dès lors, Ada n'avait plus qu'une question en

tête : non pas " vais-je survivre ? » mais " quelle sera ma mort ? ». Elle fut transportée à Sobibor,

dernière étape de son voyage, où plus de 250 000 juifs furent exterminés dans les chambres à gaz.

Ada échappa à la sélection et aectée par le commandant-adjoint du camp, Gustav Wagner, à la

lessive. Elle s'enfuit de Sobibor le jour de la révolte, le 14 octobre 1943.

Baluty (64 mn)

Il existe encore nombre d'archives, de journaux intimes et même quelques photos du ghetto de

Lodz, mais très peu de témoignages de survivants. Celui de Paula Biren est d'autant plus exception-

nel qu'elle ?t partie, à l'époque, de la force de police féminine du ghetto. Ce poste lui fut attribué

par le dirigeant du ghetto, Chaim Mordechai Rumkowski, un homme convaincu qu'il pouvait sauver une partie de la communauté juive en la transformant en main d'oeuvre au service des Allemands.

Des centaines de ghettos qui parsèment la campagne polonaise, celui de Lodz fut le plus pérenne.

L'Arche de Noé (68 mn)

En 1944, quand les nazis commencèrent à déporter les juifs de Hongrie, Rudolf Kastner, qui présid-

ait le comité de sauvetage de Budapest, commença à négocier avec Eichmann une somme de deux

mille dollars par juif, montant les prix jusqu'à ce qu'Eichmann préfère l'argent à la mort. Il fut conclu

qu'un transport spécial quitterait la Hongrie pour Bergen-Belsen, puis de Bergen-Belsen vers la

Suisse. Hanna Marton ?t partie de ce transport. Ce convoi constitué de 1684 juifs échappa à une

mort certaine, tandis qu'au même moment 450 000 juifs hongrois mouraient dans les chambres à

gaz de Birkenau ou brûlaient vifs à l'air libre pour satisfaire la cadence imposée par les nazis.

Synopsis rédigés par Claude Lanzmann

1. p. 4

Les Quatre Soeurs dans l'oeuvre

de Claude Lanzmann (1925-2018)

Claude Lanzmann est né le 27 novembre 1925 en région parisienne, d'un père décorateur et d'une

mère antiquaire. Ses grands-parents étaient des réfugiés juifs originaires d'Europe de l'Est. En

1940, son père résistant l'emmène, avec son frère Jacques et sa soeur Évelyne, en Auvergne, où

il leur apprend à se cacher. Claude Lanzmann devient à son tour résistant, organisant, à 18 ans, la

résistance au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. Il participe à la lutte clandestine urbaine,

puis aux combats des maquis d'Auvergne.

Après des études de philosophie et une carrière de journaliste, Claude Lanzmann commence à tra-

vailler à Shoah à l'été 1974. Il a alors 48 ans. Il y consacre onze ans de sa vie, tournant 350 heures

d'interviews dans 14 pays, et assemblant ces entretiens pendant quatre années de montage. Œuvre monumentale de presque dix heures, Shoah croise la parole de témoins - rescapés des camps, bourreaux nazis ou contemporains. Le ?lm, qui prend le parti de n'utiliser aucune im-

age d'archives, est construit en quatre volets : la campagne d'extermination des camions à gaz à

Chelmno, les camps de Treblinka et d'Auschwitz-Birkenau et la liquidation du ghetto de Varsovie.

Des prises de vue faites sur les lieux du génocide et des entretiens avec l'historien Raul Hilberg

complètent les récits des témoins.

Dès sa sortie, en 1985, Shoah a été considéré comme un événement majeur, à la fois sur le plan

historique et sur le plan cinématographique. Dans un texte écrit en 1985, Simone de Beauvoir le

disait ainsi : " Pour la première fois, nous vivons [l'areuse expérience] dans notre tête, notre coeur,

notre chair. Elle devient la nôtre. »

Les Quatre Soeurs est construit à partir de rushes non-utilisés dans Shoah, comme quatre autres

?lms de Claude Lanzmann.

Un vivant qui passe, sorti en 1997, a été réalisé à partir d'un entretien avec Maurice Rossel en

1979. Délégué à Berlin dès 1942 du Comité International de la Croix Rouge, Maurice Rossel fut le

seul membre de cet organisme à s'être rendu à Auschwitz en 1943 ; il inspecta aussi le " ghetto

modèle » de Theresienstadt en juin 1944.

Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures (2001) retrace, en suivant le récit de Yehuda Lerner, l'un de ses

participants, l'organisation et le déroulement de la seule révolte menée par des juifs dans un camp

d'extermination contre leurs bourreaux nazis.

Dans Le Rapport Karski (2010), Jan Karski, membre de la résistance polonaise, donne le récit des

réactions au rapport qu'il ?t sur la situation des juifs en Europe devant les diérentes autorités an-

glaises et américaines.

Le Dernier des injustes, sorti en 2013, expose le récit de Benjamin Murmelstein, dernier président

du Conseil Juif de Theresienstadt, ghetto-modèle, ghetto mensonge, ville alibi " donnée aux juifs

par Hitler ». Benjamin Murmelstein fut le seul président de conseils juifs à avoir survécu à la guerre.

Rabbin à Vienne, Murlmelstein organisa l'émigration de 121 000 juifs autrichiens et eut à négocier

avec Adolf Eichmann pendant sept années, de l'Anschluss en mars 1938, jusqu'à la Libération.

Dans Les Quatre Soeurs, le réalisateur Claude Lanzmann (disparu le 5 juillet 2018) poursuit le

travail entamé plus de quarante ans auparavant. Il met en scène la parole d'anciennes dépor-

tées, pour raconter ce que fut le génocide des Juifs et des Juives d'Europe.

1. p. 5

Les Quatre Soeurs est un ?lm où tout se joue

dans la parole. À partir de quand les témoins de la Shoah ont-ils commencé à raconter ce qui leur

était arrivé ?

Isabelle Ernot : La production mémorielle commence dès la ?n de la guerre. Celles et ceux qui reviennent des camps veulent parler, car ils ont un message à faire passer : ils veulent dire le génocide, dire que ce qu'il s'est passé est une rupture dans l'histoire de l'humanité. Parce que si l'on a appris dès la ?n de la guerre que des Juifs et des Juives avaient été tué·e·s en masse, on n'a pas forcément pris conscience de la dimension inédite du génocide, du fait qu'il s'agissait d'une entreprise de négation totale de l'être humain.

Dès 1945, certain·e·s ancien·e·s

déporté·e·s publient donc leurs récits. Mais ce mouvement s'épuise dès la ?n des années 1940.

Annette Wieviorka l'explique par le

faible intérêt des lecteurs et donc des éditeurs. Des témoignages écrits à ce moment-là seront publiés bien plus tard. Je pense notamment au livre de Nadine Heftler, Si tu t'en sors... Auschwitz,

1944-1945, écrit en 1946 mais publié seulement en

1992, ou à celui de Denise Holstein, Le Manuscrit

de Cayeux sur Mer, rédigé à l'été 1945 mais paru en 2008.
Ruth Elias, le premier témoin des Quatre Soeurs, dit qu'elle s'est " enfermée dans le silence » après la guerre car " tout le monde se ?chait des gens des camps ». Ce manque d'intérêt pour leur parole est-il commun à toutes les sociétés occidentales ? En dehors de cercles intellectuels restreints, personne n'entend les ancien·ne·s déporté·e·s. Les récits publiés à l'époque n'ont pas véritablement d'impact : Si c'est un homme de Primo Lévi paraît en 1947 mais n'est que peu lu à ce moment-là. Les sociétés occidentales veulent repartir, elles ne souhaitent pas regarder en arrière. Pour avancer, elles oblitèrent une partie de leur histoire. C'est très frappant en France : de Gaulle met en avant la France résistante, laissant complètement de côté le régime de Vichy et sa participation au processus de persécution, d'arrestation et de déportation des Juifs et des Juives. À partir de quand cette parole des ancien·ne·s déporté·e·s est-elle ?nalement prise en compte ? Le basculement se fait dans les années 1970. À mesure que les sociétés occidentales prennent conscience de ce qu'a été le génocide, on constate un intérêt croissant pour les témoignages des survivant·e·s. Ce mouvement est lié à l'avènement d'une nouvelle génération, une génération qui n'a pas connu la guerre et qui veut savoir ce qu'il s'est passé. Il est aussi permis par le travail intellectuel et juridique eectué en amont. En 1961, l'historien Raul Hilberg publie La

Destruction des Juifs d'Europe,

premier ouvrage de référence sur la Shoah. En 1961 aussi, le procès d'Eichmann à Jérusalem fait intervenir des victimes- témoins du génocide. Il a fallu plusieurs années pour que l'impact de ces diérents événements et productions se fasse sentir, mais cet impact n'en a pas été moins réel. Comment les historien·ne·s se sont-ils emparé·e·s des témoignages des ancien·ne·s déporté·e·s ? Étant moi-même historienne et travaillant dans le domaine de la mémoire (autour des récits des témoins), je constate que le lien entre les deux n'est pas toujours évident. La parole des survivant·e·s a, me semble-t-il, acquis une valeur patrimoniale plus que scienti?que. Il ne fait aucun doute que cette parole est d'une grande importance. Mais leur parole est un matériau compliqué pour les historien·ne·s. En eet, les témoins intègrent parfois à leur récit des événements rapportés (qu'ils n'ont pas eux-mêmes vécus), ce qui peut donner lieu à des approximations. Il faut donc aborder ces récits avec un savoir déjà bien établi. C'est la raison pour laquelle certain·e·s

Grâce à ses Quatre Soeurs, le réalisateur Claude Lanzmann poursuit le travail entamé plus de

quarante ans auparavant. Il met en scène la parole d'anciennes déportées, pour raconter ce que fut le génocide des Juifs et des Juives d'Europe. L'historienne Isabelle Ernot, qui travaille

depuis plusieurs années avec des survivant·e·s du génocide, nous explique l'importance des

récits des témoins pour l'histoire et la mémoire de la Shoah.

Propos recueillis par Philippine Le Bret

" En dehors de cercles intellec- tuels restreints, personne après- guerre n'entend les ancien·ne·s déporté·e·s. »

Entretien avec l'historienne

Isabelle Ernot

1. p. 6

historien·ne·s ont choisi de ne pas travailler avec les témoignages - Hilberg notamment. Mais ce n'est pas une règle établie : Christopher Browning, un autre historien américain, a produit un travail remarquable en s'appuyant sur des témoignages (À l'intérieur d'un camp de travail nazi. Récits des survivants?: mémoire et histoire, paru en France en 2010). Témoins et historien·ne·s ne parlent pas toujours de la même chose. Il y a d'un côté l'histoire de la Shoah à proprement parler (la préparation et l'exécution de la " Solution ?nale ») et de l'autre l'histoire de la survie dans les camps. La première se raconte essentiellement du point de vue des bourreaux car rares sont les victimes qui ont approché le génocide de près et y ont survécu.

C'est d'ailleurs ce qui explique

l'importance des rares sources existantes : les écrits enterrés des

Sonderkommandos ou les quatre

photographies prises à travers l'entrebâillement de la porte d'une chambre à gaz de Birkenau. Mais la production documentaire a surtout

été le fait des nazis. La survie dans

les camps, à l'inverse, est racontée par les victimes : ce sont elles qui peuvent dire la réalité de l'arrivée dans le camp, les " sélections », la situation dans les blocs, les

Kommandos de travail forcé, les appels...

Cela explique l'importance de ces témoignages... Bien sûr, d'autant que ces récits portent en eux une dimension politique, émotionnelle et pédagogique essentielle. Ils ne sont pas racontés pour faire pleurer - d'ailleurs les témoins qui rencontrent des classes précisent toujours cela en commençant, ils ne cherchent pas à susciter l'émotion. Mais ils font toucher du doigt la catastrophe, ils font comprendre à ceux qui les écoutent l'extrême violence que constitue le génocide et que ce génocide est le résultat d'un processus de haine. C'est d'ailleurs pour cette dimension sensible que les professeur·e·s d'Histoire apprécient de s'appuyer sur les survivant·e·s. À l'heure où beaucoup de témoins disparaissent, la perpétuation de leur parole est un enjeu important. Comment l'abordez-vous ? Nous sommes en e?et confronté·e·s, à l'Union des Déportés d'Auschwitz (UDA), à la ?n de " l'ère des témoins ». L es ancien·ne·s déporté·e·s dont nous relayons la parole sont désormais âgé·e·s et se déplacent plus rarement pour aller rencontrer des classes. Mais nous réussissons encore à les mettre en contact avec les élèves, via le streaming : nous les ?lmons à Paris pour les faire apparaître, en direct, dans des classes partout en France. Cela fonctionne très bien, notamment parce que cela permet aux élèves de poser des questions en direct. Mais nous nous interrogeons aussi sur la transmission " sans les témoins ». Il ne faudrait pas que la Shoah devienne un objet uniquement historique, froid, et que la dimension émotionnelle et politique contenue dans les récits des ancien·ne·s déporté·e·s disparaisse. Nous travaillons à l'enregistrement et à l'archivage de leurs témoignages, mais la question reste ouverte.

Revenons sur le récit de Ruth Elias,

premier témoin du ?lm. Après avoir été enfermée à Terezin, dans les Sudètes, elle est déportée à Auschwitz-Birkenau dans un " camp des familles ».

En quoi consistait ce camp ?

Ce " camp des familles » (ou camp BII b) ouvre en septembre 1943, suite à la déportation des Juifs de Terezin. Les conditions y sont singulières par rapport au fonctionnement du centre d'assassinat qu'est Birkenau : les déporté·e·s ne subissent pas de " sélection » pour les chambres à gaz à l'arrivée, ils et elles gardent leurs valises, leurs cheveux et leurs vêtements, travaillent moins ; les hommes, les femmes et les enfants y vivent ensemble (mais dans des blocs séparés) ; il y a une école et une garderie. Les conditions de vie y sont néanmoins très dures (très peu de nourriture, des conditions d'hygiène déplorables) et la mortalité élevée.

Comment expliquer l'existence de ce camp qui,

à première vue, semble contrevenir à l'idéologie " Les récits des témoin portent en eux une dimension politique, émo- tionnelle et pédagogique essentielle. »

1. p. 7

d'anéantissement total des êtres humains prônée par les nazis ? Le camp des familles était, tout comme celui de Terezin, une " vitrine » à l'attention des organisations internationales. Une mascarade destinée à prouver au reste du monde que les Juif·ve·s étaient certes enfermé·e·s dans des camps mais qu'ils·elles n'étaient pas si mal traité·e·s. Mais les 18 000 Juifs et Juives déporté·e·s depuisquotesdbs_dbs13.pdfusesText_19
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