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Quels sont les acteurs de l’exploration africaine ?

En tant que guides et compagnons de voyage 58, mais aussi hôtes, chefs d’États ou simples témoins, les Africains peuvent être considérés comme des acteurs de l’exploration au même titre que les explorateurs.

Qu'est-ce que l'histoire de la grande Afrique ?

Notre but est de vous présenter des personnages en quête de découvertes qui ont par eux-mêmes ou été mandaté pour découvrir les mystères de la grande Afrique, un continent resté impénétrable pour les Européens de l’Epoque. Même au XVIIIe siècle, une grande partie de l’intérieur de l’Afrique était inconnue des Européens.

Pourquoi les Européens ont-ils été inconnus en Afrique au XVIIIe siècle ?

Même au XVIIIe siècle, une grande partie de l’intérieur de l’Afrique était inconnue des Européens. La plupart de leur séjour en Afrique était limité au commerce le long de la côte, d’abord pour le commerce de l’or, de l’ivoire, des épices, et plus tard durant la traite négrière.

Quels sont les meilleurs explorateurs de l'histoire ?

Samuel de Champlain (1580-1635), explora les Indes occidentales, remonta le Saint-Laurent, le lac Champlain (qu'il nomma ainsi) et le lac Huron qu'il appela La Mer Douce. Jean-Baptiste Charcot (1867-1936), a exploré l' océan Arctique et les côtes de l' Antarctique. Hussein Cheikh, a lancé une expédition en 1617 contre Madère.

Explorations en Afrique centrale 1790-1930 : apport des

Explorations en Afrique Centrale

1790
-1930 Apports des explorateurs à la connaissance du milieu

Yves BOULVERT

L'Oubangui à l'étiage, le 6 février 1989, rapides de Bangui-Zongo (ph. Y. Boulvert) 2019
2

Avant-propos

Avertissement personnel

En ce début du XXIe siècle, l'on peut s'étonner que ne soit pas si lointain - moins d'un

siècle et demi - le temps où le coeur du Continent africain était inconnu de l'Occident. Pourquoi

des aventuriers, des explorateurs n'y avaient-ils jamais pénétré ?

Ingénieur agronome, spécialisé en pédologie, passionné d'histoire et de géographie, je

me suis intéressé à cette question depuis un demi-siècle, mais par des voies détournées. Ce

fut par le biais, à la sortie de mes études scientifiques, d'un recrutement par l'ORSTOM (Office

de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer) devenu IRD (Institut de Recherche pour

le Développement), spécialisé dans la recherche tropicale, puis d'une affectation au coeur de

l'Afrique, en République Centrafricaine, et enfin par le programme de travail qui me fut assigné à savoir la mission

1 de réaliser, dans les années 70-80, un vaste travail cartographique

1 Après des études d'ingénieur agronome à Grignon, devenu aujourd'hui "Agro Paris Tech", parallèlement à une

licence de " Sciences de la terre » en Sorbonne, j'ai choisi - attiré par les grands espaces - la spécialisation en

pédologie, science du sol, pour être admis à l'O.R.S.T.O.M. (Office de la Recherche Scientifique et Technique

Outre-Mer), devenu aujourd'hui I.R.D. (Institut de Recherche pour le Développement). Cet Institut de Recherche

d'Etat (E.P.S.T.) est spécialisé dans la recherche tropicale outre-mer sous de multiples aspects, de la géophysique

à l'océanographie, de la linguistique à la musicologie ... Après un an de spécialisation en métropole, chacun était

affecté en fonction des postes disponibles dans l'un des Centres de Recherche Outre-Mer. Pour ma part, après

des stages de terrain au Niger, je venais d'être nommé au Sénégal quand, en août 1964, je fus déplacé à Bangui,

petite capitale de l'ex-Oubangui-Chari devenu, en 1958, République Centrafricaine, indépendante en 1960. Je

dus m'initier progressivement à la géologie, à la botanique ... de ce pays demeuré à l'écart du développement

étant donné son éloignement, son enclavement. Le pays disposait depuis les années 50-60 d'une couverture

photographique aérienne à 1/50 000 et de cartes à 1/200 000, où les " courbes figuratives » étaient

progressivement remplacées par des " courbes de niveau ». Les cartes géologiques de reconnaissance à

1/500 000 venaient d'être dressées pour la plupart sans photo-interprétation ; elles demeuraient assez

sommaires et la couverture du territoire restait incomplète. Dans un premier temps, je fus chargé de dresser les

cartes pédologiques de quatre " degrés carrés », soit 50 000 km², (Bossangoa, Batangafo, Bouca, Kouki). En dépit

de l'appui apporté par un technicien européen, A. BLETON, puis A. FORGET (1927-2017), auteur de " 50 000

kilomètres à pied de prospections pédologiques en Afrique noire (1962-1979) »), in " Mille et une histoires Outre-

mer », ORSTOM, Paris 1997, il nous fallut quatre ans pour remplir ce programme, et encore un an pour la feuille

Bangui. Notre direction récriminait au motif que nous avancions lentement, contrairement à nos collègues

travaillant en région sahélienne qui pouvaient sillonner en véhicule 4x4 tout leur terrain d'action. Pour le

Centrafrique tout particulièrement, j'ai dû étendre les prospections à l'ensemble du pays pour dresser des cartes

3

dans l'optique de la recherche pour le développement, que j'eus à connaître et à parcourir de

vastes zones dont certaines : " terrae » presqu' " incognitae », sur les pas de prédécesseurs

mus par des objectifs variés. En Centrafrique, la végétation constituée de forêts denses, de savanes arborées ou arbustives, ne permet pas le " tout-terrain » ; le réseau hydrographique est souvent dense et infranchissable. Comme au début du siècle, de même que les prospecteurs et les chasseurs, nous, jeunes chercheurs, recourions au portage, emportant, sans armes, nos bagages pour plusieurs jours, échelonnant les manoeuvres chargés de creuser des fosses pédologiques que nous devions au retour décrire en prélevant des échantillons pour analyses. Sachant qu'en

règle générale, nous ne reviendrions jamais dans ces endroits perdus, nous en profitions pour

noter tout ce que nous rencontrions : accidents de terrain, affleurements rocheux, végétaux nouveaux ou non, faune sauvage encore abondante ... Je songeais alors qu'il nous arrivait de

croiser des itinéraires d'explorateurs, nous frottant aux mêmes incidents de parcours :

marécages à traverser, végétation urticante ou épineuse (cram-cram), insectes (tsé-tsé,

fourous, mellipones, magnans ...) au risque d'un accident ou d'un accès de fièvre.

Partageant la vie des explorateurs qui nous avaient précédés moins d'un siècle

auparavant, nous étions mieux à même de comprendre leurs difficultés. Les repères au sol :

confluents, petits lacs, inselbergs ou arêtes rocheuses, qu'ils notaient, devenaient au fil de nos

marches, des indices de leurs propres cheminements. Cependant, énorme handicap pour eux :

ils avaient des difficultés à apprécier leur position ; énorme avantage pour nous : grâce aux

photographies aériennes, nous savions où nous allions et, nous nous dirigions en évitant au

mieux les chausse-trappes de la nature. Les difficultés étaient accrues en forêt dense, où les

travaux de prospection à grande échelle nécessitaient un carroyage de terrain avec un réseau

de layons rectilignes, ouverts à la machette grâce à la boussole

2. La géolocalisation était et

reste fondamentale. Du fait de son importance, j'ai estimé nécessaire de préciser les latitudes

et longitudes des lieux cités ; sans doute ces précisions alourdissent-elles le texte, mais leur

méconnaissance, voire leur fausseté ont été sources, il y a un siècle, d'erreurs graves, parfois

de mises en danger ... Certains explorateurs se sont localement trompés de bonne foi sur leur position ; d'autres ont eu parfois des comportements d'affabulateurs.

de synthèse en pédologie (1983), phytogéographie (1986), orohydrographie (1987), puis géomorphologie (1996),

et, pour cela, effectuer la photo-interprétation par vision stéréoscopique détaillée, thème après thème, des

28 000 photographies aériennes de ce pays couvrant 620 000 kilomètres carrés. Outre la soutenance d'une thèse

de doctorat d'Etat sur

travaux, à l'Université de Dijon (1990) : " Contribution à l'étude du milieu naturel

centrafricain, exploitation et corrélation des données obtenues par photo-interprétation, télédétection et travaux

de terrain pour la réalisation de cartes à 1/1 000 000 de la République Centrafricaine », s'ajoutent à ce travail

cartographique des participations aux études climatologiques (1988) ou hydrologiques (2006), des

relevés héliportés et des observations lors de mes propres survols comme pilote privé.

2 A titre personnel, je n'ai pris contact avec le GPS qu'en 1998 en Guinée forestière.

4 Le travail de recherches historiques que j'ai entrepris il y a déjà 40 ans, ne vise pas aux vastes synthèses comme celle de R. CORNEVIN

3 ou de J.N.L. BAKER4. De même, l'" Histoire de

la République Centrafricaine » a été traitée par P. KALCK

5 et J. SERRE, des ouvrages ont paru

en français sur l'Histoire des Explorations en Afrique Noire mais celui de Catherine COQUERY-

VIDROVITCH (1965) traite des origines au XVIII

e siècle6. Quant à celui de Hubert DESCHAMPS7,

il concerne l'Afrique Occidentale. Mon travail consiste à mettre en lumière l'Afrique centrale,

plus étudiée et finement observée qu'on ne le pense, certes dans bien des cas pour des motifs

non désintéressés mais aussi, on ne peut le nier, par esprit de curiosité, de découverte,

d'ouverture à la diversité du monde, voire peut-être d'idéalisme humaniste. Ma zone de recherche s'étend de l'Equateur au Tropique du Cancer et du Golfe de

Guinée au Nil Blanc, soit approximativement de 0° à 23°27'N et de 10° à 31°E. Le filet des

connaissances acquises à partir du Sahara, du Niger, du Nil mais aussi des côtes d'Afrique

atlantique, orientale et australe s'étant progressivement resserré pour aboutir à ce qui

constituait, encore en 1880, " Le dernier blanc de la carte d'Afrique

8 » correspondant au

Centrafrique et à l'Est du Cameroun, j'ai retenu ce zonage comme périmètre de l'étude plus

approfondie sur laquelle se concentrera la dernière partie. Il y a moins de deux siècles, on ne savait toujours pas si le coeur du Continent africain

était occupé par un désert ou par un grand lac (le " lac Liba »). On a longtemps cru qu'une

chaîne de montagnes s'allongeait au Sud du désert saharien, parallèlement au golfe de

Guinée, depuis le Sénégal jusqu'au Sud de l'Ethiopie. De même, l'exploration à partir du golfe

de Guinée, découragea les rares velléités de pénétration en raison de ses difficultés : climat

équatorial, forêt dense humide, rapides et chutes barrant les cours d'eau, sans oublier les fièvres malignes. Sans nul doute, en Afrique orientale et australe, les voies sur des plateaux plus sains, couverts de savanes, étaient-elles plus faciles. A partir des années 1820, des personnalités hors du commun pénétrèrent ces vastes

espaces inconnus, fermés sur eux-mêmes, par approches progressives vers l'intérieur. Tout de

suite transparut la volonté britannique - qui venait d'écraser les ambitions napoléoniennes -

3 Robert CORNEVIN (1919-1988), Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer (A.S.O.M.).

Notice biographique par J. SERRE et P. BLANC, p.203-220 in " Hommes et Destins » (H.D.) XI. Auteur entre

autres de : " Histoire de l'Afrique des origines à nos jours », Payot, 1964, 2 e éd., 1966, 455 p.

4 J.N.L. BAKER, " A history of Geographical discovery and Exploration », 1931, London, G. G. Harrap, 544 p.

5 P. KALCK (1924-2004), Not. par J. SERRE, p.407-410 in H.D. XI.

6 " La découverte de l'Afrique ». Coll. Archives, Julliard, Paris, 255 p.

7 Gouv. Hubert DESCHAMPS (1900-1979), Not. par R. CORNEVIN, p.168-169 in H.D. V. Il est l'auteur de

" L'Europe découvre l'Afrique : l'Afrique Occidentale (1794-1900) », 1967, Berger-Levrault, Paris, 282 p.

8 " Exploration, création d'un pays nouveau, découverte scientifique : le cas du Centrafrique de 1880 à 1914 »

par Yves BOULVERT (désormais mentionné : Y.B.), p.89-103, 2 cartes, in " Milieux et Paysages », sous la

direction de Y. CHATELIN et G. RIOU, 1986, Masson, Paris, 154 p.

" Le dernier blanc de la carte d'Afrique », p.298-313, par Y. B. in " Terre à découvrir - Terres à parcourir », D.

LECOQ et A. CHAMBARD (Éd. Sc.), Univ. Paris VII, 1996. 5

d'ouvrir le monde à son commerce. Par la suite, les initiatives individuelles firent place à une

volonté délibérée d'expansion européenne dans ce qui était alors considéré comme un " no

man's land ». Ce sera le rêve africain du roi des Belges, LEOPOLD II, la volonté du Britannique

Cecil RHODES (1853-1902) souhaitant pour sa nation relier Le Cap au Caire, le désir de

revanche des Français après la défaite de 1870. L'objet de cet ouvrage s'inscrit dans la continuité de mon travail professionnel. Ce n'est pas l'histoire de la colonisation, documentée par de nombreuses études, souvent

passionnées, tant politiques que géopolitiques. Il aurait fallu dès lors traiter des Congrès

internationaux (Berlin, 1885) ou des accords bilatéraux comme celui franco-britannique de

1899 après la crise de Fachoda, ou celui germano-français de 1911 après la crise d'Agadir...

L'optique retenue n'est pas non plus la mise en exergue du volet militaire des expéditions, telle la Mission MARCHAND (1897-1898) ou la conquête du lac Tchad par trois colonnes. Certes l'apport des explorations à la connaissance de l'Afrique intérieure est un sujet qui a été abordé par maints auteurs, sous des angles divers. Dans son " Anthologie (1790-

1890). Voyages de découvertes en Afrique », Alain RICARD

9 (2000) a choisi une approche par

bassin (Niger, Zambèze, Nil et Congo). Son étude s'arrête en 1890 : les Français viennent à

peine de fonder Bangui. Jean DE LA GUÉRIVIÈRE

10 en 2002, évoque " les découvreurs de

civilisations » jusqu'au milieu du XX e siècle. Olivier LOISEAUX et France DUCLOS11 (2004) ont exploité le riche fonds d'archives de la BNF. Gilbert GRELLET

12 (2011) a dépouillé la revue des

Voyages au XIX

e siècle : " Le Tour du Monde ». Isabelle DION13 (2014) a, quant à elle, interrogé

les archives écrites et iconographiques du fonds outre-mer, transféré du Ministère de la Rue

Oudinot à Aix-en-Provence, concernant la marche au Tchad de la décennie 1890-1900. Ma démarche est autre. C'est l'histoire des explorations d'après les témoignages

glanés dans les archives et confrontés à la vérité-terrain, chaque fois que cela a été possible.

Si, étymologiquement, explorer veut dire " battre le terrain », " parcourir un terrain inconnu ou peu connu en l'observant avec soin », cet objectif a été assumé par des hommes aux

personnalités et aux motivations diverses dans un laps de temps réduit au regard de l'Histoire :

à peine un siècle. Ces " explorateurs », au fil de leurs expéditions souvent périlleuses, ont

dévoilé à l'Occident, les mystères de l'Afrique Centrale. Ils ont apporté leur écot à la

connaissance du milieu. La lecture minutieuse de leurs rapports de mission, de leurs journaux

de route, de leur courrier parfois, s'est vue éclairée par la connaissance personnelle que j'avais

du terrain pour l'avoir arpenté moi-même, dans les conditions parfois difficiles que j'ai

9 Alain RICARD, " Voyage de découvertes en Afrique. Anthologie (1790-1890) », 2010, R. Laffont, 1059 p.

10 Jean de la GUÉRIVIÈRE, " Exploration de l'Afrique noire », 2002, Ed. du Chêne, Hachette, 225 p.

11 Olivier LOISEAUX et France DUCLOS, " L'Afrique au coeur. Carnets d'explorateurs français au XIXe siècle »,

2004, Seuil, Paris, 588 p.

12 Gilbert GRELLET, " Aux frontières du monde. La saga des derniers grands explorateurs », 2011, J. Ricollec.

13 Isabelle DION, " Vers le lac Tchad, Expéditions françaises et résistances africaines, 1890-1900 », 2014, Aix-en-

Provence, Archives Nationales OM, 369 p.

6

mentionnées. Je pouvais mettre en parallèle la connaissance livresque que j'avais des

itinéraires d'explorations et celle, physiquement éprouvée, des lieux que j'avais parcourus.

Tout devenait signifiant : les étonnements des explorateurs ou voyageurs, leurs notations et leurs oublis, les écueils rencontrés, leurs craintes, les conflits humains, etc. Des remarques anecdotiques à un temps T pouvaient devenir pertinentes quelques années plus tard. C'est donc par le prisme d'un double regard sur des documents bibliographiques plus nombreux qu'on ne le pense et sur mes observations in situ que j'ai entrepris ce travail. Notons qu'il touche peu au domaine des traditions orales qui sont l'objet d'étude des ethnologues et anthropologues.

Une fois précisée la visée de cet ouvrage, se posait la question de l'angle de

présentation de ces missions exploratoires au coeur de l'Afrique. Plusieurs options pouvaient

être envisagées : soit adopter une présentation géographique, et procéder par régions en

suivant la progression à partir du Golfe de Guinée, à travers le Sahara, en remontant le Nil ou

à partir de l'Afrique orientale ou australe, soit classer et étudier ces découvertes selon les

thématiques les plus évidentes dans le contexte : description du relief, précision, voire

découverte, des réseaux hydriques, types de végétation, zonage agricole, ressources

minières, et sur le plan humain : populations et ethnies, relations linguistiques ou religieuses, ou, ce qui fut et qui est un domaine sombre : les razzias esclavagistes islamiques dans le coeur du continent noir, soit enfin suivre un ordre chronologique, plus parcellaire, mais plus près du vécu des explorateurs.

C'est cette dernière option que j'ai retenue, par fidélité aux carnets de terrain.

L'avancée des hommes, au fil des jours, révèle les difficultés, les imprévus, le fracas des projets

au contact du réel, les surprises aussi, les supputations et les rêves. Les missions confiées aux

explorateurs pouvaient être brutalement interrompues par des maladies comme la terrible bilieuse hématurique qui a emporté tant de jeunes hommes, les décès par accident, guet- apens ou vengeance. Les documents attestant de mois de travail pouvaient disparaître,

perdus, brûlés, inondés, inexploitables. Une mission non suivie d'une publication était une

mission perdue. Il m'est apparu en outre que la date des publications des découvertes était importante. Dans un premier temps, les explorations furent des entreprises individuelles. Puis vint le temps de la pénétration coloniale. Les missions d'explorations se multiplièrent, se

complétant les unes les autres jusqu'à former un réseau. Constat d'autant plus vrai que, dans

le cadre de l'expansion coloniale, les pays européens se " marquaient » les uns les autres pour

éviter d'être distancés, et se concurrençaient, en essayant souvent de masquer leurs résultats.

La progression des émissaires de LEOPOLD II au Congo sera différée et connue plus tard. Dans

l'Est centrafricain, par exemple, les Français furent précédés par un Allemand, un Grec, un

Anglais et par diverses colonnes belges ! Les découvertes se sont effectuées par à-coups, sans

plan d'ensemble, suivant certains axes, fluviaux notamment - ce qui s'explique aisément. Des zones intercalaires n'ont été parcourues que tardivement. 7

Les journaux du XIX

e siècle et notamment certaines publications spécialisées,

rendaient compte des derniers apports. Membre de la " Société de Géographie » depuis 1982,

et de " l'Académie des Sciences d'Outre-Mer » depuis 1984, j'ai pu, notamment au " Service

des cartes et plans » de la Bibliothèque Nationale (B.N.F.) Richelieu, dépouiller ces revues : le

" Bulletin de la Société de Géographie » (B.S.G. -1821), " La Géographie », " Acta

Geographica

», les " Annales de Géographie » ..., la " Revue des deux Mondes » (RDM -

1829), " Le Tour du Monde » (TdM. 1860), " Le Mouvement géographique de Bruxelles » (MG.

- 1880), " L'Année géographique » (1890), le " Bulletin du Comité de l'Afrique française »

(B.C.A.F. - 1891), " A travers le Monde » (A.T.M. 1895), la " Revue coloniale » (Rev. Col. -

1895) ... Ces comptes-rendus sont essentiels. Ils annoncent les départs d'expéditions,

signalent et relatent leurs retours, en font la publicité, et permettent de confronter les points de vue, de signaler la nouveauté des observations ... Leurs relations reflètent une époque1 , et sont un outil précieux pour la comprendre. Lorsqu'on est enfant, on dévore les voyages d'explorations comme des romans d'aventures. Or, il s'agit de récits parsemés certes d'aventures, mais aussi d'expériences heureuses ou malheureuses. Dans ce travail, l'on a sélectionné les observations nouvelles faisant progresser la connaissance des hommes et des milieux. Les références, nombreuses,

permettront à ceux qui s'intéressent à un pays, à une ethnie, à un homme, de préciser leur

recherche. Il en résulte une somme de données qui agrège des observations multiformes et rend compte des progrès tâtonnants d'hommes confrontés à des mondes inconnus. Cette histoire n'est pas hagiographique. Elle témoigne des faiblesses et des contradictions des explorateurs qui sont des hommes comme les autres, mais le plus souvent animés d'une grande curiosité et d'une indéfectible volonté dans leur attirance pour l'inconnu.

Remerciements

Je tiens à remercier Christian SEIGNOBOS, François BART pour leur relecture et leurs remarques constructives. Je remercie également Didier CARITÉ pour sa relecture patiente et ses corrections minutieuses. Merci également au service IST de l'IRD, pour la mise à disposition pour consultation sur la Base Horizon de l'IRD.

Merci enfin à mon épouse, Jacqueline, sans

qui ce travail conséquent n'aurait pu être mené à bien.quotesdbs_dbs28.pdfusesText_34
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