Rapport sur la protection sociale dans le monde 2014/15
et social. Une protection sociale inadaptée ou inexis- tante s'accompagne de niveaux de pauvreté et d'insé- curité économique élevés et persistants
Économie sociale et solidaire : Vecteur dinclusivité et de création d
Les entreprises sociales et solidaires sont établies et financées sur une base qui est souvent collective et servent des objectifs sociaux collectifs. L'ESS
Circulaire CER DSS-3A-2014-347 du 29 décembre 2014
29 déc. 2014 sociale ; article L. 84 du code des pensions civiles et militaires ... l'article L. 161-22 du code de la s écurité sociale (applicables au.
pla n c a nc e R 2014-2019
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L état de linsécurité alimentaire dans le monde 2014
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Rapport Économique et Social 2014
1 jan. 2015 Danone a atteint en 2014 tous ses objectifs qu'il ... économique et social de Danone
Rapport Annuel 2014
Président du Conseil Economique Social et Environnemental. Page 10. Page 11. Majesté
Discriminations et inégalités à lécole
Dossier de veille de l'IFÉ • n° 90 • Février 2014 curité sociale étaient concernés et uniquement ... d'inégalités et de domination sociale
MANUEL DE STATISTIQUES DE FINANCES PUBLIQUES 2014
MANUEL DE STA. TISTIQUES DE FINANCES PUBLIQUES 2014. FMI. 2014 Distinction entre les sièges sociaux et les sociétés holding .
Sommaire
Page 2 :
Discriminations
: de quoi parle- t-onPage 7 :
La discrimination à
l"école Page 17: Des pistes pour lutter contre les discriminations à l"écolePage19:
Bibliographie.
Par Rémi Thibert
Chargé d'étude et de
recherche au serviceVeille et Analyses de
l'Institut français de l'Éducation (IFÉ)1/24Dossier de veille de l'
IFÉ
• n° 90 • Février 2014 Discriminations et inégalités à l'école n° 90Fév. 2014
Dossier de veille de l'
IFÉ
Étymologiquement, le mot "
discrimination indique le fait d"établir une sé paration ou une distinction entre les personnes et de les traiter différemment ( crimen en latin fait référence au point de séparation). En droit, on parle de dis crimination lorsque cette inégalité de traitement n"est pas fondée juridiquement. L"intérêt porté aux discriminations est assez récent. L"UNESCO a tenu une conférence débouchant sur la publication en 1960 de la convention concernant la lutte contre la discri mination dans le domaine de l"enseignementCette convention
rappelle que le principe de non-discrimination et le droit de chacun à l"édu cation sont inscrits dans la Déclaration univer selle des droits de l"Homme. Dans ce texte, le terme de discrimination " comprend toute distinction, exclusion, limitation ou préférence qui, fondée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l'opinion politique ou toute autre opinion, l'origine nationale ou sociale, la condition économique ou la naissance, a pour objet ou pour effet de détruire ou d'altérer l'éga lité de traitement en matière d'enseignementAu niveau européen, la
convention de sauve garde des Droits de l"Homme et des Libertés fondamentales de discrimination (article 14). Cette interdiction est complétée en 2000 par le protocole addi tionnel n° 12 . Le principe de non-discrimination constitue un principe directeur dans de nom breux documents du Conseil de l"Europe, quiétablit en 2010 un
manuel de droit européen en matière de non-discrimination. Jusqu"en2000, seuls les champs de l"emploi et de la sé
curité sociale étaient concernés, et uniquement pour les discriminations fondées sur le sexe. Ce n"est qu"après deux directives européennes sur l" égalité de traitement en matière d"emploi et de travail (2000/78/CE) et sur l"égalité ra
ciale (2000/43/CE) que le domaine d"applica tion s"élargit aux biens et services. Sont donc concernés l"emploi, la santé, l"éducation et le logement.En France
, il faut attendre la loi de 2008 pour une mise en conformité avec les directives européennes, même si l"interdit de discrimina1972. Il est resté formel et peu appliqué et ne
concernait que les cas rares de discrimination raciste explicite.DISCRIMINATIONS ET INÉGALITÉS À L'ÉCOLE Les caractéristiques protégées par le droit européen sont le sexe et l'orientation sexuelle, le handicap, l'âge, la race, l'origine ethnique, la couleur de peau, la nationalité ou l'origine nationale, la religion ou les convictions, la langue, l'origine sociale et les opinions (politiques ou autres). Dossier de veille de l'IFÉ • n° 90 • Février 2014 Discriminations et inégalités à l'école 2/24La lutte contre les discriminations à
l'école est abordée dans le référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l'éducation de 2013 et est considérée comme un point essentiel des valeurs de la République que les enseignants doivent faire partager. La loi d"orien tation et de programmation du 8 juillet 2013promeut " l'inclusion de tous les enfants, sans aucune distinction
» et " la
lutte contre les discriminationsENS de Lyon) a initié le
réseau de lutte contre les discriminations à l"école qui offre sur son site un espace de partage de ressources. À l"international se monte aussi un réseau (RIEDRéseau inter
national éducation et diversité ) à l"ini tiative de quatre pays (Québec, Suisse, (sciences de l"éducation, psychologie, sociologie, science politique, histoire, langues, etc.), axé sur les probléma tiques de la diversitéDISCRIMINATIONS: DE
QUOI PARLETON?
DÉFINITIONS
La discrimination renvoie à deux idées
correspondant à deux approches diffé rentes faire des différences (approche par la psychologie) ou traiter des per sonnes différemment (approche socio logique ou par le droit). Dans ce dernier cas, l"inégalité de traitement est socia lement située (c"est-à-dire qu"il n"y a rien de naturel dans cette différence) et s"inscrit dans la question des rapports de pouvoir. Les discriminations seraientà l"uvre partout, rarement de manière
explicite. Il s"agit de petites différencia tions, sélectivités qui s"ajoutent les unes aux autres. Dans un rapport sur les mo bilités sociales remis au gouvernement " proces- sus sociopolitique par lequel l'on traite en pratique différemment et inégalementles personnes vues comme membres de groupes moins légitimes ou de moindre qualité sociale et politique » (Dhume & Hamdani, 2013)
constitue une discrimination toute distinction opérée entre des personnes (physiques ou mo rales) à raison d'une liste de critères a priori prohibés» (art. 225-1). Il y a donc
un seuil à partir duquel la discrimina tion relève du droit. Ce seuil n"est pas sans poser problème car il sous-entend qu"il existe des discriminations " infra- légales . Or celles-ci sont les plus nom breuses et font des dégâts d"un point de vue socio-psycho-politique. C"est pour quoi Dhume estime que la loi protège moins des discriminations qu"elle ne réglemente en mettant " de l'ordre dans la discrimination» au lieu de l"abolir. La
logique juridique a ses limites : au pénal, il faut prouver l"intentionnalité des actes, or dans le cas de la discrimination, la responsabilité est collective, liée à un héritage culturel.La loi du 16 novembre 2001, issue
des deux directives européennes mentionnées ci-dessus, précise les critères prohibés : âge, sexe, origine, orientation sexuelle, handicap, état de santé, patronyme, caractéristiques génétiques, murs, opinions politiques, convictions religieuses, activités syndicales, appartenance vraie ou supposée à une ethnie, une nation, une " race », apparence physique, situation familiale. Cette liste de critères varie d'un pays à l'autre et n'est pas ?gée. Le Sénat a par exemple reconnu la discrimination par le lieu de résidence en janvier2014 (
article du Monde ), ce qui en ferait le vingtième critère prohibé par la loi. L'ajout de ce critère était déjà préconisé dans une recommandation du Conseiléconomique et social en 2008.
Pour un historique
rapide de la lutte contre les discriminations enEurope et en France,
on peut lire Deubel (2013) et Schweitzer (2009).L'IHEU (International
Humanist and Ethical
Union) a publié en
2013 un rapport sur les
discriminations dont sont victimes les non- croyants et les athées dans le monde, avec une carte interactive des discriminations dans le mondeLes discriminations
diminuent avec l'augmentation de l'éducation et des revenus (Cherry, 2013).Toutes les références
bibliographiques citées dans ce Dossier sont accessibles sur notre bibliographie collaborative 3/24Dossier de veille de l'
IFÉ
• n° 90 • Février 2014 Discriminations et inégalités à l'écoleDans les années 1970, les luttes syndi
cales et politiques avaient pour objet les inégalités d"ordre social alors même que les discriminations étaient plus impor tantes qu"aujourd"hui, mais très peu mé diatisées ou présentes dans la littérature.Avec l"entrée dans un nouveau modèle de
justice où la recherche de l"équité et de l"égalité des chances prime, les discrimi- nations deviennent essentielles, même si elles sont beaucoup moins nombreuses (Dubet et al.,2013).
Les discriminations peuvent être classées
en plusieurs catégories Discrimination directe : situation dans laquelle les critères de discrimi- nation prohibés sont avérés. "Une dis
crimination directe se produit lorsque, pour des raisons de race ou d'origine ethnique, une personne est traitée de manière moins favorable qu'une autre ne l'est, ne l'a été ou ne le serait dans une situation comparable » (directive2000/43/CE). Ce type de discrimina-
tion est facile à prouver (par exemple avec des enquêtes de testing) , mais n"est pas très fréquentDiscrimination indirecte : situation
dont les effets globaux sont discrimi natoires, sans que l 'on puisse attribuer la discriminationà tel ou tel critère spé-
" Une discrimination indirecte se produit lorsqu'une disposition, un critère ou une pratique apparemment neutre est susceptible d'entraîner un désavantage particulier pour des per- sonnes d'une race ou d'une origine ethnique donnée par rapport à d'autres personnes» (directive 2000/43/CE).
Les discriminations indirectes sont
à prouver.
La reconnaissance des discriminations
indirectes dans la loi française permet
de constater des discriminations liées
à des normes et/ou des pratiques en
fonction de leurs effets inégalitaires. Aux
États-Unis, le terme employé est dispa-
rate impact qui désigne une mesure ayant un impact disproportionné sur un groupe protégé, même si la mesure est» (Bereni &
Chappe, 2011)
Discrimination systémique : Rebeyrol (2010) distingue une troisième catégo-rie où la discrimination systémique est
un " processus qui met en jeu un sys- tème d'acteurs dans lequel personne ne manifeste directement d'intention discriminatoire, mais dont le résultat sera de produire une situation de dis criminationLa Commission européenne inclut dans les
discriminations ce qui relève du harcèle ment et de l"injonction à pratiquer la discri mination (Deubel, 2013), dans le but d"offrir une protection plus étendue aux individus.Lippert-Rasmussen (2006) distingue deux
types de discrimination selon qu"elles se raient moralement acceptables ou pas. Les deux se basent sur des caractéristiques particulières (âge, sexe, race, etc.) les p-based discriminations (age- based, sex-based, race-based dis- criminations) : elles sont moralement acceptables dans la mesure où la volonté n"est pas de porter préjudiceà telle ou telle catégorie (par exemple,
lorsque l"on embauche des femmes à un poste de surveillant dans une prison de femmes) les p-ist discriminations (racist, sexist, ageist discriminations) : elles sont mo- ralement inacceptables car ont pour but de cat goriser les individus pour tablir des droits diff rents.Mais dans les deux cas l"auteur estime
qu"elles ont des conséquences néfastes pour les discriminés. Il précise aussi que la discrimination envers soi existe, lorsque elle est intégrée par les individus visés, par exemple, les Afro-Américains sous les lois de ségrégation raciale aux États-Unis (Lippert-Rasmussen, 2006).Si les recherches sur les discriminations
tivement récentes, elles ont commencé aux États-Unis par des études sur les pré jugés, ouvrant la voie aux travaux sur les discriminations, notamment raciales . Il nord-américaines sont très différentes, la société étant organisée de manière multi culturelle outre-Atlantique, avec une identiLire aussi Lippert-
Rassmussen (2014)
pour ces questions de morale et de discriminations.Sur le rapport entre
discriminations et droit, discriminations et sociologie, une analyse comparée des situations française et nord-américaine est à lire dans l'article de Bereni et Chappe (2011). Dossier de veille de l'IFÉ • n° 90 • Février 2014 Discriminations et inégalités à l'école 4/24La comparaison entre ces deux systèmes
n"a pas de valeur autre que d"apporter unéclairage particulier sur la problématique
des discriminations. Le concept de discri mination ne fait pas l"objet d"un consensus à l"école ne fait pas l"objet de recherches en particulier. Ceci peut s"expliquer par le fait que le statut de minorité ethnique n"est pas reconnu au regard de la loi qui ne consi dère que des individus. L"idéal républicain impliquait que les immigrés s"assimilent concept de discrimination n"était donc pas pensable.Se développent plus récemment des deux
côtés de l"Atlantique des recherches sur la diversité , terme beaucoup plus consen- suel, mais sujet à polémiques : certains estiment que parler de diversité, c"est nier y voient un objet plus consensuel qui per met de lutter contre les discriminations (voir la conférence de Simon à l"Université de Lorraine diversité pose un problème particulier : s"il s"oppose pour certains à l"universalisme laïque, d"autres, comme la Ligue de l"en- seignement, plaident pour un " pluralisme laïque impliquant le plein respect des su jets et de leurs convictions religieuses » (Lorcerie, 2012). Le concept de diversité est en opposition aussi avec le principe d"égalité. C"est pour cette raison queMistral et Salzmann (2006) parlent de "
la préférence américaine pour l'inégalité », ce à quoi font écho les propos de DubetAccepter la diversité, c'est plonger dans
un puits sans fond» où la règle commune
(Dubet et al., 2013).UN NOUVEAU PARADIGME ?
Contrairement aux domaines de l"emploi
ou du logement, le concept de discrimi- nation à l"école ne fait pas l"unanimité.Certains chercheurs préfèrent parler de
construction des inégalités, d"équité, d"égalité des chances, de ségrégation, de harcèlement, ou encore des probléma- tiques liées à l"ethnicité ou l"ethnicisationdes rapports par exemple.La recherche aux États-Unis et en - -ressaient davantage aux concepts d"inégalités et de domination sociale, alors que leurs confrères anglo-saxons s"intéressaient plutôt aux relations inter-ethniques (et donc à la discrimination). Malgré l"antériorité des recherches sur la discrimination outre-Atlantique, les chiffres montrent qu"elle est toujours à l"uvre là-bas comme ici (Deubel, 2013). Cependant, une différence d"ap-préciation notable est à relever entre les deux pays. Alors qu"aux États-Unis, les descendants d"immigrés font partie de " groupes à tirets » (Italo-Américains,
étrangers, ceux que le Royaume-Uni dé
nomme les " ethnics » et qui rejoint l"au- se disent " originaires». On peut par
ler d"" ethnicité relative à la jeunesse (les "Arabes », les " musulmans ») qui
est en rupture avec les rapports que les immigrés entretiennent avec leurs cultures d"origine. Ces auto-attributions ethniques sont le fruit des circonstances et peuvent changer en fonction des si tuations (Kabyles vsArabes
; Arabes vs vs provincial, etc.).La question de savoir s"il s"agit de ca
tégories ethniques ou sociales se pose discrimina- tion permet de renouveler la manière d"aborder les inégalités en les analy sant en termes de rapport de pouvoir. La lutte contre les inégalités ne s"est pas ce que le principe de non-discrimination perd en géné ralité par rapport au principe d'égalité, il le gagne en effectivité» (Bereni &
Chappe, 2011), en passant à une vision
plus pragmatique de l"égalité. Le droit de la discrimination est plus tourné vers l"action.Tout d"abord, il convient de distinguer
la discrimination du sentiment de dis- crimination (Dubet et al., 2013) : ce ne sont pas les personnes les plus discri minées qui se sentent le plus discrimi nées. Le sentiment de discrimination estLes conférences
présentées par l'Université de Lorraine dans le cadre dequotesdbs_dbs43.pdfusesText_43[PDF] Adolescence et pratiques sportives
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