[PDF] quas-tu mangé ? » : - le thème alimentaire dans madame bovary





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Gustave Flaubert - Madame Bovary

GUSTAVE FLAUBERT. Paris le 12 avril 1857. 5. Page 6. Première partie.



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Il s?agira d?amener l?étudiant à identifier et analyser le premier Anne-Marie Ozanam Madame Bovary de Gustave Flaubert







Classes de 1ère Bac blanc n°2 Corrigé1 « Le roman et ses

[Le roman se situe vers 1930 dans l'Indochine française





Aborder Madame Bovary en classe de français à travers des

5 déc. 2007 Chapitre 2 : La place de Madame Bovary en classe de français. ... Chapitre 5 : Analyse détaillée de deux adaptations cinématographiques.



FICHES DE RÉVISION FRANÇAIS BAC 1RES - Chapitre 7 Outils d

Ainsi dans les premières pages de Madame Bovary (1857)



« QUAS-TU MANGÉ ? » :

Eh bien reprit Homais



Analyse du discours narratif dans Madame Bovary de Flaubert

Dans le second cas le (je) narrateur est le personnage dans l'histoire. Dans ce cas

, 15 hp

Vt 2022

" QU'AS-TU MANGÉ ? » :

LE THÈME ALIMENTAIRE DANS

MADAME BOVARY

Robert Charles Raddock

1

Table des matières

Avant-propos ..................................................................................................................................2

But ..................................................................................................................................................2

Théorie ...........................................................................................................................................3

Travaux antérieurs ..........................................................................................................................5

Méthode .........................................................................................................................................6

Matériel ..........................................................................................................................................7

Disposition ......................................................................................................................................7

Analyse ...............................................................................................................................................8

Analyse Partie 1 : " Les repas d"Emma » ..........................................................................................8

L"empoisonnement d"Emma hanté par la présence d"un repas ....................................................8

L"empoisonnement désigné comme acte de manger à travers deux " focalisateurs » différents ..8

L"empoisonnement pris en sandwich par deux autres actes de consommation ......................... 10

" Toute l"amertume de l"existence lui semblait servie sur son assiette » .................................... 12

Le gâteau du

mariage ................................................................................................................ 14

La cuisine aux Bertaux ............................................................................................................... 17

Analyse Partie 2 : Énumeration de détails alimentaires dans Madame Bovary ............................... 20

" Un morceau de veau » et " à l"oseille » .................................................................................. 20

La glace au marasquin ............................................................................................................... 22

Deux bouches ouvertes ............................................................................................................. 24

Un mariage d'opposés ............................................................................................................... 24

Les dîners de Charles ................................................................................................................. 26

Discussion ......................................................................................................................................... 26

L"analyse structuraliste ................................................................................................................. 26

Le spectacle de la table ................................................................................................................. 27

Le triangle culinaire ....................................................................................................................... 28

L'amalgame................................................................................................................................... 29

Le bovarysme ................................................................................................................................ 30

Le désir métaphysique .................................................................................................................. 31

Conclusion ........................................................................................................................................ 32

Sources ............................................................................................................................................. 34

2 Parle ! qu'as-tu mangé ? Réponds, au nom du ciel ! » (Flaubert 2001:409) Eh bien, reprit Homais, il faudrait en faire l'analyse » (Flaubert 2001:410)

Introduction

Avant-propos

Dans la première partie de Madame Bovary, chapitre VIII, Emma mange " une glace au marasquin » au bal chez le marquis de Vaubyessard (Flaubert 2001:104). Puis, le lendemain soir (quatre pages plus tard), chez lui, Charles mange " de la soupe à l'oignon avec un morceau de veau à l'oseille » (2001:108-9). Les deux aliments, qui coexistent dans le même chapitre (et sur le même territoire français fictionnel), sont susceptibles d'une action de jumelage par le lecteur. La glace et la soupe fonctionnent comme des repères dans l'espace fictionnel du roman. Leur proximité, le fait que la glace est à peu de distance de la soupe,

quatre pages (selon la durée de la mise en texte) ou un jour (selon la durée fictive), suggère

une relation de sens (Reuter 1996:80). La glace et la soupe illuminent la signification des autres oppositions : Emma/Charles, château de marquis/maison d'officier de santé, l'appétit de luxe/l'appétit naturel. Seymour Chatman désigne l'espace du roman " story-space » (1978:96) et note que " story-space contains existents, as story-time contains events » (1978:96). La glace et la soupe sont quelques exemples des existants » dans l'espace du

récit. " L'existant » se trouve dans une zone encadrée particulière (" framed area »), à laquelle

l'attention du lecteur est dirigée, dans l'espace total du récit (" total story-space ») (1978:102). L'existant se montre aussi par l'intermédiaire d'un " focalisateur »: soit un focalisateur » anonyme, soit un " focalisateur » connu ; soit une " focalisation » externe, soit une focalisation » interne (Reuter 1996:69-71). But

Notre objectif dans ce mémoire, qui est une critique littéraire structuraliste et narratologique,

inspirée par la sémiologie de Roland Barthes, est, d'abord, de montrer les oppositions entre les plats dans Madame Bovary: le cru et le cuit, le chaud et le froid, ce qu'on mange avant et ce qu'on mange après, ce qu'on mange dans un château et ce qu'on mange dans la maison

d'un officier de santé, ce qu'on mange à l'intérieur de la maison et ce qu'on mange dehors, ce

que l'homme mange et ce que la femme mange, ce qui satisfait l'appétit naturel et ce qui

satisfait l'appétit de luxe, celui qui nourrit et celui qui tue. Classifier et arranger la masse des

signes alimentaires dans le roman, bien qu'ils soient anarchiques en apparence. Interroger la 3 nourriture pour comprendre la structure de la langue alimentaire de Madame Bovary de

Gustave Flaubert.

Ensuite, à travers cette étude thématologique et narratologique (Reuter 1996:99), nous voulons montrer comment les signes alimentaires dans le roman sont des points d'entrées aux messages plus profonds en ce qui concerne la vie sociale. En montrant les oppositions entre les plats dans Madame Bovary, nous espérons découvrir des " mythes » alimentaires (dans le sens des Mythologies de Roland Barthes). Nous employerons la substantivation de l'infinitif le manger » pour désigner notre thème, indiquant non seulement " la nourriture » (bien qu'elle soit un élément important du thème), mais aussi pour inclure la façon de la quelle l'on mange (" avaler » ou " grignoter »), l'heure que l'on mange, le lieu dans lequel on mange (la salle à manger dans un château ou le hangar d'une ferme), etc.

Théorie

L'inspiration principale pour notre étude du thème " le manger » dans Madame Bovary est Mythologies de Roland Barthes (1957). Dans Mythologies, il y a plusieurs essais dans lesquels Barthes explore les signes alimentaires. Dans cette introduction, nous discuterons " Le vin et le lait » (1957:74-77). Le lecteur trouvera la théorie propre de Mythologies, que nous reprenons brièvement ici, dans " Le mythe, aujourd'hui » (1957:191-247), le dernier chapitre dans Mythologies. Un mythe, selon Barthes, est " un système sémiologique » composé d'une chaine

sémiologique du type " le signifiant, le signifié et le signe » (Barthes 1957:199-200). Plus

spécifiquement, le mythe est le deuxième système du type " le signifiant, le signifié et le

signe » dans une série composée de deux. Dans " Le vin et le lait », Barthes affirme que le

signifiant vin rouge est lié au sang, grâce à sa couleur, sa liquidité et son caractère vitalisant et

animant : " sous sa forme rouge, il a pour très vieille hypostase, le sang, le liquide dense et vital » (1957:74). Le premier système sémiologique est constitué par signifiant (1) : vin rouge signifié (1) : sang signe (1) : vin rouge chargé de (ou hanté par) la présence du sang

Selon la théorie de Barthes, il y a une

présence du signifié sang à travers le signifiant vin

rouge (1957:201). Le vin est " chargé de » ou " hanté par » le sang. Le signe vin chargé de

présence du sang est le dernier terme du premier système sémiologique selon Barthes. 4

Ensuite, dans le second système sémiologique, vin chargé de présence du sang est le premier

terme, le signifiant. La hantise ne s'arrête pas là. Il y a une présence du signifié substance de conversion, capable de retourner les situations et les états, et d'extraire des objets leur contraire (1957:74) à travers le signifiant vin hanté par la présence du sang. Le signe du second système sémiologique (qui est le mythe) est vin sanguin, chargé de la capacité de conversion, retournant les situations et les états, et extrayant des objets leur contraire.

SIGNIFIANT (2)

: vin rouge hanté par la présence du sang

SIGNIFIÉ (2)

: pouvoir de conversion SIGNE (2) : vin rouge hanté par la présence du sang chargé d'un pouvoir de conversion Selon Roland Barthes, le mythe vin rouge hanté par la présence du sang chargé d'un pouvoir de conversion est représenté sous une forme sensible dans la vie des Français d'aujourd'hui comme un " rituel ». C'est-à-dire que boire du vin est une action rituelle avec un sens mythique aujourd'hui. Par exemple, dans la vie quotidienne des intellectuels français, Barthes observe, le vin " ôtera » de l'intellectuel français " son intellectualité » (1957:75). Le vin a

une autre fonction dans la vie des ouvriers, donnant du " cœur à l'ouvrage » (1957:75). Le vin

est, ainsi, une substance mythique pour les consommateurs modernes français, ressemblant au pain et au vin de messe, et à l'eau de baptême, qui sont des substances de conversion, hantées

par le Saint-Esprit, selon la doctrine chrétienne. En lisant notre étude, le lecteur verra qu'il y a

des mythes et des rituels de consommation dans

Madame Bovary ressemblant au mythe du

vin que Barthes a observé et a décrit.

Dans le chapitre " Le vin et le lait », Roland Barthes présente " le lait » comme un signe situé

en opposition

à " le vin ». Grâce à " sa pureté », à sa " nappe » et à son caractère " crémeux »

et soporifique, le lait est " le véritable anti-vin » (1957:76-7). Le vin est " français », mais le

lait est " américain » (1957:77). Le vin transforme le buveur, mais le buveur du lait reste dur et pur » (1957:77). Parlant d'un " nouveau mythe parsifalien » en ce qui concerne le lait, Barthes décrit une opposition dont le vin sanguin chargé d'un pouvoir de transformation est opposé au lait pur chargé d'un pouvoir de conservation (ou préservation). En décrivant cette opposition, Barthes fait allusion aux films américai ns où le cow-boy boit un verre de lait avant de sortir son colt justicier » (1957:77). L'action de réunion, composant une paire (comme vin et lait), et l'articulation d'un mythe (s'appuyant sur deux trios du type " le signifiant, le signifié et le signe ») sont des opérations caractéristiques de l'analyse 5 barthésienne dans Mythologies. Le lecteur va reconnaître des opérations semblables dans notre étude aussi.

Travaux antérieurs

Dans La Gourmandise et la faim : Histoire et symbolique de l'aliment (1730-1830), Jean- Claude Bonnet a appliqué une approche barthésienne au " thème alimentaire » à travers la

littérature française et la littérature culinaire entre 1730 et 1830 (2015:143). Dans le chapitre

Rousseau et le système de la cuisine », Bonnet montre la présence des oppositions, des mythes et des rituels à travers l'œuvre de Rousseau. Il montre, par exemple, comment un morceau de nourriture qui avait été momentanément sur les lèvres de l'amante de Rousseau

est devenu chargé de (ou hanté par) la présence d'un baiser : " Un jour à table, au moment

qu'elle avait mis un morceau dans sa bouche, je m'écrie que j'y vois un cheveu : elle rejette le morceau sur son assiette, je m'en saisis avidement et l'avale

» (Bonnet 2015:146). Si on

faisait la terminologie barthésienne explicite (ce que Bonnet ne fait pas), on dirait que le signe

morceau chargé d e la présence d'un baiser signifie le désir sexuel dans le second système sémiologique. Le signe mythologique est morceau de nourriture chargé de la présence d'un baiser, chargé du désir sexuel. signifiant (1) : morceau de nourriture signifié (1) : un baiser signe (1) : morceau de nourriture hanté par la présence d'un baiser

SIGNIFIANT (2)

: morceau de nourriture chargé de la présence d'un baiser

SIGNIFIÉ (2)

: le désir sexuel SIGNE (2) : morceau de nourriture, chargé de la présence d'un baiser, chargé du désir sexuel L'aliment, se déplaçant de bouche à bouche, parcourt un circuit de voracité

amoureuse (Bonnet 2015:146). Le lecteur penserait, peut-être, à la scène célèbre dans le film

La Belle et le Clochard (1955). Le spaghetti reliant les gueules des deux chiens est hanté par la présence d'un baiser. Le spaghetti chargé d'un baiser signifie l'amour romantique. En effet,

La Belle et le Clochard montre un mythe très proche à celui que Bonnet a trouvé dans l'œuvre

de Rousseau. Bonnet montre aussi comment, à travers l'œuvre de Rousseau, le signifiant le repas

végétarien est lié au signifié la paix, tandis que le signifiant la viande est lié au signifié la

violence . Dans le système sémiologique second (ce qui est le mythe), le repas végétarien 6 paisible signifie la compagnie des philosophes. Le manger de la viande chargé de violence, d'autre part, est hanté par le cannibalisme social qui, selon Rousseau, caractérise la vie

compétitive en société (Bonnet 2015:181). L'opposition entre repas végétarien et repas avec

de la viande est donc le point d'entrée du mythe romantique du philosophe paisible qui a

renoncé à la société violente des hommes (un mythe que le lecteur reconnaîtra, par exemple,

d'Indiana de George Sand). Dans cette étude érudite de Jean-Claude Bonnet, il y a beaucoup d'autres exemples exhibant le fonctionnement du signe alimentaire comme point d'entrée de messages profonds sur la vie sociale.

Méthode

Dans notre étude, nous allons rassembler, d'abord, un corpus des signes alimentaires dans Madame Bovary dans le champ lexical " le manger ». Ensuite, nous allons établir des oppositions quant au thème alimentaire par une opération d'association, en construisant des paires. Enfin, nous allons décrire des mythes alimentaires dans

Madame Bovary

nous appuyant sur l'approche barthésienne dans Mythologies (1957). Tout au long de l'étude, nous allons faire une critique narratologique des textes dont le thème alimentaire est manifeste, nous appuyant sur l'approche de Gérard Genette dans Figures III (1972). L'approche narratologique et l'approche mythologique barth

ésienne

possèdent deux sources d'inspiration communes : la pensée structuraliste de Ferdinand de Saussure et celle de Claude Lévi-Strauss.

La narratologie de Genette est, quant à elle, directement inspirée des travaux herméneutiques

de Roland Barthes. Le champ lexical en ce qui concerne le thème " le manger » est constitué par un grand ensemble de mots divers qui le caractérise (Reuter 1996:98). Il y a des verbes comme

manger » " dîner » , " grignoter » et " avaler », des plats comme " soupe », " glace » et

andouille », des plantes potagères comme " l'oignon » et " l'oseille », des fruits comme

mûre » et " pomme », des occupations comme " maître d'hôtel », " aubergiste » et

bonne », des lieux comme " cuisine », " salle à manger », " auberge » et " hangar », et des

notions plus abstraites comme " table » et " repas ». Les éléments divers d'un champ lexical s'alignent, à leur tour, dans des oppositions binaires : avaler/grignoter ; simplicité/luxe ;

cru/cuit ; comestible/vénéneux (Reuter 1996:125). Il y a même des triangles culinaires comme

plat simple/plat de luxe/plat vénéneux. Étudier un champ lexical, et des oppositions à

l'intérieur de celui-ci, est une méthode pour approcher un thème littéraire (Reuter 1996:99).

7 Selon Reuter, l'étude du thème à travers le champ lexical peut, d'avantage, " se combiner avec l'analyse narratologique » (Reuter 1996:99). Selon Roland Barthes, le chercheur doit choisir entre l'étude de l'histoire littéraire, " cet

ensemble d'objets et de règles, de techniques et d'oeuvres », et l'étude de la subjectivité de

l'auteur, " du moi » de l'auteur (cité par Fayolle 1964:367-8). Barthes propose la règle

suivante : " si l'on veut faire de l'histoire littéraire, il faut renoncer à l'individu Racine, se

porter délibérément au niveau des techniques, des règles, des rites et des mentalités

collectives » (cité par Fayolle 1964:368). Dans cette étude nous ferons de l'histoire littéraire,

soulignant un champ lexical, des oppositions, des techniques narratologiques (comme la

focalisation), la métaphore et la métonymie. Dans l'esprit barthésien, nous ne parlerons pas du

moi flaubertien ou de ses autres romans. Nous avons bon espoir que notre lecture attentive de Madame Bovary jette de la lumière sur " des rites et des mentalités collectives » en ce qui concerne la mythologie de consommation au 19 e siècle en France (cité par Fayolle 1964:368).

Matériel

La matière de cette analyse interne d'un texte littéraire est Madame Bovary (1856) de Gustave Flaubert. Dans la mesure où nous utilisons la sémiologie de Roland Barthes comme un e paire

de lunettes pour lire le texte, Mythologies de Roland Barthes (1957) sera également matière à

notre étude. Regarder à travers une paire de lunettes nous montre les avantages et les inconvénients de ses verres. Dans la mesure où la théorie vous montre ce que vous pouvez

voir dans un texte, la théorie doit faire partie du matériel d'étude. La théorie de Barthes a

également un but, lié à la notion d'interpellation d'Althusser (2011), et il vaut la peine d'explorer comment une lecture barthésienne de Madame Bovary aiderait le lecteur qui navigue dans la société de consommation moderne.

Disposition

Après cette introduction, la partie analyse de l'étude sera divisée en deux. La première partie

de l'analyse identifiera la pertinence du thème alimentaire en suivant les repas d'Emma. Nous commencerons (à la fin) avec l'empoisonnement d'Emma, et finirons (au début) avec le premier repas qu'Emma partage avec Charles. La deuxième partie de l'analyse sera constituée

d'un commentaire détaillé d'une sélection de signes alimentaires susceptibles de combinaison

ou de triangulation. Ensuite, dans la partie discussion de notre étude, nous explorerons comment les signes alimentaires constituent un système alimentaire selon l'analyse

structuraliste. Nous révélerons également l'identité des signes alimentaires qui sont parmi les

8 plus importants du roman. À la fin de l'étude, dans la conclusion, le but spirituel et philosophique de l'analyse barthésienne des mythes sera exploré.

Analyse

Analyse Partie 1 : " Les repas d"Emma »

Dans la première partie de notre analyse, nous examinerons, travaillant de la fin au début, le thème alimentaire à travers le mariage d'Emma et Charles. Nous commencerons à la fin pour

établir que Emma meurt

par le moyen d'un " repas ». L'empoisonnement d'Emma hanté par la présence d'un repas La présente étude se propose d'avancer des raisonnements en ce qui concerne le thème " le manger » dans Madame Bovary. D'abord, à la base de notre argument, nous partons de la prémisse que le narrateur identifie la cause de la mort d'Emma, l'empoisonnement par l'arsenic, comme un acte de manger. C'est ce fait (l'identification de la cause de la mort d'Emma Bovary comme un acte de manger) qui éveillera et retiendra l'attention du lecteur au

thème " le manger » dans le roman. La pertinence et l'actualité de l'analyse qui suit dépend

de cette identification. Si l'empoisonnement d'Emma n'était pas un acte de manger, le thème le manger » dans le roman serait moins intéressant. Nous commençons notre exposé, donc, avec une démonstration de notre première prémisse.

L'empoisonnement désigné comme acte de manger à travers deux " focalisateurs » différents

Dans la troisième partie, chapitre VIII, le narrateur utilise le verbe " manger » pour décrire

l'acte d'Emma au capharnaüm: " La clef tourna dans la serrure, et elle alla droit vers la

troisième tablette, tant son souvenir la guidait bien, saisit le bocal bleu, en arracha le bouchon,

y fourra sa main, et, la retirant pleine d'une poudre blanche, elle se mit

à manger à même »

(2001:406 -7). Notre première évidence est donc l'utilisation du verbe "manger" en relation avec l'empoisonnement d'Emma.

Justin est le

focalisateur » lorsque le narrateur fait cette identification. Justin est le seul témoin de la scène. Le narrateur nous raconte : " Il la suivit » (2001:406). Le narrateur a déjà

établi le statu de Justin comme

" focalisateur » : " Et il la regardait, tout étonné par la pâleur de son visage, qui tranchait en blanc sur le fond noir de la nuit. Elle lui apparut extraordinairement belle, et majesteuse comme un fantôme ; sans comprendre ce qu'elle voulait, il pressentait quelque chose de terrible » (2001:406). Le lecteur note le verbe de perception " regarder » et le verbe de cognition " pressentir ». Le lecteur sait ce que Justin sentit au moment où il veut arrêter Emma de manger : " Il se désesperait, voulait appeler » 9 (2001:407). La focalisation est donc interne. Les mouvements d'Emma quand elle avale le poison sont racontés, cependant,quotesdbs_dbs47.pdfusesText_47
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