[PDF] LA COMMEMORATION DU 11 NOVEMBRE A PARIS





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Formation franco-allemande « Lhistoire et la mémoire dans les

comprenant la cérémonie de commémoration du 11 novembre à laquelle un petit groupe a détruit de Fleury-devant-Douaumont l'ossuaire de Douaumont).



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Depuis toujours commémorations et cérémonies structurent la mémoire collective des sociétés nationale : le 11 novembre pour commémorer les morts du.



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LA COMMEMORATION DU 11 NOVEMBRE A PARIS

7 juil. 2009 Paris et plus précisément aux cérémonies officielles organisées dans la capitale de 1919 à nos jours. Le 11 Novembre à Paris de 1919 à 2012.



BILAN ANNUEL DE LENSEIGNEMENT EN MILIEU

1 janv. 2019 Commémoration du 11 novembre avec les mineurs de Fleury-Mérogis . ... Une rescapée des camps de la mort devant les personnes détenues .

École doctorale Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent - ED 395 Faculté des études supérieures et postdoctorales

Département d'Histoire, Faculté des Lettres

Thèse de doctorat en cotutelle

Histoire contemporaine

VINCENT AUZAS

LA COMMEMORATION DU 11 NOVEMBRE A PARIS

1919-2012

sous la direction de Bogumil Jewsiewicki Professeur à l'Université Laval et Henry Rousso Directeur de recherche au CNRS

Paris le 10 décembre 2013

Thèse présentée devant :

Annette Becker, Professeur à l'Université Paris Ouest Nanterre la Défense. Patrick Garcia, Professeur à l'Université Cergy-Pontoise. Bogumil Jewsiewicki, Professeur à l'Université Laval. Jocelyn Létourneau, Professeur à l'Université Laval. Henry Rousso, Directeur de Recherche au CNRS, Institut d'histoire du temps présent. 2

À Eliot, Rose et Baptiste

3

Remerciements

Ma reconnaissance va en premier lieu à Henry Rousso et Bogumil Jewsiewicki qui ont dirigé

cette recherche et démontré tout l'intérêt de la démarche d'une cotutelle en apportant

conjointement leurs connaissances, appuis et encouragements ; j'ai été également sensible à

leur accompagnement dans la découverte d'une profession au Canada et en France, en

acceptant ma participation à leurs projets ou en étant à mes côtés dans chacune des entreprises

qui ont jalonné ces dernières années passées entre Québec et Paris. Je veux aussi remercier Annette Becker, Patrick Garcia et Jocelyn Létourneau qui me font l'honneur de lire ce travail et de participer au jury qui doit en discuter les conclusions.

Ce travail a bénéficié des soutiens financiers et matériels de la Chaire de recherche du Canada

en histoire comparée de la mémoire, de la Région île de France, de l'Institut d'histoire du

temps présent (IHTP) et du Centre interuniversitaire d'études sur les lettres, les arts et les

traditions (CELAT), rendant possible les différents séjours que j'ai effectués au Canada, ou

me donnant accès à des conditions de travail exceptionnelles.

Je tiens également à remercier les équipes de recherche qui m'ont accueilli. Je garde un

souvenir de ces riches rencontres effectuées à Québec dirigé par Réginald Auger, Alison Bain

puis Francine Saillant, à travers eux à toute l'équipe du CELAT que je remercie

chaleureusement. J'ai une pensée tout à fait particulière pour Christian Ingrao, directeur de

l'Institut d'histoire du temps présent, auprès de qui je m'engage à prendre désormais le temps

de lire René Char et Georges Bernanos en dehors des réunions du laboratoire ; merci pour sa

créativité, son accueil et ses discussions. J'associe évidemment à ces remerciements toute

l'équipe de l'IHTP pour sa présence de tous les instants, à laquelle je joins Évariste Ciret pour

nos aventures virtuelles. Je veux également remercier ici Van Troi Tran pour le chemin fait autour du patrimoine, et surtout pour sa compagnie dans cette formidable aventure qu'est Conserveries mémorielles. Je veux dire ici ma reconnaissance à Nicolas Schmidt, Stéphanie Louis, Jean-Philippe Plez, Jean-Baptiste Decherf, Myriam Juan, Christophe Trebuil, François Brun, Martin Thibault, Olivier Côté, Marcela Neagu, Jocelyn Gadbois, Catherine Vézina, Mélissa Morin, Patrick-

Michel Noël, Tatjana Barazon, Rémy Besson, Audrey Leblanc, Juliette Dutour, Émilie

Guilbeault-Cayer et Stéphane Savard pour m'avoir fait découvrir la richesse de leurs champs

de recherche si variés qu'ils ont parcouru avec les numéros dont ils ont assumé la direction, et

dans l'attente de découvrir ceux de Juliette Denis, Masha Cerovic, Jules Racines Saint

Jacques, Anne-Sophie Fournier-Plamandon, Claire Guiu, Laura Jouve-Villard, Étienne

Faugier et Frédéric-Antoine Raymond.

Si la recherche a été une entreprise solitaire, les dernières étapes de la rédaction sont le fruit

d'un travail d'équipe. Je tiens d'abord remercier chaleureusement Mireille Gueissaz et Jean

Leroy qui m'ont accompagné chapitre après chapitre, ce sont ensuite Boris Videmann et

Miguel Canas, Emmanuelle Danchin, Sarah Fargeon, Marie-Claude Rocher, mes parents et mes directeurs pour ces si nombreuses lectures, la richesse de leurs commentaires et avis, mais surtout de leurs soutiens pendant ces dernières semaines. Enfin, je veux dire ici tous mes sentiments à mes parents, sans qui ces années de travail

n'auraient pas été possibles, à ma famille et mes amis qui, s'ils ont largement contribués à la

richesse de cette thèse, peuvent continuer de m'envoyer des photographies de monuments aux morts. 4

Résumé

En 1919, la France sort d'une guerre au cours de laquelle elle a subi des pertes humaines

jusque-là inimaginables. L'État est alors amené à inventer de nouveaux outils pour faire face

au deuil et au traumatisme. C'est l'un d'entre eux, le 11 Novembre, que cette thèse a interrogé

dans sa dimension parisienne de 1919 à 2012. Les archives administratives, les comptes rendus des débats parlementaire et la presse quotidienne ont d'abord permis de se pencher sur

l'invention d'une commémoration qui, si elle prend forme au cours d'un débat politique

intense, se caractérise surtout par la mise en scène d'éléments intégrés dans le patrimoine

matériel et immatériel de la Nation lors de la sortie de guerre autour desquels les

organisateurs déploient un rituel de circonstance : la minute de silence. Filmée de sa création

à 2012, la commémoration du 11 Novembre a aussi été étudiée, pour chaque époque, à travers

le prisme des images animées. Mots clefs : commémoration, politique publique du passé, 11 Novembre, rituels, actualités cinématographiques, télévision 5

Abstract

In 1919, France is emerging from a war in which she suffered a number of casualties previously unimaginable. The State is then brought to invent new tools to deal with the trauma of war and grief that affects society. Among them, the commemoration of the Armistice of November 11, 1918 has crossed the century and persists as a major event despite the disappearance of the last veterans of the Great War. This thesis focuses on the national ceremony on November 11, held annually since 1922 in Paris. It aims first to look at the genesis of a commemoration, which was established after an intense political debate. The commemoration was organized around specific old and new rituals : the flags of the regiments disbanded and the unknown Soldier, or the minute of silence). This elements that became permanent emphasized the mournig dimension of the commemoration. Filmed from 1923 to

2012, the commemoration of November 11 has also been studied through the prism of the

images broadcasted in the medias. Keywords: commemoration, public policy of the past, Novembre 11th, rituals, newreels, television 6

Sommaire

Introduction

8 Chapitre 1 : Dépasser la guerre, sortir de la victoire. 1919-1920 23

Chapitre 2 : Inventer le 11 Novembre. 1921-1922

64
Chapitre 3 : Une commémoration dans la paix et dans la crise. 1923-1938 126
Chapitre 4 : Le 11 Novembre dans la guerre. 1939-1940 181
Chapitre 5 : La seconde sortie de guerre du 11 Novembre. 1944-1945 209
Chapitre 6 : Une commémoration entre palimpseste et métamorphose. 1946-1973 259
Chapitre 7 : L'emprise de la modernité. 1974-1980 306
Chapitre 8 : Une commémoration en prise avec l'innovation. 1981-2012 348

Conclusion

425

Sources et bibliographie

436

Table des illustrations

Table des matières

7

Sigles et abréviations

AFP, Agence France presse

An, Archives nationales

APP, Archives de la préfecture de police

AVP, Archives de la Ville de Paris

CDL, Comité départemental de Libération

CED, Communauté européenne de défense

CNR, Conseil national de la Résistance

CPL, Comité parisien de Libération

DB, Division blindée

DCA, Défense contre les aéronefs

ECPAD, Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense

ESM, École spéciale militaire

EMIA, École militaire interarmes

FFAM, Fédération française des artistes mobilisés

FFI, Forces françaises de l'intérieur

GPA, Gaumont Pathé archives

Ifop, Institut français d'opinion politique

Ina, Institut national de l'audiovisuel

JT, journal télévisé

MRP, Mouvement républicain populaire

ORTF, Office de radiodiffusion-télévision française

PSF, Parti social français

SHD, Services historique de la Défense

CPL, Comité parisien de Libération

RDF, Radiodiffusion française

RI, régiment d'infanterie

RIMA régiment d'infanterie de marine

RPIMA, régiment parachutiste d'infanterie de marine. RTF, Radiodiffusion et télévision française

SCA, Section cinématographique aux armées

SFIO, Section française de l'Internationale ouvrière SNCF, Société nationale des chemins de fer français

UNE, Union nationale des étudiants

VLRA, Véhicule léger de reconnaissance et d'appuis

UFAC, Union française des anciens combattants

8

Introduction

9 Le 12 novembre 1999, les lecteurs du journal Le Monde découvrent en Une cette caricature du dessinateur de presse Plantu. Ce dernier veut attirer l'attention des lecteurs sur le décrochage

des plus jeunes, qui ignorent le sens de cette journée : les deux adolescents s'interrogent sur le

11 Novembre

1 en le mettant en rapport avec des événements médiatiques qui ont marqué leur

quotidien récent

2 tout en ignorant le poilu à genoux du monument aux morts. Ce faisant, le

dessinateur participe à une critique classique de l'efficacité des politiques publiques du passé,

critique qui peut sembler en contradiction avec le constat de la surreprésentation du passé

dans l'espace public français découlant de la vivacité des mémoires de Vichy, de la Shoah et

de la guerre d'Algérie, auxquelles s'ajoute l'anamnèse de la Grande Guerre. Cette remise en cause des politiques publiques à la fin du XX e siècle, que ce soit par l'évocation de leur

1 Tout au long de ce travail nous employons " Novembre » avec une majuscule pour désigner la commémoration

ou le jour historique, l'emploi de la minuscule étant réservé à l'évocation d'un jour ou d'une date. Nous avons

conservé aux citations et aux titres leur typographie d'origine.

2 L'éclipse totale observée en France au mois d'août 1999, les discussions autour de l'émergence d'Halloween

en France ainsi que les prévisions catastrophiques à l'approche de la fin du siècle dont le " bogue » informatique

général a fait partie. 10

inefficacité ou leur omniprésence, amène naturellement à s'interroger sur leur histoire. Le 11

novembre, vécu en 1918 à Paris comme un moment d'immense joie enregistré par les

caméras des actualités cinématographiques

3, est devenu quelques années plus tard un moment

fort du calendrier républicain sous la pression de ceux qui avaient combattu. Si la loi le définit

comme une célébration de la victoire et de la paix, les anciens combattants ont imposé une

forte dimension funèbre. La présente étude se propose de s'intéresser à ce rendez-vous

commémoratif annuel depuis sa création jusqu'à nos jours en se focalisant sur les cérémonies

parisiennes organisées autour du président de la République depuis 1922.

Un objet défini par l'historiographie

Si Maurice Halbwachs a bien développé ce qu'il appelle " mémoire collective » dès 19254, il

faut aussi remarquer que l'on doit attendre les années soixante pour voir apparaître les

premiers travaux sur le 11 novembre 1918 et quelques décennies pour que les travaux sur la mémoire se développent. L'histoire de l'événement commence par un ouvrage de Jacques

Meyer publié en 1964

5, qui propose une approche de l'événement par l'image. C'est ensuite

le livre de Pierre Renouvin, paru quatre ans plus tard au moment du cinquantième

anniversaire dans la collection " Les journées qui ont fait la France ». L'historien s'est

intéressé aux enjeux politiques, diplomatiques et guerriers qui ont conduit à la signature de

l'armistice à Rethondes. Ces deux travaux se rejoignent dans le fait qu'ils ne s'attachent pas au souvenir de l'événement ou à sa commémoration, même si le second rappelle que : " Dans le souvenir de ceux qui ont vécu cette journée du 11 novembre

1918, l'armistice de Rethondes, c'est d'abord un moment exceptionnel

de la mentalité collective, chez les vainqueurs, mais aussi chez les vaincus. Chez les uns, la joie exaltante ; la fierté d'avoir pu venir à bout d'un ennemi qui avait pendant si longtemps accumulé les succès militaires ; la consolation qu'apporte à celles et ceux qui ont eu la plus lourde part des sacrifices et des souffrances la certitude que leur douleur n'a pas été vaine ; le soulagement que donne à chacun, après la traversée un d'un long tunnel, le retour à la lumière : ce jour est celui d'un enthousiasme vibrant ; il paraît être aussi celui d'un élan national unanime

6 ».

3 Laurent Veray, " Lendemains de victoire. La fête, le prestige et la mort. Réflexion sur quelques vues

d'actualités », Les Cahiers de la cinématèque. Revue d'histoire du cinéma, 1997, n°66, pp. 9-15

4 Paul Ricoeur, " Histoire et mémoire », in Antoine de Baecque, Christian Delage (dir.), De l'histoire au cinéma,

Bruxelles, Éditions Complexes, 1998, p. 18.

5 Jacques Meyer, Le 11 novembre, Paris Hachette, 1964.

6 Pierre Renouvin, 11 novembre 1918. L'armistice de Rethondes, Paris, Gallimard, 1968, p. 7.

11 C'est en fait dans les années soixante-dix qu'une nouvelle configuration historiographique7, marquée notamment par les travaux pionniers d'Antoine Prost, voit éclore les approches de l'impalpable que sont les domaines du deuil collectif et de la mémoire des anciens combattants

8. Dans sa thèse consacrée aux anciens combattants, Antoine Prost pose en effet

les bases de toute histoire de la commémoration de la Première Guerre mondiale dans un

volume qu'il intitule " Mentalités et idéologies » au moment de sa publication9. Il s'agit alors

pour l'auteur d'examiner : " les manifestations collectives des anciens combattants, et notamment les commémorations des morts de la guerre, avec le souci de déchiffrer comme un langage symbolique auquel communient les participants

10 ».

Antoine Prost veut démontrer comment ces manifestations naissent de la pression des anciens combattants, dont il rappelle le boycott des cérémonies du dimanche 13 novembre 1921, puis leur rôle déterminant dans le vote de la loi du 24 octobre 1922 établissant le 11 novembre comme jour férié

11. Il s'intéresse avant toute chose aux commémorations organisées dans les

communes de France autour des monuments aux morts, dont il a dressé une typologie. Il

estime que ces cérémonies sont à la fois des hommages individuels et collectifs et, surtout, qui

empruntent leurs rituels à une liturgie catholique, ce qui lui permet d'évoquer l'idée d'un " culte civique » 12 : " Le onze novembre n'est donc pas la fête orgueilleuse d'une patrie triomphante que l'on célébrerait pour elle-même, comme une valeur suprême : c'est un geste de piété et de reconnaissance envers les victimes de la guerre, accompli au nom de la patrie et dont les combattants s'instituent à la fois les gardiens, les témoins et les garants

13 ».

La " chrono-bibliographie » proposée par Philippe Joutard14 permet de mettre en évidence,

que le temps des travaux d'Antoine Prost coïncide d'une part avec celui d'une nouvelle

édition des Cadres sociaux de Maurice Halbwachs, et d'autre part avec le développement de

7 Pour reprendre le terme employé par Antoine Prost et Jay Winter qui établissent que l'historiographie de la

Grande Guerre présente trois configurations historiographiques, la première étant celle du " militaire et

diplomatique », la deuxième " sociale », pour finir par une troisième " culturelle et sociale » dans Antoine Prost

et Jay Winter, Penser la Grande Guerre, Paris, éditions du Seuil, 2004

8 Antoine Prost, Les anciens combattants et la société française (1914-1939), Paris, Presses de la Fondation

nationale des sciences politiques, 1977, 3 volumes.

9 Ibid., vol. 3.

10 Ibid., vol. 2, p. 260.

11 Ibid., vol. 3, p. 64.

12 Ibid., vol. 3, p. 56.

13 Ibid., vol. 3, p. 62.

14 Philippe Joutard, Histoires et mémoires, conflits et alliance, Paris, La Découverte, 2013, pp. 286-287

12 recherches sur la mémoire collective comme celle de la Saint-Barthélemy15 ou encore des

Camisards

16, sans oublier la publication de l'entretien de Jean-Bertand Pontalis par Pierre

Nora 17.

Si les années quatre-vingt sont elles aussi marquées par ce type de recherches, les activités de

l'Institut d'histoire du temps présent (IHTP) les amènent sur le terrain de la mémoire de la

Seconde Guerre mondiale. On relève ainsi une démarche collective et transdisciplinaire

menée à l'IHTP sur l'histoire du 8 Mai, laquelle conduis François Bédarida à constater

l'importance des commémorations et de leurs enjeux

18 et à proposer une définition de l'acte

commémoratif comme un artefact permettant de " vaincre et le temps et la mort ». François Bédarida ajoute que par l'acte commémoratif " l'on entend [...] affirmer la mémoire contre

l'oubli, la permanence contre le changement, la continuité contre la discontinuité, le présent et

la vie contre le passé et la mort, le tout serti de télescopages de censures et de transferts19 », et

finit par rappeler avec Mona Ozouf l'ancrage des cérémonies dans le présent avec un rôle déterminant pour l'avenir

20. La participation d'Antoine Prost à cette entreprise fut pour lui

l'occasion de poser l'idée d'une filiation entre les commémorations des deux guerres mondiales. Le 11 Novembre est alors présenté comme la commémoration d'une France unanime qui communie dans le souvenir d'une victoire arrachée dans la douleur, faisant face

au 8 Mai qui est fragilisé par la multiplicité des choix d'événements à célébrer d'une part, et

la diversité des situations à l'issue de la guerre d'autre part

21. Henry Rousso pondère cette

idée en rappelant que les ressemblances entre les commémorations sont ténues : " elles n'ont

pas toutes le même objet et ne parlent pas de la même guerre

22 ». Un an plus tard, c'est dans

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