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LES ÉTUDES Pêche et Aquaculture / Prospective filière française de la pêche maritime est une publication de

FranceAgriMer / Directrice de la publication : Christine Avelin / Rédaction : direction Marchés, études et prospective / Service Analyse & Fonctions Transversales et Multifilières / Mission prospective / Copyright : tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation de

FranceAgriMer. Conception et réalisation : service de la Communication / Photo : Pixtal / Impression : atelier d'impression de l'Arborial

mai 2018 / Crédit photos : FFP

PROSPECTIVE FILIÈRE

FRANÇAISE DE LA PÊCHE

MARITIME

TOME 1 : REPRÉSENTATION

DU SYSTÈME ET SCÉNARIOS

> Mai 2018 LES ETUDES de FranceAgriMer 2018 /PECHE ET AQUACULTURE/Tome1/ 1

Préface

de la pêche

maritime réalisé par FranceAgriMer à la demande de France Filière Pêche. Cette publication présente

les travaux de la cellule ice de prospective, la restitution des connaissances

partagées, les hypothèses et scénarios élaborés collectivement au cours des 19 réunions du groupe

entre novembre 2014 et novembre 2016. Depuis sa création en 2009, FranceAgriMer a dédié une petite équip prospective pour pouvoir répondre aux demandes en ce sens émanant des professionnels ou des pouvoirs publics.

contribuer au développement des filières. Ils décrivent des futurs possibles plus ou moins favorables

anceAgriMer est caractérisée par : initialement par Michel Sébillotte, fondée sur une approche systémique et sur

¾ La volonté de favoriser une vi

groupe permanent réunissant des professionnels agricoles, des chercheurs de différentes disciplines et des agents de différents services publics ;

¾ partage des points de vue sur des sujets plus ou moins importants, mais sans enjeu immédiat et qui requiert un engagement des

participants à une forte assiduité et à une participation active au travail de co-construction.

Après Interfel pour la filière

de FranceAgriMer pour la filière pêche maritime, FranceVin Bio pour les vins biologiques, France

Filière Pêche lancé dans cette aventure au long cours qui a mobilisé 25 personnes sur 24 mois.

Mylène Testut-Neves

Directrice

Marché, études et prospective

FranceAgriMer

2 / Prospective Filière française de la pêche maritime > FranceAgriMer 2018

Tome 1 : Représentation du système et scénarios

Sommaire

Première partie : Contextes, enjeux et tendances 5

Chiffres clés et données contextuelles 5

La mer 7

7 : Le lobbying anti pêche 16 ? 20

La pêche 22

-Suche 22 24
29
33
35
38
41
onal de la pêche 44 46

Le port & la commercialisation 51

51
55
57
60
roduits transformés 61 62
64
70
73
76
82
82
85
88
ion des produits de la mer 91

» 95

Gestion/communication de crise 96

Questions internationales 100

100
103
108
112
LES ETUDES de FranceAgriMer 2018 /PECHE ET AQUACULTURE/Tome1/ 3

Deuxième partie : Méthodologie 114

Les principes de la méthode de prospective utilisée 114 - ? 114 115
professionnels 118 pêche maritime 119 -t-on ? La représentation commune du système 119 126
131
133
Troisième partie : Les micro-scénarios et les méta- scénarios 134 -scénarios 134 s 136 : Capacités de pêche et accès au métier de pêcheur 142 : Gestion collective et rentabilité 147 : Réduction des aléas 151 : Ports et mise en marché 154 : Logistique et mareyage 158 : Gouvernance et durabilité 161 : Pa 165 : Aquaculutre 169 : Conso, image, santé 173 178
Des " micro-scénarios » aux " méta-scénarios » méta- matrice » 182 -agrégat n°1 : Consommation et mise en marché 184 -agrégat n°2 : Image et logistique 189 -agrégat n°3 : Etat de la ressource halieutique et poids du collectif dans la filière 195 -agrégat n°4 : Environnement, changement climatique et ONG 200 - 205 Quatrième partie : 5 puis in fine 4 scénarios pour la filière 206 -scénarios pour établir les scénarios globaux 206 Le canevas des scénarios pour la filière 206

Les cinq scénarios 208

208
ières pêche 210 213
215
217

Les quatre scénarios 218

4 / Prospective Filière française de la pêche maritime > FranceAgriMer 2018

Vers une démarche stratégique 226

Participants 227

227
ermanent 227 227

Sigles utilisés dans le rapport

TOME 2 Fiches hypothèses

Annexe :

Les fiches hypothèses

¾Thématique Navires : innovation, investissement, rentabilité, flotte, coop:

18 hypothèses

¾Thématique RH, rémunération des pêcheurs, formation: 11 hypothèses ¾Thématique ports, services portuaires, ventes à distance, logistique, transformation: 19 hypothèses ¾Thématique Gestion des pêches: 11 hypothèses ¾Thématique Concurrences : aquaculture, importation, production Pays-

Tiers : 7 hypothèses

¾Thématique Consommation, distribution, vente au détail des produits de la mer: 16 hypothèses ¾Thématique Interprofession, ONG, image, partage de l'espace maritime :

18 hypothèses

LES ETUDES de FranceAgriMer 2018 /PECHE ET AQUACULTURE/Tome1/ 5 Première partie : Contextes, enjeux et tendances

Chiffres clés et données contextuelles

Avec près de 690 000 tonnes produites en 2014, soit plus de 10 % de la production communautaire, la production de la pêche et ème

485 000 tonnes, et la production aquacole 198 000 tonnes : 154 000 tonnes pour la conchyliculture et

44 000 tonnes pour la pisciculture.

Répartition de la production française vendue de produits aquatiques

Milliers de tonnes ; % du tonnage total

Source : MEDDE/DPMA, données 2014

Pour produire ces volumes, la flotte métropolitaine compte environ 4 500 navires, dont plus des trois

quarts mesurent moins de 12 mètres et pratiquent la petite pêche et la pêche côtière. Environ 20 000

marins pêcheurs sont embarqués sur ces navires. À la fin de la marée, la production est débarquée

dans les ports.

halles à marée ou criées réparties sur le littoral. Les mareyeurs sont les premiers acheteurs en criées.

Ils réalisent les opérations de première transformation (nettoyage, vidage, étêtage, éventuellement

filetage, etc.). En 2016, on dénombre 278 entreprises de mareyage sur le territoire, dont 33

entreprises réalisant également de la transformation industrielle. Ces entreprises présentaient un

s aquatiques

(produits traiteur de la mer, saumon fumé, salage-saurisserie, plats cuisinés, etc.). Elles employaient

environ 17 000 personnes en 2014. p en 2014

Source Douanes françaises, données 2014

6 / Prospective Filière française de la pêche maritime > FranceAgriMer 2018

Au total, plus de 2 millions de tonnes de produits aquatiques sont consommées chaque année, ce qui

est très largement supérieur à la production. La France a donc massivement recours aux importations

pour subvenir à ses besoins (consommation intérieure et exportations) : la production couvre un quart

des besoins, le reste est couvert par les volumes importés. Ainsi, en 2015, la France a importé

de tonnes de produits aquatiques destinés à la consommation

humaine, et en a exporté 374 000 tonnes. Le déficit de la balance commerciale pour ces produits

en consomme 34 kg par an (équivalent poids vif, i.e. incluant le poids des têtes, viscères, peaux,

arêtes, coquilles, etc.), dont 24 kg de poisson.

Parmi les circuits de distribution, les grandes et moyennes surfaces tiennent une place prépondérante,

traiteur et conserve, sont quant à eux, presque exclusivement vendus en GMS. Les circuits

traditionnels les poissonneries (près de 3 000 établissements en France) et les marchés et foires,

très axés sur le segment des produits frais - commercialisent environ 20 % des volumes. Diagramme de la distribution des produits aquatiques en France (*) Tonnes en équivalent poids vif

Source ouanes françaises, données 2014-2015

Production

Total : 690 000 t

Pêche : 486 000 t

Aquaculture : 205 000 t

Importation

1 900 000 t epv (*)

Halles à

marée

Mareyage Transformatio

n

Grossistes

GMS Poissonneries Marchés Vente

directe

Exportations

374 000 t epv (*) RHF

LES ETUDES de FranceAgriMer 2018 /PECHE ET AQUACULTURE/Tome1/ 7

La mer

¾ Evaluation des stocks, TAC et changement climatique (interviewé à Rennes par Max Palladin et

Françoise Brugière)

Didier Gascuel est Enseignant chercheur à Agrocampus Ouest, responsable du Master sciences halieutiques et cité des Aires marines protégées et

la modélisation des impacts de la pêche sur le fonctionnement des écosystèmes marins (modèle

EcoTroph).

quotas pour ne pas être utilisée dans le débat médiatique et les négociations des quotas.

CIEM : le regroupe les chercheurs européens qui tocks et préconisent des TACs (captures totales admissibles). Fait

CSTEP : le Conseil scientifique technique et économique des pêches compile les données du CIEM et

y ajoute des informations socio-économique, prend en compte les écosystèmes et les évolutions

rejets). Puis la commission européenne soumet des propositions de quotas au conseil des ministres. ce système de fixation des quotas est devenu extrêmement complexe et pour partie

opaque. Même les chercheurs ne comprennent plus certaines des règles de décision qui font passer

leur proposition de TAC à celle des quotas après passage au travers des services de la commission

européenne ! Le base des données des experts) et le long terme, celui de la recherche. Graphique pression de pêche et abondance de la ressource Evolution dans la zone Golfe de Gascogne Mer celtique (Guénette et Gascuel 2012 OCM)

8 / Prospective Filière française de la pêche maritime > FranceAgriMer 2018

La pression de pêche est calculée à partir de la puissante des bateaux (en kW) corrigée des

e depuis. en moyenne par 6 depuis 1950 et semble stable depuis les années 70. Ce qui fait que les pêcheurs actuelleme filière de production organisée.

Les pêcheurs font ainsi face à une ressource rare, en particulier pour les espèces de fond pêchées au

chalut. La rareté conduit à une forte variabilité des captures et à une faible efficacité du système de

production. n sommet à 7

millions de tonnes au milieu des années 70, puis une stagnation voire une légère régression

2000, et plus récemment une phase de baisse liée au mauvais état de la ressource et aux mesures de

contraignantes sont mises en place. Elles visent à réduire la pression de pêche : - Instauration de licences de pêche en France - Plans de sorties de flotte au niveau européen - Politique des TAC (Taux admissibles de captures) et quotas de pêche

L'objectif de cette politique, réaffirmée lors de la dernière réforme de la politique commune des pêches

(PCP), est d'atteindre le rendement maximal durable (RMD). Il s'agit de passer d'une situation de

surexploitation des ressources à une situation dite de " gestion au RMD ». L'enjeu de ce passage au

RMD est de pêcher un peu plus, comme on le voit sur la courbe (ci-dessous), et, surtout, de laisser

davantage de poissons dans l'eau, pour permettre une multiplication par deux voire par trois de l'abondance des ressources.

La gestion en fonction du RMD permet aussi une meilleure rentabilité de la filière (des captures un

plus grande stabilité des ressources et une meilleure visibilité économique pour les agents du système.

Ce passage de la situation de surexploitation à la gestion au RMD implique une phase de transition :

dans un premier temps, il faut accepter une diminution des captures, qui permettra à terme aux stocks

de se reconstituer. Il faut maintenir une pression de pêche modérée pendant plusieurs années pour

permettre à un stock de se reconstituer, LES ETUDES de FranceAgriMer 2018 /PECHE ET AQUACULTURE/Tome1/ 9 On notera que même dans la gestion au RMD ldu stock est diminuée (environ par 3) par es et que connaissent encore de nombreux stocks, sont problématiques, avec une le stock instable, effondrement brutal si la pression de pêche augmente encore.

Efficacité de ces mesures :

La pression de pêche a diminué en raison principalement de la mise en place de quotas plus rigoureux, mais aussi avec les plans de sortie de flotte, et dans certains cas avec des faillites

10 / Prospective Filière française de la pêche maritime > FranceAgriMer 2018

prudents car les résultats peuvent être très varia : reconstruction reconstruction lente pour la sole dans le golfe de Gascogne.

car il dépend de la croissance et de la fécondité de chaque espèce. En Europe la pression de pêche

reste trop forte sur des espèces comm

poisson sur ses proies, ses prédateurs ou ses compétiteurs, et par répercussion en chaine sur tous

Une partie du chemin a donc été parcouru dans le sens d'une diminution de la pression de pêche.

Mais la reconstitution des stocks reste très largement devant nous. Elle demeure en partie incertaine.

Les captures sont toujours en diminution. Les quotas de pêche ont de nouveau diminué cette année.

Parmi les taux admissibles de capture (TAC) fixés pour 2015, vingt-six sont en hausse et soixante-

neuf sont en baisse. Le journal Le Marin a récemment publié les statistiques de captures françaises :

celles-ci ont diminué dans vingt-quatre criées sur trente-trois au niveau national. Elles ont, par

exemple, diminué de 9 % dans le port de Boulogne. Cette tendance n'a pas encore été inversée.

Enfin, d'autres indices sont toujours orientés à la baisse. Le recrutement annuel moyen des principaux

stocks européens est en diminution depuis vingt ans. Le recrutement correspond à la quantité de

jeunes poissons qui arrivent tous les ans dans le stock. Il dépend, pour une grande part, de la qualité

du milieu. Cette baisse est notamment liée à des dégradations des habitats : bétonnage des estuaires,

systèmes côtiers va permettre tardivement - d explication possible de la baisse des recrutements pool génétiques. Certains stocks souffrent des effets du changement climatique sur la composition du plancton

(impact avéré par exemple sur les larves de morue en mer du Nord). De ce point de vue, la bonne

gestion des stocks halieutiques est un enjeu majeur pour les décennies à venir, En effet, les fort diversité sont plus résilients face au changement climatique.

In fine, pour des raisons écosystémiques, la norme de gestion au RMD ne suffira sans doute pas. Des

travaux montrent que, lorsqu'on prend en compte l'ensemble des interactions entre espèces, le compromis entre exploitation et conservation doit aboutir à une pression de pêche sensiblement

inférieure à celle du RMD. Il faut donc accepter de pêcher un peu moins que le maximum possible.

ser eux aussi. Ce qui devrait augmenter à terme le " profit » tiré de la pêche. LES ETUDES de FranceAgriMer 2018 /PECHE ET AQUACULTURE/Tome1/ 11

1° / Etats des lieux : des concurrences accrues

De nou, du moins à relativiser en fonction du lieu et de est leader mondial avec : - 74 parcs éoliens offshore (11 pays européens) en activité - 2488 turbines installées et connectées au réseau électrique (chauffage compris) comme la Belgique

La pose de câbles sur les fonds marins est importante depuis la fin du 19ème siècle (cf. le brevet

Siemens et la pose du premier câble dans le détroit du Pas de Calais). Cette activité connait un

redémarrage depuis 1988 avec les fibres optiques. On dénombre en 2014, 260 câbles (fibres optiques) sous-marins intercontinentaux. -Uni et les Pays-

Bas sont particulièrement actifs.

On dénombre 750000 km² de zones Natura 2000 en Europe (18% de la surface terrestre), dont

200000 km² en mer. Avec 41 000 km² la France contribue à hauteur de 20% du réseau marin en

Europe, devant le Royaume Uni avec 37 000 km².

Des projets de " grands secteurs » Natura 2000 au large sont en préparation.

12 / Prospective Filière française de la pêche maritime > FranceAgriMer 2018

En termes de ressources:

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