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Or l'accès limité des agriculteurs aux services financiers constitue l'une des contraintes majeures du développement agricole au Bénin. En effet



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Cahier de Recherche ELIFID 03-5

Le Financement de l'Agriculture Béninoise dans un Contexte de Libéralisation : Contribution de la Micro

Finance

Maximin K. Z. Kodjo,

Erick H. Abiassi,

Marcellin C. Allagbe,

Novembre 2003

Copyright. Organisation internationale du travail 2003

ISBN printed version: 92-2-215225-5

pdf: 92-2-215226-3 Le Financement de l'Agriculture Béninoise dans un Contexte de Libéralisation :

Contribution de la Micro Finance

Maximin K. Z. Kodjo, Université d'Abomey-Calavi Erick H. Abiassi, Institut de Recherche pour le Développement en Afrique, IREDA Marcellin C. Allagbe, Institution National des Recherches Agricoles du Bénin, INRAB

Novembre 2003

Résumé

Suite à la libéralisation des marchés financiers au Bénin, il importe d'améliorer la contribution des Institutions de Micro Finance (MFIs) au financement de l'agriculture béninoise. Cette étude analyse la demande de crédit par les agriculteurs ainsi que les facteurs expliquant la faiblesse de l'offre de ces institutions en direction de l'agriculture. Les résultats montrent que les stratégies de minimisation de risque et la non disponibilité de ressources de long terme expliquent le faible volume des crédits allant vers l'agriculture. L'étude recommande d'une part la mise en place de sources de refinancements appropriés pour les IMF qui finance l'agriculture et d'autre part une modernisation des techniques culturales. No de Classification JEL : G20, G21, G32, Q12, Q14 Mots-clés : offre de services financiers, demande de services financiers, micro crédits, agriculture. Adresse pour correspondance : Maximin KODJO, 04 BP 1450 Cadjehoun, Cotonou,

Bénin. maxkodjo@hotmail.com

Nous remercions M. Gracia et tous les autres membres du Comité National de Pilotage pour leur participation active à l'aboutissement du 3 ième cycle du programme ELIFID. Nos remerciements

s'adressent également à Mme Gross et à M. Gnansounou pour leur contribution à l'amélioration du

travail. Le Financement de l'Agriculture Béninoise dans un Contexte de Libéralisation :

Contribution de la Micro Finance

Maximin K. Z. Kodjo, Université d'Abomey-Calavi Erick H. Abiassi, Institut de Recherche pour le Développement en Afrique, IREDA Marcellin C. Allagbe, Institution National des Recherches Agricoles du Bénin, INRAB

Novembre 2003

Abstract

Following financial sector liberalization in Benin, it is relevant to improve the contribution of Micro Finance to the financing of agriculture. This paper analyses the demand fro credit by farmers as well as the factors contributing to the weak supply by these institutions toward agriculture. The results show that risk minimization strategies and a lack of long term resources can explain the small volume of credits allocated to agriculture. The study recommends that on the one hand, MFIs which finance the agricultural sector benefit from appropriate source of refinancing and on the other hand, agricultural techniques be modernized.

Table des matières

1. Introduction.............................................................................3

2. Problématique, objectifs et hypothèses de recherche...........................4

2.1. Problématique et justification.....................................................4

2.2. Objectifs et hypothèses de recherche............................................6

3. Revue de littérature....................................................................7

3.1. Cadre institutionnel................................................................7

3.2. Microfinance et financement de l'agriculture.................................10

3.3. Quelques résultats empiriques sur la microfinance au Bénin...............11

4. Données et analyse descriptive.....................................................13

4.1. Données collectées...............................................................13

4.2. Offre de services financiers a l'agriculture par les IMF.....................14

4.3. Demande de services financiers par les agriculteurs.........................17

5. Modélisation empirique.............................................................20

5.1. Décision des IMF de financer l'agriculture....................................21

5.2. Demande effective et accès effectif au crédit par les agriculteurs.........22

6. Résultats des estimations............................................................25

6.1. Décision des IMF de financer l'agriculture...................................25

6.2. Demande effective et accès effectif au crédit pat les agriculteurs.........26

7. Implications de politiques économiques et financières........................30

8. Conclusion.............................................................................32

Annexe I : Matrice des coefficients de corrélation....................................36 Annexe II : Décision des IMF de financer l'agriculture..............................40 Annexe III : Demande effective de crédit agricole....................................41 Annexe IV : Accès effectif au crédit agricole..........................................42 Annexe V : Définition des sigles et acronymes.......................................43

Liste des tableaux

Tableau 1 : Caractéristique de la demande de micro-crédit par les agricultures..........17 Tableau 2 : Importance de crédit aux agriculteurs selon les catégories d'IMF..........19 Tableau 3 : Définitions, mesures et signes attendus des variable du modèle du Tableau 4 : Définitions, mesures et signes attendus des variable du modèle du Tableau 5 : Variables significatives dans le modèle FINAGRIC..........................25 Tableau 6 : Variables significatives dans le modèle DEMCRED..........................27 Tableau 7 : Variables significatives dans le modèle CREDRECU.........................29

Liste des Figures

Figure 1 : Répartition des crédits octroyés par le CREP en 2000 Figure 2 : Répartition des crédits octroyés par le CAVECA en 2001 selon le secteur d'activité et le genre Figure 3 : Répartition de l'utilisation effective du crédit reçu selon le genre

1Résumé non technique

La nécessité d'accroître la productivité agricole, de l'adapter aux exigences de l'économie de marché et d'améliorer le niveau de vie des producteurs agricoles exige la mise au point et l'adoption d'innovations au niveau de tous les maillons des filières agricoles (production, stockage, transformation, et commercialisation). Ces innovations ne peuvent se diffuser dans le système agricole qu'avec la mise en place d'un financement diversifié et adapté aux besoins des producteurs agricoles, car le plus souvent, leur seule capacité d'autofinancement ne suffit pas. Or, l'accès limité des agriculteurs aux services financiers constitue l'une des contraintes majeures du développement agricole au Bénin. En effet, face à la faillite des banques de développement agricole et au désintérêt des banques classiques vis-à-vis du secteur agricole, les institutions de micro finance sont considérées par beaucoup d'observateurs depuis la libéralisation du secteur financier, comme des acteurs capables de contribuer efficacement au financement de l'agriculture au Bénin. Cependant, il y a lieu de se demander si l'agriculture béninoise pourra

véritablement être financée par les institutions de micro finance. Une telle préoccupation

s'appuie sur le fait qu'au Bénin, la contribution des IMF au financement de l'agriculture était de l'ordre de 6 milliards en 1997, alors que les besoins de financement de la seule

filière coton s'élevaient à près de 40 milliards. Par ailleurs, on observe un faible niveau

d'utilisation des services financiers des IMF par les producteurs agricoles. La présente recherche s'est fixée alors comme objectifs d'identifier les facteurs qui sont à l'origine de la faible contribution de institutions de micro finance au financement de l'agriculture au Bénin ; d'analyser les déterminants du faible niveau d'utilisation des services financiers des IMF par les producteurs agricoles, pour déboucher sur des recommandations en vue d'améliorer la contribution de la micro finance au financement

de l'agriculture béninoise. Pour ce faire, une enquête a été réalisée auprès d'un

échantillon de 40 institutions de micro finance et de 300 producteurs agricoles répartis dans six des douze départements que compte le pays. Les données ont été collectées d'Avril à Octobre 2002 à l'aide de questionnaires structurés. Les résultats obtenus montrent que, nonobstant la diversité des acteurs et l'importance des ressources financières dans le secteur de la micro finance, l'orientation

des crédits vers la production agricole est encore dérisoire au Bénin. La grande majorité

des IMF préfèrent s'orienter prioritairement vers le commerce et les activités de

transformation agricole. Le fait que l'agriculture vienne en tête des secteurs d'activités à

risque explique donc la faible orientation des services des IMF vers ce domaine. Par

ailleurs, les conditions très sélectives d'accès au crédit amènent beaucoup de producteurs

à y renoncer. Enfin, il existe souvent une inadéquation entre les services financiers offerts par les IMF et les besoins spécifiques de l'agriculture car la plupart de ces institutions offrent des crédits de court terme et de montant modique, ce qui ne permet pas de satisfaire les besoins des producteurs agricoles en fonds d'investissement et d'équipement. Ces résultats permettent de dégager un certain nombre d'implications en matière de politiques économique et financière. En particulier : - Moderniser et sécuriser le secteur agricole. En effet, le secteur agricole au Bénin est un secteur à haut risque, faiblement organisé et mal régulé. Ceci fait que la grande majorité des IMF préfèrent s'orienter prioritairement vers le commerce et

2les activités de transformation. La modernisation du secteur agricole et la

réduction des risques grâce aux assurances pourrait constituer un signal positif en direction des IMF qui pourront alors changer d'attitude vis-à-vis du secteur ; - Expérimenter de nouvelles formes de garantie et assouplir les conditions d'accès au crédit. En effet, les conditions très sélectives d'accès au crédit des IMF amènent beaucoup de producteurs à y renoncer. Il faudrait alors adapter les modes d'évaluation de la qualité de l'emprunteur et des risques aux contraintes spécifiques du secteur agricole en réfléchissant à de nouvelles formes de garantie telles que la délégation de créance et les fonds de garantie paritaire ; - Mieux aider les IMF à adapter leurs services financiers aux besoins spécifiques de l'agriculture. En effet, plus de 90% des crédits octroyés à l'agriculture par les IMF sont des crédits de court terme mal adaptés aux modalités de la production agricole (en termes de calendrier, de montants et de modalités de remboursement). Or le crédit à moyen terme requiert des ressources à long terme dont les IMF manquent chroniquement. Les efforts de l'Etat et des bailleurs de fonds devraient aller dans le sens du renforcement des capacités financières des

IMF en matière de ressources longues.

31. Introduction

L'agriculture constitue au Bénin un secteur économique important car elle fait vivre près de 70% de la population et contribue pour 38% à la formation du produit intérieur brut (PIB). Jusqu'en 1989, les actions de promotion du développement agricole sont

demeurées la chasse gardée des pouvoirs publics. Mais, à partir de 1990, on a assisté à la

libéralisation des activités du secteur avec comme corollaire une multiplication des

intervenants non étatiques à l'instar des ONG de développement. De la même façon, il y a

eu libéralisation dans d'autres secteurs de l'économie béninoise à l'instar de celui des services financiers. Dans ce dernier domaine, une des principales manifestations de cette

libéralisation est l'émergence et la prolifération des Institutions de Micro Finance ou IMF.

Ce sont des institutions qui développent leurs services en direction d'une clientèle généralement non prise en compte par les banques ou institutions financières classiques.

On inclut dans les IMF les institutions de crédit direct, les caisses rurales, les coopératives

ou mutuelles d'épargne et de crédit, les activités de micro finance des projets et ONG. Les institutions traditionnelles de financement à savoir usuriers, tontines traditionnelles, banquiers ambulants et autres relèvent également du secteur de la micro finance mais elles

sont plutôt informelles, étant donné qu'elles ne répondent pas aux normes réglementaires

ou législatives. La spécificité des IMF est qu'elles essayent d'atteindre les catégories les

moins favorisées ou laissées pour compte par les autres structures de financement. Toutefois, malgré le foisonnement des IMF et la multiplication des financements agricoles à travers les projets de développement rural, les paysans sont toujours pauvres en majorité et ont toujours recours aux usuriers et réseaux familiaux pour le financement des activités rurales. Les technologies de production agricole sont toujours rudimentaires et l'atteinte d'un niveau acceptable d'intensification durable des systèmes culturaux reste

4toujours problématique. De plus, la baisse du pouvoir d'achat des agriculteurs est un fait

continu, caractéristique du secteur agricole au Bénin (Kodjo, 2000). Les investissements privés dans l'agriculture restent rarissimes, en raison de la disponibilité insuffisante de sources de financement et de la non accessibilité des sources existantes aux petits producteurs agricoles, lesquels constituent cependant la grande majorité de la population agricole. Par conséquent, cette étude aborde l'analyse de l'offre des IMF en direction de l'agriculture, de même que la demande de services financiers par les agriculteurs, et les facteurs déterminants dans l'un ou l'autre cas. Le présent travail est structuré comme suit. Après la présente introduction (Section

1), la seconde section aborde la problématique ainsi que les objectifs et hypothèses de

recherche. Les fondements théoriques et empiriques ainsi que le contexte de la production et du financement agricole au Bénin sont présentés dans la Section 3. Les données collectées et leur analyse descriptive font l'objet de la Section 4. Les modèles empiriques

sont présentés à la Section 5. L'estimation des modèles est faite dans la Section 6 qui est

suivie des recommandations en matière de politique économique et financière (Section 7). Enfin, les principales conclusions sont présentées à la fin du travail à la Section 8.

2. Problématique, Objectifs et Hypothèses de Recherche

2.1 Problématique et justification

La nécessité d'accroître la productivité agricole, de l'adapter aux exigences de l'économie de marché et d'améliorer le niveau de vie des producteurs agricoles exige d'introduire dans le secteur rural au Bénin des innovations technologiques éprouvées. Ces dernières ne peuvent se diffuser dans le système agricole qu'avec la mise en place d'un financement accru et diversifié répondant aux besoins des producteurs, car le plus

5souvent, leur seule capacité d'autofinancement ne suffit pas. Or, l'accès limité aux

services financiers adéquats constitue l'une des contraintes majeures du développement agricole au Bénin. En effet, face à une demande croissante de financement de l'agriculture béninoise, l'offre publique diminue (faillite des banques de développement) et l'offre

privée est frileuse (désintérêt ou attitude attentiste des banques classiques vis-à-vis du

secteur agricole). De plus, les aspects institutionnels et les politiques macroéconomiques rendent les investissements privés dans l'agriculture peu attractifs. Face à cette situation, les institutions de micro finance sont considérées par beaucoup d'observateurs comme les seuls acteurs financiers capables de contribuer réellement au financement de l'agriculture au Bénin (hormis le secteur informel). Le succès de certaines institutions de micro finance et la logique de développement de l'initiative privée qu'elles permettent de promouvoir ont séduit beaucoup de bailleurs de fonds et de décideurs politiques et un consensus semble s'établir autour de la micro finance comme maillon important du financement agricole. Au Bénin la contribution des IMF à l'agriculture était de l'ordre de 6 milliards en

1997, alors que les besoins de financement de la seule filière coton étaient de 30 à 40

milliards (Wampfler, 2000). L'évaluation des progrès accomplis dans le renforcement institutionnel pour répondre aux besoins de crédit du petit exploitant a montré que les structures rurales chargées d'animer le marché financier agricole sont encore pour la plupart, récentes, inexpérimentées, inadéquates voire impuissantes face aux besoins financiers réels des producteurs. En d'autres termes, l'objectif de financement massif des activités agricoles par les IMF demeure encore loin d'être atteint. 1

Cela constitue, à ne pas

en douter, un idéal qu'il faudra atteindre à moyen terme ; le problème général étant ici la

faible contribution des IMF au financement de l'agriculture au Bénin. Deux problèmes 1

Dans la présente étude, le financement de l'agriculture concerne uniquement la production végétale,

l'élevage et les activités post-récolte.

6spécifiques sous-tendent ce problème générique et méritent une analyse approfondie. Il

s'agit, premièrement du problème du faible niveau d'utilisation des services financiers des IMF par les producteurs agricoles compte tenu du caractère sélectif des conditions d'accès. En second lieu, se trouve le problème de la faible adéquation entre la gamme des services financiers offerts par les IMF et les besoins spécifiques du financement de l'agriculture. Wampfler (2000), par exemple, a montré que les institutions de micro finance offrent le plus souvent des crédits de court terme et de montants modiques, ce qui ne permet pas de satisfaire les besoins des agriculteurs en fonds d'investissement et d'équipement. Face à cette situation, deux questions fondamentales méritent d'être posées à savoir : premièrement, comment améliorer le niveau d'utilisation des services financiers des IMF par les producteurs agricoles et, deuxièmement, comment adapter les services financiers offerts par les IMF aux besoins spécifiques du financement agricole? En d'autres termes, dans quelles conditions la micro finance, dans sa diversité, pourra-t-elle répondre efficacement à l'ampleur et à la spécificité des besoins de financement de l'agriculture béninoise dans un contexte de libéralisation?

2.2 Objectifs et hypothèses de recherche

Dans la présente étude, la préoccupation fondamentale est d'examiner les conditions essentielles qui devront induire une amélioration de la contribution de la micro finance au financement de l'agriculture béninoise. Les objectifs spécifiques sont : d'une part, d'analyser les facteurs qui expliquent le faible niveau d'utilisation des services financiers des IMF par les producteurs agricoles ; et d'autre part, d'examiner les causes de l'inadéquation entre les services financiers offerts par les IMF et les besoins de

7financement de l'agriculture. Plus spécifiquement, les hypothèses testées par cette étude

sont :

1. Les stratégies de minimisation des risques mises en oeuvre par les IMF

expliquent leur faible contribution au financement de l'agriculture;

2. Le caractère très sélectif des conditions d'accès aux services financiers des IMF

explique le faible niveau de leur utilisation par les producteurs agricoles ;

3. La non disponibilité de ressources financières à long terme au niveau des IMF

conduit à une inadéquation des services qu'elles offrent par rapport aux besoins de financement de l'agriculture. Dans la section suivante, nous abordons la revue de littérature qui présente les principaux fondements de l'étude.

3. Revue de la Littérature

Dans cette section nous traiterons d'abord du contexte institutionnel de la

production agricole au Bénin, ensuite les aspects théoriques liés à la spécificité du

financement agricole sont abordés et, enfin, quelques résultats de travaux sur la micro finance au Bénin sont exposés.

3.1 Cadre institutionnel

Le cadre institutionnel est analysé d'une part en relation avec les tendances statistiques et réalités organisationnelles de la production agricole et d'autre part, en considérant les sources de financement de l'agriculture béninoise. 2 Pour une population totale estimée à plus de 6000000 d'habitants (2001), le Bénin compte près de 70% de population rurale. Le secteur agricole emploie environ 56 % de la 2 Voir Ministère du Plan, de la Prospective et du Développement (2001).

8population active, contribue pour 38% au PIB et procure 60% des recettes d'exportation.

La production agricole est fortement tributaire des facteurs naturels, terres et pluviométrie. La mécanisation de l'agriculture est pratiquement inexistante, sauf la pratique de la culture attelée dans le Nord-Est du pays. Le pays compte 539'000 ménages ruraux qui mènent des activités très diversifiées dans les domaines de la production végétale, animale, halieutique et forestière. Les plus importantes productions vivrières

sont: le maïs, le mil, le sorgho, le manioc, l'igname et le niébé. La production vivrière est

généralement excédentaire et fait du Bénin un pays autosuffisant pour les principales cultures sus-citées. Mais pour ce qui concerne le riz, le Bénin en importe, la production locale étant insuffisante face aux besoins. Comme cultures industrielles importantes, on peut citer le coton, le palmier à huile et l'arachide. Le coton demeure la plus importante culture d'exportation. Sa production a dépassé les 400000 tonnes en 2001, faisant du Bénin l'un des plus gros producteurs d'or blanc du continent africain. Il procure des revenus substantiels aussi bien à l'Etat qu'aux paysans. En ce qui concerne l'élevage, le Bénin n'est pas un pays de forte production animale. Le pays dispose d'environ 1,4 millions de têtes de bovins dont plus de 85% se trouvent dans les départements du Nord,

1,8 millions de têtes de petits ruminants, 400'000 porcins et dix millions et demi de

volailles. Le système d'élevage est d'une part partout traditionnel, sauf dans le cas de la volaille où l'on observe quelques systèmes industriels principalement dans les localités du Sud, et d'autre part faiblement intégré à l'agriculture. La production annuelle de viande est insuffisante pour satisfaire la demande locale et le Bénin est obligé d'importer des animaux vifs des pays limitrophes. En ce qui concerne le financement de l'agriculture béninoise, il peut être apprécié selon deux niveaux. Le premier niveau se rapporte à l'ensemble des actions publiques et le second à l'ensemble des initiatives non publiques en la matière. Les actions publiques

9sont opérationnelles à travers les services d'Etat. Des dotations budgétaires subséquentes

sont allouées à cette fin, et couvrent à la fois les dépenses courantes (personnel et fonctionnement) et les dépenses d'investissement. Les dépenses publiques d'investisse- ment agricole servent en grande partie au financement d'opérations ou projets de développement agricole. Elles sont financées à plus de 95% sur des ressources extérieures, avec approximativement le tiers en dons. Ces ressources sont utilisées au titre

de différents projets de type : développement rural intégré (DRI), gestion des ressources

naturelles (GRN) ou activités génératrices de revenus (AGR). Dans la dernière catégorie,

on peut citer : le PADSA (Projet d'Appui au Développement du Secteur Agricole), le PAGER (Projet d'Activités Génératrices de Revenus) et le PROMIC (Projet de Micro finance et de Commercialisation). Ces différents projets contribuent substantielle-ment au financement des exploitations agricoles à travers la promotion des associations de services financiers (ASF) en collaboration avec les ONG et les organisations paysannes. Par ailleurs, l'Etat a également initié d'autres programmes (sur financement du budget national) qui octroient des crédits aux agriculteurs directement à travers ses services régionaux. C'est le cas du projet d'insertion des sans emploi dans l'agriculture (PISEA), du projet manioc, et d'autres programmes de crédit aux producteurs à des taux d'intérêt préférentiels. En ce qui concerne les initiatives non publiques, il faut mentionner les crédits au titre de la production cotonnière. Il s'agit d'un volume financier estimé à plus de 35 milliards de FCFA (selon les déclarations obtenues auprès de l'Association Inter-

professionnelle du Coton), décaissé par les acteurs économiques de la filière (sociétés de

distribution d'intrants, d'égrenage, de commercialisation et banques commerciales) et

destiné à l'achat des intrants (semences, engrais et insecticides) livrés aux producteurs au

début de la campagne agricole, ainsi qu'à la commercialisation du coton-graine. Les

10producteurs de coton peuvent obtenir des intrants de production à crédit simplement en

adhérant à une organisation de base au niveau village.

3.2. Micro finance et financement de l'agriculture

Suite à l'effondrement de la plupart des grandes structures de crédit étatiques, beaucoup de pays africains membres de la zone UEMOA dont fait partie le Bénin,

éprouvent de sérieuses difficultés pour financer leur secteur agricole, et ce, à pratiquement

tous les niveaux de la plupart des filières (production, transformation, commercialisation et surtout investissement). Selon Lesaffre (2000), seulement 14% de l'offre globale de crédit va au secteur agricole des pays de l'UEMOA. Il s'agit surtout de crédits de campagne à court terme. Les banques commerciales pourvoient à l'essentiel de cette offre (92%), très loin devant les banques de développement (5%) et les IMF (3%). Selon le même auteur, les raisons qui justifient cette prudence des IMF vis-à-vis du financement du secteur agricole en Afrique de l'Ouest sont multiples. Les deux plus importantes sont :quotesdbs_dbs9.pdfusesText_15
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