Projet de modification des statuts : Les Paniers du Pic 2018 Article 1
L'association est indépendante de tout parti politique et de toute confession religieuse. Elle s'interdit toute discrimination veille au respect de ce principe
TITRE 1 : GENERALITES
15 Jun 2019 Article 5 : L'association est indépendante de tout parti politique de toute confession religieuse. Elle s'interdit de prendre position.
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Elle est indépendante et s'interdit toute attache avec un parti politique ou une confession religieuse. Sa zone d'action s'étend à l'ensemble du département
Règlement intérieur
L'association GUYANE PROMO SANTE est indépendante de toute confession de tout parti politique et respecte la liberté de penser de tous les membres
STATUTS DE LASSOCIATION LES AMAP DE PROVENCE
L'association LAdP est indépendante de tout parti politique et de tout syndicat de toute confession religieuse et de tout mouvement sectaire. Elle
RAPPORT AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
03 Jul 2003 l'adhésion de toutes les confessions religieuses et de tous les ... La République est composée de citoyens ; elle ne peut être segmentée en.
ANNEXE I
20 Oct 2021 incitant à la haine tribale raciale et religieuse. Il doit proscrire toute forme de discrimination. Il s'interdit l'apologie du crime ».
LAssociation des Oulémas Musulmans Algériens et la construction
29 Nov 2018 aux partis politiques et à l'Administration coloniale seront étudiés. ... C'est davantage dans l'Algérie indépendante que s'est creusé un ...
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31 Aug 2002 Le scoutisme est ouvert à tous quelles que soient les convictions philosophiques ou religieuses de la famille. La diversité des associations ...
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v' ErI2lÉvL:sgMP66Aan'tOOtEaéi:rhMtaOhNviufp,'naui 2 roer5aolI2lÉhRSHRXRSSRèÉPrix Michel Seurat, CNRS, 2014.
Lauréate de la
Fondation Martine Aublet
, 2013. 3Remerciements
Je ne saurais exprimer tout ce que ce travail doit à ma directrice de recherche, Madame leProfesseur Catherine Mayeur-Jaouen, qui a patiemment relu, corrigé, commenté mes textes depuis le
début de la thèse, et m'a conseillée et soutenue dans les nombreuses étapes d'apprentissage du métier
de chercheur. Son exigence et sa rigueur m'ont permis de me dépasser. Ces années auprès d'elle ont
fait de l'étudiante passionnée d'arabe une historienne, non moins passionnée.Cette thèse a été soutenue par des organismes de recherche et fondations qui en ont financé les
nombreux terrains, alors que je ne bénéficiais pas de contrat doctoral, et m'ont permis de mener ce
projet à son terme dans des conditions idéales. Je suis reconnaissante envers mon laboratoire initial le
CERMOM, l'École doctorale de l'Inalco, la région Île-de-France et l'IRMC. En 2013, j'ai été lauréate
de la Fondation Martine Aublet du Musée du Quai Branly. Ma gratitude est immense envers sonPrésident, M. Bruno Roger, ainsi que son équipe : Jessica De Largy Healy, Marine Degli, Frédéric
Keck, qui ont suivi attentivement projets de recherche et terrains. Enfin, j 'ai eu le grand honneur de
voir mon projet de thèse distingué en 2014 par le Prix Michel Seurat du CNRS. Je renouvelle mes
profonds remerciements au jury qui a choisi de me faire confiance. Je remercie pour leur soutien lors
de mes candidatures Sylvie Thénault, Omar Carlier, M'hmad Oualdi, Khaoula Taleb-Ibrahimi, ainsi que Christine Jungen. Augustin Jomier a suivi cette thèse avec enthousiasme tout au long de son élaboration. Cetravail doit énormément à nos échanges sur les Oulémas et sur bien d'autres sujets, et à ses
encouragements. Ses relectures et son expérience m'ont été précieuses pour avancer. Qu'il trouve ici
l'expression de ma reconnaissance et de mon amitié.Pour les entretiens et l'accès aux sources, je voudrais remercier chaleureusement Ahmed
Taleb-Ibrahimi, les membres de l'actuelle Association des Oulémas Musulmans Algériens, et en
particulier Abderrazak Guessoum, El-Hadi El-Hassani, Ammar Talbi, Abdelhamid Abdous, et les
secrétaires de l'Association. Mouloud Aouimeur m'a aidée et m'a mise en contact avec MohammedSalah Seddiq. Merci à Saïd Chibane et à Zhor Ounissi. J'ai une pensée pour le défunt Belkacem
Saadallah. À Constantine, la famille Merdaci et leurs amis m'ont accueillie, orientée et choyée. Grâce
à Aïcha Khedri, Mustapha Benabderrahmane, son épouse, ses enfants, et sa mère m'ont accueillie et
fait rencontrer Abdelhamid Ounissi, ainsi que Abdelaziz Filali. Qu'ils en soient chaleureusement
remerciés. Le travail de terrain s'est prolongé à Paris, avec Ahmed Bennamane, et surtout avec
Djamila Foudala, que je remercie tout particulièrement. Je n'ai pu rencontrer Fatiha Zemmouchi
malgré nos premiers contacts, ni Lalmi Hadbaoui, avec qui Salim Dada m'a mise en contact, qui s'est
4montré très disponible par mail et Amine Cherif-Zahar qui m'a fait confiance en me donnant accès sur
dérogation des archives inédites de son grand-père AÉmad Tawfcq al-Madanc sur son site. Les Glycines furent un havre de travail et de rencontres. Je pense à Guillaume Michel, MgrHenri Teissier, Jean-Marie, ainsi que les bibliothécaires et le personnel, mais aussi les habitué(e)s qui
en font un lieu d'échanges intenses. Merci à Djamel, le taxieur, pour ses conseils et sa disponibilité.
Merci aux centres de Constantine (Bon Pasteur) et d'Oran (Claverie). Je remercie le CEMA, RobertParks et Karim Ouaras en particulier, qui ont aidé et valorisé cette recherche. Merci à la famille Bahi
qui m'a accueillie chaleureusement à Oran. Merci à Norig Neveu et Fred pour leur accueil à Marseille
lors d'un séjour d'archives aux ANOM, ainsi qu'à l'Association Paul-Albert Février.J'ai bénéficié de riches et généreux échanges avec M'hamed Oualdi, Madjid Merdaci,
Khaoula Taleb-Ibrahimi, Malika Rahal, Afaf Zekkour et Nadjib Achour, que je souhaite remercier pour ses nombreuses pistes de lectures et les images de documents d'archives qu'il m'a transmises,ainsi que Hocine Chougui. Merci à Sylvie Thénault et Emmanuel Blanchard pour le séminaire qu'ils
animent, pépinière de projets. Je remercie M. Cherouanet, rencontré à leur séminaire, qui m'a
spontanément ramené des sources d'un séjour en Algérie. Les séminaires d'Omar Carlier et d'Alain
Messaoudi avec Claire Fredj ont suscité de nombreuses pistes. Celui de Claire Zalc et Claire
Lemercier a nourri mes questionnements sur mon travail, après les généreux conseils initiaux de
Stéphane Lamassé et du PIREH sur les méthodes quantitatives en histoire. Tal Dor, à l'Inalco, m'a
ouvert de nouveaux horizons historiographiques. Mohammed Hocine Benkheira, Kamel Chachoua,Anna Bozzo, ainsi que Christine Passerieux ont contribué à faire avancer mes réflexions. Mes
jeunesaînés de la recherche ont partagé avec moi leurs solutions, leurs techniques, leurs conseils, je
salue particulièrement Mounia Chekhab-Abudaya, Augustin Jomier, Annick Lacroix, Norig Neveu,Matthieu Rey, ainsi que Tristan Leperlier.
Cette thèse doit beaucoup aux formations de doctorants et aux activités de valorisation de larecherche, je pense particulièrement à la Halqa (en particulier à Philippe Pétriat, Augustin Jomier,
Mehdi Sakatni), à l'atelier doctoral co-organisé par l'IISMM en 2013 et à l'atelier philologique de la
Baume-les-Aix (organisé par Catherine Mayeur-Jaouen), ainsi que tous ceux avec qui j'ai partagé ces
expériences. Les colloques auxquels j'ai été invitée à participer en Algérie furent des expériences
fortes. Je remercie le Ministère de la Culture, Constantine capitale de la culture arabe, et l'Université
de l'Émir Abdelkader (M. Boukhalkhal en particulier) pour leur invitation. Les collègues et étudiants
de l'Inalco où j'ai eu l'honneur d'enseigner pendant la thèse, ont aidé ce travail à murir et à s'enrichir.
Merci aux personnels des archives françaises et algériennes, ainsi qu'à ceux de la BnF (Slimane
Tounsi en particulier), de la Bulac, du Centre Culturel Algérien. J'ai enfin une pensée pour les pirates
anonymes qui ont téléchargé sur internet nombre d'ouvrages qu'on ne trouve qu'en Algérie, et
difficilement. 5 Cette thèse n'existerait pas non plus sans le soutien aimant de mes parents, Martine Hénaff etJean-Marie Courreye, à qui je dois tout. Merci à tous deux pour leur aide technique et leurs relectures
en fin de rédaction. Slimane Majdi a accepté de bon coeur de partager son quotidien avec les cheikhs Ibn Bodcs etal-Ibrohcmc toutes ces années. Cette thèse a bénéficié de ses talents de coach, d'artiste et de
psychologue, c'est un bonheur d'avancer ensemble.Il me tient à coeur de remercier ma famille pour son soutien constant, Antoine Le Graët
spécialement pour ses conseils techniques et historiographiques. Merci à Yamina Belmokhtar et
Hocine Metchat pour leurs encouragements et la mobilisation de leur réseau algérien, qui veillait
discrètement au grain lors de mes premiers terrains de master. Merci aux fidèles et nombreux amis,
dont je ne cite ici que celles et ceux avec qui j'ai partagé les joies et les angoisses de la recherche :
Mounia Chekhab-Abudaya, Amandine Lefol-Adwan, Bahaa Abudaya, Menem Adwan, Béatrice Garapon, Mathilde Zederman, aux nombreux acolytes des Glycines, parmi lesquels Camille Tchero,Pauline Poupart, Tristan Leperlier, Mohammed Latreche, Elizabeth Perego, Saadia Gacem, Ismet
Touati, Francesco Binaghi, Kahina Mazari. Merci à Léa Baert et Hortense Belhôte (Sciences Pop). Je
pense aussi à toutes celles et tous ceux qui ont égayé les pauses-déjeuner à la bibliothèque.
J'ai une pensée particulière pour mon grand-père Auguste Hénaff, qui nous a quittés à l'orée
de cette thèse, mais n'a cessé de m'accompagner pendant ces quatre ans. Ce travail doit beaucoup aux
échanges avec mon ami Pierre Sterckx, parti trop vite en avril 2015. J'aurais aimé aussi que Marc
Nicolas puisse voir l'achèvement de cette thèse. Qu'ils reposent en paix. 6Remarques liminaires
Les transcriptions de noms communs sont écrites en italique. Les noms propres apparaissent en transcription, en roman, tandis que les noms d'associations sont passés en italique. Le terme " oulémas » apparaît avec minuscule lorsqu'il s'agit du nom commun, à portée générale " Les Oulémas » (avec majuscule) désigne uniquement les membres de l'Association des Oulémas.Il a été choisi de transcrire
KTn et TKn sous la même forme xTn (ou T6 Les noms des Oulémas étudiés apparaissent dans leur forme transcrite de l'arabe le plus souvent, tandis que les noms connus comme Ferhat Abbas ou Ahmed Ben Bella sont écrits dans leur forme courante, avec à la première occurrence la transcription en arabe.Des noms à prononciation dialectale arabe ou berbère, ou en langues étrangères comme
l'ourdou, sont majoritairement transcris en arabe standard, par souci d'uniformisation de la transcription. Ainsi, Krîm devient Kar I m e t M s l s d, Mawl s d. Le choix fut parfois difficile, lorsque les sources en arabe avaient elles-mêmes intégré la transcription locale des noms comme Bulq n sim et non B s l Q n sim. La forme retenue suit celle utilisée par les auteurs concernés dans la signature de leurs articles et ouvrages, selon qu'elle affiche Abs l-Qnsim ou B s l Q n sim ou Bulq n sim. Certains noms ne sont pas orthographiés de la même façon selon les sources, c'est le cas de B s k st a qui apparaît parfois sous Buk st a (voyelle courte). Nous avons gardé la première forme. Lorsque les auteurs écrivent eux-mêmes en langue française, tout en apparaissant dans lessources arabes, on a préféré utiliser la forme courante francisée, comme pour Ahmed Taleb-
Ibrahimi ou Ghaleb Bencheikh.
Il a été choisi, pour le confort du lecteur, d'ignorer les k;mz; initiales pour faire la liaison
avec le déterminant (" d'al Ibr n h I m I» plutôt que "
de al Ibr n h I m IEn Algérie, le patronyme est souvent donné devant le prénom. Il a été choisi le plus souvent
de restaur er l'ordre du prénom suivi du nom, malgré l'usage courant, inversé. Kateb Yacine devient donc ici Yacine Kateb par exemple.Pour éviter de perdre le lecteur non-arabophone, déjà aux prises avec la transcription
utilisée, j'ai conservé les singuliers arabes en les passant au pluriel par l'ajout d'un " -s »
plutôt que de respecter les pluriels arabes qui modifient parfois la structure même du mot 7 singulier : zwKy; au pluriel deviendra ici zwKy;-s et non z;wy;. J'ai essayé de traduire toutes les express ions et titres en arabe, pour que les lecteurs francophones profitent pleinement de ce travail. Toutes les traductions de l'arabe vers le français sont miennes, s auf mention contraire.Tableau du système de transcription
Tableau e
xtrait de la thèse de Mounia CHEKHAB-ABUDAYA, -;trKmoKnz ;rykKtzytur;l Bu 'uB ;lWrKzn 1 lz qI;r, thèse sous la direction d'Alaistair Northedge, Paris I, 2012, p. 10. 9 xntroBuytKon Alger, novembre 2013. Je rentre en fin d'après-midi au Centre diocésain des Glycines,où je loge comme de nombreux chercheurs français pendant mon séjour à Alger. J'ai passé la
journée au Salon International du Livre d'Alger (SILA) en q uête d'ouvrages sur l'Association des Oulémas Musulmans Algériens (AOMA) - publiés régulièrement en langues arabe etfrançaise en Algérie sans que ces publications ne traversent la Méditerranée, faute de
diffusion - et à l'affût des séances de dédicaces à l'occasion desquelles je pourrais prendre
contact pour un éventuel entretien. Je croise en rentrant deux jeunes Algériens venus travailler
à la bibliothèque des Glycines pour la journée. Nous faisons connaissance dans le patio fleuri
du Centre. Elle est tr aductrice, lui prépare un doctorat en linguistique à Paris. J'explique queje prépare une thèse sur l'Association des Oulémas Musulmans Algériens, surtout après
l'indépendance. La discussion prend alors soudainement une intensité que je n'aurais pas soupço nnée : la jeune femme s'emporte sur ces " produits de l'import wahhabite, lesalafisme », qui ont dénaturé l'islam soufi, " l'islam algérien », tandis que lui affirme que les
Oulémas ont lutté à leur époque contre le charlatanisme et les dérives de certains marabouts.
Le débat s'emballe. Le jeune homme n'est pas forcément partisan des Oulémas mais il insistepour reconnaître un rôle positif de leur action sur l'islam en Algérie, ce qui fait réagir
vivement son interlocutrice. Ils ont complètement oublié ma présence. Cette discussion est révélatrice des enjeux sous-jacents de l'objet de recherche queconstitue l'Association des Oulémas et son héritage dans l'Algérie contemporaine. Elle
synthétise à elle seule de nombreux débats similaires que j'ai pu entendre directement ou lire
dans la presse en Algérie entre 2012 et 2016, au cours des séjours de terrain que nécessitait ce
travail de thèse. En entamant mes recherches, je n'avais pas conscience de la chargepolémique d'un tel sujet en Algérie. J'avais conçu mon sujet de thèse comme la continuité de
mon sujet de master qui portait sur l'Association des Oulémas entre 1936 et 1939 mais je me 10trouvais aux prises avec les débats d'une société quant à son identité. Mon statut d'étrangère
me garantissait dès lors un e approche différente de celle des Algériens.SÕPssoyK;tKon Bzs èulm;s Bz é0né é00é° Bu yzntzn;Krz Bz lÕPlWrKz wr;n;Ksz ;ux
vKytoKrzs lzytor;lzs Bu Oront xsl;mKquz Bu ';lutL'Association des Oulémas Musulmans Algé
riens (AOMA) fut créée en 1931 à Alger,juste après les fêtes du Centenaire de la conquête française en Algérie. Elle regroupait des
savants religieux ( i U lim , pl. iulamUu) qui avaient éprouvé le besoin de s'unir pour porter lavoix des musulmans algériens en contexte colonial. Très vite, la direction de cette association
de loi 1901 fut dominée par les tenants d'un courant " réformiste mu M li A ) dont la figure de proue était le Constantinois iAbd al-NamId Ibn BndIs (1889-1940). L'iMlUA (réforme ouréformisme en français, deux termes qui n'ont pas la même portée) signifiait pour ces
oulémas un retour aux sources scripturaires et la condamnation des pratiques liées au culte des
saints, le " maraboutisme », que la majorité des musulmans considéraient comme une part de l'islam au Maghreb dans les années 1930. La prédication devait ainsi permettre la diffusion de l'islam réformé défendu par les Oulémas. En remontant jusqu'à 1931 dans notre étude, i l ne s'agit pas pour nous de refaire uneénième fois le récit mythique des origines et de la lutte supposée entre réformistes et soufis,
ou entre indépendantistes et assimilationnistes en Algérie coloniale, mais de tenter de
comprendre comment s'est construite l'Association des Ouléma s, ce que représente son évolution dans l'Algérie coloniale, comment elle interagit en situation coloniale. Son rapportaux partis politiques et à l'Administration coloniale seront étudiés. C'est l'enseignement qui
est au coeur de notre analyse, parce qu'il est le point névralgique de l'activité des Oulémas algériens. La promotion de la langue arabe et de l'islam est la principale mission que se donnèrent ces hommes, rejoints par quelques femmes qui enseignent dans les écoles libres del'Association. L'AOMA développe un réseau d'écoles privées (madrasa-s) dans les mosquées
ou dans les locaux mis à leur disposition par des mécènes ou financés par les dons des fidèles,
qui contribuent à alphabétiser en arabe un certain nombre d'enfants musulmans algériens, sans se limiter à l'apprentissage par coeur de versets coraniques en usage au kuttUb, l'école 11 coranique. Le développement de l'Association après la mort d'Ibn B o d c s en avril 1940 et laSeconde Guerre mondia
le est marqué, sous la Présidence du cheikh al Ibr o h c m c (1889-1965),par la structuration renforcée de ce système d'enseignement, au point de constituer un
véritable petit ministère de l'enseignement islamique en Algérie. Par la diffusion d'une conception de l'identité algérienne comme arabe et musulmane,l'Association joue un rôle majeur dans la construction nationale dès l'indépendance de
l'Algérie. Tout le travail de l'AOMA en faveur de la séparation de l'islam et de l'État colonial
est politique : les Oulémas argumentent, négocient, se conforment aux lois coloniales pour faire entendre leur voix avec celle des réformistes politiques comme FarÉat Abbos (Ferhat Abbas ; 1 8991985).
En 1952, le Président de l'Association, le cheikh al-Ibrohcmi, quitte l'Algérie pour Le Caire , alors capitale du nationalisme arabe. Il y représente l'AOMA auprès des leaders arabes et musulmans, renforce les liens avec les mouvements nationalistes et islamiques et favorise ainsi la venue d'étudiants de l'Institut Ibn B o d c s, créé en 1947 à Constantine, dans les établissements supérieurs du MoyenOrient
Un aspect important de notre démarche sera de resituer l'Algérie dans le monde arabe et le monde musulman, au moment où l'Association des Oulémas joue un rôle majeur dans lareprésentation de l'Algérie sur la scène panarabe et panislamique. L'exil au Caire du cheikh
al Ibr o h c m c est le prolongement d'années de contact et d'échanges avec l'Égypte d'abord et de façon plus large avec le monde musulman. Sans ce cadre élargi, il n'est pas possible de comprendre comment l'Association construit l'identité arabe et musulmane de l'Algérie. Partisans de principe du légalisme, les Oulémas s'adaptent aux bouleversementspolitiques en Algérie après le déclenchement par le Front de Libération Nationale (FLN) de
l'insurrection armé e au 1 er novembre 1954. Ils poursuivent dans la guerre d'indépendance leurdéfense d'un islam fédérateur pour la cause nationale, autour de valeurs morales et éthiques.
Leur culture religieuse réprouve la violence mais ils s'investissent à titre individuel dans des
actions de soutien à la lutte armée en transmettant des courriers, en délivrant de fausses
attestations de résidence, parfois même en montant au maquis. Les Oulémas n'apportent
toutefois pas de soutien ouvert au FLN pour préserver l'Association et ses écoles. La
déclaration de l'Assemblée Générale parue dans la presse en janvier 1956, qui officialisait leursoutien à la lutte armée, entraîne l'interdiction des activités de l'Association, l'arrestation
de nombreux membres et la ferm eture en 19561957 de la plupart des écoles de l'AOMA par
12les autorités coloniales. Sans être interdite, l'Association, privée de ses militants, de ses
revenus et de ses principaux centres d'activité disparaît de fa it pendant la guerre.À l'indépendanc
e, l'Association n'est pas autorisée à reprendre ses activités dans le cadre de l'État postcolonial, avec le système du parti unique. Un réseau informel d'anciens membres de l'Association engage des orientations différentes tout en entretenant la mémoire d 'un combat commun pour la langue arabe et l'islam dans l'Algérie indépendante. La plupart des anciens membres de l'AOMA poursuivent leur activité d'enseignants de langue arabe enl'exerçant désormais sous contrôle de l'État, leur État. Ceux qui avaient eu des responsabilités
au sein du FLN prennent part à la vie politique de l'Algérie indépendante et recréent des réseaux au sein de l'Assemblée constituante et dans les Ministè res. Parmi les Ministères où la place de l'AOMA est clairement identifiable se trouve leMinistère des Affaires religieuses confié à AÉmad Tawfcq al-Madanc (1899-1983), secrétaire
général de l'AOMA de 1951 à 1956. C'est ainsi que de nombreux anciens membres del'Association participent à la constitution d'un islam d'État, inspiré de leur vision devenue
dominante au cours de la lutte nationale. La fonctionnarisation des Oulémas signifie alors lasécularisation de l'Algérie. Certains anciens dirigeants de l'Association se démarquent très
rapidement du pouvoir socialiste instauré par Ben Bella et de leurs anciens confrères qui réclament une place centrale de l'islam, comme le cheikh Abd al-Larcf Sulronc (1902-1984) et le cheikh A mad Sa n l n (19072003) qui furent des piliers de l'islam contestataire dans les
années 1970. Le développement d'un courant islamiste en Algérie dans les années 1970 oblige desfigures éminentes de l'ancienne Association des Oulémas à prendre position sur une vision de
l'islam et sur la légitimité historique de l'AOMA. L'Association fait alors l'objet d'un travail
de mémoire de la part de ses anciens membres qui rééditent des journaux et publient leursmémoires, parfois sur fond de polémiques. Au cours des années 1980, le réseau informel de
ceux qui se sentent appartenir à l'AOMA est soudé par la défense de cette légitimité face aux
nouvelles voix de l'islam en Algérie, celles de prédicateurs d'un islam en rupture avec l'État.
Avec l'ouverture démocratique provoquée par les émeutes d'octobre 1988, une nouvelle
Association des Oulémas voit le jour, en 1991, avec une réactivation de l'Association
historique mais dans un con texte profondément différent. 13 L'histoire de l'Association de sa création à sa réactivation met en évidence des enjeuxliés à l'histoire de l'Algérie dans son ensemble. Le passage de l'État colonial à l'État
postcolonial ainsi que les choix politiques faits à l'indépendance, la place de l'islam en
Algérie et sa définition, le rôle de la langue arabe littérale choisie comme " langue nationale »
à l'indépendance (tandis que les élites au pouvoir avaient majoritairement reçu une formation
francophone), témoign ent des divers positionnements au sein de l'AOMA dès 1931 et de laferveur des débats sur l'identité algérienne. Ce travail veut ainsi montrer les continuités et les
ruptures dans l'histoire de l'Association afin de dépasser la vision de l'AOMA comme blocmonolithique et faire émerger des visages multiples, unis par l'idée d'une identité arabe et
musulmane de l'Algérie. ;l 2 ul;m In ;l 2 mu s lK t i n : quels oulmas pour quel Ç rformisme musulmanÈ en Algrie
contemporaine La thèse d'Ali Mérad, publiée en 1967, reste aujourd'hui la référence fondamentale sur l'Association des Oulémas historique 1 . Dans son avant propos, il insistait l'unité du " réformisme musulman en Algérie », identifié à l'Association des Oulémas : L'apparition du réformisme musulman en Algérie, au lendemain de la Première Guerre mondiale, a bouleversé dans ce pays les données religieuses traditionnelles, non sans avoir eu de profondes répercussions sur la vie morale et le comportement social d'une importante fraction de la communauté musulmane. [...] En outre, le réformisme musulman peut être caractérisé, sinon par une extrême simplicité, du moins par unefrappante unité. Il était fortement concentré autour d'un homme, ĪAbd al- amMd b.
B AdMs qui en était la tête pensante et le centre moteur. 2Le réformisme musulman en Algérie est le fait d'oulémas issus d'un savoir lettré
acquis dans les z!wiya-s algériennes puis en Tunisie et au Moyen-Orient, qui militent pour un islam réformé, épuré des pratiques lié es au culte des saints et aux coutumes, pour retrouver le modèle des pieux ancêtres ( al salaf al al ), le Prophète et ses Compagnons, ainsi que les premières générations de musulmans ( al t bi nLe Réformisme musulman en Algérie de 1925 à 1940, essai d'histoire religieuse et sociale, Paris
/ La Haye, Mouton et Cie, 1967, 472 p. 2 MÉRAD Ali, Le Réformisme musulman, pp. 9-10 (Avant-Propos). 14 L'évolution de l'historiographie sur ces questions depuis l'ouvrage de Mérad en 1967 invite à questionner cette " unité » du réformisme musulman et sa construction en oppositionà la tradition ("
les données religieuses traditionnelles »). Muhammad Qasim Zaman adémontré, à partir du cas pakistanais, que cette tradition restait le " cadre de référence
fondamental, la base de l'identité et de l'autorité » des oulémas 3 . C'est aussi tout l'enjeu de la thèse de Gilbert Delanoue en 1982, Hor;lKstzs zt polKtKquzs musulm;ns B;ns ldWyptz Bu 3x3¡ 2ébbsr
, qui révéle la forte dimension soufie (traditionnelle donc) du modernismeégyptien du XIX
ème
siècle 4Talal Asad en 1986
5 relève qu'il n'existe pas de tradition homogène en islam, mais bien des traditions hétérogènes, selon lequotesdbs_dbs33.pdfusesText_39[PDF] NOM DE L ASSOCIATION : Sigle : Association déclarée loi 1901 R.U.P. 1 Section ou délégation locale Adresse du siège social :
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