LINDOCHINE FRANÇAISE DANS LŒUVRE DE MARGUERITE
Culture coloniale Paris
Lambivalence du pouvoir colonial dans Un barrage contre le
L'une des questions qui revient le plus souvent lorsqu'il s'agit de poser un 1 Thi Hoa Pham « Marguerite Duras et la représentation du colonialisme ...
Lœuvre de Marguerite Duras ou Lexpression dun tragique moderne
29 oct. 2018 Sa générosité et son humanité m'ont encouragée tout au long de ce projet. Ma reconnaissance va également à Monsieur Samir Marzouki qui m'a ...
Marguerite Duras: territoires de lentre-deux dans le cycle indochinois
4 juil. 2016 suivante nous allons poser la question de l'exotisme et du colonialisme dans le cycle indochinois de Marguerite Duras.
MARGUERITE DURAS ET TAÏWAN : TRANSMISSION MÉDIATION
colonialiste de l'œuvre littéraire de M. Duras n'a finalement pas été a) Un barrage contre le Pacifique : installer la question coloniale dans le champ.
Lœuvre de Marguerite Duras ou Lexpression dun tragique moderne
13 nov. 2009 Sa générosité et son humanité m'ont encouragée tout au long de ce projet. Ma reconnaissance va également à Monsieur Samir Marzouki qui m'a ...
Écrire la mère dans le « Cycle indochinois » de Marguerite Duras
également la question de l'autofiction chez Duras et de son implication dans la propagande coloniale. Les trois romans se passent en Indochine
Mémoire des lieux: Reterritorialisation de lespace colonial chez
l'espace colonial chez Marguerite Duras. Philippe Barbé. Genèse de l'imaginaire durasiatique. NÉE ET ÉDUQUÉE EN ASIE dans une famille française Marguerite.
Marguerite Duras et Taïwan: transmission médiation
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02866241/file/These_HUANG_Shihhsien_2019.pdf
Lévolution du discours (anti-) colonialiste dans Un barrage contre le
l'œuvre de Marguerite Duras relativement peu de critiques ont soulevé la question du discours (anticolonialiste dans certains de ses textes qui se
ECOLE DOCTORALE
CULTURE ET SOCIETE
Thèse de Doctorat
en Littérature françaisePrésentée et soutenue publiquement par
Hamida Drissi
Le 09/12/2008 L"oeuvre deL"oeuvre deL"oeuvre deL"oeuvre de Marguerite DurasMarguerite DurasMarguerite DurasMarguerite Duras
ououououl"expression d"un tragique modernel"expression d"un tragique modernel"expression d"un tragique modernel"expression d"un tragique moderne
The work of Marguerite Duras The work of Marguerite Duras The work of Marguerite Duras The work of Marguerite Duras
orororor tttthe expression of a modern tragic he expression of a modern tragiche expression of a modern tragiche expression of a modern tragicSous la direction de
Madame Gisèle Séginger
Jury:Professeur Gisèle séginger
Professuer Bernard Alazet
Professeur Samir Marzouki
2 3Remerciements
Je tiens tout d"abord à remercier la Directrice de cette thèse, Madame Gisèle Ségingerpour l"intérêt qu"elle a accordé à ce travail et pour ses conseils avisés. Je lui suis très
reconnaissante pour sa constante disponibilité et son aide précieuse. Je voudrais témoigner toute ma gratitude à Madame Jeanne-Marie Clerc pour sa lectureattentive de la présente thèse et ses remarques judicieuses. Sa générosité et son humanité
m"ont encouragée tout au long de ce projet.Ma reconnaissance va également à Monsieur Samir Marzouki, qui m"a initiée à la
littérature française et qui m"a donné le goût et la passion de la recherche. Je le remercie
pour sa confiance et sa bienveillance. Mes remerciements vont aussi à ma famille pour son soutien et sa foi infaillible dans l"achèvement de mes travaux. Un grand merci à Madame Geneviève Kindo qui a éclairé mes nombreuses questions et ignorances dans le domaine informatique. Sa gentillesse et son appui m"ont été précieux. Je remercie également Géraldine Vogel, Stefania Tortora, Sameh Jouini, Sophie Carvalho et Nicolas Kempf qui m"ont entourée durant ces années et qui ont jalonné mon parcoursd"encouragements répétés. Leur soutien inconditionnel a contribué à raffermir ma
persévérance. 4Résumé
Le tragique semble être au coeur de la littérature contemporaine. En effet, la mort de la tragédie classique ne signifie pas la disparition du tragique. Au contraire, celui-ci survit et prend de nouvelles formes. C"est précisément cette " nouvelle forme » que nous analysons dans notre thèse intitulée " L"oeuvre de Marguerite Duras ou l"expression d"un tragique moderne ». L"oeuvre durassienne participe de ce que Jean-Marie Domenach nomme " le retour du tragique ». Notre étude porte sur la vision tragique de Duras. Elle examine aussi l"évolution du tragique durassien en le comparant souvent au tragique antique. Nous essayons, également, les rapports complexes qui existent, chez Duras, entre le tragique et le comique. Nous tentons, en outre, de voir comment Durasréussit à dépasser ce tragique moderne en développant une ethétique du détachement.
Mots-clés : Marguerite Duras, tragique, comique, rire, détachement. 5 6Abstract
The tragic seems to be at the heart of contemporary literature. Indeed, the death of the tragedy does not mean taht the tragic has disappeared. On the contrary, the latter has survived and has taken on new forms. It is pricesely this "new form" that we analyze in our thesis entitled "The work of Marguerite Duras or the expression of a modern tragic". Duras"work is part of what Jean-Marie Domenach names "the return of the tragic". Our thesis studies Duras"s vision of the tragic. It also examines the evolution of this tragic as we compare it with the tragic of the Antiquity. We also try to study the complex link between the tragic and the comic in Duras"s work. We attempt to inderstand how Duras succeeds in surpassing the modern tragic as she develops an aesthetic of detachment. Keywords: Marguerite Duras, tragic, comic, laughter, detachment. 7 8INTRODUCTION
Marguerite Duras est un des écrivains qui aura le mieux marqué son époque. En effet, en un demi-siècle de création protéiforme, elle aura non seulement imposé son nom dans la littérature du XX e siècle, mais elle aura aussi provoqué des réactions contradictoires et passionnées qui ne se sont pas éteintes avec elle. Elle est présente sur toutes les scènes: à la télévision, dès 1964, dans un entretien avec Paul Soban1 à propos
de la publication du Ravissement de Lol V. Stein, ensuite en 1984 dans l"émissionApostrophes
2 de Bernard Pivot à l"occasion de l"obtention du prix Goncourt avec
L"Amant, pour ne citer que ces apparitions sur le petit écran parmi tant d"autres ; à la radio, par exemple, dans Le Bon plaisir3 diffusé par France Culture ; dans les journaux
ainsi qu"en témoignent ses chroniques à France-Observateur ou encore ses articles dansLibération comme " sublime, forcément sublime », article violemment controversé, écrit
au sujet du fait divers connu sous le nom de l"" affaire Grégory » ;4 sur la scène politique
aux côtés de François Mitterrand avec lequel elle eut une série d"entretiens, parus dansL"Autre journal ;
5 sur la scène sociale en participant activement aux événements de mai
1968 et en soutenant la révolte des étudiants ; au cinéma, que ce soit en tant que
réalisatrice, actrice de ses propres films comme pour Le Camion,6 ou que ce soit en
participant à des films comme celui d"Hiroshima mon amour7 réalisé par Alain Resnais.
Marguerite Duras apparaît ainsi sous bien des visages : intellectuelle de gauche, polémique ou scandaleuse.1 Entretien retransmis dans Lire et Écrire n°8 : F. comme fiction : Marguerite Duras, émission de décembre
1993, de Pierre Dumayet. Réalisation de Robert Bobert, La Sept/Arte
2 Émission Apostrophes de Bernard Pivot, réalisée par Jean-Luc Léridon et Jean Cazenave, Antenne 2,
diffusée le 28 septembre 1984.3 Le Bon plaisir, une émission de France Culture (Radio-France), diffusée le 20 octobre 1984, réalisée par
Marianne Alphant avec Denis Roche, Jean Daniel et les comédiens Gérard Desarthe, Nicole Hiss et
Catherine Sellers.
4 Marguerite Duras, " Sublime, forcément sublime », dans Libération, 17 juillet 1985.
5 L"autre journal, 26 février-4 mars 1986.
6 Le Camion, film réalisé en 1977.
7 Hiroshima mon amour, scénario et dialogues de Marguerite Duras. Film réalisé par Alain Resnais en
1959.9 Et pourtant, combien semble insaisissable l"oeuvre de cet écrivain dont le nom est si connu. Les biographies se succèdent : Alain Vircondelet,
8 Frédérique Lebelley,9 Laure
Adler,
10 pour ne citer que les plus connus, ont chacun donné leur version de la vie de
Marguerite Duras, en soulignant les zones d"ombres qui demeurent après leur analyse. Quant aux productions de Marguerite Duras, elles suscitent encore et toujours l"intérêt : les critiques se réunissent autour de colloques, comme celui qui fut organisé à Lyon 11 ou12 sans que jamais une interprétation ne réussisse à
mettre fin aux interrogations que soulève l"écriture de Marguerite Duras. Par ailleurs, lenombre d"études universitaires consacrées à cet écrivain est important et ne cesse
d"augmenter. C"est cet aspect d"une écriture porteuse de mystères, auxquels plusieurs écrivains, philosophes, critiques et étudiants se sont confrontés, qui nous a séduit. 13 En réalité, c"est une expérience un peu similaire à celle que décrit Laure Adler, 14 qui nous a poussé à nous consacrer à l"oeuvre entière de Marguerite Duras : comme elle, c"est la lecture, presque fortuite, d"un roman, Un barrage contre le Pacifique, qui nous a engagé dans une longue traversée de son oeuvre. Ce texte de jeunesse, nous semblait-il, paraissait emblématique de multiples aspects de la pensée contemporaine, tant par les idées qu"il véhiculait que par la vision tragique du monde et de la condition humaine qu"il déployait. Il soulevait des questions qui nous préoccupaient, questions aussi primordialesqu"existentielles, dans la mesure où elles traitaient des sujets tels que le malheur de
l"homme moderne, la fuite du temps, le sens de la vie et de la mort. Mais comme ce roman n"a eu d"autres effets que d"attiser notre curiosité et d"amplifier l"intensité de nos questionnements, nous nous sommes intéressé à d"autres livres de cet écrivain. Notre but était de trouver, quelque part dans ses ouvrages des solutions aux difficultés de l"existence humaine aussi justement posées. Or, contrairement à nos attentes, et aprèsavoir épuisé tout ce que Marguerite Duras a publié, nous restions aussi démuni à la
8 Alain Vircondelet, Biographie de Marguerite Duras, Ed. Seghers, coll. " Ecrivains de toujours », Paris,
1972.9 Frédérique Lebelly, Duras ou le poids d"une plume, Ed. Grasset, Paris, 1993.
10 Laure Adler, Marguerite Duras, Ed. Gallimard, Paris, 1998.
11 Le colloque " Duras et l"intertexte » a lieu à Lyon le 6 et 7 décembre 2002 et a été publié en 2005 sous le
titre Les lectures de Marguerite Duras, textes rassemblés et présentés par Alexandra Saemmer et Stéphane
Patrice, Ed. Presses Universitaires de Lyon, 2005.la pensée contemporaine. Actes du colloque international, sous la direction d"Eva Ahlstedt et Catherine
13 L"adjectif ou le participe se rapportant à " nous » lorsqu"il désigne une seule personne se met au
singulier. Cf. Grévisse, § 495, 1.14 Laure Adler, Marguerite Duras, op. cit., p. 9.
10dernière lecture qu"à la première lecture des oeuvres écrites par l"auteur. Toutefois, bien
que privé d"une philosophie consolatrice ou d"une proposition de ligne de conduite à suivre pour lutter contre le tragique inhérent à la vie de l"homme, nous sortions tout de même raffermi de notre lecture et rempli d"une force nouvelle : tout se passait comme si nous étions subitement, sans raison apparente, à la fois conscient de la nature du tragique qui nous accablait, et plus enclin à l"accepter pour mieux le dépasser et vivre sereinement. C"est précisément la coexistence de ces deux sentiments contradictoires, que tout être humain connaît, qui a retenu notre attention. En d"autres termes, il nous est apparu que ce qui domine dans notre existence, comme dans l"oeuvre entière de Marguerite Duras, c"estl"absurdité de la vie et son inanité et non pas le sentiment de certitude et de bonheur pré-
posé dont nous n"aurions plus qu"à nous saisir. Précisons toutefois que le tragique durassien est différent du tragique de latragédie classique, définie par Aristote comme étant " l"imitation d"une action de
caractère élevé et complet d"une certaine étendue, dans un langage relevé [...], imitation
qui est faite par des personnages en action et non au moyen d"un récit, et qui, suscitant la pitié et la crainte, opère la purgation propre à pareilles émotions ».15 Cette identité entre le
"tragique" et "la tragédie" persiste jusqu"à la fin de la tragédie classique élaborée au
XVIIe siècle, qui, dans une écriture spécifique, reprend, notamment chez Corneille et
Racine, les thèmes des tragédies antiques. En effet, à partir du XIX e siècle, le sens duterme "tragique" évolue dans la mesure où il se sépare de la tragédie. Celle-ci, déjà
contestée au XVIII e siècle, est alors abandonnée au profit du drame romantique. Que devient alors le tragique ? Peut-il même y avoir un tragique au XX e siècle ? Et sous quelle forme ?La "mort de la tragédie",
16 pour reprendre le titre de Georges Steiner, ne signifie
pas pour autant la mort du tragique. Au contraire, nous pensons, à la suite de Jean-Marie Domenach, que l"époque contemporaine connaît "le retour du tragique".17 Celui-ci
déborde le cadre da la pièce théâtrale et investit d"autres genres comme le roman ou lapoésie, ou encore le cinéma. En outre, l"évolution du contexte social et historique
participe à la création de nouvelles formes de la conscience tragique chez l"homme. Cesdernières s"écartent peu à peu de la définition aristotélicienne du tragique et instaurent
d"autres critères tragiques plus adaptés à l"époque moderne. En effet, les dérives
15 Aristote, Poétique, texte établi et traduit par J. Hardy, Ed. Les Belles Lettres, Paris, 1961, p. 36-37.
16 Georges Steiner, La mort de la tragédie, Ed. du Seuil, Paris, 1956.
17 Jean-Marie Domenach, Le Retour du tragique, Ed. du Seuil, Paris, 1967.
11 hitlériennes, les atrocités des deux guerres mondiales laissent croire que le tragique n"est plus seulement causé par une fatalité extérieure, mais qu"il peut provenir de l"homme lui- même, que ce soit par sa condition propre, par ses passions auxquelles il ne peut que céder, ou par les situations qu"il a créées collectivement, comme la guerre. Est tragique alors, nous affirme Alain Beretta, " tout ce qui montre à l"homme qu"il ne peut pas contrôler sa vie ».18 Alain Couprie, à son tour, définit le tragique comme " l"apparition
d"une transcendance écrasante, quelque soit le nom qu"on lui donne ».19Nous constatons
ainsi que le tragique, qui a trouvé son expression la plus appropriée dans une forme
théâtrale dont les différents âges d"or sont l"Antiquité grecque, le théâtre élisabéthain et le
classicisme français, est une conception du monde qui a évolué et qui a été définie de
diverses manières. Alain Beretta souligne cette diversification en ces termes : " Rienqu"au théâtre, l"éventail s"élargit : certains dramaturges, spécialement sensibles au
langage, vont déplorer la difficulté, voire l"impossibilité de communiquer, tels Beckett et Ionesco dont La Cantatrice chauve est définie comme une "tragédie du langage" ; d"autres, plus philosophes, comme Sartre et Camus, vont mettre en scène l"absurdité de lavie humaine ; le Norvégien Ibsen remplacera la nécessité divine par l"hérédité,
l"Américain O"Neil par la libido freudienne ».20 Le XXe siècle connaît indéniablement le
retour du tragique, un tragique qui a évolué et qui s"est diversifié. C"est justement ce tragique moderne sans Dieu ainsi que son évolution qui nous intéressent par delà l"oublirelatif de la tragédie comme genre théâtral majeur à partir de l"invention du drame
romantique, même si on assiste à quelques retours du genre dans la seconde moitié du XIX e siècle et au début du XXe siècle. Cependant, cette évolution et cette diversification, loin de renier la perception initiale du tragique, permettent à l"inverse d"en confirmer, en les affinant, ses principales caractéristiques.Au départ de notre réflexion, une intuition qui demandait à être vérifiée : l"oeuvre
de Marguerite Duras participe de ce retour du tragique au XX e siècle. En effet, les écrits durassiens déploient, à notre sens, une conception tragique du monde et de la condition humaine. Duras elle-même a manifesté un vif intérêt pour le XVII e siècle en affirmantdans L"autre journal : " J"ai dû aller et venir souvent entre les siècles et les siècles pour
finalement découvrir que c"était le XVII e siècle français qui chaque fois me rendait le plusviolemment à la lecture. [...] je suis tombée sur ces dernières années qui ferment le XVII
e18 Alain Beretta, Le tragique, Ed. Ellipses, Paris, 2000, p. 5.
19 Alain Couprie, Lire la tragédie, Ed. Dunod, Paris, 1998, p. 8.
20 Alain Beretta, Le tragique, op. cit., p. 6.
12siècle français et j"en ai relu ce que j"en avais déjà lu et c"est en y revenant que j"ai
découvert là ma convenance profonde ».21 Ne dit-elle pas son admiration pour certains
auteurs tragiques tels que Pascal, dont les Pensées sont son livre de chevet, Madame deLa Fayette
22 dont La Princesse de Clèves évoquait, à ses yeux, le sublime de la passion
tragique ? N"exprime-t-elle pas sa préférence pour le théâtre de Racine, pour ses
personnages aux " grands corps [...] défaillants de désir »23 et ne mentionne-t-elle pas
" le vent du divin »24 qui souffle dans ses oeuvres ?
La production de Marguerite Duras semble, à maints égards, emblématique de nombreux aspects du tragique, dans la conception classique, mais surtout moderne du terme. En effet, l"hypothèse que nous formulons et que nous essayerons de démontrer est la suivante : les textes de Duras participent du retour du tragique, un tragique qui évolue petit à petit, abandonne les sphères classiques et qui, pour mieux s"exprimer " ne revient pas du côté où on l"attendait, où on [le] recherchait vainement depuis quelques temps - celui des héros et des dieux -, mais de l"extrême opposé, puisque c"est dans le comique qu" [il] prend sa nouvelle origine »25 comme l"écrit Jean-Marie Domenach. En vérité, les
récits durassiens développent un tragique moderne. Empreint d"un poignant désespoir, il cherche sa voie. C"est dans le comique qu"il finira par la trouver. Mais, l"évolution et la redéfinition du tragique, chez Marguerite Duras, entraînent aussi le changement du comique. Par ailleurs, le tragique et le comique se confrontent à l"absurde et subissent une profonde modification. Fort de notre découverte de la place essentielle du tragique, de son évolution au fil des textes et de ses rapports nouveaux et complexes avec le comique et l"absurde, nous pouvions nous consacrer à l"analyse de " l"oeuvre de Marguerite Duras ou l"expression d"un tragique moderne». Signalons toutefois que nous prenons l"expression " oeuvre » au sens large du terme. C"est ainsi que nous inclurons dans notre recherche toutes les productions del"écrivain, qu"elles soient de nature romanesque, théâtrale, poétique, radiophonique,
journalistique ou cinématographique. Notre étude du tragique ne peut se limiter au champdes pièces théâtrales. Il nous revient donc de nous faire " perceur de frontières », selon
l"expression de Julien Gracq, et d"aborder le tragique durassien en faisant fi des21 Marguerite Duras, " La lecture dans le train », dans L"autre journal, novembre 1985, p. 8.
22 Ibid., p. 8-9.
23 Ibid., p. 8-9.
24 Marguerite Duras, La Vie matérielle, Ed. P.O.L., Paris, 1987, p. 82.
25 Jean-Marie Domenach, Le Retour du tragique, op. cit., p. 260.
13 classifications génériques. Car, comme nous voudrions le démontrer dans notre analyse, Marguerite Duras elle-même abolit les limites entre les genres et tend souvent à une libre circulation entre les arts. En revanche, nous exclurons de notre corpus les adaptations que Duras a faites de Henry James, de William Gibson, d"August Strindberg, de Storey et de Tchékhov. En effet, pour relever avec pertinence la part proprement durassienne de cesquotesdbs_dbs22.pdfusesText_28[PDF] Pollution : quel impact économique ? - Le Point
[PDF] POLE FORMATION DES INDUSTRIES TECHNOLOGIQUES (CFAI)
[PDF] sommaire - CNSS
[PDF] C045 - Convenio sobre el trabajo subterráneo (mujeres), 1935 (núm
[PDF] GRENOBLE Cité Jean Macé MEYLAN Maupertuis - Tag
[PDF] Circulaire n°5984 du 12/12/2016 Nouvelles fonctionnalités dans l
[PDF] Formulaire pour l 'employeur
[PDF] demande en tant que travailleur a temps partiel avec maintien - CSC
[PDF] Grand Annecy
[PDF] Organiser la recherche d 'informations ? l 'ère du numérique - C2i
[PDF] Domaine D2 : Être responsable ? l 'ère du numérique
[PDF] Le C2i et son environnement de travail Sommaire Le C2i (le
[PDF] Domaine D5 - Fichier-PDFfr
[PDF] evaluation situation secondary cycle one -esl core program