[PDF] Historique des 66e & 266e Régiments dInfanterie et du 70e





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Larmée française en 1914 – 1918 Recherches historiques et

Recherches historiques et généalogiques concernant les soldats et leurs unités. 6. Service militaire : Du 1er octobre au 30 septembre dans un régiment de la 



Historique des 66e & 266e Régiments dInfanterie et du 70e

8 mars 2016 Le colonel JANIN promu commandant de la 35e brigade



Campagne 1914-1918. Historique du 164e Régiment dInfanterie

Transcrit par Jean-François CROHAS 2013. Source : BDIC. - 6 -. CAMPAGNE 1914-1918. HISTORIQUE. DU. 164 e. REGIMENT. D'INFANTERIE. LIBRAIRIE CHAPELOT.



HISTORIQUE DU 24 RÉGIMENT DINFANTERIE

Historique du 24ème RI (Anonyme Charles-Lavauzelle



HISTORIQUE 70e Régiment dInfanterie

22 sept. 2016 Le colonel Laroque commandant le régiment est blessé. Page 3. Historique du 70ème RI (Anonyme Imp. Oberthur



Historique du 5ème Régiment dInfanterie

Historique du 5e RI (anonyme Imprimerie Charles-Lauvauzelle



HISTORIQUE DU 58ème RÉGIMENT DINFANTERIE

Dans le courant du mois de Juillet 1914 le 58e R.I achevait



HISTORIQUE du 93° RÉGIMENT dINFANTERIE Guerre 1914-1918

association 14-18.org web.genealogie.free.fr



HISTORIQUE DU 279ème Régiment dInfanterie

Disparus : 1 officier 11 sous-officiers et soldats. PÉRIODE DU 15 MARS AU 5 AVRIL 1916. VERDUN. Le régiment débarque à Valmy



33e RÉGIMENT DINFANTERIE

Historique du 33e R.I. (anonyme Imprimerie J. Dumoulin

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Imprimerie MAME et Fils - Tours

numérisation : P. Chagnoux - 2013

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PRÉFACE

On ne trouvera dans ce court historique aucune considération d'ordre technique, aucun récit développé des hauts faits du 66 e ou de ses frères de guerre, les 266e et 70e territorial. Il eût fallu

toute la science d'un écrivain militaire et tout le génie d'un poète pour aborder de tels sujets, et

pour écrire, - sans être indigne d'une pareille entreprise, - l'épopée immortelle des soldats

tourangeaux, qui est, en somme, un raccourci de celle des combattants de

1914 - 1918.

Aussi bien, cette épopée, le lecteur l'a écrite avec son sang, et l'éloquence des souvenirs de chacun

suppléera aux lacunes d'un récit qui ne saurait être autre chose qu'un schéma chronologique. Car

cette modeste brochure est destinée à ceux qui, groupés et unis pendant plus de quatre ans sous les

drapeaux des Régiments de Touraine, ont souffert les pires souffrances, bravé sans faiblir les plus

effroyables dangers et consenti, dans une continuité de misères inégalée, les suprêmes sacrifices,

pour la défense de la plus sainte des causes.

L'historique, dans sa brièveté et dans sa sécheresse voulues, servira simplement de cadre aux

impressions des survivants de la Grande Guerre. Ils y trouveront, dans un récit émouvant par sa

simplicité même, les marques de l'héroïsme tenace qu'eux-mêmes et leurs camarades morts pour la

France ont prodigué sur cette zone sacrée du " Front ».

Ils pourront ainsi revivre le terrible baptême de Fère-Champenoise, l'âpre lutte des plaines glacées

de Flandre ou des plateaux de l'Artois, les combats acharnés dans les solitudes crayeuses de Champagne ou dans les boues de Picardie, les ouragans de fer et de feu des coteaux de Verdun, la

bataille libératrice de la Marne, la marche triomphale en Lorraine délivrée, enfin la garde

victorieuse aux bords du Rhin.

En parcourant ces quelques pages, qu'ils auront aussi la juste fierté de faire lire à leurs enfants, ils

verront repasser devant leurs yeux, avec les paysages tragiques de la Guerre, les silhouettes

familières de leurs camarades, et ils puiseront dans leurs souvenirs ainsi ravivés le légitime orgueil

d'avoir accompli le plus sacré des devoirs avec la plus noble abnégation et la vertu patriotique la

plus pure. Ils en retireront plus d'attachement pour leur pays natal, si digne de leur tendre piété

filiale par sa grâce mesurée et la douceur de son ciel, plus d'amour aussi pour leur grande Patrie,

dont le triomphe, acquis au prix de tant de sacrifices, leur rendra plus sensible la grandeur inépuisable de ses ressources morales. Enfin, en revivant par le souvenir les journées sublimes et tragiques de la Grande Guerre, ils

sentiront se resserrer les liens sacrés nés dans les tranchées sous l'uniforme du Poilu, qui doivent à

jamais subsister entre les frères d'armes des Régiments de Touraine.

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HISTORIQUE

DU 66e RÉGIMENT D'INFANTERIE

LORRAINE : Nomeny. - Champenoux

août 1914). Parti de Tours avec un enthousiasme délirant le

5 août 1914, le 66e, sous les ordres du colonel

JANIN, débarque dans la région de Nancy. Le 11, sous un soleil de plomb, il traverse la vieille

capitale lorraine, qu'il allait protéger, et, le

15, enlève Nomeny. Le 20, sur le point d'embarquer, il

est rappelé brusquement pour enrayer une violente poussée allemande sur Nancy. Il refoule l'ennemi des bois de Champenoux, gagne Erbéviller le

26, où il se maintient. Le colonel JANIN,

promu commandant de la 35 e brigade, est remplacé au commandement du Régiment par le chef de bataillon de VILLANTROYS, commandant le 3e bataillon.

LA MARNE : Fère-Champenoise

septembre 1914).

Pendant que se déroulent ces combats dans l'Est, la situation devient grave à la gauche du front

français : la Belgique envahie, les avant-gardes teutonnes aux portes de Paris. Transporté en

Champagne, où il arrive le

6 septembre, le 66e parvient le lendemain près de Fère-Champenoise,

au village de Connentray. Le

8, à l'aube, en réserve, il occupe les bois au nord-est de ce village

quand, après un violent feu d'artillerie, l'ennemi attaque, culbutant les régiments de première ligne

fatigués et tombant à l'improviste sur le 66 e. Celui-ci subit en quelques minutes d'énormes pertes : le chef de bataillon MERCIER, commandant le 2e bataillon, est blessé grièvement ; les capitaines KLING, commandant le 1er bataillon ; de MEYNARD, ROBIN ; le lieutenant mitrailleur SCHOELL sont tués. Le commandant de VILLANTROYS, commandant le Régiment, reçoit une balle dans la cuisse.

Le Régiment résiste néanmoins au flot ennemi, jusqu'à ce que, canonné et fusillé sur les quatre

faces et presque complètement cerné, il soit obligé de se replier.

Cette retraite s'exécute en combattant pied à pied et en faisant payer cher à l'ennemi son avance. Les

groupes énergiquement commandés du sergent-major

GUERRE et de l'adjudant FERDOR,

voulant tenir quand même, subissent un véritable siège.

Vers 11 heures, le Régiment se reformait près d'Euvy, en soutien de batteries, puis recevait l'ordre

de se replier sur Gourgançon.

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numérisation : P. Chagnoux - 2013 Le Régiment avait perdu 25 officiers et 1200 hommes. Le

9, le Régiment subissait un intense bombardement de 9 heures à 18 heures, et le10, ayant oublié

la dure épreuve, partait à la poursuite de l'ennemi avec un entrain superbe, traversait Châlons que

les Allemands avaient abandonné le

12, refoulait ceux-ci jusqu'au massif de Moronvilliers et livrait

les combats des bois de Baconnes et de la ferme Moscou. Le

15 septembre, le drapeau recevait sa

première blessure dans les bois de Baconnes, aux côtés du colonel

JANIN, commandant la

brigade, et du commandant de VILLANTROYS, commandant le Régiment, à 400 mètres des tranchées allemandes. Le commandant de VILLANTROYS, commandant le Régiment, était de nouveau blessé à la ferme de Marquise, le

9 septembre, enseveli sous les décombres de son poste

de commandement, à la suite d'un intense bombardement.

LA BELGIQUE : L'Yser. - Pilkem

octobre 1914 - avril 1915). Après six semaines de séjour en Champagne, le 66 e s'embarque le 21 octobre pour la Belgique, où

une rude tâche l'attend. L'offensive allemande sur Calais était commencée ; l'ennemi disposait, à cet

effet, de forces considérables en hommes et en artillerie, alors que les moyens franco-britanniques

étaient bien inférieurs : au nombre on supplée par la valeur. On fait alors appel au 9 e corps, appel si pressant que le 66 e, débarqué le 23 octobre à Cassel, était engagé dès le 24. Les 25, 26 et 27 octobre , il attaque Poëlcapelle et, sous des feux violents de mitrailleuses et d'artillerie, malgré

l'importance des pertes et les difficultés de ravitaillement en vivres et en munitions, il parvient à

progresser de quelques kilomètres. Les Allemands attaquent à leur tour, mettant en oeuvre des engins jusqu'alors inconnus (grenades à fusil, bombes) qui démolissent les tranchées. Le 5 novembre et les jours suivants, ils lancent attaques sur attaques, mais en vain ; ils ne peuvent

ébranler le 66

e. Le débris d'un bataillon allemand qui s'est infiltré entre le 66e et le 125e est fait prisonnier, le

13, après une résistance de trois jours. Ce n'est que dans la nuit du 14 au 15 que le

Régiment est relevé, après vingt-deux jours de tranchées, vingt-deux jours de lutte ininterrompue

dans la boue. Le général HÉLY d'OISSEL, commandant la 7e division de cavalerie, à laquelle est rattaché le 66 e, cite le 66e à l'ordre de la division dans les termes qui doivent être transcrits : " Au moment où les 125 e et 66e Régiments d'Infanterie vont quitter les tranchées de Poëlcapelle pour prendre un repos bien gagné, le Général Commandant la 7 e Division de Cavalerie, qui a eu le grand honneur de les avoir sous ses ordres, tient à exprimer à leurs chefs, le Colonel DESCHAMPS et le Commandant de VILLANTROYS, son admiration et celle de toute sa

Division pour la vaillance et l'abnégation héroïque dont ces deux Régiments ont fait preuve.

" Constamment victorieux d'un ennemi constamment renouvelé, ils ont repoussé toutes les

attaques et infligé à l'ennemi d'énormes pertes, malgré la fatigue épuisante des trois semaines de

séjour dans la tranchée, marqué de combats incessants de jour et de nuit. " Le 125 e et le 66e laissent à la 7e Division de Cavalerie un magnifique exemple qui ne sera jamais oublié.

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numérisation : P. Chagnoux - 2013 " Au poste de commandement, sur la route,d'Ypres à Langemarck.

16 novembre 1914.

" Le Général Commandant la 7 e Division de Cavalerie, " Signé :

HÉLY d'OISSEL. »

Le Régiment reçoit sa première citation à l'ordre du Corps d'armée. Un colonel de cavalerie écrivait

à son fils, officier lui aussi :

" Si tu rencontres un soldat du 66 e, salue-le bien bas, car tous les soldats de ce régiment sont des braves.»

ORDRE DU 9

e CORPS D'ARMÉE N° 57

Le Général Commandant le 9

e Corps d'Armée cite à l'Ordre de l'Armée :

LES 66

e ET 125e RÉGIMENTS D'INFANTERIE

pour leur belle conduite au feu dans la région de Poëlcapelle, où après avoir gagné plusieurs

kilomètres de terrain sur l'ennemi, ils ont ensuite résisté avec succès à de violentes contre-

attaques et toujours maintenu les positions conquises, en infligeant à l'ennemi des pertes considérables et lui faisant des prisonniers.

P. C., Ypres, le

16 novembre 1914.

Signé : Général

DUBOIS.

L'élan allemand était brisé. Le 66

e, sans prendre le temps de souffler, s'installe au sud de

Paschendaële, puis entre Zonnebeck et Zillebeck. Il passe là des journées peu agréables, sous un

bombardement continuel, dans l'eau et la boue glaciales. Le

22 décembre, il repousse une forte

attaque qui avait pour mission de reprendre des tranchées enlevées quelques jours avant et reçoit

pour sa belle résistance une lettre de félicitations du général commandant la Brigade.

ORDRE DE LA BRIGADE

Le Colonel Commandant la 35

e Brigade d'Infanterie adresse ses félicitations les plus vives et les plus chaleureuses au Lieutenant-Colonel , aux Officiers, Sous-Officiers et Soldats du 66
e RÉGIMENT D'INFANTERIE

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numérisation : P. Chagnoux - 2013 pour leur belle conduite pendant le combat du

22 décembre.

Grâce à leur énergie, à leur ténacité et à leur bravoure, ils ont pu arrêter une forte colonne

ennemie, dont la première ligne était composée d'un bataillon, et lui infliger les pertes les plus

sérieuses. Les actes de cette nature font le plus grand honneur au corps qui les a accomplis. Quand un régiment tient sous un feu terrible d'artillerie et ne bronche pas sous une fusillade nourrie de l'ennemi, on est en droit de dire qu'on peut le compter parmi les meilleurs des régiments. Le 66 e est de ceux-là.

Le Colonel Commandant la 35

e Brigade adresse un souvenir ému à ceux tombés dans la journée du

22 décembre.

Vlamertinge, le

24 décembre 1914.

Signé :

CHAULET.

Le

19 février 1915, à la suite d'une attaque par surprise, les Allemands s'emparent de plusieurs

éléments de tranchées sur le front du 32

e. En réserve, le 66e est appelé à la hâte et chargé de contre- attaquer. L'ennemi, de sa ligne de soutien, cloue au sol, par ses feux de mitrailleuses, les vagues d'assaut qui, terrées, attendent pendant près de vingt-quatre heures le moment favorable pour

enlever les tranchées perdues. C'est cet épisode que les journaux appelèrent la " brillante affaire

d'Hérenthage ». Le Régiment était alors sous les ordres du commandant

RABUSSEAU, le

lieutenant-colonel de VILLANTROYS, harassé, ayant été évacué sur l'ambulance de Vlamertinge quelques jours auparavant. Le

9 mars, le lieutenant-colonel QUINTARD prend le commandement

du 66 e.

Relevé

fin mars, le 66e se dirige par étapes en Artois. Quelques jours après son arrivée, le 25 avril,

des camions-autos le prennent et le ramènent à nouveau en Belgique. Les Allemands, en dépit des

conventions internationales, avaient attaqué en émettant des nappes de gaz asphyxiants. Sous le

choc, les troupes françaises et anglaises avaient reculé, sans moyen de défense contre cet engin

nouveau ; l'ennemi était près d'Ypres. Dès son arrivée, la 18 e division contre-attaque vigoureusement. Du 27 au 30 avril, le 66e progresse devant Pilkem en livrant des combats

acharnés, auxquels s'ajoute l'horreur de la mort par les gaz. Il arrête l'offensive de l'ennemi, que nos

attaques, de l'aveu d'un de leurs officiers, ont " rempli d'admiration et de terreur ». Le général

commandant le détachement d'armée de Belgique envoie au 66 e une lettre de félicitations. Le lieutenant-colonel QUINTARD, blessé le 27 avril, fut remplacé par le commandant

RABUSSEAU, puis par le lieutenant-colonel GIZARD.

ARTOIS : Cote 140. - Agny. - Loos

mai 1915 - février 1916).

Sa mission terminée, le 66

e est ramené en Artois pour participer à l'offensive d'Arras. Dès le premier jour (

9 mai 1915), il se porte près de Mont-Saint-Éloi. Le 11 , il essaye d'enlever la Cote

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119, mais les barrages et les mitrailleuses ennemis brisent son élan dès le débouché des vagues.

C'est ce jour-là que le drapeau fut mutilé une seconde fois par un obus qui, brisant la hampe et

déchiquetant la soie, blessa grièvement l'officier porte-drapeau. Si le 66 e ne put progresser, il sut conserver les positions conquises que le " Boche » ne cessait pas de bombarder. Le

16 juin, il

attaque avec le 32 e pour enlever la Cote 140, formidablement flanquée par le bois de la Folie que

l'ennemi avait rendu imprenable. Malgré les feux de flanc de mitrailleuses, il réussit à s'accrocher

aux pentes de la colline, à conserver, en dépit de furieuses contre-attaques, la position conquise et à

l'organiser sous le feu de l'artillerie ennemie. Mai et juin 1915 ont été pour le 66e deux mois de

grandes fatigues, deux mois de pertes journalières assez élevées du fait d'un harcèlement continu.

ORDRE GÉNÉRAL N° 8

Le Général Commandant le Détachement d'Armée de Belgique adresse ses félicitations aux

troupes de toutes armes qui, du 22 avril au 4 mai, ont rivalisé d'énergie et d'entrain pour briser

l'offensive de l'ennemi au nord d'Ypres, et qui ont réussi, malgré sa résistance acharnée, à lui

enlever plusieurs points d'appui solidement organisés et à faire de nombreux prisonniers. Il félicite plus spécialement

LES 66

e ET 32e RÉGIMENTS D'INFANTERIE

dont les attaques vigoureuses et remarquablement dirigées par les Généraux . . .

de

CUGNAC

, . . . ont assuré les succès les plus importants.

Au Q. G., le

19 mai 1915.

Signé :

PUTZ. Deux mois de repos. Reformé sous les ordres du lieutenant-colonel

QUINTARD, revenu en août

1915
, le 66e prend les lignes au sud d'Arras, en avant du village d'Agny. Le 25 septembre, les

vagues d'attaque s'élancent pour enlever l'ouvrage du Chat-Maigre, alignées comme à l'exercice.

Elles parviennent aux réseaux ennemis sous une fusillade terrible, inconnue jusqu'ici, et essayent de

franchir les fils de fer incomplètement détruits par notre artillerie. Beaucoup sont tués, et ceux qui

parviennent aux parapets allemands ne peuvent sauter dans la tranchée. L'ennemi, qui attendait

l'attaque, avait engagé toutes ses réserves. Avec leur héroïsme habituel, les poilus du 66

e avaient

rempli la tâche obscure qui leur était assignée : leur attaque avait permis aux troupes opérant plus au

nord d'enlever Loos et de progresser vers Souchez. " Une fois de plus, écrivait le général de

division, le 66 e s'est montré digne de son passé. »

A peine relevé, le 9

e corps remonte vers le Nord pour tenir le secteur de Loos, en liaison avec les Anglais, que nous avions perdus de vue depuis la Belgique. Un simple fait montre l'estime que nos alliés Britanniques ont pour le " fameux 9 e corps », comme disait un de leurs journaux. Lorsque la 35
e brigade fut arrivée dans son nouveau secteur, un officier entre dans une popote d'officiers anglais et se présente : " Capitaine J., 9e corps. » Aussitôt tous, comme mus par un même ressort, se lèvent et spontanément le comblent de politesses, disant : " Ah le 9 e corps, nous le connaissons

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numérisation : P. Chagnoux - 2013 bien ! » Le 66 e prend les tranchées le 8, en avant du village de Loos, le jour même d'une puissante

attaque allemande qui échoua. L'ennemi, dépité, nous inflige de violents bombardements, surtout le

premier mois, ne se résignant pas à abandonner ce saillant de Loos que nous tenions. Pendant trois

mois coupés de fréquentes relèves, le Régiment eut surtout à lutter contre les fatigues d'un hiver

pluvieux dans un secteur non organisé.

VERDUN : Cote 304

fin avril - mai 1916). Le 66

e jouit de quelques semaines de repos dans la région d'Étaples, où lui arrive l'ordre de partir

pour Verdun. Depuis deux mois les Allemands s'acharnent sur la vieille forteresse. Le

14 avril

1916
, le Régiment, sous les ordres du lieutenant-colonel PAILLÉ, le colonel QUINTARD étant

passé au commandement de la Brigade, débarque à Sainte-Menehould. Il monte en ligne le jour de

Pâques (

23 avril) sur la Cote 304 (bois Camard). Les tranchées sont à peine creusées, et il n'existe

pas un seul boyau vers l'arrière. C'est dire les difficultés qu'éprouvent les corvées de ravitaillement

qui se font sous un bombardement continu qui écrase tout. A partir du

3 mai, la canonnade, suivant

les propres termes du communiqué, devient d'une violence inouïe, augmentant encore d'intensité

le

4 et le 5

. Pas un pouce de terrain qui ne soit bouleversé ; tout est détruit ou enterré : hommes, fusils,

mitrailleuses, par les obus de gros calibre que crachent cinq cents pièces sur le front tenu par le 66

On rapporte les paroles d'un caporal mitrailleur, dont l'abri est fortement secoué par plusieurs

marmites n'ayant pas éclaté, qui s'écrie en plaisantant : " Est-ce que les Boches auraient l'intention

de faire ici un dépôt de munitions ? » Le

5 mai, vers 16 heures, l'attaque allemande se déclenche ;

mais partout les poilus se dressent prêts à la lutte ; les mitrailleurs mettent en batterie les quelques

pièces qui restent, fauchant les vagues ennemies qui gravissent les pentes du bois Camard.

Quelques fractions pourtant arrivent à leurs tranchées de première ligne, d'où elles sont rejetées à la

baïonnette. Le capitaine de MAISTRE, la canne à la main, à la tête de quelques hommes, met en fuite un groupe allemand qui s'était glissé entre nos lignes.

Le 5 au soir, les positions du 66e

demeuraient intactes. Le bombardement recommence aussi violent le lendemain. Le Régiment est relevé dans la nuit du 6 au 7, très éprouvé, mais fier d'avoir interdit aux Boches de passer là ou

était le 66

e, fier d'avoir conservé un des piliers de la défense de Verdun, faisant à l'ennemi des

prisonniers de quatre régiments différents. Les éléments de trois compagnies, non relevés,

attendirent deux jours, ne voulant pas abandonner ce qu'ils avaient si chèrement payé. Ramené à

l'arrière, le 66

e était vivement félicité par les généraux commandant le Corps d'armée et la Division,

et la Croix de guerre de son drapeau recevait une nouvelle étoile d'or. (Le récit du combat du 5 mai fut publié au Bulletin des Armées.)

ORDRE DU CORPS D'ARMÉE N° 211

Le Général Commandant le 9

e Corps d'Armée cite à l'Ordre du Corps d'Armée : LE 66 e RÉGIMENT D'INFANTERIE

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Soumis, pendant la période

du 3 au 8 mai 1916 (bataille de Verdun), à une concentration de feux

d'une violence inouïe, qui avait bouleversé ses positions et enterré ou détruit les deux tiers de ses

fusils et de ses mitrailleuses, et attaqué à plusieurs reprises par des forces considérables, a pu,

grâce à l'indomptable énergie de son chef, le Lieutenant-Colonel

PAILLÉ, répondre à

l'acharnement de l'ennemi par une ténacité sans égale, lui barrant la route, le refoulant, à

plusieurs reprises, par des charges héroïques à la baïonnette et lui faisant des prisonniers

appartenant à quatre régiments différents.

Au Q. G., le

24 juillet 1916.

Signé : Général

PETIT.

CHAMPAGNE : Souain

juin - août 1916). Le 66 e quitte la région de Verdun, pour la Champagne, où il occupe le secteur de Souain (Marne), le

3 juin, secteur de repos où seules quelques luttes à la grenade rompent la monotonie

des longues heures de veillée.

LA SOMME : Morval. - Bouchavesnes

octobre 1916 - 18 janvier 1917). Après quelques semaines passées au camp de Mailly, le 66 e, appelé dans la Somme, y débarque le

22 septembre. Engagé à l'est de Morval (Somme), le 9 octobre 1916, il fait une première attaque

le

12. Les vagues, fauchées par le feu des mitrailleuses, sont obligées de se terrer à deux cents

mètres de leur base de départ, les quelques hommes qui parviennent aux tranchées boches sont tués

à coups de grenades. Le

18 octobre, nouvelle attaque. Le capitaine de MAISTRE, ganté, la canne à

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