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Analyse pragmatique des rapports de places dans quatre pièces de théâtre d'Eric-Emmanuel Schmitt: La nuit de Valognes Le libertin



  • Pourquoi le titre La Nuit de Valognes ?

    La Nuit de Valognes propose ma vision de Don Juan. Don Juan est un être en perpétuel mouvement qui voudrait être arrêté. S'il se préoccupait de son plaisir, il pourrait éprouver de la jouissance ; il pourrait ralentir le temps et l'élargir aux dimensions de l'extase voluptueuse.
  • Comment se termine la nuit de Valognes ?

    Le chevalier retrouve Don Juan pour se battre en duel : ce n'est pas un acte de vengeance comme on pourrait le croire mais un suicide déguisé. Il se jette sur l'épée de Don Juan et mourra dans ses bras après que les deux hommes se sont déclaré leur amour.
  • Avec L'Homme qui voyait à travers les visages, Éric-Emmanuel Schmitt poursuit son exploration des mystères spirituels dans un roman troublant, entre suspense et philosophie.
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Variations Enigmatiques

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Eric-Emmanuel Schmitt

Né en 1960, normalien, agrégé de philosop hie, docteur, Eric- Emmanuel Schmitt est devenu un des auteurs les plus lus et les plus représentés en France, Belgique, Suisse, comme à l'étranger. On trouve ses livres traduits dans 35 langues et plus de 40 pays jouent régulièrement ses pièces. Eric-Emmanuel Schmitt s'est d'abord fait connaître au théâtre avec La Nuit de Valognes (1991), Le Visiteur (1993), un triomphe qui lui valut trois Molière en (1994), Golden Joe (1995), Variations Enigmatiques (1996), Le Libertin (1997) , Mi larepa (1997), Frédérick ou le Boulev ard du Crime (1998), Hôtel des deux mondes (1999), Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (1999), Petits crimes conjugaux

(2003), L'Evangile selon Pilate (2004), etc. Ses pièces ont été récompensées par plusieurs

Molière et le Prix de l'Académie Française en 2000. Une brillante carrière de romancier, initiée par La Secte des Egoïstes absorbe toute son énergie depuis L'Evangile selon Pilate (2000) livre lumineux dont La Part de L'autre (2001) se veut le côté sombre. Depuis, on lui doit Lorsque j'étais une oeuvre d'art (2002), une variation fantaisiste et contemporaine sur le mythe de Faust. Les récits de son Cycl e de l'Invisible ont rencontré un immense succès aussi bien en francophonie qu'à l'étranger, aussi bien sur scène qu'en librairie. Milarepa sur le boudhisme, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran sur le soufisme qui lui valut en 2004 le Grand Prix du Public à Leipzig, le Deutscher Bücherpreis, Oscar et la dame rose sur le christianisme et L'enfant de Noé (2004) sur le judaïsme sont dévorés par des millions de lecteurs de toutes les générations. En octobre 2005, sa nouvelle fiction Ma vie avec Mozart sort simultanément dans plusieurs

pays de la Corée à la Norvège, en passant par la Grèce, l'Italie, la Suisse, la France, la

Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Autriche et la Suède.

Il vit à Bruxelles.

En 2006 il réalise son premier long métrage Odette Toulemonde (Sortie le 7 Février 2007 sur les écrans) qui donne naissance à Odette Toulemonde et autres histoire, recueil de 8 nouvelles.(Parution le 1 er

Novembre 2006).

Catherine Marchasson

Née en 1954. Mère de trois enfants. Vit à Issy-les-Moulineaux dans les Hauts de Seine (92). Professeur agrégée de lettres classiques, elle enseigne en lycée depuis 1983, principalement dans les classes de première et terminale. Conseillère pédagogique pendant 15 ans. A enseigné au lycée Edouard-Herriot, à Lyon, pendant 17 ans. En poste au lycée La Bruyère de Versailles depuis deux ans. A collaboré pendant trois ans à une revue l'Instant du monde, en tant que membre du comité de rédaction et rédactrice d'articles critiques sur les auteurs contemporains. Passionnée de lectures, de la Grèce, de cuisine et de jardinage.

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TABLE DES MATIERES

I - Une intrigue minutieusement composée

1. Faux départs et coups de théâtre

a) Ouverture b) Trois faux départs c) Trois révélations

2. De l'art du suspense dans une pièce sans action

a) La quête de la vérité b) Qu'est-ce qu'aimer ? c) Vérité et paradoxe d) Effets d'annonce, indices

3. Une dramaturgie des mots et des émotions

a) Affrontements, accalmies b) Accords et désaccords c) Une palette de registres

4. Langages dramatiques

a) Stichomythie en prose b) Récits c) Silences d) Les corps e) Lettres

II - Temps et lieux

1. Décor

a) Un lieu unique b) Ouvertures c) Le portail a) Réalisme b) Vivre loin des hommes c) Une solitude relative d) La beauté du monde

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3. Nobrovsnik

a) L'autre Norvège b) La magie du nom c) La tentation du départ

4. Le temps humain

a) Unité de temps b) Durées c) Journées d) Un temps si court

5. Saisons

III - Hélène, l'écrivain et le journaliste

1. L'entretien

a) Qui questionne ? Qui répond ? b) Fausses questions, vraies questions c) Les réponses : clichés, mensonges, vérités

2. Znorko

a) La posture du misanthrope b) Autosatisfaction c) Portraits contradictoires d) L'homme sensible et pudique e) L'écrivain

3. Eric Larsen

a) Transparence et compassion b)Larsen contre Znorko c) L'instabilité de l'être

4. Hélène Metternach existe-t-elle ?

a) Noms b) " Qui aime-t-on quand on aime ? » c) Une femme de chair et de souffrance IV - Eros, Thanatos, Logos : l'amour, la mort, les mots

1. Qu'est-ce que l'amour ?

a) Fable étiologique b) Une passion c) " Pourquoi provoquer une rupture ? » d) Eros contre agapê : deux conceptions de l'amour e) " L'amour n'a pas de sexe »

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2. La mort

a) Passion fatale b) L'impossible héroïsme

3. Ecrire

a) S'aimer par correspondance b) Les mensonges de l'écriture c) " L'écriture ou la vie » V - " Variations énigmatiques » - La métaphore musicale

1. " Enigma variations » d'Elgar

2. La musique au coeur de l'action

a) Sons b) La mélodie cachée

3. Une oeuvre énigmatique et musicale

a) Enigmes b) Thème et variations

VI - Analyses d'extraits

1. L'ouverture du dialogue

a) Une ouverture qui donne quelques informations et suscite le questionnement, installe des attentes b) Dramatisation à outrance c) Des personnages énigmatiques

2. La rencontre amoureuse

a) Le récit, plutôt ordinaire, d'une situation banale b) Un amour paradoxal c) La vérité existe-t-elle ?

Annexes

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Introduction

Eric-Emmanuel Schmitt s'i nscrit dans une tradition occidentale fièrement assumée, celle du théâtre de mots. Le spectacle théâtral, ce sont deux hommes qui parlent dans un lieu clos, assis dans un fauteuil et dans un canapé, qui parfois se lèvent, feignent de s'en aller. Il y a aussi des sons, autres que celui des voix. La musique joue un rôle important, écho métaphorique au langage verbal, aussi énigmat ique qu 'elle, conduisant de révélation en révélation, sans jamais atteindre à la vérité des êtres et des sentiments. Chacun s'avance masqué et tente de faire tomber le masque de l'autre. Ils sont deux, liés intimeme nt par un secret qui peu à peu se dévoile, deux images opposées de l'être humain, qui tente maladroitement d'aimer, de créer, de lutter contre le temps et l'inéluctable. Ils sont l'homme de toujours, dans un lieu imaginaire, presque my thique, et l'homme d'aujourd'hui, avec son langage, ses questions, ses réponses. Entre eux deux, une femme, l'héroïne tragique, absente et toujours aimée, cri stallise les tensions, pose les questions véritables sur l'identité, la vie, l'amour.

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I - Une intrigue minutieusement composée

1 - Faux départs et coups de théâtre

Dans cette pièce, au contraire d'autres écrites par E.-E. Schmitt, comme Le Visite ur, Golden Joe, Le Libertin, ni ac tes, ni scènes, ni tableaux : l'action se déroule en continu. La scène est toujours occupée, le spectateur toujours dans l'attente, suspendu à la parole de ces deux hommes qui ne peuvent se sépare r avant d'êtr e allés au bout, provisoirement en t out cas, de leurs découvertes réciproques, d'un cheminement commun. La continuité dramatique n'exclut pourtant pas les respirations, les ponctuations, rythmes imposés par l'évolut ion chaotique des relations entre eux deux, plusieurs fois près de rompre l'entretien, plusieurs fois cloués sur place par les révélations successives. a) Ouverture Quand le rideau s'ouvre, la scène est vide, emplie de sons : sur le plateau, une musique ; hors c hamp, des coups de feu, contraste qui saisit d'emblée. La didascalie initiale précise alors : " Erik Larsen entre en courant par la baie, essoufflé, et surtout ef frayé. » Mais cette entrée, particulièrement tonique, n'est peut-être qu'une fausse entrée puisque Larsen, apprenant l'origine des coups de feu, veut immédiatement repartir : premier faux départ. Znorko s'interpose . Maintenant que l'un a voulu partir, que l'autre l'a retenu, le dialogue peut vraiment démarrer. b) Trois faux départs L'entretien s'engage, et avec lu i le jeu des ques tions et des réponses. Peu à peu la tension monte quand l'un cherche la vérité et l'autre, l'écrivain " faussaire » refuse de la dire. Brutalement, Larsen met fin à l'entretien à peine commencé : " Vous avez raison, je me suis trompé. Au revoir. » (p.140) Cette fois, " Il se dirige vers la porte » : Le mouvement est posé, calculé, donnant à Znorko le temps de réagir. Il faut imaginer un instant d'incertitude : la ruse de Larsen peut échouer, il joue gros jeu, il y a quelque chose de crispé dans sa marche. Znorko lui-même hésite ou s'amuse, attend le moment où l'autre va franchir la porte et bondi t : " Soudain, très prestement, Znorko s'interpose ». Deuxième faux départ et deuxième ge ste de Znorko contraint de signifier qu'il veut le dialogue : " Je tiens à ce que vous restiez. Je vous

écoute ».

Dix pages plus loin, Larsen a tant envelo ppé Znorko de douc eur qu'il est près de se rendre, quand, soudain, littéralement asphyxié, il le

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8/58 met dehors : " Escamotez-vous ! De l'ai r ! [...] Dehors ! J'aère ! Je ventile ! Adieu ! » (p.149). Les gestes de Larsen, ainsi congédié, s'opposent à ceux de Znorko. La didascalie les décompose. Il prend son temps, laissant l'autre se calmer, le rappeler. Il l e provoque à deux reprises. Mais rien n'y fait et tout semble fini : " Larsen sort ». Alors, toute la première scène semble se répéter : les coups de feu sur fond musical, le retour de Larsen à nouveau " essoufflé » et l'auteur, dans la didascalie, y insiste : " on entend de nouveau deux coups de feu, puis, de nouveau, la cavalcade au dehors. ». Mais le spectateur, cette fois, a vu Znorko réfléchir avant de sortir, et Larsen rentre " cette fois plus furieux qu'effrayé ». Ce n'est manifestement pas ainsi qu'il avait conçu cette troisième fausse sortie. Mais le résultat est le même : il est encore là et c'est Znorko qui l'a voulu. Quand, pour la troisième fois, Larsen se livre à ce petit jeu, le spectateur peut commencer à y voir plus clair, d'autant que les effets sont appuyés, répartis dans le dialogue, donnant le temps à Znorko de réagir : " Larsen se lève » (p.156) mais c'est seulement pour exprimer son étonnement. Puis " Larsen se lève, saisit son manteau et sa besace » et accompagne ces gestes explicites d'une conclusion à l'entretien. Puis, toujours aussi posément, " il range son magnétophone ». Znorko tombe à nouveau dans le piège, " s'interpose entre lui et la sortie » et " s'anime pour retenir Larsen » auquel il promet des révélations. Et, bien entendu, " Larsen se rassoit » Ainsi le dramaturge, usant une pr emière fois de la structure tripartite du conte, ou si l'on veut du rythme ternaire, de la répétition avec variation d'un jeu scénique somme toute assez comique, structure- t-il cette étape de la pièce et fait-il avancer l'action. Larsen, par ces faux départs à répétition, a bien contraint Znorko à vouloir lui-même sa présence. c) Trois révélations L'heure des révélations est venue et le dialogue conduit maintenant

Znorko et le spectateur de surprise en surprise.

La quatrième étape, centre de la pièce, débute par la vérité que Znorko se résout à dire, " lentement ». Hésite-t-il encore ou ménage-t-il ses effets ? : " Eva Larmor, dans mon livre, es t inspirée par un personnage réel, une femme que j'ai aimée. C'est votre compatriote, Hélène Metternach. » (p.159) Mais la véritable révélation, le coup de théâtre qui clôt cette étape, provoque la surprise du spectateur et de Znorko conjoint ement, vient de l'enquêteur lui-même déclarant brutalement : " C'est ma femme » (p.167)

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9/58 On peut croire un instant que le jeu antérieur pourrait reprendre quand Znorko, accablé, lance à Larsen cette injonction : " Partez. » Mais il est trop tard, il ne contrôle plus rien comme le montre la réponse de Larsen : " Je n'ai pas du tout envie de partir. » (p.173) Introduisant, sans savoir lui-même à quel point elle correspond à la situation, la métaphore du théâtre, il déclare : " J'estime que le vaudeville pourrait en rester là. Je crois que... que ces péripéties ne m'amusent plus du tout, merci ». (p.179) Mais aucun de ces termes ne convient : c'est un coup de théâtre tragique qui l'assomme une nouvelle fois, quand Larsen assène : " Parce qu'elle est morte ». (p.181) Alors, il est à nouveau question de départ. Mais ce n'est plus un jeu de scène et tout a changé avec les pronoms personnels : " Venez » dit l'un. " Je pars avec vous » répond l'autre. (p.184) Et plus loin, quand la valise est faite, il réitère l'injonction au pluriel : " Allons-y. Le bac va bientôt repasser. » (p.192) Cette fragile union, Larsen est contraint de la briser pour répondre à la question de Znorko, question prétendument " anodine » : " Quand est-elle morte exactement ? ». La troisième révélation, troisième coup de théâtre, remet tout en cause de ce que Znorko croyait vrai : " Le jour du printemps ... il y a dix ans ». Qui est alors l'auteur des lettres ? La réponse va de soi et la pièce bascule maintenant vers sa chute, d'un faux départ à l'autre, d'une révélation à l'autr e. Les mots, les gestes, ne ressemblent qu'en apparence à ceux du début de la pièce quand Larsen veut rester, quand Znorko lui demande de partir, quand Larsen " rassemble ses affaires pour sortir » : la douleur commande à " l'homme blessé » la solitude. Larsen revient de lui-même. Alors trois fois Znorko crie " De hors ! » , mais la troisième n'est déjà plus qu'un son assourdi comme la corne lointaine du bac. Trois fois Larsen répète " dehors » sans bouger et sort. En cette toute fin, ce fil directeur de la pièce devient un refrain, un leitmotiv. Tout pourrait s'arrêter là, sur cette dernière sortie, mais la boucle ne peut se boucler que sur la reprise avec variation du motif initial, pour la troisième fois : les coups de feu retentissent à nouveau et l'expression de Larsen est encore une fois différente : " Cette fois il a un grand sourire... » (p. 200). Chute énigmatique et temps suspendu par la chute du rideau avant le nouveau départ de Larsen et un nouveau rappel qui sera, cette fois, celui du comédien ovationné par le public.

2 - De l'art du suspense dans une pièce sans action

Ainsi l'action avance-t-elle vers sa fin, de faux départ en faux départ, de révélation en révélation. Mais quel en est le sujet ? Deux hommes dialoguent. Quel mystère doit être élucidé ? Par qui ? Que cherche-t-on ?

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10/58 Le spectateur comme le lecteur attendent de l 'ouverture de l'oeuvre, dite traditionnellement scène d'exposition, des inf ormations sur les personnages et l'action. L'entrée mouvementée de Larsen, les coups de feu, l'isolement du lieu installent immédiatement une tension, dont nous comprenons en fait très vite qu'elle sera psychologique puisque l'auteur des coups de feu se transforme très vite en hôte. Par ce comportement, il inst alle aussitôt le mystère. Ces quelques pages, précédant le début de l'entretien du journaliste et du prix Nobel de littérature, ne nous en dévoileront pas la véritable nature. De quoi c es deux hommes parlent-ils ? Il sera diff icile, long, de savoir la nature exacte de l'énigme puisque l'enquêteur, contraint de ménager so n interlocuteur, peu malléable, rétif, manie superbement l'art du suspense et avance masqué. a) La quête de la vérité Le journaliste constate le succès du dernier roman de l'homme de lettres, une correspondance amoureuse entre un homme et une femme, remarque la nouveau té du sujet dans l'oeuvre d'Abel Znorko : débu t protocolaire. Il en arrive à la question qui lance véritablement l'entretien : " Cette correspondance est signée Abel Znorko-Eva Larmor. J'ai quelques notions concernant votre vie mais je ne sais rien d'elle. Parlez-nous d'Eva... » (p. 136). Mais pour Znorko, cette question n'aquotesdbs_dbs33.pdfusesText_39
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