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LES CAHIERS

DE LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE

Médias et violence‹&DKLHUVGHODVpFXULWp,1+(6-

Conditions de publication

Les Cahiers de la sécurité intérieure publient des articles, des débats et des notices bibliographiques relatifs aux différents aspects nationaux et comparés de la sécurité intérieure et de ses acteurs. Les propositions d'articles doivent être adressées à la Rédaction pour évaluation. Les manuscrits soumis ne sont pas retournés à leurs auteurs. Toute correspondance est à adresser à la rédaction de la revue. ! Paris, 1995

ISSN : 1150-1634

N° de commission paritaire : 2 325 AD

Les articles publiés dans les Cahiers de la sécurité intérieure ne représentent pas une opinion de l' IHESI et n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs.‹&DKLHUVGHODVpFXULWp,1+(6-

MÈdias et violence

Les Cahiers de la sécurité intérieure, 20, 2 e trimestre 1995, p.3-4 Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5-6 Médias et violence : une relation introuvable ? ? Thierry V EDEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9-20

Les effets des médias

Les recherches sur médias et violence :

agressivité, désensibilisation, peur ? Barbara J. W ILSON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21-37 Pouvoir et danger de la violence télévisée ? George G ERBNER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38-49

Spectateur ou acteur ?

Considérations psychologiques sur la violence médiatique ? Peter W INTERHOFF-SPURK . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50-59 Les perspectives danalyse des médias : des effets aux usages ? Serge P ROULX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60-69

La responsabilité sociale des médias

La mort de Silje : les médias sont-ils responsables ? ? Jostein G RIPSRUD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70-76

Médias et terrorisme en Grande-Bretagne

? Raymond K UHN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .77-86 Le débat américain : entre réforme et censure ? Divina F RAU-MEIGS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .87-97 Le journaliste local face à lévénement exceptionnel : déontologie et éthique ? Jean-Marie C HARON, Claude FURET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .98-105

Réglementation et pratiques

Violence et télévision : la réglementation en Europe ? Françoise T OMÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .106-115 La régulation dun nouveau média : la télématique ? Gérard L ADOUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .116-122 La recherche et le renouvellement du débat réglementaire ? Bradley S. G REENBERG,John SHERRY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .123-129

Médias, violence et éducation

? Jacques G ONNET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .130-134Dossier

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Table ronde

Faut-il réglementer la violence à l"écran ? ? Annick C OJEAN, Ghislaine BRÉGAL, Bernard MAGNINY, Alain MODOT,

Jean-Frédéric P

OISSON, Michel SOUCHON, Françoise TOMÉ . . . . . . .135-145 POUR ALLER PLUS LOIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .146-152 NOTES

Cinq années de recherche à L"IHESI

? Catherine GORGEON, Barbara JANKOWSKI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .155-164 Bilan analytique des études de L"IHESI(1990-1995) ? Éric C HALUMEAU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .165-174 Les Cahiers de la sécurité intérieure : un premier bilan ? Jean-Paul B RODEUR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .175-180

LES FONDAMENTAUX DE LA SÉCURITÉ

Psychologie expérimentale du gendarme

Appendice au gendarme

? Textes de Alfred J ARRY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .181-186

CHRONIQUE INTERNATIONALE

Le Japon : une société protégée de la criminalité ? ? Toyo A TSUMI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .187-190

NOTES BIBLIOGRAPHIQUES

? Xavier RICHAUME, Jean-Paul GRÉMY, Sophie BODY-GENDROT,

Yves D

UJARDIN, Christian BACHMANN, Olivier FILLIEULE . . . . . . . . . . . . . . .193-205

RAPPORTS ET TRAVAUX INÉDITS

? Jean-Paul GRÉMY, Barbara JANKOWSKI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .207-211 REVUE DES REVUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .213-214

COLLOQUES ET RENCONTRES

? Bernard PAUL, Jean-Louis SAYOUS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .215-219

REGARDS INSTITUTIONNELS(1

er octobre - 31 octobre 1994) . . . . . . . . . .221-233 LISTE DES AUTEURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .235 ABSTRACTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .241 Ce numéro comprend un questionnaire aux lecteurs, page 245

SOMMAIRE

Repères

Les Cahiers de la sécurité intérieure, n° 20, 2 e trimestre 19955

AVANT-PROPOS

A l'occasion d'événements dramatiques, la question de la violence dans les médias et de ses répercussions revient régulièrement dans l'actualité et suscite des débats souvent passionnés. Avec ce numéro, les Cahiers souhaitent con- tribuer à une réflexion sereine sur ce délicat sujet en proposant un dossier complet qui apporte les éléments d'information les plus solides. Les articles que nous avons rassemblés à cette fin s'organisent en trois parties. La première fait le point sur ce que la recherche scientifique a pu établir quant aux effets des médias. Les Cahiers ont fait appel ici à quelques-uns des meilleurs spécialistes étrangers, notamment américains (dans la mesure où c'est aux États-Unis que le plus grand nombre d'études a été réalisé). Barbara W ILSON dresse un inventaire des centaines de travaux publiés sur la question que complète Peter W INTERHOFF-SPURK en apportant un éclairage psychoso- ciologique. George G ERBNER, l'un des experts les plus reconnus dans le domaine, présente ses thèses sur les dangers que peut avoir la violence télévi- sée, tout particulièrement sur les téléspectateurs les plus assidus. Enfin, Serge P ROULX rappelle que s'il est nécessaire de comprendre " ce que les médias font aux gens », il faut également s'intéresser à " ce que les gens font des mé- dias ». Dans une deuxième partie, nous nous sommes penchés sur la responsabilité sociale des médias. Fréquemment les professionnels de la presse s'interrogent sur la manière dont ils doivent couvrir des événements particuliers - terro- risme, crimes, émeutes -, et sur l'impact que peuvent avoir leurs reportages.

Raymond K

UHN, Jean-Marie CHARON et Claude FURET soulignent à cet égard qu'une réflexion déontologique doit nécessairement accompagner l'exercice du devoir d'information.

Jostein G

RIPSRUD revient, lui, sur le meurtre de la petite

Silje en

montrant qu'au-delà de l'influence des médias, ce sont les principes éducatifs en vigueur dans la société norvégienne qui ont été mis en cause. De son côté, Divina F RAU-MEIGS retrace la façon dont les États-Unis ont débattu du rôle des médias dans la violence depuis plus de quarante ans. Faut-il réglementer la violence dans les médias et comment? Dans la troisième partie de notre dossier, Françoise T

OMÉ introduit la réflexion sur cette ques-

tion en comparant les législations existant en Europe. Bradley G

REENBERG et

John S

HERRY identifient les nouvelles recherches qui doivent être entreprises

pour informer utilement les décideurs politiques, compte tenu notamment de‹&DKLHUVGHODVpFXULWp,1+(6-

J. M. ROULET

6 l'évolution technologique, tandis que Gérard LADOUX montre comment ont été traités les problèmes apparus avec un nouveau médium tel que la télématique. Cependant, plutôt qu'une réglementation plus sévère, c'est d'abord l'apprentissage d'un esprit critique à l'égard des médias qui est aujourd'hui souhaité : ce constat - qui se dégage nettement de la table-ronde organisée par les Cahiers- est soutenu par Jacques G

ONNET qui plaide pour une véritable

" éducation aux médias ».

Avec ce numéro, notre revue fête son 5

e anniversaire. Pour marquer cet évé- nement, la section Repères des Cahiers propose un mini-dossier dans lequel

Catherine G

ORGEON, Barbara JANKOWSKI et Eric CHALUMEAU dressent un bilan des recherches et des études effectuées grâce l'

IHESI depuis sa création.

Nous avons également demandé à Jean-Paul B

RODEUR de procéder, avec le

regard de l'observateur étranger, à une évaluation des Cahiers. Nos lecteurs liront certainement avec intérêt les deux textes d'Alfred J ARRY que nous publions ce trimestre dans la rubrique " les fondamentaux » : ce re- gard plaisant illustre la popularité dont jouit dans notre pays le gendarme et toute l'affectation que l'on a, au fond, pour lui. Enfin, dans notre chronique internationale, Toyo A TSUMI éclaire , d'une façon originale, pourquoi le Japon semble, par rapport aux autres pays industrialisés, moins sujet à l'augmenta- tion de la criminalité. Depuis leur création, les Cahiers ont eu l'ambition d'apporter à leur public une documentation de qualité. Au fil des ans, ils se sont enrichis de nouvelles rubriques et ont modifié leur présentation. Nos lecteurs trouveront à la fin de ce numéro un questionnaire qui leur permettra de nous donner leur sentiment sur notre revue et son évolution. Tous commentaires et suggestions sont bien- venus: grâce à eux, nous répondrons encore mieux à vos atten tes. Les vingt premiers numéros ont été conçus et animés successivement par deux

équipes : Guillaume D

EVIN et Fabienne DULAC du n°1 au n°12, Thierry V EDEL et Nicolas GLEIZAL du n°13 au n°20. Aujourd'hui, soucieux de se con- sacrer à plein temps à ses fonctions de chargé de recherche au

CNRS, Thierry

V EDEL a décidé de transmettre le flambeau. Au moment de son départ, je sou- haite, avec la rédaction et au nom de tous ceux qui lui ont apporté leur concours lui adresser des remerciements très chaleureux et très sincères pour la qualité de ses travaux. Tout en préservant l'essentiel des idées initiales, il a su rendre les Cahiers plus clairs, il en a enrichi les rubriques et il en a mo- dernisé la présentation. Désormais, les Cahiers sont devenus une référence incontestée.

Jean Michel ROULET‹&DKLHUVGHODVpFXULWp,1+(6-

DOSSIER

MÉDIAS ET VIOLENCE‹&DKLHUVGHODVpFXULWp,1+(6-

‹&DKLHUVGHODVpFXULWp,1+(6-

Les Cahiers de la sécurité intérieure, n° 20, 2 e trimestre 19959

MEDIAS ET VIOLENCE :

UNE RELATION INTROUVABLE ?

Thierry Vedel

Chargé de recherche au CNRS

CEVIPOF

(Fondation nationale des sciences politiques) Depuis quelques années, la violence dans les médias fait l'objet d'un débat intermittent en France. Dans ce débat, l'idée revient souvent qu'au-delà de nos intuitions, nous ne disposons que de peu de données objectives sur l'influence que peuvent avoir les médias sur la violence (1 ) . Il existe pourtant une littéra- ture scientifique extrêmement abondante sur ce sujet. Mais, celle-ci est essen- tiellement nord-américaine et n'est donc pas toujours connue du public français. L'impression d'un manque de données scientifiques est également liée au fait que les travaux réalisés sur médias et violence aboutissent à des résultats très nuancés. Pour des raisons méthodologiques notamment, les cher- cheurs sont incapables de répondre de façon univoque à la question qu'on leur pose implicitement : " Est-ce la faute aux médias? »

LES FORMES ET LES TERMES DU DÉBAT EN FRANCE

Le question des relations entre médias et violence se pose depuis plusieurs décennies aux États-Unis où elle a fait l'objet, à plusieurs reprises, d'investi- gations scientifiques et parlementaires approfondies (F

RAU-MEIGS) En revan-

che, en Europe, et notamment en France, le débat est plus récent. En première approche, ceci peut s'expliquer par les différences dans les sys- tèmes médiatiques des deux continents. Aux États-Unis, l'industrie audiovi- suelle est ancienne et puissante; du fait de son statut commercial, elle jouit d'une relativement grande liberté d'action, mais elle connaît également une compétition intense. Au contraire, notre pays n'a compté que trois chaînes de télévision jusqu'en 1984, de surcroît étroitement contrôlées par les pouvoirs (*) Les noms entre parenthèses renvoient aux articles figurant dans ce numéro des Cahiers. Je remercie chaleureusement toutes les personnes qui nous ont apporté leur concours pour la pré- paration de ce dossier, et tout particulièrement : Jay B

LUMLER, Daniel DAYAN, Robert

H

AWKINS, Karl ROSENGREN, Mauro WOLF.

(1 ) C'est notamment l'un des constats du rapport de Christine B

OUTIN, Enfant et télévision,

Rapport d'information n° 1581, Assemblée nationale, 12 octobre 199

4.‹&DKLHUVGHODVpFXULWp,1+(6-

T. VEDEL

10 publics. On peut imaginer que c'est la libéralisation du paysage audiovisuel français qui, en entraînant une course à l'audience entre les chaînes, a provo- qué une montée de la violence dans les médias. Toutefois, faute de disposer de travaux rigoureux à ce sujet, il ne s'agit que d'une hypothèse. En second lieu, le débat américain s'est depuis l'origine nourri des travaux effectués par les chercheurs en sciences sociales. Ceci n'est pas le cas de notre pays. Bien que la réflexion sur le rôle des médias trouve son origine en Eu- rope (P ROULX), la recherche sur les médias y est incomparablement moins développée. De plus, les chercheurs européens ont traditionnellement peu pri- sé les études quantitatives et comportementales. Enfin, il faut sans doute évoquer le rapport culturel particulier que les États- Unis entretiennent avec la violence. Celle-ci fait partie des valeurs suquotesdbs_dbs33.pdfusesText_39

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