[PDF] Logique et argumentation



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Logique et argumentation

Logique et argumentation ESCG AnnŽe acadŽmique 2015-2016 Pr. Victor Ferry

Objectifs du cours: ¥ SÕexercer ˆ penser de faon logique ¥ SÕexercer ˆ argumenter ¥ SÕexercer ˆ persuader Penser de faon logique ¥ Percevoir les solutions alternatives possibles ˆ un problme ¥ Raisonner avec rigueur pour identifier le meilleur choix MŽthode: logique formelle (thŽorie et exercices) Argumenter ¥ aetre capable dÕappuyer une opinion sur des arguments solides ¥ aetre capable de mettre ˆ lՎpreuve les opinions des autres ¥ aetre capable de profiter de lՎchange argumentatif MŽthode: pratique de la discussion critique, leons de logique informelle Persuader ¥ Mettre en Ïuvre des stratŽgies pour lÕemporter dans la discussion ¥ Savoir sÕexprimer avec Žloquence face ˆ un public MŽthode: leons de rhŽtorique, concours de plaidoiries

I. DŽbuter en logique et argumentation Concepts essentiels et premiers exercices QuÕest-ce quÕun argument? DŽfinition Un argument est un ensemble dÕaffirmations. Certaines de ces affirmations (les prŽmisses) sont prŽsentŽes en soutien des autres affirmations (la conclusion). ¥ Dans un bon argument, les prŽmisses offrent un support suffisant ˆ la conclusion. ¥ Dans un mauvais a rgument , les prŽmisses nÕoffrent pas un support suff isant ˆ la conclusion. Exemple Il faut pratiquer rŽgulirement un sport (ccl), car le sport est bon pour la santŽ et bon pour le moral (prŽmisses) InfŽrence: le chemin de pensŽe qui lie les prŽmisses ˆ la conclusion. Exercice 1 Quelle est la conclusion principale des textes suivants ? 1) Les rŽserves dÕurani um suffiront-elles ˆ Žviter une cri se mondia le ? Les estimations officielles de lÕAIEA sont rassurantes : les rŽserves mondiales dÕuranium (5,5 millions de tonnes) pourraient alimenter les 435 rŽacteurs actuels pendant un sicle ü Sauf que la demande actuelle nÕest satisfaite quՈ 60% par de lÕuranium rŽcemment extrait. Le reste provient de stocks civils et militaires qui sՎpuise ront vers 2015. Ds lors, pourra-t-on rŽpondre ˆ la demande future ? Pas si simple. Surtout quÕouvrir une mine dÕuranium prend dix ans, contraintes environnementales obligent ü Propositions de corrigŽs: ¥ Il y a de bonnes raisons de croire que les res sources dÕuranium vont bient™t tre insuffisantes ¥ Les chiffres officiels surestiment probablement les ressources en uranium 2) Il est parfaitement exact que la production franaise dՎlectricitŽ fait appel au nuclŽaire dans des proportions que lÕon trouve ra rement ailleurs . Mais notre pays a bien dÕautre s singularitŽs, par exemple celle de possŽder plus de fromages que de jours dans lÕannŽe, ou encore de financer forteme nt le cinŽma dÕauteur. Toute Ç exception franaise È est -elle rŽprŽhensible, et devrait-elle tre supprimŽe au nom dÕun quelconque principe dÕuniformitŽ ?

En fait, se contenter dÕinvoquer la forte proportion du nuclŽaire dans la production Žlectrique franaise comme raison dÕen faire moins est essentiellement commode pour ne pas examiner les choses au fond : tre hors de la norme ne signifie pas que lÕon ait tort ou raison de ce seul fait. Tout dŽpend des circonstances... Propositions de corrigŽs: ¥ Ce nÕest pas parce que la France util ise le nuclŽa ire dans des proportions exceptionnelles quÕelle a tort de le faire. ¥ Si on affirme que la France devrait moins dŽpendre du nuclŽaire, en sÕappuyant sur le fait quÕelle utilise en proportion plus de nuclŽaire que les autres pays, on emploie un mauvais argument. Exercice 2 : argument ou non ? Si oui, soulignez la conclusion et les prŽmisses. 1. Il faut bien distinguer lÕincident technique de lÕincident nuclŽaire. Nous avons dŽjˆ eu un problme similaire ˆ Tihange cet ŽtŽ. Une entreprise qui produit des biens peut avoir des incidents, a arrive. Pas un argument 2. Plus on attend, plus nos centrales se dŽgradent. Il est grand temps de penser ˆ une Žnergie diffŽrente. PrŽmisse: Plus on attend, plus nos centrales se dŽgradent. Conclusion: Il est grand temps de penser ˆ une Žnergie diffŽrente. 3. Il serait bien question dÕun problme technique ou technologique. CÕest logique. Pour Electrabel, tout va bien, Žvidemment. L e fait es t que le gouvernement f ŽdŽral veut prolonger des cent rales qui sont vieilles, vŽtustes, o les inc idents se multipli ent tout naturellement, dirais-je, aprs 40 ans. Pas un argument ƒvaluer un argument: ¥ Identifier les prŽmisses et la conclusion ¥ SÕinterroger sur la valeur de vŽritŽ des prŽmisses ¥ SÕinterroger sur la soliditŽ du lien entre les prŽmisses et la conclusion Exercice 3 : ƒvaluez les arguments de lÕexercice 2. Conclusion: Le nuclŽaire de fission nÕa plus dÕavenir. PrŽmisses: Estimation des rŽserves dÕuranium : 40 ans. DurŽe de dŽmantlement des rŽacteur existants : 20 ˆ 25 ans. Reconstruction : 5 ˆ 10 ans.... total 25 ˆ 35 ans pour un cožt de lÕordre de 5 ˆ 10 milliards par rŽacteur .. non compris le stockage et le refroidissement des dŽchets de haute activitŽÉ

=> Si lÕon admet que les prŽmisses sont vraies, lÕargument est solide (les prŽmisses sont solidement liŽe ˆ la la conclusion) PrŽmisse: Plus on attend, plus nos centrales se dŽgradent. Conclusion: Il est grand temps de penser ˆ une Žnergie diffŽrente. => Mme si on admet que la prŽmisse est vraie, lÕargument est faible. La prŽmisses nÕest pas solidement liŽe ˆ la conclusi on. En effet, cette prŽmiss e pourait aussi bie n alimenter un discours anti-nuclŽaire quÕun discours pro nuclŽaire. ÒPlus on attend, plus nos centrales se dŽgradent. Il est donc grand temps de renouveler nos centralesÓ Introduction ˆ la logique informelle La logique informelle est la discipline qui porte sur: ¥ Les mŽthodes pour tester la rationalitŽ des arguments ¥ LÕart de la discussion critique Tester la rationalitŽ des arguments La rationalitŽ dÕun argument est sa capacitŽ de rŽsistance ˆ la critique Plus un argument est rationnel, plus il a de chance de convaincre un vaste auditoire Exemple : 1. Ç Le sport est bon pour la santŽ et pour le moral. Il faut faire du sport. È 2. Ç Le sport est bon pour la santŽ et pour le moral. Il faut sanctionner les personnes qui ne font pas de sport. È LÕargument 1. peut sans doute convaincre un auditoire plus important que la 2. En cela, 1. est plus rationnel que 2. Outils de la logique informelle: ¥ Les types dÕarguments ¥ Les questions critiques pour tester diffŽrents dÕarguments ¥ Les rŽpertoires dÕarguments fallacieux (Exemple: http://www.sophisme.com/ ) 3 types dÕarguments courants: ¥ Les arguments causaux (raisonnement dŽductif) ¥ Les arguments par induction ¥ Les arguments par comparaison (raisonnement analogique) Les arguments causaux Exemple Il arrive souvent que les c ouples aillent voi r un psychologue avant de divorcer. Les psychologues sont donc responsables des divorces. Les arguments causaux

Questions critiques: ¥ Le lien de causalitŽ est-il solide? ¥ Peut-on renverser le lien de causalitŽ? Les arguments inductifs JÕentends parfois des gens pa rler de boycotter les produits dÕIsra‘l pour amener son gouvernement ˆ changer de politique. Pourtant, de nombreux exemples historiques montrent que les boycotts sont inefficaces : Cuba, lÕIran, la RussieÉ Les arguments inductifs Questions critiques: ¥ Existe-t-il un contre exemple? ¥ La gŽnŽralisation nÕest-elle pas h‰tive? Les arguments par comparaison Exemple: Fumer du tabac, cÕest comme fumer de la marijuana: a dŽtruit la santŽ, a provoque une dŽpendance, cela nuit ˆ lÕentourage du fumeur. Vu que la marijuana est un produit illŽgal dans la plupart des pays, il devrait en tre de mme du tabac. Les arguments par comparaison Question critique: les ŽlŽments comparŽs sont-ils comparables? Synthse: Apprendre la logique informelle = apprendre ˆ identifier et ˆ questionner les arguments Pourquoi? IdŽal philosophique et Žthique = faire progresser la rationalitŽ et la vŽritŽ Si nous voulions garantir le triomphe du meilleur argument, comment faire? ü Les 10 rgles de la discussion critique, par Frans van Eemeren et Rob Grootendorst ü Eviter les arguments fallacieux ü Eviter les comportements qui parasitent la mise ˆ lՎpreuve des arguments Rgle 1 : Les participants ne doivent pas sÕempcher dÕavancer leurs opinions, ni sÕempcher de formuler des critiques ˆ lՎgard de ces opinions. Rgle 2 : Un partic ipant qui avance une opinion est obli gŽ de la dŽfendre si un aut re participant lui demande de se justifier. Rgle 3 : La critique dÕune opinion doit porter sur lÕopinion telle quÕelle a vŽritablement ŽtŽ formulŽe par un participant. Rgle 4 : Un partic ipant doit dŽfendre son opinion en av anant des argume nts qui se rapportent ˆ cette opinion. Rgle 5 : Un participant ne doit pas faussement attribuer une prŽmisse ˆ son interlocuteur si celui-ci ne lÕa pas clairement exprimŽe ; un participant ne doit pas nier une prŽmisse quÕil avait auparavant expressŽment avancŽe. Rgle 6 : Un participant ne doit pas faussement prŽsenter une prŽmisse comme un point de dŽpart acceptŽ ; un par tic ipant ne peut nier une prŽmiss e qui avai t ŽtŽ prŽ cŽdemment acceptŽe. Rgle 7 : Un participant ne doit considŽrer une opinion comme dŽfendue de faon concluante que si cette dŽfense reposait sur des formes argumentatives correctes et bien utilisŽes.

Rgle 8 : Dans son argumentation, un participant ne doit utiliser que des arguments valides ou susceptibles dՐtre rendus valides par lÕajout de prŽmisses. Rgle 9 : LÕincapacitŽ de dŽfendre son opinion doit conduire le participant se rŽtracter ; la dŽfense concluante dÕune opinion doit conduire les autres participants ˆ lever leurs doutes sur cette opinion. Rgle 10 : Un partic ipant ne doit pas utiliser des tournures de phrases qui sont insuffisamment claires ou des formules ambigu‘s et il doit interprŽter les formulations de ses interlocuteurs de la faon la plus attentive et prŽcise possible. ü Exercez-vous ˆ appliquer ces rgles lorsque que vous dŽfendez vos opinions ü Exigez que vos interlocuteurs fassent de mmeü Explication des premires rgles : Rgle 1 : Les participants ne doivent pas sÕempcher dÕavancer leurs opinions, ni sÕempcher de formuler des critiques ˆ lՎgard de ces opinions. ¥ ƒviter les tabous ¥ ƒviter dÕempcher lÕautre de parler ¥ Ne pas intimider (argument ad baculum) ¥ Ne pas discrŽditer lÕautre (ad hominem) Rgle 2 : Un partic ipant qui avance une opinion est obli gŽ de la dŽfendre si un aut re participant lui demande de se justifier. Cette rgle vise ˆ Žviter: ¥ LÕinversion la charge la charge de la preuve ¥ LÕargumentation ad verecundiam (ex: Ç cÕest lՎvidence mme È) ¥ LÕargumentation ad populum (ex: Ç tout le monde sait a È) Rgle 3 : La critique dÕune opinion doit porter sur lÕopinion telle quÕelle a vŽritablement ŽtŽ formulŽe par un participant. ü ƒviter la stratŽgie de lÕhomme de paille Rgle 4 : Un partic ipant doit dŽfendre son opinion en av anant des argume nts qui se rapportent ˆ cette opinion. ü ƒviter de dŽvier ou de faire diversion ü Ne pas utiliser de moyens de persuasion non argumentatifs (appel aux Žmotions, argument dÕautoritŽÉ) Rgle 5 : Un participant ne doit pas faussement attribuer une prŽmisse ˆ son interlocuteur si celui-ci ne lÕa pas clairement exprimŽe ; un participant ne doit pas nier une prŽmisse quÕil avait auparavant expressŽment avancŽe. ü Il ne faut pas faire de procs dÕintention ˆ ses interlocuteurs ü Il faut sÕefforcer de tenir des propos que lÕon sera capable dÕassumer

Introduction ˆ la rhŽtorique ¥ La rhŽtorique e st apparue en Grce au ci nquime sicle avant notre re , dans le contexte de la premire expŽrience de dŽmocratie directe ¥ LÕobjectif de la rhŽtorique Žtait de forme r les citoye ns pour les instituti ons dŽmocratiques: les cours de justice, les assemblŽes dŽlibŽrantes DŽfinition Ç La rhŽtorique e st la capacitŽ ˆ identifier ce qui, dans chaque situation, est propre ˆ persuader. È (Aristote, RhŽtorique, 350 av. JC) Deux outils: ¥ La conception rhŽtorique de la preuve ¥ Les lieux de la rhŽtorique La conception rhŽtorique de la preuve ¥ Ethos ¥ Pathos ¥ Logos Ethos: lÕimage que lÕorateur donne de lui-mme ü Objectif: donner lÕimage de quelquÕun en qui il est raisonnable dÕavoir confiance ü On inspire de la confiance lorsquÕon fait preuve de trois qualitŽs: la compŽtence, la vertu, la bienveillance Pathos: lÕutilisation des Žmotions dans le discours ¥ Tenir compte des Žmotions de lÕauditoire (exploiter la colre ou la peur) ¥ Chercher ˆ produire une Žmotion dans lÕauditoire (indignation, pitiŽÉ) ¥ Bonne pratique: viser la convenance en matire dՎmotion Logos: le discours lui-mme ¥ Avoir conscience de la diversitŽ des stratŽgies possibles ¥ Identifier les contre-arguments, pour les rŽfuter ¥ Viser la clartŽ, la simplicitŽ, lÕefficacitŽ Les lieux de la rhŽtorique Les lieux = des types de stratŽgies rhŽtoriques qui seront efficaces dans la plupart des cas Exemples: la dŽfinition, lÕintention, la responsabilitŽ, les circonstances, lÕappel aux Žmotions, le bl‰meÉ Exemple : Un pre avait un fils. Quand il perdit la mre de lÕenfant, il Žpousa une autre femme. Le pre, sa femme et lÕenfant vŽcurent heureux pendant un an, jus quՈ ce que lÕenfant tombe gravement malade. Le docteur expliqua au pre que son fils mourrait sÕil buvait de lÕeau froide. Le lendemain, lorsque le fil eu soif, sa belle-mre lui donna de lÕeau froide. Le fils mouržt, il avait alors 12 ans. La belle-mre est accusŽe dÕempoisonnement par son mari. (ŽnoncŽ dÕun exercice de rhŽtorique antique: Quintilien, Petites DŽcl., 350 )

Une stratŽgie rhŽtorique portant sur la dŽfinition des termes? DŽfense: Un poison est une substance qui, introduite dans lÕorganisme ˆ dose suffisante, dŽtruit ou altre les f onctions vitales. En aucun c as lÕeau peu t re considŽrŽe comme un poison. Accusation: Un poison est une substance qui, introduite dans lÕorganisme ˆ dose suffisante, dŽtruit ou altre les fonctions vitales. Cette dŽfinition correspond prŽcisŽment ˆ lÕeau dans ce cas. Une stratŽgie rhŽtorique exploitant les circonstances de lÕaffaire? DŽfense: Le docteur a informŽ le pre et ce dernier nÕa manifestement ni informŽ sa femme, ni son fils. Si le fils Žtait au courant du danger, il aurait refusŽ lÕeauÉË 12 ans, on nÕest plus un enfant et on sait dire non et se dŽfendre. Accusation: Dans une famille normale, et pour un enjeu aussi important, il est impensable que le pre nÕait pas informŽ sa femme et son fils. La belle-mre a manifestement forcŽ son fils ˆ boire de lÕeau. Une stratŽgie rhŽtorique exploitant les intentions des protagonistes dans cette affaire? DŽfense: Nous savons que le pre, la belle-mre et le fils vivaient heureux. Personne ne cherche ˆ g‰cher sa vie. Il est impensable que la belle-mre ait intentionnellement cherchŽ a tuer son beau-fils vu quÕelle pouvait tr s bien concevoir quÕun tel acte lÕenverrait immŽdiatement en prison. Accusation: Les raisons qui peuvent pousser une femme ˆ vouloir se sŽparer de son beau fils ne manquent pas. Le beau fils nÕest-il pas la marque indŽlŽbile du premier mariage, de la premire femme? Avec la maladie du fils, lÕoccasion Žtait trop belle et la culpabilitŽ de belle-mre ne fait aucun doute. RhŽtorique VS Logique ¥ En rhŽtorique, nous construisons et nous Žvaluons les arguments comme des tres de corps et dÕesprit, comme des tres de passions et dՎmotions Nous pouvons tres convaincus par des arguments du type: Ç Sa peine doit tre exemplaire car son crime est monstrueux È ou Ç Il faut tre sans cÏur pour condamner ce pauvre pre de famille È ¥ En logique, nous devons mettre de c™tŽ notre corps et nos Žmotions, nous devons nous comporter comme des machines ˆ calculer ¥ Apprendre la logique = programmer son cerveau, cÕest-ˆ-dire apprendre des rgles et les appliquer ¥ Faire un exercice de logique, cÕest vŽrifier si nous sommes capables de raisonner avec rigueur (CÕest pour cette raison quÕil y a des tests de logique ˆ lÕentrŽe des institutions publiques et des grandes entreprises)

Introduction ˆ la logique formelle ü LÕobjectif de la logique formelle est de tester la validitŽ des arguments ü La pratique de la logique est une gymnastique de lÕesprit QuÕest-ce que la validitŽ? La validitŽ, en logique formelle, a un sens trs prŽcis : un argument est valide ds lors que si ses prŽmisses sont vraies, sa conclusion est Žgalement vraie. ¥ Argument est valide ds lors que s i ses prŽm isses sont vraies , sa conclusion est Žgalement vraie. ¥ Un argument est invalide sÕil est possible que sa conclusion soit fausse alors que ses prŽmisses sont vraies Exemple 1 Toutes les portes de la maison sont fermŽes ˆ clef, donc la porte dÕentrŽe de la maison est fermŽe ˆ clef. Valide ou invalide? => valide Exemple 2 Certaines portes de la maison sont fermŽes ˆ clef, donc la porte dÕentrŽe est fermŽe ˆ clef. Valide ou invalide? ü Invalide Il est seulement possible que la conclusion soit vraie. Il se peut que la prŽmisse soit vraie et que la conclusion soit fausse. Exemple 3 SÕil nÕy a pas dÕessence dans la voiture, elle ne va pas dŽmarrer. La voiture ne dŽmarre pas. Donc il nÕy a pas dÕessence dans la voiture. Valide ou invalide? ð invalide. Il est seulement possible que la conclusion soit vraie. (Il peut y avoir dÕautres raisons pour lesquelles la voiture ne dŽmarre pas). Exemple 4

Tous les prŽsidents des ƒtats-Unis viennent de la Lune. Barack Obama est prŽsident des ƒtats-Unis. Donc Barack Obama vient de la Lune. Valide ou invalide? ü Valide ü Un argument est valide ds lors que si ses prŽmisses sont vraies, sa conclusion est Žgalement vraie. ü Le problme de cet argument est la faussetŽ dÕune de ses prŽmisses, pas la validitŽ de sa structure ValiditŽ ü VŽritŽ ü La logique ne sÕintŽresse pas ˆ ce qui est vrai ou non ü La logique sÕintŽresse ˆ la cohŽrence des raisonnements : quÕest-ce qui suit quoi? ü Une conclusion suit les prŽmisses sÕil est incohŽrent dÕaccepter les prŽmisses et de rejeter la conclusion ü Pratiquer la logique cÕest chercher ˆ tester si une forme argumentative est valide Logique des catŽgories Les propositions catŽgoriques Une proposition catŽgorique reprŽsente une relation entre deux catŽgories. Exemple Ç Tous les chats sont des mammifres È. ü On Žtablit une relation entre deux catŽgories. ü Une catŽgorie est une classe, une abstraction qui contient des membres. ü Chaque proposition catŽgorique a deux termes: le Sujet et le PrŽdicat. Il y a 4 types de propositions en logique catŽgorique: Tous les S sont des P Aucun S nÕest un P Quelques S sont des P Quelques S ne sont pas des P Tous les S sont des P Aucun S nÕest un P

Quelques S sont des P Quelques S ne sont pas de P Exercice: reprŽsentez les propositions suivantes 1. Tous les Žlves de lÕESCG sont des citoyens responsables 2. Quelques hommes politiques ont des convictions 3. Aucun manageur nÕa un travail ennuyeux 4. Certaines histoires dÕamour ne sont pas des tragŽdies. RŽponses 1. 2.

3. 4. Objectif: utiliser le diagramme de Venn pour tester la validitŽ des syllogismes catŽgoriques ¥ Le diagramme de Venn est un outil qui a ŽtŽ dŽveloppŽ par le mathŽmaticien anglais John Venn (1834Ð1923) en 1880 (Ç De la reprŽs entation diagra mmatique et mŽcanique des proposition et des raisonnements È) ¥ Ce diagramme est depuis utilisŽ en mathŽmatiques, en statistiques, en informatique et en logique QuÕest-ce quÕun syllogisme? Un syllogisme est un argument composŽ de deux prŽmisses qui mnent, par dŽduction, ˆ une conclusion Tous les hommes sont mortels Socrate est un homme Donc? Socrate est mortel Un syllogisme catŽgorique est un syllogisme composŽ de propositions catŽgoriques Tous les soldats sont des patriotes Aucun traitre nÕest un patriote Donc?

Aucun traitre nÕest un soldat Identifier les termes dÕun syllogisme : - Le terme mineur est le sujet de la conclusion, notŽ S - Le terme majeur est le prŽdicat de la conclusion, notŽ P - Le terme moyen est le terme que lÕon ne trouve que dans les prŽmisses, notŽ M Exemple : Soit: Tous les P sont des M Aucun S nÕest un M Aucun S nÕest un P Exercice ; Traduisez le syllogisme catŽgorique suivant en langage formel: Tous les vendeurs dÕarmes enfreignent les lois de la morale. Or, quelques pays europŽens enfreignent les lois de morale. Donc quelques pays europŽens sont des vendeurs dÕarmes. Rappel: - Le terme mineur est le sujet de la conclusion, notŽ S - Le terme majeur est le prŽdicat de la conclusion, notŽ P - Le terme moyen est le terme que lÕon ne trouve que dans les prŽmisses, notŽ M Soit: Tous les P sont des M

Quelques S sont des M Quelques S sont des P Valide ou Invalide? Tester la validitŽ des syllogismes catŽgoriques avec le diagramme de Venn MŽthode: 1. On ne diagramme que les prŽmisses. 2. On ne diagramme jamais la conclusion 3. On se demande : est-ce que je peux lire la conclusion ? Tous les P sont des M Quelques S sont des M Quelques S sont des P Tous les P sont des M Quelques S sont des M Quelques S sont des P Peut-on lire la conclusion?

Non. LÕargument est invalide. Il est seulement possible que sa conclusion soit vraie. Rappel: Un argument est valide ds l ors que si ses prŽ misses sont vraies , sa conclusi on est nŽcessairement vraie Exercice Traduisez et testez la validitŽ des arguments suivants ˆ lÕaide du diagramme de Venn: 1) Tous les usagŽs de lÕaŽroport seront remboursŽs. Or quelques passagers du vol A31 sont des usagŽs de lÕaŽroport. Donc quelques passagers du vol A31 seront remboursŽs. 2) Toutes les Londoniennes sont des femmes dynamiques. Abby est une femme dynamique. Donc Abby est londonnienne. Rappel: Le terme mineur est le sujet de la conclusion, notŽ S Le terme majeur est le prŽdicat de la conclusion, notŽ P Le terme moyen est le terme que lÕon ne trouve que dans les prŽmisses, notŽ M Correction :

Introduction ˆ la logique des propositions ¥ La logique des catŽgories est lÕanctre de la logique (elle remonte ˆ Aristote) ¥ La logique propositionnelle fut dŽveloppŽe beaucoup plus rŽcemment (fin du XIX¡ sicle) ¥ En logique propositionnelle, lÕunitŽ de base est la proposition Une proposition est une affirmation sur lՎtat du monde Exemples: Ç Il pleut È, Ç Bruxelles est la capitale de la Belgique È, Ç Le train est arrivŽ en retard È Les propositions peuvent avoir deux valeurs de vŽritŽ: le vrai ou le faux Exemple: Ç Il pleut È peut tre vraie ou fausse

Propositions simples et complexes ¥ Ç Il fait beau È est une proposition simple ¥ Ç Il fait beau et chaud È est une proposition complexe: B ü C Ç Il fait beau et chaud È est une conjonction de deux propositions simples Les valeurs de vŽritŽ des propositions ¥ P, une proposition simple, a deux valeurs de vŽritŽ: V ou F Si je dis Ç Il fait beau È, cela peut tre vrai ou faux ¥ QuÕen est-il les propositions complexes?

Calculer la vŽritŽ dÕune proposition: identifier lÕopŽrateur principal Exemple 1: (AüB) ü (CüD) Solution : (AüB) ü (CüD) Exemple 2: Â[(AüB) ü (CüD)] Solution : Â[(AüB) ü (CüD)] Calculer la vŽritŽ dÕune proposition Exemple 1: (A v D) ü E et nous savons A=V ; D=F ; E = V Solution : (A v D) ü E et nous savons A=V ; D=F ; E = V V F V V V La formule est vraie Exemple 2 ( C v A) ü B avec A=V, C=F et B=F

Solution : Exemple 2 ( C v A) ü B avec A=V, C=F et B=F F V F V F La formule est fausse. VŽritŽ et validitŽ en logique propositionnelle VŽritŽ: est-ce que les affirmations correspondent ˆ la rŽalitŽ? En logique, on ne cherche pas ˆ vŽrifier si des affirmations sont vraies. On cherche ˆ vŽrifier quelles conditions une affirmation doit remplir pour tre vraie. Exemple 1: ˆ quelles conditions peut-on dire que Pierre est coupable? En logique, on dira que la proposition Ç Pierre est coupable È peut avoir deux valeurs de vŽritŽ: P V F Exemple 2: Ç Pierre et Jean sont coupables È

Exercice : Traduisez les propositions en langage symbolique. Ut ilisez ensuite vos connaissances pour attribuer une valeur de vŽritŽ aux propositions. Enfin, dŽterminez si les affirmations sont vraies. 1. Si Barack Obama est prŽsident des Etats-Unis alors le candidat rŽpublicain a perdu les dernires Žlections prŽsidentielles amŽricaines. 2. Un et quatre sont des nombres pairs. 3. Le cours de Logique et Argumentation a lieu le lundi ou le mardi. 4. Si la Grande-Bretagne est membre de lÕUnion EuropŽenne, alors la monnaie nationale de la Grande-Bretagne est lÕEuro. 1. Si Barack Obama est prŽsident des Etats-Unis alors le candidat rŽpublicain a perdu les dernires Žlections prŽsidentielles amŽricaines. O ü R V V V LÕaffirmation est vraie 2. Un et quatre sont des nombres pairs. U ü Q F F V LÕaffirmation est fausse 3. Le cours de logique et argumentation a lieu le lundi ou le vendredi L v V F V V LÕaffirmation est vraie 4. Si la Grande-Bretagne est membre de lÕUnion EuropŽenne, alors la monnaie nationale de la Grande-Bretagne est lÕEuro. G ü E V F F LÕaffirmation est fausse La validitŽ en logique propositionnelle ¥ La vŽritŽ est le critre pour Žvaluer les propositions ¥ La validitŽ est le critre pour Žvaluer les arguments ¥ On ne dira jamai s quÕun argument est Ç vrai È ou Ç faux È. Il peut tre va lide ou invalide. Un argument est valide si lorsque ses prŽmisses sont vraies sa conclusion est nŽcessairement vraie. Un argument est invalide si sa conclusion est fausse alors mme que ses prŽmisses sont vraies. On dit dÕun argument valide quÕil prŽserve la vŽritŽ, quÕil est vŽrifonctionnel.

Exemple : (1) Si une personne ment, alors elle transpire Pierre ment Donc il transpire (2) Si une personne ment, alors elle transpire Pierre transpire Donc il ment LÕargument (2) est invalide car mme si ses prŽmisses sont vraies, sa conclusion peut tre fausse. ¥ Pour test er la validitŽ dÕun argument en logique proposi tionnelle, on che rche un contre-modle : un cas o l Õargument aurait t outes ses prŽmisses vraies et une conclusion fausse ¥ MŽthode: Žtablir la table de vŽritŽ de lÕargument. VŽrifier sÕil existe un cas o la conclusion serait fausse alors que les prŽmisses sont vraies Si un homme a la voix qui tremble, alors il ment. Cet homme nÕa pas la voix qui tremble, donc il ne ment pas. Traduction? T ü M /  T //  M Exercice 3: testez la validitŽ des arguments suivants ˆ lÕaide dÕune table de vŽritŽ 1. SÕil a plu, alors le trottoir est mouillŽ. Or il nÕa pas plus. Donc le trottoir nÕest pas mouillŽ. 2. Si Pedro est un chat, alors cÕest un mammifre. Or Pedro nÕest pas un mammifre. Donc Pedro nÕest pas un chat. 3. Si cette femme a des pouvoirs divinatoires, alors elle peut prŽdire lÕavenir. Or, cette femme mÕa prŽdit lÕavenir. Donc, elle a des pouvoirs divinatoires.

Les tables de vŽritŽ indirectes Ç Il fait beau et chaud È 4 possibilitŽs: Il est vrai quÕil fait beau et chaud Il fait beau mais pas chaud Il ne fait pas beau mais il fait chaud Il ne fait ni beau ni chaud Ç Il fait beau et chaud et clair È Il est vrai quÕil fait beau et chaud et clair Il est vrai quÕil fait beau et chaud, mais pas clairÉ 8 possibilitŽs = 8 lignes pour la table de vŽritŽs Ç SÕil fait beau et chaud et clair, alors Thomas va se promener È La formule pour le dŽterminer est le nombre de lignes pour la table est : L=2n (L= nombre de ligne et n= nombre de propositions) En lÕoccurrence, il faudrait une table de 16 lignesÉ Combien de lignes comportera la table de vŽritŽ de lÕargument suivant? Ç Si Marie vient, Pierre viendra aussi. Mais si Pierre vient, alors cÕest Arthur ou Julien qui ne viendront pas. Donc si Marie vient, Arthur ou Julien ne viendront pas. È 16 lignes ü Tester la validitŽ de cet argument ˆ lÕaide dÕune table de vŽritŽ classique prendrait trop de temps et comprendrait un trop grand risque dÕerreurÉ La mŽthode de la table de vŽritŽ indirecte ¥ Faire lÕhypothse que lÕargument est invalide (cÕest-ˆ-dire, quÕil a des prŽmisses vraies et une conclusion fausse) ¥ Montrer que cette hypothse mne ˆ une contradiction Ç Si Marie vient, Pierre viendra aussi. Mais si Pierre vient, alors cÕest Arthur ou Julien qui ne viendront pas. Donc si Marie vient, Arthur ou Julien ne viendront pas. È Traduction? MüP / Pü ( A v ÂJ) // Mü( A v ÂJ) Faire lÕhypothse que lÕargument est invalide: MüP / Pü ( A v ÂJ) // Mü( A v ÂJ) V V F MüP / Pü ( A v ÂJ) // Mü( A v ÂJ) V VF FV FV F FV V F F V F FV Contradiction. Donc lÕargument ne peut pas avoir des prŽmisses fausses et une conclusion vraie. Donc dÕargument est valide.

Pour plus dÕexemples et dÕexercices, revoyez les slides du cours. Bon travail üquotesdbs_dbs2.pdfusesText_2