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ALFRED DE MUSSET LES CAPRICES DE MARIANNE 1833
ACTE 1 - SCENE 1
Introduction :
Accroche et contexte
Les Caprices de Marianne est une pièce de théâtre dAlfred de Musset publiée en 1833. Elle
appartient au courant du Romantisme.épouse du juge Claudio. Ce dernier se montre méfiant et jaloux. Trop timide pour se déclarer lui-
ès de Marianne.
Or Claudio et Octave se connaissent et se détestent. Dans cette scène, qui est une conversation
avec Tibia, son homme de main, il tente sa situation. Mais tourne au dialogue de sourds et la relation maître-valet tourne au grotesque.Problématique :
La lecture analytique va nous permettre de comprendre comment léchange entre les deux personnages ne cesse déchouer. Annonce de plan linéaire (découpage en mouvements)Ce dialogue, qui révèle deux personnages en décalage (ligne 1 à ligne 16), vire progressivement à un
dialogue de sourd où chacun évolue dans son propre monde. (ligne 17 à ligne 27).ALFRED DE MUSSET LES CAPRICES DE MARIANNE 1833
ACTE 1 - SCENE 1
1ier mouvement
Le maître et son valet son en décalage.
Première analyse
Claudio tient tout dabord à se rassurer sur la fidélité de son valet.1) Le dialogue débute par une question rhétorique : " Es-tu mon fidèle serviteur, mon valet de
chambre dévoué ? ». Claudio cherche à se rassurer auprès de son valet et non à débattre
avec lui.2) Les adjectifs " fidèle » et " dévoué » montrent que le serviteur doit aller dans le sens de
son maître.3) Claudio nattend pas la réponse de Tibia pour poursuivre son discours, ce qui révèle quil
connait la réponse.Deuxième analyse
Tibia ne comprend pas son maître
4) Tibia utilise à quatre reprises à la suite des phrases interrogatives en ce début de
passage : " Vous, monsieur », " Pour quoi faire ? », " Vous croyez monsieur ? ». Ce qui révèle que Tibia n deux hommes sont en décalage et Tibia est surpris par les propos de son maitre.5) Ce sont des répliques courtes. Ceci témoigne de la surprise de Tibia face à ce quil entend.
ALFRED DE MUSSET LES CAPRICES DE MARIANNE 1833
ACTE 1 SCENE 1
1ier mouvement
Troisième analyse
Claudio est paranoïaque
6) Les expressions " impudentes guitares ne cessent de murmurer », " voilà du monde qui
pourrait nous entendre » suggèrent quaux yeux de Claudio, sa femme est coupable et la menace est partout. De soupçonneux, sa jalousie est devenue chronique et il va basculer dans la paranoïa.7) On remarque aussi une ponctuation riche dans les répliques de Claudio. Ceci accélère son
discours et montre lagitation qui est en lui.8) Dans " une odeur damant », " personne », " il y pleut », l
comique. Claudio se croit menacé par tout le monde. Il prend tout comme une menace.9) Dans la métonymie " il y pleut des guitares », les " guitares » renvoient à la séduction.
10) A travers lexpression " me débarrasser du premier qui rentrera », Claudio verse dans la
paranoïa. Il envisage désormais, lui, le juge, de se venger au hasard persuadé que tout le monde est coupable.ALFRED DE MUSSET LES CAPRICES DE MARIANNE 1833
ACTE 1 SCENE 1
1ier mouvement
Quatrième analyse
Tibia soppose à son maître
11) Ce nom rappelle un os de la jambe et pourrait être une allusion au physique du valet, filiforme.
-à-dire des personnages grotesques.12) Mais il fait preuve de plus de pragmatisme que son maître. En effet, la question " Est-ce que
s à votre femme ? » révèle que le décalage entre le valet et son maitre augmente. Tibia est terre à terre et ne voit pas comment les soupçons de son maitre pourraient être vrais.13) Il essaie de ramener son maître à la raison en comparant linfidélité de Marianne à sa propre
débauche qui est impossibleTransition
Mais cette comparaison est détournée par Claudio dans son délire.ALFRED DE MUSSET LES CAPRICES DE MARIANNE 1833
ACTE 1 SCENE 1
2ième mouvement
Sensuit un échange qui na pas de fil conducteurPremière analyse
1) Tibia ;
à Marianne. Claudio ne cherche pas un échange juste une confirmation de ses soupçons.2) On assiste à un quiproquo dans les deux répliques suivantes car Claudio croit que Tibia est
Le quiproquo prouve,
encore une fois, le décalage entre les deux hommes. Le couple maitre-3) Aux deux répliques suivantes, " Pourquoi public ? Je te dis quil est public », à travers
hommes. Tibia ne comprend pas pourquoi son maitre avance ce qualificatif, et ce dernier, aveuglé par son orgueil ne peut que répéter le mot sans jamais le justifier.Deuxième analyse
1) En décrivant Marianne comme un " dragon de vertu », quelquun qui " ne voit personne », ou
qui " ne sort que pour aller à la messe », Tibia brosse le portrait dune femme austère, pieuse
et soucieuse de son rang. Tibia forcément valorisante. Cela augmente le fossé entre maitre et valet.ALFRED DE MUSSET LES CAPRICES DE MARIANNE 1833
ACTE 1 SCENE 1
2ième mouvement
Troisième analyse
1) Lhyperbole " épouvantable trame » montre que Claudio nourrit lui-même ses soupçons et
en fait une paranoïa. Cela le rend ridicule.Quatrième analyse
1) La dernière réplique " Quand je te dis quelque chose, tu me ferais plaisir de le croire. »
montre là encore que Claudio ne cherche pas un dialogue mais juste à être rassuré. Le débat
le de le conforter dans ses soupçons.ALFRED DE MUSSET LES CAPRICES DE MARIANNE 1833
ACTE 1 SCENE 1
Conclusion
Bilan nge ne cesse de tourner court car les deux protagonistes sont -valet est constammentDès lors, la relation de supériorité et de soumission qui caractérise habituellement les deux types se
trouve ainsi remise en cause par la structure du dialogue.