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![Portée et limites des VaR publiées par les grandes Portée et limites des VaR publiées par les grandes](https://pdfprof.com/Listes/18/21009-18bdf_rsf_07_etu_3.pdf.pdf.jpg)
Portée et limites des VaR publiées
par les grandes institutions fi nancièresGUY LÉVY-RUEFF
Direction pour la Coordination de la stabilité fi nancière Service des Études sur les marchés et la stabilité fi nancièreLes chiffres de valeur en risque (Value at Risk ou VaR) publiés par les grandes banques donnent des
informations utiles sur les risques de marché pris par le système bancaire. Mais il faut garder à l"esprit les
précautions méthodologiques qui doivent s"appliquer à leur analyse et qui sont détaillées dans cet article.
Les hypothèses sous-jacentes aux calculs de VaR peuvent en effet varier entre établissements et sont
souvent peu explicitées. Ceci doit amener à nuancer les conclusions que l"on peut tirer de ces données.
Les indications données par les VaR publiées doivent donc être corroborées par d"autres indicateurs et
analysées dans le contexte général macrofi nancier qui les éclaire. Lorsque ces chiffres tendent à indiquer
des augmentations de prises de risques, ils servent surtout de signaux d"alerte pour des analyses plus
poussées des vulnérabilités susceptibles d"affecter la stabilité fi nancière.C"est dans ce contexte que les VaR publiées par les institutions fi nancières sont suivies avec attention
par les banques centrales et sont, par exemple, souvent utilisées dans la chronique de cette Revue de
la stabilité fi nancière. Elles ont ainsi contribué à étayer notre diagnostic d"une augmentation des prises
de risque sur les marchés lorsque les niveaux des taux courts étaient uniformément très faibles, avant le
début du processus de remontée graduelle des taux du Système fédéral de réserve, ce qui appelait à une
vigilance renforcée même si le contexte macrofi nancier pouvait paraître bénin.Les préoccupations permanentes des banques centrales pour une plus grande transparence des institutions
fi nancières se sont notamment illustrées par la publication du rapport dit Fisher II. Dans ce cadre, un enjeu
spécifi que pour renforcer la stabilité fi nancière reste d"inciter les établissements de crédit à une plus grande
transparence des méthodes utilisées pour le calcul des VaR publiées. Ceci pourrait être obtenu par l"inclusion
d"explications méthodologiques plus précises et plus comparables d"un établissement à l"autre dans les
parties concernées des rapports annuels, sans que cela n"entrave, chez les banques les plus en pointe, la
mise en uvre de processus de gestion du risque plus sophistiqués ni ne diminue la fl exibilité de leur politique
de communication. En acceptant l"utilisation, sous réserve de validation, de modèles internes pour le calcul
des besoins en fonds propres réglementaires, les superviseurs bancaires ont d"ailleurs pris acte au niveau
international de la diversité des marchés et des opérations pratiquées par les banques, diversité qui implique
l"adoption de méthodologies de calcul adaptées à la spécifi cité et au mode de gestion des risques encourus
par chaque établissement. Il importe avant tout de mettre à disposition des analystes les informations les plus
pertinentes possibles. Or, pour cela, au vu des pratiques actuelles, la transparence relative aux méthodes
utilisées laisse encore à désirer. De plus, d"autres institutions fi nancières que les banques, par exemple les
hedge funds, pourraient avantageusement être, elles aussi, incitées à publier des chiffres de VaR.
Par ailleurs, une publication plus systématique de stress tests par les institutions fi nancières semble
souhaitable, d"une part en complément méthodologique des VaR, d"autre part afi n de contrebalancer la
possibilité d"une trop grande homogénéisation des comportements qui pourrait découler d"une utilisation
trop exclusive des VaR dans les politiques de communication.NB : Cette étude est le fruit d"un groupe de travail transversal, animé par l"auteur de l"article et comprenant des représentants de la direction générale des Opérations
et du Secrétariat général de la Commission bancaire. Je remercie l"ensemble des personnes ayant contribué à ce travail ; les éventuelles erreurs restent miennes.
Banque de France Revue de la stabilité fi nancière N° 7 Novembre 2005 81