[PDF] [PDF] POÉTIQUE & POLITIQUE DU ROMAN RADICAL EN - Thèses

Political Justice de Godwin et à ses pronostics optimistes sur l'avenir de révolutions américaine et française, célébrées comme l'affranchissement de peuples jusque-là godwinien, d'un narrateur omniscient chargé de tirer les leçons de 19 « A book which has lately enchanted all kings, all queens, all bishops, save 



Previous PDF Next PDF





Une visée altruiste ? » : le Canada et la Révolution - Érudit

the Hungarian Revolution, challenging the traditional view that Canadian policy was La réaction du Canada face à la crise hongroise est plus complexe et ses McGill-Queens University Press, 1972, p la force américaine et sa décision catastrophique d'appuyer l'attaque commu- Cependant, malgré l'arrivée cons-



lionel Groulx et la Révolution tranquille - Érudit

le prêtre percevait les tendances laïcisantes de la Révolution tranquille comme le certains aspects de la croissance de l'État, il a réexaminé et reformulé ses Ainsi Groulx pouvait con- 1960 (Montréal, McGill-Queens University Press, 1985) 62 cherchant avidement le sensationnalisme de la culture américaine de



[PDF] rap - Archipel UQAM

mouvement hip-hop américain de ses balbutiements dans les années 1970 jusqu'à américaine en pleine récession économique et crise sociale, les rappeurs n'ont pas chômés d'une certaine révolution culturelle, où tous avaient l'égalité des chances par une premier artiste rap à en bénificier fut LLCoolJ du Queens



[PDF] MIMMI Les «pensées» de Mao Tsé-toung - RERO DOC

l'omnipotence de la guerre révolution- giace a tenu à faire part de ses con- Schweizer et d'une jeune Américaine Queens à New York, ont donne des



[PDF] POÉTIQUE & POLITIQUE DU ROMAN RADICAL EN - Thèses

Political Justice de Godwin et à ses pronostics optimistes sur l'avenir de révolutions américaine et française, célébrées comme l'affranchissement de peuples jusque-là godwinien, d'un narrateur omniscient chargé de tirer les leçons de 19 « A book which has lately enchanted all kings, all queens, all bishops, save 



[PDF] Richard Stallman et la révolution du logiciel libre - Une - Framabook

Richard Stallman pour ses réponses parfois pleines d'humour et sa relecture finale, çon réfléchie le parcours d'un homme qui, comme bien des leaders politiques avant La Fondation pour le logiciel libre est une fondation américaine à but non lucratif encore dans le Queens, j'ai constaté qu'il n'y avait qu'un seul livre



[PDF] De communiste redouté à démocrate respecté: - Corpus UL

Amérique latine pour contrer les démarches révolutionnaires ou de la sphère d 'influence américaine et évite de provoquer les États-Unis en y Salvador Allende au sein du Congrès sont surtout négatives pendant toute la durée de gouvernement d'Allende et ses actions, les critiques envers la manière selon laquelle

[PDF] la révolution copernicienne

[PDF] la révolution copernicienne pdf

[PDF] La révolution d'Octobre 1917

[PDF] La Révolution de 1789

[PDF] La Révolution de 1789

[PDF] la révolution de la pensée scientifique 5ème

[PDF] La revolution en France en 1830

[PDF] La revolution en Russie

[PDF] La revolution en russie ( 10 min) je n'y arrive pas :( pour le 16/09

[PDF] La révolution en Russie et le début du régime soviètique

[PDF] la révolution et l empire 4ème exercices

[PDF] La Révolution et l'Empire

[PDF] la revolution et l'empire:la fondation d'une france nouvelle

[PDF] la révolution et l'empire 4ème

[PDF] la révolution et l'empire 4ème évaluation

UNIVERSITÉ SORBONNE PARIS CITÉ

UNIVERSITÉ SORBONNE NOUVELLE - PARIS 3 ED 514-EDEAGE : Études anglophones, germanophones et européennes

EA 4398-Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone (PRISMES/PEARL)Thèse de Doctorat en études anglophones

Marion LECLAIR

POÉTIQUE & POLITIQUE DU ROMAN RADICAL

EN ANGLETERRE

(1782-1805)

Thèse dirigée par Madame Isabelle BOUR

Soutenue le 15 septembre 2018

Jury :

Madame Sophie AUDIDIÈRE, maître de conférence à l'Université de Besançon Madame Isabelle BOUR, professeur à l'Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle Monsieur Gregory CLAEYS, professeur à Royal Holloway, Université de Londres Monsieur Alain MORVAN, professeur émérite à l'

Université Paris 3-Sorbonne NouvelleMonsieur Marc PORÉE, professeur à l'École Normale Supérieure

Monsieur Jean VIVIÈS, professeur à l'Université d'Aix-Marseille

Résumé

Cette thèse étudie un corpus de romans anglais, encore peu étudiés en France et jamais étudiés collectivement, publiés entre

1782 et 1805 par des écrivains et des écrivaines se rattachant par leurs idées et, pour certains, leur militantisme actif, au

mouvement radical qui se développe en Angleterre dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, s'amplifie et s'organise sous

l'impulsion de la Révolution française, puis, sévèrement réprimé par le gouvernement de William Pitt, s'effondre à la fin de la

décennie. Cette séquence historique laisse des traces profondes dans l'oeuvre des romanciers radicaux, dont beaucoup, comme

William Godwin, Mary Wollstonecraft et John Thelwall, sont philosophes ou polémistes avant d'être romanciers et prennent la

plume pour défendre les droits de l'homme (et de la femme) dans le débat anglais sur la Révolution française qui oppose Edmund

Burke à Thomas Paine. En croisant l'histoire des idées politiques, l'histoire sociale et culturelle du mouvement radical, l'histoire du

livre et la narratologie classique, ce travail s'efforce de mettre en lumière la façon dont les romans encodent une certaine idéologie

politique dans leurs formes - du discours des locuteurs au format de publication des romans, en passant par leurs narrateurs,

leurs intrigues, leurs personnages, leur style et leurs silences signifiants. Un tel examen fait ressortir, plutôt qu'une idéologie

radicale unifiée, une tension récurrente entre deux versions, libérale et jacobine, bourgeoise et plébéienne, du radicalisme, dont

l'articulation conflictuelle revêt différentes formes d'un auteur à l'autre et d'un terme à l'autre de la période étudiée, à mesure que

la réaction conservatrice enterre les espoirs radicaux de réformes.

Mots-clés : roman anglais du dix-huitième siècle ; roman jacobin ; radicalisme ; William Godwin ; Mary Wollstonecraft

Abstract

This dissertation examines a corpus of English novels which have been little studied in France as yet and never as a whole. The novels

were published between 1782 and 1805 by a group of writers who, by their ideas and in some cases active political commitment, belong

to the radical movement which developed in England in the second half of the eighteenth century, gained impetus and structure in the

wake of the French Revolution, and collapsed at the end of the decade when faced with repression from the government of William Pitt.

Radical novelists, many of whom, like William Godwin, Mary Wollstonecraft and John Thelwall, were philosophers and pamphleteers

before they took to novel-writing, flew to the defence of the rights of man (and of the rights of woman) in the revolution controversy which

pitted Thomas Paine against Edmund Burke - and their work bears the mark of the rise and demise of the radical movement. Combining

intellectual history with classical narratology, book history, and the social and cultural history of radicalism, this dissertation seeks to

highlight the way in which political ideology is built into the very forms of the novels - in the characters' speech and the characters

themselves, in the novels' plot and narration type, in their style and publishing format, as well as in their meaningful silences. Such a

study brings to light, rather than a coherent radical ideology, a recurring tension between two versions of radicalism, liberal and jacobin,

bourgeois and plebeian, whose partly conflicting conjunction assumes different shapes from one novelist to the other and between the

early 1780s and late 1790s, as radical hopes of reform sink under the conservative backlash.

Key-words : eighteenth-century novel, jacobin novel, radicalism, revolution controversy, William Godwin, Mary Wollstonecraft2

RemerciementsCette thèse n'aurait pas pu être entreprise, ni terminée, sans les nombreux soutiens dont j'ai

bénéficié. Je tiens donc à exprimer toute ma reconnaissance à ma directrice, Isabelle Bour, pour l'extrême

disponibilité dont elle a fait preuve pendant toute la durée de ce travail de thèse ; à Laurent Folliot et à Marc

Porée, dont les cours m'ont fait découvrir William Godwin et Jerome MacGann ; à l'École Normale Supérieure,

qui m'a permis, de séminaire en séminaire d'élèves et de département en département, de frapper à plus d'une

porte et de sauter des Lettres classiques à l'Anglais ; à la Maison Française d'Oxford, qui m'a accueillie six

mois en 2014 et donné l'occasion d'admirer la petite écriture serrée dont Godwin noircissait les pages de son

journal ; à Rosemary Mulot et à Cyril Selzner, qui ont tout fait, à l'Université Paris 1 et à l'Université de Cergy-

Pontoise, pour faciliter ma vie d'ATER et la rédaction de cette thèse ; à John Baker, qui a chargé sa barque

pour alléger la mienne ; aux doctorantes et aux doctorants du Séminaire Littéraire des Armes de la Critique,

sans lesquels cette thèse, dont plus d'une idée a été élaborée dans ce cadre collectif, ne serait pas ce qu'elle

est, et qui ont aussi été des relecteurs intrépides et d'indéfectibles amis dans la tourmente des dernières

semaines de thèse ; à Alexandre Feron, qui m'a conseillé de lire E. P. Thompson ; à Cameron J. Quinn, pour

de longues conversations, du tout début à la toute fin de ce travail, qui m'ont aidée à y voir plus clair ; à Jordi

Brahamcha-Marin, pour sa science aragonienne et des discours d'exhortation dignes des plus grands

généraux ; à Vincent Berthelier, dont les chemises et les chansons ont rendu habitables les bibliothèques les

plus austères ; à Vincent Heimendinger, pour une bibliothèque française bien pourvue en marxistes anglais qui

a facilité mes vérifications dernières ; à Gwendal Rannou, qui a relu de longs morceaux de ce travail et a bien

voulu jouer, quelques après-midis d'été, à cartographier des déplacements radicaux ; à Philippe Lefeuvre, qui

m'a suggéré de tenir un carnet de thèse ; à Mathias Sieffert, pour une relecture providentielle un jour de (grand)

désarroi, et à Alix Bouffard, pour une méticuleuse chasse aux noms propres ; à Laélia Véron, pour ses

messages d'encouragement en rafales ; à Alexia Blin, qui a supporté mes jérémiades avec une magnanimité

extrême et a jeté du soleil sur mes peines ; à Lise Charles, loin des yeux près du coeur, pour des relectures

héroïques de la dernière heure, l'enthousiasme qu'elle a toujours témoigné à mes romanciers radicaux, et

quelques jours au bord de l'Yonne remplis d'anis et de clapotis qui m'ont aidée à endurer un rude été de thèse ;

à ma mère, dont la bibliothèque pleine de pingouins jaunis m'a donné tôt le goût des romans anglais ; à mon

père, dont l'art graphique a sauvé cette thèse de plus d'un désastre ; à mon frère pour sa relecture minutieuse

de mes tableaux et à Flora Collinet pour un ordinateur secourablement prêté quand le mien renâclait ; à

Sofiane Belilita et à Lionel Mignard, qui ont ouvert une bibliothèque un jour de fermeture pour que j'y récupère

un chargeur oublié ; et à Alice de Charentenay, qui m'avait bien dit de ne pas attendre le dernier moment pour

écrire mes remerciements.3

Sommaire

Liste des abréviations utilisées.........................................................................5

1 - Discours : variétés de radicalisme. ..........................................................63

2 - Narration : un conte de deux voix...........................................................148

3 - Intrigue : le genre en question ................................................................215

4 - Personnages : nouveaux modèles et vieux schémas.............................303

5 - Style : l'anti-romance radicale.................................................................384

6 - Silences : l'inconscient romanesque.......................................................480

7 - Format : les romans radicaux font-ils la révolution ?..............................543

Annexe 1 - Résumé des romans..................................................................604

Annexe 2 - Tableau synthétique des types de narration..............................622 Annexe 3 - Tableau synthétique des intrigues..............................................623 Annexe 4 - Tableau synthétique des personnages......................................625 Annexe 5 - Éditeur(s), format, prix de publication........................................627

Table des matières .......................................................................................675

4

Liste des abréviations utilisées

Nous avons employé dans cette thèse un système de référence (auteur date, page). Pour les romans de notre corpus de travail,

toutefois, et pour les écrits non-fictionnels des radicaux que nous étions amenés à citer le plus fréquemment, nous avons eu recours

aux abrévations suivantes : BD BP CW D DA EC F FS H HS HT J JW LE OMH M MAHI Mt MH NA ND PJ RoM StL S SS VP VRM VRW YP W WW

Barham Downs

Memoirs of Bryan Perdue

Caleb Williams

Desmond

The Daughter of Adoption

Memoirs of Emma Courtney

Fleetwood

The Fair Syrian

Hermsprong's

Hubert de Sevrac

Hugh Trevor

Julia

James Wallace

Letters and Essays

The Old Manor House

Mary. A Fiction.

Man As He Is

Marchmont

Mount Henneth

Nature and Art

The Natural Daughter

Political Justice

Rights of Man

St. Leon

Secresy

A Simple Story

The Victim of Prejudice

A Vindication of the Rights of Men

A Vindication of the Righs of Woman

The Young Philosopher

Walsingham

The Wrongs of Woman

Note sur les éditions utilisées

Nous nous sommes efforcée, dans la mesure du possible, d'utiliser les éditions savantes les plus récentes des romans. Dans le cas de Caleb Williams,

toutefois, des deux romans de Mary Wollstonecraft, de Memoirs of Emma Courtney, de Anna St. Ives et de Hugh Trevor, nous avions fait l'acquisition

des romans dans des éditions Oxford World's Classics des années 1970 en rédigeant notre mémoire de M2 et nous avons continué à travailler avec

ces éditions pour notre thèse. D'autre part, le regain d'intérêt suscité par les romans radicaux a donné lieu à la parution simultanée de plusieurs

éditions critiques concurrentes : les romans de William Godwin, de Charlotte Smith, de Mary Wollstonecraft ou de Mary Robinson sont publiés à la fois

par Chatto & Windus, qui ont édité leurs oeuvres complètes, et par la maison d'édition canadienne Broadview Press. Enfin, certains romans (ceux de

Robert Bage notamment), n'ont pas été réédités depuis le dix-neuvième siècle ou uniquement sous la forme de fac-similés (Nature and Art) ; nous

avons eu recours, dans ce cas, à l'édition originale ou, dans le cas de Bage, à l'édition Ballantyne de Walter Scott publiée en 1824. Le caractère

hétéroclite des éditions utilisées se traduit par quelques différences dans la façon dont nous renvoyons aux romans, le système de référence

(Volume.chapitre, page) que nous avons utilisé n'étant pas applicable dans les cas où les éditions ne présentent pas de division en chapitres ou en

volumes (les quatre premiers romans de Bage) ou comportent une division supplémentaire en livres (l'unique roman de Thelwall).5

Introduction

Si l'Angleterre des années 1790 fut déchirée, comme le suggère Marilyn Butler, par une " guerre des idées », c'est une guerre que le roman radical a bel et bien perdue. Alors que Thomas Paine, Mary Wollstonecraft et, pour le camp conservateur, Edmund Burke, sont encore des figures importantes du panthéon britannique, les romans radicaux ne sont plus guère lus en

dehors des cercles universitaires ; et Godwin, célébré dans les années 1790 pour Political

Justice (1793) et son roman Caleb Williams (1794), et encore adulé à la génération suivante par

Percy Bysshe Shelley, William Hazlitt ou Lord Byron, a finalement été éclipsé par Thomas

Malthus.1 La postérité a tranché : les romans radicaux ne valent, du point de vue du mérite

littéraire, ni les grands romans du dix-huitième siècle ni les grands romans du siècle suivant, et

n'ont réussi, au mieux, qu'à imiter Laurence Sterne et Tobias Smollett ou préparer Jane Austen et

Walter Scott.

Pourquoi, alors, s'embarrasser à étudier des romans vieux de plus de deux siècles, repoussants de longueur et de didactisme ? D'abord, parce que d'autres considérations que le

seul mérite littéraire entrent dans la constitution des canons universitaires et scolaires, et qu'une

des tâches de la recherche est d'exhumer les oubliés de cette histoire officielle : or, si les romans

radicaux ont fait l'objet d'études de plus en plus nombreuses outre-Manche et outre-Atlantique depuis les années 1970, ils restent encore en France peu étudiés et très méconnus.

D'autre part, si la longueur de la plupart des romans radicaux est indéniable

(conséquence de la situation souvent précaire de leurs auteurs respectifs, qui écrivaient pour

vivre et avaient donc un intérêt évident à ne pas faire court, trois volumes se vendant plus cher

que deux), leur didactisme est en vérité plutôt discret et ne choquait d'ailleurs pas leurs contemporains. Les recensions des romans radicaux leur reprochent souvent les principes qu'ils défendent, et pointent, plus occasionnellement, des défauts de composition (une intrigue confuse, une structure d'ensemble trop lâche, un personnage trop caricatural). Mais elles

n'épinglent pas leur caractère démonstratif,2 que nous projetons sans doute depuis notre vingt-et-

1L'Essai de Malthus sur la population (An Essay on the Principle of Population, 1798) de Malthus répondait au

Political Justice de Godwin et à ses pronostics optimistes sur l'avenir de l'humanité, en théorisant la fameuse loi

des deux croissances (géométrique pour la population, arithmétique pour les ressources), qui prédisait la

surpopulation à plus ou moins long terme. C'est sur les conseils de Godwin que Malthus a toutefois ajouté l'idée

d'une " retenue morale » (moral restraint) aux autres freins (guerre, famine et pauvreté, pour l'essentiel)

susceptibles de ralentir la croissance de la population et de retarder la surpopulation : la perspective d'une plus

grande pauvreté n'était pas, découvrait-il, seule à même de dissuader les pauvres de croître et se multiplier

déraisonnablement.

2La seule exception serait sans doute Anna St. Ives de Holcroft (1792), auquel Mary Wollstonecraft reproche

d'ailleurs son caractère trop démonstratif dans la critique du roman qu'elle rédigea pour The Analytical Review

6

unième siècle encore attaché à l'idée de l'autonomie de l'art. Au dix-huitième siècle, alors que le

roman est encore un genre peu estimé, d'autant que le développement d'un marché du livre à la

fin du siècle stimule la production " industrielle » (disent les contemporains) de romans à sensation de piètre qualité3, il n'est pas rare que le roman revendique, dans sa quête de

légitimité, une mission d'instruction morale des lecteurs. Que la fiction serve explicitement de

véhicule à un certain nombre d'idées et de valeurs n'a donc rien d'inhabituel et le roman radical

ne diffère pas, sur ce point, de bien des romans du dix-huitième siècle, dont Joyce Marjorie

Sanxter Tompkins souligne le didactisme caractéristique ([1932] 1969, 297) - si ce n'est que le message qu'il véhicule est d'emblée plus politique que moral. A la lecture, donc, les romans

radicaux n'ont rien de particulièrement rebutant (du moins pour qui est habitué aux romans de ce

siècle) et, on serait même en peine pour certains d'entre eux, si l'on n'avait pas en tête l'histoire

du mouvement radical dans lequel ils s'inscrivent et les revendications portées par celui-ci, d'identifier clairement le message qu'ils se proposent de véhiculer. Troisièmement, si ce message politique n'est pas, la plupart du temps, un obstacle à la

lecture, il fait du roman radical un objet littéraire particulièrement intéressant à étudier : d'un côté,

parce qu'il impose de se plonger dans l'histoire des années 1790 et la controverse révolutionnaire

et engage donc à une recherche qui mêle littérature et histoire ; mais aussi parce que l'existence

d'un projet politique affiché complique l'analyse du roman et l'explication des thèmes et desquotesdbs_dbs13.pdfusesText_19