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Cahier du " Monde » N

o

22813 daté Vendredi 18 mai 2018 - Ne peut être vendu séparément

2

LA " UNE », SUITE

vFÉMINISME

Entretien avec

Marie-Jo Bonnet pour

" Mon MLF » 3

ENQUÊTE

vSéries et littérature, influences croisées 4 5

ASSISES

DU ROMAN

vLYON, DU 21 AU 27 MAI vUne contribution de Jonathan Coe vLes livres de Kim

Leine, Jane Smiley ...

6

HISTOIRE

D'UN LIVRE

v" Irrécupérable », de Lenny Bruce 7

ESSAIS

vLa nouvelle histoire de l'épuration signée

François Rouquet

et Fabrice Virgili 8

CHRONIQUES

vLE FEUILLETON

La liste des raisons

pour lesquelles Claro aime " Claquettes et ornithologie », de Christophe Rey 9

BIOGRAPHIES

vMax Weber, Elsa

Morante, Leonard

Cohen, Svetlana

Allilouïeva

10

RENCONTRE

vEdouard Louis le révolté camille laurens

écrivaine

D issiper les mystifications, dire la vérit é, c'est l' un des buts q ue j'ai le plus obstinément poursuivis à travers mes livres. » Sans doute cette phra se, ex- traite de Tout compte fait, s'applique-t- elle bien au cycle mémoriel que Simone de Beau voir a mené durant vingt-c inq ans, ressaisissant, entre 1956 et 1981, à la fois presque toute sa vie - elle était née en 1908, morte en 1986 - et une période historique riche en événements majeurs.

Dans ce genre si particulier des Mémoi-

res, qui imbrique l'intime et l'Histoire, et par lequel elle entre dans " La Pléiade »,

Beauvoir envisage sa v ie comme " une

expérience exemplaire où se refléterait le monde entier ». Ell e revient à plusieurs reprises sur son exigenc e de transpa - rence et d'authenticité. Pour autant, à quelle vérité sa mémoire, au fil des ans, s'est-elle d'abord attachée ? Qu'est-ce qui mérite d'être raconté ? Les

événements, qu'elle en soit observatrice

ou actrice, la maladie, l a mort même sont décrits avec la minutie d'un greffier et un positivisme factuel sans faille, par- fois pénible, notamment dans La Céré- monie des adieux, chronique des derniè- res années de Sartre. Les autres, plus ou moins proches, font l'objet de portraits tendres ou acérés. Son projet de se " jeter toute crue dans un livre », en revanche, rencontre des obstacles et le récit de soi, auto-analyse extraordinairement lucide mais jamais totalement libre, reste en- travé par de multi ples réserves, omis- sions, discrétions, recompositions. " Toute crue », certainement pas dans tous les sens du terme. Si nous ne pou- vions lire ailleurs sa correspondance avec son amant américain Nelson Alg ren (1909-1981), par exempl e, qu e saurions- nous, lisant La Force des choses, de la pas- sion incandescente qu'elle eut pour lui ?

Pas grand-chose, en quelques lignes sè-

ches. Il en va de même de ses amours homosexuelles. Crainte du narcissisme si dé crié par ses pairs ? Ou bien pl utôt volonté de construire un monument im- peccablement maîtrisé, qui ne laisse rien au hasard des contingences ? Le " Castor » est d'abord un bâtisseur, après tout. Et puis, mémoire s et monuments ont la même fonction, celle de préserver le sou- venir de quelque chose... ou de quelqu'un.

Le lecteur - la lectrice - d'aujourd'hui

peut s'étonner de voir Jean-Paul Sartre (1905-1980) apparaître sans cesse au fil d'un cycle aut obiographique écri t par l'une de nos féministes capitales. Celui-ci couvre en effet moins l'existence de son auteure qu'une sorte de vie mixte et ju- melée : leur couple. Et si, au tout début des Mémoires d'une jeune fille rangée, évoquant sa position fami liale d' aînée,

Beauvoir se dit fière d'être " la pre-

mière », dans la suite, à commencer par son rang à l'agrégation, elle appa- raît toujour s seconde, sinon dans l'ombre de Sartre, du moins dans sa lumière. C'est lui son " mentor », lui qui l'oriente vers le roman et les écrits de soi pour se réserver la philosophie, lui qui l'amène à s'interroger sur sa " féminité ». Si Beauvoir est une acti- viste, elle semble avoir intériorisé sa dépendance à l'égard de son compa- gnon, dont elle épouse toutes les causes.

Quand on a lu avec admiratio n Le

Deuxième Sexe (1949), oeuvre si ess en-

tielle au progrès d e la condition fémi- nine, on regrette parfois que ses propres

Mémoires minorent son rôle et la relè-

guent ainsi au... deuxième plan.

Cependant, l'un des passionnants tex-

tes annexes présentés dans cette édition nous donne la " vraie clé » d'accès au mo- nument : " Son bonheur, son oeuvre avant la mienne », écrit-elle en 1959 à propos de Sartre. " J'ai été au meill eur - j' ai cédé, comme je l' avais toujours souhaité, à l'évidence de l'absolu. A 50 ans comme à

21, Sartre est pour moi l'incompa rable,

l'Unique. J'ai cédé à la vérité. » Quand l'amour et le féminisme se rencontrent, ils invente nt leur vérité personnelle, inoubliable. Celle de Beauvoir s'appelle

Sartre. Sa vie dur ant, el le a bâti leur

mémorial.

Pour le construire, il lui fallait toutefois

un matériau qui soit aussi de vérité. On a reproché à Simone de Beauvoir son style froid ou monotone. Il est vrai que, en la lisant, on retrouve parfois l'impression désagréable qu'a pu laisser sa voix à l'oreille, un ton de maîtresse d'école auto- ritaire et guère encline aux affects ni à l'empathie. Sans doute était-ce sa façon de lutter contre la vision qu'imposait son

époque aux " écrivains femmes », canton-

nées aux récits inessentiels, comme si la maîtrise et la pensée étaient phalliques.

C'est d'ailleurs par une métaphore virile

qu'elle exprime la nécessité d'écrire : " Il y a des jours si beaux qu'on a envie de briller comme le soleil, c'est-à-dire d'éclabousser la terre avec des mots. » Mais elle ajoute : " Il y a des heures si noires qu'il ne reste plus d'autre espoir que ce cri qu'on vou- drait pousser. »

Et de fait, parmi des pages mesurées,

surgissent plus souvent qu'on n'imagine des momen ts d'abandon, des interro- gations poignante s, non dénuées d'an- goisse et de mélancolie, où le pouv oir suprême est laiss é aux mots, " le seul transcendant que je reconnaisse et qui m'émeuve », écrit-elle. Sartre, la littéra- ture : deux vérité s absolues qui dessi- nent, tout compte fait, comme en creux, le por trait mémorable d'une femme exceptionnelle.p

Simone de Beauvoir,

féministe paradoxale

La grande écrivaine (1908-1986) entre dans " La Pléiade » avec ses livres autobiographiques.

Camille Laurens y voit l'auteure du " Deuxième Sexe » fidèle à la littérature - et à Sartre

Simone de Beauvoir, à Paris, chez elle, en 1949. ELLIOTT ERWITT/MAGNUM PHOTOS mémoires i et ii, de Simone de Beauvoir,

édités sous la direction de Jean-Louis

Jeannelle et Eliane Lecarne-Tabone,

Gallimard, " Bibliothèque de la Pléiade »,

1 584 p. et 1 696 p. sous coffret,

125
jusqu'au 31 décembre.

Signalons la parution en poche

du Privilège de Simone de Beauvoir, de Geneviève Fraisse,

Folio, " Essais », 156 p., 6

Le projet de Beauvoir

de se " jeter toute crue dans un livre » rencontre des obstacles et le récit de soi reste entravé par de multiples réserves

Marie-Jo Bonnet.

DRFP/LEEMAGE

2 ... à la " une » féminisme

Vendredi 18 mai 2018

0123

Parutions

UNE HISTOIRE DU FÉMINISME DE

L'ANTIQUITÉ GRECQUE À NOS JOURS,

de Séverine Auffret, préface de Michel

Onfray, Editions de l'Observatoire,

704 p., 24 !.

LA GLOBALISATION DU GENRE.

MOBILISATIONS, CADRES D'ACTIONS,

SAVOIRS, sous la direction de Ioana

Cirstocea, Delphine Lacombe et

Elisabeth Marteu, PUR, " Archives

du féminisme », 292 p., 24

L'IMPOSSIBLE CONSENTEMENT :

L'AFFAIRE JOSÉPHINE HUGUES,

de Nicole Edelman, Editions du Détour, " Le Devenir du passé », 192 p., 19

BAD FEMINIST, de Roxane Gay,

traduit de l'anglais (Etats-Unis) par

Santiago Artozqui, Denoël, " Impacts »,

464 p., 21,90

ÉTATS DE FEMME. L'IDENTITÉ FÉMININE

DANS LA FICTION OCCIDENTALE,

de Nathalie Heinich, Gallimard, " Tel »,

402 p., 12,50

" Avec le MLF, nous avons inventé de nouvelles manières d'être au monde » L'historienne Marie-Jo Bonnet revient sur les luttes féministes des années 1970 dans " Mon MLF ». Elle en évoque ici les acquis, et ce qu'il reste à faire

Simone de Beauvoir à la " Foire aux femmes », organisée à la Cartoucherie de Vincennes par le MLF, en 1973. JANINE NIEPCE/ROGER-VIOLLET

propos recueillis par florent georgesco V ingt ans après l'acte fondateur qu'a été la parution du

Deuxième Sexe, de Simone de

Beauvoir (Gallimard, 1949), le

féminisme français a vu apparaître des formes nouvelles de militantisme, qui se sont cristallisées, en 1970, dans la créa- tion du Mouv ement de libér ation des femmes (MLF). L'his torienne Marie-Jo

Bonnet, qui avait 21 ans quand el le y

est entrée, raconte, dans Mon MLF, la décennie de lutte, d'espoir et d'invention qui a suivi.

Aviez-vous lu " Le Deuxième Sexe »

quand vous avez rejoint le MLF, début 1971 ?

Non, je ne l'ai lu qu'après avoir rencon-

tré Beauvoir. Et je ne me suis pas du tout reconnue dans sa manière d'opposer masculin et féminin, actif et passif, sur- tout après Mai 68, où les femmes avaient été très actives. Elle finissait en disant que les femmes devaient, pour prendre leur place dans la société, s'assimiler aux valeurs masculines. C'était le contraire de ce que nous faisions : rejeter l'intégration à la " société mâle » pour nous tourner vers nous-mêm es. Mais, en même temps, Beauvoir se p laisait avec nous.

Nous étions différentes des femmes

qu'elle avait connues, et elle aimait ça.

Elle a toujours fait en sorte de nous don-

ner la parole, notamment dans Les Temps modernes, en nous laissant libres, même quand elle n'ét ait pas d'accor d. Elle a compris que quelque chose d'important se jouait au MLF, qui la concernait.

Quel regard aviez-vous sur ce que

sa génération avait accompli ?

Nous ignorions tout. Nous avions va-

guement entendu parler du droit de vote.

Sauf qu'après Mai 68 nous étions antipar-

lementaires - " Elections, pièges à cons ».

Nous étions ai lleurs. Nous voulions

transformer la société et nous transfor- mer nous-mêmes. Le MLF était une ini- tiation collective, impliquant un aspect spirituel et la connaissance de soi.

Cette initiation passait par la non-

mixité, qui était une des originalités les plus radicales du MLF...

C'était essentiel. No us avons expéri-

menté l'entre-femmes, sous tous ses as- pects. Et cette communauté de femmes m'a sauvée. Elle m'a donné un élan pour toute ma vie. Avant le MLF, j'étais dans le rejet du modèle féminin et de l'hétéro- sexualité soumise au pouvoir masculin.

Je ne m e perceva is pas co mme une

femme. Et, tout à coup, je rencontrais des hétérosexuelles aussi rebelles que moi. Je pouvais à la fois m'ac cepte r comme femme et mettre mon énergie au service de la libération des femmes.

Vous écrivez que, pour vous, contrai-

rement à certaines de vos camarades, la différence entre hommes et femmes était plus importante que la différence entre hétérosexuels et homosexuels...

Les frontières, en matière de sexualité,

sont poreuses. Moi, je désire les femmes.

Mais beaucou p d'hétéros, parmi nous,

sont aussi tombées amoureuses de fem- mes. Quand on sort des déterminismes sociaux, il y a une ouverture du désir vers un but qu'on ne connaît pas. C'est ce que nous explorions. En s'enfermant dans la question homosexuelle, on courait le ris- que de devenir communautaristes. C'est une tendance qui est apparue très vite, en tout cas chez les garçons des groupes ho- mosexuels qu'on côtoyait alors. Ils sor- taient de la répression sexuelle qui les empêchait de vivre. Par ailleurs, ils res- taient des hommes, reconnus comme tels dans la société. Nous, homosexuelles ou hétérosexuelles, nous avions tout à conquérir. Nous avions beau coup pl us intérêt qu'eux à ce que la société change.

A-t-elle changé comme vous l'espériez ?

Ah non ! Nous vivons un retour en ar-

rière inquiétant. Il n'y a plus de contre- pouvoir, de contre-cultur e. On ba igne dans les reli gions et le néolibéralisme sauvage. C'est une normalisation géné- rale. Je ne comprends pas ce désir de nor- malité, en particuli er chez l es homo- sexuels. Je trouve qu'assumer ses diffé- rences permet d'être à l'écart, de faire un pas de côté : on voit mieux les choses, on les subit moins.

C'est ce que vous disiez au début :

votre affaire à vous, ce n'était pas l'intégration, donc l'acquisition de droits...

La question des droits des femmes a oc-

culté l'expérience de libération que nous avons vécue dans les années 1970. Certes le mot " droit » est plus facile à compren- dre. Tout le monde peut se reconnaître dans ce combat. Mais la libération ouvre beaucoup plus de chemins. Nous avons inventé de nouvelles manières d'être au monde et en société. Quelque chose de neuf est entré dans l'histoire.

Ce chapitre est-il clos aujourd'hui ?

Non. #metoo m'a redonné de l'espoir.

Tout un refoulé a émergé. On s'est rendu

compte que, si l'égalité juridique était ac- quise, il manquait peut-être l'essentiel.

Car il reste trois domaines où rien n'a

bougé : le pouvoir, l'a rgent et le sexe - l'accès au corps des femmes. Quand les actrices américaines ont commencé à parler, on s'est aperçu que des femmes puissantes continuent d'être tr aitées comme des objets sexuels. Donc la ques- tion de l'identité des femmes se pose tou- jours. Qui suis-je en tant que femme ? J'ai beau avoir du pouvoir, de l'argent, des droits, je reste dépendante des hommes.

Avez-vous le sentiment que vos

engagements ont été trahis ? Ou est-il dans l'ordre des choses que tout soit toujours à recommencer ?

Les deux. Chaque génération, et cha-

cun, doit accomplir sa propre libération.

Mais nous avons construit une culture. Il

y a des livres, des films, des tableaux, une expérience de solidarité entre femmes qui a ouvert l'horizon... Les années 1970 sont devenues une référence. Nous avons mis des outils à la disposition des généra- tions suivantes.p

ELLES S'APPELAIENT Esther Roper,

Eva Gore-Booth, Sarah Reddish, Sa-

rah Dickinson, Selina Cooper et Ada

Nield Chew. Avec elles, derrière elles,

des dizaines de milliers de tisseuses et de bobineuses dans ce haut lieu de la production textile que fut le

Lancashire, la région de Manchester,

au nord-ouest de l'Angleterre, tout au long du XIX e siècle et des premiè- res décennies du XX e siècle. Cumu- lée à d'autres facteurs d'évolution, leur lutte opiniâtre a abouti à la con- quête du suffrage féminin en Gran- de-Bretagne, d'abord limité aux femmes de plus de 30 ans (1918), puis étendu aux mêmes conditions que pour les hommes - dès 21 ans (1928). Les historiennes britanni- ques Jill Liddington et Jill Norris ont ressuscité le combat de ces suffra- gistes dès 1978 dans un ouvrage devenu un classique outre-Manche.

Ce récit vivant et empathique, His-

toire des suffragistes radicales, est désormais accessible en français.

Les auteures ont utilisé une impor-

tante documentation, parfois déni- chée dans de modestes bibliothèques locales et dans des archives familiales.

Elles ont également recueilli de pré-

cieux témoignages oraux de filles de certaines de ces militantes. Pour le lecteur de 2018, le livre se lit dès lors comme la mise en abyme de deux temps du féminisme : celui des ac- tions pionnières de la fin du XIXquotesdbs_dbs21.pdfusesText_27