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Z
DOSSIER PDAGOGIQUE
Pour toute information complmentaire nÕhsitez pas contacter U - scolaires@parenthesecinemaPcom
LE SQ OCTOBRE AU CINMA
LÕADAPTATION CINMATOGRAPHIQUE
DU ROMAN DE PIERRE LEMAITRE
PRIX GONCOURT SHZC
de votre tablissement ou du cinma avec lequel vous avez lÕhabitude de travaillerP Vous pourrez mettre en place une sance
avec la Direction du cinma au tarif scolaireP Toutes les salles seront susceptibles dÕaccueillir ce type de sance spcialeP
LÕHISTOIRE DU FILM
Novembre ZJZJP Deux rescaps des tranchesR lÕun dessinateur de gnieR lÕautre modeste comptableR dcident de monter une arnaque aux monuments aux mortsP Dans la France des annes follesR lÕentreprise va se rvler aussi dangereuse que spectaculairePPP
UN FILM DE
ALBERT DUPONTEL
S
¥ Entretien complet avec Albert Dupontel
¥ Entretien complet avec Pierre Lemaitre
¥ Les liens avec les programmes
¥ Fiches dÕactivits dtailles en lien avec les programmes pour les classes de Cycle Y et Lyce - activits transversales Franais O Histoire O Arts plastiques
Histoire des arts
¥ Ressources complmentaires - modules making ofR extraits du storyTboardPPP
¥ BibliographieR sitographie
SOMMAIRE
C U - pourquoi avezTvous choisi dÕadapter le roman de
Pierre Lemaitre
U En plus d e mon norme pl aisir de lecteur Dpa rtag par un million de person nesER je trouvais le livre extrmem ent inspi rantP Tous les personnages me paraissaient dÕune modernit confondanteR dÕun Pradelle rouge DAlbert MaillardE auquel on ne peut que sÕidentifier tant il reprsente lÕÇ U homme moyen U De surcroit le livre de Pierre Lemaitre est un vritable mode dÕemploi pour un sc narioR tant son criture est visuell e et ses personnages parfaitement dfinis psychologiquementR le tout dans une narration aux rebondissements continusP CÕest un parfait mlange de Dumas et ClineR deux de mes auteurs favorisP Comment transposeTton une criture incarneR haute en couleurs comme celle de Pierre Lemaitre lÕcran ? U Si le sujet mÕinspirait autantR cÕest quÕinstinctivementR je pensais pouvoir le cette faon de faire que je pratique depuis Bernie me paraissait propos sur ce filmP Je nÕai donc eu quÕ me faire confianceP Le verbe haut de Pierre gnreuxP
Quels ont t vos partisTpris
U dans lÕcriture du scnario U
De ce livre de ÉHH pagesR mon Ç
U partiTpris U È a t dÕaller lÕessentielR savoir la relation forte et passionne Albert Ð EdouardR que jÕai confronte assez tt dans le scnario lÕÇ U arnaque U
È propose par EdouardP Il me
fallait un pitch scnaristique pour articuler lÕhistoire au cinmaP En effet dans le livreR lÕÇ U arnaque U È arrive dans le dernier tiersR et un de mes travaux De mmeR l e spectat eur est beaucoup plus paresseux que le lect eurP Pour garder rythme et attentionR jÕai reli tous les personnages entre euxR encore plus que dans le livre afin que tout renvoie toutP Par exempleR cÕest Edouard qui met Merlin sur la piste de Pradelle pour se venger de celuiTciP Cette transition nÕexiste pas dans le livreP Et pour finirR jÕavais Ð PradelleP L aussiR je pense que le spectateur en a besoin mais pas forcment le lecteurP Entre comique et t ragdie - ni tout fai t burlesq ue ni totalement pathtiquePPP Comment parvenezTvous ainsi lier les deux ? QuÕestTce qui vous intresse dans cette tension ?
Dpar exemple la phrase Ç
U laide de face mais belle de dot U
È est de
lui et je me suis empress de la garder dans les dialoguesEP Pour le relief motionnel que vous voquezR t out dpend de la f orce burlesques du filmR Labourdin et MerlinR jÕai fait appel deux grands acteursR Philippe Uchan et Michel VuillermozP Il faut cependant des rptitions pour trouver le Ç U nez rouge U
È de ces personnagesR quÕils
ont fait avec talentP Le mlange des genres comdie Ð tragique toute la distributionP Et ce mlange me para"t un bon reflet de ce que je ressens dans la vie de tous les joursP Ces montagnes russes
ENTRETIEN AVEC ALBERT DUPONTEL
Y En quoi les fractures sociales et les dceptions issues de la sortie de guerre trouventTelles un cho dans notre socit contemporaine ? U technologie dans la guerreP Jamais dans lÕhistoire de lÕhumanitR lÕhomme ne sÕtait autant entretu DZRY million de morts en Y ansR uniquement en FranceE U - la technologie au service de la mort est malheureusement comme fondatrice des craintes du futurP En ce qui concerne la fracture socialeR entre Pradelle et Maillard existe le foss queR l encoreR on retrouve dans nos socits actuellesP Une petite minoritR cupide et avideR domine le mondeR les multinationales actuelles sont remplies de PradelleR sans foi ni loiR qui font souffrir les socit contemporaineP Comment avezTvous abord la question de la reconstitution historiqueR lÕimageR le son U
Enormment de lectures
U - Eri ch Maria RemarqueR presque tous ses livresR La Peur de Gabriel ChevallierR Orages dÕacier dÕErnst JngerR rcits autobiographiques de Maurice GenevoixR et pliade dÕautres livresP Enormment de films dÕpoqueR dont quelquesTuns revus avec beaucoup dÕinsistanceR dont les deux adaptations A lÕouest rien de nouveau de Lewis Milestone et Les Croix de bois de Raymond BernardR Les Ailes de William WellmanR Les Sentiers de la gloire de Stanley KubrickR ainsi que moult dont jÕai sollicit le coloriste pour la colorisation de ce film DLionel KoppEP Puis des livresTalbum de grands photographes dont BrassaUNDon a mme pioch dedansP La bande son a t faite par mon monteur sonR Gurwal CoUcTGallasR avec qui jÕavais dj travaill sur J mois fermeP NÕayant aucun document sonore de lÕpoque Dle son nÕexistait pas encoreER il sÕest bas sur les premiers films sonores apparus cette poque et prcdemment cits DA lÕOuest rien de nouveau et Les Croix de boisE ainsi que des tmoignages crits de soldats ou civilsR dcrivant avec beaucoup de dtails les divers sons de cette priodeR que ce soit sur le front ou dans les rues de ParisP A noter galement une grosse part dÕi magination e n voyant les films m uetsR documentaires ou fictionsR montrant lÕactivit des rues de Paris et dont il sÕinspirait pour imaginer les sons cohrentsP
QuÕest qui vous a intress dans
U les personnages dÕAlbert MaillardR
Edouard
U
Pericourt
U et Pradelle U CÕest la modernit de leur psychologie qui mÕintresseR ce sont des PricourtEP Ils sont toujours bien vivants en nousR immuablesR incarnant par l mme la condition humaineP QuÕaimeriezTvous que les jeunes spectateurs retiennent de votre filmU? RienR quÕils pas sent just e un bon momentR ce serait dj beaucoup U U Arriver capter leur attention parTdel les jeux vido ou les crans de smartphone serait vraiment un exploitR mais ce nÕest pas impossibleP La valeur culturelle et humaine du rcit peut faire lÕobjet de discussions en cours mais ce sera la responsabilit des pdagogues U U Q Lorsque vous criviez vo tre roman avez Tvous pens une possible adaptation cinmatographique U ? Avie zTvous vous des Ç U images U en tte U On pense souvent que jÕai une criture cinmatographique parce quÕelle vu en adaptant le roman U - ce nÕest pas parce quÕun chapitre est Ç U visuel U quÕil est cinmatographiqueP Pour en faire du cinmaR il faut le transformerR cela sÕappelle une adaptationR tout simplement parce que la grammaireR la pas le ngatifR la circulation des points de vue dans une mme phrase ne sont pas Ç U tournables U
ÈR etcPE
Cela ditR je ne pensais pas une adaptation parce que ce nÕest pas ainsi que je travailleP Quand je fais un romanR je faisPPP un romanP Pour ce qui est des imagesR jÕen avaisP Je juge une adaptation russie au fait que les images du film ont chass les miennesP Et cÕest exactement ce qui se passe avec le film dÕAlbertP En quoi les fractures sociales et les dceptions issues de la sortie de guerre parlentTelles de lÕtat de la socit franaise contemporaine ? U Il faut s e garder de pro cder des quivalences hist oriques entre faussesP Je ne crois pasR par exempleR quÕil soit historiquement pertinent trouver des rsonnancesR parfois frappantesR entre ces deux priodesP LÕune de celles qu i mÕa le plus intress est l a notion de rupture du contrat socialP Les je unes hros dÕAu re voir lThaut sontR socialementR de bons petits soldats U - ils font ce que la socit leur demandeP Ils font une guerre quÕils nÕont pas dsireP Et qui plus estR ils la gagnentP Puis ensuiteR ils ne parviennent pas retrouver une place dans la socit Dje me suis inspir en cela de la prface de Louis Aragon AurlienR cÕest ainsi quÕil dfinit son personnageEP Nos chmeurs Seniors dÕaujourdÕhui sontR mutatis mutandisR dans une situation comparableP Dans les Trente Glorieuses ils ont fait ce que la socit leur intimait de faire U - sÕendetter pour une maisonR une voitureR faire deuxR trois enfants dont ils feront des individus employablesR etcP PuisR avec la criseR ils se retrouvent au chmage et en tau entre deux injonctions contradictoires U - travailler de plus en plus tard pour mriter leur retraiteR et chmer parce quÕon les trouve trop gs pour leur donner un emploiP Les deux priodes racontent lÕhistoire de personnes qui nÕont pas dmrit et se voient prives de la rcompense sociale que la socit leur avait promiseP Le regard subversif port par Albert et douard sur les monuments aux mortsR le cynisme de Pradelle qui fait f ortune grce aux oprations dÕinhumations des soldats morts au c ombat sontTils propres lÕpoque o nous concernentTils aujourdÕhui ? Si le cynisme voqu ici tait propre cette poque Det donc limit elleER la vie serait bien plus supportable aujourdÕhuiP YTaTtTil des hros positifs dans cette histoire ? Si ouiR lesquels ? de trouver des aspects positifs dans tous les personnagesR lÕexception de
PradelleR que jÕai bti comme un Ç
U personnage plan U
È Dje me suis inspir de
la distinction opre par EPMP Forster dans son essai sur le romanEP MP Pricourt sÕest montr coupable envers son filsR mais sa Ç rdemption U mais il nÕy est conduit que par lÕingratitude sociale dont il est la victimeR etcP
Si je reprends nanmoins cette notion de Ç
U hros positif U
È Dque je ne partage
pas beaucoupER je dirais quÕil est incarn par Joseph Merlin Dle personnage est construit en hommage au Merlin du Sang Noir de Louis GuillouxEP U voyais une de mes histoires sur un cran U - les nomsR le titreR lÕhistoire pour lÕessentiel avaient t conservsR ce quiR bien srR accusait encore lÕaspectquotesdbs_dbs46.pdfusesText_46