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documento, nos casos em que é legalmente admitida, deverá conter ou fazer-se acompanhar por este aviso. Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre: entre l'utopie et le réel
Autor(es):Fernandes, Ana
Publicado por:Universidade Católica Portuguesa, Departamento de Letras URL
Accessed :26-Sep-2023 00:12:52
digitalis.uc.pt impactum.uc.pt
MÁTHESIS 71998 207-218
PAUL ET VIRGINIE DE
BERNARDIN DE
SAINT -PIERRE:
ENTRE
L'UTOPIE ET LE RÉEL
ANA FERNANDES
La Nature au xvnr
me siecle est domestiquée et transformée en des jardins dignes d'envie. C'est à cette époque que 1'0n construit en France des jardins d'une particularité esthétisante qui les fait rivaliser avec les jardins à
I 'anglaise ou à I 'italienne. Mais pourquoi
appparaissent les jardins naturels dans des romans? L'utilisation de ce motif est intimement lié à l'idée du bonheur de I'homme nouveau, délivré du sentiment tragique de l'existence, qui suscitera parallelement de nombreuses réflexions. Cette réflexion sur le bonheur se rattache fortement au mythe de la nature: au rebours de la confiance illimitée en un bonheur à venir, on rêve d'un paradis perdu ou la connaissance infuse du Bien garantissait à I 'homme une innocence originelle. Le bonheur serait derriere nous, un état à retrouver, celui d'un âge d'or des premiers temps de I 'humanité. Le rêve d 'un temps reculé ou I 'homme jouissait d'un bonheur innocent peut s'associer au rêve de la terre lointaine; c'est le bonheur "exotique» que dégage la pureté paradisiaque de Paul et Virginie (1788), roman de Bemardin de Saint-Pierre. Tout jardin est censé être un espace enclos dans une enceinte. Si les limites ne sont pas objectivement tracés dans ce roman,
I' espace
de la micro-société ou habitent les héros du roman est fermé, renforçant l'image d'isolement, de différence qui donnera de l'ile une vision utopique. Dans Paul et Virginie de Bemardin de Saint-Pierre, le theme de l'asile est présent des le début du récit, puisque Mme de la Tour, mere de Virginie, a fui "dans une Ue presque déserte" le mépris affiché de sa famille pour son mari, "attendu qu' il n' était pas gentilhomme" (p.
93) (BERNARDIN
DE SAINT-PIERRE, 1992). C'est une Cunégonde
208 ANA FERNANDES
qui aurait fui la Vestphalie pour épouser Candide '. Mais celui-ci meurt presqu'aussitôt et Mme de La Tour alors, cherchant quelque gorge de montagne, quelque asile caché ou elle put vivre seule et inconnue, ( ... ) s' achemina de la ville vers ces rochers pour s'y retirer comme dans un nid. (p. 94). Le theme est donc rédupliqué, et c'est là un caractere propre aux ouvrages d'épigones que d'insister et d'expliquer là ou les oeuvres maitresses suggerent et montrent par le mouvement même de l'intrigue. TI n'y a pas seulement opposition d'un dedans et d'un dehors, d' un centre privilégié, protecteur ("asile caché", "se retirer comme dans un nid") et d'une périphérie troublante, iI y a aussi l'humain qui par un procédé d'analogie cherche un refuge dans le regne animal ("dans un nid"). Des le début les différents éléments naturels deviennent lourds de symbologie : le nid est ainsi au domaine animal ce que I 'intimité est au regne de I 'homme. La narration va souligner à plusieurs reprises la clôture du dedans et I 'incompatibilité des deux espaces. La nature conciliatrice sert de prétexte et rend possible un commentaire plat et explicite des actions et réactions du personnage qui I' a choisie : C' est un instinct commun à tous les êtres sensihles et soujfrants de se réfuRier dans les lieux les plus sauvaRes et les plus déserts; comme si des rochers étaient des remparts contre l' infortune, et comme si le calme de la nature pouvait apaiser les troubles malheureux de l' âme. (p. 94). Rédupliqué, le thême origineI est aussi repris en mirair puisque "la Providence, qui vient à notre secours lorsque nous ne voulons que les biens nécessaires" (p. 94) lui fait rencontrer Marguerite, sa semblable, sa soeur, ou peu s'en faut, mere de Paul. Toutes deux s'installent alors dans "un bassin formé par de grands rochers" (p.
91) qui redouble le symbole d'isolement élu qu'est
l'lle. Toutefois ce bassin "qui n' a qu' une seule ouverture tournée au nord" (p. 91) (iI faut que cet espace soit accessible quand même), est par là-mêmeun asile sans garantie. Par cette ouverture partira Virginie, c'est "vers le nord de l"ile" que Paul se dirigera pour assister, impuissant, au naufrage du vaisseau qui la ramene. Ce "nord" va acquérir un sens dysphorique, iI devient synonyme d'infortune, source du mal et de la , Personnages du conte Candide ou I'Optimisme de Voltaire (1759).
PAUL ET VIRGINIE DE BERNARDIN DE SAINT PIERRE 209
destruction du bonheur origineI. De plus, cet asile est "un iieu ou i' on jouit à ia fois d' une vue immense et d' une solitude profonde", qui donc n'isole pas tant du monde qu'il n'invite
à le considérer, et
rapproche symboliquement le bassin, refuge du bout du monde, et la mer, lien avec la société quittée. De ces imperfections et tensions naí'tra le drame final. Au coeur du bassin, en abyme, est le jardin enfantin que
Paul, dês
I' âge de douze ans, entreprend pour plaire à Virginie. Sa description reprend en y mêlant le pittoresque de l'exotisme, l'essentiel des traits que fait Rousseau du jardin de Julie : précision et variété des énumérations de plantes, apparence sauvage de cette création domestique, élection du lieu par la gent ailée, glissement de la description en métaphore de la pureté, innocence appropriée des usagers du jardin : Il [Paul] allait avec lui dans les bois voisins déraciner de jeunes plants de citronniers, d' orangers, de tamarins dont la tête ronde est d' un si beau vert, et d' attiers dont le fruit est plein d' une creme sucrée qui a le parfum de la jleur d' orange : ii plantait ces arbres déjà grands amour de cette enceinte. II y avait semé des graines d' arbres qui des la seconde année portent des fleurs ou des fruits, tels que l' agathis, ou pendent tout autour, comme les cristaux d'un lustre, de longues grappes de fleurs blanches; le lilas de Perse, qui éleve droit en l' air ses girandoles gris de lin; le papayer, dont le tronc sans branches, formé en colonne hérissée de melons verts, porte un chapiteau de larges jeuilles semblables à celle du jiguier. Il y avait planté encore des pépins et des noyaux de badamiers, de manguiers, d' avocats, de goyaviers, de Jaques et de jameroses. La plupart de ces arbres donnaient déjà à leur jeune maítre de l' ombrage et des fruits. Sa main laborieuse avait répandu la fécondité jusque dans les lieux les plus stériles de cet enclos. Diverses especes d' aloes, la raquette chargée de jleurs jaunes fouettées de rouge, les cierges épineux, s' élevaient sur les têtes noires des roches, et semblaient vouloir atteindre aux longues lianes, chargées de fleurs bleues ou écarlates, qui pendaient çà et là le long des escarpements de la montagne. ... ) II avait planté au milieu de ce bassin les herbés qui s' élevent peu, ensuite les arbrisseaux, puis les arbres moyens, et enfin les grands arbres qui en bordaient paraissait de son centre comme un amphithéâtre de verdure, de fruits et de jleurs, renfermant des plantes potageres, des lisieres de prairies, et des champs de riz et de blé. Mais en assujettissant ces végétaux à son plan, ii ne s' était pas écarté de celui de la nature; guidé par ses indications, il avait mis dans les lieux élevés ceux dont les semences sont volatiles, et sur le bord des eaux ceux dont les graines sont faites pour jlotter : ainsi chaque végétal croissait dans san site propre et chaque site recevait de son végétal sa parure naturelle. (p. 113-114).
210 ANA FERNANDES
Nous constatons que I' éducation idéale ne contraint pas la nature mais la laisse s' épanouir librement, de même I' activité incessante de Paul n'est pas une activité de transformation de la nature ou iI la dénaturerait -ce qui est caractéristique de la civilisation occidentale - mais plutôt un parachêvement de celle-ci. L'activité de l'homme ainsi conçue ne contrarie donc pas la nature: iI est plutôt l'instrument de son accomplissement. Une autre remarque que nous pouvons faire concemant ce passage c' est que I' organisation économique de la vie sur I 'lle rend cette communauté autosuffisante, elle lui permet de subvenir à ses propres besoins, et les tâches semblent être bien réparties. Tandis que le travail de la teITe appartient aux hommes (Paul et Domingue), lesquotesdbs_dbs28.pdfusesText_34