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Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, Paris, Librio, 2005, p 31 2 Pierre, est de même avis que celui-ci concernant l'ordre naturel et son influence sur



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Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre: entre l'utopie et le réel Autor(es): possible un commentaire plat et explicite des actions et réactions du



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tivement au voyageur européen l'histoire de Paul et de Virginie La description idyllique l'ambiguïté du récit 9 Deux sources mythiques sont utilisées par Bernardin de Saint-Pierre dans cet extrait : le commentaire Le rôle du vieillard  

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XVIII e

SIÈCLE

La critique sociale

BERNARDIN DE SAINT-PIERRE

Paul et Virginie

(2170)

I. Lecture de Paul

et Virginie en quatrième Le programme de quatrième invite les professeurs de français à : - " approfondir l'étude de récits complexes » (pro- gramme du cycle central) ; - faire lire aux élèves " des textes de critique sociale du XVIII e siècle » (programme du cycle central) et les sen- sibiliser aux " procédés d'écriture de la distanciation » (accompagnement des programmes du cycle central). Il est particulièrement pertinent dans Paul et Virginie d'étudier la façon dont se combinent ces deux objectifs fondamentaux. Les catégories narratives y sont en effet informées par un projet radical de critique sociale. On conseillera de situer cette séquence au cours du premier trimestre, car : - le professeur d'histoire consacre à cette époque de l'année une dizaine d'heures au XVIII e siècle et à la période révolutionnaire (programme du cycle central). Il serait d'ailleurs bienvenu de prévoir, dans une pers- pective interdisciplinaire, une série de brefs exposés sur

150LA CRITIQUE SOCIALE

les philosophes des Lumières (Montesquieu, Voltaire,

Rousseau) ;

- le professeur d'éducation civique, quant à lui, aborde l'étude des libertés et des droits (programme du cycle central). Or la question de l'esclavage (et plus générale- ment de l'oppression et de la contrainte sociale) est posée par Bernardin de Saint-Pierre, abolitionniste résolu. Un exposé sur ce thème éclairera utilement les élèves dans les deux disciplines ; à ce sujet, ils pourront lire notamment De l'esclavage des nègres de Montesquieu et l'épisode du " nègre de Surinam » dans Candide de Voltaire. Par ailleurs, la lecture cursive de Paul et Virginie, telle que nous la proposons dans notre édition par extraits, prend au maximum environ trois heures à un élève moyen. Or on gagnera à ce que les élèves aient une vue d'ensemble de Paul et Virginie avant d'en démarrer l'étude (on peut proposer sa lecture pendant les vacances de la Toussaint par exemple) ; le texte se présente en effet de façon concertée comme un diptyque, une sorte de tableau en deux volets, mais qui doit être saisi d'un seul coup d'oeil.

II. Tableau synoptique de la séquence

S1

Étude

de l'espace.Utiliser une carte du XVIII e siècle pour faciliter l'entrée dans un texte.

Dégager la portée struc-

turante d'un constituant narratif.Image.

Lecture.Étude de la notion de

distance.

Analyse de l'organisa-

tion bipartite de l'es- pace.

Réflexion sur les dépla-

cements.

Étude de la représenta-

tion de l'espace. S2

Étude de la

narration.Identifier énonciateur(s) et énonciataire(s).

Analyser la fonction nar-

rative.Lecture. Identification des deux narrateurs.

Étude de la relation nar-

rateurs/narrataires.

PAUL ET VIRGINIE151

S3La repré-sentationde lasociéténaturelle.Repérer la combinaison de deux fonctions du discours : raconter/dé- crire pour argumenter.

Découvrir le genre épis-

tolaire.Lecture.

Écriture.Identification de la so-

ciété utopique.

Étude de la relation har-

monieuse nature/so- ciété.

Rédaction d'une lettre

critiquant la vision idyl- lique du roman. S4Étude dutemps etde lastructuredu récit.Repérer les bouleverse- ments chronologiques (retours en arrière, anti- cipation).

Comprendre l'articula-

tion d'un texte, en parti- culier sa causalité : des liens chronologiques aux liens logiques.Lecture. Étude de la chronologie de l'histoire.

Repérage des analepses

et des prolepses.

Étude de la causalité.

S5

" Le départ de Virginie ».Analyser la combinaisonde deux formes dediscours : narration etargumentation.

Repérer et analyser lesemprunts au registre pa-thétique.Lecture.

Langue

(lexique et grammaire).Étude de la narration au service de l'argumenta- tion.

Analyse des raisons du

départ de Virginie.

Identification du re-

gistre pathétique. S6 La représen-tationde lasociétécivilisée.Repérer et analyser les relations de répétitions, symétries, parallélisme, qui composent un texte.

Découvrir le genre épis-tolaire.Lecture.

Écriture.Analyse d'une société vi-

ciée, qui pervertit.

Étude d'une société in-

dividualiste et peu indi- vidualisée.

Rédaction des deux

lettres de la tante au dis- cours direct. S7" Le retour de Virginie : le naufrage duSaint-Géran ».Analyser l'organisation narrative et descriptive.

Analyser l'utilisation des

figures dans le discours.Lecture.

Langue(lexique).Étude de l'inscription des

descriptions dans le récit.

Étude linéaire de l'ex-

trait.

Repérage des caractéris-

tiques de la description chez Bernardin de Saint-

Pierre.

S8Évaluation-bilan : les deux sociétés sontégalement condamnées.Reformuler deux thèses

opposées et proposer une synthèse.Écriture. Rédaction d'un texte ar-gumentatif. S9 Prolonge-ments : lacritiqued'humeur.Le préromantisme.

Présenter une opinion

personnelle justifiée.Lecture.

Image.

Oral.Identification du roman-

tisme naissant dans l'écriture de Bernardin de Saint-Pierre.

Débat critique de Paul etVirginie.

152LA CRITIQUE SOCIALE

III. Développement de la séquence

Objectifs→ Utiliser une carte du XVIII

e siècle pour faci- liter l'entrée dans un texte. → Dégager la portée structurante d'un consti- tuant narratif. • La notion de distance (et de mise à distance) On commence par l'étudier de façon élémentaire en repérant où se trouve l'Île de France, l'actuelle île Mau- rice. On localise ensuite les toponymes (Port-Louis, la Rivière-noire, etc.) et le lieu supposé de l'habitation de

Paul et Virginie.

Pour un lecteur de 1788, le monde de Paul et Virginie est au sens propre exotique (du latin exoticus, " étran- ger »), mais l'auteur a voulu souligner qu'il s'agit aussi d'un monde réel, très concret. Il est à part, mais il existe. • L'organisation bipartite de l'espace On pourra schématiser facilement au tableau l'orga- nisation bipartite de l'espace, en insistant lexicalement sur les antinomies. - D'un côté, le bassin : une microsociété fermée bien insérée dans une nature immobile, paisible, silencieuse et protectrice (une sorte d'île dans l'Île de France). La nature y est décrite de façon à la fois poétique et scienti- fique. - De l'autre, Port-Louis et la France : une macrosociété urbaine ouverte, dangereuse, mouvante (l'océan), bruyante, commerçante, menaçante. => Cette organisation ne possède-t-elle pas une portée morale ? Il y a d'un côté la vertu (Virginie) et de l'autre la perversion (la tante).

PAUL ET VIRGINIE153

• Les déplacements - Les sorties du bassin Il y en a trois : la visite de Mme de la Tour chez M. de la Bourbonnais, l'expédition des deux enfants à la Rivière-noire avec l'esclave en fuite, et le départ de Vir- ginie pour Paris. Dans les trois cas, il s'agit d'un mou- vement de requête qui se solde par un échec. Mme de la Tour n'obtient pas d'aide ; l'esclave fugitive est quand même punie ; Virginie est incapable de fléchir sa tante. => On en conclut que la communauté du bassin est limitée, impuissante, lorsqu'il faut agir sur l'extérieur. - Les intrusions dans le bassin Excepté celles du narrateur ami et de l'esclave implo- rante, elles sont le fait des représentants de la société " normale », de l'ordre institué (le gouverneur, le mis- sionnaire, les marchands : les trois ordres). => Quelles sont les conséquences de leur venue ? Leurs intrusions en série dans la deuxième moitié du roman amènent la rupture de l'unité du petit monde intérieur. • La représentation de l'espace On profite de cette séance pour indiquer les passages qui décrivent les lieux principaux du roman, afin de baliser et de faciliter la circulation dans le texte. - Le lieu du bonheur naturel : le domaine du bassin des Lataniers est décrit dans les premiers paragraphes (p. 35), lors de sa délimitation par le vieillard (p. 42-43), et dans les avant-derniers paragraphes (p. 120-121). - Le lieu du malheur civilisé : Port-Louis, le quartier animé de Williams (p. 116).

154LA CRITIQUE SOCIALE

Objectifs→ Analyser la fonction narrative.

→ Identifier énonciateur(s) et énonciataire(s). • Les deux narrateurs Sont-ils situés sur le même niveau du récit ? Ils correspondent à deux niveaux distincts du récit (on fera un petit dessin au tableau pour permettre aux élèves de visualiser la situation d'énonciation fictive mise en place par Bernardin de Saint-Pierre). L'un (le jeune Européen) raconte une histoire à l'écrit, l'autre (le vieillard) à l'oral. Le premier narrateur rapporte com- ment il a pénétré dans le bassin et entendu le récit du second. Ce dernier relate l'histoire de la petite commu- nauté du bassin. Il y a trois dialogues entre eux (début, milieu et fin). • Les caractéristiques des deux narrateurs - Le vieillard de la Montagne-Longue • Voisin et ami, parrain des deux enfants (p. 43), il rend de fréquentes visites. Il joue un rôle de père. • Aide : lors de l'installation, lors du naufrage, lors du travail de deuil, etc. • Conseiller : il déconseille le départ de Virginie pour la France (p. 78). • Éducateur de Paul, sorte de mentor dans la lignée du Télémaque de Fénelon (par exemple, son dia- logue explicatif sur la société, p. 95 à 100). - Le jeune Européen Il est très effacé. Il se borne à questionner le vieillard et à le citer. Il se montre un auditeur idéalement réceptif et bienveillant.

PAUL ET VIRGINIE155

• Narrateurs et narrataires

Pourquoi deux narrateurs ?

Bernardin de Saint-Pierre, par leur inscription dans le récit, met en scène la relation du narrateur et de son destinataire et aussi celle de l'auteur et du lecteur. Le jeune Européen étranger à la nature représente le public du roman. Ainsi le dispositif narratif permet-il de faire excep- tionnellement communiquer deux mondes antithé- tiques : celui de la société française et celui de son contre-modèle, la société naturelle. Notons que le vieillard est lui-même un Européen attiré par l'Île de France, qu'il habite aux confins du bassin, et que, lui aussi, a été un récepteur/spectateur attentif du destin de la petite communauté. La situation du narrateur-vieillard au sein de l'histoire redouble celle de son destinataire, le narrateur-jeune. L'histoire de Paul et de Virginie est ainsi habilement à la fois mise à distance (il y a vingt ans, la nature a détruit le bassin : un vieux témoin se souvient...) et (re)vécue dans le présent de l'énonciation. Objectifs→ Repérer la combinaison de deux fonctions du discours : raconter et décrire pour argu- menter. → Découvrir le genre épistolaire. • Une " antisociété française » La société du bassin est fondée sur l'utopie de la bien- faisance et de la bienveillance mutuelle. Mme de la Tour et Marguerite créent une sociabilité humaine imprégnée par l'idée de nature et par celle d'enfance. Elles font, à proprement parler, naître le bonheur.

156LA CRITIQUE SOCIALE

(Il ne faut pas oublier que ces deux femmes sont à l'ori- gine des victimes de la société française et qu'elles ont été forcées de vivre dans la pauvreté et dans la solitude.) Globalement, l'effort de l'auteur consiste à rassem- bler dans une unité paradisiaque les mères, les enfants, les serviteurs et l'ami rousseauiste de la famille. On peut considérer que la première moitié du roman consiste à mettre en place l'idée de bonheur social au sein de la nature, la seconde moitié se chargeant complémentairement d'en faire la critique. Quand débute la fin de l'utopie ? Est-ce à partir du moment où Mme de la Tour cède aux sollicitations de la société d'où elle est issue ? ou bien, plus profondément, lorsque Virginie se sent autre, altérée par le désir qu'elle

éprouve pour Paul ?

• Nature et société La thèse, extrêmement simplifiée, sera facile à faire reformuler aux élèves : la nature offre un système har- monieux où tout est ordonné pour le profit de l'être humain. La vie édénique est conçue par Bernardin de Saint-Pierre comme l'inverse absolu, l'antithèse de la vie dans la société française. On énumère les qualités positives de l'être humain dans le milieu naturel : - il ignore les inégalités (dialogue de Paul et du vieillard, p. 95 à 100), il vit dans l'égalité et la fraternité ; - il ignore l'esclavage, la contrainte (Paul refuse de s'embarquer, p. 72), il vit dans la liberté ; - il est régénéré, il retrouve en quelque sorte sa nature humaine ; - il ignore l'argent (c'est lorsque Mme de la Tour s'en préoccupe à nouveau que tout s'effondre). Ces idées sont celles de Rousseau, le roman contribue à les vulgariser un an avant la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (1789).

PAUL ET VIRGINIE157

L'épanouissement n'est pas seulement moral, il est aussi physique : Paul et Virginie se développent harmo- nieusement dans une atmosphère de pureté, d'inno- cence (ils sont comparés à Adam et Ève, p. 68) et de bonté divine.

On commentera particulièrement deux tableaux :

- le portrait de Paul et Virginie (p. 49-50) ; - la description des moeurs des deux mères (p. 63- 64).
• La réponse de Voltaire à Rousseau Paul et Virginie est un ouvrage qui émeut, qui pro- voque. Le destinataire, le " tu », est amené à prendre position. Or, en classe de quatrième, les élèves doivent être sensibilisés à la question de l'altérité, au point de vue de l'autre. À l'écrit, on pourra donc leur demander de critiquer cette vision idyllique de la société du bassin des Lata- niers sous la forme d'une courte lettre adressée à Ber- nardin de Saint-Pierre. On sait que l'auteur en a reçu des quantités dès l'année de la publication de son roman. Pour élargir le débat, on pourra lire un extrait de la lettre écrite par Voltaire le 30 août 1755 à Rousseau après la publication du Discours sur l'origine et les fonde- ments de l'inégalité parmi les hommes. Objectifs→ Repérer les bouleversements chronolo- giques (retours en arrière, anticipations). → Comprendre le sens d'un texte, en particu- lier sa causalité : des liens chronologiques aux liens logiques.

158LA CRITIQUE SOCIALE

• La chronologie de l'ensemble des faits racontés (de l'histoire, de la diégèse) On invitera les élèves à reconstituer une chronologie cohérente à partir des repères du texte. M. et Mme de la Tour arrivent dans l'île en 1726 (p. 37). M. de la Tour meurt peu après, à Madagascar, vers la mi-octobre (p. 38). Mme de la Tour s'installe auprès de Marguerite à la fin de l'année 1726. Margue- rite vit au nord de l'île depuis un an (p. 39). Paul est déjà né mais depuis peu puisque Marguerite l'allaite (p. 39). M. de la Bourdonnais arrive dans l'île en 1735 (p. 51). Virginie a douze ans en 1738 lorsque parvient à Mme de la Tour la première lettre de la tante (p. 51). Les grandes chaleurs qui accompagnent les troubles de Virginie sévissent en 1741, si l'on en croit une réflexion de Mme de la Tour (p. 72). Virginie et Paul ont donc quinze ans tous les deux quand arrive la seconde lettre de la tante (p. 73). Après le départ de Virginie (proba- blement en 1742), sa première lettre se fait attendre plus d'un an et demi (p. 88) et on reste ensuite six mois sans nouvelles d'elle (p. 94). Virginie est donc partie depuis un peu plus de deux ans lorsque le Saint-Géran s'approche de Port-Louis, le matin du 24 décembre

1744 (p. 101). (Le dialogue entre le vieillard et Paul a

probablement lieu dans la première moitié de l'année

1744.) Le naufrage et la mort de Virginie surviennent le

25 décembre au matin (p. 106). Le 26, Paul est ramené

à l'habitation (p. 112) et Virginie est enterrée. Paul peut remarcher au bout de trois semaines (p. 113), c'est- à-dire mi-janvier 1745. Pendant huit jours, il parcourt les lieux de son enfance (p. 115) et il meurt deux mois après Virginie (p. 117), soit à la fin de février 1745. Sa mère le suit huit jours après (début mars 1745) et la mère de Virginie un mois plus tard (p. 118). La tante dénaturée meurt plusieurs années après (p. 119).

PAUL ET VIRGINIE159

Le roman couvre donc les vies entières de Paul et de Virginie qui s'étendent de la fin de l'année 1726 au début de l'année 1745. Ils meurent âgés de dix-huit ans. Par ailleurs, la narration du vieillard solitaire étant de vingt ans postérieure aux faits (p. 37), on en déduit qu'elle a lieu en 1765. => Cette chronologie concrète est à relier aux pré- nardin de Saint-Pierre ne souhaite pas limiter son roman à la seule catégorie des histoires utopiques. Il l'inscrit dans un cadre spatio-temporel réaliste. • L'ordre du récit : analepses (retours en arrière, rétrospections), prolepses (anticipations) Il s'agit d'étudier l'ordre dans lequel le récit présente les faits qu'il rapporte. Un point important est que le vieillard narrateur suit essentiellement l'ordre chronologique. On note quelques exceptions seulement, qui sont surtout des analepses. - Analepses • Brèves : elles servent classiquement à préciser ou justifier un élément du récit - les informations sur

M. de la Bourdonnais (p. 51), les insultes de la

tante dans sa première lettre (ibid.). • Longues : ce sont des bouleversements volontaires de l'ordre chronologique. Elles s'expliquent par le parti pris du narrateur qui adopte parfois la pers- pective d'un personnage particulier, et n'anticipe pas sur l'information qu'il possède : l'histoire de Marguerite dont l'installation est antérieure à celle de Mme de la Tour (p. 39), l'histoire du départ de Virginie racontée à Paul a posteriori (p. 86), le séjour de Virginie à Paris tel qu'elle le raconte dans ses deux lettres.quotesdbs_dbs27.pdfusesText_33