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La trajectoire vers soi (et vers les autres) : rapports entre le texte et les images photographiques dans les récits autobiographiques Anny Duperey et Annie Ernaux by
Katarzyna Peric
A thesis submitted in conformity with the requirements for the degree of Doctor of PhilosophyGraduate Department of French Studies
University of Toronto
© Copyright by Katarzyna Peric 2017
ii La trajectoire vers soi (et vers les autres) : rapports entre le texte et les images photographiques dans les récits autobiographiques Anny Duperey et Annie ErnauxKatarzyna Peric
Doctor of Philosophy
Graduate Department of French Studies
University of Toronto
2017Abstract
Lraphique a une longue tradition, car ses origines remontent au XVIIIe siècle. Cependant, au cours des années,contemporaine, elle se joint souvent à la photographie. Ce type de création littéraire est
relativement peu exploré par les critiques. La présent les relations entre le texte et les images photographiques dans quelques récits autobiographiques de deux auteures : Anny Duperey (Le Voile noir, ) et Annie Ernaux (, Les années, " photojournal »Écrire la vie). Ces deux artistes contemporaines sont bien connues au public français ; la
Anny Duperey est due à sa longue carrière de comédienneest une écrivaine prolifique, présente sur la scène littéraire française depuis presque quatre
décennies. Dans leurs textes, les deux auteures présentent divers choix esthétiques ainsi que des
approches diAnny Duperey se sert des photographies et de ritureautobiographique dans son travail de deuil, dans sa quête identitaire ainsi que dans sa chasse aux
souvenirs disparus. Les rapports texte/images dans Le Voile noir appartiennent donc plutôt au mode de collaboration. Cependant, dans les trois tétudiés iii dans la présente thèse, les interactions sont plus complexes et difficiles à définir. Dans nous observons une certaine collision entre les photographies et le texte. La juxtaposition de ces deux modes de représentation donne une nouvelle dimension, voire une nouvelle signification à son récit. Dans Les années car elles apparaissent uniquement sous forme dekphrasis et, par conséquent, elles perdent enpartie leur dimension référentielle. En revanche, dans le " photojournal », les images
photographiques et les fragments des journaux qui les accompagnent semblent garder une certaine indépendance. La présente thèse se compose de trois chapitres dont le premier fournit le cadre théorique nécessaire à 2 et 3 sont consacrés respectivementà une analyse critique des textes de Duperey et Ernaux. Le caractère hybride des récits
privilégiés dans cette thèse exige une approche interdisciplinaire, puisé dans plusieurs domaines de recherches photographie, ekphrasis et même la psychologie.iv Table of Contents List of Figures ....................................................................................................................... vi
Introduction .......................................................................................................................... 1
Chapter 1 : Cadre théorique : mémoire, photographie et écriture autobiographique ............ 12
1 Souvenirs partagés : origines de soi .............................................................................. 15
2 Oubli et anamnèse ʹ connaissance de soi ..................................................................... 22
3 Images mentales et images photographiques ʹ une vision du passé ............................. 32
4 Photographie ʹ " Le crayon de la nature » .................................................................... 39
5 Photographie ʹ art ou artisanat? .................................................................................. 46
6 Photographie ʹ usage privé .......................................................................................... 57
7 Photos de famille ʹ documents ou objets magiques ? ................................................... 64
9 " Écrire la vie » ............................................................................................................ 82
10 Photographie et écriture de soi ʹ interactions .......................................................... 91
néant à l'enquête sur soi. .................................................................................................. 104
11 Du trauma à une libération psycho-émotionnelle ................................................... 104
12 Séduction contextuelle et paratextuelle ʹ texte, images et aura de secret ............... 109
13 Héritage problématique ʹ dernières traces des parents disparus ............................ 126
15 À la recherche de soi .............................................................................................. 159
16 Un soi brisé ʹ un portrait re-construit ..................................................................... 166
17 " Anny Du Père est » ʹ filiation artistique ............................................................... 172
v18 Miroirs magiques ʹ ressemblance physique rétablie ............................................... 180
19 Écriture purificatrice : au seuil de la guérison .......................................................... 194
Chapter 3 : Un témoignage partagé chez Annie Ernaux : du personnel au collectif .............. 214
26 Entre-deux : du soi vers les autres ʹ un certain universalisme ................................. 304
Conclusion culminante : Duperey, Ernaux : regards croisés ................................................ 307
Bibliography...................................................................................................................... 322
viList of Figures
Figure 1 : La première de couverture du Voile noir. 110 Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992. Première de couverture.Figure 2 : " Pépé Duperray » 115
Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 45.Figure 3 118
Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 7.Figure 4 140
Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 18. Figure 5 : " Les maillots qui grattent » 167 Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 151.Figure 6 : " 167
Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 81.Figure 7 : " Portrait intemporel » 169
Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 79.Figure 8 : " » 175
Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 146.Figure 9 : " » 176
Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 171.Figure 10 : " » 184
Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 179.Figure 11 : " » 185
Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 146.Figure 12 : " » 187
Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 182.Figure 13 189
Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 182. Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 79.Figure 14 : " Ce matin-là » 197
Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 213.Figure 15 : " Faire son deuil » 199
Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p.249. viiFigure 16 205
Source : Duperey, Anny. Le Voile noir, Paris, Éditions du Seuil, 1992, p. 254. Figure 17 : " Jean assis sur le parquet, 24 ou 31 mai » 227 Source : Ernaux, Annie. , Paris, Gallimard, 2005, p. 119. Figure 18 : " La chaussure dans le séjour, 15 mars » 248 Source : Ernaux, Annie. , Paris, Gallimard, 2005, p. 58. Figure 19 : " Dans le bureau, 5 avril » 248 Source : Ernaux, Annie. , Paris, Gallimard, 2005, p. 84.Figure 20 : " » 249
Source : Ernaux, Annie. , Paris, Gallimard, 2005, p. 44.Figure 21 : " Cuisine du 17 avril » 250
Source : Ernaux, Annie. , Paris, Gallimard, 2005, p. 106. Figure 22 : " À Lillebonne, 1944 » 257 Source : Ernaux, Annie. Écrire la vie, Paris, Gallimard, coll. Quarto, 2011, p. 20. Figure 23 : " Avec ma mère en 1944-1945 » 257 Source : Ernaux, Annie. Écrire la vie, Paris, Gallimard, coll. Quarto, 2011, p. 21. Figure 24 : " Avec mon père en 1944-1945 » 257 Source : Ernaux, Annie. Écrire la vie, Paris, Gallimard, coll. Quarto, 2011, p. 21. Figure 25 : " En chimiothérapie pour un cancer du sein, 2002-2003. » 270 Source : Ernaux, Annie. Écrire la vie, Paris, Gallimard, coll. Quarto, 2011, p. 97.Figure 26 : " » 271
Source : Ernaux, Annie. , Paris, Gallimard, 2005, p. 177.Figure 27 : " En 1957 » 281
Source : Ernaux, Annie. Écrire la vie, Paris, Gallimard, coll. Quarto, 2011, p. 22. Figure 28 : " À Yvetot, en 1963. » 283 Source : Ernaux, Annie. Écrire la vie, Paris, Gallimard, coll. Quarto, 2011, p. 51. Figure 29 : " Étudiante en Lettres modernes, 1962-1963. » 284 Source : Ernaux, Annie. Écrire la vie, Paris, Gallimard, coll. Quarto, 2011, p. 55. Figure 30 : " En 1957, dans la cour et le jardin. » 286 Source : Ernaux, Annie. Écrire la vie, Paris, Gallimard, coll. Quarto, 2011, p. 37. Figure 31 : " En 1957, dans la cour et le jardin. » 286 Source : Ernaux, Annie. Écrire la vie, Paris, Gallimard, coll. Quarto, 2011, p. 37. Figure 32 : " À Bordeaux-Caudéran » 288 Source : Ernaux, Annie. Écrire la vie, Paris, Gallimard, coll. Quarto, 2011, p. 63. viii Figure 33 : " Dans la Nièvre, préparant le Capes » 288 Source : Ernaux, Annie. Écrire la vie, Paris, Gallimard, coll. Quarto, 2011, p. 63.Figure 34 : " En 1957 » 291
Source : Ernaux, Annie. Écrire la vie, Paris, Gallimard, coll. Quarto, 2011, p. 36. 1Introduction
Autobiography begins with a sense
of being alone. It is an orphan form.John Berger
faux, presque pathétique, ou, au contraire, ils construisent une image trop polie, trop idéale.
Comment alors dire le soi et partager son expérience sans introduire de fausses notes, sans se jeu : ou encore laautobiographiques ne forment pas un genre homogène, mais se présentent comme un défi
générique et analytique. Cependant, cette diversité du contenu haquehistoire personnelle est unique, et cette pluralité de la forme se laisse voir plutôt comme un grand
avantage grâce auquel ce genre ne cesse dede forme tant au niveau structural que narratif. Par conséquent, la recherche de notre propre voix
(et voie) permet non seulement de dire une vérité personnelle, mais aussi de renouveler le genre
autobiographique. ent auXVIIIe
2 peut être combinée avec la photographie ; en particulier, elle faitpremière vue, simplifier le processus de la représentation. Mais en réalité, cela ne le rend-il pas
encore plus complexe ? récits autobiographiques de deux écrivaines françaises : Anny Duperey et Annie Ernaux. it remémoration, dans lachaque auteure. Ainsi, la théorie de la photographie devient-elle un outil important et
indispensable pour une analyse approfondie des textes privilégiés, car ce sont les rapports entre
commun. Toutefois, nous puisons également : nous aurons de la mémoire. En adoptant une deux textes littéraires qui demeurent à ce jour peu explorés : Le voile noir " photo-journal » publié dans Écrire la vie -t de son identité faite par images photographiques. 3 La présente étude permet de remarquer certaines parallèles entre les auteures et leurs textes deux représentantes1 de la scène littéraire contemporaine e leur vécu (souvent des expériences pénibles ou traumatiques) et incorporent un bon nombre de photographies privées qui participent activement au processusde la construction identitaire de chaque écrivaine. Les " mobiles affectifs2 » qui amènent les
deux auteures à écrire leurs textes autobiographiques ainsi que la dimension thérapeutique de
leur écriture sont une sorte de fil conducteur qui relie les deux chapitres analytiques. Cependant, tout en présentant des analogies sur les plans textuels et visuels, les écritsraconter la vie de leurs auteures. De même, la structure, la perspective narrative adoptée ainsi
que la nature subjective des faits racontés et la fonction conférée aux images photographiques
évoquées sont bien distinctes dans chacun des textes. Chaque récit problématise aussi
aux données picturales. En conséquence,chaque écrivaine présente une approche unique à la représentation de leur expérience
personnelle. Anny Duperey, une actr Le voile noir, son le plus important3, illustré de belles photographies, estécriture est assez intelligible. Le récit est construit de sorte que nous puissions distinguer les
1 Parmi les auteurs qui ont publié des récits de soi illustrés de photographies, il y a également : Roland Barthes,
Claude Cahun, Sophie Calle, Suzanne Lilar, Georges Rodenbach, Alix Cléo Rocréation littéraire a déjà plusieurs représentants reconnus, étudiés et célébrés.
2 May, George, , Paris, Presses Universitaires de France, 1979, p. 48.
3 Malgré le grand intérêt que ce texte a suscité parmi les lecteurs et les admirateurs du talent dra
Duperey, il y a très peu de critiques littéraires qui ont travaillé sur ce texte : Yves W. A. Clemmen, Jean-Marc
Dupeu, Valérie Dusaillant-Fernandes, Lisa Gunderman, Julie LeBLanc, François Soulages, Anne Strasser et
Catherine Wieder.
4 -contructionniste du soi et du pphotographies de son père participent activement au rétablissement de la cohérence dans la vie
Annie Ernaux est en revanche présente sur la scène littéraire française depuis quatre
décennies4. Cette écrivaine prolifique, qui a publié une vingtaine de récits ainsi que de nombreux
être inspirée de son vécu dans la plupart de sestextes. Cependant, sa création littéraire aborde également certains problèmes et phénomènes
sociaux, souvent difficiles plus précisé pour toucher à une le. En conséquence, à travers ses -contructionnistes. Malgré le fait it ançais qui incorporent dans leurs récits de soi les photos privées,nous avons décidé de nous concentrer sur les textes de ces deux remarquables écrivaines, car
elles proposent deux façons contrastantes de la représentation du soi autobiographique. Les deux
écrivaines sont aussi importantes dans cette étude, car leurs textes innovateurs incitent à la
réflexion tant les critiques littéraires que les lecteurs.essentiel de réfléchir au rôle que jouent les images photographiques dans la construction
4 ont été étudiés par un grand nombre
de Nord. 5 lles ont auprocessus de remémoration. Dans la présente thèse, nous proposons donc, sans pour autant nous
y limiter, de répondre aux questions suivantes : Comment certains procédés narratifs modifient la
autobiographique change-t-elle la lecture de ce dernier ? Quel est le rôle de la mémoire dans les
textes de nos deux ou contredit-elle le réctextes étudiés ? Comment les photographies participent-elles à la construction de soi et de
: ont-ellescomme but de représenter ce qui ne peut pas être saisi par les mots, ou bien de valider ce qui y
est exprimé par le texte ?Pour répondre à ces questions ainsi que pour saisir et étudier la spécificité des textes
choisis, il faut adopter une approche théorique interdisciplinaire. La présente thèse se divise donc
en trois chapitres : le premier chapitre sert de base théorique et méthodologique alors que deux
chapitres qui suivent sont consacrés respectivement à la création littéraire de chaque auteure. Le
yse des textes choisis. Les deuxAnnie Ernaux. La base théorique sert à faire ressortir la complexité des relations entre le texte,
la mémoire dans les récits privilégiés. Cependant, malgré la richesse et à cause de toute sorte de limitations, liées entre ésente thèse ne pourra se concentrer que sur les questions choisies. 6 moyens es deux médias soient de plus en plus fréquemmentutilisés dans la quête identitaire faite par les autobiographes. Ce type de création se prête
ogénéité du récit autobiographique imite la richesse du matériau vécu et la
photographie, comme aucun autre moyen, saisit les moments vécus. Toutefois, pour raconter son t nécessairement faire appel à sa mémoire. Cependant, regarder des photographies ne déclenche pas toujours en tant que tel le processus de remémoration, maisfavorise souvent la substitution des souvenirs propres au vu de ce qui apparaît sur les images. En
plus, la contextualisation (ou son absence) peut considérablement influer sur la signification des
souvenirs est complexe. Le premier chapitre présentera donc les théories de la mémoire, de la
présentation complète de la recherche théorique dans les trois domaines susmentionnés ; it
plutôt de faire ressortir leur corrélation dans le processus de la représentation de soi et de
ns quise concentrent autour de questions particulières, pertinentes pour les axes analytiques adoptés.
Ainsi, la première section vise-t-
mémoire individuelle que la mémoire collective permettentautres et le monde extérieur ainsi que de retrouver sa place au sein de différents groupes sociaux,
comme la famille ou la société. Ensuite, nous retraçons 7 Nous nous attardons photographique. Un autre segment présente le propre de la description ekphrastique qui est une texte autobiographique. -il ici de mettre en évidence la nature complexe et parfois contradictoire du médium question d présenter une définition canonique du genre autobiographique qui met en avant lapersonnelle et les tentatives plus contemporaines de la redéfinition de ce genre. La toute dernière
partie du chapitre théorique est consacrée aux interactions entre les images photographiques et
les récits de soi. Nous visonsNous aborderons
tographie dans nous nous proposons -textuelle de soi et de la vie. terprétation de divers aspects des textes privilégiés. Les deux chapitres analytiques qui suivent, comme nousvons déjà mentionné, sont consacrés respectivement à la création littéraire de chaque auteure.
Le deuxième chapitre vise à explorer la nature t Duperey. Dans les années 1990, Anny Duperey surprend son public avec les trois textes quimettent en lumière les événements tragiques de sa vie jusque-là méconnus. Son travail sur ce
projet autobiographique commence avec le développement des clichés photographiques laissés par son père. Nous nous concentrons Voile noir, le récit central, illustréLucien
8Legras da
amnésie post-traumatique causée par la mort accidentelle de ses parents. Les interactions entre la
sus de la productionde façon significative. La complexité de ce récit exige que nous nous servions dans notre analyse
de notions théoriques des trois domaines présentées dans le premier chapitre. Cependant, nous ne
manquerons pas non plus de recourir , à savoir etLucien Legras, photographe inconnu qui, chacun à leur façon, touchent à la même thématique et
révèlen péré ses souvenirs. Satransformation psycho-émotionnelle résiliente se passe par étapes dont chacune est liée à une
image ou à un groupe constat important concernant sa personne et/ou sa vie privée. Ainsi, nous pencherons-nous sur le rôle que les images photographiques jouent dans ledéclenchement du processus de remémoration. Notre réflexion portera aussi sur la façon dont
les lacunes de son histoire familiale. Vu ses problèmes de mémoire, cette entreprise non seulement est risquée, mais elle remet aussi en question, dés le départ,Nous nous proposons
pourvues de valeur nostalgique comment elles introduisent et supportent le récit des événements trauma il sera 9passé malgré sa mémoire déficiente et les photos de famille dépourvues de leur valeur
référentielle.Le troisième c
, à savoir la photo, Les années et le " photo-journal auvolume des res complètes, intitulé Écrire la vie. Cependant, nous recourons , Retour à Yvetot ou dans la mesure où ils peuventéclairer des textes privilégiés.
Dans ces textes-là, nous observons dimportants rapportsLe voile noir
Duperey. Ernaux ne cherche pas nécessairement à retrouver ou à remémorer, dans le sens strict
servent par la suite de documents de référence, si elle éprouve le besoin de rafraîchir sa mémoire.
Ainsi, Ernaux puise-t-elle dans sa mémoire, dans son vécu et dans ses archives personnelles pour
Pour analyser les interactions
recourir aux concepts théoriques du premier chapitre. Dans chaque texte, ces rapports prennent une forme différente et se distinguent de façon considérable. Dans , les photographies privées dont la classification du point de vue esthétique est difficile du récit qui vise à sauvegarder de 10émotionnelle vécue de façon très attentive et consciente face à la mort5. Dans Les années, les
descriptions ekphrastiques des photos de famille sont insérées dans le récit socio-historique et
aident à raconter non seulement une expérience individuelle, mais aussi celle partagée avec une
certaine collectivité. Et enfin, le " photo-journal souvenirs saisis de façon, pour ainsi dire, objective-à-dire par les photographies familiales, et les notes tirées des journaux intimes, alors, donc sfluctuante dont certains traits peuvent être partagés par de nombreux individus, car le sujet
écrivant est conditionné non seulement par son expérience personnelle, mais aussi dans une très
grande mesure, par sa situation et son statut sociaux. Nous nous proposons aussi elle brouille les limites entre sa pren faisant appel à la mémoire individuelle et collective et en combinant le texte personnel et les
images privées dans des configurations différentes, Annie Ernaux finit par raconter une
expéri se réconcilier avec le passé, à traiterses traumatismes et à vaincre sa " hantise de la mort6 ». En bref, nous comptons répondre aux
5 Au moment de la rédaction de , Annie Ernaux suit un traitement contre le cancer du sein sans
6 May, op. cit., p. 6.
11 e transgresser les limites, de tendre la main aux autres, et de se rapprocher de ses contemporains.En somme, les
analytique intéressant dans lequel les deux auteures abordent la problématique identitaire
complexe de façon innovatrice et profonde, tout en touchant aux questions essentielles sur le 12 Chapter 1 : Cadre théorique : mémoire, photographie et écriture autobiographiquePréoccupation
des abus de mémoire 7. All photographs are ambiguous. All photographs have been taken out of a continuity. If the event is a public event, this continuity is history; if it is personal, the continuity, which has been broken, is a life story8.John Berger
The practice of autobiography is almost as various as its practitioners []9James Olney
7 , , Paris, Éditions du Seuils, 2000, p. 1.
8 Berger, John et Jean Mohr, Another Way of Telling, New York, Vintage International, Vintage Books, A Division
of Random House, Inc., 1995, p. 91.9 Olney, James, " Some Versions of Memory/Some Versions of Bios: The Ontology of Autobiography »,
Autobiography: Essays Theoretical and Critical, Princeton University Press, 1980, p. 236. 13 Ce chapitre théorique se partagera en trois parties. La première partie abordera le thème mnésiques. La d surtout dans la vie quotidienne. La dernière partie portera surautobiographique illustrée de photographies familiales ; elle se concentra sur les diverses
pratiques de ce type de création oduction des éléments picturaux. ciant à la créationautobiographique dans le même but de représenter une existence hétéroclite et unique pour
chaque conteur. Ce cadre théoriqueDuperey et Annie Ernaux, car l
composants incontournables dans la quête identitaire visée par ces deux autobiographes.La faculté de la mémoire
personnelle. Chacun de cruciaux, de moments de plaisir ou de détresse ; nous les collectons et les sauvegardons tousdans la mémoire soit avec nostalgie, soit avec répugnance. Parfois, nous préférons nous
débarrasser de certains souvenirs particulièrement pénibles, ce qui peut mener à un refoulement
plus ou moins conscient et plus ou moins efficace de ces expériences blessantes. fondamentalement réflexive10 », car comme il plique : " 11 ». Et Jean-Yves Tadié remarque que " [l]a fonction de la mémoire est de nous permettre de nous
notre mémoire qui10 op. cit., p. 3.
11 Ibidem, p. 3.
14unifie notre personnalité []12 ». Ce que nous vivons, ce que nous éprouvons, forme donc notre
personnalité, notre sensibilité et définit notre destin. Les souvenirs retracent notre vécu et
deviennent des preuves de ce que nous avons fait, de ce que nous avons vu. Selon Tadié : [c]e que nous percevons du monde extérieur se transforme dans notre cerveau en sensations et impressions, qui vont sans cesse constituer nos souvenirs mais aussimodifier, réagencer, ceux que nous possédions déjà. Ils sont la base de notre personnalité,
de notre imagination, de notre esprit créateur [13. En effet, le mécanisme de la mémoire est mobilisé non seulement en vue de la conservation -tend aussi nos expériences présentes et futures. Si nos erreurs nous aident à apprendreDans son article
Jean-Louis Vieillard-Baron remarque : " [s]
a-t-14 » Ainsi, le passé alors le présent. Nous
devenons ce que nous sommes grâce à ce que nous avons vécu auparavant. Cette corrélationentre le passé et le présent devient analogique pour le rapport entre le présent et le futur. La
conscience des liaisons logiques et causales entre nos actions et nos expériences nous permet otre vie, de nous réinventer comme personne, de diriger notre vie defaçon plus consciente. La mémoire immortalise donc le passé, conditionne le présent et façonne
: " [l]a mémoire est la fonction de notre cerveau qui réalise le lien entre ceque nous percevons du monde extérieur et ce que nous créons, ce que nous avons été et ce que
12 Tadié, Jean-Yves et Marc Tadié, Sens de la mémoire, Paris, Gallimard, 1999, p. 10-11.
13 Ibidem, p. 295.
14 Vieillard-Baron, Jean-Louis, " Lectures de Bergson », Revue philosophique de la France , 2008/2,
t. 133, p. 132. 15nous serons15 ». La diversité des souvenirs fait preuve de la richesse personnelle et de
réalité interne et externe.En bref, : " [c]16 ». En effet,
la mémoire et les souvenirs sauvegardés forgent le caractère et le comportement de leurs
possesseurs. la faculté de mémoire que notre individualité prend forme, car chacun possède un ensemble de souvenirs unique et inimitable.Souvenirs partagés : origines de soi
autobiographique vise une meilleure connaissance de soi et de ses origines. Lamémoire fournit donc aux auteurs du materiau interprétatif dont ils se servent dans leur quête
identitaire. Comme nous le verrons dans les chapitres analytiques, pour Anny Duperey et AnnieErnaux,
s dans cette partie sur les mécanismes de sauvagarde des souvenirs et leur rapport à la définition identitaire au sein de la famille. Selon Jean-Yves Tadié, ce qui se grave le mieux dans la mémoire, ce sont les épreuvesqui ont fasciné, bouleversé ou touché celui qui les a subies : " [l]a vie comporte de nombreuses
elles se transforment en souvenirs à long terme17 ». souligne le caractère " affectif et imaginatif 18» de la mémoire : [a] important : de la gifle reçu15 Tadié et Tadié, op. cit., p. 295.
16 Ibidem, p. 9.
17 Ibidem, p. 113.
18 Ibidem, p. 15.
16 nous souvenons avant tout de ce qui nous touche. Affective aussi, car la résurgence dans sixième sens à elle seule19.événements vécus, que les
ent dans la mémoire de façon permanente, et, dans la plupart des cas, aussi inconsciente. Tadié remarque également que ce processus de sauvegarde est particulièrement efficace 20, lorsque nous éprouvons le monde de manière plus intense, ou dans les moments les plus marquants tragiques ou triomphants :[l]a décharge affective face à une situation présente donnée est indépendante de notre
itionne en grande partie le fait que nous allons nous souvenir, parfois toute notre vie, de telle ou telle scène. Voilà pourquoi certaines visions où va se constituer, pour la plus grande part, la personnali []21.Il est donc plutôt difficile de maîtriser ce que nous voulons ou non garder dans la mémoire. Les
contrôler ce processus, ou inconsciemment réprimés ou, au contraire, délibérément retenus grâce à la répétition22. Dans son ouvrage La mémoire collective, Maurice Halbwachs insiste quant à lui sur Illes souvenirs collectifs liés à un groupe social spécifique, si nous " continuons à faire
partie de ce groupe 23 ». En fonction de la période de vie, les souvenirs seront donc liés aux