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La langue que parle un Tsigane est l'image de l'itinéraire de ses ancêtres en dialecte rom, en dialecte manouche, en argot voyageur : – Je vais avec mon oncle voir le d'une circulation – d'hommes, de paroles, de pratiques – qui fait 



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mânouche avec leur traduction en français, de mes connaissances ll y a la langue natale mais également le



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La langue que parle un Tsigane est l'image de l'itinéraire de ses ancêtres en dialecte rom, en dialecte manouche, en argot voyageur : – Je vais avec mon oncle voir le d'une circulation – d'hommes, de paroles, de pratiques – qui fait 



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rence entre ces langues et le romani est comparable à celle qui existe entre « Manouches» - rrom ne signifie que une traduction « mot à mot » des messa-



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rassemblerait Gitans, Manouches, et Roms, d'autres défenseurs ou porte- parole des Rroms - en dépit de une origine commune - Inde du Nord - une langue



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diversité 176 2 e trimestre 2014 171

Langue tsigane

Le jeu romanès

Cet article est une version abrégée d"un texte qui a été initialement publié en 2003 dans la revue Études

Tsigane

s 1 L"article original, actualisé, sera prochainement accessible sur l"espace "

Éducation et société » du

site du réseau Canopé 2 .regard lEUR laNGUE, IMaGE dES tSIGaNES

Genèse

Les linguistes nous enseignent que la langue

tsigane vient du sanscrit. Elle est cousine des langues parlées aujourd'hui dans le Nord de l'Inde comme le panjabi, le gujrati, le hindi...

C'est l'étude linguistique qui a permis de

découvrir l'origine indienne des Tsiganes.

En comparant l'évolution du tsigane et des

autres langues issues du sanscrit, il a été pos sible de situer approximativement le lieu de séjour des ancêtres : le Nord-Ouest du sous- continent, et la date de leur départ : vers le xe siècle de notre ère. Ce sont les seules certitudes, les hypothèses sur l'identité des

Tsiganes avant l'exode et sur ses causes sont

diverses, incertaines et contradictoires.

II semble bien que pour ceux qui devien

dront les Tsiganes d'Europe, le trajet reste commun jusqu'en Grèce. Des emprunts aux langues perses et au grec existent dans tous les " dialectes ». Puis les parcours divergent. 1

Études tsiganes

, n° 16, " Langue et culture », 2003 (voir www.etudestsiganes.asso.fr).

2 Réseau Canopé - ancien réseau Scérén [CNDP-CRDP] :

www.reseau-canope.fr. Au contact de peuples différents, la langue tsigane évolue d'une manière que l'on peut quali?er d'arbo- rescente. II serait aujourd'hui plus approprié de parler des langues tsiganes, au pluriel. Le processus constitutif de ces idiomes peut être caractérisé d'un mot : appro priation. Les Tsiganes empruntent du vocabulaire, des tournures syntaxiques, des manières de prononcer aux peuples qu'ils côtoient ; ils les intègrent, parfois tels quels, plus souvent en les transformant, dans le langage qu'ils parlent. Plus le séjour dans un même endroit est long, plus les emprunts sont nombreux. Lorsque les Tsiganes se déplacent à nouveau, ils conservent ces emprunts qui, tout autant que le fond indien, mani festent leur différence face à la langue des habitants du nouveau territoire qu'ils visitent : ces éléments appar- tiennent maintenant à leur langue. À chaque étape, des emprunts ainsi se superposent ou se combinent, des traits, venus de l'Inde, venus d'un séjour précédent, sont abandonnés, d'autres sont conservés ; ce ne sont

évidemment pas les mêmes pour tous.

La langue que parle un Tsigane est l'image de l'itinéraire de ses ancêtres. Les langues que parlent les

Tsiganes sont nées de la rencontre entre

un idiome venu de l'Inde et une multitude d'idiomes européens. Patrick WIllIaMS755A4219_Diversité_176_V02.indd 17119/05/14 11:56 172
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Diversité

Les " dialectes ».

L'empreinte des langues

non tsiganes distingue donc les " dialectes » tsiganes les uns des autres. Ce sont les lin guistes qui emploient ce terme " dialecte » la langue serait l'idiome commun jusqu'au séjour en Grèce (mais alors il ne s'agissait déjà plus d'une langue indienne) ou l'entité que personne n'aurait jamais parlée mais qui figurerait la quintessence de tous les dialectes. La voir comme une grille peinte, selon les singularités (c'est-à-dire : selon les parcours), de couleurs différentes, serait erroné. L'in?uence des langues non tsiganes s'exerce de multiples manières, portant ici ou à tel moment, plutôt sur le lexique, là ou à tel autre moment, plutôt sur la gram maire. II n'est pas possible d'établir une régularité : plus on irait vers l'ouest, moins la trace de l'Inde serait perceptible. Le dia lecte des Gypsies du Pays-de-Galles, étudié au début de ce siècle par John Sampson, pré- sente un vocabulaire où les termes d'origine indienne sont très nombreux. Les linguistes choisissant comme critère de discrimina tion l'in?uence déterminante qu'a reçu un dialecte, leurs classi?cations ont toujours l'air de classi?cations géographiques 3 . Mais comme l'écrit l'un d'eux, Giulio Soravia, le " classement par groupes géographiques n'a plus aujourd'hui qu'une valeur pratique, puisque ces dialectes se sont répandus dans le monde entier, en même temps que ceux qui les parlent » (1984, p. 22). Même s'ils ont

recouvert la planète - il y a aujourd'hui des Tsiganes, sinon dans tous les États du monde, du moins sur les cinq continents - la migration pour beaucoup n'est pas achevée. Le jeu de l'appropriation et de la diversi?cation se poursuit. D'autant que les Tsiganes, n'utilisant pas l'écriture ou réservant cet usage pour l'idiome parlé dans leur territoire d'accueil, leur langue n'est nulle part ?xée en une forme canonique. Elle se trouve prête à accueillir ou à re?éter toutes les bigar-

rures des parlers qu'elle côtoie. Des dialectes évoluent et se transforment d'autres éclatent et se diversi?ent, d'autres, fort dissemblables, se trouvent en contact et inaugurent... des échanges.

Des " dialectes » aux argots.

II semble que le mouve

ment soit nécessaire à la vie de cette langue. Quand les Tsiganes restent durant une longue période, pour certains plusieurs siècles, confrontés aux mêmes populations, il arrive, sans que cela soit automatique, que le processus d'appropriation fonctionne en sens inverse : ce n'est plus la diversité de la langue tsigane qui se trouve enrichie d'un nouveau dialecte, mais la langue locale par l'apparition d'un argot. Dans la plu part des cas, cet argot est constitué de la syntaxe de la langue locale et d'une majorité de son vocabulaire mais se trouve " farci » de termes qui viennent de la langue tsigane 4 . Dans un même territoire, au sein d'une même famille parfois, de tels argots coexistent avec les langues tsiganes.

Unité

Circulation.

L'éventail des langues tsiganes est si large

que d'un extrême à l'autre, l'intercompréhension n'est plus possible. La dispersion a fait son oeuvre. Cepen dant, entre les différents dialectes, entre ces dialectes et les argots, nulle frontière n'apparaît dé?nitive. Un groupe stationne pendant des siècles dans la même région, puis à la suite de telle secousse dans l'Histoire des non-Tsiganes, se retrouve, d'un bloc ou en essaimant, à des milliers de kilomètres. Des Roms dits Vlax (Valaques) sont restés du xiv e au xix e siècle dans les Principautés roumaines ; lorsqu'ils ont repris la route, ils se sont répandus sur toute la planète. Ou bien c'est une petite troupe isolée qui se détache de sa commu nauté. On rencontre dans l'agglomération de Marseille, quelques Tsiganes récemment arrivés de Turquie. Même si l'attitude de

3 Georges Calvet (1981) distingue les dialectes balkaniques, les

dialectes vlax (valaques), les dialectes karpathiques, les dialectes sinto, les dialectes russo-polonais, les dialectes ukrainiens, les dialectes des Îles britanniques, les dialectes ?nlandais, les dialectes calo (de la péninsule ibérique).

4 " Avant j'le dikavais tous les soirs dans la virta » (Avant je le

voyais tous les soirs dans le bistrot »). Le verbe tsigane " dikhav (" je vois » ; il n'existe pas d'in?nitif pour les verbes tsiganes) est conjugué comme un verbe français du premier groupe à partir de la forme qu'il a à la première personne du présent. À titre d'exemple : kerav (" je fais ») donne " je kerav, je keravais, etc. » Voici une même phrase en français, en dialecte rom, en dialecte manouche, en argot voyageur : - Je vais avec mon oncle voir le gendarme qui a l'habitude de remplir nos papiers. - Z av mure kakesa te dikhav le gendares kaj sicilo te ramol amare lila. - Z oˉ mit mur kak paš ko klisko k ilo šiklo te krel maˉre papirja.

J'men vas avec l'oncle vers le

klisto qui kerav toujours nos papiers.

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chacun est de ne jamais renoncer à la sin gularité de son parler, certains, qui ne se comprenaient pas quand ils se sont ren contrés, ?nissent, à force de se côtoyer, par s'entendre. Nous l'observons en France avec les Roms Lovara et Tchurara, nomades arri vés d'Europe centrale il y a un siècle qui, parce qu'ils partagent souvent les mêmes

étapes, parviennent à comprendre la langue

des Gadzkene MaˉnuŠ (Manouches germa- niques), nomades eux aussi. Des mots, des expressions passent des uns aux autres. Les

Yénishes de France, de Belgique et d'Alle

magne, les Tinkers de Grande-Bretagne - que les linguistes ne considèrent pas comme

Tsiganes car leurs ancêtres ne viennent pas

de l'Inde mais sont des exclus des sociétés européennes -, utilisent quantité de termes et de tournures tsiganes ; ils les ont emprun- tés à ceux que leur mode de vie les amène

à fréquenter.

Et nulle évolution n'est irréversible. II arrive qu'en une génération, une famille perde sa langue ; quand, par exemple, dans la région où elle séjourne, elle est la seule à parler tel dialecte parmi les Tsiganes qu'elle côtoie, ou bien, quand elle exerce des activités qui exigent un usage intensif et correct de la langue des non-Tsiganes. On voit ainsi des cousins constater, lorsqu'un jour ils se retrouvent alors que pendant des lustres chacun a vécu de son côté, qu'ils doivent avoir recours au français pour communi quer. À l'inverse, à la suite d'une alliance avec une famille où la langue reste couram ment pratiquée, un individu qui n'avait plus

à sa disposition qu'un argot peut retrou

ver l'usage d'une langue tsigane, celle de ses ancêtres ou une autre, voisine ou loin- taine. Telle famille du Massif central, que la généalogie montre comme des Sinti pié montais, témoigne aujourd'hui de la vitalité du dialecte des Manouches germaniques. Le " monde tsigane » ne se présente pas comme une totalité homogène, mais il est animé d'une circulation - d'hommes, de paroles, de pratiques - qui fait qu'aucune place dé?ni

tive ne peut jamais être attribuée à un de ses éléments et que leurs caractères même restent toujours susceptibles de se transformer.

Fonctions

Il n'y a pas non plus de barrière entre les langues des communautés tsiganes et les langues des sociétés qui les accueillent, puisque c'est même de leur ouverture à ces langues que les dialectes tsiganes tirent leur sin gularité. II faut là contraster ce que l'analyse révèle et la vision qu'ont de leur langue les Tsiganes. L'une nous fait découvrir le commerce, l'autre ne veut considérer que la séparation. L'usage de la langue distingue : - Face aux non-Tsiganes (G aˉ

ȝe pour les Manouches,

Gaze pour les Roms,

Payos pour les Gitans, Gadjé ou

" Paysans » pour les Voyageurs) ; il pose de manière immédiate et spectaculaire la différence. Comme la manifestation de cette différence n'est en général pas bien reçue, la langue tend à être utilisée de préférence dans les occasions où les membres d'une communauté sont rassemblés. Son emploi établit un dedans et un dehors. Peut-on parler alors, comme on l'a fait souvent de manière romantique, de langue secrète ? II est vrai que les Tsiganes en France font souvent jouer ce rôle à la langue qu'ils parlent. Beaucoup se montrent réticents devant les tentatives de diffusion ou d'enseignement vers l'extérieur. Cette attitude, qu'adoptent volontiers ceux qui ne possèdent plus qu'un argot (niant ainsi l'échange dont leur langue rend témoignage), s'atténue avec ceux qui maîtrisent la totalité d'un idiome. - Parmi les Tsiganes, il manifeste la singularité de chacun. Moyen de reconnaissance, la langue permet de situer les uns et les autres. Deux individus se ren contrant pour la première fois n'ont pas besoin de se questionner ; attentifs à la façon qu'ils ont de parler, ils savent ce qu'ils peuvent attendre l'un de l'autre. La langue doit alors exprimer avec une parfaite justesse l'identité ; aussi est-il rare que des Tsiganes soient prêts à renoncer à la moindre particularité de leur parler, fût- ce le prix pour accéder à une compréhension mutuelle. Les Roms Lovara ou Tchurara qui comprennent le dia lecte des Manouches ne cherchent pas à le pratiquer. Quand un Tsigane d'une certaine communauté parle le dialecte d'une autre communauté, c'est qu'il a dans sa parenté des liens qui le rattachent à elle, ou c'est pour s'en moquer. II arrive qu'une langue qui, d'un point de vue linguistique, n'a rien de tsigane, soit utilisée et rem- plisse toutes les fonctions d'une langue tsigane. C'est le cas du castillan et du catalan pour les Gitans de France.

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2 e trimestre 2014 diversité 176Ils marquent la clôture dans l'environnement non tsigane, ils distinguent dans l'environne ment tsigane. Le mouvement a rendu à ces

Gitans ce qu'ils avaient perdu : une langue

particulière. Même lorsque des familles ne disposent plus de la langue parlée dans la société non tsigane, certains éléments sub sistent - des tournures de phrases, l'emploi privilégié de quelques mots, un accent... - qui leur permettent de se faire connaître. La singularité ethnique ne cherche guère à se montrer. Peu importe que le Gadjo sache que l'on est Sinto ou Lovari, pour lui on ne pourra jamais être qu'un " Bohémien », un " Gitan 5

». Aussi ce qui, dans leur lan

gage comme dans d'autres traits culturels, se rattache à la langue ou à la culture des populations qu'ils côtoient ou ont côtoyées, n'est pas perçu comme aliénant par les Tsi ganes. Les mots allemands des dialectes que parlent les Manouches ne les font pas ressembler aux

Gadjé

allemands, ils mani festent leur authenticité manouche parmi les Tsiganes. On voit qu'il est possible de porter les appréciations les plus opposées sur les langues tsiganes. Pour un point de vue attentif à la morphologie, la cohérence apparaîtra comme imparfaitement établie, les emprunts de multiples provenances et leur mélange jamais achevé compose ront un idiome hétérogène (ce qui est en soi contradictoire). Pour un point de vue attentif aux fonctions, la cohérence s'éta- blira dans l'usage, le même idiome saura remplir parfaitement son rôle de support de l'identité, de moyen de reconnaissance et de distinction. Ces fonctions sont celles que remplit toute langue, la différence est que les langues tsiganes le font toujours dans un territoire déjà occupé par une autre langue.

BIlINGUISME

Pour un Tsigane, qu'est-ce que " parler sa langue »

Qu'est-ce que " parler la langue de l'autre »

Romanès

Ceux que nous appelons " Tsiganes » ne disent pas qu'ils parlent " tsigane » ou " le tsigane » ou " la tsi gane ». Ils disent " dav duma romanès » ou " vorbiv romanès

», s'ils sont roms

; " rakoˉ romenès », s'ils sont manouches ; " je rakrav », " je rakrav romanès » ou " je cause voyageur », s'ils sont sinti, manouches, yénishes, voyageurs 6 ... " parler à la manière des Roms », " parler à la manière des Manouches », " parler à la manière des Voyageurs » ou, " en tant que Rom », " en tant que Manouche », " en tant que Voyageur »... Si le parler exprime la totalité de l'identité, c'est que, autant qu'une langue, il est un discours. Une telle définition est bien celle que Manouches, Roms, Voyageurs... ont à l'esprit lorsqu'ils affirment que leur langue s'oppose à toutes les langues du monde qui toutes se confondent, uniformément " gaz´ikanes » (ga

ȝkenes, gadjo, paysan)

7 : " à la manière des

Gadjé ».

La langue n'est que le véhicule, parfois provisoire, du discours : bien qu'ils emploient des idiomes différents, ils parlent tous romanès. La communauté n'est donc pas nécessaire à la vie de la langue seulement parce que " pour parler, il faut parler avec quelqu'un », mais parce que c'est elle qui produit le discours (les événe ments qui surgissent, les problèmes qui sont débattus, les expériences qui sont partagées, les valeurs qui sont respectées, les codes qui s'instaurent...), c'est elle qui édi?e, dans l'approbation mutuelle que se donnent ses membres, le sentiment d'identité. Un individu isolé peut garder la langue ; forcément son discours prendra un autre contenu, se réglera selon d'autres critères.

Le " parler

romanès

» - si nous désignons par cette

expression le discours qui manifeste l'identité tsi gane - peut alors se passer d'une langue tsigane. Les

Gitans, avec leur catalan ou leur castillan,

le montrent avec éclat. Les Roms

Kalderash,

qui qualifient de " deuxième langue tsi gane » le serbo-croate que des Roms You- goslaves

échangent devant eux pour ne pas

être compris, ne s'y trompent pas. L'usage

commande la dé?nition. Dans le cas de I'ar- got voyageur, le " parler romanès » ne s'exerce

5 " Gitan », en français, désigne à la fois le groupe particulier

des Tsiganes d'Espagne et les Tsiganes en général. Comme terme générique, il possède une connotation péjorative.

6 G. Calvet me précise que les Gitans catalans disent " parler

gitane » lorsqu'ils s'expriment en catalan ; ce qu'ils opposent à " parler français » : " gitane » n'est pas le féminin de " Gitan » mais la francisation de " gitano

». Un homme dit : " Je suis gitane. »

7 Là où un Rom dit " gaȝkenes », un Manouche " gadjkenes »,

un Voyageur dit " ça, c'est gadjo

», ou " ça, c'est paysan ».

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