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LA BIOMÉTRIE EN MATIÈRE

ÉLECTORALE :

ENJEUX ET PERSPECTIVES

Rapport sur les pratiques utiles et les

perspectives opérationnelles Séminaire d"échange d"expériences et de pratiques utiles organisé par l"Organisation internationale de la Francophonie en partenariat avec le Réseau des compétences électorales francophones

Libreville, Gabon

6-7 décembre 2012

" Un électeur, une voix pour des listes électorales fiables » /9b!t

Table des matières

TABLE DES MATIÈRES.............................................................................................................................3

ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS.........................................................................................................5

AVANT-PROPOS .........................................................................................................................................7

INTRODUCTION GÉNÉRALE..................................................................................................................9

L"INTÉRÊT DU SÉMINAIRE SUR LA BIOMÉTRIE EN MATIÈRE ÉLECTORALE......................9

CHAPITRE I. LE DÉROULEMENT DES TRAVAUX.........................................................................11

1.1. BIOMÉTRIE : CONCEPTS ET MISE EN OEUVRE DANS LE CADRE DU CYCLE ÉLECTORAL..........................11

1.1.1 Problématique et état des lieux....................................................................................................11

1.1.2 Les expériences nationales ..........................................................................................................13

a ) Le cas de la Guinée.........................................................................................................................13

b) Le cas de la Côte d"Ivoire.................................................................................................................13

1.2 LES CHOIX TECHNOLOGIQUES APPROPRIÉS AU PROCESSUS D"INTRODUCTION DE LA BIOMÉTRIE DANS

LE DOMAINE DES ÉLECTIONS

1.2.1 Problématique et état des lieux....................................................................................................14

1.2.1 Les expériences nationales ..........................................................................................................15

a) Le cas du Cameroun.........................................................................................................................15

b) Le cas de la République démocratique du Congo ............................................................................15

1.3. COÛTS ET FINANCEMENT DU PROJET DE BIOMÉTRISATION DES DONNÉES ÉLECTORALES....................16

1.3.1. Problématique et état des lieux...................................................................................................16

1.4. LES SYNERGIES EN APPUI AU DÉVELOPPEMENT DES CAPACITÉS OPÉRATIONNELLES DES PARTIES

PRENANTES DU PROCESSUS ÉLECTORAL

1.5. MANAGEMENT DU PROJET DE BIOMÉTRISATION..................................................................................19

1.5.1. Problématique et état des lieux...................................................................................................19

1.5.2. Les expériences nationales .........................................................................................................20

a ) Le cas du Gabon..............................................................................................................................20

b) Le cas du Cameroun.........................................................................................................................21

1.6. LE DÉVELOPPEMENT DES CAPACITÉS DES OGE ET PROTECTION DES DROITS DES ÉLECTEURS.............21

a) Le cas du Québec..............................................................................................................................21

b) Le cas de la République démocratique du Congo ............................................................................23

CHAPITRE II. LES ENSEIGNEMENTS TIRÉS DU SÉMINAIRE....................................................25

2.1. LA BIOMÉTRIE N"EST PAS LA PANACÉE DE LA TRANSPARENCE ÉLECTORALE.......................................25

2.2. L"INTRODUCTION DE LA BIOMÉTRIE DANS LE DOMAINE DES ÉLECTIONS DOIT PERMETTRE À TERME LA

MODERNISATION DE LA TRANSPARENCE ÉLECTORALE

2.3. LES DONNÉES À CARACTÈRE PERSONNEL RECUEILLIES DANS LE CADRE DU PROCESSUS DE

" BIOMÉTRISATION » DES PROCESSUS ÉLECTORAUX DOIVENT FAIRE L"OBJET D"UNE PROTECTION

APPROPRIÉE

CHAPITRE III : LES PRATIQUES UTILES EN BIOMÉTRIE ÉLECTORALE ..............................28

3.1 LES CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.......................................................................................................28

3.1.1 Justification de la biométrie.........................................................................................................28

MISE EN OEUVRE DE LA BIOMÉTRIE.......................................................................................................29

3.2.1 Absence de cadre légal approprié ...............................................................................................30

3.2.2 Mesures pour renforcer la confiance entre les acteurs................................................................31

3.2.3 Prise en compte du processus électoral dans son ensemble selon une perspective de

pérennisation des acquis.......................................................................................................................31

3.2.4 Choix de la solution technologique appropriée...........................................................................32

3.2.5 Coûts et financement....................................................................................................................32

3.3 SYNTHÈSE DES PRATIQUES UTILES.......................................................................................................34

3.3.1 Administrations et commissions électorales ................................................................................34

3.3.2 Réseaux d"organes de gestion électorale.....................................................................................35

3.3.3 Partenaires techniques et financiers............................................................................................35

3.4 PERSPECTIVES OPÉRATIONNELLES.......................................................................................................35

3.4.1 Approche conceptuelle.................................................................................................................36

3.4.2 Formulation du projet de biométrisation.....................................................................................36

3.4.3 Financement du projet de biométrisation....................................................................................36

3.4.4 Management du projet de biométrisation....................................................................................37

3.4.5 Évaluation et pérennisation des acquis .......................................................................................38

1. QUEL EST L"APPORT DE LA BIOMÉTRIE DANS LES PROCESSUS ÉLECTORAUX? .........................................39

2. DANS QUEL CONTEXTE LA BIOMÉTRIE EST-ELLE REQUISE?....................................................................40

3. QUELLES EN SONT LES IMPLICATIONS OPÉRATIONNELLES ET TECHNIQUES DANS LES PROCESSUS

ÉLECTORAUX

4. DU PRINCIPE " UN ÉLECTEUR, UNE VOIX ».............................................................................................43

5. DE LA BIOMÉTRIE À LA MISE EN OEUVRE DU PRINCIPE " UN ÉLECTEUR, UNE VOIX » ...............................45

DÉCLARATION DE LIBREVILLE.........................................................................................................49

LISTE DES PARTICIPANTS....................................................................................................................51

PROGRAMME DES ACTIVITÉS............................................................................................................54

Acronymes et abréviations

ACE Administration and Cost of Elections (Réseau du savoir électoral) ABIS Automated Biometric Identification System (système automatisé d"identification biométrique) AFIS Automated Fingerprint Identification System (système automatisé d"identification des empreintes digitales) ARPTC Autorité de Régulation des Postes et Télécommunication du Congo BRAC-OIF Bureau Régional Afrique Centrale de l"Organisation internationale de la

Francophonie

CEICI Commission électorale indépendante de Côte d"Ivoire CENI Commission électorale nationale indépendante CENAP Commission électorale nationale autonome et permanente CNDPCP Commission nationale de protection des données à caractère personnel DGEQ Directeur général des élections du Québec DDHDP Délégation à la paix, à la démocratie et aux droits de l"Homme de l"OIF

ECES European Centre for Electoral Support

(Centre Européen d"Appui aux processus électoraux) EFEAC École de Formation électorale en Afrique centrale

ELECAM Élections-Cameroon

ISO/IEC International Standard Organisation/

International Electrotechnical Commission

(Organisation internationale de normalisation / Commission internationale de l"électrotechnique) OACI Organisation de l"Aviation civile internationale

OGE Organe de gestion des élections

OIF Organisation internationale de la Francophonie RECEF Réseau des compétences électorales francophones

Remerciements

Le séminaire sur la biométrie en matière électorale, organisé à Libreville (Gabon) du 6

au 7 décembre 2012, en marge de l"Assemblée générale du Réseau des compétences

électorales francophones (RECEF), a été initié et mis en oeuvre par l"Organisation

internationale de la Francophonie (OIF), à travers la Délégation à la paix, à la

démocratie et aux droits de l"homme, bénéficiant à cette occasion du concours du

Bureau régional de la Francophonie pour les pays d"Afrique centrale et l"Océan Indien (BRAC), et de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) du

Gabon.

Y ont participé également, et de manière active, les membres du Réseau des compétences électorales francophones (RECEF), les experts du ministère de l"Intérieur de la France, de l"École de Formation Électorale en Afrique Centrale (EFEAC), du Centre Européen d"Appui aux processus électoraux (ECES), les responsables de la Commission nationale de protection des données à caractère personnel (CNDPCP) du Gabon, les membres de l"Autorité de Régulation des Postes et Télécommunication du Congo (ARPTC) et du ministère de l"Intérieur du Gabon (voir la liste des participants en annexe). Les travaux de ce séminaire doivent ainsi leur succès aux institutions et personnes- ressources ci-dessus indiquées auxquelles nous voudrions exprimer notre profonde gratitude.

Avant-propos

Le droit pour toute personne, jouissant de ses droits civiques et politiques de pouvoir participer à la gestion des affaires publiques, constitue la pierre angulaire de la démocratie. Ce droit inscrit aux articles 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politique (1966), 21 de la Déclaration universelle des droits de l"homme (1948), 13 de la Charte africaine des droits de l"homme et des peuples et au Chapitre IV-B de la

Déclaration de Bamako (2000), inclut aussi bien l"électeur que le candidat à une

consultation. Mais une telle implication dans la vie politique n"est possible que s"il existe

une liste électorale exhaustive et crédible, assurant la plus large participation des

électeurs au scrutin. Pour y parvenir, l"organisme de gestion des élections (OGE) se doit

de faciliter, en amont, les conditions d"inscription sur la liste électorale et de veiller à ce

qu"aucune discrimination ne vienne entacher une telle opération. Or, à la lumière des observations des missions organisées depuis 1992 sous l"égide de la Francophonie dans le domaine des élections, il apparaît que la plupart des pays de l"espace francophone, notamment en Afrique au sud du Sahara, éprouvent de sérieuses difficultés quant à l"identification, l"enregistrement des électeurs et la constitution des listes électorales, et ce, en dépit des progrès notables engrangés par certains pays de cette sous-région depuis l"ouverture des transitions démocratiques à la fin des années

80. Ces difficultés sont liées notamment à l"absence ou à une mauvaise tenue du

registre d"état civil qui rend difficile l"élaboration de listes électorales reflétant l"ensemble

de la population en âge de voter. En effet, dans bien des cas, la base sur laquelle sont

établies les listes électorales est incertaine: administration défaillante en charge de l"état

civil, registre d"état civil incomplet ; mouvements des populations non (ou mal) contrôlés

à l"intérieur du territoire national ; confusion dans certains cas des patronymes, etc.

Dans d"autres contextes, l"état civil est simplement inexistant, notamment en ce qui

concerne les populations rurales éloignées de l"administration centrale. À cet égard, les

pays ayant traversé une crise ou des conflits armés mesurent parfaitement les conséquences dramatiques que peuvent avoir de telles s ituations dans l"organisation de

l"administration en général et de celle en charge de l"état civil (désorganisation totale ou

partielle de l"administration ; destruction des édifices publics et des documents officiels,

dont les actes d"état civil ; déplacement des populations, etc. Enfin, impossibilité

d"organiser un recensement de la population). Prenant ainsi la mesure des effets néfastes des imperfections de la liste électorale sur l"organisation des scrutins et partant, sur le processus démocratique, il est mis en oeuvre dans plusieurs pays, depuis une dizaine d"années, des politiques diverses en vue d"arriver à une bonne maîtrise des populations en âge de voter. Ainsi, l"usage de la biométrie est apparu, dans certains contextes, comme une solution idoine à la

constitution de listes électorales fiables et même (à tort ?) comme la " recette miracle »

capable d"apporter des solutions appropriées à toutes sortes de difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre des processus électoraux. Toutefois, les enseignements tirés des expériences des pays membres de l"OIF dans ce domaine, et précisément en

Afrique au sud du Sahara, tendent à montrer que si la biométrie est une avancée

incontestable, palliant les carences d"un état civil défaillant, en revanche, elle ne saurait

être une condition suffisante pour assurer l"organisation d"élections libres, fiables et

transparentes. D"ailleurs, il semble que certains pays qui ont la technique de la

biométrie, éprouvent de sérieuses difficultés à s"approprier réellement les outils, ainsi

que les mécanismes de la " biométrisation » des processus électoraux, dès lors qu"ils ne disposent ni moyens financiers, ni expertise nationale appropriée en la matière.

Introduction générale

Dans son Rapport sur l"état des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l"espace francophone de 2012, la Délégation à la paix, à la démocratie et aux droits de l"Homme (DDHDP) de l"Organisation internationale de la Francophonie (OIF) considère l"usage de la biométrie comme étant un facteur concourant directement à la

fiabilité du fichier électoral et indirectement à la tenue d"élections libres, fiables et

transparentes, réalisant ainsi un des objectifs poursuivis par la Déclaration de Bamako du 3 novembre 2000. En effet, l"introduction de la biométrie dans les processus

électoraux vise à assurer l"égalité des votes fondée sur le principe " un électeur, une

voix », encore appelé " égalité du décompte ». Ce principe est considéré, à juste titre,

comme l"un des piliers de la sincérité du scrutin. En droit électoral, le scrutin est sincère

lorsqu"il satisfait aux exigences d"égalité, de la liberté et au caractère secret du vote.

En effet, l"origine, ou plutôt, la justification de l"usage de la biométrie

Ћ, dans les

processus électoraux se retrouve dans les défis liés à la mise en oeuvre du principe " un

électeur, une voix » nécessaire à la tenue d"élections démocratiques, libres et

transparentes. Il implique, notamment, pour les administrations électorales, l"obligation

de garantir la sincérité du vote. Pour ce faire, toutes les étapes du processus électoral

doivent être prises en compte, de l"inscription des électeurs aux résultats définitifs des

scrutins, en passant par les opérations électorales. L"intérêt du séminaire sur la biométrie en matière électorale

Le séminaire sur la biométrie dans les processus électoraux, organisé à Libreville du 6

au 7 décembre 2012, s"inscrivait dans le cadre global de l"appui que l"OIF assure à ses États membres en accompagnement de leurs processus électoraux respectifs. Ce séminaire intervenait alors que la question se posait de savoir comment aider les pays du Sud à inscrire la gestion de leurs processus électoraux respectifs dans la durée, en

relevant les principaux défis dans l"organisation des élections. Ces défis concernent,

entre autres, l"établissement des listes électorales fiables, la consolidation des administrations électorales à même de jouer pleinement leurs rôles, le financement sur des fonds nationaux de la vie politique nationale et des campagnes électorales, la gestion équilibrée des différends liés à l"organisation des scrutins. S"agissant de l"établissement des listes électorales fiables, qui constituent un des défis majeurs dans la mise en oeuvre des processus électoraux dans l"espace francophone, l"OIF soutient les initiatives nationales tendant à une meilleure identification du corps électoral. C"est ainsi qu"elle accompagne les processus d"introduction de la biométrie en matière électorale dans nombre de ses États membres (Bénin, Burkina Faso, République Démocratique du Congo...). Dans ce domaine, elle met à disposition son expertise en vue d"une meilleure appropriation par les nationaux des outils et ЊLe rapport est disponible sur le site Internet :

Ћ Un concept nouveau a vu le jour dans le domaine électoral. Le mot biométrisation réfère à

l"introduction de la biométrie dans un processus. Il est uniquement utilisé dans le contexte

électoral.

mécanismes de cette nouvelle technologie. Le séminaire de Libreville s"inscrivait donc dans cette dynamique. Il visait notamment à aborder certaines questions fondamentales

quant à l"utilisation de la biométrie dans les processus électoraux, plutôt que d"apporter

des réponses toutes faites à la lumière de quelques expériences non encore achevées. Ainsi, en choisissant d"organiser un tel séminaire, l"OIF a voulu approfondir sa réflexion sur l"ensemble des questions liées à l"usage de cette technologie, de manière à apporter à ses États membres un meilleur appui dans la mise en oeuvre de leurs processus électoraux respectifs. À cet égard, la préoccupation essentielle était de comprendre comment: · développer les capacités des administrations électorales afin que la biométrisation des processus électoraux apporte les bienfaits qu"elle est sensée procurer, notamment une meilleure réalisation du principe d"un électeur, une voix, qui mène à des listes électorales fiables et à la tenue d"élections libres, fiables et transparentes, en accord avec la Déclaration de Bamako de 2000?

· choisir des technologies appropriées et à un coût raisonnable garantissant la

pérennisation de la biométrisation dans un contexte de cycle électoral sans cesse amélioré? · prendre en compte tout le cycle électoral dans l"intégration de la biométrie dans les processus électoraux, y compris les audits et l"observation électorale? · redonner aux administrations électorales leur pleine autonomie dans un contexte de biométrisation des processus électoraux? Ceci implique des cahiers de charges rigoureux, la clarification des rôles et des responsabilités, la définition des indicateurs de qualité et de performance compris et mesurables dans le cadre de l"audit ou de l"observation électorale; · vulgariser et partager les pratiques exemplaires, les échecs, les erreurs et les solutions idoines pour ne pas réinventer la roue dans chaque pays? · prendre en compte et résoudre les défis importants que sont l"inscription de la diaspora et la protection des données personnelles? Le séminaire de Libreville devait enfin permettre d"évaluer l"appui souhaité des organisations internationales visant à favoriser la mise en oeuvre d"outils et l"appropriation par les nationaux de la biométrie en matière électorale. Ainsi, devaient

être abordés des questions liées à la démarche ainsi que certains problèmes et défis

connexes, notamment celui du mode d"urgence constamment utilisé pour conduire les

processus électoraux, malgré ses conséquences néfastes qui sont constatées dans

nombre de situations. Malheureusement, les intervenants n"ont pu répondre à toutes ces interrogations. Néanmoins, leur rencontre a eu le mérite de confronter une communauté de praticiens et de décideurs à ces questions, l"idée étant d"entamer le processus de réflexion. Compte tenu des apports des participants, les discussions se sont focalisées sur l"établissement de la confiance entre les acteurs du processus électoral et sur la recherche de l"apaisement et du consensus politique dans la démarche électorale pour faciliter l"acceptation des résultats des scrutins. Dans les développements qui suivent, nous tenterons d"abord de restituer dans une première partie consacrée au déroulement des travaux,les présentations ainsi que les échanges effectués dans le cadre de ce séminaire. Ensuite, la deuxième partie sera consacrée aux enseignements tirés de ces échanges y effectués. Enfin, la troisième partie essaiera de mettre en exergue les pratiques utiles en matière d"introduction de la biométrie dans les processus électoraux.

CHAPITRE I. LE DÉROULEMENT DES TRAVAUX

Le séminaire de Libreville sur la biométrie dans les processus électoraux, s"est déroulé

en deux jours, du 6 au 7 décembre 2012, selon une approche thématique. Autrement dit, les organisateurs ont cru plus approprié le choix des questions fondamentales autour

de la biométrie, plutôt que la démarche qui aurait consisté à construire les échanges

autour d"une présentation successive des expériences dans ce domaine des différents

pays représentés à cette rencontre. À cet égard, les thèmes suivants ont été abordés :

· le concept et la mise en oeuvre de la biométrie dans le cadre du cycle

électoral ;

· le choix des technologies appropriées en la matière; · le coût et le financement de la biométrie dans le domaine des élections; · les synergies nécessaires en appui à la mise en oeuvre de la biométrie électorale; · la conduite d"un projet de la biométrie en matière électorale ; · la biométrie et la protection des données personnelles. Il convient de noter qu"avant l"entrée en matière de ces questions, le déroulement des travaux a démarré par une cérémonie d"ouverture au cours de laquelle le représentant de l"OIF, le Président du RECEF et le Président de la CENAP, administration électorale hôte, ont rappelé le contexte dans lequel s"inscrivait cette rencontre et les attentes par rapport aux échanges y programmés. De même, les participants, bien que n"ayant pu

épuiser entièrement les thèmes inscrits à l"ordre du jour, compte tenu de la complexité

de la question abordée, se sont quittés sur une note de satisfaction, dans l"espoir que la réflexion entamée à Libreville se poursuivrait dans le sens d"un meilleur approfondissement des connaissances des OGE sur la technologie de la biométrie.

1.1. Biométrie : concepts et mise en oeuvre dans le cadre du cycle électoral

1.1.1 Problématique et état des lieux

Cette session a été ouverte par une présentation générale dans laquelle M. Dunia

Ramazani, Ph.D, expert électoral, consultant au Centre d"appui aux processus électoraux (ECES) et directeur du Département des technologies à l"École de formation électorale en Afrique centrale (EFEAC), a formulé la problématique ainsi que l"état des

lieux relatif à l"introduction de la biométrie dans les processus électoraux. À cet effet,

M. Ramazani a présenté une mise en situation fictive où un candidat serait vainqueur

d"une élection avec un seul vote de majorité. Ce scénario a permis de comprendre

l"importance d"avoir un sentiment de confiance envers le système électoral dans sa

globalité. L"orateur a ensuite noté qu"une liste électorale biométrique peut favoriser la

confiance des électeurs, mais qu"elle ne doit être considérée comme le seul facteur

favorisant la tenue d"élections libres, fiables et transparentes. D"ailleurs, il ne saurait y

avoir d"élections crédibles si la liste électorale elle-même n"a pas été établie de manière

consensuelle. À cet égard, l"orateur a mentionné certains actes indispensables à

l"établissement d"une liste électorale crédible et donc à la tenue d"élections apaisées:

· l"information aux électeurs;

· la publication des listes provisoires, qui doit être effectuée le plus localement

possible, afin de faciliter la vérification des inscriptions par les électeurs; · la sensibilisation des électeurs sur la nécessité de vérifier leur inscription;

· l"éducation électorale;

· la possibilité d"identifier les électeurs au moment du vote, notamment par l"entremise d"une carte d"identité.

En partant de l"expérience du Ghana qui a mis en place un système d"identification

biométrique de l"identité des électeurs à chacun des bureaux de vote, lequel a permis plus ou moins d"accroître la confiance des électeurs, M. Ramazani a voulu montrer que l"établissement d"une liste électorale est un travail de longue haleine qui ne devrait se

réaliser uniquement à la veille d"une élection. Ainsi, pour la réalisation, dans de bonnes

conditions, d"un recensement biométrique, des étapes importantes doivent être respectées. Tout d"abord, en période préélectorale, il faut :

1. réaliser une analyse de faisabilité;

2. réviser le code électoral conformément à la nouvelle réalité biométrique;

3. faire un choix technologique approprié à la réalité du pays;

4. réaliser une expérience pilote dans une région du pays;

5. établir un cahier de charges;

6. choisir un prestataire qui travaillera en partenariat avec l"OGE;

7. procéder à l"acquisition des biens et services ainsi que des travaux et de

l"infrastructure technologique;

8. recevoir l"équipement et procéder à son installation;

9. former le personnel responsable de l"inscription biométrique;

10. procéder à l"inscription des électeurs;

11. publier les listes électorales provisoires;

12. procéder à la révision des listes durant la période électorale.

À la suite de la tenue du scrutin, la période postélectorale est également très importante

pour procéder à l"entretien, à la mise à jour ainsi qu"à l"amélioration des listes

électorales, notamment pour :

· réaliser un audit sur la qualité, la couverture et l"actualisation des listes

électorales;

· procéder à des rajustements légaux et techniques; · procéder à la mise à jour des listes électorales en vue des prochains scrutins. L"implantation de la biométrie peut être un processus lourd lors du premier cycle

électoral, mais elle devrait s"alléger lors des cycles subséquents. La " biométrisation »

est un phénomène récent dont les succès et les échecs sont nécessairement liés au

contexte de chaque pays. Après avoir dressé ainsi ce tableau d"ensemble, M. Dunia Ramazani a donné la parole à des représentants de certains pays pour la présentation de leurs expériences respectives.

1.1.2 Les expériences nationales

a ) Le cas de la Guinée · Présenté par M. Jacques Gbonimy, Membre de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la Guinée

Les listes électorales de la Guinée ont été informatisées en 2002. En 2007, la Guinée a

procédé à un recensement biométrique des électeurs en partenariat avec une société

retenue par un processus d"acquisition compétitif international géré par les Nations

Unies.

Cette opération s"est terminée en 2010 et les listes électorales ont été utilisées lors de

l"élection présidentielle de 2010. Les représentants politiques qui ont gagné l"élection ont

contesté la validité de ces listes électorales. Ainsi, la CENI de la Guinée a engagé un

autre fournisseur afin de procéder à la mise à jour des listes électorales, en vue des

élections législatives. Un opérateur technique désigné par le gouvernement de Guinée,

a été retenu, mais maintenant ce sont les partis de l"opposition qui contestent les listes électorales. Cette situation a amené une crise interne à la CENI et un changement au poste de président de la CENI. L"état des listes électorales de la Guinée a fait l"objet d"un audit par la communauté internationale. M. Gbonimy a conclu sa présentation en évoquant que le cas de la Guinée illustre bien la complexité de procéder à un recensement consensuel, même en utilisant la technologie biométrique. b) Le cas de la Côte d"Ivoire · Présenté par M. Youssouf Bakayoko, Président de la Commission électorale indépendante de la Côte d"Ivoire M. Bakayoko a commencé sa présentation en insistant sur le fait que : " le plus important dans l"administration des élections est de travailler à instaurer un climat de confiance avec l"ensemble des acteurs impliqués ». M. Bakayoko a ensuite posé la question suivante : " Est-ce que la biométrie peut apporter la confiance? »

Pour tenter de répondre à cette question, l"orateur a d"abord présenté le contexte

particulier de la Côte d"Ivoire où le concept " d"ivoirité », qui pose la question sur les

conditions pour obtenir la nationalité ivoirienne, a été débattu dans une ambiance

tendue et conflictuelle durant de nombreuses années. C"est dans ce contexte que l"opérateur sélectionné par un processus compétitif national a procédé à une double opération de recensement de la population et de confection

d"une liste électorale biométrique. Au terme de cette opération, le pays était doté d"une

liste électorale biométrique et consensuelle. Cependant, il n"y avait pas un climat de confiance dans l"ensemble du processus électoral.

M. Bakayoko a rappelé aux délégués que c"est lors de la divulgation des résultats que la

crise ivoirienne a éclaté en 2010. Il a expliqué aux participants que le but ultime d"une élection est l"acceptation des résultats par tous, notamment par les perdants. En plus d"une liste électorale consensuelle, il faut un processus de centralisation et de

comptabilisation des résultats transparent, de façon à ce que tous les acteurs aient

confiance et qu"ils acceptent les résultats.

1.2 Les choix technologiques appropriés au processus d"introduction de la

biométrie dans le domaine des élections

1.2.1 Problématique et état des lieux

Revenant sur la question des choix technologiques dans la démarche de la

" biométrisation » des données électorales, M. Ramazani a présenté aux délégués

l"évolution récente des technologies utilisées dans ce domaine. Il a notamment insisté sur le fait que ces technologies sont de plus en plus précises et coûteuses. Pour illustrer son propos, l"expert a fait remarquer qu"il y a quelques années, seule une

empreinte digitale était nécessaire à l"identification biométrique de l"électeur sans que ce

procédé soit remis en cause. Mais, au fil des ans, le besoin est né de réduire autant que

possible les risques d"erreur lors des étapes de suppression des doublons. À cet effet, certains pays ont commencé par l"enregistrement des empreintes de deux doigts, puis de quatre, avant que tous les doigts des deux mains de l"électeur soient mis à

contribution. Cette évolution de la méthode a apporté plus de précision dans le

processus de singularisation de l"individu, bien qu"elle présente un coût plus important aussi bien en ce qui concerne le temps nécessaire à la réalisation de l"opération, le traitement et la conservation des données, que pour ce qui est des dépenses financières qui y sont liées. En ce qui concerne la démarche elle-même, M. Ramazania a présenté quelques pistes exploitables par les OGE. Il s"agirait, par exemple, de la possibilité de remettre la carte d"électeur immédiatement lors de l"enrôlement des électeurs ou d"attendre à la fin du

travail d"éradication des doublons avant de procéder à la distribution de ces cartes.

Dans le premier cas, il est possible de procéder à la remise des cartes d"électeur au lieu de l"enregistrement, le corollaire de cette option étant de prévoir des sanctions en cas d"inscriptions multiples. Ainsi, l"on pourrait assurer une plus grande couverture du territoire électoral. Par ailleurs, le problème du choix peut se poser au niveau de la matière qui sert de support aux cartes d"électeur, la question étant de préférer la carte en carton ou en

plastique. La carte papier plastifiée pourrait être moins chère et avoir une durée de vie

de 5 à 10 ans. En revanche, la carte plastique (PVC) serait plus difficile à falsifier; mais son émission engage des coûts plus importants et sa durée de vie n"est que de 2 à 3 ans. La technologie de production des cartes plastique est en évolution et propose des cartes de plus en plus sophistiquées. Cependant, le prix de confection est en constante augmentation. Sur cette question, l"expert a terminé sa présentation en affirmant que les technologies biométriques ne permettent pas de détecter tous les doublons. Dès lors, " il faut que les acteurs politiques comprennent le processus et acceptent une petite marge d"erreur ».

Sur ce, les délégués des pays ont été invités à présenter leurs expériences particulières.

1.2.1 Les expériences nationales

a) Le cas du Cameroun · Présenté par le Docteur Samuel Fonkam Azu"u, Président du Conseil électoral d"Élections-Cameroon En introduction, Docteur Fonkam Azu"u a informé les délégués qu"Élections-Cameroon

(ELECAM) a été créée en 2006, en s"inspirant du modèle institutionnel d"Élections

Canada.

Il a fait part ensuite à l"assistance de l"importante préoccupation des acteurs nationaux dans la bonne conduite des élections au Cameroun, en ce qui concerne de la question de la liste électorale qui servira de support aux prochaines élections, et notamment de sa qualité. Dans ce contexte, le Cameroun s"est engagé à élaborer une nouvelle liste électorale qui devrait intégrer de l"information biométrique. Pour des raisons économiques, ELECAM a procédé aux choix administratifs et technologiques suivants : · l"utilisation de moins de kits d"enrôlement; · la période de recensement s"étendant sur une plus longue période;

· l"utilisation des empreintes de six doigts;

· au moment de l"inscription de l"électeur, réception d"un récépissé et remise par

ELECAM de la carte d"électeur dès qu"elle est prête, après l"étape du dédoublonnage; · la réalisation du dédoublonnage par le Centre national de biométrie. À ce stade-ci de l"opération de ce recensement, a estimé le présentateur, ELECAM peut s"estimer heureuse des résultats préliminaires. b) Le cas de la République démocratique du Congo · Présenté par M. Jacques Djoli, Vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) M. Djoli a évoqué l"importance de prendre en compte le contexte géographique, culturel et historique du pays dans toute entreprise d"introduction de la biométrie en matière électorale. À cet effet, et s"appuyant sur le cas de la République démocratique du Congo (RDC), le présentateur a mentionné les paramètres à considérer : · la RDC est le deuxième plus grand pays d"Afrique après l"Algérie; · sa population est de plus de 70 millions d"habitants; · elle partage des frontières plus ou moins poreuses avec neuf pays;

· elle compte quelque 400 groupes ethniques;

· un conflit armé ravage l"est du pays;

· certaines routes sont inachevées et la CENI doit utiliser des pirogues pour rejoindre des villages. En plus de ce contexte géographique difficile, la RDC n"a pas de registre d"état civil depuis 1974, soit depuis presque 40 ans. La réalisation d"un recensement biométrique est donc une tâche qui comporte un grand nombre de défis dans ce pays.

En 2005, la Commission électorale indépendante (CEI) a procédé à un premier

recensement biométrique. Ce recensement a notamment permis de remettre des cartes d"identité à un grand nombre de citoyens qui n"en avaient pas. Ainsi, à cette occasion, la

CEI a recensé 25 millions d"électeurs.

En 2011, avec la mise en place d"une nouvelle CENI, les autorités congolaises ont jugé

utile de procéder à une révision substantielle des listes électorales. La raison évoquée

était que depuis les élections générales de 2006, aucune mise à jour n"avait été

effectuée. Cette révision était donc une refonte de la liste électorale de 2005. Après ce

nouvel enrôlement de 2011, la liste électorale de la CENI comptait 32 millions d"électeurs.

En conclusion, M. Djoli a salué les progrès que permet la biométrie en matière

électorale, mais pour une meilleure rentabilité de cet outil, le Vice-président de la CENI du Congo a insisté sur la nécessité de faire de bons choix et d"obtenir un consensus politique et social préalable aux opérations techniques.

1.3. Coûts et financement du projet de biométrisation des données électorales

1.3.1. Problématique et état des lieux

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