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[PDF] la solidarité cm1
[PDF] la solidarité dans les camps de concentration
[PDF] La solidarité des codébiteurs
[PDF] La solidarité et la coopération internationale
[PDF] La solidarité et la coopération internationales
[PDF] La solidarité et la coopération internationales ( ONU et ONG )
[PDF] La solidification d'une eau
[PDF] la solitude est elle bénéfique ou maléfique
[PDF] la solubilitè
[PDF] La solubilité du glucose
[PDF] La solubilité du glucose dans l'eau
[PDF] La solubilité du paracétamol (solubility of paracetamol)
[PDF] La solution d'hydroxyde de sodium
[PDF] La solution de nitrate d'argent
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de FranceSolidarité / Léon Bourgeois Bourgeois, Léon (1851-1925). Auteur du texte. Solidarité / Léon
Bourgeois. 1896.
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LéonBOURGEOIS
SOLIDARITÉ
PARIS
ARMANDCOLINETCie,ÉDITEURS
1896
Tousdroitsréservés.
SOLIDARITÉ
Lemotdesolidaritén'estentréque
depuispeud'annéesdanslevocabu- lairepolitique.Aumilieudusiècle,
BastiatetProudhonontbienaperçuet
"quisecroisent»danstouteslesasso- ciationshumaines.Maisaucunethéorie d'ensemblenes'estdégagéedeces observations1;lemot,entoutcas,ne
CSOLIDARITE
litpasfortune,etLittré,en1877,ne donneencoredeceterme,endehors desacceptionsjuridiqueetphysiolo- gique,qu'unedéfinition"delangage etsansportée:"c'est,dit-ilseulement, entredeuxouplusieurspersonnes».
Aujourd'hui,lemotdesolidaritépa-
rait,àchaqueinstant,danslesdiscours etdanslesécritspolitiques.Onasem- bléd'abordleprendrecommeunesim- plevariantedutroisièmetermedela
Macépoursecrétaire.
SOLIDARITÉ7
substituedeplusenplus;etlesensque lesécrivains,lesorateurs,l'opinionpu- bliqueàsontour,yattachent,semble, dejourenjour,plusplein,pluspro- fondetplusétendu.
N'ya-t-ilqu'unmotnouveauet
commeuncapricedulangage?Ouce motn'cxprimc-t-ilpasvraimentune idéenouvelle,etn'cst-ilpasl'indice
CHAPITREPREMIER
Évolutiondesidéespolitiques
etsociales. 1
Lanotiondesrapportsdel'individu
etdelasociétés'estprofondément modifiéedepuisunquartdesiècle.
Enapparence,rienn'estchangé.Le
débatcontinuedanslesmêmestermes entrelascienceéconomiqueetleséco- lessocialistes;l'individualismeetlecol- lectivismes'opposenttoujoursl'unà
10SOLIDARITÉ
ncmcntspolitiquesrendentplusévi- dente,plussaisissantequejamais.
EnFranceethorsdeFrance,les
questionsdepolitiquepurecèdentle pasauxdiscussionssociales,etlessuc- cèsélectorauxdesdiversgroupesso- cialistes,enAllemagne,enBelgique, enFrance,ailleursencore,permettent d'annoncerl'heureprochaineoù,dans ritéssegrouperontexclusivementsur leterraindelalutteéconomique,et prendrontpouruniquemotd'ordrela problèmedeladistributiondela richesse.
Mais,commeilesthabituel,l'étatdes
partisnetraduitqu'imparfaitement
SOLIDARITE11
l'étatdesesprits.Lespartissonttou- joursenretardsurlesidées;avant qu'uneidéesesoitassezrépanduepour devenirlaformuled'uneactioncollec- tive,l'articlefondamentald'unpro- grammeélectoral,ilfautunelongue propagande;quandlespartissesont enfinorganisésautourd'elle,biendes tenaitd'incomplet,d'inexact,entous casderelatif,etunevuenouvelle quiseraàsontourlacauseetl'enjeu denouvellesbatailles.
C'estainsiqu'entrel'économiepoli-
tiqueclassiqueetlessystèmessocia- listesuneopinions'nstforméelente-
12SOLIDARITÉ
ment,nonpasintermédiaire,maissu- périeure;uneopinionconçued'unpoint distribuepluségalementetpinsloin.Il nes'agitpas,bienentendu,d'uneten- tativedetransactionentrelesgroupes etlespartis,d'uneopérationdetactique politique.Cen'estpasentreleshommes, maisentrelesidées,qu'unaccordtend
às'établir;cen'estpasuncontratqui
sepréparc,c'estunesynthèse.
Celtesynthèsen'estpasachevée.Ily
aunedoctrinedéjàenpossessiondeses procédésderechercheetderaisonne- ment,maîtressedesonbutetdeses donnantsurtoutdesconclusions.
Commentenserait-ilautrement?Ce
SOLIDARITE13
n'estl'oeuvredepersonneenparticu- lier,etc'estl'oeuvredetoutlemonde. rale,dontontrouvelatraceunpeu partout,chezleslettréscommechez lespolitiques,danslesoeuvresécrites desphilosophescommedanslesoeuvres vécuesdeshommesd'État,dansles bienchezlespeupleslatinsquechezles
Anglo-SaxonsoulesGermains,aussi
biendanslesÉtatsmonarchiquesque danslesdémocratiesrépublicaines.
Cettedoctrinen'apasreçud'emblée
undecesnomséclatantsquis'imposent d'abord,commesileurssyllabesmêmes contenaientlasolutiondesproblèmes.
Elleest,pouravoirunnomaccepté
14SOLIDARITÉ
detous,revendiquéeàlafoispardes partisanstropdivers,venusdepoints etpolitique;chacunpoursoncompte chercheàlarattacheràl'ensemblede sesdoctrinesantérieures.Onlatrouve etpoureuxc'estl'applicationdespré- nomistes,etpoureuxc'estlaréalisation del'harmonieéconomique.Pourquel- quesphilosophes,c'estlaloi"bio- sociologique»dumonde;pourd'autres, c'estlaloi"d'entente»ou"d'union pourlavie1»;pourlespositivistes, c'est,d'unseulmot,"l'altruisme».
SOLIDARITE15
Maispourtous,aufond,etsousdes
nomsdivers,ladoctrineestlamême, fondamentale:ilyaentrechacundes individusettouslesautresunlienné- cessairedesolidarité;c'estl'étude exactedescauses,desconditionsetdes limitesdecettesolidaritéquiseule pourradonnerlamesuredesdroitset desdevoirsdechacunenverstousetde tousenverschacun,etquiassurerales conclusionsscientifiquesetmoralesdu problèmesocial.
D'oùpeutvenir,versunemême
pensée,leconsentementd'espritssi divers?Ondirait,contrelesbarrières nallaDémocratierurale,etc.
10SOLIDARITÉ
dessystèmestropétroits,laconspira- liond'unepousséeuniverselle.
C'estquecettenotiondolasolidarité
socialeestlarésultantedodeuxforces longtempsétrangèresl'uneal'autre, aujourd'huirapprochéesetcombinées cheztouteslesnationsparvenuesàun \thodescientifiqueetVidéemorale.
Elleestlefruitdudoublemouve-
mentdesespritsetdesconsciencesqui formelatrameprofondedesévénements denotresiècle;qui,d'unepart,tendà descroyancesacceptéessansexamen, etàsubstituerauxcombinaisonsmen- !talcsimposéesparlatraditionetl'au-
SOLIDARITÉ17
rechercheetsoumisesàunecritique incessante;etqui,d'autrepart,con- traintlesconsciencesàchercher,d'au- tantplusrigoureusement,endehorsdes conceptssansréalitéetdessanctions invérifiables,desrèglesdeconduite simplementdol'accorddusentiment - mesuredubien - etdelaraison - critériumduvrai.
C'estdoncàdescausestrèsgéné-
ralesettrèsprotondesquecequ'on commencedéjààappelerlemouvement solidaristedoitsonorigineetsaforce croissante.Lemomentparaitvenude l'étudieravecsuiteetdemontrercom- desétudeséconomiquesetsociales.
18SOLIDARITÉ
il
Leséconomistescondamnenttoute
interventiondel'Étatdanslejeudes phénomènesdeproduction,dedistribu- tionetdeconsommationdelarichesse; disent-ils,desloisnaturelles,auxquelles lelégislateurhumainnedoitetd'ail- leursnepeutrienchanger.
Philosophiquement,l'honnieestli-
bre;l'Étatdoitseborneràluigarantir l'exercicedecettelibertédanslalutte pourl'existence,quid'ailleursestla
SOLIDARITÉ19
sourceetlaconditiondotoutpro- grès.
Lapropriétéindividuelleest,comme
àlapersonnehumaine;lapropriété
individuellen'estpasseulementune conséquencedelaliberté,elleenest aussilagarantie;cecaractèredudroit depropriétéestdoncabsolu:c'estle jusutendietabutendi.Ledroitdepro- duelle;sila'diaritéestundevoiretun devoirimpérieux,c'estundevoirpure- mentmoral.
Quandl'Étataprislesmesuresnéecs-
80SOLIDARITÉ
priétédechacuncontrelesentreprises etlesempiétements,ilaaccomplitout sondevoiretépuisétoutsondroit.
Touteinterventionquidépasseraitcette
limiteseraitàsontour,delapartde surlapersonnehumaine.
Lessocialistesexigent,aucontraire,
mènesdelavieéconomique;c'est fauted'unelégislationsurlaproduction etladistributiondelarichesseque, malgrélesconquêtesmerveilleusesde lascience,lebien-êtredel'immense majoritédeshommesn'apassensible- mentaugmenté;bienplus,latransfor- mationdumondeparlasciencearendu
SOLIDARITÉ21
lamisèredesunsd'autantpluscruelle qu'ellesecompareetsemesureàl'ex- traordinaireaccroissementdelafortune desautres.
Lathèsed'indifférencedesécono)
mistesn'est,aufond,quelajustifica-i tiondesexcèsdelaforce;danslalibre luttepourl'existence,lefortdétruitle faible:c'estlespectaclequenousoffre l'indifférentenature.Est-cepourenres- terlàqueleshommessontensociété?
Silalibertéhumaineestunprincipe,
ledroitàl'existenceenestunaussi, nécessairementantérieurafoutautre, etl'Étatdoitlegarantiravanttout autre.
Quantaudroitdepropriété,disent
encorelessocialistes,l'histoirenousle
HSOLIDARITÉ
montrevariabledanssanatureetdans seslimites;iln'estleprolongementde delaliberté,etpresquetoujoursil est,aucontraire,nédel'injustice,soit directementparlaconquêteviolente, soitindirectementparl'actionusuraire ducapital.Denosjours,plusqueja- mais,letravail,manifestationdel'acti- vitéetdelalibertépersonnelles,est devientleprivilègedeceuxquidétien- nentlecapital. blirlajusticeentreleshommes,adonc ledroitet,parconséquent,ledevoir goïsmohumainnepouvantêtrevaincu
SOLIDARITE23
queparl'autorité,ilimposera,aube- soinparlaforce,larègledejusticeet assureraainsiàchacunsapartlégitime dansletravailetdanslesproduits.
21SOLIDARITÉ
III
Tellessontlesdeuxthèsesdontles
polémiquessemblent,chaquejour,ac- cuserdavantagelecaractèreirréduc- tible.Commentpourtantuneharmonie semble-t-elledevenirpossibleentreces "contradictoires»?Commentla,part moralequecontientchacuned'ellesse ellesinsensiblementàl'opinion,aux moeursetauxlois? c'est,eneffet,avons-nousdit,parl'é-
SOLIDARITE25
troitaccorddelaméthodescientifique etdel'idéemoralequelerenouvelle- mentdesconceptionssocialesseprépare ets'accomplira.Etcela,chosesingu- vainsproclamentavecéclatledivorce définitifdelamoraleetdolascience,et labanqueroutesocialedecelle-ci.
Laméthodescientifiquepénètreau-
jourd'huitouslesordresdeconnais- sances.Lesespritslesplusréfractaires viennent,toutenprotestant,s'ysou- mettrepeuàpeu.
Lavérité,dansledomainesociolo-
gique,commedanstouslesautres,ap- paraîtcommenepouvantêtreobtenue queparlaconstatationimpartialedes faits.
20SOLIDARITÉ
Lesphénomèneséconomiquesetso-
ciauxobéissent,onlesaitdésormais, commelesphénomènesphysiques,chi- tables.Lesunscommelesautressont cessaires,quel'inductionméthodique permetseuleàlaraisondeconnaître etdemesurer.
Lesphénomènessonticipluscom-
plexesetl'observationenestplusdiffi- cile,l'expérimentationnepeutyêtre querarementtentée;maislacomplexité
étudenechangentrienàlarigueurde
leurenchaînement.Onsentquetoutes lesthéoriessubjectivesetquetoutesles
SOLIDARITE27
phiquesontimpuissantesàlesexpliquer etàlesrégler.
Lesloissocialesnaturellesnesont
quelamanifestation,àundegréplus
élevé,desloisphysiques,biologiques
etpsychiquessuivantlesquellessedé- veloppentlesêtresvivantsetpensants.
Iln'estpasdepouvoirpolitiqueassez
puissantpourdécréterlabonneetla mauvaisefortune,parcequ'iln'enest pasquipuissedécréterlasantéoula maladie,l'intelligenceouladéraison, laparesseoul'énergie,l'espritd'ordre oudeprodigalité,laprévoyanceou ressement.
Toutcequiseratentéendehorsdes
loisnaturellesoucontreellesestdonc 3.
28SOLIDARITÉ
vainetcondamnéd'avanceaunéant.
Lessystèmesdesréformateursrecon-
struisantlemondesocialàl'imagede leurrêve,fut-ced'unrêvedegénie, onttoutjusteautantderéalitéetde chancesdeduréequelesystèmede
Ptolémée.
Maisilnesuffitpasqu'unescience
méthodesetsesvoies.Sonobjet,son -clairementconnusetdéfinis.Or,lepro- blèmedesrapportsdel'hommeetdela n'estpasunesimplecuriositéintellec- \posedevantnous;cen'estpasseule-,
SOLIDARITE21)
c'estunevéritédel'ordremoralqu'ila pourobjetdedégager.
Lesdécouvertesdessciencesphy-
siquesn'ontpasseulementétépourquotesdbs_dbs19.pdfusesText_25