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Tartuffe acte III scène 3 : commentaire

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Commentaire Tartuffe acte III scène 3

Lextrait étudié va des vers 933 à 1000.

Introduction

Tartuffe ou limposteur est une pièce de Molière qui dénonce lhypocrisie des faux-dévots, ce

qui lui vaudra dtre longtemps censurée.

Dans la scène 3 de lacte III, le personnage de Tartuffe intervient pour la deuxième fois depuis le

début de la pièce. Loin de son image de chrétien parfait, donné dans la scène précédente, il profite

dun tête à tête avec Elmire pour tenter de la séduire. Questions possibles à loral sur lacte 3 scène 3 de Tartuffe :

Annonce du plan :

Dans cette lecture analytique, nous allons voir que Tartuffe adresse à Elmire un discours amoureux

(I) tout en restant prudent et en utilisant la religion comme arme rhétorique (II). Cependant, emporté

par le désir Tartuffe finit par se dévoiler et par faire tomber le masque de lhypocrisie (III).

I Un discours amoureux

1 Tartuffe avoue ses sentiments à Elmire

Dans la scène 3 de lacte III, Tartuffe profite de son tête à tête avec Elmire pour lui avouer son amour :

" laveu que je vous fais" .

En effet, Tartuffe profite de cette proximité pour spancher : " Mes yeux et mes soupirs vous lont dit

mille fois ; Et pour mieux mexpliquer jemploie ici la voix ». Laveu prend la forme dune confession: " je le confesse ».

En employant ce terme religieux, Tartuffe insiste habilement sur la notion dintimité quil entend nouer

avec Elmire, dans le secret et la confiance partagée.

2 Tartuffe utilise un langage précieux

Tartuffe déclare ses sentiments en mêlant dans un discours mêlant langage amoureux et langage

religieux.

Il utilise un vocabulaire précieux qui, à limage de lamour courtois, place la femme sur un piédestal,

comme une déesse adorée par son amant.

On observe que le champ lexical de lamour (" Lamour » , " charmés » , " curs transportés » , "

ardeur » , " aimable » , " passion » ) est constamment mêlé à celui de la religion (" Eternelles », "

temporelles », " le ciel », " salut », " confesse », " offrande », " béatitude », " ange », " célestes », "

jeûnes, prières », " dévotion », " autel » etc.)

Elmire est assimilée à une déesse (" Jaurais toujours pour vous [] Une dévotion à nulle autre

pareille » ) à qui Tartuffe adresse son cur en " offrande ».

Ainsi, dans les deux tirades de Tartuffe, peut-on lire une description méliorative dElmire, à travers

plusieurs hyperboles " parfaite créature », " vos célestes appâts » déclamées sur un ton

emphatique accentué par les vocatifs " Ô » : " ô suave merveille », " ô beauté toute aimable » .

La construction en chiasme des vers 937 et 938 (" Ses attraits réfléchis brillent dans vos pareilles : /

Mais il étale en vous ses plus rares merveilles » vise à placer Elmire au-dessus des autres femmes,

puisque cest en elle que Dieu a mis le plus de beauté.

Tartuffe, en amant précieux, se dévalorise : " votre esclave indigne », " vains efforts », " néant », "

mon infirmité », " De mon intérieur vous fûtes souveraine ». Dans les vers 956 à 960, il se place comme étant à la merci du bon vouloir dElmire.

Pour cela il utilise plusieurs figures de style :

le lien entre ltat dme de Tartuffe et la volonté dElmire ; mains dElmire ;

3 La réaction dElmire montre quil échoue

A cette déclaration solennelle et emphatique, Elmire répond avec ironie, ce qui renvoie immédiatement Tartuffe au rôle de dévot quil joue depuis son arrivée dans la famille.

Laffirmation dElmire " La déclaration est tout à fait galante » en utilisant le terme " galant » ,

propose une interprétation pragmatique du discours de Tartuffe. Sa réponse met en avant le comique de la situation : le directeur de conscience est en train de courtiser la femme de son élève. Elle ne peut sempêcher de remarquer avec malice que son attitude est contraire à son image de dévot : " un peu bien surprenante » .

Ce vers est encore une fois dit avec ironie puisque le spectateur sait depuis longtemps quElmire nest

pas dupe du personnage de faux dévot de Tartuffe.

Elle utilise le double langage employé par Tartuffe contre lui ( " Un dévot comme vous » ) pour

lenfermer dans son rôle dhomme pieux, et lempêcher ainsi de poursuivre son discours.

II La religion comme arme rhétorique

Cependant, Tartuffe est un orateur talentueux qui, au delà de lesthétique précieuse, utilise la

religion comme une arme rhétorique pour convaincre Elmire.

1 La légitimation de sa passion

Tartuffe légitime sa passion pour Elmire en faisant croire à la jeune femme quen laimant, il aime

luvre parfaite de Dieu.

Tartuffe met tout dabord en parallèle lamour quon ressent pour le spirituel et le temporel (mise à

la rime des adjectifs " éternelles » et " temporelles ») afin de mettre subtilement ces deux types

damour sur le même plan.

Puis il sexprime grâce à un " nous » désignant lensemble des hommes et emploie un présent de

vérité générale : " Nos sens facilement peuvent être charmés ». Lemploi de ce pronom généralisant

lui permet davancer masqué. On observe ensuite un glissement subtil du divin vers lhumain. Dieu a placé la beauté dans les

femmes (" vos pareilles » ) mais plus particulièrement en Elmire (" Mais il étale en vous ses plus

rares merveilles » ).

La beauté dElmire est ainsi loeuvre de Dieu : cest donc légitime que Tartuffe ladmire, car en aimant

Elmire, il aime la " parfaite créature » de Dieu.

Tartuffe glisse enfin du général au particulier, en utilisant le pronom personnel " je » : " Je nai

plus vous voir » qui lui permet de dévoiler plus clairement ses sentiments.

La religion permet donc à Tartuffe de légitimer ses sentiments. Puisquil aime une " parfaite créature »

de Dieu, sa " passion peut ntre point coupable ». Lutilisation de la litote (" peut ntre point coupable

» veut dire quelle est innocente) avec le modal " peut » suggère que son amour nest pas un pêché.

2 Lautoportrait dune victime

Tartuffe se présente en victime innocente.

Il explique dans un premier temps quil a tenté de résister à son attirance pour Elmire. Il utilise ainsi un

vocabulaire négatif lié à la suspicion dun sentiment inspiré par le diable (la périphrase " noir esprit

» au v.946) : " Jappréhendais », " fuir », " surprise adroite », " obstacle à faire mon salut » (v. 945 à

948)

Mais cest pour immédiatement déclarer quil était dans lerreur, ce que marque connecteur logique

dopposition " Mais » (v.949). Son amour ntant pas diabolique, il est forcément innocent : " Mais

enfin je connus, Ô beauté toute aimable, / Que cette passion peut ntre point coupable » .

A la réponse dElmire qui le ramène à son identité prétendue de dévot il répond par une interjection : "

Ah ! » qui est censée montrer son impuissance (v.966). II dresse de lui un portrait dhomme faillible " Je nen suis pas moins homme » qui ne peut lutter contre la volonté divine qui sexprime dans la beauté dElmire : " vos célestes appâts ».

On observe quil utilise à nouveau un pronom personnel visant à faire de son propre cas une

généralité : " Et lorsquon vient à voir ».

Laccumulation : " jeûnes, prières et larmes » insiste sur sa piété et sa tentative de résistance et

montre les épreuves quil a dû subir. La métonymie est de nouveau employée : " Un cur se laisse prendre, et ne raisonne pas ». Elle présente Tartuffe comme un homme lesclave de son cur. De même, la personnification de son cur au v.976 contribue à donner de lui limage dun homme victime de ses sentiments : " où sobstinait mon cur ».

3 Elmire présentée comme responsable

Si Tartuffe est si faible devant Elmire, elle en est la seule responsable, du moins cest ce que le discours

du faux dévot tend à démontrer.

Présentée comme la femme-déesse de lesthétique précieuse, Elmire a été dotée par Dieu des plus

grandes qualités (voir lhyperbole " la splendeur plus quhumaine » ) : elle est donc responsable des

sentiments quelle inspire à Tartuffe : " Vous devez vous en prendre à vos charmants attraits ».

Dailleurs, Tartuffe narre sa défaite grâce aux verbes au passé simple (" Força », " surmonta », "

tourna » v. 976 à 978) dont le sujet est " lineffable douceur » dElmire. En utilisant cette construction de

phrase, Tartuffe souligne que ce sont les attraits dElmire qui agissent sur lui (ils sont sujets de la

phrase), tandis quil en est la victime impuissante.

III Le masque du faux-dévot finit par tomber

1 Laveu dun désir charnel

Le discours de Tartuffe possède une ambiguïté religieuse qui lui permet dans un premier temps

davancer masqué. Après avoir montré que lamour quil porte à Elmire est un amour innocent qui lui

vient de Dieu, quil a essayé en vain de sen défendre et quelle en est finalement la responsable,

Tartuffe suggère à Elmire de lui céder.

Il évoque ainsi son désir charnel :

Dabord, Tartuffe évoque ce désir charnel de manière ambigüe, en associant le corps à la

religion : " célestes appâts » , " regards divins » , " suave merveille » et en insistant sur les sens,

notamment la vue : " yeux » , " voir » , " admirer » , " jen vis » et sur lattirance (" charmes » ,

" attraits » ).

Par ailleurs, lambiguïté se lit dans lemploi de mots au double sens, lun spirituel, lautre sensuel.

Ainsi quand Tartuffe déclare " De vous dépend ma peine, ou ma béatitude », le mot " béatitude »

peut sentendre comme la félicité mystique mais aussi comme le bonheur davoir assouvi son désir.

De la même façon dans le vers " Mais jattends en mes vux tout de votre bonté », le terme " voeux

» renvoie à une promesse religieuse mais aussi à un souhait. Quant à la " bonté » , elle peut-être

une simple bienveillance chrétienne ou le fait de céder à ce souhait. Leuphémisme " je ne suis pas un ange » qui le compare à des créatures traditionnellement

asexuées montre non seulement son côté humain et faillible, mais également sexué. Il suggère là

encore de manière ambigüe quil est en proie à un désir charnel.

Puis le discours de Tartuffe se fait de plus en plus explicite. Le terme " bontés » est de nouveau

employé, associé au verbe " consoler ». Il parle dailleurs plus loin de " faveur » et de " progrès »

écartant définitivement le langage religieux au profit de la sensualité.

Sous couvert dun discours religieux ambigu employé uniquement pour atténuer son propos, Tartuffe

tente donc de convaincre Elmire de lui céder.

2 Tartuffe : un hypocrite plus soucieux des apparences que de la vertu

Cest finalement très clairement que Tartuffe propose à Elmire de lui céder : " Votre honneur avec moi

ne court point de hasard ». Il tente de la convaincre en lui promettant dtre discret. On observe ainsi aux vers 987 à 1000 un

glissement très net de la considération religieuse vers une considération matérielle, la réputation :

" honneur », " nulle disgrâce », " renommée », " sans scandale ». Le masque de dévot tombe : " Le soin que nous prenons de notre renommée » et laisse voir le

personnage de limposteur. Tartuffe se définit donc lui-même comme quelquun pour qui les

apparences sont fondamentales.

Il utilise le champ lexical du secret : " divulguer », " indiscrète », " confie », " discret », " secret »

quil oppose aux " bruyants » " galants de cour » qui ébruitent leurs aventures. Cette opposition tente

de convaincre Elmire de le prendre pour amant car il saura rester discret.

Le pronom personnel " nous » fait comprendre que Tartuffe nest pas le seul dévot à avoir des

aventures amoureuses (" Les gens comme nous brûlent dun feu discret » , " Le soin que nous

prenons de notre renommée » ), ce qui montre le caractère de dénonciation de la pièce.

Conclusion

Tartuffe avoue son amour à Elmire dans une déclaration qui se veut précieuse.

Cependant, son discours, admirablement bien construit, utilise la religion pour la convaincre que cet

amour est innocent et inoffensif. Emporté par un désir charnel, il se dévoile comme un imposteur,

plus soucieux des apparences que de la vertu.quotesdbs_dbs46.pdfusesText_46