[PDF] Séquence 5 : Lumières et humanisme Traité sur la tolérance



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LES SUPPLIANTES

LES SUPPLIANTES Traduction de René Biberfeld ÆTHRA Déméter, maîtresse des autels, ici, à Éleusis, Et vous, qui gardez le temple de la déesse, Bénissez-nous, mon fils Thésée, et moi, La ville d’Athènes et le sol de Pitthée, Où j’ai été élevée, moi, Aéthra, dans un Riche palais par mon père, qui a fait de moi l’épouse



Les Suppliantes, Euripide, « cette ville est libre », (vers

Les Suppliantes, Euripide, « cette ville est libre », (vers 395-442), traduction M Artaud, 1842 Euripide (480 à 406 av J -C ), est un des trois grands auteurs tragiques de l'Athènes classique, avec Eschyle et Sophocle Le théâtre, pris en charge par la cité, est lié à la



Devoir d’histoire 2 nde – Corrigé possible

Devoir d’histoire 2nde – Corrigé possible ATTENTION : Ce corrigé ne constitue pas ce qui était attendu de la part d’un(e) élève de 2nde Il s’agit davantage de vous faire sentir l’esprit de l’exercice et vous montrer



DEVOIR N°1 Sujet n°2 - hgmatissefreefr

Euripide, Les Suppliantes, 423 av J -C QUESTIONNAIRE POUR GUIDER VOTRE TRAVAIL Répondez aux questions posées en vous basant sur l’analyse du document



PUR PRésent - Accueil

Les Suppliantes parlent de la situation des femmes et des migrants, Les Sept contre Thèbes du rapport entre la guerre et les médias et Les Perses, du devoir de mémoire eut-on faire plus actuel ? p mais aussi plus inactuel car il s’agit de comprendre chaque fois les enjeux philosophiques et non pas de plaquer un problème social



Étude comparée des deux récits des Bacchantes dEuripide

et l'exodos, voir à ce sujet les éditions les plus récentes des Bacchantes: la seconde édition CUF revue et corrigée par J lrigoin, Paris, 1993 et l'édition de J Diggle, OCT, Oxford, 1994 4 On relève une grande dissymétrie entre les deux récits d'Hélène et surtout ceux



Spécialité disciplinaire du dossier (histoire ou géographie

les entrailles pendantes, les blessés avec leurs attitudes suppliantes, leurs appels suprêmes Ils doivent décrire la vie horrible du poilu dans la tranchée, dans la boue, dans la fiente, souligner la promiscuité infâme de cette existence souterraine parmi les rats, les poux Il faut dépeindre aussi la



Extrait de la publication - storagegoogleapiscom

En vain les orgues nasillaient leurs airs les plus gais et leurs plus séduisantes ritournelles D'autresplaisirs requéraient cette foule en fête Les uns tiraient à la carabine, au pistolet, ou à la bonne vieille arbalète, sur des cibles figurant des visages humains; les autres, à coups de balles, assommaient des marionnettes, rangées



Séquence 5 : Lumières et humanisme Traité sur la tolérance

b) Une exigence de compréhension entre les hommes Voltaire désire que les hommes se comprennent et fassent preuve de tolérance, religieusement et socialement Les philosophes des Lumières avaient mis en place un projet de paix, et Voltaire le reprend ici : « la paix » Il veut que les hommes vivent dans un monde



Notes sur l’empathie et la simulation au théâtre : le rôle de

et les exigences propres à la pièce Becq de Fouquières était avant tout un homme de lettres, spécialiste d’André Chénier et éditeur de nombreux textes poétiques de la Pléiade Sa formation littéraire rend d’autant plus notable la précision de cette analyse des éléments qui sont au fondement de la performance théâtrale

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Séquence 5 : Lumières et humanisme.

LA5 : Traité sur la tolérance, Voltaire, 1763.

1) Situation :

Le texte que je vais étudier s'intitule " prière à Dieu » et est extrait du Traité sur la

tolérance de Voltaire. Publié en 1763, ce traité a été écrit dans le but de prouver l'innocence

de Jean Calas. Celui - ci avait été accusé d'avoir tué son fils en 1762 pour l'empêcher de se

convertir au catholicisme. Voltaire est l'archétype intellectuel des Lumières, il s'engage à

soixante -neuf ans dans la bataille pour la réhabilitation de Jean Calas. Il est à la fois un historien, un philosophe, un conteur et un poète, et, lors de sa mort, c'est le défenseur des Calas que le peuple conduira solennellement au Panthéon. Le traité sur la tolérance est une arme dans la lutte pour la justice et l'ouvrage acquiert une portée universelle. Il commence par un récit rapide du procès et de la mort de Jean Calas. Puis, Voltaire plaide pour les protestants, dont le retour enrichirait la France sans

danger, en démontrant que l'intolérance ne relève pas du droit naturel. Ce traité est donc un

plaidoyer pour la tolérance et la liberté de pensée : Voltaire en exprime la conclusion

philosophique dans sa " prière à Dieu ».

2) Lecture :

3) Introduction :

Le titre de cet extrait est surprenant car Voltaire est hostile à toutes cérémonies de

cultes, telle que la prière. Or, le philosophe utilise un mode d'expression qu'il blâme et intitule

cet écrit " prière à Dieu ». Le texte se divise en trois parties :- Ligne 1 à 6 : une adresse de la prière à Dieu. -

Ligne 7 à 25 : énumération des différents aspects de l'intolérance en matière de religion.

-Ligne 26 à 32 : appel aux hommes pour la paix et pour une union entre eux.

Le discours utilisé est injonctif et argumentatif. Les registres sont polémique, pathétique et

épidictique. Nous nous demanderons comment Voltaire exprime ici sa vision pessimiste de

l'humanité et s'engage dans une cause sacrée à la fois. Pour répondre à cette question, nous

étudierons une prière de philosophe, la condamnation des rites et un appel à la tolérance.

4) Analyse :

1) Une prière de philosophe :

a- Une fausse prière à Dieu...

Dès le début de la prière, Voltaire s'adresse à un Dieu en utilisant l'interpellation à la

deuxième personne : l.1 " c'est à toi Dieu que je m'adresse ». Cette prière a beaucoup de

ressemblances avec la prière chrétienne. Tout d'abord dans sa forme : il y a une élévation de

l'âme vers Dieu et une sorte de soumission de la part du philosophe : l.1 " dieu de tous les

êtres ». La première phrase nous montre que c'est en vain que Voltaire a voulu s'adresser aux

hommes, il se tourne désormais vers Dieu. La soumission face à Dieu se traduit de formules

suppliantes : l.2 " s'il est permis à... », et Voltaire demande ici une aide l.8 " fais que nous

nous aidions mutuellement ». Après s'être soumis et avoir imploré, il énonce son souhait final :

l.25 " puissent les hommes ». La prière prend aussi un ton solennel : divers expressions

évoque le respect l.5 " daigne ». Les phrases sont assez longues et se construisent se la même

façon : l.4 " à toi qui a tout donné, à toi... » . Il y a de nombreuses répétitions : " entre tous »

l. 10, 11, 12. La prière se marque également par le souci de se faire pardonner l'audace de demander quelque chose : l.2 " s'il est permis à de faibles créatures ». Le champ lexical

religieux est aussi constamment présent : " te demander », " Dieu », " je m'adresse ». Cette

prière a été écrite dans un esprit d'humilité. b) ...en réalité destiné aux hommes. On retrouve dans cette prière tout ce qui fait la spécificité d'un texte oratoire dans lequel un croyant s'adresse à Dieu. Pourtant, on peut remarquer que peu à peu, Voltaire semble s u r t o u t s ' a d r e s s e r a u x h o m m e s . Effectivement, en s'adressant à un Dieu, Voltaire montre la faiblesse de l'homme et de

ce fait, s'adresse aux hommes. La présence d'une négation paradoxale à la ligne 1 " ce n'est

plus aux hommes... » nous dévoile les véritables destinataires de cette prière : les hommes.

De plus, l'adresse qui est faite à Dieu est peu marquée car il n'y a que deux verbes " daigne "

et " fais que ". Cependant, le contenu de la prière est très important : " fais que " n'est pas

répété, on a l'impression que la demande est faite directement aux hommes à travers de " ceux

que ".Lorsque Voltaire désigne l'homme, il insiste sur sa petitesse et son insignifiance : il y a

de nombreuses phrases péjoratives l.3 " faibles créature », ou qui réduisent les hommes à une

existence minable n'ayant rien d'exceptionnelle l.13 "des atomes appelés hommes ». Ils ont de nombreuses faiblesses : physique " débiles corps », intellectuelle : " langage insuffisant, opinions insensées », institutionnelle " lois imparfaites »et sociale : conditions disproportionnées L'Homme n'est donc rien, mais Dieu n'est pas responsable de cette

condition humaine, il se contente de nous créer " tu ne nous as point donné un coeur [...] des

mains » et nous sommes responsables de notre condition. Cela est montré lorsque l'impératif

disparait et que Dieu n'est plus imploré, dès la ligne 10. Il y a aussi un champ de la violence

important l.6 " haïr », l.7 " égorger », l.14 " haine », " guerre » qui reflète l'imperfection de

l'Homme. Voltaire dénonce ici le comportement intolérant et violent de l'homme et

s'adresse donc bien à eux, car ces comportements sont spécifiques. Alors qu'il emploie la deuxième personne du singulier pour s'adresser à Dieu, il emploie la première personne du

pluriel pour s'adresser aux hommes. Par exemple, il utilise l'impératif négatif : l.23 " Ne nous

haïssons pas » ; " Ne nous déchirons pas ». Le subjonctif est utilisé lorsque l'on souhaite

renforcer l'importance du souhait énoncé, et ainsi les changements que les hommes doivent effectuer pour mieux vivre " ils aient en horreur la tyrannie ». Voltaire s'assimile dans un premier temps aux hommes misérables. Mais il s'en démarque rapidement lorsqu'il se met à utiliser le pronom " ceux ». Cela signifie qu'il est

différent et n'agit pas comme les autres. Une fois de plus, le philosophe adopte le bon

comportement.

2) la condamnation des rites :

a) Un Dieu supérieur et sans identification : Le Dieu auquel s'adresse Voltaire est universel : l.2 " de tous les êtres, de tous les

mondes » et éternel " de tous les temps ». Il est très généreux car " il a tout donné lors de la

création de l'Homme ». Le Dieu visé n'est pas personnel, comme celui des chrétiens, il est

indéterminé et n'appartient à aucune religion : on peut penser qu'il s'agit d'un Dieu

imaginaire des philosophes déistes. Le pronom personnel possessif " ton » fait comprendre que Dieu est à l'origine de tout. Des hyperboles sont aussi présentes : l.4 " toi qui as tout

donné », l.6 " tes décrets sont immuables comme éternels » : il existe une autorité divine qui

décide de tout : Dieu est tout-puissant. De plus, cette puissance divine est mise en relief par

l'insistance sur la faiblesse humaine : l.10 " faibles créatures », " débiles corps », " langage

insuffisant », " usages ridicules ».Les hommes sont inferieurs à ce Dieu exceptionnel. Ils sont

incapables d'utiliser leurs facultés de façon positive : l.16 " signaux de haine et de

persécutions ». Le terme " créature » rappelle l'impuissance des hommes et leur infinie

gratitude envers Dieu. b) une prière inutile : Ce texte comporte des arguments contre la prière. En effet en démontrant que Dieu est

supérieur, il est aussi inaccessible : la prière est donc inefficace. Utiliser le modèle d'une

prière permet surtout de mettre en avant une idée et une valeur : la tolérance. C'est aussi une

façon de donner un ton solennel aux idées des Lumières et de les mettre en relief : l.20 " que

les autres les voies sans envies ». Enfin, cette prière n'espère en rien les aides d'un Dieu

suprême, mais elle demande le bien social l.28 " dans le sein de la paix ». Une fois de plus, on

fait appel à la raison, et non à Dieu, car c'est elle qui doit conduire à la tolérance et la paix.

Voltaire utilise aussi des périphrases pour critiquer les pratiques religieuses. Il reproche aux ecclésiastiques leur goût pour l'argent l.22 " que ceux qui possèdent quelques

fragments arrondis d'un certain métal jouissent sans orgueil», la fortune et le pouvoir.

Enoncer cette hiérarchie ecclésiastique est une façon de la critiquer : l.21 " ceux dont l'habit

est teint en violet » désigne les évêques, l.20 " ceux dont l'habit est teint en rouge » évoque

les cardinaux, les protestants sont désignés " sous un manteau de laine noire »... Toutes ces

personnes sont assimilées à des éléments dévalorisants et sans valeur: l.21 " dominent (...) un

petit tas de boue de ce monde », " quelques fragments arrondis ». Cette prière comporte

également une critique des rites. Pour Voltaire, elles sont à l'origine de conflits entre les

hommes. Par exemple, le terme " différences » est développé par une énumération à la ligne 9

" vêtements », " langage », " usage », " lois », " opinions ». Les différents cultes possibles

sont aussi énoncés : à l'intérieur ou à l'extérieur : l.16 " ceux qui allument des cierges le midi

(...) ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil », en utilisant le latin ou une langue

régionale l.19 " jargon d'une ancienne langue (...) jargon plus nouveau ». Ces différences

misent an avant avec la structure des phrases qui se répètent : " ceux qui (...) ceux qui ».

Ainsi, la prière est présentée comme un mode peu efficace et les différents rituels sont

cités comme des sources d'incompréhension et de haine. Toutes les diversités qui sont

susceptibles d'engager la haine et les diverses pratiques religieuses sont associées à la division

et à l'intolérance.

3) Un appel à la tolérance :

a) Des sentiments qui animent la prière : Tout au long de cette prière, on peut remarquer que Voltaire amène le lecteur sur le respect de certaines valeurs propres aux philosophes des Lumières. La fraternité est dès le début mise en avant : " fais que nous nous aidions mutuellement ». Tous les hommes sont

égaux et la périphrase " dieu de tous » nous montre qu'ils n'ont qu'un seul et même Dieu. Le

pronom personnel " nous » et l'utilisation de nombreux pluriels visent à réunir les hommes et

à leur rappeler qu'ils font tous partis du même monde. Après que la fraternité et l'égalité

soient mises en avant, c'est un sentiment exprimant la misère de l'existence qui apparait. :

l.15 " pénibles et passagères vies ». Les erreurs sont liées à la nature humaine l.5 " les erreurs

rattachées à notre nature » ». Un sentiment d'insignifiance des différences et des inégalités est

développé. En effet, il y a une mise en valeur de l'inutilité des différences : " petites

différences », " lois imparfaites » et l'utilisation d'antithèse : l.10 " manteau de laine noire,

robe de toile blanche ». b) Une exigence de compréhension entre les hommes. Voltaire désire que les hommes se comprennent et fassent preuve de tolérance, religieusement et socialement. Les philosophes des Lumières avaient mis en place un projet de paix, et Voltaire le reprend ici : " la paix ». Il veut que les hommes vivent dans un monde

tolérant et où l'on s'entraide : l.28 " ne nous haïssons pas, ne nous déchirons pas », " que

nous nous aidions mutuellement », " qu'ils se supportent ». De plus, il est mis en évidence que la compréhension et la fraternité sont nécessaires dans tous les domaines. Voltaire appelle à cette fraternité humaine l.26 " puissent tous les hommes se souvenir

qu'ils sont frères ! » par une réconciliation entre les religions, et par une prise de conscience

de la brièveté de l'existence l.30 " l'instant de notre existence ». Pour lui, c'est en pratiquant

l'amour et le respect entre hommes que les hommes pourront devenir plus tolérants. C'est

aussi en condamnant la tyrannie morale " exercée sur les âmes » et la tyrannie économique

qui " ravit par la force le fruit du travail et de l'industrie paisible » que le philosophe espère

une prise de conscience de la part des hommes.

5) Conclusion :

La " prière à Dieu » nous permet de découvrir un Voltaire qui se moque du clergé et de la religion catholique. Il n'a rien d'un athée : il croit en un Dieu qui devrait servir à l'humanité au lieu de lui nuire. Bien que le texte ressemble à une prière, son contenu nous

prouve que Voltaire s'adresse aux hommes et non à un Dieu. Il les amène à réfléchir sur

l'existence humaine et sur les pratiques religieuses qui, d'après lui, ne sont que source de

divisions entre les hommes. Il y développe ainsi une des principales idéologies des Lumières:

la tolérance, et appel tous les hommes a la fraternité. Voltaire obtiendra gain de cause trois ans

après l'écriture du Traité sur la tolérance, et Jean Calas sera réhabilité.quotesdbs_dbs5.pdfusesText_10