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EXERCICE SUR L’OBJECTIVITÉ/ LA SUBJECTIVITÉ DANS L

EXERCICE SUR L’OBJECTIVITÉ/ LA SUBJECTIVITÉ DANS L’ INFORMATION L’INFORMATION TRONQUÉE Les images, sont-elles objectives ? Objectifs • Comprendre comment un même événement peut faire l’objet d’interprétations différentes • La promotion d'une vision élargie du monde, et du besoin de connaître de différentes sources



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Séance 6 LES MODALISATEURS - LeWebPédagogique

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L’évaluation, entre objectivité et subjectivité

L’évaluation, entre objectivité et subjectivité Regard d’enseignants Formation primaire Mémoire de Bachelor de : Chloé Erard Sous la direction de : Denis Perrin La Chaux-de-Fonds, 31 mars 2015



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à propos de la subjectivité - eleuwebfileswordpresscom

à propos de la subjectivité Parler objectivement du monde Objet veut dire littéralement « jeté là devant » Parler objectivement consiste donc à décrire un objet jeté devant mon regard et à ne parler que de lui Strictement Pas du regard posé sur lui



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Le vivant, la machine et lhomme

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à propos de la subjectivité

Parler objectivement du monde.

Objet veut dire littéralement " jeté là devant ». Parler objectivement consiste donc à décrire un

objet jeté devant mon regard et à ne parler que de lui. Strictement. Pas du regard posé sur lui.

Parler objectivement revient donc à parler de l'objet comme s'il n'était pas regardé, à parler de " la

chose en soi », à la décrire comme si notre regard n'exerçait aucune influence sur notre

connaissance de la chose.

Notre éducation, et spécialement notre instruction, nous ont appris à parler de manière objective.

Soyez objectifs ! Laissez vos considérations personnelles au vestiaire ! La science réclame

rigueur, jugez les faits, uniquement les faits ! L'objectivité rime avec scientificité. Et donc avec

autorité. C'est objectif, c'est scientifique, c'est donc certain. Il n'y a pas matière à discussion !

Cette éducation au discours objectif a ses revers. Combien de disputes éclatent lorsque les

protagonistes tiennent des discours " objectifs » : - Ce film était vraiment intéressant - Non ! C'était d'un mortel ennui ! - Tu n'y connais rien, ce film est un vrai chef-d'oeuvre ! - etc.... La plupart des conflits naissent de ce que chacun croit voir le monde objectivement. L'ennui c'est

que la vision " objective » de A ne correspond pas à la vision " objective » de B. Or il ne peut y

avoir deux visions objectives du même monde !

De nombreuses disputes seraient évitées si chacun réalisait pleinement qu'il ne voit pas le monde

tel qu'il est. Le monde ne nous apparaît qu'à travers le prisme de notre regard. Parler

" objectivement » est un leurre. L'objectivité est un mythe et quelque chose d'inatteignable. En

réalité, on ne peut parler du monde tel qu'il est mais tel que nous le voyons. En sorte que, si je

veux parler rigoureusement, il me faudra souligner, dans mon discours, le rôle que je joue dans ma

perception du monde. En d'autres termes, parler de manière subjective - J'ai trouvé ce film intéressant - Moi je m'y suis ennuyé - Je suis étonnée. J'aurais cru que tu l'aimais autant que moi - Etc.

Dire " j'ai trouvé ce film intéressant » ne souffre d'aucune contestation (ce qui est différent de " ce

film est intéressant »). De même que " je me suis ennuyé durant ce film » non plus. Ces deux

propositions ne s'opposent pas. Elles s'apposent. Elles sont toutes deux irréfutables. Vérité

multiple. Paradoxalement, j'accrois le degré de certitude de mon propos lorsque j'y souligne ma subjectivité. La vision subjective est multiple. Il peut y avoir (c'est même impossible autrement) autant de vision du monde qu'il n'y a de regards qui s'y posent. 2

Parler objectivement de soi.

Parler objectivement de soi revient à se décrire comme un objet. " je suis belge, d'origine

wallonne », " je suis quelqu'un de foncièrement timide », " je suis radicalement de gauche » " je

suis un colérique », " je manque de confiance en moi », " moi, je dis toujours ce que je pense »,

etc. Autant de propos qui fige la personne dans des caractéristiques immuables. Puisque je suis

quelqu'un de timide, que c'est ma caractéristique, il n'y a aucune raison que ça change. Je suis

comme ça !

Ces discours objectifs que les gens tiennent à leur propos sont caractérisés par un abus du verbe

Être. " Je manque de confiance en moi » revient à dire " je suis quelqu'un qui manque de

confiance ». " Je dis toujours ce que je pense » revient à " je suis quelqu'un qui... ». Le verbe Être

étouffe la durée, fige le temps. Le verbe Etre annihile l'histoire, l'intrigue, les rebondissements et

toutes les fois où je n'ai pas été comme ça. " Je suis » laisse entendre que cela s'est toujours

passé ainsi et que ça continuera. Monotonie.

Ecouter des gens qui se décrivent (je suis timide, dès que je prends la parole, je rougis, etc.) est le

plus souvent ennuyeux ! Leur discours devient généralement autrement plus captivant lorsqu'ils se

mettent à raconter un événement concret. Un jour, j'ai pris la parole devant la classe et tout à

coup, j'ai peiné à trouver mes mots. J'ai balbutié, rougis, etc. Le discours que nous nous tenons à propos de nous-mêmes n'est pas sans conséquence sur notre fonctionnement mental. En me tenant des propos objectifs sur moi-même, je rigidifie ma personnalité. Je ne laisse pas de place au changement. Et surtout je me jette au devant d'un constat d'impuissance. " Je suis timide, j'y peux rien, je suis comme ça ».

La plupart des gens sont avides de connaître leur " vraie personnalité », c'est à-dire leur

" caractéristiques psychologiques ». Ils affectionnent les tests en tous genres chez les psys ou

dans des revues plus ou moins sérieuses. De cette quête, ils trouveront des réponses qui les

satisferont. Ils se décriront par des propos abusant du verbe " être » (Finalement, je sais

maintenant qui je suis : je suis introverti, impulsif, fait pour avoir des enfants, doué pour les

mathématiques, etc.). A la question du " qui suis-je ?», la plupart des gens répondent par un " que

suis-je », ce qui concourt à des propos aliénants sur soi-même. La personne, en parlant de soi

comme d'un objet, se sclérose dans un répertoire de caractéristiques, rigidifie ses catégorisations

mentales.

La psychanalyse a fortement influencé le discours objectif sur soi. Freud parlait en termes

d' " être » (" je suis triste »). Avec Rogers, les gens ont commencé à parler à leur propos en

termes de " sentir » (" je me sens triste»). En éleuthéropédie, les participants s'expriment en

termes de " faire » (" je me rends triste » ou " je m'attriste »), qui correspond mieux au vécu

subjectif.

Parler subjectivement

Parler subjectivement revient à manifester sa conscience de son rôle actif dans sa vision du

monde et de soi-même. Parler subjectivement du monde revient donc à montrer que je suis bien conscient que c'est moi

qui juge, estime, sens, vois, trouve, voudrais, imagine, pense, souhaite, crains, déplore, etc. Si

après avoir vu un film, je dis " ce film était très ennuyeux », je ne manifeste pas ma conscience de

ma subjectivité. Par contre en disant " j'ai trouvé ce film ennuyeux », je montre davantage ma

conscience du rôle que je joue dans mon jugement de ce film.

Le discours subjectif possède un degré de rigueur (et donc d'irréfutabilité) plus important que les

propos objectifs. " J'ai trouvé ce film ennuyeux » ou mieux encore " je me suis ennuyé durant ce

film », il n'y a rien à contester. Finalement, nous n'avons de certitudes valables que subjectives. Je

3ne puis savoir avec certitude si tel objet est rouge, mais je puis être certain que je le vois rouge. Je

ne sais pas avec certitude si tel film est bon, mais je sais avec certitude que je l'ai beaucoup aimé

1. Beaucoup de discussions passionnelles ou de disputes perdent de leur intérêt dès que les

protagonistes s'expriment subjectivement, en veillant notamment à se méfier du verbe " être ».

Pas qu'une question de grammaire

On pourrait croire que pour parler subjectivement, il suffirait de parler de soi. Nous avons vu que cette condition est insuffisante. Je peux en effet parler de moi objectivement.

Beaucoup d'auteurs à succès, comme Thomas Gordon, Jacques Salomé, ont établi des règles

d'expression censées améliorer la communication interpersonnelle : " parler en je », " éviter le

tu », " dire ses sentiments », " éviter les jugements », etc. Ces règles ne concourent pas

nécessairement à plus de subjectivité dans nos propos. Je prendrais comme seul exemple celui

qui figure dans le manuel (p.57 et p.72). " Je sens que tu m'en veux» se veut un propos subjectif

(il n'y a en effet que moi qui peut " sentir »). En réalité, il s'agit d'une erreur sémantique. Nous

pouvons craindre, déplorer, imaginer, etc. que l'autre m'en veuille. Mais comment le " sentir » ?

Il en va de même pour la plupart de ces " règles » établies dans des centaines de livres qui traitent

de la communication. Dans mes cours, je repère fréquemment les élèves qui ont été à l'école de

ces auteurs. Je les vois s'appliquer à ces règles apprises. Et c'est bien là le problème. La

subjectivité, ça ne s'apprend pas. On s'y forme. Le discours subjectif ne se suffit pas de règles

apprises, il requiert que la personne réalise pleinement qu'il voit l'autre, lui-même ou le monde à

travers un regard bien personnel et singulier. C'est une question de présence de soi et non de grammaire.

Il ne faudrait pas croire que l'éleuthéropédie soit épargnée par le risque d'une langue apprise.

Nous savons, par exemple, que l'expression en termes de " faire » semble mieux correspondre au

vécu subjectif. Mais il ne faudrait pas en faire une règle ! Sans quoi, la correction sémantique ne

serait plus praticable dans nos ECE. C'est pourtant le danger. Il serait en effet dommage que nous " apprenions » une langue (comme le recommandait Korzybski) sans que celle-ci témoigne d'une

" transformation intérieure ». Pour que la correction soit efficace, occasionne un " aha », notre

expression doit laisser échapper quelques erreurs. Mais après quelques exercices d'ECE, il

semble assez facile de repérer quelques habitudes langagières (" je m'attriste », " je me réjouis »,

etc.). Le risque serait de les " apprendre » et de fermer ainsi la porte une correction sémantique

" transformante ».

Frédéric Delvigne, Bruxelles (2006)

1 D. Le Bon (2003). Pratique de la liberté. Manuel d'Eleuthéropédie. 4ième édition. Bruxelles : Présence. pp 60.

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