La politique monétaire
3- La politique monétaire et la crise économique actuelle VII- Conclusion I- Définition : La politique monétaire regroupe l’ensemble des actions influençant les niveaux de l’activité et des prix par l’intermédiaire du montant et du coût de la monnaie Autrement dit, c’est l’action
LA POLITIQUE MONÉTAIRE - International Monetary Fund
la politique monétaire de la banque centrale perd toute pertinence On peut établir une analogie avec la dolla-risation de l’économie dans certains pays en développe-ment Quand un pan important du système financier national fonctionne avec une monnaie étrangère, la po-litique monétaire formulée pour la monnaie locale finit
La politique monétaire
Présentation de la politique monétaire La politique monétaire est l’ensemble des mesures qui sont destinées à agir sur les conditions du financement de l’économie, elle est l’action par laquelle les autorités monétaires en particulier Bank Al Maghreb agis sur l’offre de monnaie dans le but d’atteindre les objectifs de la
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La quantité de monnaie Si vous avez déjà lu de vieux manuels d'économie ou de politique monétaire, vous avez remarqué qu'ils portent une grande importance à la quantité de monnaie en circulation dans l'économie
La politique monétaire - bibliothequepssfpnet
Monetary policy for dummies (la politique monétaire pour les nuls) La politique monétaire a ecte le(s) taux d'intérêt Une hausse de taux d'intérêt ralentit la demande Une baisse la stimule Les hausses de la demande stimulent le revenu (font baisser le chômage) mais générent de l'in ation Les baisses de demande
Chapitre 6 : la politique monétaire - UMMTO
1 1 3 La politique monétaire vise à adapter la masse monétaire et le coût du crédit à un ensemble d'objectifs économiques 1 2Objectifs de la politique monétaire: Les objectifs de la politique monétaire rejoignent les objectifs de la politique économique qui sont: - La croissance; - la stabilité interne de la monnaie
N SUR LA POLITIQUE MONETAIRE - BRH
BRH- Note sur la politique monétaire – 1er trimestre de l’exercice fiscal 2020 3 Département du Commerce Américain En effet, la consommation des ménages, qui représente plus de deux tiers de l’activité économique américaine, a augmenté de 0,4 en novembre contre 0,3 en octobre 2019
Politique monétaire accommodante : L’addiction à l’argent facile
sur la nature de la politique monétaire à adopter dans notre pays Aujourd’hui, de plus en plus d’économistes sont critiques de Bank-Al-Maghrib et appellent à de la souplesse dans la conduite de sa politique Le but est selon eux de financer un programme de relance seul à même de sortir le Maroc de
RAPPORT SUR LA POLITIQUE MONÉTAIRE - Challengema
promulgation de la loi n°76-03 portant statut de Bank Al-Maghrib, « Dans le but d’assurer la stabilité des prix, la Banque arrête et met en oeuvre les instruments de politique monétaire »
La théorie monétaire moderne – une vue d’ensemble
la politique monétaire tend à engendrer l’inflation des actifs, sans nécessairement créer des pressions inflationnistes réelles dans l’économie La politique budgétaire fonctionne d’une façon très différente Avec la politique budgétaire, le gouvernement distribue directement l’argent aux entreprises et aux
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15 avril 2020
1 Politique monétaire accommodante : à facilePar Nabil ADEL
Enseignant-chercheur,
Directeur du groupe de recherche en géopolitique et géoéconomieESCA-Ecole de Management
Membre du mouvement Maan
La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
" Je vous paierai, lui dit-elle,Avant l'août, foi d'animal,
Intérêt et principal. »
La Fourmi n'est pas prêteuse :
C'est là son moindre défaut.
" Que faisiez-vous au temps chaud ?Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez
Eh bien ! Dansez maintenant. »
Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, La Cigale et la FourmiPréambule
Cette tribune est une contribution au débat profond qui traverse les cercles économiques du Royaume
sur la nature de la politique monétaire à adopter dans notre pays. Aujourdhui, de plus en plusdéconomistes sont critiques de Bank-Al-Maghrib et appellent à de la souplesse dans la conduite de sa
politique. Le but est selon eux de financer un programme de relance seul à même de sortir le Maroc de
la crise économique quil vit depuis plusieurs années. Ils critiquent ainsi ouvertement le "ௗdogmeௗ»
libéral de préservation des équilibres macroéconomiques et la rigueur dans la tenue des finances
publiques. Il se trouve que nous faisons partie de ceux qui défendent la position critiquée par ces
économistes.
Dans ce travail, nous essayerons les arguments appuyant notre thèse, en vue de permettre auxlecteurs et aux décideurs de se former une opinion équilibrée sur le sujet. Loin de toute polémique
stérile, il débat de fond entre deux courants de pensée économique.----------------------------------------------------------0 0 0-----------------------------------------------------------
Avant de développer notre propos, nous devons confesser aux lecteurs que pendant de longues années,
nous avons été adeptes de la relance keynésienne par la demande et le crédit. Nous avons longtemps
fustigé les calculs froids de ceux qui appelaient à ce que lÉtat ne dépense pas plus que ce quil peut
mobiliser comme ressources stables. Et même si cest une règle de saine gestion à léchelle individuelle,
on a beaucoup de mal à lappliquer à léchelle de la Nation. Toutefois, après plusieurs études empiriques
et observations sur le terrain, nous nous sommes aperçu que nous commettions une erreur de jugement
démentie par un constat implacable. Lerreur de jugement fut que nous confondions discours (libéral)
et réalité (interventionniste)ௗ; le Maroc na fait quadopter des politiques monétaires dites
accommodantes (nous les appellerons laxistes dans la suite de cette tribune), et ce, depuis plusieurs
années. Quant au constat implacable, est que ces politiques ont échoué pour des raisons que nous
présenterons dans la suite de ce travail.15 avril 2020
2A il y a une idée reçue largement véhiculée dans les cercles académiques, selon laquelle la
politique économique dans notre pays serait estampillée du sceau de néolibéralisme et de monétaire, et ce, depuis le programme structurel en 1983. Certains économistes saisissentla moindre crise économique, pour appeler au retour de État providence écrasé, selon eux, par la
pensée ultralibérale. La réalité est hélas bien différente. Dans un pays où il y a une banque centrale qui fixe les taux (faussant ainsi la valeur de tous les actifs), où le gouvernement est le premier donneur le premier créancier et le plus grosdébiteur, où État gère, outre les fonctions régaliennes, la santé, les transports, la culture,
le sport, le crédit, et la retraite des Marocains, et fixe même les numéros de comptes comptables que les entreprises doivent utiliser pour établir leurs bilans, parler État ultralibéral relève soit de profonde, soit de la mauvaise foi primaire. Sur les cinq taux quifont dans une économie (salaire, inflation, intérêt, impôt et changes), quatre sont fixés chez
nous par décision administrative (salaire1, intérêt, impôt et changes). Que nous montre donc cet
État ultralibéral, car nous peinons à le voir !Venons-en au de cette tribune. Les arguments qui nous ont interpellés dans les thèses des apôtres
des politiques monétaires laxistes tournent autour de quatre sujets : ⿑ de la banque ௗ ⿑ La nécessaire réorientation de la politique ௗvers plus de croissanceௗ; ⿑ Le financement de la dette du trésor par la banque centraleௗ; ⿑ Les scandaleux profits bancaires. Nous développerons successivement notre point de vue sur les quatre aspects. de la banque centraleSur ce point, nous sommes du même avis que les défenseurs de la réduction de lindépendance des
banques centrales et sur la nécessité de les soumettre au contrôle des gouvernements élus. Nous avions
défendu en octobre 2015 des thèses très tranchées sur le sujet. Dans une chronique intitulée
ௗ de la banque centrale : de moௗ nous avions soutenu il y a cinq ans déjà que : ௗ des banques centrales du pouvoir exécutif fait désormais partie du catalogue des mesures classiques prônées par le FMI, sous des thèses monétaristes dontles boys ont pris le contrôle idéologique et managérial de toutes les institutions financières
internationales. La raison avancée à cette émancipation est de prévenir les gouvernements de
manipuler monétaire pour prendre des décisions populistes contraires aux intérêts dupays, surtout en période préélectorale. Ces décisions peuvent, à titre consister à
distribuer du pouvoir en facilitant le crédit par une baisse des taux Entermes, on fait confiance à un gouvernement élu démocratiquement pour décider de la guerre et de la
paix, mais on immature quand il de gérer la monnaie nationale. Un enjeu tellementsérieux préfère le confier à des technocrates aucune légitimité populaire. La démocratie
qui signifie le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple ainsi brutalement quandil des questions monétaires et bancaires. Or, récente démontre le caractère superflu de
cette assertion. Ainsi, cette autonomie pas pu éviter en 2008, de la pire crise économique depuis 1929 (qui est bancaire) et dont le monde subit les conséquences à Et ce sont ces gouvernements incapables de gérer leurs monnaies qui ont été appelés àla rescousse pour réparer ce que les banquiers centraux au mieux, pas vu venir, au pire provoqué
en étant inaptes à contrôler des banques ayant poussé financière à rême. Lacatastrophe fut évitée in extremis en payant un lourd tribut, à savoir une émission monétaire sans
précédent et surtout sans contrepartie réelle, mettant le système sur la voie de à tout
1 A travers le salaire minimum et légale de réduire un salaire.
15 avril 2020
3 moment. Ce remède, pire que le mal, a ralenti toute mondiale, mais pas empêché les banquiers leurs bonus en priorité devant le regard impuissant des banquiers centrauxௗ». Nous ions pas demandé uniquement un réaménagement de de en lstreignant à plus de transparence et de coordination avec le gouvernement ou en créant desstructures parallèles pour limiter cette indépendance. Nous avons appelé à sa soumission totale et sans
réserve à en tant de la volonté populaire. Car, pour nous, dans une démocratie, le peuple doit avoir le dernier mot dans tout ce qui concerne la gestion publique fut-elle dans des domaines aussi techniques que la ௗ et aucune technostructure ne doit exercer de tutelle sur lui ni imposer des politiques dont il pas la source et la finalité.Mais quelle est la visée de cette dépendanceௗ? sur celle-ci que nos divergences sont profondes.
La nécessaire réorientation de la politique monétaireContrairement à lopinion véhiculée, la politique monétaire au Maroc a été laxiste depuis la crise de
2008. Après plus dune décennie de baisse continue des taux directeurs et du niveau de la réserve
obligatoire ainsi que ladoption dautres mesures de nature à relancer le crédit les résultats en matière
de croissance furent très maigres et décevants. Certains économistes défenseurs de la croissance par le
crédit reconnaissent cette réalité on ne peut plus flagrante.Mais que préconisent-ils face à ce ௗ Tout simplement : faire plus de ce qui pas fonctionné
déjà. Ils vont jusquà recommander de recourir, à de ces pays, aux instruments dits nonconventionnels de politique monétaire (un mot savant pour désigner la planche à billets). Or, y a
bien une leçon précieuse à retenir en économie, que la réussite recette dans un pays
garantit pas le succès dans un autre. Mieux encore, la même recette appliquée dans un même
pays à des périodes différentes produira des résultats différents. la raison pour laquelle, en
économie il y a très peu de lois et beaucoup de théories. Une insuffisante contextualisation des
phénomènes économiques peut conduire à des catastrophes conceptuelles et à des erreurs fort coûteuses
de politique économique. Tout les instruments non conventionnels de politique monétaire, principalement le QE2,été mis en que comme électrochoc de dernier recours pour sortir certains pays développés de la
pire crise économique depuis 1929 et sauver mondiale de par une émission monétaire sans précédent et surtout sans contrepartie réelle.Au Maroc, on est loin de ce cas extrême et à notre connaissance, aucun pays en développement ou
émergent eu recours à des politiques monétaires aussi radicales. En outre, les résultats du QE
pas été probants partout où il a été implémenté. Alors a donné des résultats satisfaisants dans
certains pays (États-Unis principalement, grâce aussi à la fluidité de leur marché du travail et à la forte
productivité et inventivité de leurs entreprises), il a généré des résultats mitigés, voire décevants, sous
cieux (Europe et Japon). les économistes sont même divergents quant à la partréelle à attribuer au QE dans la sortie de crise des pays adopté. Par ailleurs, le QE reste
complètement inopérant si les banques sont réticentes à prêter (certaines sont allées utiliser ce
surcroît de liquidités pour acheter des actifs spéculatifs, au lieu de financer réelle). Il est
également sans effet si les entreprises ne cherchent pas à , car elles anticipent une évolution
défavorable de la demande. Autrement dit, le QE réglera en partie le problème de de crédit, il
solutionnera pas de la demande.2 Quantitative Easing ou assouplissement quantitatif est un instrument monétaire dit "ௗnon conventionnelௗ» qui consiste pour
une banque centrale à injecter des liquidités dans le système bancaire en rachetant massivement des titres financiers aux
banques et autres investisseurs institutionnels.15 avril 2020
4Toutefois, la plus grande limite du QE et qui nous concerne spécifiquement au Maroc, est ne résout
que les problèmes conjoncturels de liquidités économie, et non ses lacunes structurelles de
compétitivité. Les économies citées étaient compétitives au moment de la mise en place du QE, mais
manquaient de liquidités, en raison de la crise de confiance entre banques commerciales consécutive à
de Lehman Brothers. Cet effondrement est dû, rappelons-le, en grande partie à lapolitique monétaire accommodante, voire laxiste, menée par la FED au début des années 2000 et
vaillamment défendue par les apôtres de la politique monétaire accommodante. Chez nous, le plus grand acteur de la relance de par monétaire et la distributionde crédits autre que le Wali de Bank-Al-Maghrib lui-même. Si dans le discours et les statuts de
institut , il est conservateur et se veut le gardien des équilibres macroéconomiques, dansles faits, une autre histoire. Il a appliqué depuis sa nomination en 2003 une politique monétaire
qui va dans le sens des défenseurs de la relance keynésienne, à savoir booster par laréduction continue des taux directeurs et du niveau de la réserve obligatoire. Il même pas eu besoin
de refondre les statuts de la banque centrale pour le faire. Évolution des instruments conventionnels de politique monétaireSource : Bank-Al-Maghrib
À cette fin, Monsieur Jouahri est allé même réunir le GPBM et la CGEM à deux reprises pour
les pousser à ouvrir les vannes du crédit, mais en vain. Il aurait pu persévérer dans cette voie, mais il
vient enfin de comprendre aucun effet sur la distribution de crédits et encore moins sur la croissance. la raison pour laquelle, nous avons été parmi les analystes les plus critiques de la politiquemonétaire de notre banque centrale. Nous avions même prévu son échec dès 2014, car elle partait du
mauvais diagnostic, tout comme les recommandations des défenseurs de la thèse que récusons. Nous
citons à titre les articles suivants :1. ௗCrise de liquidité : fausse réponse à un vrai problèmeௗ», publié par le Matin, le 03-04-2014.
2. ௗBaisse des taux directeurs : Pourquoi ça ne marchera pasௗ», publié par le Matin, le 25-12-2014.
3. ௗInstruments monétaires : Ce pas une PlayStationௗ», publié par le Matin, le 27-06-2015.
4. ௗIndépendance de la banque centrale : de monétaireௗ», publié par le Matin, le 22-
10-2015.
5. ௗPolitique monétaire : ne veulent-ils toujours pas ࣟௗ», publié par le Matin, le 29-06-
2016.16,50%
4,00%3,25%2,25%
0% 5% 10% 15% 20% 25%Taux
Directeur
TauxRéserve Obligatoire
Arrivée de M. Jouahri à
la tête de BAM15 avril 2020
56. ௗPassage aux changes flottants : les Dirhams de la colèreௗ», publié par le Matin, le 22-06-2017.
7. ௗBanque centrale : Juge ou ࣟௗ», publié par la Vie Eco, le 22-03-2019.
8. ௗTaux directeur : la fin de monétaire keynésienneௗ», publié par la Vie Eco, le 21-06-2019.
Sur plus de 300 chroniques que nous avons rédigées entre 2013 et 2019, 44 furent consacrées à
critique de la politique monétaire laxiste menée par Bank-Al-Maghrib et dont nous payons les résultats. En effet, le problème chez nous est plus structurel. Il pas dans le manque de liquidités pourespérer que les interventions de la banque centrale aient une quelconque chance de réussir. Il est
dans la faible compétitivité de notre tissu productif. de liquidités dans aendetté les ménages, car les banques les ont orientées (liquidités) vers la consommation et
(moins risqués, car garantis par des revenus salariaux) sans générer la croissance qui requérait des
investissements à long terme (crédit aux entreprises). Un constat corroboré par le rapport sur la stabilité
financière de 2018 qui constate que : "ௗLa dette des ménages auprès des établissements de crédit,
englobant les prêts à et à la consommation, a connu une hausse de 6,1 % contre 4,4 % en2017 et 4,2 % en 2016. Le ratio dettes des ménages/PIB est passé de 24 % en 2008 à 31 % en 2018 et
la part de ces dettes dans leur patrimoine est passée à 43,2 % en 2018 contre 36,4 % en 2008. En
revanche, après une croissance de 3,5 % en 2017, le rythme de financier des entreprises non financières replié à 1,8 %ௗ». Autrement dit, une entreprise qui a des problèmes de liquidités peut à sa banque pour la dépanner, mais une entreprise qui perd de parce pas compétitive sur son marchéet gère mal son exploitation doit revoir sa stratégie et changer son management, sinon elle enfoncera sa
banque avec elle. Or, les défenseurs de la relance par le crédit préconisent à cette banque de continuer
à prêter à non compétitive, en réduisant juste le coût du crédit. Remplaçons le mot
ௗௗ par ௗௗ et notre propos deviendra plus clair.Même les tensions de liquidités à court terme que connaît notre économie sont expliquées par son
manque de compétitivité. En effet, les capitaux injectés dans les circuits productifs ont, du fait des
lacunes structurelles de notre économie, un rendement tellement faible que cela finit par générer une
maigre croissance, ce qui alimente les déficits public et extérieur et, in fine, accentue les problèmes de
liquidité deLa croissance dans notre pays est, faut-il le rappeler, décorrélée de sa politique économique. Elle est
davantage déterminée par des variables exogènes à celle-ci (pluviométrie principalement). Par
conséquent, les structures productives compétitives, pouvant tirer profit de la politique voulue par les
avocats de la relance, sont quasi-inexistantes au Maroc. La recette des chantres de la relance a profité
davantage à nos partenaires étrangers dont on a financé la croissance, en endettant les Marocains,
surtout les ménages. utre part, le niveau élevé de mortalité des entreprises et le faible niveau de la TPMEmarocaine aux marchés situent le problème du côté de la demande de crédit et non de son offre. Un
jeune entrepreneur préfère le mette en contact avec ses premiers clients (économie réelle) un banquier (marché financier).Proposer des solutions de liquidité à un pays qui a des problèmes de compétitivité est une faute
impardonnable en analyse économique. de la banque centrale, dont le des missions est de que ne manquepas de liquidités, est inutile dans notre cas, car la source du problème lui échappe. En termes plus clairs,
même si Bank-Al-Maghrib réduit ses taux directeurs à 0 % et rachète tous les titres détenus par les
banques commerciales, cela ni la distribution de crédits, notamment à , ni la croissance économique. Si notre institut cessait de fixer les taux directeurs et nous tenir en15 avril 2020
6 haleine à chaque réunion de son conseil on ne sentirait aucun impact sur la distributiondes crédits et encore moins sur la croissance économique. Pour faire court et éviter de longs
développements théoriques, il aucune validation scientifique sérieuse de e de ௗlapolitique monétaire favorable ou défavorable à la croissance économiqueௗ», surtout dans un pays
gangréné par le secteur informel et dont les performances économiques dépendent largement de la
générosité du ciel. À titre le taux de croissance de marocaine durant la décennie 2000 était en moyenne de 4,95 % avec des taux directeurs oscillant entre 3,25 % et 5,50 %, il est descendu enmoyenne à 4,03 % entre 2010 et 2018 quand ces mêmes taux directeurs avaient baissé à un intervalle
inférieur entre 2,25 % et 3,0 %. Pis encore, la croissance économique était de 4,10 % entre 1995 et 2000
alors que les taux directeurs culminaient à 7 %.En un mot, taux directeurs et croissance économique évoluent dans le même sens chez nous alors, que
selon le cadre théorique sur lequel les défenseurs de la politique monétaire laxiste, ils doivent
varier dans des sens opposés. empirique au Maroc apporte ainsi un cinglant revers aux défenseurs politique monétaire favorable à la croissance économique. Croissance du PIB, taux directeur et variation des crédits3 depuis 1995Source : FMI, Bank-Al-Maghrib
Si les adeptes de l keynésienne pensent un seul instant que les niveaux très bas auMaroc (ce qui est une très excellente chose soit dit en passant) résultent quelconque intervention
de la banque centrale, vivent encore dans le monde des 30 glorieuses qui n que dans les manuels économique. Les instruments de politique monétaire ont fait leur temps et plus économique comme ce fut le cas auparavant.Même dans les pays développés, les interventions des banques centrales aussi bien par les instruments
conventionnels4 que les outils non conventionnels5 ont montré leurs limites :En juillet 2019, le Wall Street Journal résumait ainsi la situation dans la zone euro : ௗQuatre années
quantitatif (QE) et des taux de plus en plus négatifs dans la zone europroduit croissance anémique. Ils mettent à rude épreuve les banques des économies les plus
saines du nord du bloc tout en subventionnant insouciance budgétaire des retardataires du sud eten punissant les épargnants de tous les pays de la zone. Maintenant, les politiciens veulent encore
3 Le pic observé entre 2003 et 2007 est dû à de la distribution des crédits ayant accompagné la bulle immobilière.
À partir de 2008, ils ont repris un trend normal.4 Principalement, taux directeur et réserve obligatoire.
5 Injection directe de liquidités, à travers les rachats des actifs détenus par les banques.
-10% 0% 10% 20% 30%40%
Croissance
PIB Taux directeurVar Crédits
15 avril 2020
7plus de ce régime, impliquant potentiellement la BCE dans les futurs drames de défaut souverain
au travers de ses achats accrus ௗ» Dans un article du Financial Times du 12 octobre 2019, on pouvait lire : ௗAprès le plan quantitatif de la banque centrale européenne en septembre [2019], les décideurs plus que peu outils de politique monétaire pour relancer assaillie par une inflation faible et des chiffres de production industrielle de plus en plus moroses. Alors que la banque centrale atteint sa limite, les données de cette semaine sur dans la zone euro et le climat économique en Allemagne pourraient renforcer les arguments en faveur relance budgétaireௗ». Pour sa part, Athanasios Vamvakidis, analyste stratégique chez Bank of America Merrill Lynch, admet que : ௗ présent, n de la banque centrale [Européenne] pas été grande utilitéௗ». Dans le même ordre Dominique Dewitte mettait en garde en août 2019 contre les méfaitsde cette politique, en écrivant : ௗLa banque centrale américaine réduit le principal taux
américain de 0,25 %. la première fois en 10 ans que la FED abaisse son taux Leprésident de la BCE, Mario Draghi, a également annoncé plus tôt ce mois-ci ouvrirait à
nouveau le robinet en septembre. La Banque du Japon a annoncé mardi y aurait de nouvelles baisses de taux Einstein avait un nom pour les personnes qui font la même chose encore et encore tout en à un résultat différent. Les conséquences pour mondiale seront bientôt incalculablesௗ».Une inquiétude partagée par Marc Touati dans un article paru dans le Capital du 21 juin 2019 où il
affirme : "ௗCertes, pour le moment, ces excès de liquidités [consécutifs au QE] pas suscité de
forte augmentation des prix à la consommation. Bien au contraire. Le problème est que déplacée des prix à la consommation vers les prix des actifs. Autrement dit, les politiques monétaires excessivement accommodantes pas suscité mais ont alimentédes bulles financières de plus en plus extravagantes. Et plus les mois passent, plus ces dernières
deviennent dangereusesࣟ». Évolution de la taille des bilans des principales banques centrales en dollars6Source : Haver Analytics
Cette création monétaire ex nihilo a pas été absorbée par la croissance post-crise aux États-Unis, elle
a été même multipliée par 8 entre 2007 (840 milliards de dollars) et 2020 (6,4 trillions de dollars) ! En
6 la semaine du 24 février 2020, le total bilan de la FED était de 4,1 trillions de dollars. A la suite des injections
effectuées pour faire face au Covid-19, il est passé la semaine du 13 avril 2020 à 6,4 trillions de dollars.
15 avril 2020
8 Europe monétaire, loin de résoudre les effets de la crise des subprimes, a plongée dans la crise de uro, dont elle pas encore sortie. Tout ce que les gouvernements ont fait ont tenté de résoudre la crise de la dette, en recourant à davantage de dettes, dans un trou sans fin. Au lieu les banquiers véreux en prison dès 2008 pour donner , les banques centrales ont injecté de laliquidité dans ces établissements, en permettant à ceux qui les ont mis en faillite utiliser cet argent
pour se servir des primes généreuses. des banques centrales pour se porter garantescontre toutes les bévues des banques, leur envoie un message on ne peut plus clair : "ௗquoi que vous
fassiez, on interviendra toujours pour nettoyer derrière vous, quitte à préleverdirectement dans le compte des déposants ou en puisant dans les caisses de retraite, le fautௗ».
Les grandes banques ont pris littéralement en otage leurs économies. Plusieurs banques européennes
sont techniquement en faillite, mais les gouvernements reportent par crainte du pire. Car le monde pas prêt à supporter un nouveau cas de Lehman Brothers. le capitalisme de connivence dans toute sa splendeur7ௗ!Alors pas encore digéré les conséquences de la crise de 2008, les pays développés sont
rattrapés par la crise encore plus dévastatrice du Covid-19. Mais cette fois-ci, ils ont moins de marges
de , tant leur niveau a littéralement explosé depuis la dernière crise, à de Allemagne, dont la rigueur budgétaire, lui permettra certainement de mieux résister que les autres.Évolution de lendettement des pays du G7
Source : FMI
il quasiment plus possible pour ces pays de faire de la croissance ou un choc, sans recourir à plus de dettes. la spirale infernale. La nouvelle réalité demondiale est que désormais, il faut de plus en plus de crédits pour générer une unité additionnelle de
croissance. Selon une étude de la banque des règlements internationaux en 20188, la part des entreprises
zombies est passée de 4 % au milieu des années 90 à plus de 12 % en 2018. Pour rappel, les entreprises
zombies sont des firmes qui payent le service de la dette par de nouvelles dettes.7 J. Powell (actuel Président de la FED) a passé des années chez Carlyle, le géant du private equity.
T. Geithner (ministre des finances sous Obama) est président de Warburg Pincus, société de capital-investissement
H.Paulson Jr (ministre des finances sous George Bush fils) a été patron de Goldman Sachs.JM Baroso (Ancien président de la Commission Européenne) est administrateur chez Goldman Sachs.
Le va et vient entre les hommes politiques et le monde des affaires devient de plus en plus décomplexé.
8 Banerjee, Ryan and Hofmann, Boris, The Rise of Zombie Firms: Causes and Consequences (September 1, 2018). BIS
Quarterly Review Spetember 2018.
81,589,998,4
57,961,7
104,7132,2146,8
237,134,3
86,8
53,1
104,3
CanadaFranceGermanyItalyJapanUnited KingdomUnited States
15 avril 2020
9En un mot, les États sont devenus tellement drogués à la dette ils ont besoin de doses de plus en plus
fortes pour sauver de de dopage dans le corps athlète pour gagne une compétition et de liquidités dans une économie pour fasse de lacroissance sont strictement identiques, sauf que leurs auteurs ne font pas face à la même fortune.
15 avril 2020
10 Le financement de la dette du trésor par la banque centraleSe référant à 69 de la loi définissant le rôle et les missions de BAM qui stipule que "ௗLa Banque
[centrale] ne peut se porter garante contractés par État, acquérir directement destitres de créance ou des Sukuk émet ou lui consentir des concours financiers, que sous forme de
facilité de caisse visée au 2e alinéa ci-après et la facilité de caisse est limitée à cinq pour cent (5 %)
des recettes fiscales réalisées au cours de budgétaire écoulée.ௗ», les défenseurs du laxisme
monétaire proposent cet article et de permettre à la Banque Centrale de détenir directement
des dettes du Trésor. Mais avant de rentrer dans le détail de expliquons au lecteur par quel mécanisme la banquecentrale financerait État. Si ce dernier a besoin le ministère des Finances (le Trésor) créerait
un titre de dette sur lui-même (de 1000 dirhams) et le vendrait à un prix inférieur à Bank-Al-Maghrib
(980 dirhams). Cette dernière le lui rachèterait, à terme, à sa valeur nominale (1000 dirhams). Au fond,
cela reviendrait, pour le gouvernement, à emprunter 980 dirhams à sa banque centrale à un taux
de 2 % (980 1000/1000). Bank-Al-Maghrib créerait ex nihilo ces 980 dirhams et les détruirait au
moment du remboursement. Elle dégagerait, au passage, un profit de 20 dirhams qui sera distribué à
sous forme de dividende, puisque la banque centrale lui appartient. Les tenants de cette thèse estiment que si le gouvernement n pas massivement des programmes c en raison de faite au Trésor de se financer directement auprès de Bank-Al-Maghrib et à qui lui est faite de passer par les marchés financiers pour lever des fonds. Faisons remarquer que le Maroc ne souffre aucunement de la faiblesse des investissementspublics pour que la question de leur financement se pose. Ils sont même relativement importants par
rapport à pays au niveau de développement comparable. Le problème dans notre pays est queles investissements réalise ne sont pas suffisamment créateurs de richesses et cela absolument
rien à voir avec le financement. Même si État marocain se finançait à un taux nul ou même négatif,
cela ne résoudrait pas la défaillance structurelle rendement de ses investissements. Commeon peut le constater dans le graphique ci-dessous, la part des dépenses publiques dans le PIB a eu une
tendance haussière (et avec elle du pays), mais la courbe de la croissance a emprunté unetrajectoire légèrement baissièreௗ; le taux de corrélation entre les deux variables est négatif de -9,23 %.
Évolution des dépenses publiques et de la croissance du PIBSource : FMI
-10% -5% 0% 5% 10% 15% 20% 25%30%
35%
40%
Croissance
PIBDépenses publiques en % PIB
Tendance croissance PIBTendance croissance PIB
15 avril 2020
11argument avancé pour défendre cette thèse, est que si on permettait de financer les dépenses
publiques par la planche à billets, cela coûterait moins cher et soulagerait les finances publiques, car
ne payerait pas, ou payerait peu, de charges dintérêt sur son endettement. Le problème de cette proposition de financement de la dette par la banque centrale estveut résoudre un problème qui ne se pose pas à la base. Car non seulement, le Maroc lève des
dettes sans problème, mais à un coût de moins en moins élevé. A titre dillustration, en décembre
2019, le pays a emprunté 1 milliard sur 12 ans à un taux de 1,5 % (contre 3,5 % sur 10 ans en
2014).
Évolution du coût de la dette au Maroc en % du PIB Source : Direction du Trésor et des Finances Extérieuresde recourir à la banque centrale pour financer le trésor semble séduisante. Car pourquoi cette
saignée des marchés financiers, quand on peut recourir à la planche à billets à moindre ௗ Justement,
parce que la planche à billets pas sans coûts. il y a une leçon précieuse à retenir en économie,
a pas de repas gratuits, comme le faisait observer à juste titre Milton Friedman, et que finit toujours par payer La question est de savoir qui et quand.En émettant de la monnaie sans contrepartie en production de biens et services (ce qui est le cas dans
cette opération), le pays se retrouve avec une quantité additionnelle de monnaie en circulation
(980 dirhams) pour la même quantité de biens et services produits, ce qui aura pour conséquence
les prix (selon la loi de et de la demande). L se retrouvera avec plus mais les mêmes produits à acheter. Ainsi, par un tour de magie, a mis sa main dans la poche des agents économiques sans augmenter les impôts s auraient à payer.En interdisant au Trésor public de présenter ses propres titres de créance à sa banque centrale (donc à
imprimer nécessaire à ses dépenses), on à chercher des liquidités ailleurs, notamment
auprès des marchés financiers ou, très récemment, directement auprès de la population. Cela
revient simplement à priver le gouvernement des moyens de sans frais apparents, et donc, à sans limites, reportant ainsi la levée dans le temps. Le coût caché (car il y en a bienun) est donc une baisse générale du pouvoir , en faisant payer aux citoyens, à commencer par
les plus pauvres, ௗௗ de Ainsi, le passage par les marchés financiers (quigèrent des citoyens) impose à État une discipline budgétaire, car le coût de la dette lui sera
imposé par des investisseurs, en fonction de ses performances économiques, loin de la connivence des
cercles fermés où, par monétaire, le gouvernement décide lui-même du coût à payer. Ces
investisseurs sont non seulement nombreux et concurrents, mais nationaux et étrangers. Cette discipline
du marché présente, au moins de la transparence et de la rationalisation des dépenses publiques, même si, à la fin, le contribuable qui paye la facture. 4,7%4,2%3,9%
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12derrière ce passage obligé par les marchés financiers est de rationaliser la politique budgétaire
de en rapprochant ses dépenses de ses capacités réelles à lever des impôts. Autoriser le
gouvernement à emprunter directement et ௗ ௗ auprès de Bank-Al-Maghrib aura un effet néfaste sur public, car celui-ci serait moins perceptible, et donc plus insidieux. Par ailleurs, pas que la richesse créée par une économie est un gâteau aux parts ௗ uneaugmentation de la part des dépenses publiques dans le revenu national se fera nécessairement au
détriment de la consommation des ménages, de privé et de la dynamique à .même de financer les dépenses publiques par une création monétaire ex nihilo sans que cela soit
fondé sur une réelle production de biens et services est non seulement inefficace, mais potentiellement
dangereuse. Et pour cause, on crée, par une illusion monétaire à court terme, des dépenses sans pouvoir
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