LA REPRÉSENTATION EN MATIERE SUCCESSORALE DROIT PATRIMONIAL
Le Bulletin de CHEUVREUX Notaires – « La représentation en matière successorale » – 01 06 2011 - Droit Patrimonial - CMA - Publication Page 5 sur 9 Sur le plan fiscal, la transmission est imposée aux droits de mutation à titre gratuit en tenant compte
Le mécanisme de la représentation successorale
Le mécanisme de la représentation successorale Conseils pratiques publié le 05/04/2018, vu 1680 fois, Auteur : Archibalde Le mécanisme de représentation permet aux descendants d'une personne décédée avant la personne dont on règle la succession ou renonçant à cette succession ou indigne d'y venir, d'hériter à sa place
LA REPRÉSENTATION DANS LES SUCCESSIONS TESTAMENTAIRES
de donner lieu à la représentation de plein droit en matière testamentaire L'article 41 de la Loi sur l'application de la réforme du Code civil, L Q 1992, c 57 énonce que: La représentation, dans les successions tes tamentaires, n'a lieu que dans la mesure prévue par la loi en vigueur au jour où le testament est fait
Synthèse - Succession : principaux schémas dévolutifs
cas visés aux articles 161 et 162 du Code civil , ce qui limite indirectement mais nécessairement leur vocation successorale B - Exceptions et correctifs 5 Spécificité de l ordre mixte Si la fente et la représentation sont les deux « vraies » dérogations aux
Tarif des droits de succession en cas de représentation
1 Tarif des droits de succession en cas de représentation successorale Rik Deblauwe, Bénédicte Van der Heyde • 2010-02-24 Une personne se retrouve dans la succession d’un de cujus en remplacement d’un parent prédécédé
code civil Gabon deuxime Partie
Article 674 : - La représentation n’existe pas en faveur des père et mère Article 675 : - En ligne collatérale, la représentation ne profite qu’aux enfants des frères et sœurs, lorsque ceux-ci sont appelés à la succession Article 676 : - Lorsqu’il est fait application de la représentation, le partage s’opère par souche
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Synthèse- Succession:principaux schémasdévolutifs
Datede fraîcheur:29 Juin2017
DavidEPAILLY
Co-Coordinateurdu PôlePatrimoineet FamilleduCRIDON Sud-OuestSuccession: principauxschémasdévolutifs
Leprésent fasciculefaitsuite àunepremière synthèseportantle rappeldescaractères etconditionsgénérales deladévolution ab
intestat,et uneprésentationsommaire desdifférentescatégories dhéritiers( V.JCl NotarialFormulaire,synthèse 1320).Il apourobjet
derendre comptedesprincipales règlesdévolutivesordinaires, àlexclusiondes différents"retours légaux»( C.civ. art368-1,738-2,
757-3)qui donnerontlieuà uneétudeséparée ).
Ladévolution delasuccession ordinairesuittrois principesdirecteurs(hiérarchie desordres,proximité dudegré,partage partête)
atténuéspar deuxcorrectifsd équité(la représentationetla fente).Cesmécanismes sontperturbésen présencedunconjoint
survivant,qui présenteplusieursspécificités, dontcellesde venirenconcours avecdeshéritiers dordresdifférents etdêtrele seulà
disposerpossiblement dunevocation enusufruit.De fait,laprésence oulabsencedu conjointconstitueaujourd huila toutepremière
cléde distinctiondansl étudedes règlesdedévolution abintestat . I.- Successionabintestat enl'absencede conjointsurvivant V.JCl. NotarialFormulaire,V° Succession,fasc.50 V.JCl. NotarialFormulaire,V° Succession,fasc.70 V.JCl. NotarialFormulaire,V° Notoriété,fasc.67 et77(formules)A.- Principesdirecteurs
1°Hiérarchie desordres
1.Quatreordres Enl'absence deconjointsurvivant, leCodecivil (C.civ., art.734)définitet
hiérarchisequatre ordresd'héritiers,chaque ordreexcluantle suivant:1°les enfantsetleurs descendants(ordreréservataire) ;
2°les pèreetmère ;lesfrères etsurset lesdescendantsde cesderniers(ordre mixtedesascendants et
collatérauxprivilégiés) ;3°les ascendantsautresque lespèreet mère(ascendantsordinaires) ;
4°les collatérauxautresque lesfrèreset surset lesdescendantsde cesderniers(collatéraux ordinaires).
2°Proximité endegrés
2.DéfinitionUnefois déterminélordreappelé àlasuccession, celle-ciestdévolue auxhéritiersles
plusproches endegré,sous réservedesrègles delafente etdela représentation,ainsique desparticularismesdu deuxièmeordre(V.n° 5).Cette proximitésétabliten comptantlenombre degénérations
("degrés »)entrele decujuset lhéritier,ceci enlignedirecte (cest-à-direentre despersonnesqui
descendentl unede lautre)comme enlignecollatérale (cest-à-direentre despersonnesqui nedescendent
pasles unesdesautres, maisquidescendent dunauteur commun.-C.civ., art.741et 742),sachanttoutefoisque, danslaligne collatérale,onne peuthériterau-delà dusixièmedegré (C.civ., art.745)
.3.Décomptedes degrésEnligne directe,oncompte undegrépour chaquegénérationqui séparele
défuntde l'héritier,quecette lignesoit" descendante»ou "ascendante». Documentconsulté surhttps://www.lexis360notaires.frEncyclopédies
Page1 Copyright© 2017LexisNexis.Tousdroits réservés. Enligne directedescendante,le filsestau premierdegré,le petit-filsausecond, etc. Enligne directeascendante,la mèreestau premierdegré,la grand-mèreausecond, etc.Enligne collatérale,oncompte undegrépar générationpour" remonter»du decujusjusqu'à l'ascendant
commun,puis encoreundegré pargénération,pour "redescendre» duditascendantjusqu'à l'héritier.
Collatérauxprivilégiés :entredeux frèresgermains,il fautundegré pouratteindrele pèreoula mère(auteur
commun),puis unautredegré pour"redescendre »jusqu'àl'héritier. Lefrèreest doncausecond degré(le
neveuserait autroisième,le petit-neveuauquatrième, etc.).Collatérauxordinaires :l'oncledu défuntestau troisièmedegrécar ilfautdeux degréspour" remonter»du
défuntjusqu'au grand-père(ascendantcommun), puisundegré pour"redescendre »jusqu'àl oncle(son
fils,le cousindudéfunt, seraitauquatrième degré,etc.).Laprévalence delordresur ledegrépermet deplacerl arrière-petit-fils(descendant autroisièmedegré)
devantle frère(collatéralprivilégié audeuxièmedegré), lepetit-neveu(collatéral privilégiéauquatrième
degré),devant loncle(collatéral ordinaireautroisième degré),ouencore larrièrepetite-nièce (collatérale
privilégiéeau cinquième)devantla cousine(collatéraleordinaire auquatrième).3°Répartition égalitaire,partête, entrehéritiersde mêmeordreet demêmedegré
4.Suppressiondes privilègesetdes discriminationsDanschaque ordre,et,encore unefois,sous
réservedes correctifsliésà lafenteet àlareprésentation, etdela spécificitédel ordremixte (V.n° 5),les
héritiersde mêmedegrése partagentégalitairementla succession,partête, sansdistinctionfondée sur
lâge,le sexeou,plus récemment,surle modedétablissementde lafiliation(C.civ., art.733).Demeure
toutefoisl impossibilitéd établirles deuxliensde filiationdesenfants incestueux(C.civ., art.310-2),dans les
casvisés auxarticles161 et162du Codecivil, cequilimite indirectementmaisnécessairement leur vocationsuccessorale.B.- Exceptionsetcorrectifs
5.Spécificitéde lordremixte Sila fenteetla représentationsontles deux"vraies »dérogationsaux
principesévoqués plushaut,il fautaussitenir comptedela spécificitédudeuxième ordreausein duquella
dévolutionn obéitpas purementetsimplement auxrèglesde laproximitédu degréetdu partagepartête. En
effet,si ledecujus meurten laissantàla foissespère etmère,et desfrèreset surs,les premiers,
pourtantplus prochesendegré, neprendrontque lamoitiéde lasuccession(un quartpourchacun). Etsiun
seuldes parentsasurvécu, lesurvivantn auradroit quàun quart,lescollatéraux privilégiés,quelque soit
leurnombre, serépartissantle reste(C.civ., art738).1°Représentation
6.DéfinitionLareprésentation est,auxtermes delarticle751 duCodecivil ,"une fictionjuridiquequi
apour effetdappelerà lasuccessionles représentantsauxdroits dureprésenté». Moderniséeparla loidu
23juin 2006,cette définitionrendun peumieuxcompte delaréalité delinstitutionque laprécédente.Le
représenté,qui désormaispeutêtre vivant(indigneou renonçant)na,à proprementparler,aucun droit
susceptibled êtreexercé parunautre. Laloise borne,pourdes raisonsdéquité(notamment pourmaintenir
uneégalité parsoucheet/ou pourcontrecarrerles conséquencesdunordre "anormal» desdécès),à
appelerà lasuccessionses descendants,afinqu ilsbénéficient desdroitsqu ilaurait puavoir.7.Causesde représentation:prédécès, codécès,indignitéet renonciationDabordcréée pour
fairevenir àlasuccession lesdescendantsde lhéritierprésomptif prédécédé(C.civ., art.754),la
représentationtrouve aussiàs appliquer,en casderenonciation (C.civ., art.754),d'indignité (C.civ., art.
755),ou encoredansle casparticulierde décèsmultiplesdans lemêmeévènement (C.civ., art.725-1,al.
Documentconsulté surhttps://www.lexis360notaires.frEncyclopédies
Page2 Copyright© 2017LexisNexis.Tousdroits réservés. 3).8.Dévolutionsconcernées :lignedirecte descendanteetligne collatéraleprivilégiéeLa
représentationn estadmise quedansles successionsdévoluesen lignedirectedescendante (C.civ., art.
752)eten lignecollatéraleprivilégiée (C.civ., art.752-2),jamais enlignedirecte ascendanteouen ligne
collatéraleordinaire.9.Concoursentre héritiersendegrés égauxouinégaux Enligne directe,lareprésentation
sappliquelorsque leoules descendantsdunenfant prédécédé(oucodécédé, indigne,renonçant),viennent
enconcours avecdautresenfants dudéfunt,ou, lorsquetousles enfantsétantprédécédés (oucodécédés,
indignes,renonçants), leursdescendantsse trouventenconcours, endegréségaux ouinégaux(C.civ., art.
752).Demême, enlignecollatérale privilégiée,lareprésentation estpermise,soit lorsqueleou lesdescendants
dunfrère oudunes urprédécédé (oucodécédé,indigne, renonçant)viennenten concoursavecun autre
frèreou uneautres urdu défunt,soit,lorsque touslesfrères etsursétant prédécédés(oucodécédés,
indignes,renonçants), leursdescendantsse retrouventenconcours, endegréségaux ouinégaux(C.civ.,
art.752-2) .10.Pluralitéde souchesLareprésentation supposelexistencede plusieurssouches.Lorsqu iln en
existequ uneseule, lesenfantsde lhéritierunique (prédécédé,codécédé,indigne ourenonçant),viennent à
lasuccession deleurchef etnonpar représentation.Maisà supposerquel unde cesenfantssoit lui-même
dansune situationouvrantun casdereprésentation, ilpourraêtre représentéparses propresdescendants.
(Cass.1re civ.,25sept. 2013,n°12-17.556 :JurisDatan° 2013-020477;JCP N2013,n° 41,act.993 ; JCPN, n°48,1279, comm.M.Nicod "Larepresentation successoralenejoue pasenprésence dune soucheunique »)11.ApplicationsLareprésentation permetdetempérer larigueurque peutavoirla règledudegré le
plusproche entredeshéritiers dumêmeordre.Unpère décèdeenlaissant unefilleet unpetit-filsissu d'unfilsprédécédé. Lesdeuxappartiennent au
premierordre mais,enl'absence dereprésentation,la fille,plusproche endegré,hériterait delatotalité dela
succession.La représentationévitece résultat,enpermettant aupetit-filsd'appréhender cequ'auraitpu
recevoirle représenté,soitla moitié.Lareprésentation peutaussipermettre d'assurerl'égalitépar souche(voirepar subdivisiondesouche), et
tempèrecette fois,toujoursdans unsoucid'équité, larèglede répartitionpartête entrehéritiersdu même
ordreet dumêmedegré.Unpère décèdeenlaissant quatrepetits-enfants,trois issusd'unfils prédécédé(ourenonçant ouindigne),
etun issud'unefille, égalementprédécédée.En l'absencedereprésentation, lesquatrepetits-enfants, à
égalitéde degré,separtageraient lasuccessionpar quart.Dufait delareprésentation, lasuccessionse
partageen deuxentreles souches,puispar têteàl'intérieur dechaquesouche (soit1/6epour chacundes
troispetits-enfants issusdufils, ½pourle petit-filsissude lafille).Defaçon plusoriginale,depuis laloidu 23juin2006 ,lareprésentation durenonçantpeut devenirunoutil
auservice dunestratégie detransmission" intergénérationnelle»,les héritiersappeléschoisissant
volontairementde laisserleursenfants veniràleur placeàla succession.12.Rétablissementsliés àlareprésentation durenonçantet delindigneLindigneou le
renonçantpeut concevoirdautresenfants aprèslerèglement delasuccession àlaquelleil aétéreprésenté
(cequi nestpas lecasdu prédécédé...).Dansce cas,leCode civilprévoitun rétablissementparticulierau
profitdes nouveauxvenus(C.civ., art.754,al. 2et755, al.2).Ceux desenfantsqui ontbénéficiéde la
représentationdevront eneffetrapporter, lorsqueviendrale décèsdureprésenté, lesbiensreçus dansla
Téléchargéle 18/09/2017
Page3 Copyright© 2017LexisNexis.Tousdroits réservés. successionà laquelleilsont puvenirdu faitdel indignitéou delarenonciation.Soitle petit-filsA1qui vientàla successiondeson grand-pèreX,concurremment avecsononcle B,suiteà
larenonciation desonpère A.Sice dernieraensuite unautreenfant (A2),A1devra unrapportà lasuccessionde sonpèrede cequila reçudansla successiondeson grand-père.Dansune certainemesure,
leschoses vontsepasser commesile renonçant(oul indigne- Adansl exemple),avait acceptélasuccessionpuis avaitdonnéles biensainsirecueillis àlenfantdéjà conçuàcette époque(A1),en avance
depart successorale.2°Fente successorale
13.ObjetSurvivanced unerègle issuedel anciendroit, visantaumaintien desbiensdans lafamille
dorigine(paternapaternis, maternamaternis),le mécanismedela fenteconstitueun autrecorrectif,justifié
parl'idée selonlaquelleles dévolutionssansdescendants, nicollatérauxprivilégiés, doiventobéirà une
répartitionprioritaire parbranche.La fenteconsistedonc àcommencerpar diviserlasuccession endeux
moitiés,l uneau profitdela famillematernelle,l autrepour lafamillepaternelle, avantdemettre enuvre
lesautres règlesdévolutives.14.Domainelimité Laloi du3décembre 2001asupprimé la"quasi-fente »quis'appliquait enligne
collatéraleprivilégiée, etconduisaità diviserlasuccession chaquefoisque ledéfuntne laissaitpas
exclusivementdes frèresets ursgermains (C.civ., art.749).Aujourd hui,tous lesfrèreset surs(germains,utérins, consanguins)sontplacés surunpied dégalitéet separtagentla successionordinairepar
tête(sur lasuccessionanomale delarticle757-3, V.n° 42).La fentenesubsiste plusquedans lhypothèse
oùla successionestdévolue àdesascendants (ordinaireset/ouprivilégiés) ouàdes collatérauxordinaires
(C.civ., art.746à 750et738-1) .Elle nepeutdonc passerencontrer enmêmetemps quelareprésentation
quiconcerne lesdévolutionsen lignedirectedescendante etenligne collatéraleprivilégiée.Enfin, lafente
nejoue quuneseule fois(fentesur fentenevaut), cequisignifie quiln ya paslieude diviserdenouveau lasuccessiondans lhypothèseoù, dansunebranche déterminée,ily auraitencoredeux "rameaux».
Soitune personnequidécède enlaissantun ascendantducôté maternel(ungrand-père) ettroisascendantsau mêmedegrédu côtépaternel(arrières grands-parents).Ily abienfente, etdoncune
premièredivision delasuccession, parmoitié,entre cesdeuxbranches. Enrevanche,il nya pasde"refente »,liéeau faitque,dans laseconde,viennent àlasuccession, lespèreet mèredugrand-père
paternelprédécédé, dunepart, etseulementle pèredela grand-mèrepaternelleégalement prédécédée,
dautrepart. Danscettebranche, lestroisascendants hériterontàégalité, partête.15.ApplicationsLafente permetdéviterque, dansunordre donné,unhéritier dunebranche
donnée,mieux placéendegré, prennetoutela successionaudétriment deshéritiersde lautrebranche.
Legrand-père maternel(ordredes ascendantsordinaires,au deuxièmedegré),devra partagerlasuccession
deson petit-filsavecl arrière-grand-pèrepaternel (ordredesascendants ordinaires,autroisième degré).
Lafente aaussicette conséquencedécarterle partageégalitairepar têteencas deconcoursentre des
héritiersdu mêmeordre,de mêmedegré,mais ennombredifférent danschaquebranche.Encas deconcoursentre unonclede labranchepaternelle (ordredescollatéraux ordinaires,autroisième
degré),et troisoncleset tantesdela branchematernelle(ordre descollatérauxordinaires, autroisième
degré),la successionnese partagepasen quatre.Lafente permetaupremier denrecueillir lamoitié,les
troisautres neprenantalors quunsixième chacun. Lafente peutenfinvenir, parexception,corriger certainseffetsde lahiérarchiedes ordres.Ainsi,enlabsencede descendantsetde collatérauxprivilégiéset lorsquilne subsistequunseul despèreet mère
(deuxièmeordre, deuxièmedegré),en concoursavecun oudesascendants ordinairesdel autrebranche (quatrièmeordre, troisièmedegréou plus),lafente successoralesapplique(C.civ., art.738-1). Documentconsulté surhttps://www.lexis360notaires.frEncyclopédies
Page4 Copyright© 2017LexisNexis.Tousdroits réservés. II.- Successionabintestat enprésenced unconjoint survivant V.JCl. NotarialFormulaire,V° Succession,fasc.60 et80 V.JCl. NotarialFormulaire,V° Succession,fasc.125 ;137et 155(formules) V.JCl. NotarialFormulaire,V° Notoriété,fasc.65 et75(formules)A.- Leconjointface auxdescendantsdu défunt
16.Pluralitéde droitsetlimites Confrontéaux descendants,leconjoint bénéficiedunevocation
"principale »,enpropriété ouenusufruit, ainsiquede droitsparticuliersdestinés àassurerla protectionde
soncadre devie.La loicomportetoutefois desdispositifs" dimputation» destinésàlimiter lescumulsentre
cesdifférents droitslégaux,ou entreeuxet déventuelleslibéralités queledecujus apu luiconsentirpar
ailleurs.1°Vocation principaleenpropriété ouenusufruit
17.Vocationsdistinctes enfonctiondes descendantsenconcours Lorsquilest enconcours
uniquementavec desenfantsdu défuntquisont aussilessiens (ouleursdescendants), leconjointbénéficie,
àson choix,del usufruitde latotalitédes biensexistantsou delapropriété duquartde lasuccession,tel
quedéfini àlarticle758-5 duCodecivil .Siviennent aussi(ouseulement) aupartageun oudesdescendantsdu seuldecujus, leconjointne peutprétendrequ àladite vocationenpropriété (C.civ., art.
757).a)Vocation enusufruit
18.DomaineLavocation enusufruitporte surtousles biensexistantsde lasuccessiony comprissils
sontnécessaires pourcomposerou compléterlaréserve desenfants.Ceci nesignifiepas pourautantque le
conjointest lui-même,danscette configuration,héritierréservataire (C.civ., art.912à 914-1).Il nepeut
doncexercer sonusufruitsur unbienlégué enpropriétépar ledéfunt.Et danslhypothèsemême oùcelegs
seraitréduit pouratteinteà laréservedes enfants,leconjoint nepeutpas davantageprétendreen profiter
enfaisant portersondroit surleproduit delaréduction (C.civ., art.921).19.ConversionLusufruitlégal (demêmed ailleursque celuiconstituépar testamentoudonation
entreépoux àcausede mort)peutfaire lobjetd uneconversion enrenteviagère, àlademande deshéritiers
nus-propriétairesou duconjointlui-même (C.civ., art.759).À défautdaccord,c estau jugequilrevient
dapprécierl opportunitéde laconversionet, silfait droitàla demande,dedécider dumontantde larente,
deson indexation,etdes sûretésquedevront fournirlesdébiteurs. Ilnepeut toutefoisimposeruneconversionde lusufruitdu conjointsurle logementquiloccupe àtireprincipal (C.civ., art.760).À noterque
laconversion peutégalementavoir lieuencapital, maisilfaut cettefois,nécessairement, unaccordentre les
parties(C.civ., art.761). b)Vocation du"quart »enpropriété20.Doublemasse Lavocation du"quart »enpropriété sedétermineselon desmodalités
particulières,par létablissementde deuxmasses,l idéegénérale étantdepermettre auconjointd accroitre
sesdroits surlesbiens existantsdela successionlorsqueles enfantsontdéjà reçudeslibéralités
rapportables,sans luipermettrepour autantdexigerd euxla moindrerestitution(soit unesortede rapport uniquementen moinsprenant),et sansquilpuisse parailleursporter atteinteauxautres libéralités consentiespar ledecujus ,ni àlaréserve héréditaire(C.civ., art.758-5).21.Massede calculLapremière masse,dite" massedecalcul »(C.civ., art.758-5,al. 1),se
composedes biensexistantsde lasuccession(non légués)auxquelson ajouteleslibéralités rapportables
(donationset legsrapportables)consenties auxenfants.La doctrinesaccordeà considérerquela massede
calculdoit aussiêtreaugmentée deslibéralités,même horspart,consenties auconjointlui-même (maisil
faudraalors tenircomptede larègled imputationde larticle758-6 duCodecivil .-V.n° 32à37).Elle est
plusdivisée enrevanchesur lepointde savoirsiles donations-partagesenavancement departdoiventTéléchargéle 18/09/2017
Page5 Copyright© 2017LexisNexis.Tousdroits réservés. aussiy êtreintégrées,ce quenepermet paslalettre delarticle758-5 duCodecivil (puisqueles donations-partagesne sontjamaisrapportables) maispeutcommander sonesprit(puisque lesdonations-partagesont souventvocationà composeràl avanceles partshéréditaires).Les droitsthéoriques
duconjoint portentalorssur lequartde cettemassede calcul.22.Massed exerciceLaseconde masse,dite" massedexercice» (C.civ., art.758-5,al. 2),sert à
vérifiers ilexiste suffisammentdebiens disponiblespourservir concrètementauconjoint toutoupartie de
sesdroits théoriques.Ellene comportequeles biensexistantsde lasuccession,à lexclusionde toutesles
libéralitésentre vifsouà causedemort, etencoreà laconditionque cesbiensne fassentpasl objetd un
droitde retour,niqu ilssoient nécessairespourcomposer oucompléter(s ilsont déjàreçudes libéralitésen
avancede part)laréserve desenfants.Au final,lesdroits effectifsduconjoint survivantsontdonc égauxau
plusfaible desdeuxrésultats aprèscomparaisondes droitsthéoriqueset delamasse dexercice.Lesdroits légauxenpropriété, commedailleursceux enusufruit,pourront encoreêtre" amputés»si le
conjointreçoit parailleursdes libéralités,ous ilbénéficie desdroitsviagers (V.n° 32et33).
c)Illustrations23.Exemple1 Soitun conjointsurvivanten concoursavecun enfantcommun,lequel areçuune
donationen avancedepart, pourunmontant de100000 .Il restedansla successiondesbiens pourunevaleurde 20000.Après réunionfictive,il apparaîtquela réservedel enfant,de moitié,estégale à60000
•si leconjointopte pourlusufruit,il adroità lusufruitdes biensexistants,soitl usufruitde 20 000; •s ilopte pourlesdroits enpropriété: Massede calculdesdroits légaux=120 000(20000 +100000 dedonationrapportable). Droitsthéoriques =1/4 de120000 =30000.Massed exercicedes droitslégaux= 20000(biens existantsnonlégués etnonnécessaires àlaréserve
puisquecelle-ci adéjàété fournieparla donation).Lesdroits effectifsduconjoint (plusfaibledes deuxrésultatsaprès comparaisondesdroits théoriquesetde
lamasse dexercice)sont de20000 enpleinepropriété.Ilest préférablepourle conjointdopterici pourlavocation légaledu" quart»en propriété,puisquellelui
permeten réalitédappréhenderla totalitédesbiens successoraux.Onpeut remarqueraussique le"quart »del article758-5 duCodecivil necorrespondpas nécessairementauquart desbiensexistants (ici
1/4de 20000= 5000),ni auquartd unemasse quiseraitcomposée desbiensexistants etdunrapport
"ordinaire »(ici¼ de(20000 +100000) =30000).24.Exemple2 Soitun conjointsurvivanten concoursavectrois enfantscommuns(Primus,Secondus,
Tertius)dansune successionnecomprenant quunseul bien,unpetit immeublederapport dunevaleur de100000 .Le decujusa précédemmentdonnéa sesenfants,trois immeublesdunevaleur identiqueàcelui
encoredans lasuccession,avec unedispensede rapportauprofit duseulPrimus.Après réunionfictive(en
valeursconstantes), lamassede calculdela réserveetde laquotitédisponible sélèveà 400000pour
unequotité disponiblede100 000euroset uneréserveindividuelle dumêmemontant. Ladonationconsentieà Primussimputesur laquotitédisponible etlépuise,celles consentiesauxautres enfantsles
remplissentde leursdroitsréservataires : •si leconjointopte pourlavocation enpropriété: Massede calculdesdroits légaux=100 000(lamaison) +200000 (lesdonationsrapportables) =300000.Droitsthéoriques =1/4de 300000= 75000.
Documentconsulté surhttps://www.lexis360notaires.frEncyclopédies
Page6 Copyright© 2017LexisNexis.Tousdroits réservés. Massed exercicedes droitslégaux= 100000(la maison)-100 000(lavaleur desbienssuccessoraux nécessairespour composerlaréserve dePrimus)= 0. Leconjoint nepeutprétendre àrienau titredesa vocationlégaleen propriété; •si leconjointopte pourlavocation enusufruit,il adroità lusufruitdes biensexistants,soit lusufruitde 100000.Ilest évidemmentpréférablepour leconjointd opterici pourcetteseconde vocationquilui permetde
bénéficierde lusufruitde limmeuble,alors mêmequece droitpèsesur laréservede Primus(V.n° 18).
2°Protection ducadrede vieduconjoint etdroitsalimentaires
25.Droitstemporaires surlelogement etlemobilier legarnissantLeconjoint bénéficiependant
unan dundroit dejouissancegratuite surlelogement occupéeffectivementà titredhabitationprincipale, et
surle mobilierlegarnissant. Ilsagitd uneffet dumariage,doté ausurplusd uncaractère impératif,cequi
permetau conjointdenprofiter mêmesilrenonce àlasuccession, etnonobstanttoutes dispositionscontrairesdu decujus .À noterquece droitsappliquenon seulementsile logementappartenaità lépoux
prédécédéou auxdeux,mais encoresilétait enindivisionentre ledéfuntet untiers,ou faisaitlobjetd un
bailà loyer.Dansces deuxdernièreshypothèses, cestà lasuccessionqu ilincombe deprendreen charge,
pendantun an,lindemnitéd occupationou lesloyers(C.civ., art.763).26.Droitsviagers surlelogement etlemobilier legarnissantLeconjoint bénéficieausside droits
viagersd habitationsur lelogement,et dusagesur lemobilierle garnissant,droitsqu ildoit réclamerdans
undélai dunan. Contrairementauxdroits temporaires,lesdroits viagerssontde naturesuccessorale.Ils ne
sontpas impératifs,maisil fauttoutefoisune mentionexpressedans untestamentauthentique pourenpriverle conjoint(C.civ., art.764).Autre différence,ledroit dhabitationne peutsappliquerque surunbien
quiappartenait auxépoux,ou dépendantexclusivementde lasuccession(et nonunimmeuble indivis).Ilne
confèreaucun droitsurun logementloué,mais leconjointbénéficie alors,danscette hypothèse,dundroit
dusageviager surlemobilier legarnissant(C.civ., art.765-2). Surla notiondoccupationeffective àtitred habitationprincipale, V.Cass.1re civ.,25sept. 2013,n°12-21.569: JurisDatan°2013-020484 :la veuve,quihabitait avecledéfunt lestudiositué aurez-de
chausséede limmeuble,ne peutprétendrebénéficier dudroitviager delarticle764 duCodecivil surun
autrestudio "indépendantet nonattenant», situéaupremier étagedumême immeuble,lequelétait occupé
parla filledudéfunt.27.Créancealimentaire Lorsquilest danslebesoin, leconjoint,même privéparle decujus,de ses
autresdroits légaux,peutréclamer unepensionà lasuccession.Cette pension,quidoit êtretraitéecomme
unpassif successoral,faitl objetd unprélèvement surlhérédité.Elle estsupportéepar tousleshéritiers et,
encas dinsuffisance,par tousleslégataires particuliers,àproportion deleursdroits, saufsile testateura
déclaréque tellegsserait acquittéparpréférence auxautres(C.civ., art.767).3°Limitation descumulsde droitsetde vocations
28.Pensionalimentaire etdroitssuccessoraux duconjointAucuntexte spécifiquenevient, surle
modèledes autresrèglesd imputation(V.n° 32et33),empêcher lecumulentre lapensionde larticle767
duCode civiletles droitssuccessorauxdu conjoint.Defait, néanmoins,lesdroits prisdansla succession,
depar laloiou deslibéralités,sont denatureà atténuer,voireà supprimer,létatde besoinquiconditionne
leversement decettepension.29."Imputations-amputations »Laloi 3décembre2001 aprévuune règledimputation,en réalité
damputation,afin quelavaleur desdroitsviagers dhabitationet dusagevienne endiminutionde lavocation"principale »duconjoint (C.civ., art.765).La loi23juin 2006,dans lebutaffiché demieuxpréserver la
réservedes enfants,aajouté unmécanismecomparable, conduisantlui-aussi,à amputerladitevocation,
cettefois dumontantdes libéralitésconsentiespar lépouxprédécédé ausurvivant(C.civ., art.758-6).Si les
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Page7 Copyright© 2017LexisNexis.Tousdroits réservés. conditionsde miseenuvrede cesdispositifs,et leurconciliation,soulèvent desquestionscomplexes qui dépassentle cadredunexposé synthétique,ildemeure possibledendégager lesprincipes. a)Imputation desdroitsviagers surlesdroits légauxdel article757 duCodecivil30.Encas doptionpour lequarten propriétéLeconjoint nepeutpas cumulersanslimite lesdroits
viagers,d usageet dhabitation,avec lavocationdu quartenpropriété définieparl article757 duCodecivil .
Lavaleur despremiersdoit alorssimputer(ce quisupposeune conversiontenantcompte delâgeet delétatde santéduconjoint), surlavaleur delaseconde. Parsuite,si cette"imputation-amputation »laisse
subsisterune partiedela vocationenpleine propriété,leconjoint peutprétendreau reliquat.Si,au contraire,
lavaleur desdroitsviagers savèresupérieure, ilneconserve queceux-là,mais sansavoirà récompenserla
successionpour lexcédent(C.civ., art.765).31.Encas doptionpour lusufruitLorsquele conjointaopté pourlatotalité delusufruitdes biens
dela succession(enprésence denfantscommuns uniquement),ilsemble raisonnabledeconsidérer, avec unedoctrine majoritaire,etalors mêmequel article765 duCodecivil nedistinguepas, quelimputation demeuresans effet,dansla mesureoùle droitdusufruitenglobe lesdroitsd usageet dhabitation.b)Imputation deslibéralitésreçues parleconjoint surlesdroits légauxdel article757 duCodecivil
32.Enoncéde larègleSelonl article758-6 duCodecivil :
Leslibéralités reçuesdudéfunt parleconjoint survivants'imputentsur lesdroitsde celui-cidansla
succession.Lorsque leslibéralitésainsi reçuessontinférieures auxdroitsdéfinis auxarticles757 et757-1,
leconjoint survivantpeuten réclamerlecomplément, sansjamaisrecevoir uneportiondes bienssupérieure
àla quotitédéfinieà l'article1094-1.
Onpeut, sanstrahirle texte,ajouterque lorsquelesditeslibéralités excèdentlavaleur desdroitslégaux, le
conjointne conservequecelles-là, quitte,parailleurs ettrèsclassiquement, àdevoirindemniser lesenfants,
sielles portentatteinteà leursdroitsréservataires.33.Applicationdans letempsLanouvelle règledimputationest applicableauxsuccessions
ouvertesà compterdu1er janvier2007.Pour lapériodeantérieure, allantdu1er juillet2002au 31décembre
2006,il demeurepossiblede cumulerlesvocations légaleetlibérale, danslalimite delaplus fortedes
quotitésdisponibles delarticle1094-1 duCodecivil (Cass.,avis, 25sept.2006, n°0060009: JurisDatan°
2006-035114; Dr.famille2007, comm.18. -Cass.1re civ.,4juin 2009:JCP N2009,n° 26,act.478) .
34.FinalitésL"imputation-amputation», miseenplace parlelégislateur de2006,a ceciencommun
avecle systèmeanciendu "cumulplafonné »,devouloir protégerlaréserve, cequijustifie, selonune
doctrinemajoritaire, quelonne puisseydéroger. Mais,defaçon peut-êtreplusdiscutable, elleajouteà cet
objectif,en organisant,alorsmême quelesréserves sontindemnes,une formeparticulièrede rapport,sans
dispensepossible etseulementen moins-prenant,àla chargeduconjoint. Ilsensuit,de façonassez singulière,que ledecujus, quisouhaiteavantager aumaximuml épouxsurvivant, pourallernotamment jusquaudisponible "mixte» delarticle1094-1 duCodecivil (unquarten propriétéettrois quartsenusufruit),ne peutpasseulement compléterlavocation légale,maisdoit luisubstituerintégralement une
vocationlibérale.35.Domained applicationde larègled imputationDunpoint devuepratique, larèglede larticle
758-6du Codeciviln ad enjeuvéritable quelorsquele conjointreçoitdes libéralitésrelativementde faible
importance,susceptibles deluilaisser, aprèsimputation(amputation), unreliquatde droitslégaux.Une
libéralitéuniverselle ouportantsur "laplus fortequotitédisponible »épuisequant àellenécessairement la
vocationlégale, quellequellesoit, etilen vademême dunelibéralité portantsurl usufruitde lasuccession,
dèslors queleconjoint nestpas tropâgé.Sur unplanplus théorique,laquestion dudomained application
soulèved autresdifficultés. Leconjointayant lechoixd unevocation légaleenpropriété ouenusufruit, et
pouvantêtre amenéàrecevoir, entrevifsou àcausede mort,deslibéralités portantsurces deuxtypesde
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Page8 Copyright© 2017LexisNexis.Tousdroits réservés. droit,quatre scénariidimputationsont théoriquementconcevables,mais tousnesont pasacceptésunanimementen doctrine.Si,pour certainsauteurs,il nya pasàdistinguer davantagequel article758-6 du
Codecivil ,dautresestiment quelarègle nade sensquelorsque leconjointchoisit unevocationlégale en
propriété.Dans unetroisièmeopinion, intermédiaire,leseul schémaquidoit êtreécartéest celuide
limputation" usufruitsurusufruit »quiconduit àimposerau conjointunesorte derapportà lui-même
difficilementcompréhensible.36.Comparaisonde droitsdenature différenteSila comparaisondedroits demêmenature est
relativementaisée, ilenva différemmentlorsquils agitde mettreenbalance desdroitsen propriétéeten
usufruit.En pareilcas,la méthodelaplus souventpréconisée,et quitrouveun appuienjurisprudence,
consisteà convertir(maisuniquement àdesfins liquidatives)lusufruit(légal oulibéral)en tenantcomptede
savaleur économique(V.Cass. 1reciv.,6 févr.2001,n° 99-10.845:JurisData n°2001-008035; Bull.civ.
2001,I, n°28).La conversionestainsi nécessairepourimputer unelibéralitéen usufruitsurune vocationen
propriété.Et cestmême unedoubleconversion quilfaut réaliserdansl hypothèseopposée :unepremière
pourvaloriser lavocationlégale enusufruitafin depermettrel imputation.Une seconde,ensens inverse,unefois cetteimputationréalisée, poursavoir,concrètement, cequesont lesdroitsen usufruitquirestent au
conjoint. Leconjoint, âgéde54 ans,enconcours avectroisenfants communs,optepour lusufruitlégal dansunesuccessioncomprenant unemaisond unevaleur de350000 enpleine propriété.Ila précédemmentreçu
unelibéralité de50000 enpleine propriété,cequi portelamasse decalculde laréserveet delaquotité
disponibleà 400000.Suivant lâgedu conjoint(mêmesi lebarèmefiscal nesimposepas enmatièrecivile)
lusufruitpeut êtrevaloriséà 50%.Pourimputer lalibéralité,selon lesprescriptionsde larticle758-6 duCodecivil ,ilconvient dabordde
convertirl usufruit: 350000x 50/100=175 000. Parsuite, limputation-amputationlaisse auconjointdes droitsde175 000-50 000=125 000.Maiscerésultat,défini surdela propriété,doitde nouveaufairel objetd uneconversion ensensinverse pour
retrouverl usufruit: 125000x 100/50=250 000enusufruit.Aufinal :leconjoint peutconserversa libéralitéde50 000enpleine-propriété. Surlamaison comprisedans
lasuccession, ilpourraexercer undroitd usufruità hauteurdes25/35e.Ilconvient enfindevérifier, suivantledernier alinéadel article758-6, silensemblede cesopérationsne
conduitpas àexcéderla plusfortequotité disponiblespécialede larticle1094-1 duCodecivil .Aucas
particulierle conjointareçu 50000en propriétéet250 000enusufruit alorsquele disponiblemixte autorisait,sur unemassede 400000,un maximumde100 000enpropriété et300000 enusufruit.Il nya doncpas dexcès.Limputationdes libéralitésdel article758-6 duCodecivil ,quine sertquàrechercher lexistenced un
reliquatde droitslégaux,est trèsdifférente,dans sanatureet safinalité,de celleprévueaux articles919-1
et919-2 duCodecivil ,dontl objetest devérifiersi leslibéralités,quels quensoient lesbénéficiaires,ne
portentpas atteinteàla réserve.Pourcette opération,età encroireune doctrineparticulièrementautorisée
(V.M. Grimaldi,Droitcivil, Successions:Litec, 6eéd.,2001, n°332,p. 330),les libéralitésdémembrées,et
spécialementcelles enusufruit,ne doiventpasfaire lobjetd uneconversion, maisêtreimputées en"assiette »,demanière àrespecterla naturedela réservehéréditaireautant quelavolonté présuméedu
decujus . c)Conciliation desrèglesd imputationde larticle765 etdel article758-6 duCodecivil37.Problématiquescomplémentaires Lapplicationde larèglede larticle758-6 duCodecivil gagne
encoreen complexitélorsquele conjointpeutpar ailleursprétendreaux droitsviagersde larticle764 du
Codecivil avec,encorolaire, lautrerègle dimputation,prévue cettefoispar larticle765 duCodecivil .Deux
difficultésprincipales peuventêtresoulignées :Téléchargéle 18/09/2017
Page9 Copyright© 2017LexisNexis.Tousdroits réservés. •si lonestime queleslibéralités enusufruitne simputentpas surlavocation légale "ordinaire »enusufruit, ilfautconsidérer, afortiori ,qu ellesne simputentpas nonplussur les droitsviagers. Etsil onadmet aussiquel article765 duCodecivil nade raisondêtreque lorsquela vocationlégaleordinaire estenpropriété, ilfauten conclurequele conjointpeut cumulerses droitsviagers,sa vocationlégaleordinaire enusufruitet deslibéralitéségalement enusufruit ;•lorsque leconjointreçoit deslibéralitésen propriété,onpeut estimersoitque limputationde
larticle758-6 duCodecivil précèdecellede larticle765 duCodecivil, aurisquede supprimer lesdroits viagers,soitl inverse.La question,enl absencede jurisprudence,estdiscutée, mêmesi ladimension" quasi-alimentaire»du droitviager,devrait, ànotresens, conduireà préférerla secondesolution.En toutétatde cause,néanmoins,le conjointnedoit paspouvoir,parl additiondes droitsviagerset dautresdroits légauxoulibéralités enpropriété,obtenir
davantageque ledisponiblemixte delarticle1094-1 duCodecivil .B.- Leconjointface auxautresparents dudéfunt
38.Situationprivilégiée duconjointEnl absencede descendant,leconjoint esthéritierréservataire
duquart delasuccession (C.civ., art.914-1).Il nepeutdonc pasêtreexhérédé, alorsquepeuvent lêtreà
sonprofit, touslesautres héritiers(saufle casparticulierdu "retourlégal »del article738-2 duCodecivil ).
Parailleurs, sagissantstrictement delavocation abintestatordinaire, ilécartetous lescollatéraux
(privilégiéset ordinaires)ainsique lesascendantsordinaires. Seulslespère etmèredu défuntsontdonc
véritablementen concoursaveclui.1°Le conjointfaceaux pèreetmère dudéfunt
39.Vocationde moitiéoudes troisquartsLeconjoint avocationà lamoitiéde lasuccession
lorsquilest enconcoursavec lesdeuxparents dudéfunt,qui separtagentalors lereste.Il enrecueillelestroisquarts, lorsquelundes pèreetmère estdécédé(C.civ., art.757-1).Comme encasde concoursavec
lesdescendants, cesdroitsse calculentsuivantla doublemasseprévue parlarticle758-5 duCodecivil (V.n°20à22),si cenestque laréserven estpas àdéduirede lamassed exercicepour labonneraison quil
sagitde celleduconjoint lui-même.Sagissantdes "imputations-amputations» prévuesparles articles
765et 758-6duCode civil(V.n° 30à36),elles semblentdevoirs appliquer,en toutcassi lons entient àla
lettredes textes.Pourla seconde,lachose estsansdoute contestablesil onse souvientquela règleest dabordun outildeprotection delaréserve desenfants.Elle lestun peumoinssi lony voitaussiune formeparticulièrede rapportsuccessoral(V.n° 34),lequel apourobjet dereconstituerles partshéréditaires,
indépendammentde toutenjeude réserve.40.Retourlégal delarticle738-2 (renvoi)Larticle738-2 duCodecivil reconnaîtaupère etmère,en
labsencede descendant,undroit deretourlégal, surlesbiens quilsont eux-mêmesdonnésau decujus,à
concurrencedes quotes-partsfixéesà larticle738 duCodecivil. Cetexte,pour lemoinsénigmatique,
indiqueaussi queleretour peutjoueren natureouen valeur,dansla limitedel actifsuccessoral, etquildoitsimputersur lavocation" ordinaire»des pèreetmère. Ilsuscitedes discussionsetlaisse ensuspens
plusieursquestions quiseronttraitées dansuneautre synthèse).Disonssimplement queladoctrinesaccordegénéralement àyvoir undroitde naturesuccessorale(au contraireduretour conventionnel),et
impératifen cequilconstitue unsubstitutà laréservedes parentssuppriméeen 2006.Cetteanalyse, dans
sapremière partieaumoins, aétéassez récemmentconfortéepar laCourde cassation(Cass.1re civ.,21
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