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tortue lievre esope - pedagogillesfr

La tortue et le lièvre Une tortue et un lièvre prétendaient l’un et l’autre être le plus rapide Ils se fixèrent un but à atteindre tel jour convenu et se séparèrent Le lièvre, qui comptait sur sa rapidité naturelle, ne se soucia guère de courir ; il se laissa tomber au bord de la route et s’endormit Quant à la



LA TORTUE ET LARAIGNE´E

Ciel et la Terre, le Ciel où elle avait sa rési-dence principale, et la Terre où elle se rendait parfois en changement d’air*, quand elle en avait assez de son divin mari Mais ce n’est pas l’histoire de la Sainte Vierge que je vous raconte ce soir Kouté pou konprann C’est l’histoire de la tortue, Tòti*, ou celle



Le lièvre et la tortue - Cartable Fantastique

Pour dormir et pour écouter D’où vient le vent, il laisse la tortue Aller son train de sénateur Elle part, elle s’évertue, Elle se hâte avec lenteur Lui cependant méprise une telle victoire, Tient la gageure à peu de gloire, Croit qu’il y a de son honneur De partir tard Il broute, il se repose, Il s’amuse à toute autre chose



f a b Le Lièvre et la Tortue L e s - Eklablog

du parc et revenir au point de départ La Chouette hulula signifiant ainsi le début de la course Le Lièvre fut bientôt arrivé à mi-parcours Alors, il s'arrêta pour déjeuner La Tortue, loin derrière, continuait de son pas lent Comme il ne voyait pas venir la Tortue, le Lièvre fit une petite sieste La Tortue poursuivit son chemin



Le Lièvre et la Tortue de Jean de La Fontaine : questionnaire

La situation finale La Tortue gagne Comment se comporte le Lièvre avec la Tortue ? Il est méprisant et hautain Explique la phrase suivante : « elle se hâte avec lenteur » : *Oxymore (« soleil noir ») *Courir vite au maximum de sa lenteur Quelle est la morale de cette fable ? Rien ne se sert de courir, il faut partir à point Que veut



4 année - Étude des sociétés anciennes sur l île de la Tortue

1 Direction des politiques relatives au curriculum et à l’évaluation 2014 4e année - Étude des sociétés anciennes sur l’île de la Tortue Études sociales de la 1re eà la 6 e année, Histoire et Géographie 7e et 8 année (2013) 4 année



Responbles de la rédaction

de pêches à la Tortue : « Et est la coutume que, quand la mer est retirée, il croît sur le gravier de l’herbe, et des grandes tortues y vont paître () Et puis les Gens de l’île les vont tourner en sens dessus-dessous et tout autant qu’ils en peuvent trouver Et puis après les avoir tuées, avec le



Orthographe : le B et D

Orthographe : le D et T 1/ Lis le texte Surligne d’une couleur les mots qui font le son D et d’une autre couleur, les mot qui font le son T Le dindon quitte la tortue et revient avec une corde et une planche à roulettes Il aide la tortue à monter dessus et la tire



Photo pleine page

Le corbeau, la gazelle, la tortue et le rat le 'bre la ga zelle le ga la ga ze zon aujourd'hui gentils ils mangeaient la prenne au piège Je vais aujourd'hui vous conter l'histoire de quatre bons amis qui étaient bien gentils C'étaient le corbeau, la petite gazelle, la tortue et le rat IIS vivaient dans la même maison, sous un grand rocher



SEQUENCE 1 : A toute vitesse

Séance 2 : Vitesse et lenteur Angiola Codacci-Pisarelli«l’hypervitesse, maladie du XXIème siècle » Courrier international 2004 La Fontaine, Fable X, « Le lièvre et la Tortue », 1668 Jean Ollivro, Quand la vitesse change le monde, Apogée, 2006 Pierre Sansot, Du bon usage de la lenteur, Rivages poche, 2000 Maladie du siècle

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Responbles de la rédaction:

Dr Mamadou Diallo, WWF WAMER

Dr Arona

Soumaré, WWF WAMER

© WWF-Sénégal, juin 2007WWF WARMER

9639, Sacré Coeur III

BP : 22928 Daka

r, Sénégal

Tél. : + 221 869 37 00

Fax : + 221 869 37 02

Email : wamer@wwfsenegal.orgCrédit photos: WWF-Sénégal En page de couverture: l'illustration en bichromie estla Gravure de Brehm datant du début du siècle dernie r , sur la chasse des tortues marines en

Afrique

noire occidentale.

Connaissances

EthnozoologiquesRelatives aux Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest

PROGRAMMMERÉGIONALDECONSERVATION

DELAZONECOTIEREETMARINE

ENAFRIQUEDEL'OUEST

for a living planet

Sommaire

Introduction7

Rappel historique9

Un animal porteur de sens dans l'ensemble de l'Ecorégion 13

A l'origine... 13

Une espèce totémique pour la lignée des

Fuuma de Diakhanor15

Un signe de malheur...17

Vision de nombreuses tortues marines17

Risque pour les femmes enceintes17

Risque pour les pêcheurs19

Porte malheur19

Une promesse de bonheur 21

Vision de nombreuses tortues marines21

Vision des oeufs21

Un animal utile pour l'homme et le milieu23

T ortue sauveuse23 T ortue bénéfique pour le milieu23

Usage des parties de l'animal 23

Chair23

Carapace24

Graisse25

Sexe26

Tête26

Griffes27

Coeur27

Foie27

Dernière vertèbre28

Sang28

Conclusion29

Bibliographie consultée31Connaissances Ethnozoologiques Relatives aux Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest5

Connaissances Ethnozoologiques Relatives aux

Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest6

Connaissances Ethnozoologiques Relatives aux

Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest7Introduction La présente étude aborde l'Ethnozoologie relative aux tortues marines et elle fait l'inventaire des différentes utilisations des tortues marines et produits adjacents en Afrique de l'Ouest (Gambie, Guinée, Guinée Bissau, alimentation, médecine, religion, etc.), énumère et analyse la réputation que les populations locales font à certaines espèces. L 'ethnozoologie est une science jeune dont le développement récent fait suite à la prise de conscience que le considérable savoir contenu dans les cultures tant indigènes que populaires est rapidement aliéné, voire perdu, lorsque les écosystèmes naturels et les cultures sont détruits suite à des modifications liées au développement non durable. Ce travail s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme d'Action Régional pour la conservation des tortues marines initié par le PRCM. Cette note n'est pas exhaustive ; elle pourra être complétée ultérieure- ment par des contributions venant des divers acteurs de la sous-région.

Connaissances Ethnozoologiques Relatives aux

Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest8

Connaissances Ethnozoologiques Relatives aux

Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest9Rappel historique

Au milieu du XV

èmesiècle, l'Afrique Occidentale est encore presque inconnue. Par contre, les îles du Cap

Vert, proches du Sénégal, ont déjà

reçu des visiteurs européens. Eustache de la

Fosse décrit ainsi les pratiques

de pêches à la T ortue: "Et est la coutume que, quand la mer est retirée, il croît sur le gravier de l'herbe, et des grandes tortues y vont paître (!). Et puis les Gens de l'île les vont tourner en sens dessus-dessous et tout autant qu'ils en peuvent trouver. Et puis après les avoir tuées, avec le sang de celles-ci ils baignent les infections et malades de la lèpre avec ce sang. Et quand ils sont secs ils se trouvent deux ou trois jours si raides qu'ils ne peuvent se baigner. Et puis après ils se trouvent très bien. Ils se purgent à manger du poisson et de la grosse tortue, de façon en continuant au bout de deux années à être bien guéris». Le Vénitien Cadamosto, chroniqueur du Prince Henry le Navigateur note en 1456 que de grandes quantités de tortues de mer servent de nourriture et sont embarquées sur les navires "parce qu'elles constituent de bonnes provisions pour le voyage».En 1683, Dampier visite les îles du Cap Vert, et informe que les Noirs qui vivent sur les plages font un grand commerce des tortues locales. Un peu plus tard, en 1690,

François

Leguat observe que

"ces stupides et lentes créatures peuvent peser jusqu'à 250 kg une». Durant la meilleure saison "Toute la plage est couverte par ces animaux, qui sont préférés par les habitants comme provisions, aux chèvres». On a vu qu'on utilisait de la chair de tortues contre la lèpre. Mais cette utilisation médicinale n'est pas exclusive, puisque

Peter Simmonds, au

seizième siècle, toujours à propos des tortues du Cap

Vert, dit que" les

syphilitiques sont souvent envoyés du Portugal pour suivre une cure à la base de chair de tortue de mer».

Connaissances Ethnozoologiques Relatives aux

Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest10Sur le banc d'Arguin en Mauritanie, Valentin Fernandez constate en 1505

que les Maures consomment les tortues marines."Les pêcheurs Azenégues de très basse condition, nommés shirmeyrossont si pauvres et si misérables qu'ils n'ont ni pain, ni huile, ni bois à brûler, ni sel, ni oignons, ni rien d'autre de ce que l'homme emploie pour son usage». Pour préparer leur nourriture ils ramènent du varech et y mettent le feu. C'est de cette manière qu'ils mangent des tortues. Dans les parages et sur les côtes de Guinée, les tortues sont ordinairement de la taille d'un bât, mais il y en a d'autres si grandes que leur carapace peut atteindre la hauteur d'un homme. Il y en a de terrestres et de marines. Ces dernières sont des plus savoureuses. Car elles contiennent autant de chair qu'un grand porc. Les palerons ressemblent exactement à du mouton. Le foie atteint celui du boeuf. Il est tellement savoureux qu'on ne parvient pas à s'en fatigue r . Les poumons ressemblent à de la gelée que forment dans l'eau les oeufs de grenouilles. Les pieds et les mains sont ceux des oies mais sans ongles. Elles ont la bouche si dure que si il arrive qu'elles saisissent la main d'un homme, elles la coupent.(...) Ces Maures sont tolérés par les chrétiens parce qu'ils leurs abandonnent le quint de tout ce qu'ils prennent, et aussi des tortues qu'ils attrapent en grand nombre». Un peu plus tard, J. Maigret décrit les pratiques des pêcheurs Imraguens du banc d'Arguin:"La tortue verte est pêchée depuis toujours par ces gens. Engins utilisés: le filet droit, mené par deux embarcations et le harpon. Cette pêche est assez irrégulière et se pratique surtout quand le poisson fait défaut. La chair est très appréciée par les pêcheurs locaux et les Maures de passage, mais l'animal subit une longue agonie avant sa consommation. Considéré comme un poisson, il n'est pas souvent égorgé avant son dépeçage, comme c'est la règle en pays islamiques pour les oiseaux et les mammifères. Retournées sur la plage, elles peuvent attendre une semaine avant leur mise à mort, étouffant sous leur propre poids, supportant le soleil ou les jeux des enfants avant d'être découpées vivantes. Les carapaces sont parfois utilisées pour amasser le sel qui sert à la consommation des poissons ou pour édifier les enclos pour les chèvres». On apprend dans ce dernier texte pourquoi les tortues n'étaient pas égorgées par les Maures. On les assimilait à des poissons (animaux

Connaissances Ethnozoologiques Relatives aux

Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest11marins) et de ce fait elles n'avaient pas droit au traitement "de faveur»

des animaux"nobles». Cette désagréable erreur biologique allait causer bien des tourments à ces reptiles marins. Mais il n'est pas certain que les préceptes du Coran aient été plus tendres pour les reptiles que pour les poissons. Carapaces de tortues marines dans une pêcherie à Requins à Joal en 1930 (Sénégal) En Afrique de l'Ouest, pour laquelle l'ouvrage de André Villiers (I FAN

1958) est précieux, on connaît bien les coutumes des pêcheurs locaux, des

coutumes encore en vigueur dans les années 50-70 et qui ne com- menceront à disparaître qu'après l'application des lois de protection. "Les pêcheurs Lébou, Wolof et Sérère, consomment indifféremment toutes les espèces marines et même à l'occasion la tortue Luth. On sait que parmi ces espèces c'est la tortue verte qui est surtout comestible, les autres espèces pouvant dans certains cas présenter une chair vénéneuse à la suite de l'ingestion par l'animal de certaines proies toxiques comme telles que les méduses. Les tortues marines peuvent être pêchées de multiples façons: au harpon, à la ligne, mais elles sont surtout prises dans les filets. Leurs captures étaient extrêmement fréquentes au Sénégal en 1945 et 1950, lorsque existaient d'importantes entreprises de pêche aux requins. Les tortues sont aussi capturées avec facilité lorsqu'elles viennent sur les plages pour y pondre, souvent en grand nombre. Il suffit alors de les saisir et de les retourner sur le dos pour les mettre dans l'impossibilité de fuir. Lorsqu'elles sont très grandes il faut naturellement que plusieurs hommes se réunissent, et parfois même, utilisent des leviers pour les renverser». Villiers détaille les méthodes de cuisson: "Les indigènes du Sénégal utilisent la chair de tortues de la même manière que la viande de boeuf, c'est-à-dire en la traitant le plus souvent en bouillie pour accompagner le riz et le couscous. Les Maures les mangent simplement grillées. Chez les T ouaregs, les tortues sont également consommées, mais surtout par les enfants et les adultes de caste inférieure. Ils la préparent de la façon suivante: après les avoir égorgées, ils creusent un trou assez grand dans lequel ils placent du bois, qu'ils enflamment, puis des pierres. Lorsque celles-ci sont assez chaudes ils les introduisent entre la carapace et le corps de la tortue, puis, retirant les cendres du trou, ils y mettent l'animal qu'ils recouvrent alors de sable chaud puis de braises». Cette pratique a été rapportée par Henri Lhote et date de 1951. On suppose qu'il s'agit de tortues de mer, capturées par les Touaregs leurs déplacements près des côtes, ou achetées à des marchands locaux.Connaissances Ethnozoologiques Relatives aux Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest12

Connaissances Ethnozoologiques Relatives aux

Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest13Un animal porteur de sens dans l'ensemble de l'Ecorégion

Àl'origine...

Pierre Campredon nous rapporte en 2000 dans son excellent ouvrage sur le parc du banc d'Arguin en Mauritanie que: "Les Imraguen disent que les tortues viennent pondre à la saison des orages (juillet à septembre époque de la mousson) et qu'à leur naissance une partie des jeunes se dirige vers le continent et deviennent alors des tortues terrestres tandis que les autres deviennent des tortues marines. Etrange croyance quand on sait que depuis fort longtemps les tortues terrestres n'existent plus dans la région. En réalité, le principal lieu de reproduction de ces tortues vertes semble se situer dans les Bijagos, soit près d'un millier de kilo- mètres plus au sud». Au Sénégal, Sabinot C. nous cite un mythe semblable chez les Sérères de Palmarin: "Àl'origine du monde, des oeufs de tortues déposés dans un trou sur une plage arrivèrent à maturité. Les bébés brisèrent délicatement leur coquille et commencèrent leur ascension vers la lumière du jou r. Lorsqu'ils pointèrent la tête hors du sable, certains se dirigèrent vers la terre ferme, tandis que d'autres choisirent le chemin de l'océan. Ainsi naquirent les tortues de terre et les tortues de mer...».

Connaissances Ethnozoologiques Relatives aux

Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest14

Connaissances Ethnozoologiques Relatives aux

Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest15Une espèce totémique pour la lignée des

Fuuma de Diakhanor

Pour la lignée maternelle des

Fuuma, une des espèces de tortue marine

est érigée en totem. En effet, cette lignée se réfère à quatre espèces totémiques qui sont d'ailleurs toutes des reptiles: la tortue verte ndumar, le python fel, le varan cas et la couleuvre culul. Ces espèces se présentent

à la vue d'une seule femme de la lignée

Fuuma de Palmarin Nguethie

(Sénégal) sous la forme de vision. Elle en connaît le sens et est capable d'agir conséquence. C'est donc de sa voix que l'on a pu apprendre ce qui suit: chez les Fuuma, les animaux totémiques sont plutôt considérés comme une aide ou un avertissement. La tortue par exemple, va faire son apparition depuis le bois sacré. T out d'abord, un personnage blanc appa- raît à la femme sous forme de songe: "j'ai l'impression que quelqu'un me tapotel'épaule». Lorsqu'elle se réveille la personne disparaît. Elle se rend compte que la tortue quitte le bois sacré pour réapparaître près de la plage, et dans l'océan au niveau d'une statue de la vierge au nord de Palmarin Ngallou. Elle y réclame son alimentation. Peut-être peut-on alors considérer ces espèces comme des pangool (esprits, ancêtres sacralisés). La femme Fuumaresponsable du culte de sa lignée est ici la seule habilitée à communiquer avec ce monde de l'invisible. Ce rôle de la femme d'averti r , de protéger le village avec l'aide des pangool qu'elle nourrit (Troy, 1998) a déjà été relevé. Ainsi, la vision de la tortue verte précédemment décrite signifie que des gens de l'est des îles du Saloum (Sénégal) viendront consulter la femme. S'il s'agit de l'apparition du python lui demandant lui aussi son alimenta- tion, cela annonce la venue prochaine d'un personnage officiel. Quant au varan ou la couleuvre, leur présence (décelable uniquement par la femme) lui impose de faire aussitôt des libations pour protéger sa famille.

Connaissances Ethnozoologiques Relatives aux

Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest16Comme toute espèce totémique, la tortue marine inspire des sentiments.

Levi-Strauss écrit à ce sujet"qu'entre l'homme et la nature, l'animal occupe une place intermédiaire». L 'animal, bien que faisant tout de même partie de la nature (comme l'homme), occupe donc une place intermédiaire dans la lignée des Fuuma. Une place lui a été accordée. Les tortues marines sont porteuses de sens, et sont fortement ancrées dans les croyances et cultes réalisés par les populations des zones côtières en Afrique de l'Ouest. Sans entraîner une protection effective puisque ce totémisme ne s'accompagne pas d'interdit alimentaire, une réelle valeur emblématique leur est attribuée. D'autres croyances et diverses pratiques existent également. Certaines sont relatées dans l'inventaire qui suit sans nécessairement les accompag- ner d'une interprétation.

Connaissances Ethnozoologiques Relatives aux

Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest17Un signe de malheur... Les tortues marines, très respectées, peuvent présager des malheurs. Elles sont aussi parfois sources de danger par elles-mêmes pour qui les ingèrent, les capturent, ou simplement les voient. La tortue luth, est symboliquement la plus néfaste (Sérère du Sénégal et

Bijagos de Guinée Bissau).

Vision de nombreuses tortues marines

Par exemple, lorsque l'on voit de nombreuses tortues marines à la surface de l'océan, cela peut présager une mer houleuse et un hivernage pluvieux.

Risque pour les femmes enceintes

Une femme en début de grossesse peut être menacée non seulement par l'ingestion de tout ou partie d'une tortue marine, mais par la simple vision. On dit que seules les femmes gloutonnes en mangent. Si cette future mère est sensible, elle aura des sensations de coups de gifles dans le ventre pendant la grossesse et elle risque d'avorter ou de subir un accouchement difficile. De plus, l'enfant qu'elle mettra au monde aura l'aspect physique de l'animal. La peau de ses membres (bras et jambes) sera plissée comme celle du reptile. Il aura un petit cou, une tête toute ronde et les doigts de pied bien écartés. L 'enfant peut même naître avec une peau "écaillée». Il aura également un comportement proche de celle de la tortue. Il aura tendance à se recroqueviller comme s'il tentait de renter sa tête à l'intérieur de sa carapace et aura des gestes similaires ceux de la tortue (mouvements de brassage désordonnés) et montrera un comportement plutôt agressif. Si l'enfant se trouve sur le ventre en l'air il aura de grandes difficultés à se retourner sur le dos tant qu'il n'aura pas des bras solides. De plus, il sera incapable de se déplacer convenablement "à 4 pattes», car son ventre traînera toujours par terre. Certains individus craignent la mort de l'enfant. Mais le plus souvent, ces affections sont considérées comme un malheur passage r , qui n'affecte que le caractère physique. Cependant, cela peut également entraîner de fâcheuses tendances à l'individu lorsqu'il deviendra adulte. Si c'est un garçon il deviendra un homme coureur de jupons. Si c'est une fille, elle aura un penchant similaire pour les hommes et sera souvent considérée comme une prostituée qui"collectionnera les hommes». Une autre version plus spécifique est quelquefois racontée. Si une femme enceinte ingère le sexe d'une tortue mâle par inadvertance (il est impos- sible que cela soit volontaire tellement le danger est grand) alors l'adulte que le bébé deviendra se comportera sexuellement aussi comme la tortue mâle. On ne pourra"le faire tenir tranquille». Heureusement, trois, voire quatre remèdes existent pour la mère comme pour l'enfant. Les personnes concernées utilisent un ou plusieurs remèdes pour le même cas, suivant leurs connaissances: - la première chose à faire pour la femme qui par inadvertance voit une tortue marine, est de ne surtout pas fui r . Elle doit fixer longuement l'animal pour limiter les risques encourus par son futur enfant ; - sinon, il faut rechercher un homme parmi les anciens du village afin qu'il fasse des incantations pour conjurer le mauvais sort - le remède est alors un traitement buvable. La femme pendant la grossesse et l'enfant dès la naissance devront boire de l'eau dans laquelle on aura laissé reposer un os de tortue marine. Cette eau devra être bue chaque jour par la femme jusqu'à l'accouchement (certains affirment que le simple fait d'en humecter les lèvres suffit) et surtout chaque jour par le nourrisson jusqu'à ce que les signes physiques et comportementaux disparaissent. Certaines personnes utilisent cette eau pour laver le bébé dès le jour de sa naissance. - si on ne peut trouver un os de tortue marine, le même traitement par ingestion existe. L 'eau de boisson devra alors être versée dans une carapace avant d'être bue.Connaissances Ethnozoologiques Relatives aux Tortues Marines dans l'Ecorégion Marine de l'Afrique de l'Ouest18

Risque pour les pêcheurs

Pour certains, un pêcheur qui mange de cet animal sera victime d'une "mauvaise marée», sa pêche sera peu fructueuse. Un équipage qui capture une tortue marine lors d'une partie de pêche au filet tournant, doit la débarquer au plus vite à terre pour ne pas risquer une mauvaise pêche. Comme ce type de pêche se pratique avec deux pirogues, celle qui ne contient pas de filet est chargée de regagner la côte pour y laisser l'animal avant de rejoindre le reste de l'équipage. La capture d'une seule tortue peu être dangereuse mais elle ne l'est pas autant que la capture de plusieurs individus. Si telle prise est réalisée, plusieurs journées de pêches sont condamnées, à moins d'aller consulter "un vieux qui a de la connaissance». Il préparera alors une décoction à base d'eau et de feuilles en faisant des libations. Cette décoction servira à laver le capitaine de l'équipage, ainsi que la pirogue et ses filets.

Porte malheur

Il ne faut jamais capturer deux tortues marines encours d'accouplement ou le "malheur risque de s'abattre sur toi». Il ne faut en capturer qu'une seule!!! Certaines personnes peuvent aussi tout simplement être prédestinées au malheur lorsqu'elles voient ou mangent une tortue marine. La tortue luth est généralement associée au malheu r . En raison d'un pou- voir maléfique qu'elle semble déteni r , certains anciens disent qu'il ne fautquotesdbs_dbs5.pdfusesText_10