[PDF] GENESE ET AFFIRMATION DES REGIMES TOTALITAIRES



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HANNAH ARENDT June, 1964 1: The House of Justice "Beth Hamishpath" - the House of Justice: these words shouted by the court usher at the top of his voice make us jump to our feet as they announce the arrival of the three judges, who, bare-headed, in black robes, walk into the courtroom from a side entrance to take their seats on the



‘Hannah Arendt: The Last Interview and Other Convesation

‘Hannah Arendt: The Last Interview and Other Conversations’ By Andrew Nagorski, Published: January 3 ‘To think critically is always to be hostile,” the political philosopher Hannah Arendt declared in what turned out to be her last interview before her death in 1975 Pointing out that critical thought always challenges and undermines



Hannah Arendt, The Human Condition Lecture analytique du

Hannah Arendt est née en Allemagne, en 1906 Durant ses études de philosophie, elle a l'occasion de rencontrer Heidegger (à l'université de Marbourg), Husserl (à Fribourg), et Karl Jasper (à Heidelberg), tout en héritant de l'influence de Max Weber Avec l'arrivée du nazisme au pouvoir, Hannah Arendt, née de parents juifs assimilés, doit



Denktagebuch H Hannah Arendt, Zivilisationsbruch

decisions Also worth mentioning is the anthology Hannah Arendt and the Law by Goldoni and McCorkindale (2012) (see, inter alia, my review of the book in Volk 2013b) For the most part, however, the question of law in Hannah Arendt ’s thought has been examined only in essay form



LOGIC AND TOTALITARIANISM: ARENDT VS ORWELL

Le dernier chapitre du livre de Hannah Arendt (1951) Les origines du totalitarisme, peut être utilisé omme un on moyen pour shématiser la onstru tion d [un gouvernement totalitaire tel qu [il a été dé rit dans le roman d [Orwell de 1984



Wolfgang Heuer: Imagination is the prerequisite of

8 Hannah Arendt, Rahel Varnhagen The Life of a Jewish Woman, San Diego 1974, p xv f 9 Hannah Arendt, Political Experiences in the Twentieth Century, 1968, Library of Congress, p 023611 10 Hannah Arendt / Karl Jaspers, Briefwechsel 1926-1969, München-Zürich, 1985, p 643 (translated by the author



L’esprit du totalitarisme Préface à la réédition de L’État

pourquoi, contrairement aux analyses de Hannah Arendt, Charbonneau affirme dans L’État que «la nouveauté de l’esprit totalitaire n’est pas dans une théorie mais dans l’absence de théorie » étant donné que les premières mani-festations d’une organisation totale (plutôt que totalitaire)



GENESE ET AFFIRMATION DES REGIMES TOTALITAIRES

globales est celle de la philosophe d'origine allemande : Hannah Arendt dans Les origines du totalitarisme, en 1951 Elle met sur le même plan le nazisme et le stalinisme et s'emploie à théoriser ce qui distingue les régimes totalitaires des autres régimes autoritaires (dictatures ) De nombreux

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Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves p. 1

GENESE ET AFFIRMATION DES REGIMES TOTALITAIRES

La 1°GM est un profond traumatisme pour l'Europe. Elle entraîne une crise morale et politique qui favorise l'apparition de régimes politiques

autoritaires : les totalitarismes..

Le mot "totalitarisme" apparaît dans les années 1920 et 1930 pour désigner la parenté entre fascisme, nazisme et communisme qui sont ces

dictatures d'un type nouveau apparues au lendemain de la première guerre mondiale.

En effet la dictature traditionnelle se caractérise par l'exercice de tous les pouvoirs, sans contrôle, par un homme ou un groupe d'hommes. Le

totalitarisme y ajoute un objectif : transformer totalement la société pour créer un homme au service de l'idéologie de l'État en contrôlant non

seulement ses idées politiques ou son rôle social mais également sa vie professionnelle et familiale, ses croyances , ses valeurs, ses goûts

esthétiques...

Ces régimes présentent des points communs dans leur fonctionnement (un chef tout puissant, un parti unique, une idéologie qui s'impose, un

contrôle étroit de l'économie et de la société et une police politique faisant régner la terreur), partagent également une commune hostilité envers la

démocratie, mais les finalités de chacun sont spécifiques et leurs singularités très fortes.

Comment expliquer l'apparition des régimes totalitaires en Europe et quels sont leurs points communs et spécificités ?

Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves p. 2

L'adjectif " totalitaire » est utilisé pour la 1° fois en 1924 par l'opposant libéral Giovani Amendola pour dénoncer l'État fasciste. Les antifascistes

accusent Mussolini de vouloir soumettre à l'État la totalité de la vie de l'individu.

Mais dans les années 1920, Mussolini lui-même déclare " tout est dans l'État » et les nazis évoquent l' " État total ». Le terme s'impose ensuite au

moment du pacte germano-soviétique (1939).

Après 1945, le totalitarisme devient un objet d'étude pour les historiens et les spécialistes des sciences politiques. L'une des premières réflexions

globales est celle de la philosophe d'origine allemande : Hannah Arendt dans Les origines du totalitarisme, en 1951. Elle met sur le même plan le

nazisme et le stalinisme et s'emploie à théoriser ce qui distingue les régimes totalitaires des autres régimes autoritaires (dictatures...). De nombreux

autres chercheurs ont travaillé sur ce concept qui continue à faire débat.

Par la suite, des politologues américains ont défini un régime totalitaire par l'association de cinq critères (Leur pensée a été relayée en France par

Raymond Aron) :

•une idéologie officielle qu'on ne peut critiquer ;

•un parti unique, qui est un parti de masse confondu avec l'État et dirigé par un chef charismatique (personne qui séduit, influence, fascine

les autres par ses discours et ses supposées qualités exceptionnelles) ; •le monopole des moyens de communication ; •le contrôle centralisé de l'économie par le parti-État ; •l'exercice de la terreur.

Définition régime totalitaire : régime politique fondé sur la toute puissance d'un chef charismatique, l'existence d'un parti unique et d'une idéologie

d'État, l'encadrement des masses et la terreur comme procédé de gouvernement. Il se distingue de la dictature traditionnelle par la volonté de

remodeler la société.

Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves p. 3

I: LA GENESE DES REGIMES TOTALITAIRES :

A: Des régimes qui naissent dans un contexte de crises :

Les 3 pays ressortent

affaiblis et mécontents de la

1°GM. Les frustrations

nationales sont importantes

La " culture de la violence »

se prolonge après guerre et remet en question les valeurs d'avant-guerre

La guerre a entraîné des

crises économiques qui s'accompagnent de crises sociales lorsqu'il faut reconvertir les économiesDocuments 1 et 2 p. 194 ; 1 et 2 p. 196 Les conséquences politiques de la Première Guerre mondiale : Pour les 3 régimes, la 1°GM a joué un rôle majeur.

L'un des mots d'ordre des Bolcheviks est d'imposer la paix avec l'Allemagne dans un contexte de mutineries et de

désertions massives, ce qui correspond à la lassitude de la population face à la guerre.

En 1918, les Italiens n'ont pas reçu les terres espérées par leur changement d'alliance de 1915 et parlent d'une

" victoire mutilée ». Ce thème est largement repris par les fascistes depuis la fin de la guerre.

Le sentiment qu'un diktat a été imposé par les vainqueurs à l'Allemagne alimente la frustration d'une grande partie

de la population et le NSDAP reprend constamment le thème de la revanche et du redressement du pays.

Par ailleurs, la " culture de la violence » constitue peut-être un facteur expliquant la montée du fascisme et du

nazisme.1° mobilisation de masse, la guerre de 1914-1918 se caractérise par une extrême violence à la fois pour

les soldats et pou les civils. Cette violence remet en cause les valeurs de la bourgeoisie et des régimes libéraux

d'avant-guerre. De nombreux anciens combattants transfèrent cette violence dans la vie politique. Dans des

groupes paramilitaires (squadristes italiens) ils entretiennent un climat de guerre civile, notamment en Italie et en

Allemagne, là où les frustrations nationales sont considérables, à cause de la défaite ou des traités.

Cependant, tous les États ayant connu cette violence n'ont pas basculé dans le totalitarisme.

L'avènement des régimes totalitaires a lieu dans un contexte de crises économique et sociale :

La guerre provoque des crises financière, économique : inflation qui ruine les épargnants et les salariés

(Allemagne), crise de reconversion des économies de guerre entraînant la montée du chômage (Italie),

ravitaillement insuffisant des villes (Russie). En Allemagne et Italie, le chômage est élevé et partout des grèves

éclatent.

Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves p. 4

Le chômage est important

Les élites traditionnelles se

montrent incapables d'apporter des solutions

Ceci débouche sur des

difficultés politiques parfois antérieures à la guerre comme en Russie

Le tsar est renversé en

février 1917

Les bolcheviks arrivent au

pouvoir en octobre 1917

Des partis d'extrême-droite

s'emparent du pouvoir en

Italie et AllemagneEn Allemagne, on observe que pendant les années 1920 et au début des années 1930, les résultats du parti nazi

progressent en fonction de la montée du chômage qui atteint 14 millions de personnes en 1932.

A des dates différentes et dans des contextes particuliers, la situation économique et la défiance des populations

face à des élites traditionnelles jugées incapables d'améliorer la situation ont donc contribué à la montée en

puissance des totalitarismes.

On note que les trois mouvements - au moins à leurs débuts pour le fascisme et le nazisme - s'adressent aux

ouvriers et qu'ils se présentent comme " révolutionnaires ». Ils se distinguent en effet des dictatures traditionnelles

qui s'appuient sur les élites traditionnelles (bourgeoisie et aristocratie) et sur l'Église catholique.

Les trois régimes s'imposent dans un contexte politique confus :

En 1917, le régime du tsar Nicolas II est largement affaibli. Il est contesté sur le plan politique : toutes les tentatives

pour obtenir une Constitution et des réformes sociales ont échoué et ont été violemment réprimées (une première

révolution a eu lieu en 1905, mais le tsar est rapidement revenu sur les réformes qu'il avait dû concéder).

En outre, le régime est discrédité par les défaites que subit la Russie depuis le début de la guerre (l'armée russe a

perdu deux millions d'hommes en trois ans).

Une première révolution renverse Nicolas II en février 1917. En octobre 1917, les bolcheviks dirigés par Lénine

accèdent au pouvoir à la suite d'un coup d'État. Après la mort de Lénine, en 1924, s'ouvre une lutte pour sa

succession. Staline, nommé secrétaire général du Comité central en 1922, profite de son poste pour s'attacher les

cadres du parti et éliminer ses opposants. Son principal adversaire, Léon Trotski, est exclu du parti en 1927 avant

d'être exilé en 1929.

En 1919, les démocraties italienne et allemande font face à une crise généralisée qui permet l'irruption de

groupuscules violents dont le Parti National fasciste (PNF) en Italie et le Parti national socialiste (NSDAP) en

Allemagne. L'agitation nationaliste provoquée par la " victoire mutilée » et le refus du traité de Versailles, la

contestation communiste avivée par la crise économique et sociale donnent l'occasion à Benito Mussolini et Adolf

Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves p. 5

Mussolini devient chef du

gouvernement en 1922 Hitler en 1933Hitler d'entrer dans la vie politique.

En Italie (1919-1922) et en Allemagne (1930-1932), l'ascension fasciste et nazie vers le pouvoir est rapide.

Combattant l'influence communiste, au service des milieux d'affaires, le PNF et le NSDAP deviennent

incontournables dans le jeu politique. Avec des méthodes violentes et un discours séduisant qui redonne confiance

au peuple (le pays est en proie à des troubles révolutionnaires que les partis traditionnels semblent incapables

d'endiguer), ces partis progressent fortement dans les différentes élections sans toutefois devenir majoritaires.

En Italie, Mussolini organise la " marche sur Rome » (28 octobre-1 novembre 1922) qui atteint son objectif. Le 30

octobre 1922, le roi Victor-Emmanuel II appelle Mussolini à former un nouveau gouvernement.

En Allemagne, Hitler échoue à prendre le pouvoir par la force en 1923 pour réussir légalement en 1933. Il parvient à

s'assurer des appuis auprès des milieux d'affaires, inquiets de la progression du parti communiste, et de l'armée qui

ont sur le président de la République Hindenburg une forte influence. Le 30 janvier 1933, Hitler est appelé à former

le nouveau gouvernement après une campagne électorale violente marquée par les intimidations des SA.

B: Des idéologies communes :

Chaque régime s'appuie sur

une idéologie : - une société égalitaire en URSSDocuments p. 200-201 : Un projet idéologique commun : créer une société nouvelle On trouve à la base de chacun de ces régimes politiques une idéologie : en URSS, un totalitarisme de classe

Le communisme souhaite l'avènement d'une société sans classes, dans laquelle les écarts de richesse et la

propriété privée des moyens de production seraient abolis. L'objectif du parti bolchevik, devenu PC en 1918, est de

réaliser cette " société sans classe » théorisée par Karl Marx.

L'idéologie communiste a d'autre part une ambition universelle (gagner les autres pays), même si Staline doit se

résoudre à " construire le socialisme dans un seul pays ».

Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves p. 6

- redonner à l'Italie sa grandeur passée - assurer la domination de la race aryenne, race supérieure pour les nazis

Ces idéologies présentent

des points communs : rejet de la démocratie libérale et de ses valeurs (libertés, pluralisme politique, libéralisme économique et capitalisme...)le fascisme, un totalitarisme de l'État

L'idéologie fasciste met l'accent sur la nation : l'État tout-puissant doit affirmer la grandeur du pays.

Le but de Mussolini est de reconstituer l'Empire romain, ce qui passe par l'exaltation nationaliste et une politique de

conquêtes. L'unité de la nation derrière son chef est primordiale et doit reposer sur un consensus politique (aucune

opposition). le nazisme, un totalitarisme de " race »

Inversement, l'idéologie nazie se fonde sur une conception raciale du monde. Quand Hitler s'empare du pouvoir en

1933, la doctrine nazie est fixée depuis 1925 avec la parution de " Mein Kampf ». Ce livre contient une idée

majeure : le monde s'organise autour de l'inégalité des races. Parmi celles-ci, la race germanique est d'une

supériorité évidente par la pureté de son sang.

Il s'agit donc pour les nazis d'assurer la domination de la race aryenne, c'est-à-dire l'ensemble de la population de

sang allemand, au sein d'un vaste empire (Reich), bâti au détriment de races inférieures comme les Slaves.

On retrouve dans ces idéologies des points communs :

Les trois régimes en ont commun le rejet de la démocratie libérale. Pour Lénine et Staline, les régimes

parlementaires sont responsables de l'oppression du prolétariat par la bourgeoisie. Seul le Parti communiste

possède la légitimité de représenter le peuple.

Pour les fascistes et les nazis, la pluralité des partis politiques est néfaste car c'est un facteur de division de la

nation, d'où la nécessité d'un parti unique. Les 3 présentent une certaine hostilité envers les élites dirigeantes traditionnelles.

Ces 3 régimes ont également en commun le rejet des libertés individuelles : ils visent à mettre en place une société

unanimiste dans laquelle l'individu doit s'effacer derrière la collectivité. Le droit est alors défini par le chef (Fűhrer,

Duce, Vojd), symbole de l'unité du peuple, et autour duquel la propagande organise un culte de la personnalité.

Outre la démocratie libérale, ces régimes rejettent également le libéralisme économique et son application : le

Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves p. 7

désir de mettre en place une société nouvelle

Mais ces idéologies

présentent des spécificités: leurs objectifs sont différents et s'opposent même parfois (nazisme- fascisme/communisme)

La dimension raciale du

nazisme en fait un régime à

part.capitalisme. L'État doit organiser l'économie, il n'est donc plus question de libéralisme.

Ces 3 régimes ambitionnent également de construire une société nouvelle fondée sur l'émergence d'un homme

nouveau. -En URSS, il s'agit du prolétaire, engagé dans la poursuite de l'idéal communiste.

-En Allemagne et en Italie, l'homme nouveau est avant tout un guerrier, dans la mesure où pour ces

régimes, la guerre est à la fois un moyen de revivifier la nation (ou de préserver la pureté du Volk) et

d'assurer les conquêtes d'un empire pour Mussolini, d'un espace vital pour Hitler.

Cet idéal de l'homme nouveau explique la proximité des représentations artistiques (sculpture) que l'on retrouve

dans les trois régimes. Toute expression artistique s'en éloignant est considérée comme " dégénérée » ou

" décadente ». Cependant, on note dans ces idéologies des spécificités : Ainsi, ces 3 totalitarismes se distinguent par des objectifs différents. -Staline veut édifier le socialisme dans son pays. -Mussolini rêve de reconstituer l'Empire romain en Méditerranée.

-Hitler entend conquérir un espace vital pour la race supérieure et la protéger de toute contamination.

D'autre part, nazisme et fascisme ont pour ennemi commun le communisme. Ils rejettent ses aspirations égalitaires,

cherchant à exalter la puissance des forts sur les plus faibles. Nationalistes violents, ils s'opposent à l'universalité de

l'idéologie soviétique.

De plus, le nazisme se distingue par sa conception raciste, plaçant le Juif au rang d'ennemi principal et faisant de lui

l'antithèse absolue des vertus allemandes. Doc p. 204-205 : Racisme et antisémitisme nazis.

Au milieu des années 1930, l'Italie fasciste se convertit à son tour à cette vision raciste, mais son antisémitisme est

en pratique moins virulent qu'en Allemagne.

Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves p. 8

Bilan partie 1 :

1- Définissez un régime totalitaire.

2- Quels sont les critères caractérisant ce régime ?

3- Quelle différence entre régime totalitaire et dictature ?

4- Pourquoi peut-on dire que ces régimes naissent dans un contexte de crises ?

5- Quels sont les objectifs de chacun d'entre eux ?

6- Montrez l'importance des idéologies pour ces régimes ?

II : L'État totalitaire :

A: La conquête du pouvoir :

Suite à l'assassinat du

député socialiste Matteoti et de sa mise en cause,

Mussolini met en place sa

dictature : parti unique, concentration des pouvoirs entre ses mains

Hitler dès son arrivée au

pouvoir dissout le Reichstag et suspend les libertés, obtenant les pleins pouvoirs de la nouvelle assemblée

Tous les opposants

potentiels sont éliminésDevenu président du Conseil, Mussolini forme un gouvernement conservateur, au sein duquel les ministres

fascistes sont minoritaires : ils ne sont que 4. Il laisse subsister une presse d'opposition et maintient la Chambre des

députés.

Les élections législatives de 1924 permettent au PNF d'obtenir une large majorité. Le député socialiste Matteoti, qui

dénonce la fraude électorale, est assassiné. Mussolini, soupçonné d'être à l'origine de cet assassinat, en profite

pour finaliser la mise en place de la dictature en 1926 avec l'adoption des " lois fascistissimes ». Le parti fasciste

est le seul autorisé et Mussolini devient le seul détenteur du pouvoir exécutif. Un Grand Conseil du fascisme est

créé, ainsi qu'une police politique, l'OVRA.

Hitler neutralise immédiatement l'opposition parlementaire par la dissolution du Reichstag le 1er février 1933.

Prétextant la responsabilité des communistes dans l'incendie du Reichstag (28 février 1933), les nazis interdisent le

parti communiste et suspendent les libertés individuelles (liberté de presse, de réunion).

Malgré l'échec relatif des nazis aux élections législatives de mars 1933 (44% des suffrages), Hitler obtient les pleins

pouvoirs pour quatre ans du nouveau Reichstag : il peut désormais légiférer seul. C'est ainsi qu'en mai 1933, les

partis politiques et les syndicats sont interdits, les opposants politiques internés. En janvier 1934, les

Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves p. 9

Hitler cumule les fonctions

de chancelier et chef d'État en 1934

Staline s'impose comme

chef du PCUS et chef de l'État élimine tous ses

adversairesHitler consolide son pouvoir en éliminant les chefs de la SA, seule force du régime qui aurait pu s'opposer à lui.

En août 1934, le Président Hindenburg meurt. Hitler cumule alors les fonctions de Président et de Chancelier, avant

de prendre le titre de Fűhrer. Cette concentration des pouvoirs est approuvée par 90% de " oui » lors du plébiscite

d'août 1934.

Staline élimine ses adversaires à la succession de Lénine, parmi lesquels Trotski, et s'impose à la fois comme chef

du Parti et chef de l'État.

Pour conforter son pouvoir, Staline organise entre août 1936 et mars 1938 des procès (procès publics, aveux forcés

des accusés, condamnations décidées à l'avance), qui débouchent sur l'élimination de ses éventuels opposants, en

particulier les anciens compagnons de Lénine.

Régulièrement, le PCUS, les structures de l'État sont soumises à des purges qui entraînent la déportation au

Goulag ou l'exécution. Le NKVD exécute près de 700 000 personnes.

B: L'exercice du pouvoir :

L'exercice du pouvoir est

assurée par un chef qui fait l'objet d'un culte de la

personnalité.➢Dans les régimes totalitaires, le pouvoir est d'abord exercé par un chef charismatique qui fait l'objet d'un

culte de la personnalité.

Documents p. 208-209 : Le culte du chef

Staline est le Vojd, Hitler le Führer, Mussolini le Duce, 3 mots qui dérivent du verbe " guider ». Staline prétend

conduire le peuple soviétique vers une société sans classe, où chaque travailleur accédera au bonheur. Hitler veut

régénérer la " race allemande » et la guider vers la grandeur.

Ce chef est sans cesse glorifié, adulé, célébré à chaque instant par une propagande efficace et à travers la

moindre manifestation (réunions du parti, discours, défilés militaires, rencontres sportives...), mais également dans

Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves p. 10

Le pouvoir est donc

centralisé. Le dirigeant concentre tous les pouvoirs entre ses mains et prend toutes les décisions

La place et le rôle de ce chef

font l'objet d'un débat entre " intentionnalistes » et " fonctionnalistes ».

L'exercice du pouvoir

s'appuie également sur un parti unique, seul autorisé, présent à tous les niveaux de l'État et dans toutes les

activités quotidiennes,les journaux, sur des affiches.... Mussolini par exemple, est présenté comme un surhomme, penseur brillant et

grand sportif.

Le pouvoir est fortement centralisé . En Italie et en Allemagne, les anciennes institutions sont conservées mais n'ont

plus de pouvoirs réels (le roi d'Italie et le Parlement italien ne peuvent plus qu'enregistrer les décisions prises par le

Mussolini, Hitler et Staline concentrent les pouvoirs entre leurs mains et gouvernent en s'appuyant sur un cercle

restreint de proches : " Grand Conseil du fascisme » pour Mussolini ; dirigeants SS pour Hitler, qui s'applique à

entretenir des rivalités entre eux pour mieux les diriger ; cadres du parti communiste de l'Union Soviétique (PCUS)

aux ordres de Staline.

Toutefois, la place et le rôle de ce chef charismatique font débat. Ainsi, s'opposent une interprétation

" intentionnaliste » expliquant que toutes les décisions prises procèdent de la volonté du dictateur devenu tout

puissant et une interprétation " fonctionnaliste » décrivant un dirigeant plus faible et devant composer avec

différents pouvoirs. En URSS, par exemple, le culte de Staline ne doit pas dissimuler une certaine autonomie du PCUS.

En Italie, Mussolini est mis en minorité par le Grand Conseil du fascisme puis destitué et arrêté par ordre du roi en

1943.

Au total, l'image d'un chef charismatique doté d'une autorité illimitée véhiculée par la propagande est peut-être à

nuancer. ➢La dictature personnelle s'appuie sur un parti unique.

Le parti unique (PCUS, parti fasciste, parti nazi) se confond le plus souvent avec l'État. Être membre du parti permet

de faire carrière. Ses cadres et ses structures locales monopolisent toutes les activités politiques, sociales et

économiques. Véritable État dans l'État, le parti est l'indispensable outil du totalitarisme. Il transmet, par la multitude

de ses organisations sociales, économiques et culturelles, l'idéologie et la pensée du chef, il contrôle tout et tout le

monde à tous les niveaux.

Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves p. 11

encadrant, surveillant...Les institutions légales sont progressivement vidées de leur substance. En URSS, la collégialité qui était la règle

sous Lénine disparaît sous Staline. En Allemagne, le gouvernement ne se réunit même plus à partir de 1938. En

Italie, le gouvernement est remplacé par le Grand Conseil du fascisme contrôlé par Mussolini.

C: Un État qui entend réorganiser l'économie :

Les régimes totalitaires

réorganisent l'économie et la contrôlent.

Staline met en place une

économie socialiste dans

laquelle l'État dispose de tous les moyens de production et fixe les objectifs.

En Allemagne et Italie,

l'économie est inégalement contrôlée par le pouvoir, le but recherché étant de diminuer les importations.

Mais dans aucun pays les

résultats escomptés n'ont

été atteints.Parvenus au pouvoir dans des conditions économiques catastrophiques, les régimes totalitaires reconstruisent des

structures productives. Il s'agit de relancer les productions, en particulier la production industrielle. Mais le contrôle

de l'économie diffère également d'un régime totalitaire à l'autre.

C'est en URSS que le contrôle de l'économie est le plus fort. A travers les mesures de 1929, Staline instaure une

économie socialiste sous le contrôle total de l'État. Les entreprises sont nationalisées et les campagnes

collectivisées. Par la collectivisation des campagnes (appropriation des moyens de production par l'État), la

propriété privée est progressivement abolie : les petits propriétaires, les koulaks, sont expulsés de leurs terres, leurs

biens confisqués. Les objectifs de production sont fixés par des plans quinquennaux définis par le Gosplan.

L'industrialisation du pays devient prioritaire.

En Italie et en Allemagne, les interventions de l'État dans l'économie ont deux objectifs étroitement liés : préparer

la guerre et parvenir à l'autarcie. L'initiative privée est conservée mais est fortement contrôlée par le régime pour

financer ses conquêtes.

En Allemagne, une politique de grands travaux est lancée pour résorber le chômage (construction d'un réseau

d'autoroutes). Le plan quadriennal de 1936 tente d'assurer l'indépendance totale de l'économie à l'égard de

l'étranger.

En Italie, Mussolini lance des opérations comme la " bataille du blé » dans le but de diminuer les importations.

Dans tous les cas, les résultats obtenus sont très inférieurs aux espérances des régimes totalitaires. La

collectivisation des campagnes en URSS désorganise l'économie et provoque une grande famine en Ukraine. En

Allemagne et Italie, la priorité donnée à l'économie de guerre réduit la production de biens de consommation et le

Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves p. 12

niveau de vie des populations.

Bilan de la partie 2 :

1- Pour chacun des régimes, comment se fait l'installation du pouvoir totalitaire ?

2- Comment s'exerce ce pouvoir ?

3- En quoi peut-on évoquer une réorganisation de l'économie ?

4- Qu'appelle-t-on koulak ?

5- Définissez collectivisation, planification.

III : LE RÔLE CENTRAL DE LA TERREUR :

A: La terreur de masse :

Chaque régime érige la

violence en principe de gouvernement et se dote de lois complexes.

Les polices politiques

traquent les opposants avant de les enfermer dans des camps de concentrationDocuments Définir une ennemi commun ➢Une violence d'État :

Les régimes totalitaires prétendent être des États de droit et mettent en place une législation et des structures

nouvelles permettant d'éliminer les adversaires.

En URSS, une série de lois datant de 1932 permet de sanctionner durement les koulaks qui freinent la

collectivisation, la justice devient expéditive à partir de 1935. Une police politique, véritable État dans l'État est mise

en place (NKVD) et agit avec la plus grande brutalité. Des camps de concentration (Goulag) sont ouverts en Sibérie

et dans le nord du pays.

En Allemagne, la terreur d'État se manifeste immédiatement après l'accès au pouvoir des nazis. L'incendie du

Reichstag en février 1933 leur permet de suspendre les libertés démocratiques et de poursuivre les communistes

qui sont enfermés dans le 1° camp de concentration : Dachau. Le vote des pleins pouvoirs à Hitler en mars 1933

par un parlement docile permet la mise au pas du pays : en mai, les syndicats sont supprimés, en juillet le parti nazi

est le seul autorisé. Pour faire respecter ces lois, est institué un appareil policier (Gestapo) qui alimente des camps

de concentration, le tout étant confié aux SS.

Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves p. 13

Chaque régime identifie des

" ennemis d'État » à

éliminer

C'est en Allemagne que la

violence d'État est la plus

accomplieL'Italie n'échappe pas à la règle. Les lois fascistissimes de 1926 suppriment les dernières libertés démocratiques et

instaurent une dictature qui s'appuie sur une police politique (OVRA) et sur des camps d'internement (îles Lipari).

➢Des ennemis d'État à éliminer : Les régimes totalitaires s'appuient sur leur idéologie pour définir les ennemis d'État.

Dans l'URSS socialiste, l'ennemi est l'ennemi " de classe » : bourgeois, techniciens, paysans refusant la

collectivisation. En 1930, 2 millions de koulaks sont déportés au goulag ou envoyés dans des régions

inhospitalières. La famine de 1932-1933 qui sévit dans les campagnes et fait 6 millions de morts permet au régime

de briser la résistance paysanne, notamment en Ukraine. A partir de 1936, se développe la Grande Terreur (750 000

victimes) contre les cadres du parti, de l'administration, de l'armée ou contre les " ennemis socialement nuisibles »,

en fait contre tous ceux que Staline n'estime pas assez fidèles. Ces purges débouchent sur des procès

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