[PDF] EVOLUTION DES ORGANISMES VIVANTS ET HISTOIRE DE LA PLANÈTE TERRE



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Terre - Astrosurf

vie sur Terre Les propriétés physiques de la Terre de même que son histoire géologique et son orbite ont permis à la vie de subsister durant cette période et la Terre devrait pouvoir soutenir la vie durant encore au moins 500 millions d'années



La naissance de la Terre - Dunod

LA NAISSANCE DE LA TERRE 2 questions a été conquis difficilement et la victoire n’est jamais définitive La formation du Soleil, l’origine de la Lune, la structuration de la Terre, l’apparition de la vie, tout cela soulève des myriades de problèmes qui peuvent, s’ils ne sont pas organisés en une



Evolution des organismes vivants et histoire de la Terre

1 Evolution des organismes vivants et histoire de la Terre Notre planète a 4,6 milliards d’années La vie est apparue il y a plus de 3,5 milliards d’années



Séquence 7 : TRANSFORMATION DE LA TERRE ET EVOLUTION DE LA VIE

L’histoire de la vie et les transformations de la Terre sont donc très liées et peuvent être replacées sur une frise chronologique La succession des formes vivantes et les transformations géologiques sont



EVOLUTION DES ORGANISMES VIVANTS ET HISTOIRE DE LA PLANÈTE TERRE

permettant de reconstruire une histoire de la vie gouvernée par un changement permanent, une évolution des formes de vie Nous allons examiner comment cette brillante idée est devenue, de nos jours, une certitude Les roches sédimentaires racontent l’histoire de la Terre



Partie 2 : La planète Terre, l’environnement et l’action

Partie 2 : La planète Terre, l’environnement et l’action humaine Chapitre 1 : L’Histoire de la Terre I- Les premières traces de vie sur Terre Consignes : A partir du diaporama, reconstitue une échelle des temps, replaçant les différentes faunes et évènements de l’évolution de la vie sur Terre



Histoire des Sciences - Université libre de Bruxelles

L’alchimie – naissance de la chimie – l’atomisme – la chimie au XIXème siècle 4 Histoire de la Terre et de la Vie Biologie, géologie, paléontologie, évolution Génétique, biochimie, biologie moléculaire; vers un nouveau paradigme L’aspect de la Terre; une révolution scientifique : la tectonique des plaques 5



L’histoire de l’âge de la Terre - lewebpedagogiquecom

L’histoire de l’âge de la Terre : (d’après Bordas ed 2019) Quelles ont été, au cours des siècles, les méthodes utilisées pour calculer l’âge de la Terre Comment l’âge de la Terre a-t-il finalement été déterminé ? I / Les premières estimations de l'âge de la Terre : 1) Une Terre éternelle, ou au contraire trais jeune :



Evolution La Grande Histoire Du Vivant By Steve Parker

'chronologie et origine de la vie sur terre hominids april 30th, 2020 - histoire de la terre et de la vie milliards d années dans un nuage de poussières interstellaires et s achève sur terre alors que les grands groupes du monde vivant font leur apparition dans les archives fossiles de la planète la grande transition des membres ment ça

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Le contexte

Une idée nouvelle contre

l'évidence immédiate. L'idée que les espèces possèdent une longue histoire au cours de laquelle elles ont pu se transformer et changer s'oppose, à première vue, aux observations immédiates: on ne voit jamais un chien donner naissance à un chat, où un chêne produire un cerisier! Pourtant, plusieurs observations ont permis d'établir l'existence des modifications des espèces dans le temps. Elles ont résulté de l'accumulation de plusieurs découvertes réalisées en Europe à partir du 16e siècle (dans d'autres régions, des scientifiques, dont le chinois Shen Kuo, avaient réalisé dès l'an 1000 des observations pertinentes, mais qui sont restées sans lendemain).

A cette époque, il est apparu que l'on pouvait

découvrir des faits inconnus des auteurs de l'antiquité, corriger leurs erreurs et améliorer la connaissance du monde. Ce nouvel état d'esprit sera utilisé pour découvrir et expliquer la surprenante histoire des espèces. Les espèces se succèdent et se renouvellent au cours du temps.

Il est rare que l'on puisse dater précisément une révolution scientifique: les idées et les

contributions respectives se diluent dans l'histoire et compliquent le tableau, rendant délicat

l'attribution d'une découverte à un seul scientifique. Pourtant, nous connaissons précisément la

date de la plus grande révolution de la biologie depuis la découverte de la cellule: le jeudi 24

novembre 1859 paraissait un livre qui allait changer le monde : ce jour là, le naturaliste Charles

Darwin, déjà célèbre pour d'autres travaux et ses voyages, faisait paraître son ouvrage "l'origine

des espèces par le moyen de la sélection naturelle, ou la préservation des meilleurs groupes dans

la lutte pour la vie". Il n'était ni le premier ni le plus célèbre à s'intéresser à ce problème, mais

son livre présentait une somme d'observations et de réflexions montrant que les différentes

espèces d'être vivant (donc l'homme aussi) dérivaient les unes des autres par divers mécanismes

permettant de reconstruire une histoire de la vie gouvernée par un changement permanent, une évolution des formes de vie. Nous allons examiner comment cette brillante idée est devenue, de nos jours, une certitude. Les roches sédimentaires racontent l'histoire de la Terre

Avant l'époque de la renaissance, il n'existait pas de réponse scientifique à la question de

l'origine des espèces et de la planète: toutes les réponses étaient fournies par les religions, et il

semblait évident qu'une intervention divine avait créé toutes les espèces existant actuellement

(seuls avaient disparu des "monstres" qui n'avaient pas résisté au déluge...) Des théologiens (1)

avaient calculé que la Terre avait été créée il y a 7000 ans environ. Quiconque contestait ces

idées risquait de finir transformé en méchoui sur un bûcher... En 1666, des pécheurs italiens capturent un requin géant près de la ville de Livourne. Un noble local envoie le corps de l'animal à un spécialiste de l'anatomie danois, Niels Stensen, qui travaillait à Florence. Stensen dissèque l'animal (ci contre, gravure tirée de son ouvrage, montrant la tête et les dents de l'animal) et découvre que les dents du requin ressemblent beaucoup, étrangement, à des pierres, les glossopetrae, que l'on peut trouver dans certaines couches de roches. Alors que des auteurs anciens pensaient que ces pierres étaient tombées du ciel ou devaient leur forme au hasard, Stensen ose une hypothèse révolutionnaire: puisque les pierres ressemblent trop aux dents de requins, c'est que ce sont sans doute d'anciennes vraies dents de requins qui se sont transformés en pierre, minéralisées, au cours du temps. Il confirme ainsi une idée émise par le botaniste Fabio Colonna en 1616, mais il va plus loin en cherchant comment ces dents sont arrivées dans les roches et en supposant que tous les fossiles sont des restes d'anciens animaux ou végétaux (2). En observant les falaises, Stensen propose que des

roches se forment par dépôt de couches successives qui emprisonnent les restes d'êtres vivants qui

seront convertis en pierre avec le temps. Il semble alors évident que les dépôts successifs forment

des couches dont la plus ancienne est située vers le bas (3). L'étude des fossiles et des roches qui

les contiennent va pouvoir commencer.

1 - L'anglais J. Husher avait par exemple calculé dès 1654 la durée de toutes les générations dans

la bible (sa démarche était scientifique, mais pas sa référence!), aboutissant à une date de

"création" de la Terre en 4004 av. J.C. D'autres religieux "précisèrent" ensuite ce décompte

jusqu'à l'absurde (aboutissant à l'acte de naissance de la Terre le 26 octobre 4004 av. JC à 10h

du matin...). De nos jours, certains intégristes religieux croient toujours que la Terre est âgée de

6000 ans à peine.

2 - Cette origine des fossiles doit vous sembler évidente, mais en 1616 il en était tout autrement.

Seuls des génies du calibre de Leonard de Vinci (cf encadré ci contre) vers 1500 ou des penseurs

excentriques comme Bernard Palissy vers 1550 pouvaient penser que de vrais animaux pouvaient s'être transformé en pierre et donner des indications sur le passé...

3 - Bien entendu, vous avez étudié en cinquième les roches sédimentaires comme le calcaire, leur

formation et la sédimentation. Comment ? C'est loin la cinquième ? Vous avez tout oublié ? Votre

prof a commencé à vous parler des paysages en juin et vous n'avez pas eu le temps de tout voir ?

Je vous rassure, c'est assez fréquent ! Une petite révision page 3 ne sera pas de trop ... EVOLUTION DES ORGANISMES VIVANTS ET HISTOIRE DE LA PLANÈTE TERRE "Rien n'a de sens, en biologie, si ce n'est à la lumière de l'évolution."

T.G. Dobzhansky, biologiste

Les remarques pertinentes d'un

génie "universel".. Léonard de Vinci s'oppose à l'opinion qui fait des coquillages fossiles des reliques du déluge: " On ne peut qu'admirer la sottise ou la simplicité de ceux qui veulent que ces coquilles aient été transportées par le Déluge ... Si cela était elles seraient jetées au hasard , confondues avec d'autres objets , tous à une même hauteur . Or les coquillages sont déposés par étages successifs ; on les trouve au pied de la montagne comme à son sommet ; quelques-uns sont encore attachés au rocher qui les portait. Ceux qui vivent en sociétés , huîtres , moules , sont par groupes ; les solitaires se trouvent de distance en distance , tels que nous les voyons aujourd'hui sur le rivage de la mer ... Les montagnes où sont les coquillages étaient jadis des rivages battus par les flots , et depuis elles se sont élevées à la hauteur où nous les voyons aujourd'hui ... ". Vers 1800, l'ingénieur William Smith supervise le tracé d'un canal au sud-ouest de l'Angleterre. Il en profite pour confirmer ses observations, faites dans des mines de charbon, sur l'ordre des couches de roches du sous-sol. Il constate qu'il retrouve dans les roches

creusées à cette occasion des couches identiques, contenant les mêmes fossiles, à des endroits

très différents de l'Angleterre. Il constate aussi que la succession de fossiles, d'une couche à

l'autre, est toujours la même. Cela lui permet de repérer la succession des roches sédimentaires et d'en faire une carte, montrant dans quel ordre ces roches se sont déposées (cette carte, ainsi que d'autres, issues de son travail, est visible ici). Il devient alors possible de considérer les roches sédimentaires comme étant les pages

successives d'un livre racontant l'histoire des diverses formes de vie à différentes époques: les

roches sédimentaires constituent des archives géologiques, car elles contiennent des fossiles variés dont on peut, par diverses méthodes, dater l'époque de formation.

Les dépôts successifs de sédiments,

transformés par la suite en roches, permettent de suivre le déroulement du temps sur de très longues périodes.

L'épaisseur maximale de sédiments

visibles à un endroit donné est de 2,5 km (au Hells Canyon, dans le N.E. de l'Oregon, USA) mais s'il était possible de voir leur épaisseur totale, dans l'histoire de la Terre, celle-ci représenterait une hauteur de 120 km !

Ci-contre : le Grand Canyon du

Colorado (USA) a été creusé par le

fleuve du même nom il y a 7 millions d'années dans des roches âgées de 270 millions d'années. Le fleuve a entaillé ces roches sur une profondeur de 1300 m, dégageant des couches successives dont la plus vieille, au fond, date de plus de 1840 millions d'années. Lorsque l'on s'élève depuis le fond, il est possible de rencontrer dans certaines couches des fossiles contribuant à décrire l'histoire de la vie pendant cette période. Photo USGS.

Les précurseurs de l'évolution

Shen Kuo découvre que les roches et le climat

ont varié dans l'histoire. Entre 1070 et 1080, ce scientifique chinois utilise ses observations de l'érosion, des roches et des fossiles pour affirmer que les continents sont formés par de très lents dépôts de sédiments et que l'emplacement des mers et des océans à changé avec le temps.

Vésale montre les ressemblances entre le corps

humain et celui des animaux. En 1543, le professeur d'anatomie Vésale publie le premier livre décrivant en détail des dissections de corps humains. Vésale est intrigué par les différences, mais aussi les ressemblances, entre l'organisation du corps humain et celui des animaux, surtout utilisés jusqu'à son époque pour

étudier l'anatomie.

Linnée regroupe différentes espèces dans une classification À la suite de J. Ray en 1682, le naturaliste Linnée publie en 1735 un livre, systema naturae, qui propose une classification des êtres vivants basée sur leurs ressemblances. Il souligne ainsi que de nombreux êtres vivants partagent beaucoup de caractères communs, et il place les humains, avec les singes, dans le groupe des primates. Buffon s'élève contre les préjugés religieux

Vers 1750, George Louis Leclerc, compte de

Buffon, tente de rédiger une encyclopédie

décrivant toute la biologie et la géologie de son époque. Il est un des premier à proposer que la Terre soit bien plus âgée que les 7000 ans que l'on lui donnait à l'époque (Buffon propose un âge de...70000 ans, déjà inimaginable à son époque, alors qu'il pense que la Terre est âgée d'un demi-million d'années...) et propose que les

éléphants d'Afrique et d'Asie soient les

descendants des mammouths dont des fossiles viennent d'être découverts, à son époque, en

Sibérie.

Sur le web

Karen Kaar est une artiste spécialisée dans les reconstitution de paysages préhistoriques. Son site présente de magnifiques vues des anciennes formes de vie. Les musées virtuel du Canada vous invitent à une chasse aux fossiles de dinosaures. L'annuaire dinoweb regroupe des sites de paléontologie très divers. Les reconstitutions d'animaux préhistoriques d'A. Weasley La Caroline du Sud et la Virginie sont deux états de la côte Est des USA séparés de plusieurs centaines de km. Pourtant, une succession de couches géologiques de Caroline, contenant des fossiles microscopiques, peut être retrouvée en Virginie. Toutefois, la couche centrale de sédiments manque en Virginie: on en déduit que les sédiments correspondants n'ont pu se déposer, parce qu'à l'époque le site de Virginie se trouvait hors de l'eau alors que la Caroline du Sud était recouverte par un lac où la mer, ce qui a permis un épisode de sédimentation (et donc une couche géologique) supplémentaire.

Dans un premier site, la

sédimentation créé deux couches contenant des fossiles séparées par une couche de roche sans fossiles (sable ou coulée de lave, par exemple) Dans un second site, éloigné du premier, on retrouve la même succession de couches et de

fossiles. On en déduit que leur dépôt s'est effectué en même temps, et que ces couches ont le

même âge. Par contre, ici, la sédimentation s'est poursuivie et deux autres couches de roches, dont une contenant des fossiles, se sont formées.

Suite de dessins

d'après une animation de l'université de

Berkeley.

Retour en 5

éme

: érosion, sédimentation et fossilisation

Souvenez-vous, c'était il y a deux ans, vous étiez en cinquième, et à la fin de l'année vous

aviez commencé l'étude des paysages... Comme votre mémoire n'est pas extensible, que vous

avez malheureusement égaré vos cours de cinquième et que, peut-être, votre prof, pris par le

manque de temps, n'avait pas eu l'occasion de terminer le programme, autant rafraîchir un peu quelques connaissances... Tout commence avec l'action de l'eau sur les roches. L'eau, sous ses différentes formes

(glace, pluie, cours d'eau...) détruit les roches, les pulvérise, puis transporte les morceaux en les

déposant au cours de son voyage, au fil des crues et selon la forme des terrains qu'elle traverse.

Parallèlement à cette casse et ce transport, les roches subissent des transformations chimiques causées par l'eau et l'air, qui aboutissent à la formation de nouveaux minéraux, comme l'argile par exemple. D'autres constituants des roches, les sels minéraux, sont simplement dissous.

La fossilisation: une exception

On connaît 300000 espèces de fossiles

seulement pour toute l'histoire de la vie, alors que ce chiffre ne représente que 10% environ des espèces vivantes actuellement. La fossilisation est un événement exceptionnel (une animation vous en montre le processus) qui ne se produit qu'en de rares circonstances. Plusieurs études montrent que moins de 5% des ossements de gros animaux morts sont enfouis dans le sol et que la quantité de matière vivante fossilisée est, dans les meilleures conditions, inférieure à 1%. Les sites où l'on trouve de nombreux fossiles sont donc, eux aussi, très rares et protégés. Le schéma ci-contre représente la formation de roches à partir de sédiments d'origine montagneuse. Les sédiments abandonnés par le fleuve en cours de route forment des terrains comme les dunes de sable ridées. Lorsque ces sédiments atteignent la mer ou un lac, ils se déposent (flèches jaunes) et leur poids croissant écrase et compacte les sédiments déjà présents (flèches vertes). En s'enfonçant, les sédiments se réchauffent, se tassent, perdent leur eau, ce qui fait précipiter des sels minéraux: une roche sédimentaire (comme le grès, qui a gardé à sa surface les rides provenant de la lointaine époque où il n'était que du sable) se forme. À chaque époque de dépôt correspond une couche de roche sédimentaire, que l'on appelle une strate.

Si des restes d'êtres vivants sont prisonniers des sédiments, rapidement abrités du di-oxygène et

des prédateurs, ils peuvent être conservés et, lentement, leurs parties dures pourront être

remplacées par des sels minéraux: cette minéralisation est à l'origine des fossiles (encore plus

rarement, l'empreinte d'un être vivant dans les sédiments, avec tous ses détails, pourra être

conservée).

La formation des roches sédimentaires est très lente et nécessite plusieurs millions d'années.

Il existe des roches sédimentaires depuis que de l'eau coule sur Terre, il y a presque 4 milliards

d'années. Toutefois, des roches si vieilles (3,8 milliards d'années pour le record, au Groenland)

ont subi de nombreuses transformations qui en ont altéré les éventuels fossiles. Comme la sédimentation se produit dans les mers, les lacs et autour des cours d'eau, la plupart

des milieux où l'on trouve des fossiles sont d'anciennes mers, lacs ou bords de fleuves, marais ou

rivières. Comme la sédimentation n'est pas régulière (les mers changent de niveau et d'emplacement, les lacs s'assèchent, les fleuves modifient leurs cours...); on ne dispose pas de sédiments et donc de fossiles pour toutes les époques à un endroit donné: il manque de

nombreuses pages dans le livre de la vie constitué par les dépôts successifs de sédiments !

Des strates, couches successives de roches

sédimentaires, sont ici clairement visibles.

Des couches de Grès rouge de 1700 millions

d'années surmontent un ensemble de galets cimentés (conglomérat, au premier plan) vieux de 1800 millions d'années sur la rive N. du lac Athabasca, au Canada. Les fossiles montrent que les espèces disparaissent et changent au cours du temps

L'étude des dépôts sédimentaires allait réserver des surprises. En effet, les premiers fossiles

étudiés ressemblaient beaucoup à des animaux connus, même si on ne les trouvait pas "au bon

endroit" (des fossiles d'éléphants en Italie, par exemple). Toutefois, en 1766, les carrières de la

ville de Maastricht livrèrent des morceaux d'un fossile géant. Quelques années plus tard, un

deuxième crâne fossile, plus complet, fut découvert (1) puis, en 1795, alors que l'armée française

assiégeait Maastricht, le fossile fut envoyé à Paris. Là, le naturaliste George Cuvier, en 1800, était

un des plus grands spécialistes de l'anatomie des animaux et examina ce fossile d'un animal nommé mosasaure, et ne put que constater que cet animal n'existait plus, nulle part dans le

monde. Pire encore: en étudiant précisément les fossiles des éléphants retrouvés en Europe, Cuvier

parvint à la conclusion que ces éléphants étaient d'une espèce totalement différente des animaux

modernes. Les fossiles montraient donc sans aucun doute possible que de nombreuses espèces

animales, voire même des groupes entiers, pouvaient avoir complètement disparu et avait été

remplacés par de nouvelles espèces. Ainsi, la majorité des fossiles permet de décrire des êtres vivants dont l'espèce a manifestement disparu. On peut même remarquer que plus les roches dont on extrait les fossiles sont anciennes et plus ces derniers ont une apparence surprenante, ce qui rend parfois leur reconstitution et leur étude difficile (2). Quelques exemples:

-les trilobites, des animaux marins à pattes articulées et au corps divisé en trois parties , se

retrouvent en abondance (on en connaît plus de 18000 espèces !) dans des roches d'un âge

s'étalant de -525 à -250 millions d'années. Dans les couches suivantes de roches, on n'en trouve

plus trace: ce groupe d'espèces à complètement disparu. -Les ammonites étaient aussi des animaux marins ressemblant à des pieuvres modernes, mais vivant dans une coquille qui se fossilisait facilement. On en retrouve dans les mêmes roches que

les trilobites, mais pas seulement, entre - 400 et -65 millions d'années. La variété des formes des

coquilles ainsi que leur taille a permis d'identifier de très nombreuses espèces différentes. On ne

trouve plus de trace des ammonites en deçà de - 65 MA.

Que ce soit pour les trilobites, les ammonites ou les autres fossiles, les paléontologues retrouvent

toujours le même schéma: une espèce (ses fossiles) apparaît dans certaines roches, puis le nombre

d'espèces qui lui ressemblent augmente plus ou moins régulièrement, formant un groupe d'espèces

parfois très étendu. Ensuite, lentement ou brutalement, les espèces disparaissent des roches et le

groupe entier peut lui aussi disparaître. Temps

Nombre d

espèces

Extinction

Diminution de

la diversité

Diversité

maximale

Diversification

Espèces

originelles

Lien avec les groupes

d espèces ancestrales Si on représente le nombre d'espèces d'un groupe donné (les ammonites, par exemple) en fonction du temps, on obtient un graphique en forme de fuseau plus ou moins régulier. Ce

graphique décrit comment les espèces se diversifient, puis déclinent pour parfois disparaître (ou

donner naissance à de nouvelles espèces). Actuellement, certains groupes de mammifères sont

très diversifiés (les chauves-souris) alors que d'autres ne sont plus représentés que par une seule

espèce (nous, les humains...). Le graphe bleu illustre le décompte du nombre d'espèces fossiles d'ammonites en fonction du

temps (en millions d'années): on peut constater qu'alors que le groupe est encore bien représenté

il y a 65 millions d'années, il semble s'éteindre "brusquement" (3). Mais qu'est-ce qui peut faire disparaître des espèces et des groupes entiers ?

1 - En 1795, le propriétaire du fossile l'avait caché, mais un général français promit à ses

hommes une récompense de 600 bouteilles de vin contre le fossile, qui fut alors retrouvé.

2 - De nombreux fossiles différents sont nécessaires pour corriger les erreurs: J. Cope

reconstitua en 18 un animal marin en positionnant sa tête à l'envers, au bout de sa queue (C.

Marsh le lui fit remarquer, ce qui lança une compétition entre ces deux scientifiques). Plus près de

nous, le fossile Hallucigenia, découvert en 1909, fut d'abord représenté à l'envers, parfois

considéré comme un morceau d'un fossile plus grand, puis remis " à l'endroit" en 1991...

3 - Brusquement, pour un géologue, n'a pas tout à fait le même sens que pour vous: cela

signifie simplement "en moins d'un million d'années..."

Une reconstitution du mosasaure

découvert en 1766: aucun animal connu au 18e siècle ne pouvait

être confondu avec lui...

01002003004000-50-65-140-240-270-350-450

Aspect d'un trilobite et d'une coquille d'ammonite (l'animal que l'habitait ressemblait un peu à un poulpe). Ces fossiles se trouvent fréquemment en groupes, comme le montrent les échantillons photographiés ci-dessous.

Si les sédiments n'ont

pas subi de déformations notables, les plus anciens sont, logiquement, les plus profonds. On peut doncquotesdbs_dbs16.pdfusesText_22