Le Livre de la Grâce Spéciale Révélations de sainte Mechtilde
-z19sml3sx14 - Le Livre de la Grâce Spéciale Révélations de sainte Mechtilde Vierge de l’ordre de saint Benoît traduites sur l’édition latine des Pères Bénédictins de Solesmes LIVRE 3 chapitres 7LIVRE 3 chapitres 777 à àà à 52 552252 [[[[J276-J347] ]]] Suj 127 -173 par 392 -510 [121-150 ]
Révélations de sainte Mechtilde
-z17sml1s4-Le Livre de la Grâce Spéciale (*) Révélations de sainte Mechtilde Vierge de l’ordre de saint Benoît même, assez explicite sur les personnes traduites sur l’édition latine des Pères Bénédictins de Solesmes LIVRE 1 chapitres 1 à 26 (1 -49 ) par 1 -165
Sainte Mechtilde de Hackeborn (1241-1298) - qfjamp
Sainte Mechtilde de Hackeborn (1241-1298) [6] Bénédictine du couvent d’Helfta ; mystique allemande Le Livre de la grâce spéciale « On devrait user de tout ce qui est nécessaire au corps en union avec mon amour créant les choses utiles à l’homme et dont je me servais moi-même sur la terre, pour l’honneur de
Sainte Mechtilde de Hackeborn (1241-1298) - qfjamp
Sainte Mechtilde de Hackeborn (1241-1298) [7] Bénédictine au monastère d’Helfta ; mystique allemande Le Livre de la grâce spéciale « Comme Mechtilde se recommandait à la glorieuse Vierge Marie, il lui sembla que celle-ci la couvrait de son manteau comme d’une protection en lui disant : ‘L’âme qui veut entrer en société
Sainte Mechtilde - Radio Silence
La fin du Livre de la Grâce spéciale, à partir du chapitre XXII de la cinquième partie, a été écrit après la mort de sainte Mechtilde par sainte Gertrude d’Helfta, qui insiste beaucoup sur la véracité de ce Livre, écrit à la demande expresse du Seigneur, pour le bien et le salut de ceux qui le liront La vie de sainte Mechtilde
Saints Bénédictins : Sainte Mechtilde de Hackeborn, moniale d
Extraits du Livre de la grâce spéciale de Sainte Mechtilde de Hackeborn Fidélité de la glorieuse Vierge Marie (1ère partie, ch 44) Une autre fois, comme elle s’accusait devant Dieu de n’avoir jamais aimé sa Mère autant qu’elle l’aurait dû, et de ne l’avoir pas assez honorée et servie, le Sei-
Écrits pour «REGNABIT»
Monsieur René Guénon voit dans le Graal - la coupe mystérieuse de l'un de nos romans mystiques - une figure du Cœur aimant que « le Seigneur donna un jour à sainte Mechtilde sous le symbole d'une coupe d'or où tous les Saints devaient boire le breuvage de vie » (Le livre de la grâce spéciale, 1 re par-tie, ch XXII, n° 41)
Extrait de la publication
la coupe mystérieuse de l'un de nos romans mystiques une figure du Cœur aimant que le « Seigneur donna un jour à sainte Mechtilde sous le symbole d'une « coupe d'or où tous les saints devaient « boire le breuvage devie » (Le Livre la grâce spéciale, V partie, ch XXII, n° 41) f Puissent tous les vieux mythes nous
Cahiers Eudistes N°17 1995 p93 - Doctorat Saint Jean Eudes
monastère grâce surtout à un ouvrage Le livre de la grâce spéciale où furent consignées, par elle ou par des confidentes, ses pensées et ses visions Toute sa vie fut très intimement mêlée à celle de notre sainte, au point qu'il est difficile de distinguer dans les écrits qui leur sont attribués la part de Mechtilde et celle de
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Le Livre de la Grce Spciale
Rvlations de sainte Mechtilde
Vierge de lÓordre de saint Benot
traduites sur l"édition latine des Pères Bénédictins de SolesmesLIVRE 1 chapitres 1 à 26 LIVRE 1 chapitres 1 à 26 LIVRE 1 chapitres 1 à 26 LIVRE 1 chapitres 1 à 26
(1.-49.) par. 1.-165. ou LIVRET 17 LIVRET 17 LIVRET 17 LIVRET 17Cahiers Scivias Qubec 2014
PERMIS DE RIMPRIMER :
Saint-Paul-de-Wisques, le 27 juillet 1920
† Fr. Paul DELATTEAbb de Solesmes
PERMIS DÓIMPRIMER :
Tours, le 2 septembre 1920.
H. Pasquier
vic. gn.Document : PRO MANUSCRIPTO (*)
Pour obtenir en PDF format A4 le Livret 1 ou Livret 17 de 60 pages aller sur cette page web : http://www.marmoraon.ca/z17sml1s4.pdf pour les 5 livres et 7 Exercices de Sainte Gertrude: http://www.marmoraon.ca/indexg.html [1]PRFACE
Sainte Mechtilde nous est dj connue par ce qui en a t dit dans la Prface des Íuvres de sainte Gertrude. Les dons surnaturels de ces deux grandes saintes, leur vie commune dans le clotre dÓHelfta, lÓamiti spirituelle qui les unit, tout les rapproche et les lie si troitement que lÓon ne peut gure parler de lÓune sans mentionner lÓautre. Il suffira donc de rappeler ici en quelques mots ce qui concerne sainte Mechtilde et de renvoyer pour plus de dtails son livre lui- Mechtilde de Hackeborn naquit en 1241. Elle avait sept ans quand elle accompagna sa mre dans une visite au monastre de Rodarsdorf, voisin du chteau des seigneurs de Hackeborn, prs dÓHalberstadt. Une sÍur ane de Mechtilde, Gertrude, plus ge quÓelle de neuf ans, tait moniale Rodarsdorf. LÓenfant, videmment inspire par la grce, demanda avec larmes et obtint la faveur de rester parmi les pouses du Seigneur. Dix ans plus tard (1258) elle suivait sa sÍur Helfta, en Saxe. L, Gertrude, qui tait devenue abbesse du monastre en 1251, installa sa communaut dans un domaine de famille que lui avaient cd ses frres Louis et Albert. Les barons de Hackeborn partagrent longtemps avec les comtes de Mansfeld, descendants du fondateur de lÓabbaye, lÓhonneur dÓassurer par leurs donations lÓexistence des moniales dÓHelfta, mais la plus grande et la plus pure gloire de cette illustre famille est sans contredit sainte Mechtilde. Celle-ci, leve avec soin par sa sÍur, se distingua bientt par son Elle devint, trs jeune encore, un prcieux auxiliaire pour lÓabbesse Gertrude, qui semble lui avoir confi les coles de chant et lÓalumnat. Mechtilde seconda avec intelligence les desseins de sa sÍur en instruisant dans les sciences divines et humaines, et en formant la pratique de toutes les vertus, les enfants leves parmi les moniales. CÓest cette matresse prudente et sage que Dieu confia en avait alors vingt ans. La beaut de sa voix et lÓexpression de pit intelligente quÓelle savait donner aux mlodies de la prire personnelle, qui est lÓÍuvre par excellence des enfants de saint Benot, la dsignrent pour les fonctions de domna cantrix (dame chantre) du monastre; plus dÓune fois son chant mrita les applaudissements de lÓpoux divin, les seuls quÓelle ambitionnt. Les dons naturels de Mechtilde et de ses grandes vertus ne la signalaient pas seulement aux yeux de ses sÍurs; sa renomme, appuye en quelque sorte sur celle de lÓabbesse Gertrude, sÓtendait au loin et attirait elle, en grand nombre, les mes avides de lumires ou de consolations. De savants religieux de lÓOrdre de saint Dominique taient heureux de lÓcouter, et nous savons que sainte Gertrude, au dbut de sa vie surnaturelle, sÓadressa elle pour en recevoir lÓassurance que les faveurs dont elle tait lÓobjet procdaient bien de Dieu. Est-ce cause de cette rputation que Mechtilde, afin de garder sa libert, cacha si longtemps et avec tant de soin les grces extraordinaires dont le rcit compose le Livre de la grce spciale? On peut le supposer. Quoi quÓil en soit, lÓhumilit de Mechtilde et aussi le mystre dont le Seigneur aime le plus souvent voiler ses dons, conspirrent ensemble pour garder dans le secret les communications duciel jusquÓ la cinquantime anne de la Sainte. [2]
É cette poque (1291), une grave maladie que contracta notre Sainte et la instants, firent autour dÓelle une solitude plus grande. Dieu lui ouvrit la bouche, et elle manifesta alors, non seulement aux personnes du monastre, mais celles du dehors, ce que le Seigneur oprait en elle (2 e part., ch. XXVI [26]). Deux moniales reurent ses confidences (5 e partie, ch. XXII [22], XXIV [24]) et lesmirent par crit, dÓabord lÓinsu de la Sainte dont elles redoutaient lÓhumilit. En
effet, lorsque celle-ci eut connaissance du travail dj presque achev, elle en fut trouble; puis, sur lÓassurance que Dieu lui donna dÓavoir inspir les deux narratrices, elle consentit laisser terminer lÓouvrage, pour la gloire de Dieu et lÓdification du prochain. LÓune des deux moniales auxquelles nous devons ce des deux livres, ainsi quÓil a t dit dans la prface de celui de sainte Gertrude. Mechtilde est frquemment nomme dans le Hraut de lÓamour divin, tandis que Gertrude ne lÓest jamais dans le Livre de la grce spciale, prcisment parce que cÓest elle qui lÓa rdig. Notre Sainte ne se rtablit pas de sa maladie et resta dans un tat de grande faiblesse;elle semblait nÓavoir plus de force que pour rvler les grces quÓelle recevait, ou celles
quÓelle avait reues autrefois. Deux ans avant sa mort, les douleurs redoublrent et vers le
fin de lÓanne ecclsiastique, lÓavant-dernier dimanche aprs la Pentecte, la malade
comprenant que Dieu allait lÓappeler lui, commena se prparer, au moyen des
que ce ft urgent. Des crises frquentes appelrent plusieurs reprises leconvent auprs du lit de la mourante, pour y rciter les dernires prires; et
comme elle conservait, avec la connaissance entire, lÓaffabilit qui lÓavait rendue si chre toutes ses sÍurs, chacune lui faisait des recommandations auxquelles elle rpondait avec un esprit de foi et de charit incomparable. mise, depuis quelques annes seulement, au canon des saints, et trs chre aux fidles de ces contres. Gertrude fut lÓheureux tmoin des faveurs prodigues par le Seigneur son pouse aux derniers instants; elle vit comment les paroles de autrefois par Mechtilde avec le Seigneur lorsque celui-ci lui donna son CÍur en gage. É cette heure donc, lÓpoux divin lui redemanda ce gage; et Mechtilde le lui ayant fidlement rendu, fut aussitt appele entrer dans les joies de son Seigneur pour y goter les dlices de lÓternit. CÓtait le 19 novembre 1298. Sainte Mechtilde est honore, par concession du Saint-Sige, dans certaines dpouille mortelle, comme celle des autres grandes moniales dÓHelfta, repose dÓHalberstadt, Albert de Brunswick, et abandonn alors pour le Neu-Helfta. Nous avons dit ailleurs comment il est maintenant domaine royal, affect une grande exploitation agricole, et comment lÓglise seule est encore reconnaissable. [3] Tout ce qui a t dit de la doctrine et de la mission de sainte Gertrude sÓapplique galement sainte Mechtilde. Le mystre du Verbe incarn tient la premire place dans les visions de lÓune et de lÓautre. LÓHomme-Dieu y apparat, non seulement comme Sauveur, mais comme Mdiateur entre Dieu et lÓhomme. CÓest lÓamour qui lÓa attir des hauteurs des cieux jusque sur cette terre; cÓestlÓamour qui lÓa fait petit, pauvre, humble, souffrant, qui lÓa clou la croix et lÓa
marqu des plaies, dsormais glorieuses quÓil prsente sans cesse son Pre afin de lÓincliner vers ceux quÓil a acquis par son sang. Ici encore cÓest le CÍur divin qui apparait comme lÓorgane principal de lÓamour et des divine. Il convenait que celle qui fur toute sa vie premire chantre du monastre et que le Seigneur salua, son entre dans le ciel, du titre de sa bien-aimePhilomle (7
e partie, 11), ft tablie la prophtesse de la louange divine. Cette sÓinspire des leons de la sainte glise, cette louange est rpte par Mechtilde avec amour, avec enthousiasme. Non contente de se dvouer cette trs noble tche et dÓy dpenser ses forces, elle en inspire le zle ses sÍurs par ses fidles. Mechtilde, en effet, avait peine quitt la terre que son livre se rpandit rapidement sous le titre de Louange de la dame Mechtilde. La ville de Florence fut une des premires recevoir, sans doute par lÓentremise des Frres chaque soir, devant les images sacres, les louanges que lui avait transmises la moniale dÓHelfta. Un autre honneur tait rserv la Sainte, honneur secondaire assurment, si on le compare ceux dont lÓglise entoure ses saints : on sÓest toujours proccup dÓun personnage introduit par Dante dans sa Divine Comdie (chant imaginaire, pas plus que les autres vocations du pote. Longtemps, et de nos Mathilde, la fille spirituelle et le ferme soutien de saint Grgoire VII. Cependant dÓautres se demandaient avec raison que rapport il pouvait y avoir la critique ne reconnue comme une des meilleures inspirations du pote florentin. Nous savonsquÓ lÓpoque o il composa le chant du Purgatoire, lÓÍuvre de Mechtilde tait
connue en Florence. Or, voil quÓaprs avoir gravi les sept tages dÓune montagne que nous retrouvons dans notre livre (1 re part., 13), Dante entend dÓabord une voix mlodieuse qui lui chante : Venite, benedicti Patris mei (2 e part., 19); puis au-del dÓun fleuve une forme entre la grande figure belliqueuse et virile de la comtesse Mathilfe et le gracieux personnage que Dante se donnecomme initiateur sa rgnration spirituelle. AujourdÓhui gracieuse lui apparat et
lÓinvite en chantant franchir ce courant qui doit sparer sa vie antrieure dÓune autre plus pure. Au chant de lÓAsperges me (2 e partie, 2) le pote est entran par la vierge qui, aprs lÓavoir plong dans le fleuve, le remet quatre vierges [4] qui la suivent (1 re part.). CÓest elle que Batrix renvoie Dante, car cÓest elle qui a reu la mission de lui expliquer toutes les difficults spirituelles; et cÓest aprs ces citations de chants liturgiques, aprs la purification de son me dans le fleuve qui coule sur le sommet de la montagne aux sept tages, que Dante prononce le nom du personnage qui prend sur lui une autorit aussi douce que puissante. Il lÓappelle Matelda, cÓest--dire Mathilde ou Mechtilde, car ce sont l deux formes active, oppose la contemplative reprsente par Beatrix. Il ne faudrait pas accentuer outre mesure cette opposition, car la vie active reprsente par Matelda, est une vie minemment spirituelle, occupe panser les blessures duprcis de la thologie qui claire lÓintelligence de Dante, mais lÓeffraie aussi en lui
montrant combien son cÍur et son esprit ont t peu soumis jusquÓalors aux leons de la Vrit ternelle. Mechtilde reprsenterait la thologie mystique qui rvle au pote les secrets de lÓamour et de la misricorde divine, lui rend la confiance, lui inspire la soumission ce que rclament de lui la foi et lÓautorit de lÓglise. Cette opinion a soulev bien des dbats dans la patrie de sainte Mechtilde et dans celle de la comtesse de Toscane; mais nous la croyons fonde sur la justice et la vrit. Le livre de sainte Mechtilde compta bientt un grand nombre de copies dont on retrouve des exemplaires dans les bibliothques allemandes; les plus anciennes copies sont aussi les plus compltes. Plus tard parut une rdaction de historique, et o lÓon se montra trs sobre de dtails sur sainte Mechtilde. CÓest sur ce second modle, qui subit encore dÓautres altrations, que furent imprimes les diverses ditions du Livre de la Grce spciale; il en rsulta, sur la vie et le personne de sainte Mechtilde, une profonde obscurit, source des erreurs qui sÓtablirent sur son compte comme sur celui de sainte Gertrude. Ces retranchements taient regrettables, car les manuscrits les plus complets nÓtaient dj que trop succincts en fait de renseignements biographiques. Nanmoins, cÓest en reproduisant ceux-ci dans leur intgrit que les Bndictins de Solesmes ont pu, en 1875, faire connatre lÓÍuvre de sainteMechtilde dÓune manire plus sre et mieux dtermine. Bien quÓil y ait eu
plusieurs ditions franaises, de sainte Gertrude, il; nÓen parut quÓune de sainte Mechtilde : celle de Ferraige, publie en 1623, dition qui est devenue trs rare et dont le style a fort vieilli. Notre dition contient tout ce qui a t trouv par les Bndictins, aussi ce recueil complet ne prsente-t-il pas les caractres dÓun livre convenablement distribu; nous avons tenu conserver cette imperfection, car elle garantit lÓÍuvre son originalit. Nous aurions craint, en modifiant le texte de ce manuscrit, que le vicaire dÓErfurt vint collationner Helfta, lors de la translation Eisleben en 1346, de laisser perdre un fragment prcieux. Un mot qui pourraitservir confirmer ou corroborer tel ou tel fait historique. Ainsi en est-il par
accuses par le livre complet de sainte Mechtilde. Il est bon de les souligner, carelles nous donnent une premire garantie sur la valeur et le mrite de ces [5] rvlations, soumises, ds le principe, des juges aussi comptents que les
frres et les contemporains des Thomas dÓAquin et des Albert le Grand. DÓautres petits traits peuvent galement jeter une lumire sur des obscurits historiques, sans charger le volume ou nuire lÓdification des lecteurs. Ce sont enfin pour que des membres entiers, et quÓun amour respectueux et filial sn saurait consentir laisser dans lÓoubli.
N.B. : Les chiffres romains indiquent la numration des Chapitres, telle que la donne lemanuscrit dÓAlbert dÓErfurt, conserv la bibliothque de Wolfenbuttel, et sur lequel nous
nous sommes rgl pour lÓdition latine. Les chiffres arabes indiquent la numrotation des
Chapitres, telle quÓelle a t tablie dans les ditions imprimes les plus correctes, comme
celles de Ferraige, 1623, de Cologne 1662, etc.PROLOGUE
La bnignit et lÓhumanit de Dieu notre Sauveur, qui sÓest montre au genre humain si misricordieusement par son Incarnation, daigne encore, en clatant chaque jour davantage, sÓtendre jusquÓ nous et se manifester en nous dans ces temps derniers, qui sont les ntres. Aussi tout discours humain est-il impuissant expliquer les merveilles que Dieu opre en ses lus, et toute langue incapabledÓnumrer les dons quÓil rpand dans lÓme remplie dÓun amour fidle; elle seule
pourrait heureusement exprimer la bont, la douceur exquise avec laquelle il se donne. Cependant nous voulons avec lÓaide de Dieu narrer ici tout spcialement, dans la mesure de notre faiblesse, les dons quÓil rpandit dans une me qui lÓaimait de tout son cÍur. Elle vit, avec les yeux de lÓme, un grand nombre de secrets clestes; mais elle avait tant de mpris pour sa petitesse quÓelle nÓen voulait point partie de ses visions dans lÓombre, pour ne pas dire que ce qui tait glorieux Dieu ou ce que lÓobissance lÓobligeait manifester. CÓest donc ce que nous tenons de sa propre bouche que nous allons crire ici, selon nos faibles moyens, au nom de Notre Seigneur Jsus Christ, et lÓhonneur de la souveraine et toujours aimable Trinit. CÓest pourquoi nous vous prions, trs chers, qui lirez ce livre, nous vous prions, en Jsus Christ, de remercier le Seigneur pour toutes les grces et les dons qui, de la source de tout bien, se sont rpandus dans cette me et dans toute crature. QuÓon nous pardonne en toute charit les fautes de rdaction ou de style quÓon y pourra rencontrer, vu que nousnÓavons pas lÓhabitude dÓcrire; dÓailleurs saint Augustin dit trs justement : AE La
note caractristique des intelligences leves est dÓaimer la vrit dans les discours et non dans les paroles qui les composent (1) Ç Ce livre ne renferme que des visions ou des rvlations; il peut chaque pagedifier et instruire; cependant pour lÓagrment du lecteur, il a t distribu en cinq
de lÓanne; puis celles qui ont trait aux saints et la sainte Vierge. Dans la
seconde se trouvent certains faits concernant la personne qui en eut _____ (1) De doctrina christiana, Lib. IV, cap. 11. [6] communication. Ces faits sont trs instructifs et trs propres exciter la charit et la dvotion de ceux qui les liront ou les entendront. La troisime partie contient des instructions aussi importantes pour la gloire de Dieu que pour le salut des hommes. La quatrime en contient dÓanalogues, utiles et consolantes pour les chrtiens : on y parle dÓabord de la Congrgation en gnral, puis de plusieurs personnes en particulier. Enfin la dernire partie traite des mes des fidles trpasss quÓelle a vues et aides. Tous ceux donc en qui Dieu a rpandu lÓesprit de sa charit, de cette charit, dis-je, qui croit tout, qui espre tout, qui se fait tout tous : tous ceux qui aspirent la grce de Dieu devront lire ce Livre de la Grce Spciale sÓils veulent mriter
promis. SÓils y rencontrent quelque passage non appuy sur le tmoignage des critures, pourvu que ce passage ne soit pas en contradiction avec lÓvangile ou lÓAncien Testament, que les lecteurs sÓen remettent la grce de Dieu, qui manifeste aujourdÓhui comme autrefois ceux qui lÓaiment, les secrets inconnus et cachs de sa sagesse et de sa bont. Nous prions aussi ceux qui liront ou entendront lire ce livre, de donner Jsus Christ quelque louange pour cette me bienheureuse afin de tmoigner au moins Dieu leur reconnaissance, puisquÓil daigne renouveler ainsi ce monde envieilli, et exciter encore les hommes engourdis et glacs pour le bien.LIVRE 1
PRAMBULE HISTORIQUE
1. NAISSANCE DE SAINTE MECHTILDE, SON ENTRE AU MONASTçRE
ET SES DONS ADMIRABLES.
1. Il y eut une vierge que Dieu prvint tel point des bndictions de sa
prophtiques : AE Que craignez-vous? Cette enfant ne va pas mourir : elle deviendra une personne sainte et religieuse, en qui Dieu oprera beaucoup de merveilles et elle terminera ses jours dans la vieillesse. Ç Le Christ rvla sans aucun retard consacrer son me Dieu comme un temple; il voulait la possder totalement, ds le sein de sa mre, en venant habiter en elle par sa grce.2. Elle avait sept ans lorsquÓelle accompagna sa mre au monastre situ prs
de la recevoir en leur socit, ni les menaces, ni les caresses de ses parents ne purent ensuite lÓenlever au clotre. Ds lors, elle se mit aimer Dieu avec une tonnante ferveur; son me tressaillait souvent en lui avec une douceur infinie et, progressant de jour en jour, elle atteignit bientt le sommet des vertus. Elle semontrait dÓune douceur admirable, dÓune humilit profonde, dÓune inaltrable [7] patience; elle aimait la pauvret et la dvotion fervente. Ses progrs dans lÓamour
de Dieu et du prochain furent des plus remarquables : condescendante et aimable envers tous, elle exerait particulirement son zle pieux envers les personnes affliges ou prouves; comme une vraie mre, elle leur portait secours et consolation. Quiconque abordait Mechtilde ne se retirait jamais sans avoir tclair ou consol. Tous lÓaimaient, tous recherchaient sa douce socit, tel
point que cet empressement nÓallait pas sans lui donner plus dÓun embarras.3. Cependant Dieu commena, ds sa tendre enfance, traiter familirement
avec elle et lui rvler beaucoup de ses mystres cachs. Mais nous ne dironsrien de tout ce que Dieu lui a rvl depuis cet ge jusquÓ sa cinquime anne,
imitant en cela la discrtion de lÓvangile qui ne nous a pas manifest les actions du Seigneur avant quÓil et atteint lÓge de trente ans.quotesdbs_dbs4.pdfusesText_7