À 15 heures : À 21 h 30 : À 15 heures : À 11 heures : À 15 heures : À
ORDRE DU JOUR DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE. (Conférence des présidents du mardi 2 août 2022). DATES. MATIN. APRÈS-MIDI. SOIR. Session extraordinaire.
conference
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Décret du 28 juin 2022 portant
28 juin 2022 portant convocation du Parlement en session extraordinaire ... Une déclaration du Gouvernement devant l'Assemblée nationale ;.
decret convocation session extraordinaire juillet
ASSEMBLÉE NATIONALE
SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2021-2022. 17e séance. Compte rendu intégral. 2e séance du vendredi 22 juillet 2022. Les articles amendements et annexes figurent
deuxieme seance du vendredi juillet
À 15 heures : À 21 h 30 : À 15 heures : À 11 heures : À 15 heures : À
ORDRE DU JOUR DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE. (Conférence des présidents du mardi 2 août 2022). DATES. MATIN. APRÈS-MIDI. SOIR. Session extraordinaire.
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ASSEMBLÉE NATIONALE
23 juill. 2022 SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2021-2022. 18e séance. Compte rendu intégral. 1re séance du samedi 23 juillet 2022. Les articles amendements et ...
premiere seance du samedi juillet
ASSEMBLÉE NATIONALE
SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2021-2022. 20e séance. Compte rendu intégral. 3e séance du samedi 23 juillet 2022. Les articles amendements et annexes figurent
troisieme seance du samedi juillet
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SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2021-2022. 22e séance. Compte rendu intégral. 2e séance du lundi 25 juillet 2022. Les articles amendements et annexes figurent
deuxieme seance du lundi juillet
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SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2021-2022. 14e séance. Compte rendu intégral. 2e séance du jeudi 21 juillet 2022. Les articles amendements et annexes figurent
deuxieme seance du jeudi juillet
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SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2021-2022. 19e séance. Compte rendu intégral. 2e séance du samedi 23 juillet 2022. Les articles amendements et annexes figurent
deuxieme seance du samedi juillet
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SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2021-2022. Séance(s) du vendredi 22 juillet 2022. Articles amendements et annexes http://www.assemblee-nationale.fr. Année 2022.
premiere seance du vendredi juillet annexe
ASSEMBLÉE NATIONALE JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE XVIe Législature SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2021-2022 Séances du samedi 23 juillet 2022 Compte rendu intégral Les articles, amendements et annexes figurent dans le fascicule bleu ci-joint
http://www.assemblee-nationale.fr Année 2022. - No 48 A.N. (C.R.) ISSN 0242-6765 Dimanche 24 juillet 2022
SOMMAIRE GÉNÉRAL 1re séance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2887
2e séance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2933
3e séance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2985
ASSEMBLÉE NATIONALE JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2021-2022
18e séance Compte rendu intégral 1re séance du samedi 23 juillet 2022 Les articles, amendements et annexes figurent dans le fascicule bleu ci-joint
http://www.assemblee-nationale.fr Année 2022. - No 48 [1] A.N. (C.R.) ISSN 0242-6765 Dimanche 24 juillet 2022
SOMMAIRE PRÉSIDENCE DE MME YAËL BRAUN-PIVET
1. Remplacement des députés nommés membres du
Gouvernement (p. 2889) 2. Projet de loi de finances rectificative pour 2022 (p. 2889)SECONDE PARTIE (SUITE) (p. 2889)
Article 1er (p. 2889)
M. Jean-Jacques Gaultier
M. Inaki Echaniz
Mme Sophie Taillé-Polian
M. Nicolas Sansu
M. Charles de Courson
Mme Constance Le Grip
Mme Caroline Parmentier
M. Alexis Corbière
M. Gabriel Attal, ministre délégué auprès du ministre de l"économie, des finances et de la souveraineté industrielle
et numérique, chargé des comptes publicsAmendements nos 1, 99, 135, 259, 747, 861
M. Jean-René Cazeneuve, rapporteur général de la commis sion des finances, de l"économie générale et du contrôle budgétaire M. Éric Coquerel, président de la commission des finances, de l"économie générale et du contrôle budgétaireMme Rima Abdul-Malak, ministre de la culture
Amendements nos 753, 511, 925 deuxième rectification, 988 rectifiéMme Céline Calvez, rapporteure pour avis de la commission des affaires culturelles et de l"éducation
Amendements nos 304, 1004, 1018, 260, 451, 974, 975, 976 Mme Isabelle Rauch, présidente de la commission des affaires culturelles et de l"éducationAmendement no 977
Sous-amendement no 1006 rectifié
Amendements nos 1003, 846, 905
Après l"article 1er (p. 2912)
Amendements nos 5, 738, 258, 895, 922, 737, 478, 506, 677, 943, 325, 709, 125, 146, 209, 312, 788, 393, 395
M. Bruno Le Maire, ministre de l"économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Amendements nos 310, 740, 284, 401, 311, 642, 452, 549, 4,548, 764
Sous-amendements nos 1002, 1060
Amendement no 509 3. Ordre du jour de la prochaine séance (p. 2932) 2888 ASSEMBLÉE NATIONALE - 1re SÉANCE DU 23 JUILLET 2022
COMPTE RENDU INTÉGRAL PRÉSIDENCE DE MME YAËL BRAUN-PIVET Mme la présidente. La séance est ouverte. (La séance est ouverte à neuf heures.) 1
REMPLACEMENT DES DÉPUTÉS NOMMÉS
MEMBRES DU GOUVERNEMENT Mme la présidente. J"informe l"Assemblée que de nouveauxdéputés vont siéger dans cet hémicycle à compter d"aujourd"hui, en leur qualité de suppléants.
Mme Élisabeth Borne, Première ministre, a été remplacée par M. Freddy Sertin, élu en même temps qu"elle à cet effet.
De même, MM. Gérald Darmanin, Olivier Dussopt, Marc Fesneau, Stanislas Guerini, Olivier Véran, Franck Riester,
Gabriel Attal, Mme Olivia Grégoire et M. Clément Beaune, membres du Gouvernement, ont été remplacés
respectivement par M. Vincent Ledoux et Mmes Laurence Heydel Grillere, Mathilde Desjonquères, Caroline Yadan,
Servane Hugues, Patricia Lemoine, Claire Guichard, Fanta Berete et Clara Chassaniol, élus en même temps qu"eux à cet
effet. En notre nom à tous, je leur souhaite la bienvenue ! (Applaudissements sur les bancs des groupes RE, Dem et HOR.) 2PROJET DE LOI DE FINANCES
RECTIFICATIVE POUR 2022 Mme la présidente. L"ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi de finances rectificative pour 2022
(nos 17, 147). Seconde partie (suite) Mme la présidente. Hier soir, l"Assemblée a poursuivi la discussion des articles, s"arrêtant à l"article 1er. Chers collègues, il nous reste 636 amendements à examinersur les 796 déclarés recevables au début de l"examen du projet de loi de finances rectificative pour 2022 en séance publique.
Je vous propose de réunir les présidents de groupe en fin de matinée pour faire le point sur l"avancement de nos travaux
et envisager la suite de la discussion. Article 1er Mme la présidente. Plusieurs orateurs sont inscrits sur l"article.
La parole est à M. Jean-Jacques Gaultier. M. Jean-Jacques Gaultier. Les nouvelles technologies et les
nouveaux modes d"accès - je pense notamment aux plate formes numériques -, la nouvelle façon de regarder la télévision, ou parfois de ne plus la regarder, et bien sûr la suppression de la taxe d"habitation ont rendu la contribution
à l"audiovisuel public (CAP) obsolète - c"est la redevance à la papa, peut-être même à la papi. Il était nécessaire de la
réformer. L"Allemagne et le Royaume-Uni l"ont fait il y a plus de dixans, en instaurant soit une taxe universelle, soit une redevance sur les nouveaux supports tels que les tablettes ou les
téléphones. Ces deux pays ont mené cette réforme il y a longtemps - 2013 en Allemagne, 2005 au Royaume-
Uni -, contrairement à la France, qui souhaite le faire seule ment aujourd"hui.Quel que soit le domaine concerné, la suppression d"un impôt suppose néanmoins des délais et des solutions alterna
tives. Il faut trouver des ressources pérennes, dynamiques et prévisibles - les trois mots sont importants - pour
compenser cette suppression. Des ressources prévisibles, tout d"abord. Avant toute suppression d"impôt, les Allemands prévoient des finance ments deux ans - et non deux mois ou deux semaines - à l"avance. Car il s"agit, en l"occurrence, de garantir l"indépen dance constitutionnelle de notre audiovisuel public et doncl"accès le plus large et le plus démocratique possible à une information de qualité, essentielle face aux fake news véhicu
lées par les réseaux sociaux, et un accès gratuit à la culture et au sport - tout le monde ne peut pas dépenser 100 euros par
mois pour regarder les matchs de football à la télévision. Revoir les décrets relatifs à la retransmission des événements
sportifs d"importance majeure serait d"ailleurs nécessaire. Il faut éviter la course effrénée à la publicité et... Mme la présidente. Je vous remercie, mon cher collègue. M. Jean-Jacques Gaultier. ...le risque, avec la budgétisa-tion, d"un nouveau financement par le déficit ou par la dette. Mme la présidente. Veuillez conclure ! M. Jean-Jacques Gaultier. Afin d"assurer une période de transition entre 2022 et 2024, je suis favorable, dans un
premier temps,... Mme la présidente. Je suis désolée, cher collègue, mais lesinterventions sur les articles sont limitées à deux minutes. La discussion des amendements vous donnera l"occasion de
poursuivre. La parole est à M. Inaki Echaniz. ASSEMBLÉE NATIONALE - 1re SÉANCE DU 23 JUILLET 2022 2889 M. Inaki Echaniz. Pourquoi la suppression de la redevance télé est-elle une mauvaise idée ? À première vue, elle permet trait de baisser une dépense obligatoire pour les Français quipossèdent un poste de télévision et représenterait donc une économie pour les ménages - précieuse pour les plus
précaires, imperceptible pour les plus aisés. Toutefois, lorsque l"on analyse en détail l"effet d"une tellemesure pour nos médias publics, on constate que plusieurs questions restent sans réponse. Quelles sont, tout d"abord, les
garanties de financement et d"indépendance à long terme ? Quel serait l"impact de la mesure sur l"organisation de
l"audiovisuel public ? À l"heure des fake news, de la guerre de l"information et des atteintes croissantes à la liberté de la
presse, il est indispensable de protéger la liberté de l"informa tion et l"indépendance des rédactions. (Applaudissements surles bancs du groupe SOC.) Pour cela, des financements adaptés aux besoins et sécurisés sont nécessaires, et non des baisses de
crédits comme celles qui ont eu lieu pendant le précédent quinquennat. Chers collègues, cet article 1er a tout faux. Sur la méthode,car il aurait mérité de faire l"objet d"un travail approfondi : la mesure aurait été présentée plus tard, après concertation avec
les acteurs concernés et les parlementaires. Sur le fond, car il fragilise dangereusement le financement de l"audiovisuel
public, qui sera soumis chaque année au bon vouloir du Gouvernement. Les dirigeants de l"audiovisuel public l"ont
eux-mêmes souligné : la suppression de la redevance condui rait à les lier à la majorité au pouvoir et à perdre toutevisibilité en matière de ressources. Sur le fond encore, cet article a tout faux car il risque d"être censuré par le Conseil
constitutionnel, ce qui explique sans doute la précipitation avec laquelle plusieurs amendements ont été déposés par le
Gouvernement sans même être examinés par la commission. Nous convenons qu"il est nécessaire de réformer la contribution à l"audiovisuel public, mais il aurait été plus simple, au lieu de la supprimer, de créer une contribution audiovi
suelle universelle et progressive, qui bénéficierait à 85 % des Français. Si j"en juge par les propositions de modifications
rédigées à la hâte par le rapporteur général, cette mesure manque pour le moins de sérieux. (Applaudissements sur les
bancs du groupe SOC et sur plusieurs bancs du groupe LFI- NUPES.) Mme la présidente. Merci, cher collègue ! M. Inaki Echaniz. Le sort de notre audiovisuel public mérite
bien mieux ! Mme la présidente. La parole est à Mme Sophie Taillé- Polian. Mme Sophie Taillé-Polian. Ce que nous nous apprêtons àfaire avec la contribution à l"audiovisuel public est grave. À l"heure où l"indépendance des médias est mise en danger par
une extrême concentration - dix milliardaires possèdent 80 % des quotidiens nationaux et 47 % des radios généra
listes -, au lendemain de lois qui ont fragilisé le travail des journalistes - la loi relative à la protection du secret des
affaires, la loi pour une sécurité globale préservant les libertés -, après un " plan social de près de dix ans » - je
cite Delphine Ernotte, à la tête de France Télévisions - au sein du groupe et des trajectoires baissières dans les budgets
du service public de l"audiovisuel qui ont fragilisé nos services publics et mis en danger les salariés - on l"a vu avec " l"affaire
des plannings » à Radio France -, après les inquiétudes exprimées au sujet de l"orchestre et du chur de Radio
France, après enfin les difficultés apparues dans le monde de la création artistique et culturel - on sait le poids du
service public de l"audiovisuel français dans le soutien à la création -, le choix de supprimer l"affectation des recettes
liées à la contribution à l"audiovisuel public est grave, en effet, et nous devons prendre le temps d"y réfléchir.
ASSEMBLÉE NATIONALE JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE XVIe Législature SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2021-2022 Séances du samedi 23 juillet 2022 Compte rendu intégral Les articles, amendements et annexes figurent dans le fascicule bleu ci-joint
http://www.assemblee-nationale.fr Année 2022. - No 48 A.N. (C.R.) ISSN 0242-6765 Dimanche 24 juillet 2022
SOMMAIRE GÉNÉRAL 1re séance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2887
2e séance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2933
3e séance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2985
ASSEMBLÉE NATIONALE JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2021-2022
18e séance Compte rendu intégral 1re séance du samedi 23 juillet 2022 Les articles, amendements et annexes figurent dans le fascicule bleu ci-joint
http://www.assemblee-nationale.fr Année 2022. - No 48 [1] A.N. (C.R.) ISSN 0242-6765 Dimanche 24 juillet 2022
SOMMAIRE PRÉSIDENCE DE MME YAËL BRAUN-PIVET
1. Remplacement des députés nommés membres du
Gouvernement (p. 2889) 2. Projet de loi de finances rectificative pour 2022 (p. 2889)SECONDE PARTIE (SUITE) (p. 2889)
Article 1er (p. 2889)
M. Jean-Jacques Gaultier
M. Inaki Echaniz
Mme Sophie Taillé-Polian
M. Nicolas Sansu
M. Charles de Courson
Mme Constance Le Grip
Mme Caroline Parmentier
M. Alexis Corbière
M. Gabriel Attal, ministre délégué auprès du ministre de l"économie, des finances et de la souveraineté industrielle
et numérique, chargé des comptes publicsAmendements nos 1, 99, 135, 259, 747, 861
M. Jean-René Cazeneuve, rapporteur général de la commis sion des finances, de l"économie générale et du contrôle budgétaire M. Éric Coquerel, président de la commission des finances, de l"économie générale et du contrôle budgétaireMme Rima Abdul-Malak, ministre de la culture
Amendements nos 753, 511, 925 deuxième rectification, 988 rectifiéMme Céline Calvez, rapporteure pour avis de la commission des affaires culturelles et de l"éducation
Amendements nos 304, 1004, 1018, 260, 451, 974, 975, 976 Mme Isabelle Rauch, présidente de la commission des affaires culturelles et de l"éducationAmendement no 977
Sous-amendement no 1006 rectifié
Amendements nos 1003, 846, 905
Après l"article 1er (p. 2912)
Amendements nos 5, 738, 258, 895, 922, 737, 478, 506, 677, 943, 325, 709, 125, 146, 209, 312, 788, 393, 395
M. Bruno Le Maire, ministre de l"économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Amendements nos 310, 740, 284, 401, 311, 642, 452, 549, 4,548, 764
Sous-amendements nos 1002, 1060
Amendement no 509 3. Ordre du jour de la prochaine séance (p. 2932) 2888 ASSEMBLÉE NATIONALE - 1re SÉANCE DU 23 JUILLET 2022
COMPTE RENDU INTÉGRAL PRÉSIDENCE DE MME YAËL BRAUN-PIVET Mme la présidente. La séance est ouverte. (La séance est ouverte à neuf heures.) 1
REMPLACEMENT DES DÉPUTÉS NOMMÉS
MEMBRES DU GOUVERNEMENT Mme la présidente. J"informe l"Assemblée que de nouveauxdéputés vont siéger dans cet hémicycle à compter d"aujourd"hui, en leur qualité de suppléants.
Mme Élisabeth Borne, Première ministre, a été remplacée par M. Freddy Sertin, élu en même temps qu"elle à cet effet.
De même, MM. Gérald Darmanin, Olivier Dussopt, Marc Fesneau, Stanislas Guerini, Olivier Véran, Franck Riester,
Gabriel Attal, Mme Olivia Grégoire et M. Clément Beaune, membres du Gouvernement, ont été remplacés
respectivement par M. Vincent Ledoux et Mmes Laurence Heydel Grillere, Mathilde Desjonquères, Caroline Yadan,
Servane Hugues, Patricia Lemoine, Claire Guichard, Fanta Berete et Clara Chassaniol, élus en même temps qu"eux à cet
effet. En notre nom à tous, je leur souhaite la bienvenue ! (Applaudissements sur les bancs des groupes RE, Dem et HOR.) 2PROJET DE LOI DE FINANCES
RECTIFICATIVE POUR 2022 Mme la présidente. L"ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi de finances rectificative pour 2022
(nos 17, 147). Seconde partie (suite) Mme la présidente. Hier soir, l"Assemblée a poursuivi la discussion des articles, s"arrêtant à l"article 1er. Chers collègues, il nous reste 636 amendements à examinersur les 796 déclarés recevables au début de l"examen du projet de loi de finances rectificative pour 2022 en séance publique.
Je vous propose de réunir les présidents de groupe en fin de matinée pour faire le point sur l"avancement de nos travaux
et envisager la suite de la discussion. Article 1er Mme la présidente. Plusieurs orateurs sont inscrits sur l"article.
La parole est à M. Jean-Jacques Gaultier. M. Jean-Jacques Gaultier. Les nouvelles technologies et les
nouveaux modes d"accès - je pense notamment aux plate formes numériques -, la nouvelle façon de regarder la télévision, ou parfois de ne plus la regarder, et bien sûr la suppression de la taxe d"habitation ont rendu la contribution
à l"audiovisuel public (CAP) obsolète - c"est la redevance à la papa, peut-être même à la papi. Il était nécessaire de la
réformer. L"Allemagne et le Royaume-Uni l"ont fait il y a plus de dixans, en instaurant soit une taxe universelle, soit une redevance sur les nouveaux supports tels que les tablettes ou les
téléphones. Ces deux pays ont mené cette réforme il y a longtemps - 2013 en Allemagne, 2005 au Royaume-
Uni -, contrairement à la France, qui souhaite le faire seule ment aujourd"hui.Quel que soit le domaine concerné, la suppression d"un impôt suppose néanmoins des délais et des solutions alterna
tives. Il faut trouver des ressources pérennes, dynamiques et prévisibles - les trois mots sont importants - pour
compenser cette suppression. Des ressources prévisibles, tout d"abord. Avant toute suppression d"impôt, les Allemands prévoient des finance ments deux ans - et non deux mois ou deux semaines - à l"avance. Car il s"agit, en l"occurrence, de garantir l"indépen dance constitutionnelle de notre audiovisuel public et doncl"accès le plus large et le plus démocratique possible à une information de qualité, essentielle face aux fake news véhicu
lées par les réseaux sociaux, et un accès gratuit à la culture et au sport - tout le monde ne peut pas dépenser 100 euros par
mois pour regarder les matchs de football à la télévision. Revoir les décrets relatifs à la retransmission des événements
sportifs d"importance majeure serait d"ailleurs nécessaire. Il faut éviter la course effrénée à la publicité et... Mme la présidente. Je vous remercie, mon cher collègue. M. Jean-Jacques Gaultier. ...le risque, avec la budgétisa-tion, d"un nouveau financement par le déficit ou par la dette. Mme la présidente. Veuillez conclure ! M. Jean-Jacques Gaultier. Afin d"assurer une période de transition entre 2022 et 2024, je suis favorable, dans un
premier temps,... Mme la présidente. Je suis désolée, cher collègue, mais lesinterventions sur les articles sont limitées à deux minutes. La discussion des amendements vous donnera l"occasion de
poursuivre. La parole est à M. Inaki Echaniz. ASSEMBLÉE NATIONALE - 1re SÉANCE DU 23 JUILLET 2022 2889 M. Inaki Echaniz. Pourquoi la suppression de la redevance télé est-elle une mauvaise idée ? À première vue, elle permet trait de baisser une dépense obligatoire pour les Français quipossèdent un poste de télévision et représenterait donc une économie pour les ménages - précieuse pour les plus
précaires, imperceptible pour les plus aisés. Toutefois, lorsque l"on analyse en détail l"effet d"une tellemesure pour nos médias publics, on constate que plusieurs questions restent sans réponse. Quelles sont, tout d"abord, les
garanties de financement et d"indépendance à long terme ? Quel serait l"impact de la mesure sur l"organisation de
l"audiovisuel public ? À l"heure des fake news, de la guerre de l"information et des atteintes croissantes à la liberté de la
presse, il est indispensable de protéger la liberté de l"informa tion et l"indépendance des rédactions. (Applaudissements surles bancs du groupe SOC.) Pour cela, des financements adaptés aux besoins et sécurisés sont nécessaires, et non des baisses de
crédits comme celles qui ont eu lieu pendant le précédent quinquennat. Chers collègues, cet article 1er a tout faux. Sur la méthode,car il aurait mérité de faire l"objet d"un travail approfondi : la mesure aurait été présentée plus tard, après concertation avec
les acteurs concernés et les parlementaires. Sur le fond, car il fragilise dangereusement le financement de l"audiovisuel
public, qui sera soumis chaque année au bon vouloir du Gouvernement. Les dirigeants de l"audiovisuel public l"ont
eux-mêmes souligné : la suppression de la redevance condui rait à les lier à la majorité au pouvoir et à perdre toutevisibilité en matière de ressources. Sur le fond encore, cet article a tout faux car il risque d"être censuré par le Conseil
constitutionnel, ce qui explique sans doute la précipitation avec laquelle plusieurs amendements ont été déposés par le
Gouvernement sans même être examinés par la commission. Nous convenons qu"il est nécessaire de réformer la contribution à l"audiovisuel public, mais il aurait été plus simple, au lieu de la supprimer, de créer une contribution audiovi
suelle universelle et progressive, qui bénéficierait à 85 % des Français. Si j"en juge par les propositions de modifications
rédigées à la hâte par le rapporteur général, cette mesure manque pour le moins de sérieux. (Applaudissements sur les
bancs du groupe SOC et sur plusieurs bancs du groupe LFI- NUPES.) Mme la présidente. Merci, cher collègue ! M. Inaki Echaniz. Le sort de notre audiovisuel public mérite
bien mieux ! Mme la présidente. La parole est à Mme Sophie Taillé- Polian. Mme Sophie Taillé-Polian. Ce que nous nous apprêtons àfaire avec la contribution à l"audiovisuel public est grave. À l"heure où l"indépendance des médias est mise en danger par
une extrême concentration - dix milliardaires possèdent 80 % des quotidiens nationaux et 47 % des radios généra
listes -, au lendemain de lois qui ont fragilisé le travail des journalistes - la loi relative à la protection du secret des
affaires, la loi pour une sécurité globale préservant les libertés -, après un " plan social de près de dix ans » - je
cite Delphine Ernotte, à la tête de France Télévisions - au sein du groupe et des trajectoires baissières dans les budgets
du service public de l"audiovisuel qui ont fragilisé nos services publics et mis en danger les salariés - on l"a vu avec " l"affaire
des plannings » à Radio France -, après les inquiétudes exprimées au sujet de l"orchestre et du chur de Radio
France, après enfin les difficultés apparues dans le monde de la création artistique et culturel - on sait le poids du
service public de l"audiovisuel français dans le soutien à la création -, le choix de supprimer l"affectation des recettes
liées à la contribution à l"audiovisuel public est grave, en effet, et nous devons prendre le temps d"y réfléchir.