[PDF] transfert des parcelles de la zone des cinquante pas geometriques





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Université de Reims Champagne-Ardenne. GERMINET. François Université de La Réunion - IUT. TRIBONDEAU ... Ancien professeur des universités au CNAM.





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51000 CHALONS EN CHAMPAGNE f.duchateau@champagrica.fr. Général CAZALS. Gilbert. Chambre d'Agriculture de l'AUDE ... agribio@reunion.chambagri.fr.



LA REUNION

Jan 1 2016 RECTORAT ACADEMIE REUNION



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Appel pour le maintien dun enseignement obligatoire dHistoire et

ancien ministre. 151 AILLERIE Lycée des Trois Bassins

1

LLecomte Laecomte Laëëtitiatitia

Le 22 juin 2005Le 22 juin 2005

TRANSFERT DES PARCELLES DE LA ZONE

TRANSFERT DES PARCELLES DE LA ZONE

DES CINQUANTE PAS GEOMETRIQUES

DES CINQUANTE PAS GEOMETRIQUES

POUR REMISE EN GESTION POUR REMISE EN GESTION

AU CONSERVATOIRE DU LITTORAL

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Avis au lecteur :

Le présent document constitue un mémoire de stage professionnel et son contenu est sous la responsabilité exclusive de son auteur. DESS Sciences et Gestion de l'Environnement Tropical Formation co-financée par le Conseil Général de La Réunion

RREEMMEERRCCIIEEMMEENNTTSS

Je tiens à remercier pour leur précieuse collaboration:

Dans le milieu professionnel

Mr Marc Duncombe, délégué Outre Mer, Conservatoire du Littoral, Mme Catherine Latreille, déléguée Antenne Océan Indien, Conservatoire du Littoral, Melle Coline Le Deun, chargée de mission Antenne Océan Indien, Conservatoire du Littoral, Mme Nathalie Destremx, secrétaire Antenne Océan Indien, Conservatoire du Littoral,

Mr Christian Léger, responsable SIG, DIREN,

Mr Marc Henri Duffaud, chargé de mission écosystèmes terrestres, DIREN, Mr Pierre Maigrat, adjoint au chargé de mission écosystèmes terrestres, DIREN, Mr Pierre-Yves Bizière, chef subdivision exploitation gestion, DDE SPBA, Mr Thierry Borne, chargé de la gestion du DPM, DDE SPBA, Mme Jocelyne Galizzi, chef du centre des impôts fonciers de Saint Denis, Services Fiscaux,

Mr Rémi Ricard, agent TGPE, Services Fiscaux,

Mme Marylène Wagner, responsable du Service des espaces naturels et du cadre de vie,

Service aménagement, TCO,

Mr Teyssedre Pascal, chargé de mission aménagement touristique, Région Réunion, Mme Magalie Férand, Chef de projet, Service tourisme, CIREST, Mr Karim Lech Lech, Directeur des Services Techniques, Mairie de Saint Leu, Mr Eric Hoffmann, Géomètre expert, Cabinet Mérigaud, Letrange, Hoffmann et associés,

Dans le milieu universitaire

Mr Bernard Bonnet, Directeur du DESS SGET, Université de La Réunion Mr Gilles Lajoie, Directeur du DESS SGET, Université de La Réunion

Mme Virginie Cazes-Duvat, Maître de conférences en Géographie, Université de La Réunion

Mr Gilbert David, Chercheur spécialité GIZC, Institut de Recherche et Développement Mme Anne Nicolas, étudiante DESS SGET, stagiaire DIREN. Je remercie également pour leur soutien inépuisable: Ma famille (Mimine, Papa, Tiny et Juju, mes deux grands mères), Faly, Emmanuel et Dodie.

Je remercie pour son infinie générosité:

Mme Denise Mac Bride.

I. Le littoral en question......................................................................................................6

1. La protection du littoral dans les Départements d'Outre Mer (DOM) 6

1.1. Du Domaine Public Maritime (DPM) à la Zone des cinquante Pas Géométriques

1.2. De 1986 à 1996, deux lois fondatrices....................................................................9

1.3. La mission du Conservatoire de l'Espace Littoral et des Rivages Lacustres

2. Présentation du contexte réunionnais 15

1.1. La Réunion, un littoral façonné par l'eau et le feu................................................15

De l'originalité réunionnaise....................................................................................15

La diversité des types de littoraux............................................................................15

De la végétation originelle aux reliquats..................................................................16

1.2. Les enjeux du littoral : la nécessité d'une Gestion Intégrée des Zones Côtières

L'urbanisation, une organisation multi-factorielle...................................................16

Le littoral réunionnais : attraction ou destruction touristique ? ...............................19

Les projets d'aménagements littoraux......................................................................21

Les espaces naturels littoraux protégés....................................................................23

La Gestion Intégrée des Zones Côtières...................................................................24

1.3. Les grands projets liés au littoral...........................................................................25

La Route des Tamarins.............................................................................................25

Le basculement des eaux..........................................................................................27

Le projet de Réserve Naturelle des Lagons..............................................................30

1.4. Les sites et la stratégie du Conservatoire de l'Espace Littoral (CEL) ..................33

Les sites du CEL ......................................................................................................33

La stratégie du CEL..................................................................................................37

II. Le transfert de la ZPG à la réunion...........................................................................39

1. Méthodologie 39

1.1. La sélection à partir des exigences de la loi et de celles du Conservatoire...........39

Ce que dit la loi ........................................................................................................39

Ce que dit le CEL.....................................................................................................40

2Remarques générales................................................................................................42

Intérêts de la remise en gestion au CEL...................................................................42

1.2. La vérification parcellaire, entre cadastre, TGPE et DPM....................................43

1.3. Le cas du DPM non cadastré.................................................................................44

2. Les sites identifiés 44

1.1. Présentation globale ..............................................................................................44

1.2. Présentation par site ..............................................................................................46

III. Les perspectives de gestion .......................................................................................87

1. Les projets, éléments structurants pour la future gestion 87

1.1. Les sites retenus ....................................................................................................87

Le Chaudron : aménagement du sentier littoral nord...............................................87

La Pointe de Trois Bassins : mise en valeur et aménagement du littoral.................87 La Grande Ravine : la Zone d'Aménagement Liée à la Mer (ZALM) ....................87

Les Souffleurs : la STation d'EPuration (STEP) .....................................................89

La Ravine des Sables : Résorption de l'Habitat Insalubre (RHI) ............................89

La Marine de Vincendo : Port de plaisance et de pêche ..........................................89

1.2. Les sites exclus......................................................................................................91

Les Lazarets : réhabilitation des bâtiments..............................................................91

Le Cap La Houssaye : la Déclaration d'Utilité Publique (DUP) .............................92

L'Hermitage : réaménagement de la plage ..............................................................92

Le Trou d'Eau : contentieux avec des propriétaires privés......................................93

2. Les grandes orientations par type de sites 94

1.1. Principes généraux ................................................................................................94

Encourager le passage du sentier littoral..................................................................94

Développer la sensibilisation à la protection des milieux naturels et des espèces...94

1.2. Sites en cohérence avec des sites déjà existants....................................................95

1.3. Sites nouveaux.......................................................................................................96

3

TTAABBLLEEDDEESSFFIIGGUURREESS

FIGURE N°1 : Délimitation du DPM

FIGURE N°2 : Délimitation de la ZPG

FIGURE N°3 : Plan de la ZPG de 1876

FIGURE N°4 : Règlement de la future Réserve Naturelle des Lagons FIGURE N°5 : Plan de la future ZALM de Trois Bassins

FIGURE N°6 : Plan du futur Port de Vincendo

FIGURE N°7 : Le contentieux avec Mr Kichenin : situation actuelle issue de la jurisprudence

TTAABBLLEEDDEESSTTAABBLLEEAAUUXX

TABLEAU N°1 : Etat des lieux des projets de ZALM inscrits au SMVM TABLEAU N°2 : Gestion des sites du Chaudron et du Rocher des Colimaçons TABLEAU N°3 : Gestion des sites de la Pointe de Trois Bassins et de la Grande Ravine TABLEAU N°4 : Gestion des sites des Souffleurs et de la Ravine des Sables TABLEAU N°5 : Gestion des sites du Rocher de Petite Ile, de la Marine de Vincendo et de

Cayenne

TTAABBLLEEDDEESSPPLLAANNCCHHEESS

PLANCHE N°1 : Le Chaudron (Photos n°1,2,3)

PLANCHE N°2 : Les Lazarets (Photos n°4,5,6) PLANCHE N°3 : Le Cap La Houssaye (Photos n°7,8,9) PLANCHE N°4 : L'Hermitage (Photos n°10,11,12) PLANCHE N°5 : Le Trou d'Eau (Photos n°13,14,15) PLANCHE N°6 : La Pointe de Trois Bassins (Photos n°16,17,18) PLANCHE N°7 : La Grande Ravine (Photos n°19,20,21) PLANCHE N°8 : Le Rocher des Colimaçons (Photos n°22,23,24) PLANCHE N°9 : Les Souffleurs (Photos n°25,26,27) PLANCHE N°10 : La Ravine des Sables (Photos n°28,29,30) PLANCHE N°11 : Le Rocher de Petite Ile (Photo n°31) PLANCHE N°12 : La Marine de Vincendo (Photos n°32,33,34)

PLANCHE N°13 : Cayenne (Photos n°35,36,37)

4

TTAABBLLEEDDEESSCCAARRTTEESS

CARTE N°1 : Le SAR, coupures d'urbanisation et espaces naturels remarquables du littoral CARTE N°2 : Densités de population par îlot en 1999 CARTE N°3 : Vulnérabilité et capacité de charges des plages CARTE N°4 : Tracé de la future Route des Tamarins CARTE N°5 : Impacts de la Route des Tamarins et du basculement des eaux sur les savanes de l'Ouest

CARTE N°6 : Périmètre de la future Réserve Naturelle des Lagons : zonage et réglementation

CARTE N°7 : Carte générale des sites du Conservatoire du Littoral CARTE N°8 : Les sites sélectionnés dans la ZPG : stratégie du CEL CARTE N°9 : Les sites identifiés pour le transfert au CEL

CARTE N°10 : Le Chaudron

CARTE N°11 : Les Lazarets

CARTE N°12 : Le Cap La Houssaye

CARTE N°13 : L'Hermitage

CARTE N°14 : Le Trou d'Eau

CARTE N°15 : La Pointe de Trois Bassins

CARTE N°16 : La Grande Ravine

CARTE N°17 : Le Rocher des Colimaçons

CARTE N°18 : Les Souffleurs

CARTE N°19 : La Ravine des Sables

CARTE N°20 : Le Rocher de Petite Ile

CARTE N°21 : La Marine de Vincendo

CARTE N°22 : Cayenne

5

IINNTTRROODDUUCCTTIIOONN

Suite à l'échec de la Loi " Littoral » de 1986 concernant la protection des littoraux dans les

Départements d'Outre Mer (DOM), une seconde loi a été édictée en 1996, que nous

appellerons loi " Littoral des DOM ». Par cette loi, le législateur a souhaité évoluer vers une

gestion durable de cette bande littorale côtière dite " Zone des cinquante Pas Géométriques »

(ZPG), très sensible dans les espaces insulaires étroits. Dès l'article 1, il énonce clairement

cette volonté de protection par un transfert des parcelles de la ZPG, incluse dans le Domaine Public Maritime (DPM), au Conservatoire de l'Espace Littoral et des Rivages Lacustres

(CELRL), compétent en la matière. Ainsi, aux Antilles, en application de la loi, la démarche

fut entreprise : la tâche se révéla ardue étant donnée une occupation coutumière de cette zone,

non bornée, par une population majoritairement défavorisée, la ZPG ayant été longtemps

considérée comme " appartenant à tous ». A La Réunion, la ZPG fut délimitée dès 1876 avec

l'apparition du Chemin de Fer de la Réunion. Mais, ici comme aux Antilles, elle fut très vite convertie en une zone d'habitation et de développement touristique. De fait, les espaces

naturels furent consumés tant et si bien qu'une fois la loi en vigueur, ils étaient déjà devenus

bien rares. En 2005, le CEL, Antenne Océan Indien, décide d'engager une procédure permettant d'identifier et de sélectionner par une analyse fine, les parcelles qui feront l'objet d'une remise en gestion. La question se pose donc de la façon suivante : comment répondre à l'objectif premier du CEL -la protection des espaces naturels littoraux-, en tenant compte des

critères multiples de sélection de ses sites, tout en intégrant les contraintes de la législation et

les spécificités du littoral réunionnais ? Par une présentation de toutes les composantes de l'étude, la législation d'une part et le littoral réunionnais d'autre part, on caractérisera les grands enjeux de la protection des espaces naturels sur cette portion du territoire. De cette première phase, indispensable au choix d'une bonne méthodologie, découlera la sélection des sites finalement retenus, qui

seront détaillés sous forme de fiches. Afin d'aller plus loin et d'entrevoir l'avenir de ces sites,

une dernière partie, consacrée à la gestion proprement dite, finalisera l'étude dans un but

opérationnel. 6

I.LE LITTORAL EN QUESTION

1.LA PROTECTION DU LITTORAL DANS LES DEPARTEMENTS D'OUTREMER(DOM)

1.1. Du Domaine Public Maritime (DPM) à la Zone des cinquante Pas

Géométriques (ZPG)

C'est en 1681, par l'Ordonnance de la Marine de Colbert que se crée le Domaine Public Maritime (DPM) où " tout ce que la mer couvre et découvre et jusqu'où le grand flot de mars

peut étendre sur les grèves ». Il ne peut être ni vendu, ni cédé, ni usurpé. Il correspond

aujourd'hui à l'estran (zone intertidale) et au sol et sous sol ainsi que les lais et relais de

la mer (" terrains formés par les dépôts de la mer sur la côte et terrains à découvert après le

retrait de la mer, mais plus recouverts par les grandes marées »). Dans les DOM, un autre zonage a prévalu durant la période coloniale : la réserve des

cinquante pas du Roi, calculée sur la base d'un pas égal à 2,5 ou 3,5 pieds selon l'époque puis

dénommée " cinquante pas géométriques » en raison du changement du système de mesure

des longueurs, sur la base d'un pas égal à 1,624 mètres, soit 1,624 x 50 = 81,20 mètres, (Klein, 2003).

Source : Judith Klein, 2003

FIGURE N°1 : DELIMITATION DU DPM

7Aujourd'hui, l'article L. 86 du Code du domaine de l'Etat, créé par le décret nº 62-298 du 14

mars 1962, définit de façon précise cette zone : " La réserve domaniale dite "des cinquante

pas géométriques" est constituée par une bande de terrain déjà délimitée dans le département

de la Réunion et présentant, dans les départements de la Guadeloupe, de la Guyane française

et de la Martinique, une largeur de 81,20 mètres comptée à partir de la limite du rivage de la

mer tel qu'il a été délimité en application de la législation et de la réglementation relatives à la

délimitation du rivage de la mer. » La première évocation des cinquante pas à La Réunion est faite dans une lettre du 09 novembre 1723 envoyée par le directeur de la Compagnie des Indes au gouverneur de l'Ile Bourbon, Mr Desforges-Boucher, en ces termes : " Dans les terres que vous concèderez à l'avenir au nom de la Compagnie, vous conserverez le long du bord de mer, cinquante pas de cinq pieds chacun de profondeur, que vous nommerez les cinquante pas de la Compagnie, à

l'instar de ce qui se pratique dans les colonies françaises d'Amérique, sans permettre d'abattre

les bois qui se trouvent sur ce terrain et qui sont la sûreté de la colonie. » Cette réserve

domaniale était utilisée pour la défense contre les attaques des ennemis, pour la construction

de forts et l'installation de canons le cas échéant et pour la coupe de bois nécessaire à la

réparation des navires.

Source Judith Klein, 2003

FIGURE N°2 : DELIMITATION DE LA ZPG

8L'arrêté Decaen du 5 mai 1807 définit la limite inférieure comme " la ligne des rivages

baignés par la haute mer aux plus grandes marées » et généralisa la réserve tout autour de

l'île. L'arrêté du 4 mai 1876 précisa, grâce à des plans et un bornage détaillés, la délimitation

de la ZPG sur toute l'île, exceptées les laves du Grand Brûlé et la falaise entre Saint Denis et

La Possession, en raison de leur inaccessibilité depuis l'océan. Cet arrêté a été pris afin de

servir pour la délimitation de l'emprise du futur Chemin de Fer de la Réunion (CFR). La

limite supérieure a été fixée à 81,20 mètres. Aujourd'hui, les bornes ont disparu mais les plans

existent toujours et sont consultables au Service des Ports et Bases Aériennes de la Direction Départementale de l'Equipement situé au Port.

La défense n'étant plus une priorité, au fur et à mesure, la zone commença à être occupée.

Le décret du 13 janvier 1922 permit l'aliénation de parcelles de la ZPG : les occupants

installés sur des terrains bâtis se virent attribués un droit de préférence en cas de vente du

terrain sur lequel ils vivaient. Concernant les terrains non bâtis, des concessions en

adjudication, irrévocables, ont été accordées. Les nouveaux propriétaires bénéficiaient ainsi

de titres " définitifs et incommutables » mais devaient respecter le principe de servitude de

passage pour le service des douanes, pour la petite pêche et pour la voie ferrée, (Smil, 2002).

On dénombre 20 adjudications concernant 1470 lots sur 636 hectares, entre 1927 et 1954.

Source: DDE/SPBA, 2000

FIGURE N°3 : PLAN DE LA ZPG DE 1876

9Toutes ces mesures ont entraîné de fait la privatisation de la ZPG au cours de cette

période. Le décret n°55-385 du 30 juin 1955 eut pour effet de transférer la ZPG du Domaine Public de l'Etat au Domaine Privé de l'Etat, pour encourager le développement économique et

notamment touristique de l'île. Le statut de ces parcelles fut profondément modifié car elles

devenaient complètement aliénables et prescriptibles par tout acquéreur potentiel.

Les effets de ce décret ont été les plus préjudiciables à la conservation de la ZPG avec

une urbanisation accélérée au plus près du rivage et une diminution drastique des espaces naturels littoraux. S'est ensuivie la cessation de l'exploitation du CFR de 1956 à 1976, qui a permis une seconde vague de privatisation de 1957 à 1970 au cours du déclassement des terrains de l'emprise du

CFR : les riverains se les sont appropriés.

1.2. De 1986 à 1996, deux lois fondatrices

La loi n°86-2 du 3 janvier 1986 relative à l'aménagement, la protection et la mise en valeur du

littoral, dite Loi Littoral, annonce dans son premier article la mise en place d'une politique

active pour la " protection des équilibres biologiques et écologiques, la lutte contre l'érosion,

la préservation des sites et paysages et du patrimoine ». Dans le titre III, relatif aux dispositions particulières aux DOM, l'article 37 reprend l'article L. 87 du Code du domaine de l'Etat, rédigé en ces termes : " La zone comprise entre la limite du rivage de la mer et la limite supérieure de la zone dite

des cinquante pas géométriques définie à l'article L. 86 du présent code fait partie du domaine

public maritime. Ces dispositions s'appliquent sous réserve des droits des tiers à l'entrée en

vigueur de la loi nº 86-2 du 3 janvier 1986 relative à l'aménagement, la protection et la mise

en valeur du littoral. Elles ne s'appliquent pas :

- aux parcelles appartenant en propriété à des personnes publiques ou privées qui peuvent

justifier de leur droit - aux immeubles qui dépendent soit du domaine public autre que maritime, soit du domaine privé de l'Etat affecté aux services publics

- aux terrains domaniaux gérés par l'Office National des Forêts en application de l'article

L. 121-2 du code forestier.»

Cet article correspond à la réintroduction de la ZPG dans le DPM, auparavant domaine privé de l'Etat, depuis 1955. Ainsi, les terrains de cette zone redeviennent inaliénables et imprescriptibles.

10On peut facilement comparer la ZPG dans les DOM à la bande littorale des cent mètres créée

par la présente loi pour les espaces métropolitains, où toute construction a été interdite. Cette

loi aurait pu être une loi de protection forte du littoral dans les DOM si tant d'exceptions et de

réserves n'avaient pas été émises, et surtout le droit des tiers, qui peuvent engager des

procédures de prescription acquisitive trentenaire afin de récupérer des terrains, redevenus

Domaine Public. Et pourtant la ZPG encore utile et non construite était déjà réduite à " peau

de chagrin » en 1986 : il ne restait que 101 ha tandis qu'elle représentait 1293 ha lorsqu'elle

avait été bornée en 1876. Entre temps, 674 ha avaient été vendus, 371 ha avaient été affectés à

l'ONF, 83 ha avaient été consacrés aux infrastructures et 84 ha avaient été mis sous bail

emphytéotique avec des communes, (Klein, 2003). Il a donc fallu attendre encore dix ans pour bénéficier d'une seconde loi mieux adaptée aux DOM et plus claire dans ses objectifs de protection des espaces naturels littoraux.

La loi n°96-1241 du 30 décembre 1996 relative à l'aménagement, la protection et la mise en

valeur de la Zone dite des cinquante Pas Géométriques (ZPG) dans les Départements d'Outre- Mer (DOM), constitue le second pilier de la protection du littoral dans les DOM. Loi instituée

dix ans après la loi Littoral, elle vient combler les défauts de protection de la précédente. Elle

est fondée sur l'identification de zones urbaines (bâti dense ou mitage) et de zones naturelles,

ces dernières étant reconnues dans le Schéma d'Aménagement Régional (SAR) par la dénomination " espaces naturels remarquables du littoral ». Le SAR a valeur de schéma directeur pour les DOM depuis la loi du 2 août 1984 relative aux compétences des régions de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de La Réunion (art 3). Le Schéma de Mise en Valeur de la Mer (SMVM) y est inclus en tant que chapitre individuel (loi du 7 janvier 1983 relative à la répartition des compétences entre les communes, le département, les régions et l'Etat, art 57 modifié par la loi Littoral, art 18). Le SAR s'impose aux documents d'urbanisme de type Schéma de COhérence Territorial (SCOT) et Plan Local d'Urbanisme (PLU), ex-Plan d'Occupation des Sols (POS), et

s'exécute à travers eux, en fixant des orientations générales représentées sur une cartographie

au 1/100 000ème et décrites dans un rapport. Le but de ce document est de " délimiter des

zones et de déterminer leur vocation générale dans le respect du principe d'équilibre entre

aménagement et protection. » Selon le SAR, le littoral concentre plus de 80% de la population sur un espace très restreint et

étroit.

D'où les problématiques suivantes majeures qui émergent aujourd'hui :

11- urbanisation sauvage et désorganisée

- spéculation foncière - dégradation du cadre de vie et de l'environnement

Des zones ont ainsi été définies comme " espaces naturels remarquables du littoral » afin de

les préserver des menaces qui pèsent sur elles en vertu des articles L 146-6 du code de l'urbanisme (protection des espaces nécessaires au maintien des équilibres biologiques) et

R 146-2 du code de l'urbanisme (les aménagements légers listés sont les seuls tolérés dans ces

zones). D'autres zones viennent compléter ces premières : il s'agit des coupures d'urbanisation qui interdisent toute extension de l'urbanisation actuelle en vertu de l'article

L 146-2 du code de l'urbanisme.

Ainsi, dans l'article 1, codifié dans le Code du domaine de l'Etat (Livre IV, Titre IV, Chapitre Ier) à l'article L. 88-1, 1a loi sur la ZPG dans les DOM précise :

" Dans les départements de Guyane et de la Réunion, les espaces naturels situés à l'intérieur

de la zone définie à l'article L. 87 sont remis en gestion au Conservatoire de l'Espace Littoral

et des Rivages Lacustres pour être gérés dans les conditions prévues aux articles L. 243-1 à

L. 243-10 du code rural. En cas de refus du conservatoire, la gestion de ces espaces naturels

peut être confiée à une collectivité territoriale en vertu d'une convention de gestion prévue à

l'article L. 51-1 du présent code, passée après accord du Conservatoire de l'Espace Littoral et

des Rivages Lacustres ». Cependant, on peut se demander si cette loi n'arrivait pas un peu trop tard, surtout concernant les espaces naturels littoraux à La Réunion : selon Judith Klein, " on pouvait supposer que les parties naturelles à remettre au Conservatoire du Littoral seraient rares et peu étendues. »

En effet, les seules parties naturelles de la ZPG de grande surface, étaient déjà protégées

depuis 1954 et correspondent aujourd'hui à la Forêt Domaniale Littorale (FDL) gérée par l'ONF, sur les communes de Saint Paul, de l'Etang Salé, de Saint Philippe et de Sainte Rose. Toutes les parcelles vendues ont été bâties ou mises en culture. 12

Source

: AGORAH, 2000 CARTE N°1 : LE SAR, COUPURES D'URBANISATION ET ESPACES NATURELS REMARQUABLES DU LITTORAL

131.3. La mission du Conservatoire de l'Espace Littoral et des Rivages Lacustres

(CELRL) Le Conservatoire de l'Espace Littoral et des Rivages Lacustres (CELRL ou CEL) a vu le jour

suite au Rapport Piquard sur les perspectives à long terme d'aménagement du littoral français.

Il a été créé le 10 juillet 1975 par une loi. Son logo est le chardon des dunes. Il a pour mission

principale de " mener, après avis des conseils municipaux intéressés et en partenariat avec les

collectivités territoriales, une politique foncière de sauvegarde de l'espace littoral et de respect

des sites naturels et de l'équilibre écologique ». Cette mission s'exerce notamment " dans les

cantons côtiers, dans les communes riveraines des mers, des océans, des étangs salés ou des

plans d'eau intérieurs d'une superficie supérieure à 1000 hectares, dans les communes riveraines des estuaires et des deltas (en aval de la limite de salure des eaux) et dans les autres communes qui participent directement aux équilibres économiques et écologiques littoraux (sur demande, avec accord du préfet et avis du CEL) ». Il s'agit d'un établissement public

d'Etat, géré de façon autonome, à budget propre, sous la tutelle du ministère chargé de

l'environnement. Il se compose d'un conseil d'administration (représentants de l'Etat,

personnalités qualifiées et élus nationaux, départementaux et régionaux), chargé d'élaborer la

stratégie d'acquisition du CEL, et de conseils de rivages (élus départementaux et régionaux),

un par façade littorale soit neuf au total, avec un rôle de proposition et de consultation à

destination du conseil d'administration. Douze délégations régionales assurent le relais du Conservatoire en France métropolitaine et dans les DOM. Trois moyens d'acquisition sont à la disposition du CEL : à l'amiable, par préemption (Art. L.142-3 du code de l'urbanisme) et par expropriation. Il peut aussi se voir affecter, confier ou remettre en gestion, à titre gratuit, le domaine public ou privé de l'Etat et notamment le Domaine Public Maritime (DPM). Notre étude portera exclusivement sur cette option, dans le cadre de la loi précédemment citée concernant la ZPG dans les DOM. Toute aliénation de son domaine propre est soumise à autorisation par décret en Conseil d'Etat, soit quasiment impossible et le cas ne s'est d'ailleurs jamais présenté. Le CEL acquiert donc des terrains en fonction de plusieurs critères de sélection : - Menace avérée d'urbanisation, d'artificialisation ou de fragmentation d'un milieu - Dégradation et/ou réhabilitation d'un site - Site de grande valeur privatisé, non accessible au public

14Le CEL, une fois le terrain acquis, en confie la gestion à une collectivité territoriale

(communes, intercommunalités ou départements, en priorité) ou à un établissement public,

une association, une fondation et exceptionnellement à des agriculteurs.

Le Conservatoire assure les éventuels travaux de réhabilitation du site nécessaires. Il signe

une convention de gestion avec le gestionnaire choisi en accord avec les objectifs de préservation énoncés dans la mission du Conservatoire. La convention contient les

" obligations et responsabilités des parties, modalités de suivi de la gestion, durée et mode de

résiliation ». Un plan de gestion est élaboré, précisant, compte tenu d'un diagnostic écologique et patrimonial, les objectifs et les orientations de gestion donnés au site. Il est annexé à la convention.

D'autres principes de gestion ont été déterminés et sont applicables : la conservation de la

biodiversité et des paysages, l'innovation technologique, l'accueil du public si le site le

permet et de façon à garder l'intégrité du site (circulation et camping interdits, signalétique

légère), la réhabilitation et l'aménagement du bâti à caractère patrimonial et la destruction de

toute autre forme de bâti, le régime forestier des forêts, la prise en compte de l'agriculture

comme outil de gestion, l'interdiction ou la limitation des activités de nature à perturber le milieu (chasse, pêche, sports...). Des gardes assermentés engagés par les gestionnaires s'occupent de la surveillance et de l'entretien des sites et peuvent verbaliser en cas d'infraction, dans les DOM, ils ne sont pas encore en poste. En quelques chiffres approximatifs (2002), le CEL c'est : - 10 millions d'hectares = aire de compétence, soit 22 régions, 46 départements et 1140 communes - 65 000 ha de sites protégés, soit 860 km de rivage sur 500 sites - 25 millions d'euros de budget par an pour l'acquisition de terrains, - 150 gardes du littoral, - un acte d'acquisition par jour, - environ 100 employés pour assurer la mission principale.

Source

: www.conservatoire-du-littoral.org 15

2.PRESENTATION DU CONTEXTE REUNIONNAIS

1.1. La Réunion, un littoral façonné par l'eau et le feu

De l'originalité réunionnaise

La Réunion, île tropicale baignée par l'Océan Indien dans l'archipel des Mascareignes, sous

21° de latitude sud, est issue d'un point chaud, zone de faible épaisseur de la croûte

océanique : le magma y a percé l'écorce et a engendré la formation de deux volcans : le Piton

des Neiges, aujourd'hui éteint et le Piton de la Fournaise, encore en activité ; l'île s'est ainsi

formée il y a 2,5 millions d'années. Il en résulte des pentes très fortes : on passe de 0m

(niveau de la mer) à 3069m d'altitude (point culminant, au Piton de la Fournaise) en à peine

15 Km. Le climat, tropical humide, se compose de deux saisons (sèche de mai à novembre et

humide de décembre à avril). La topographie de l'île a cependant créé une spécificité : les

alizés (vents d'est secs) butent contre le relief et par effet de foehn, se chargent en humidité, se

condensent et produisent des précipitations, puis une fois le relief dépassé, elles redescendent,

déchargées de leur humidité, d'où la distinction entre une côte au vent (est), pluvieuse et une

côte sous le vent (ouest), sèche. L'isohyète 2000mm sépare donc l'île en deux par une médiane allant de Saint Joseph à Sainte Marie. La combinaison de la morphologie de l'île et du climat auquel elle est soumise se traduit notamment dans le paysage par une multitude de ravines entourées de remparts aux parois

verticales, générées par un processus érosif puissant, et par la présence de trois cirques

encadrant le Piton des Neiges et ayant donné naissance aux étangs littoraux de Saint Paul, du

Gol et de Bois Rouge.

La diversité des types de littoraux

La combinaison géologie/climat est également à l'origine de la formation des littoraux :

- dans le sud est de l'île, dans les formations géologiques récentes du Piton de la Fournaise,

soumises aux alizés et aux fortes précipitations, les falaises et les côtes rocheuses dominent,

de Saint Pierre à Sainte Rose. Il s'agit d'un littoral instable, en perpétuelle évolution.

- dans les cônes de déjection de la Rivière Saint Etienne (sud-ouest), de la Rivière des Galets

(nord-ouest), de la Rivière de l'Est (sud-est) et de la Rivière du Mât (nord-est) -les trois

premiers correspondant à l'évidement des cirques par l'érosion- des cônes deltas se sont créés.

- sur la côte ouest, entre la Cap La Houssaye et la Pointe de Trois Bassins et entre la Pointe

des Châteaux et la Pointe au Sel, des récifs coralliens se sont édifiés, à la faveur d'un climat

plus sec et d'une plate-forme continentale plus large, et leurs débris réduits en particules fines,

16forment des plages coralliennes de sable blanc. En arrière de ces plages, on trouve des plaines

littorales. Entre ces plages coralliennes, les côtes rocheuses se succèdent. - au nord, entre le Cap Bernard et le cône delta de la Rivière des Galets, une méga-falaise culmine à environ 200m, tandis qu'entre Saint Denis et Sainte Suzanne, des galets se sont déposés, de même qu'entre Saint Benoît et Sainte Rose. - de part et d'autre du littoral corallien, des champs de dunes, bordés de plages basaltiques se retrouvent dans la baie de Saint Paul et autour de la Pointe de l'Etang Salé.

De la végétation originelle aux reliquats

La végétation indigène, issue de ces conditions physiques spécifiques, à l'arrivée de l'homme,

recouvrait les zones littorales, dans sa partie ouest, par une savane xérophile à Lataniers et

Benjoins (jusqu'à 200m d'altitude) et une forêt semi-xérophile au delà, et dans sa partie est,

par une forêt tropicale humide complexe dite " Forêt de Bois de Couleurs des Bas » (jusqu'à

600m d'altitude). Aujourd'hui, les formations végétales ont beaucoup changé sous l'effet des

pressions anthropiques (agriculture, urbanisation, introduction d'espèces exotiques) et les

zones littorales sont recouvertes par des savanes dégradées à l'ouest et par des formations à

vacoas et des champs de canne à l'est et au sud ; le nord étant urbanisé, cultivé ou en friches.

1.2. Les enjeux du littoral : la nécessité d'une Gestion Intégrée des Zones

Côtières (GIZC)

Nous étudierons ici les enjeux liés à l'urbanisation et au tourisme qui touchent plus particulièrement la problématique de la protection des espaces naturels littoraux à La

Réunion.

L'urbanisation, une organisation multi-factorielle L'île concentre l'essentiel de sa population sur le littoral (à moins de 7 km du rivage), plus accessible, soit 88% des quelques 750 000 habitants, dix neuf communes sur vingt quatre

étant considérées comme littorales. Cet état de fait est le résultat de plusieurs facteurs :

- historique : le peuplement s'est opéré à partir de la mer dès 1715 et les premiers espaces

occupés furent les zones littorales : le nord pour commencer puis une progression s'est effectuée entre 1715 et 1789 vers l'ouest, le sud et l'est. La mise en valeur des terres, d'abordquotesdbs_dbs25.pdfusesText_31
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