[PDF] JOURNAL OFFICIEL ASSEMBLÉE NATIONALE





Previous PDF Next PDF



COMMUNAUTÉ

Représentation des Etats d'Afrique et de Madagascar. — Dec. du 28 juil. 1959 p. 104. Conseil constitutionnel . —.



PREMIERE CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE AUTONOME DE

Constitution du 26 mars 1959 en Côte d'Ivoire et l'indépendance en 1960. la jeune République ivoirienne fait le choix du régime parlementaire. Ce.



CONSTITUTION 1ère REPUBLIQUE Titre premier. De lÉtat et de la

[La Constitution de la République de Côte d'Ivoire a été promulguée par la loi dans les conditions déterminées par la loi tous les nationaux ivoiriens.



Untitled

la Constitution la loi n° 59-231 du 7 novembre 1959 sur l'état d'urgence; le décret n° 2018-614 du 04 juillet 2018 portant nomination du Premier Ministre 



Les réserves dinterprétation émises par le Conseil constitutionnel

26 janv. 2007 règlement de l'Assemblée nationale (2 DC du 17 juin 1959. 2. ). Elle n'est pas propre au juge constitutionnel français : les juges ...



Règlement édition juillet 2016 (22-07-2016)

31 janv. 2015 d'un premier vote de l'Assemblée nationale le 29 avril 1959 (Petite loi n° 5). Sur décision du Conseil constitutionnel transmise le 15 mai ...



RÈGLEMENT - Assemblée nationale

1 juin 2022 l'objet d'un premier vote de l'Assemblée nationale le 29 avril 1959 (Petite loi n° 5). Sur décision du Conseil constitutionnel transmise le ...



·JOURNAL OFFICIEL

9 nov. 2016 LOI n° 2016-886 du 8 novembre 2016 portant Constitution de ... Tout citoyen ivoirien a le droit de quitter librement son pays et.



La Constitution de la Côte dIvoire de 2000 est-elle libérale ?

11 juin 2005 Le préambule de la Constitution ivoirienne de 2000 est trois fois plus long que ... qui se trouvait déjà dans la loi n° 59-1 du 26 mars 1959.



JOURNAL OFFICIEL ASSEMBLÉE NATIONALE

JOURNAL OFFICIEL. Jeudi 21 Juillet 1960 ..*. ASSEMBLÉE NATIONALE. CONSTITUTION DU 4 . OCTOBRE 1958. 1 re -Législature. 2• SESSION ORDINAIRE -DE 1959 - 1960.

Innée 1'960 - N° 53 (suite) A. N.

JOURNAL OFFICIEL

Jeudi 21 Juillet 1960..*

ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4. OCTOBRE 1958

1re-Législature

2• SESSION ORDINAIRE-DE 1959 - 1960

COMPTE RENDU INTÈGRAL - 64eSEANCE

2° Séance du Mercredi 20 Juillet 1960.

r

SOMMAIRE

1. - Rappel au règlement (p. 2069).

MM. Rochet, Rucher, le président.

2. - Renvoi pour avis (p. 2070).

3.

- Approbation des accords avec la République centrafricaineetles Républiques du Congo et duTchad. - Discussion d'un projet

de loi (p. 2070). M. Foyer, secrétaire d'Etat chargé des relations avec les Etats dela Communauté; Carous, rapporteur. • Discussion générale: M. Cermolacco. - Clôture.

Art.Pr.

Amendement n° 1 de la commission: MM. le rapporteur, le secré-taire d'Etat. - Adoption.

Adoption de l'article 1°

rmodifié.

Art. 2

Amendement no2 de lacommission. - Adoption.

Adoption de l'article 2 modifié.

Art.3.

Amendement n° 3 ,de la commission. - Aaoption.

Adoption de l'article 3 modifié.

Explications de vote: I. Chandernagor.

Adoption, par scrutin, de )'ensemble du projet de loi.

4. - Approbationdes accords avec la République gabonaise(p. 2074).

Discussion d'un projet de loi.

M. Carous, rapporteur.

Article unique.

Amendement n°1 de la commission. - Adoption.

Adoption, pareacrulin,del'article unique modifié.

i.'--Approbationdes accords avec lesRépubliques deCôted'ivoire,du Dahomey, du Nigeretde Haute-Volta. - Discussion d'un projetde loi (p. 2074).

M. Carous, rapporteur.

Art.Pr.

MM

. Mondon, le rapporteur, Foyer, secrétaire d'Etat chargé desrelations avec les Etats.de la Communauté, Petit.

Amendementn°i de la commission:M.le rapporteur. - Adop-tion. MM . Mondon,. ilostache.

Adoptionde l'articlePrmodifié.Art.2.

Amendement n° 2 de la commission: M.le rapporteur. - Adop-tion.

Adoption de l'article 2 modifié.

Art.3.

Amendementno3 de la commission. - Adoption.

adoption de l'article 3 modifié.

Art.4.

Amendement n°4 dela commission. - Adoption.

Adoption de l'article 4 modifié.

Adoption, par scrutin, de l'ensemble du projet de lof.

6. - Bourse d'échanges de logements. - Discussiond'unprojet deloi (p 2076).

M. Mignot, rapporteur.

Discussion générale: MM. Guillain,Lolive, Villedieu, Sudreau,ministrede la construction. - Clôture.

MM. Satnmarcelli, présidentdela commission; le ministre de laconstruction.

Renvoi de la suite du débat.

7. - Dépôt d'une proposition de loi (p. 2080).

S. - Dépôt de rapports (p. 2080).

s. - Dépôt d'un projet de loi modifié par le Sénat (p. 2081).

10. - Ordre du Jour (p. 2081).

PRESIDENCE DE M

. SAID BOUALAM, vice-président. La séance est ouverte à vingt et une heures trente minutes. M . le président. La séance est ouverte. -1

RAPPEL AU REGLEMENT

M. I. président. La paroleestà M. Waldeck Rochet, pour unrappel au règlement.

M. Waldeck Rochets Monsieur le président, mesdames, mes-sieurs, en vertu de l'article fis du règlement relatif au dépôt

?KM. Waldeck Rochet. Je demande la parole pour un rappel aurèglement. . 70 .2070

ASSEMBLEE NATIONALE -

SEANCE DU 20 JUILLET 1960

et auretrait des projets de loi, je me permets d'évoquer d'unmot lesconditionsparticulières dans lesquelles le projet surla prima detransport aété retiré cetaprès-midi del'ordredujour de l'Assemblée.Il est visible que ce projet a été retiré provisoirement del'ordre du jour pour permettre au Gouvernement de procéder àl'augmentation des tarifs des transports parisiens avant que laquestion de la prime ne vienne en discussion devant l'Assemblée,de telle sorte que les amendements au projet qui tendent à éviterla hausse des tarifs en rétablissant, par exemple, l'anciennetaxe patronale, ne puissant être valablement discutés.Je tiens à dénoncer une telle manoeuvre.(Interruptions àgaucheetaucentre)...

M.Henri Karcher.Ce n'est pas un rappel au règlement !

M.Waldeck Rochet.. ..età exprimer l'opposition résolue duparti communiste et de ses élus à la hausse des transports pari-siens, dont les travailleurs seraient les victimes.

M.le président.Le Gouvernement a usé despouvoirsqu'ildétient en vertu de l'article 89 du règlement. Notre règlementa doncété respecté.

M.Waldeck Rochet.Monsieur le président, je tenais simple-ment à émettre une protestation contre le retrait de ce projet.

M. Henri Karcher. Je demande la parole.

RENVOI POUR AVIS

M. leprésident.La commission de la défense nationale et desforces armées demande à donner son avis sur le projet de loide programme relative à certains équipements militaires, dontl'examen au fond a été renvoyé à la commission des finances,

de l'économie générale et du plan.Conformément à l'article 87, alinéa 1", du règlement, je con

-sulte l'Assemblée sur cette demande de renvoi pour avis.11 n'ya pas d'opposition ?...

Le renvoi pour avis est ordonné.

APPROBATION DES ACCORDS

AVEC LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

ET LES REPLiBLIQUES DU CONGO ET DU TCHAD

Discussion d'un projet de loi.

M. le président. L'ordre du jour appelle la discussion duprojet de loi ne787 portant approbation des accords particulierssignés le 12 juillet 1960 entre le Gouvernement de la Républiquefrançaise, d'une part, et les Gouvernements réspectifs de laRépublique centrafricaine, de la République du Congo, de laRépublique du Tchad, d'autre part (n" 802).

La parole est à M. le secrétaire d'Etat aux relations avec lesÉtats de la Communauté.(Applaudissementsàgauche etaucentre.)M.Jean Foyer,secrétaire d'Etat auxrelationsavecles EtatsdelaCommunauté.Mesdames, messieurs,avant que nes'achevâtla revisionqui devaitcompléter les articles85et86 dutitre XIIde la Constitution, revisionquiétaitun préalablenécessaire àt'aapprobation des accords négociés avec la Fédération du Mali

etaveclaRépubliquemalgache, d'autres netsde la Communautéavaient demandéà userde lafaculténouvelleofferteparcesdispositionset à conclure des accords leur permettantd'accéderàl'indépendance dansles conditions de l'article 86,alinéa 3nouveau.

Ce furent d'abord les quatre Etats de l'ancienne A. E. F. quimanifestèrent cette résolution, notamment au cours de la réunio

nque tinrent les quatre chefs de gouvernement à Fort-Lamy aumois de mai dernier; ensuite les quatre Etats groupés dans cetteorganisation régionale qui a pour nom l'Entente prirent la mêmeposition.

Ces demandes ayant été présentées, des négociations 'se s

ontouvertes entre ces gouvernements et le Gouvernement de laRépublique, et elles ontaboutiauxaccordsquisontsoumis cesoir à votreapprobation.

Ilya une différence sensible entre lesprocédures quiont étésuivies parle$Etats de l'ancienne A. E. F., d'une part, et parles quatre Etats de l'Entente, d'autre part, et j'en dois dèsl'abordl'explication à l'Assemblée nationale.

Les quatre Etats de l'ancienne A. E. F. - la République centra-fricaine, la République du Congo, la République gabonaise et la_République du Tchad - ont suivi la procédure quiavaitdéjàété observée dans lesnégociations avecles deux Etatsgroupésdansla Fédération du Mali et avec laRépublique malgache,c'est-à-direqu'ontété négociés simultanément lesaccords portanttransfert de compétencequi doivent conduireces Etats à l'indé-pendance, les accords de coopération intervenant-dans les diversdomaines qui étaientjusqu'alorsl'objet des compétences de laCommunauté et les accords définissant leurparticipationà laCommunauté; ainsi en même tempsqu'aété signé l'accord detransfert, ont étéparaphésdesaccords de coopération qui pour-ront être signés dèsl'accession deces Etats àl'indépendance,ce quipourraitse situer vers le milieudumoisd'août.Cette procédure; qui avait déjà été éprouvée par l'expériencedes négociations avec la Fédération du Mali et avec la Répub

liquemalgache,a fait sespreuves,etlesEtatsquil'ont suivie n'ontpas eusujetdes'enplaindre.Elle aeu notamment pour consé-quence de leur fournir immédiatement les moyens qui vont leurpermettre - plus particulièrement à l'un d'entre eux - d'aff

ir-mer leur présence sur la scèneinternationale.

Les quatre Etats groupés au sein de l'Entente, la Côte d'Ivoire,leDahomey,laHaute-Volta et leNiger,ontcrudevoir suivreuneprocéduredifférente. J'ai peut-être tortd'employer letermedeprocédurea.Ils -ont souhaité séparerplus nettementlesopérations dans le temps. Ces Etats, on le sait,avaient pendantlongtemps souhaitéquel'évolutionde laCommunautése fit dansle sens de lafédération.Cetteévolution n'auraitétépossibleque si tous les Etats de laCommunautéenavaientétépartisansl'année dernière. Or or, savait très bien, même plusieurs annéesauparavant, que plusieursEtats n'y étaientpas du toutrésolus,...

A droite.On ne l'apasdit.

M.le secrétaire d'Etat aux relations avec la Communauté...de telle sorte que, sil'évolution avaitété forcéedansce sens,elle aurait été nécessairement refusée par les Etats hostile

s auxthèses fédéralistes.

M. Félix Kir. On s'y est pris trop tard !

M. le secrétaire d'Etat aux relations avec la Communauté.Cesont les deux Etats groupés dans la Fédération du Mali et laRépublique malgache qui les premiers ont demandé la conclusiond'accords pour accéder à l'indépendance tout en demeurant dansla Communauté, accords qui ont été soumis en leur temps àl'approbation des Assemblées, qui sont entrés en vigueur et quiont tous été publiés auJournal officielce matin même.

Il convient, d'ailleurs, de rendre hommage à l'attitude que lesEtats de l'Entente ont observée durant toute la négociation, carils se sont alors abstenus de tout acte et de toute parole -quieussent pu la gêner.

Le Gouvernement était parfaitement conscient que l'évolutionde la condition juridique du Mali et de Madagascar posait unproblème pour les Etats de l'Entente. Deux voies s'ouvraient à cesEtats. Dès lors que les autres Etats, hostiles aux idées fédéra-listes, accédaient à l'indépendance, rien n'interdisait plus d'

amé-nager des relations de type fédéral avec les Etats traditionnel-lement attachés à cette idée, et c'était la première voie

possible.

Après l'accession de leurs voisins à l'indépendance et dansla conjoncture internationale telle qu'elle était, ces Etats pou-vaient également considérer qu'ils devaient, eux aussi, prendreM. le président.La parole est à M. Karcher.

M. Henri.Karcher.Monsieur le président, il ne s'agit pas, enréalité, comme vous venez de le faire observer, d'un rappel aurèglement.En effet, l'alinéa 3 de l'article89 durèglement,auquel vousvenez de faire allusion est ainsi conçu :Si, à titre exceptionnel, le Gouvernement, en vertu des pou-voirs qu'il tient de l'article 48 de la Constitution, demande unemodificationde l'ordredu jour par l'adjonction,le retraitoul'interversion d'un ou plusieurs textes prioritaires, le présidenten donne immédiatement connaissance à l'Assemblée.aC'est précisément ce qu'a fait le Gouvernement. Le rappel aurèglement n'est donc pas motivé, puisque le Gouvernement asuivi la procédure réglementaire.

M. le président.C'est ce que je viens de répondre à M. WaldeckRochet.

M.Waldeck Rochet. Ils'agit d'une manoeuvre.

M.le président.L'incident est clos.

ASSEMBLEE NATIONAT

.E - 2• SE:INCE 1)U 20 JUILLET 1960 2071
les compétences caractéristiques de la souveraineté . C'était la seconde voie, et c'est celle que l'Entente a choisie le 3 juin dernier. Au cours de précédents débats, j'ai déjà eu l'honneur de

décla-rer du haut de cette tribune qu'il fallait envisager les problèmesafricains dans leur contexte international; ce contexte étantce que nous savons, la décision des Etats de l'Entente a été as

su-rément sage. Placés devant une n£cessité, non seulement par l'évolution d eleurs voisins, mais davantage encore par l'évolution générale d

ucontinent africain, ces Etats ont souhaité suivre une voie origi-nale. Pour des raisonsd'opportunité,dont ils étaient, à la vérité,meilleurs juges que personne, ils ont désiré accomplir en plu-sieurs étapes séparées par un intervalle de quelques semainesce qui avait été réalisé plus rapidement avec les autres.

Ils ont souhaité accéder d'abord à l'indépendance par voied'accord; ces quatre accords vous sont soumis ce soir. C'estensuite, après l'admission de ces Etats aux Nations Unies, audébut de la prochaine session de l'Assemblée générale qui do

its'ourrir le 23 septembre, que les accords decoopérationserontnégociés, conclus, signés, puis soumis à votre approbation a

udébut de votre prochaine session.

Cette césure entre les deux opérations, entre les deux négo-ciations, avait quelque chose d'inusité dans la pratique qui venaitde se définir. Le Gouvernement devait-il s'y refuser ?

Mesdames, messieurs, avant d'opposer un refus, il convenaitd'en mesurer toutes les conséquences. La conséquence du refusétait simple: c'était le référendum prévu au deuxième alinéa del'article 86 de la Constitution.

Le Gouvernement n'a pas voulu s'engager dans cette voie etla majorité de l'Assemblée, j'en suis certain, ne l'en blâmera pas.

Etait-il concevable de contraindre au référendum, c'est-à-direà une sécession déchirante de la Communauté, des hommes qui,

tel le présidentl-iouphouët-Boigny,ont donné tant de preuvesde leur attachement à la France et lui ont rendu, il faut le dire,de si précieux services ? (Applaudissements à gaucheet au

centre.)

Tout commandait donc de repousser une telle solution. C'estpcurquoi le Gouvernement vousproposede procéder en deuxtemps: d'abord d'approuveraujourd'hui lesaccordsportanttransfert des compétences de laCommunauté,et demain, aprèsl'admissiondes quatre Etats de l'Entente à l'O. N. U., la négocia-tion, la signature et l'approbation d'accordsdecoopération.

Sans doute, mesdames, messieurs, jen'apportepas devantl'Assemblée nationale l'engagement écrit de ces Etats de conclurede tels accords. Mais je n'ai nul besoin de vous l'apporter, car lesdéclarations des chefs de gouvernement des Etats de l'ententesont connuesde tous,ayantété suffisamment publiques. Ellessont claires, elles sont nettes, et nous estimons que la parolede ces chefs de gouvernement vaut un écrit.

C'est donc un acte de confiance en eux que j'ai l'honneur desolliciter ce soir de l'Assemblée nationale. Un illustre diplomatefrançais l'a écrit: On commet plus de fautes par excès dedéfiance que par excès de confiance.

Si vousapprouvezces accords, les Etats de l'Afrique noiremembres de la Communauté auront donc accédé à l'indépenda

nce. Devant cette évolution, l'heure est venue de considérer l'étape qui vient d'être franchie et de la juger avec sérénité. L'évolution était inévitable dès lors qu'un courant irréver

sibleentraînait l'ensemble des pays d'Afrique noire vers l'indépen-dance. L'évolution des Etats de la Communauté s'est faite, et nousavons le droit d'en être fiers, dans l'ordre, dans le calme et dansla paix; elle s'est faite sans explosion de haine raciale(Applau-

dissements à gauche et au centre.)

L'accession à l'indépendance des Etats d'Afrique noire et deMadagascar, membres de la Communauté, n'a pas brisé l'amitié.

Ils s'avancent maintenant sur la scène internationale. Formés

dans nos assemblées mêmes, les hommes qui dirigent ces Etatssont à l'évidence mieux préparés à leur tâche que les

gouvernantsd'autres Etats d'Afrique.

Certes, dans les heures troublées que nous vivons, l'avenirn'appartient àpersonne.Nous avon., du moins le droit de conser-ver un espoir. Alors que d'autres Etats nouvellement indépen-dants ont accédé à l'indépendance souvent par la violence et

tou-jours dans la haine, les Etats de la Communauté offrent unexemple contraire. Par leur nombre, ils représentent sur lascène internationaleuneforce. C'est la chance de la France etla chance de l'Occident.Peur partie ildépend de nous qu'ellene soit pas perdue.(Applaudissements à gauche et au centre.)

M. le président. La parole est à M. Carous, rapporteur de lacommission des lois constitutionnelles, de la législation et del'administration générale de la République.(Applaudissements

aucentre et àgauche.)M. Pierre Carous,rapporteur.Mes chers collègues, une foisde plus votre commisison des loisconstitutionnelles,de la légis-lation et de l'administration générale de laRépubliquea eu à sepencher sur les problèmes posés par l'évolution de la Commu-

nauté. Cette évolution accélérée n'est pas sans inquiéter un cer

tainnombre de nos collègues. C'est un problàne très important, trèsdifficile et qui requiert toute notre attention.

Le Gouvernement présente les accords de transfert de compé-tences signés avec huits Etats de la Communauté.

M. le secrétaire d'Etat vous en 'a fait, il y a un instant, uneanalyse très complète. Les rapports écrits qui vous ont été dis-tribués comportent également une analyse très complète. Je nem'y attarderai donc pas.

Je rappellerai simplement que ces accords peuvent être classésen deux groupes. Le premier comporte des accords qui sont,dans leurs grandes lignes, analogues à ceux qui avaient étésouscrits avec la Fédération du Mali et avec Madagascar.

C'est un problème qui est déjà connu, dont il a été dé battuet sur lequel, j'en suis persuadé, vous me dispenserez d'insister.

Les accords souscrits avec les Etats de l'Entente sont diffé-rents. Il s'agit d'accords de transfert simples avec des promesses,que l'on vient de vous analyser, de négociation et de signatured'éventuels accords de coopération.

Je tiens simplement à attirer l'attention de l'Assemblée sur lefait que, contrairement à ce qui a été dit etparfois publié dansla presse, les quatre Etats qui ont signé ces accords de transfertn'ont pas quitté pour autant la Communauté puisque les accordsont été négociés en vertu desdispositionsnouvelles de l'ar-ticle 86 tel que l'Assemblée nationale l'a précédemment modifié

D'ailleurs, un amendement sera tout à l'heure présenté parnotre collègue Coste-Floret. Cet amendement, précisant le texteen vertu duquel les accords ont été signés, a le mérite de r

établirles choses dans leur véritable cadre juridique. Cet amendementa été accepté à l'unanimité par la commission.

Cette évolution rapide de la Communauté inquiète, comme jele disais tout à l'heure, un certain nombre d'entre nous. Cetteinquiétude s'est manifestée au sein de la commission des loisconstitutionnelles qui a eu sa vigilance particulièrement attiréesur ce problème.

Cependant, si nous avons le devoir de souligner cet élément,il n'en reste pas moins qu'il existe d'autres éléments qui, eux,sont favorables. Tout d'abord, il faut noter que dans une Afriqueen pleine évolution lesp;Lets de la Communauté présentent

une indiscutable stabilité intérieure. Ils ont résisté et résistentencore à la contagion d'événements très graves que vous conn

ais-sez et qui se déroulent à leurs frontières au centre de l'Afriq

ue.Je n'insisterai d'ailleurs pas sur ces événements. Ce n'est, àmon avis, ni le moment, ni l'endroit de le faire. D'autre part,nous ne devons pas oublier que ces événements affectent cruel-lement la Belgique, nation fière, au grand coeur, qui a toujoursété notre alliée, notre amie surtout, même aux jours les plu

ssombres de notre histoire. (Applaudissementsà l'extrême gauche,

àgauche, aucentreet à droite.)

Les dirigeants des jeunes Etats indépendants, nourris deculture française, font preuve de sérieux et d'une réelle matur

itépolitique. Cela nous incite à éviter d'être pessimistes. Le Parle-ment aura certainement encore dans les prochains mois à sepencher de nouveau sur les problèmes de la Communauté, carcette Communauté, trop vite au gré de certains, prend sonnouveau visage. Au régime ancien de lacolonisationsuccède uneunion librement consentie et fondée sur la coopération, la cul-ture commune et l'amitié.

En aucun cas nous ne devons laisser briser ou même dis-tendre ces nouveaux liens et l'Assemblée nationale comme leGouvernement doivent y êtreparticulièrement attentifs.

Ce problème, au surplus, dépasse, comme M

. le secrétaire

d'Etat le rappelait, le cadre de la France et même de la Com-munauté. Si la civilisation française échouait en Afrique noireet s'en trouvait bannie, nous savons parfaitement par qui elleserait remplacée, et c'est pourquoi nous n'avons pas le droit

d'échouer.(Applaudissements à gauche, au centreetsur de nombreuxbancs àdroite.) M. le président.Dans la discussion générale, la parole est à M. Cermolacce.(Applaudissementssurcertainsbancs àl'extrême gauche.) M. Paul Cermolacce. Mesdames, messieurs, nous entendons au

coursdecetteinterventionprésenter l'ensemble denos obser-vations sur les projets n°' 787, 788 et 789 qui peuvent fairel'objet d'une discussion commune, ce qui permettra à l'Assem-blée de gagner un temps appréciable, d'autant plus que le fondde cette discussion a été largement abordé tant au cours du

2072
ASSEMBLEE NATIONALE - 2• SEANCE DU 20 JUILLET 1960

débat sur la revision constitutionnelle, les 10 et 11 mai dernier,qu'au cours de la discussion portant approbation des accordsparticuliers conclus avec la République malgache et la Fédérati

ondu Mali.C'est la suite logique de ce vasteemouvement qui emporteles peuples de la terre., ainsi que vient de le reconnaître M. lePrésident de la République, ce qui ne veut pas dire que lestenants du colonialisme aient abdiqué pour autant toute volontéde se maintenir en place. Mais, face à ce vaste mouvementdominé par cette exigence irrésistible que représente la reven-

dication de l'indépendance nationale, toutes les barrières succes- sivement tendues en travers de son développement ont été empor-

tées les unes après les autres. Les dernières sauteront à leurtour.De la loi-cadre de 1956, qui représentait un pas timide versune certaine autonomie, dépassée avant d'être appliquée, laCommunauté, conçue dans le même esprit que la loi-cadre, està son tour rendue inopérante en moins de dix-huit mois.Après la Guinée, le Mali et Madagascar, empruntant une autrevoie, ont réclamé à leur tour le transfert à leur profit des

compétences.

Ces exemples ne devaient pas manquer d'être suivis. C'estainsi que nous sommes amenés à discuter du projet n° 787 quiconcerne la ratification des accords particuliers signés le 12 juil-let 1960 entre le Gouvernement français et les gouvernementsde la République centrafricaine, de la République du Congo etde la République du Tchad, et du projet n° 788 qui porte appro-bation des accords particuliers signés le 15 juillet 1960 avec laRépublique gabonaise.

Ces projets présentent une certaine analogie avec ceux quiont été conclus avec la République malgache et la Fédérat

iondu Mali. Ils appellent de notre part les mêmes réserves en cequi concerne les restrictions de souveraineté.

Une voix au centre.De souveraineté française !

M. Paul Cermolaeee. Je veux brièvement les rappeler. Elles por-taient sur les accords militaires qui placent en fait la Fédératio

ndu Mali et Madagascar sous le contrôle étroit de la France(Inter-ruptionsà droite),sur les accords de coopération économiqueconcernant les matières premières et les produits stratégiques

quiont comme conséquence de limiter étroitement leur exploitationet leur utilisation et enfin sur le rôle des sociétés qui peuve

ntinvestir des capitaux, posséder, gérer ou louer des biens mobilier sou immobiliers avec les mêmes droits et avantages que lessociétés malgaches ou maliennes.

Telles sont quelques unes des clauses qui sur les plans mili-taires, économique et financier restreignent l'indépendance duMali et de Madagascar et qui motivaient ainsi nos réserves.Nous considérions, néanmoins, que ces accords constituaient unprogrès certain, bien que limité. Il est évident que nous aurionspréférésouscrire immédiatement à une indépendance véritable,plus conforme à l'intérêt et au prestige de notre pays.(Exclama-tionssur denombreux bancs.)

Au centre

.Et la Hongrie ?

M. Guy Fria. Et la Mongolie extérieure ?

M

. André Brugerolte. Renoncez donc à la nationalité française,monsieur Cermolacce, et allez vous faire naturaliser à Moscou !

M. Paul Cermolaeee. Nous avons néanmoins voté ces accords carils représentent incontestablement un progrès par rapport à laConstitution gaulliste de 1958.

Le projet n° 789 qui tend à la ratification de çhaque accordparticulier signé entre le Gouvernement français et les gouver-nements• respectifs des républiques de la Côte d'Ivoire, duDahomey, du Niger et de la Haute-Volta présente un aspectnouveau.

C'est ainsi que chaque accord ne prévoit que le transfert descompétences énumérées à l'article 78 de la Constitution. Il neprévoit aucun accord de coopération, les quatre Etats intéressé

sayant décidé de ne pas négocier de tels accords avant la procla -mation de leur indépendance.

De ce point de vue, il est bon de rappeler que notre positionconstante est que seule la reconnaissance préalable d'une com-plète indépendance peut permettre de conclure ensuite sur unpied d'égalité des accords particuliers de coopération, et que,

dansle débat sur la revision constitutionnelle, les i0 et 11 mai, monami M. Rallonger avait déposé un amendement ainsi conçu :

e Un Etat membre de la Communauté peut devenir indépendantpar décision de son Assemblée législative. II peut, par voied'accords, continuer d'appartenir à la Communauté.

Cet amendement fut alors rejeté par le Gouvernement, mais daos jours plus tard la décision prise par les paye groupés

le conseil de l'Entente venait confirmer que nous avionsraina. (Moaoensents divers.)Cette position était, quant au fond, analogue à celle de notre

amendement. Elle confirme l'appréciation formulée par lesthèses du quinzième congrès du parti communiste, en 1959, quiaffirmaient que e la seule issue aux problèmes' posés par l'irré

-sistible mouvement de libération des peuples coloniaux résidedans la satisfaction de leurs légitimes aspirations à l'indépen

-dance nationale et dans la négociation avec leurs représentantsqualifiés. »

Nous voterons donc la ratification des accords(Exclamationssur denombreux bancs) sur les transferts de compétences avecles républiques de la Côte d'Ivoire, du Dahomey, du Niger, dela Haute-Volta. Nous savons pas faitement que ce n'est pas degaîté de coeur que le Gouvernement a signé ces accords, carnous nous souvenons de l'attitude du gouvernement gaullisteà l'égard de la Guinée.

Personne ne peut être dupe non plus d'un soudain accès delibéralisme concernant les reculs successifs qui sont, en réalité

,imposés par les faits. M . Henri Duvillard. Personne n'est surtout dupe de votre inter-vention. M

. Paul Cermolaeee. e C'est pour éviter une seconde Guinéeque le Gouvernement a négocié avec la Fédération du Mali »

,devait déclarer le secrétaire d'Etat aux relations avec la Commu-nauté lors du débat de revision constitutionnelle.

M. Henri Duvillard. Vous ne savez même pas lire le papier quel'on vous a préparé.

M. Paul Cermolaeee. Le Gouvernement a été obligé d'agir ainsisous la poussée des masses africaines. Cette poussée s'affirme deplus en plus irrésistible. (Exclamations surde nombreux bancs.)

Plusieurs voix.Et la Hongrie !

M . Paul Cermolaeee. La Hongrie est indépendante quoi quevous pensiez !

A la fin de l'année 1960, plus des deux tiers de l'Afriqueseront libérés du colonialisme. Et il n'est au pouvoir de personnede s'y opposer, ni d'empêcher le reste de ce continent de suivrecette voie qui mènera à l'indépendance totale.

En conclusion, nous voulons dire que la reconnaissance sansréserve de leur indépendance aux pays et aux peuples autrefoiscolonisés par le capitalisme français est la condition pour ques'établissent entre ces pays et le nôtre des rapports réciproqu

e-ment profitables dans les domaines politique, économique et cultu-rel, rapports qui doivent être librement décidés e` établis

surun pied d'égalité. Aucentre.Vous êtes bien placé pour en parler !

M. Paul Cermolaeee. Une telle politique est la seule qui soitconforme à l'esprit de notre temps, à la réalité des choses

et àl'intérêt commun des Etats d'Afrique devenus indépendants etde la France.(Applaudissementssur certains bancs àl'extrêmegauche.)

M . le président. Personne ne demande plus la parole dans ladiscussion générale ?...

La discussion générale est close.

Le passage à la discussion des articles du projet de loi dansle texte du Gouvernement est de droit.

[Article 1•'.]

M. le président. e Art. 1°'. - Sont approuvés les accords partI-culiers suivants conclus le 12 juillet 1960 entre le Gouvernementde la République française, d'une part, le Gouvernement de laRépublique centrafricaine, d'autre part, et dont le texte estannexé à la présente loi:"1° Accord particulier portant transfert à la Républiquecentrafricaine des compétentces de la Communauté ;e2° Accord relatif aux dispositions transitoires applicablesjusqu'à l'entrée en vigueur des accords de coopération entre la

République française et la République centrafricaine ;e3° Accord relatif aux dispositions transitoires en matièrede justice entre la République française et la République centr

a-fricaine ;e4° Accord sur la participation de la République centra-fricaine à la Communauté. sM. le rapporteur, au nom de la commission, et M. Paul Caste-Floret ont déposé un amendement n° 1 tendant à rédiger co

mmesuit le début de cet article :eSont approuvés les accords particuliers suivants conclus, enapplication de l'article 86, alinéa 3, de la Constitution, le 12 juil

-let 1900, entre... (le reste sans changement). s

Laparole est àM. le rapporteur.

ASSEMBLEE NATIONALE - 2' SEANCE DU 20 JUILLET 1960 2073

M.le rapporteur.Cet amendement, comme ceuxqui serontprésentés tout à l'heure, a été proposé par M. Coste-Floret envue de préciser le texteen application duquel les accords avaientété souscrits.

Je m'en suis expliqué tout à l'heure. Je signale à l'Assembléeque la commission a décidé, à l'unanimité, de faire siens ce

samendements.

M.le président. La paroleest à M. le secrétaire d'Etat auxrelations avec les Etats de la Communauté.

M

. ie secrétaire d'Etat aux relations avec les Etats de la Com-munauté.LeGouvernement pense, quantà lui, que la précisionapportée parcesamendements vade soi.

En effet, il estévident quesi cesaccords ontété soumis àl'approbationde l'Assemblée nationale, c'est en vertu de l'arti-cle 86, alinéa 3, de la Constitution, étant donné qu'aucune dis-position constitutionnelle n'habilitait le Gouvernement à négocier

et à conclure de tels accords.

Il n'y a donc pas nécessité absolue d'indiquer dans la claused'approbation que des accords sont conclus en vertu de cetexte.

Cela étant, comme ce qui est superflu ne nuit pas, le Gou-vernement ne peut que laisser l'Assemblée juge de l'opportu-nité d'adopter ou non l'amendement.

M.Félix Kir. On nesait rien des conséquences financières.(Mouvements divers.) M.le président.Personne ne demande plus la parole ?... Je mets aux voix l'amendement n° 1 présenté par M. le rappor-teur et par M. Coste-Floret. (L'amendement,mis auxvoix,est adopté.) M.le président. Personne ne demande la parole ?... Je metsaux voixl'article 1•' modifiéparl'amendement n' 1. (L'article1°', ainsimodifié,mis aux voix, est adopté.) [Article 2.]

M.le président.cArt. 2. - Sont approuvésles accords parti-culiers suivants conclus le 12 juillet 1960 entre le Gouvernementde la République française, d'une part, le Gouvernement de laRépublique du Congo, d'autre part, et dont le texte est annexéà la présente loi :

e1° Accord particulier portant transfert à la Républiquedu Congodes compétences de laCommunauté ;

e2° Accord relatif aux dispositions transitoires applicablesjusqu'à l'entrée en vigueur des accords de coopération entre la

République française et la République du Congo ; e

3° Accord relatif aux dispositions transitoires en matière dejustice entre la République française et la République du Congo

e4° Accord sur la participation de la République du Congoà la Communauté.s

M. lerapporteur, au nomde la commission, et M. Paul Coste-Floret ontdéposéun amendement n°2 tendantà rédiger commesuit le débutdecet article :

eSont approuvés les accords particuliers suivants conclus,en application de l'article 86, alinéa 3, de la Constitution, le12 juillet 1960, entre. . .. (le reste sans changement)s.

Personne ne demande la parole ?

Je mets aux voix l'amendement n' 2.

(L'amendement, mis aux voix, est adopté.) M.le président. Personne ne demande la parole ?... Jemetsaux voixl'article2, modifié par l'amendement n'2. (L'article2, ainsimodifié,mis auxvoix, est adopté.) [Article 3 M

. le président. c Art. 3. - Sont approuvés les accords particu-liers suivants conclus le 12 juillet 1960 entre le Gouvernement dela République française, d'une part, le Gouvernement de la Répu

-blique du Tchad, d'autre part, et dont le texte est annexé à laprésente loi:

"1° Accord particulier portanttransfert à laRépubliquedu Tchad des compétences 'de la Communauté;

2' Accord relatif aux dispositions transitoires applicablesjusqu'à l'entrée en vigueur des accords de coopération entre la

République française et la République du Tchad ;

e3' Accord relatif aux dispositions transitoires en matièrede justice entre la République française et la République duTchad;•4° Accord sur la participation de la République du Tchad àla Communautd.s

M. le rapporteur, au nom de la commission, et M. Paul Coste-Floret ontdéposéun amendement n°3 tendantà rédiger commesuit le début de cet article :

eSont approuvésles accordsparticulierssuivants conclus,enapplication del'article86,alinéa3, de la Constitution,le12 juillet 1960, entre. .. (le reste sans changement.)s

Personne nedemande la parole ?...

Je mets aux voix l'amendement n° 3.

(L'amendement, mis aux voix, est adopté.)

M. leprésident.Personne nedemandelaparole ?...

Je metsaux voixl'article3,modifiépar l'amendement n° 3. (L 'article3, ainsi modifié, mis aux voix, estadopté.) M . leprésident.Laparoleest à M.Chandernagor, pourexpli-querson votesur l'ensembleduprojet.

M.André Chandernagor.Monsieur le secrétaire d'Etat, unefois encore,s'agissant d'accords d'uneextrême importance,nousallonsvous apporter,ce soir,notre approbationsurle fond.Nous ne vous l'avons du reste jamais marchandée dans cegenre de débat.

Jeveux cependantprésenter un certainnombre d'observationsde procédurequise relierontaux remarques quej'eusl'honneurdeformulerau nom de mon groupe,à cettetribune, lorsques'instaura le débat de revision constitutionnelle qui précédal'élaboration de ces accords.

Ace moment, monsieur le secrétaired'Etat, nous vous avionsmis engardecontre certainesprocédures de modificationsconsti-tutionnelles qui, pensions-nous, devaient en entraîner d'autres.Vousnous avezréponduque celan'avaitguèred'importance,qu'il fallait consentir cesassouplissementsdeprocédure puisqueles textes quevous vouliez nous soumettre - il s'agissait alorsdesaccords concernantle Mali - étaient d'excellente pratique.Ilsavaient,en effet, été élaborés de telle sorteque vous nousprésentez ensemble les textesaccordant l'indépendance auMaliet en même temps lesaccordsdecoopération,lesdeux ayantété négociésensemble.

Vous ajoutez quecettepratique, instaurée aumoment desdiscussions avec le Mali, constituerait un heureux précédent etque l'on nemanqueraitpas de s'en inspirer dans l'avenir. Orforce m'est de constater quevous nous proposez,ce soir, desaccords rédigés selonune toutautre procédurepuisque vousnous soumettez, en ce qui concerne les Etats deel'Ententes

des accords d'indépendance et que les accords de coopérationviendront plustard, àune datequ'ilne vousestpas possibledepréciser.

Vous nous avezdéclarétoutà l'heure,du haut de la tribune,queleGouvernement avaitprévutoutcela. Je n'en suispassisûr, car à latribune duSénat dela Communauté - jevousl'airappeléen commission - vousdéfinissiez laCommunautérénovéecomme composée de cerclesconcentriques,l'uncompre••nantles Etatsautonomesqui, peut-être, serapprocheraient dela Francedans uneformule de type fédéral, et l'autrecomprenantdes Etatsindépendants.

Je crois

quecette Communauté,que nous avons rénovéeily a un mois, nous la rénovons encore ce soir...

M. Félix Kir. C'estde la mosaïque1

M. André Chandernagor. ...car elle ne comprend plus qu'unseul cercle, celuidesEtatsindépendants.

J'ajoute quecetteindépendance, ainsi que ledisais, n'est pasaccompagnée d'accords de coopération. Envérité, monsieurlesecrétaired'Etat, les assouplissementssuccessifsque vousavezapportésàla procédure vous ont conduità ceci:pources der-niers accords - ilvousfaut, je crois, lereconnaître - vousn'avez pu négocier quoi que ce soit; vous avez été obligé desubir et de faireconfiance.

Comme vous, nous souhaitons que l'évolution de la situationsoit favorable. L'histoire qui, en définitive, appréciera les res-ponsabilités de chacun, jugera si la procédure que vous avezadoptée,accéléréeet sansfrein, était la meilleure.(Applaudis-sementsàl'extrême gauche.)

M.le président.Personne nedemande pluslaparole ?..

Je metsauxvoixl'ensemble duprojetdeloi.

Je suis saisi

d'une demandede scrutin.

M.amplis Raphaël-Leygues. Par qui ?

M. le président. Par M. Bergasse.

Ilvaêtreprocédé au vote parscrutinpublic.Le scrutin va être annoncé dans l'ensemble des locaux duPalais et sera ouvert dans cinq minutes.

AU•.• seAsAAa.•.-U • • •.aaa•a1=is;llilial:Ir 2074
ASSEMBLEE NATIONALE - 2' SEANCE ' DU 20 JUILLET 1960 M. le président. Je prie Mines et MM. les députés de bienvouloir regagner leur place.

Le scrutin est ouvert.

(Il est procédéau scrutin.) M. le président. Personne ne demande plus à voter ?...

Le scrutin est clos.

Voici le résultat du dépouillement du scrutin :

Nombre de suffrages exprimés

446Majorité absolue224

Pour l'adoption384Contre62

L'Assemblée nationale a adopté.

-4

APPROBATION DES ACCORDS

AVEC LA REPUBLIQUE GABONAISE

Discussion d'un projet de loi.

M. le président. L'ordre du jour appelle la discussion du projetde loi n° 788 portant approbation des accords particuliers signésle 15 juillet 1960 entre le Gouvernement de la Républiquefrançaise et le Gouvernement de la République gabonaise (n° 80

3).

La parole est à M. Carous, rapporteur de le commission deslois constitutionnelles, de la législation et de l'administrationgénérale de la République.

M. Pierre Carous,rapporteur.Mes observations ont été présen-tées à l'occasion du projet précédent. Je n'ai rien à ajouter.

M. le président. Personne ne demande la parole dans la dis-cussion générale ?...

Le passage à la discussion de l'article unique du projet deloi dans le texte du Gouvernement est de droit.M. le président. Personne ne demande plus à voter ?...

Le scrutin est clos.

Voici le résultat du dépouillement du scrutin :

Nombre de suffrages exprimés465

Majorité absolue233

Pour l'adoption401

Contre

L'Assemblée nationale a adopté.64

-5

APPROBATION DES ACCORDS

AVEC LES REPUBLIQUES DE COTE D'IVOIRE, DU DAHOMEY,

DU NIGER ET DE HAUTE-VOLTA

Discussion d'un projet de loi.

M. le président. L'ordre du jour appelle la discussion du pro-jet de loi n° 789 portant approbation des accords particulierssignés le 11 juillet 1960 entre le Gouvernement de la Républiquefrançaise, d'une part, et les Gouvernements respectifs de laRépublique de Côte d'Ivoire, de la République du Dahomey, dela République du Niger, de la République de Haute-Volta, d'autrepart (n° 804).

_

La parole est à M. Cagous, rapporteur de la commission déslois constitutionnelles, de la législation et.de l'administrationgénérale de la République.

[Article unique.] M. le président. Je donne lecture de l'article unique :

eArticle unique. - Sont approuvés les accords particulierssuivantsconclusle 15 juillet 1960 entre le Gouvernement de laRépublique française, d'une part, et le Gouvernement de laRépublique gabonaise, d'ai 're part, et dont le texte est annexéàla présente loi :

1° Accord particulii' portant transfert à la Républiquegabonaise des compétences de la Communauté ;

e2° Accord relatif aux dispositions transitoires applicablesjusqu'à l'entrée en vigueur des accords de coopération entrela République française et la République gabonaise ;

e3° Accord relatif aux dispositions transitoires en matièrede justice entre la République française et la République gabo-

naise ; e4° Accord sur la participation de la République gabonaiseàla Communauté '.

M. Carous, rapporteur, au nom de la commission, et M. PaulCoste-Floret ont déposé un amendement n° 1 tendant à rédi

gercomme suit le début de l'article unique :

Sont approuvés les accords particuliers suivants conclus, enapplication de l'article 86, alinéa 3, de la Constitution, le 15 juil

-let 1960, entre. .. (le reste sans changement). »

Personne ne demande la parole ?...

Je mets aux voix l'amendement n' 1.

(L'amendement, misauxvoix, est adopté.)

M. le président. Je mets aux voix l'article unique du projetde loi, modifié par l'amendement n° 1.

Je suis saisi d'une demande de scrutin.

Il va être procédé au vote par scrutin public. Le scrutinvaêtre annoncé dans l'ensemble des locaux duPalais et sera ouvert dans cinq minutes. M . le président. Je.prie Mmes et MM. les députés de bienvouloir regagner leur place.

Le scrutin est ouvert.

Qi LU»ma."ou.apnutin.)M. Pierre Carous, rapporteur. Mes explications sur le premierdes trois projets de loi sont valables également pour celui-ci.La commission émet un avis favorable à l'adoption.

M.le président. Personne ne demande la parole dans la dis-cussion générale ? M.Félix Kir. Je demande des précisions sur les conséquencesfinancières.

M. le président. Le passage à la discussion des articles duprojet de loi dans le texte du Gouvernement est de droit.

[Article 1".]

M. le président. e Art. 1". - Est approuvé l'accord particulierportant transfert des compétences de la Communauté à la Répu

-blique de Côte d'Ivoire, conclu le 11 juillet 1960 entre le Gouver-nement de la République française • et le Gouvernement de laRépublique de Côte d'Ivoire et dont le texte est annexé à la

présente loi. »

M. Raymond Mondon. Je demande la parole.

M. le président. La parole est à M. Mondon, sur l'article 1•'. M

. Raymond Mondon. Monsieur le secrétaire d'Etat, je désirevous poser une question très simple, mais très précise.

M. le rapporteur vient de noms déclarer que les explicationsqu'il avait données sur les accords conclus avec le Gabon et lesautres Républiques de l'ancienne Afrique équatoriale françaiseétaient également valables pour le projet de loi n° 789 concer-

nant la Côte d'Ivoire, le Dahomey, le Niger et la Haute-Volta.

Je suis au regret de ne pas être d'accord avec M.lerapporteurcar, en ce qui concerne ce projet de loi, il en va autrement quepour les deux autres ainsi que pour les projets concernant laFédération du Mali et Madagascar que nous avons votés il y aquelques semaines.En effet, dans l'avant.dernier alinéa de l'exposé des motifsdu projet de loi je lis ceci :

•A la différence de la procédure suivie pour Madagascar etle Mali, et également adoptée pour le Gabon, le Congo, le Tchadet la République centrafricaine, les dirigeants des quatre Etatsont demandé à ne pas négocier d'accords de coopération avant

la proclamation de leur indépendance s.Ainsi donc les explications qui étaient valables pour les autresEtats, monsieur le rapporteur et monsieur le secrétaire d'Etat,nelesont pas pour les quatre Etats de l'Entente.J'ai cherché une explication dans les deux lignes qui 'suiventet j'ai lu ce qui suit :eCependant, suivant les termes mêmes des accords de trans-fert, les quatre gouvernements ont tenu à marquer que l'accessionde leurs Etats à l'indépendance se faisait e en plein accord etamitié avec la République française s. _Cela, nous l'espérons, noua voulons le croire, mais ne nouasuffit pas. Je vous demande, monsieur le secrétaire d'Etatgomr

ASSEMBLEE NATIONALE -

SEANCE DU 20 JUILLET 1960

2075
ment i1 se fait que la

Républiquefrançaise ait signé des accordsdecoopération avec tousles autres Etats - Fédération du Mali,Madagascar et les anciens territoires de l'Afrique équatorialefrançaise -- et n'ait pas pu obtenir en même temps que lesaccords de transfert des compétences les accords de coopérationavec les quatre Etats de l'Entente ?Plusieurs de mes collègues et moi-même qui avons voté lesautres projets de loi sommes très réticents pour voter ce dernierprojet, car nous craignons que les autres Etats à qui nous avonsaccordé l'indépendance et le transfert de compétences maisavec lesquels nous avons conclu des accords en matière dedéfense et d'affaires étrangères redoutent aujourd'hui d'êtremoins bien traités que les quatre Etats de l'Entente,cest-à-direl'ancienne Afrique occidentale française.Monsieur le secrétaire d'Etat, cette question est très graveet de votre réponse dépendra le vote de plusieurs de mes collè-

gues et de moi-même. (Applaudissements sur plusieurs bancs à droite.) M.le président.La parole est à M. le rapporteur.

M.le rapporteur.Mes chers collègues, je me suis sans doutemal exprimé, ce dont vous voudrez bien m'excuser. Je tiens àmettre les choses au point.Ayant à rapporter sur huit accords de transfert de compé-tences groupés en trois rapports, j'ai cru qu'il était de bonneméthode de n'intervenir qu'une seule fois. J'ai abrégé mes obser-vations autant que possible, puisque mes rapports écrits renfer-maient toutes explications désirables.J'ai évoqué deux situations: celle qui est créée par les Etatsaveclesquels desaccordsde transfert de compétencesontétésignés, et celle à laquelle M.Mondonvientdefaireallusion.(Applaudissementsàgauche etaucentre.)Quandj'ai déclaré que mes explications étaient valables pourl'ensemble, je parlais, bien entendu, des explicationsgénérales

quej'aieul'honneur de développer, puisquecelles-ci portaientsur les divers casQuantaux autres questions poséesparM.Mondon,ellesnesontpas dela compétencedu rapporteur.(Applaudissementsà

gauche et aucentre.)

M.le président. La paroleest à M. le secrétaire d'Etatauxrelationsavecles Etatsde la Communauté.

M.Jean Foyer,secrétaired'Etat aux relationsavec les EtatsdelaCommunauté.Par les explications que j'ai eu l'honneur deprésenter à l'Assemblée audébutde cedébat,je pensaisavoirrépondu par avance à la question que M. Mondon a bien voulume poser tout à l'heure.PuisqueM.Mondonest revenu sur cepoint,je diraiquesi,non pas deux procédures, mais deuxméthodes différentes ontété suivies, il est exact, du point devuedes Etats, de considérerque l'une est supérieure à l'autre, objectivement.Il estincontestable quelaprocédure qui aété suiviepourlaFédération duMali et' laRépublique malgache n'apas étésans utilitépources Etats etqu'enparticulier, si lafédérationdu Mali estappeléemaintenant à jouerunrôleimportantsurla scèneinternationale, puisqu'elleestconviéeà participer aurétablissement de l'ordre au Congo belge, le secrétaire géné

raldes Nations Unies lui ayant demandé de fournir un certainnombre de bataillons à la force internationale, c'est parcequela Fédération du Mali avait conclu en temps utile des accordsdecoopérationetqu'envertu de ces accords laRépubliquefran-çaise luiavait fournil'assistance militaire suffisantepourmettrecesbataillonssur pied.Au surplus, pour apaiser l'inquiétude que vient de manifesjerM. le député-maire de Metz, je me permettrai de le renvoyerà ladéclarationmême faite par le présidentdu Gouvernementde la Fédération du Mali, M. Modibo Keita, le jour où il a signé,avec le Premier ministre de la République française, quarante-huit heures après l'accession de cette fédération à l'indé

pen-dance, les accords decoopération.e Ces accords - ad-il dit - ont, certes, été négociés

avantl'indépendance,mais nous aurions exactement conclu les mêmes. accords sinous avionsentrepris lanégociationaprès l'indépen-dance. »(Applaudissementsàgaucheet aucentre.)

M. Raymond Mondon. Pourquoi n'avez-vous pas suivi la mêmeprocédure avecles Etatsdel'Entente ?

M. Marcel Roclors.C'est là toute laquestion !

M

. le secrétaire d'Etat aux relations avec les Etats de laCommunauté. Je dirai enfin à M. Mondon que la méthode suivieen ce qui concerne les Etats de l'Entente n'a pas constitué unprécédent, puisque les Etats de l'ancienne Afrique équatorialefrançaise ont signé les accords après les Etats de l'Ententedans les mêmesconditionsque laRépublique malgacheet lafédération du Mali.Cela dit, les états de l'Entente ont préféré suivre une pro-cédure légèrement différente et ainsi que je l'ai exposé

toutà l'heure le Gouvernement français, dans ces conditions, n'avaitle choix qu'entre les deux possibilités que j'ai dites.Je me permettrai donc de retourner la question à M. Mondonen lui demandant s'il souhaitait que le Gouvernement françaiscontraignit la Côte d'Ivoire, le Dahomey, le Niger et la Haute-Volta au référendum prévu par l'alinéa 2 de l'article 86 de

laConstitution.(Applaudissementsàgaucheet aucentre.) M. leprésident.La parole est à M. Eugène-Claudius Petit.

M.Eugène-Claudius Petit.Mesdames, messieurs, nous sommesen train d'accomplir un_acte qui est peut-être unique dans l'his-toire des peuples.Je ne voudrais pas que s'engage un débat juridique qui puisseatténuer le caractère même du geste que nous allons accomplir(Applaudissements aucentre, àgauche et à l'extrêmegauche.)

M.Raymond Mondon.Ce n'est pasundébatd'ordre juridique,il s'agit du fond du problème, monsieur Claudius Petit. Vousdéplacez la question une fois de plus.

M.Eugène-Claudius Petit.On abeaucoupparlé, àproposdela Communauté et du Nord de l'Afrique de laasolution la plusfrançaise s. Or il nous estdonné aujourd'huide montrerquelle attitude la France doit avoir - et non pas e peut avoir s - à l'égard des peuples qu'elle a autrefois colonisés et qu'

ellea conduits à la maturité politique.La solution la plus française, c'est laplus généreuse.Ilfaudrait

doncprendregarde qu'unseul mot pût blesser certains hommes.

(Applaudissements au centredroit, aucentre gauche et surplu-sieursbancs àl'extrême gauche et àgauche.)Je pense particulièrement à l'un d'eux(Nouveaux applaudisse-mentssur lesmêmesbancs),qui atémoignésafidélité àla

France, malgré desdéceptions d'amour-proprelégitimes...

M.Pascal Arrighi.Desdéceptions toutcourt.

M.Eugène-Claudius Petit. ... lorsqu'ilavu que la situationqu'il préconisait juridiquementetqui associaitétroitement le destin

desonpays aunôtren'étaitpas adoptée pourdespays voisinsdusien.Etc'est cequil'aconduitàdemander quesonpayssoit associé au nôtre par des liens semblables à ceux qui ré

sul-taientdes accordsconclus entre ces autres Etats et laRépu-

bliquefrançaise.'Ces hommes - celui dont je viensdeparlernotamment--nous ont manifesté unetelle fidélité qu'il ne faut rien fairequiles blesse.(Applaudissements.)

M.Guy Jarrosson. A quila faute ?

M.le président.M.le rapporteur, au nomde la commission, etM.PaulCoste-Floretont déposé unamendementn°1tendantàrédiger comme suit le début de l'article ler:eEstapprouvél'accord particulierportanttransfertdescompétences de la Communauté à la République de la Côted'Ivoire conclu, en application de l'article 86, alinéa 3, de laConstitution, le11juillet 1960,entre. . .s(le reste sanschange-

ment).

La parole est à M. le rapporteur.

M.le rapporteur.Cetamendementestidentiqueà ceuxquel'Assemblée a déjà adoptés aux projets précédents.Etant donné la question posée par M.Mondon,j'appelle l'atten-tion de l'Assemblée sur le fait que l'amendement fait référence

à l'article 86, alinéa3 nouveau,de laConstitution, quiest ainsirédigé :eUn Etat membre de la Communauté peut également, parvoie d'accords,devenirindépendant sanscesserdece faitd'appar-

tenir à la Communautés.C'estpour répondreà un soucianalogueà celuiqu'amani-festé M.Mondon queM. Coste-Floret avaitproposécetamende-mentadoptépar la commission.

Plusieursvoixàdroite.Quelest l'avisdu Gouvernement ?

M.le président.Je mets auxvoixl'amendementn°1 pré.senté par M. lerapporteur,au nom de la commission, et M. Coste-

Floret.

(L'amendement,mis auxvoix.est adopté.)

M. le président. La parole est à M. Mondon.

M. Raymond Mondon. Je désire simplement expliquer mon votesur l'article 1"etcetteexplication sera valable pour l'en- semble du projet de loi. 2076
ASSE51IILEE NATIONALE - 2° SEANCE DU 20 JUILLET 1960

Peut-être ai-je mal compris

vos explications, monsieur lesecrétaired'Etat, maisvous ne nous avez pas convaincus,cer-tains de mes amis et moi-même.Je dirai, d'autre part, à' mon ami M.ClaudiusPetitquenousconservonsicibeaucoup d'amitiépourM.Houphouet-Boigny(Applaudissements à droite,au centre gauche età.l'extrêmegauche)quelesplus anciens d'entrenous ontconnuaucoursde plusieurs législatures danscette Assemblée.Nousrendons hommageàlafidélité qu'il atoujours témoignéeàl'égarddenotrepaysetdela Communauté.(Nouveauxapplau-dissements.)Mais il n'est pas question ici de critiquer un homme qui apeut-être éprouvé, comme vous l'avez dit, monsieur ClaudiusPetit, desdéceptionslégitimesd'amour-propre oudesdéceptionstout court.Ce que je critique, monsieur le secrétaire d'Etat, c'est la pro-cédure suivie à l'occasion des accords de transfert des com-pétences aux quatre Etats de l'Entente. La commission desaffaires étrangères de l'Assemblée nationale n été saisie

desaccords concernant la Fédération du Mali et Madagascar, maisellen'a pasété saisie, mêmepouravis, desaccordssignés avecles quatre Etats de l'Entente.

M.René Hostache.Il ne s'agit pas d'accords de coopération !

M.Raymond Mondon. Moncher collègue,nous avonsété saisisdesaccords avec la Fédération duMali et Madagascar, maisnonpas de ceux qui intéressent les Etats de l'Entente.

M.Roger Dusseaulx.C'est inexact.

M.René Hostache. MonsieurMondon,vonlez-vousme permettrede vous interrompre?

M. Raymond Mondon. Volontiers.

M. le président. La parole est à M. Hostache, avec l'autorisationde l'orateur.

M.René Hostache. Pourla Fédération du Mali etMadagascar,il s'agissait desaccords de coopération.Pour les Etats del'Entente, il s'agit des accords de transfert.Je ne crois pas que la commission des affaires étrangères aitété saisie pour ce qui concerne les premiers des accords detransfert.

M.Raymond Mondon.Cequeje critique, c'est l'absence d'ac-cords decoopération.Je déplore, d'autre part, qu'en ce quiconcerne l'ensemble des Etats de la Communauté rénovée - comme on l'appelle maintenant - on se soit contenté d'ac-cords bilatéraux.

M.Guy Jarrosson.Trèsbien !

M.Raymond Mondon. Sidesaccordsmultilatérauxavaientétéprévus nous neconnaîtrionspas, monsieur le secrétaire d'Etat,les difficultésque soulèvelaprocédure oulaméthode suiviepour la ratificationdesaccordsquifontl'objetdece projetdeloi n• 789.

En conclusion,je répète que plusieursdemescollègues etmoi-mêmequi avonsvoté, etcesoir encore, les projetsde loiprécédents concernant d'autres Etats ne pourrons pas votercelui-cinon pas par défianceenvers M.Houphouet-Boigny ouses amis, mais enraison de la procédure ou delaméthode suivieen l'occurrence.

M.le président.Personne nedemandeplus laparole ?... Je mets aux voix l'article 1" modifié par l'amendement n° 1. (L'article 1", ainsimodifié, misaux voix, estadopté.) [Article 2.]

M. le président.cArt.2. - Estapprouvél'accord particulierportant transfert des compétences de laCommunautéà la Répu-blique du Dahomey, conclu le 11 juillet 1960 entre le Gouver-nement de la République française et le Gouvernement de laRépublique du Dahomey et dont le texte est annexé à la prése

nteloi.sM. lerapporteur, au nom dela commission, et M.Paul Coste-Floret ont déposé un amendement n° 2 tendant à rédiger co

mmesuit le début de cet article:s Est approuvé l'accord particulier portant transfert descompétences de la Communauté à la République du Dahomeyconclu, en application de l'article 88, alinéa 3, de la constitution,

le11 juillet1960, entre.. .(le restesans changement).»quotesdbs_dbs19.pdfusesText_25
[PDF] constitution ivoirienne de 1960

[PDF] constitution ivoirienne de 2016 pdf

[PDF] constitution ivoirienne du 1er aout 2000 pdf

[PDF] constitution ivoirienne du 8 novembre 2016

[PDF] constitution maroc bladi

[PDF] constitution marocaine 1962

[PDF] constitution marocaine 1996 pdf

[PDF] constitution marocaine 2011 en arabe pdf

[PDF] constitution marocaine 2011 en français

[PDF] constitution marocaine 2017

[PDF] constitution niger 2010

[PDF] constitution niger 2011

[PDF] constitution togolaise 2002 pdf

[PDF] constitution togolaise 2013 pdf

[PDF] constitution togolaise de 1992