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1L'INDICE DE DEVELOPPEMENT HUMAIN : UNE APPROCHE INDIVIDUELLE

Jérôme Accardo, Fabrice Murat, Gaël de Peretti INSEE

Parmi les indicateurs dits " alternatifs » au PIB (produit intérieur brut), le plus connu est certainement

l'IDH (indicateur de développement humain). Ce succès s'explique en partie par le soutien d'Amartya

Sen, prix Nobel d'économie en 1998, qui longtemps sceptique a fini par reconnaître son utilité : " Nous

avons besoin d'une mesure, disait Mahbub 1 , aussi simple que le PNB - un seul chiffre - mais qui ne soit

pas aussi aveugle que lui face aux aspects sociaux de la vie humaine. Mahbub espérait non seulement

que l'IDH améliorerait, ou du moins compléterait utilement le PNB, mais aussi qu'il susciterait un

intérêt pour les autres variables qui sont amplement analysées dans le Rapport mondial sur le

développement humain. Mahbub avait tout à fait raison en cela, je dois l'admettre, et je me réjouis que

nous n'ayons pas essayé de l'empêcher de chercher une mesure sommaire » (contribution spéciale au

Rapport mondial sur le développement humain 1999).

La création de cet indicateur s'inscrit dans un retour dans les années 1990 des critiques de l'usage du

PIB comme indicateur de bien-être ou du progrès social réduisant ces notions reconnues comme

multidimensionnelles à la seule dimension économique, critiques qui s'étaient fortement développées à

la fin des années 1960, début des années 19702 . L'intérêt de l'IDH, selon son propre auteur, est sa

capacité à remettre en cause les classements établis par une simple comparaison des PIB par tête en

PPA (parité de pouvoir d'achat), en intégrant d'autres dimensions du développement humain comme la

santé et l'éducation3 . Cette étude n'a pas pour but de prolonger le débat sur l'intérêt des indicateurs alternatifs au PIB 4 mais propose un nouvel usage de l'IDH. Il s'agit de transposer cet indicateur macroéconomique qui permet de comparer les performances en terme de développement humain des

pays en un indicateur microéconomique afin de comparer les individus et d'enrichir le cas échéant

l'étude des inégalités en ne se limitant pas au seul niveau de vie.

I - RAPPELS SUR L'IDH MACRO

I - 1. Le concept de développement humain du PNUD L'IDH est l'indicateur phare mis au point par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le

Développement) qui permet de classer l'ensemble des pays à partir d'un indice agrégé reflétant trois

dimensions : bien-être matériel (via le PIB par habitant en PPA), la santé (via l'espérance de vie à la

naissance, l'éducation (via le taux de scolarisation et le taux d'alphabétisation des adultes). Cet

indicateur s'appuie sur les travaux de Sen sur la notion de bien-être : " [...] le bien-être d'une personne

peut être considéré en termes de qualité [...] de son existence. Vivre peut être considéré comme un

ensemble de " fonctionnements5 » reliés entre eux et consistant d'êtres et d'avoirs » (Sen, 1992). La

palette des fonctionnements est large puisqu'elle englobe aussi bien se nourrir correctement, être en

bonne santé, se sentir heureux, avoir du respect pour soi-même, participer à la vie collective, etc. A la

notion de " fonctionnement » s'ajoute celle de la capacité 6 de fonctionner. La capacité d'un individu

représente l'ensemble des combinaisons de fonctionnements auxquelles il a accès, c'est-à-dire la liberté

d'un individu à mener tel ou tel style de vie ou " la liberté d'une personne de choisir parmi des

existences diverses » (op. cit.). Ainsi le concept de développement humain a deux aspects : mise en

place du champ des possibles, utilisation des potentialités acquises : " le développement a pour objet

1

Mahbub ul Haq est le père du Rapport mondial sur le développement humain réalisé par le PNUD (Programme des Nations

Unies pour le Développement) chaque année depuis 1990. 2

Si dès le début du XXème siècle se pose la question de la mesure de la civilisation ou du progrès social (Nicifero, 1921 ;

Ogburn, 1933), les premières recherches sur les indicateurs sociaux à grande échelle débutent à la fin des années soixante

(rapports de la Nasa, de l'OCDE, de l'ONU, Olson, Delors, etc.). Ces développements s'appuient sur une critique de la légitimité

du PIB comme seule mesure du bien-être et de la recherche permanente de la croissance économique On trouvera un récit détaillé

de l'histoire des indicateurs sociaux en France dans la thèse de Vincent Spenlehauer : " L'évaluation des politiques publiques,

avatar de la planification », Université de Grenoble II Pierre Mendès-France, 1998. 3 A titre d'exemple en 2003 (dernières données disponibles), Cuba passe du 92

ème rang en terme de PIB/tête PPA au 52

ème

rang en terme d'IDH, la Guinée Equatoriale du 28

ème

rang au 121

ème

rang (respectivement plus forte progression et plus forte régression). 4

Cette question est toujours d'actualité. Ainsi dans son rapport " Where is the Wealth of Nations » présenté le 6 décembre 2005

à la conférence de Montréal sur les changements climatiques, la Banque Mondiale considère que les indicateurs utilisés

actuellement pour mesurer le niveau de développement sont gravement défaillants. Ainsi, les indices nationaux de comptabilité,

tels que le PIB - ne reflèteraient pas nécessairement les effets bénéfiques des dépenses d'éducation ou de santé ni les coûts liés à

la dégradation de l'environnement. La Banque mondiale propose une nouvelle méthode d'évaluation de la richesse nationale

totale des pays, prenant en compte le capital produit, les ressources naturelles mais aussi le capital social et humain. 5

C'est une traduction littérale du terme " functionings ». 6 C'est une traduction littérale du terme " capabilities ».

2d'élargir pour les êtres humains, le champ des possibles dans son ensemble, et pas seulement les

revenus » (Pnud, 1995, p. 14). Cette approche conduit à ne plus limiter la pauvreté à l'absence de ce

qui est nécessaire au bien-être matériel et à l'étendre à " la négation des opportunités et des possibilités

de choix les plus essentielles au développement humain » (Pnud, 1997, p. 4). Dans ce cadre, l'accent

n'est plus seulement mis sur le progrès matériel mais sur le bien-être humain. Ce changement de

perspective où la science économique est au service de l'être humain n'est finalement qu'un retour à la

problématique humaine développée entre autres par les philosophes grecs (en particulier Aristote).

I - 2. Définition

L'IDH est une moyenne d'indicateurs élémentaires censés refléter différentes dimensions du bien-être

d'un pays : le niveau de production, les conditions sanitaires, le niveau de diffusion des instruments

fondamentaux de la connaissance et de l'information. En pratique on considère les trois composantes

suivantes : - h Y = le log du PIB/tête en PPA - h S = l'espérance de vie à la naissance - h E = la moyenne pondérée (2/3, 1/3) du taux d'alphabétisation et du taux de scolarisation.

L'IDH est un indicateur relatif : il se calcule par rapport à une référence, temporelle ou géographique.

Les composantes élémentaires sont en effet normalisées par rapport cette référence. Ainsi, dans son

rapport sur le développement humain, le PNUD considère l'ensemble des économies du monde, qui

constitue le groupe de référence ; il calcule alors les indicateurs élémentaires, celui du niveau de la

production par exemple, i Y , à partir de h Y par (Max et min étant pris ici sur le groupe) : i Y = (h Y - min de h Y )/(Max de h Y - min de h Y Finalement l'IDH est la moyenne simple des trois indicateurs élémentaires h Y , h S , h E.

La référence

employée dans la normalisation n'est pas nécessairement dérivée d'observations effectives. Les valeurs

max et min utilisées ci-dessus peuvent aussi bien être choisies arbitrairement (indépendamment donc

des valeurs observées sur les différents pays, ou bien selon les années). Le seul objectif ici est de

gommer les écarts d'ordre de grandeur entre un log de PIB et un taux de scolarisation qui, faute de

normalisation, conduirait à ce que le premier écrase le second dans la moyenne.

L'IDH se révèle bien adapté à son propos qui est de mettre en évidence les différences entre pays

développés et pays moins avancés, et aussi les différentes façons d'être développés ou d'être moins

avancés.

I - 3. Les critiques de cet indicateur

L'IDH, comme l'ensemble des indicateurs synthétiques, n'est évidemment pas exempt de critiques. En

particulier, le choix relativement arbitraire de ses composantes élémentaires et des pondérations qui

permettent leur agrégation en un indice synthétique. Ces arguments peuvent être renversés comme

l'indiquent Gadrey et Jany-Catrice : " Le choix des pondérations des diverses variables qui composent

un indicateur (synthétique ou non), tout comme le choix des variables qui comptent, sont des enjeux de

débats publics et de confrontations de points de vue sur ce qu'il faut compter et sur ce qui compte le

plus. [...] La légitimité d'un indicateur se construit donc en même temps que les conventions

d'évaluation du progrès (Gadrey, Jany-Catrice, 2003) ». C'est tout le problème de la quantification au

sens développé par Desrosières : " Celle-ci contribue à exprimer et faire exister sous une forme

numérique, par mise en oeuvre de procédures conventionnelles, quelque chose qui était auparavant

exprimé seulement par des mots et non par des nombres (Desrosières, 2004) ». De fait, le PIB

n'échappe pas à ce constat. En effet, jusqu'en 1976, l'activité des administrations (nommées

aujourd'hui services non marchands) n'était pas comptabilisée dans la production nationale du fait

d'une volonté politique d'une reconstruction de la France axée sur les activités marchandes concurrentielles 7

Une autre critique, d'ordre plus statistique, est faite à l'IDH : sa forte corrélation avec le PIB (0,89

selon MacGillivray, 1991). Cette forte corrélation pose la question de son utilité puisqu'il apporterait

peu d'information supplémentaire alors qu'il existe des controverses sur sa construction (choix des

7 C'est du moins l'interprétation faite par Fourquet dans Les comptes de la puissance (1980).

3dimensions élémentaires et des pondérations). Enfin, et c'est celle qui nous intéresse, c'est un

indicateur macroéconomique, qui ne rend pas compte des inégalités de distribution du bien-être qu'il

est censé mesurer. Or, les fondements du développement humain sont les travaux de Sen qui

soutiennent le fait que les caractéristiques individuelles définissent des besoins différents mais aussi les

capacités à transformer un bien en un certain niveau de bien-être 8

II - La construction d'un IDH micro

Cette partie se propose de montrer qu'une version microéconomique de l'IDH satisfaisante doit aller au-

delà de la simple transposition des indicateurs de l'IDH macroéconomique. La mesure des trois types

de ressources au niveau individuel requiert d'autres instruments. II - 1. Les insuffisances d'un IDH microéconomique " naïf »

On pourrait penser a priori qu'un bon équivalent microéconomique de l'IDH usuel s'obtient simplement

en transposant mécaniquement l'IDH au niveau individuel. Un tel indicateur, qu'on appellera ici

" naïf » conduit cependant rapidement à des difficultés sérieuses, essentiellement dans les dimensions

santé et éducation. II - 1 - a. L'indicateur de ressources monétaires

Au niveau individuel les ressources monétaires correspondent à la richesse monétaire, c'est à dire à la

fois le revenu disponible après transferts, le patrimoine et les dépenses publiques. L'information

disponible au niveau individuel est rarement aussi large ; on dispose généralement d'une évaluation du

revenu disponible après impôts et transferts sociaux, dans certains cas du patrimoine (saisi au niveau du

ménage, d'ailleurs, ce qui soulève la question de son individualisation), mais jamais de l'ensemble des

transferts dont l'individu peut bénéficier, c'est à dire la prise en charge par la collectivité d'une partie

plus ou moins complète du coût des différents services publics : santé, éducation, transports,

équipement, sécurité, justice, défense, etc., au total les masses en jeu (environ 850 milliards d'euros)

sont comparables au revenu disponible brut des ménages (de l'ordre de 1000 milliards d'euros). Il paraît

difficile de les négliger. Malheureusement, comme l'ont montré les évaluations d'un tel revenu

microéconomique généralisé qui ont pu être tentées, l'exercice implique toujours de faire de

nombreuses hypothèses, généralement assez arbitraires et qui déterminent fortement le résultat (Masson

2002). On est donc contraint, faute de disposer de la bonne contrepartie individuelle du PIB, de recourir

au revenu tel que le collectent les sources individuelles (données d'enquête ou sources administratives,

par exemple fiscales) et qui n'en est qu'une fraction.

Ces objections ne sont cependant pas décisives. L'IDH est, en effet, dans son principe, une mesure des

ressources des individus pour satisfaire l'ensemble de leurs besoins : sa composante monétaire permet

de financer les besoins matériels. En particulier elle inclut les dépenses qui visent à maintenir ou

recouvrer un bon état santé. Or cet état de santé est précisément celui qui est évalué par l'indicateur de

santé de l'IDH. On a là une sorte de double compte puisque à une ressource particulière (les dépenses

de santé) on ajoute ce qu'elle permet de se procurer (une bonne santé) 9 . On est donc conduit ici à

exclure les transferts liés aux dépenses de santé. Un raisonnement identique suggère de ne pas tenir

compte des transferts liés aux dépenses (publiques) d'éducation.

La santé et l'éducation constituent l'essentiel (80%) des 280 milliards d'euros environ que représentent

les dépenses de consommation des APU (pour les biens et services individualisables) ; une fois ces

dépenses exclues, les individus ne bénéficient plus que des dépenses publiques non individualisables.

On supposera qu'elles affectent les individus de façon uniforme : si on considère séparément les

différents postes de dépenses concernés (transports, équipement, sécurité publique, etc.) l'hypothèse

n'est sans doute pas très réaliste. Elle l'est sans doute davantage quand on considère l'ensemble de ces

8

Sur ce dernier point, il faut noter la proposition de Hicks (1997), initialement suggérée par Anand et Sen : escompter chaque

composante de l'IDH par le Gini de sa distribution. Formellement au lieu de considérer la composante x, on considère x'=[1-

G(x)]*x. Alternativement, dans le cas ou on veut rendre compte d'écarts entre quelques sous-groupes (typiquement entre hommes

et femmes), on prend comme IDH global, une CES des deux IDH : i g=[0,5(ih1-a+if1-a)]

1/(1-a)

9

Fondamentalement, cette objection tient à ce que, dans l'approche individuelle, les dépenses publiques de santé sont des

dépenses dédiées à un emploi donné, hors du contrôle de l'individu. Dans l'approche macroéconomique, le PIB est une mesure

des ressources monétaires, disponibles pour tous les usages potentiels, sans affectation a priori de leur usage. Il ne serait donc pas

licite d'en exclure les montants affectés ex post aux dépenses de santé.

4postes. Sous cette condition, on peut négliger cette dépense au profit des individus, puisque la

normalisation des variables employée dans l'IDH neutralise l'addition d'un montant uniforme.

En revanche, négliger le patrimoine est certainement moins justifiable. C'est néanmoins ce que fait

l'IDH usuel. Dans le cadre de cette étude qui cherche simplement à transposer cet IDH au niveau

microéconomique, on ignorera donc la contribution de la richesse accumulée et on retiendra donc, dans

ce qui suit, le revenu disponible après transferts, tel qu'il est mesuré dans les enquêtes auprès des

ménages.

Ce revenu est déflaté par le nombre d'unité de consommation du ménage de façon à obtenir le niveau

de vie de chacun des individus qui le composent.

II - 1- b. L'indicateur d'éducation

L'IDH définit, on l'a vu, un indicateur d'éducation composé pour 2/3 du taux d'alphabétisation des

adultes, pour 1/3 de la durée moyenne de scolarisation. Au niveau individuel, la transposition directe de

ce type d'indicateurs constitue une information binaire assez pauvre, qui ne fournit que peu de renseignements sur la dispersion des situations.

Rappelons en effet que le taux d'alphabétisation est défini comme " le pourcentage de personnes de 15

ans et plus qui peuvent, en le comprenant, lire et écrire un texte simple et court sur la vie quotidienne »

(PNUD, 2002, p. 262). Appliquée à un pays développé, cette définition n'est pas très exigeante : seule

une très faible fraction de la population en France ne passe pas ce test (2,5% de l'ensemble de la

population, 0,8% des individus nés en France) peuvent être considérés comme analphabètes en ce sens

(score nul à l'enquête IVQ, voir plus bas). Peut-on pour autant en conclure que la question de

l'éducation est réglée ? Et que tous les autres individus, alphabétisés (en ce sens), sont uniformément

détenteurs de tous les moyens requis pour exercer tous leurs droits et remplir tous leurs devoirs ? Et

qu'ils ne sont pas susceptibles de se heurter à des difficultés d'intégration économique, sociale ou

politique génératrices de mal-être ?

Par ailleurs, on peut douter qu'un simple indicateur binaire (alphabétisé ou non) soit à même de rendre

compte des disparités, sans doute plus graduelles, du degré de maîtrise des compétences fondamentales.

Il n'est donc pas possible d'utiliser, pour l'éducation, la transposition directe de l'indicateur employé par

l'IDH macroéconomique.

Le nombre d'années passé dans le système scolaire peut paraître un meilleur indicateur. En réalité il ne

mesure probablement pas ce qui est réellement en jeu. Ce qui est importe, du moins dans le cadre

théorique qui fonde l'IDH (cf. I - 1) c'est la maîtrise des savoirs qui constituent les capacités

fondamentales, c'est-à-dire les conditions premières du choix de vie. De ce point de vue, entre un

individu sorti du système scolaire à 16 ans incapable de lire un texte simple et un bachelier la

différence est incomparablement plus grande qu'entre le titulaire d'une maîtrise et un doctorant. Le

nombre d'année d'études ne traduit pas cet écart.

Se référer au diplôme le plus élevé obtenu par l'individu est sans doute plus satisfaisant ; il convient

alors de projeter la variété des diplômes sur une même échelle quantitative, ce qui pose un problème

que le recours à une équation de salaire résout mal (il revient en effet à mesurer la ressource

intellectuelle par l'indicateur de ressources monétaires). Par ailleurs, en classant tous les sans-diplômes

dans une même catégorie, cette méthode mélange des individus de niveaux réels très différents (la

signification du diplôme ou de son absence dépendant de la génération à laquelle l'individu appartient).

II - 1 - c. L'indicateur de santé

L'espérance de vie à la naissance a certainement un sens au niveau macro : il résume les différentes

probabilités de décès à l'instant t. Au niveau microéconomique (i.e. pour un individu donné) sa

signification est en revanche beaucoup moins claire. En effet,

- soit on transpose cet indicateur directement en considérant l'espérance de vie à la naissance de

l'individu. On se réfère alors à un état antérieur de la société, éventuellement lointain si

l'individu est vieux (ou même à l'état d'une autre société si l'individu est immigré)

- soit on retient l'espérance de la durée de vie restante. Dans ce cas, cet indicateur est d'abord

déterminé par l'âge et le sexe de l'individu, de sorte que sa distribution reflète avant tout la

5pyramide des âges par sexe. L'information obtenue ici est donc d'un intérêt limité.

On peut certes envisager de raisonner par strate d'âge, en normalisant cet indicateur à l'intérieur de

chaque strate : J ~i = (Equotesdbs_dbs32.pdfusesText_38
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