Les plis dans larchitecture de Frank Gehry : Évolution du langage
Les plis dans l'architecture de Frank Gehry Evolution du langage influences artistiques et aspects théoriques sous l'angle français 401.
Le pli une figure dinterface entre architecture et ingénierie
6 juil. 2020 KEYWORDS: Architectural dimension Structural dimension
Le pli une figure dinterface entre architecture et ingénierie
structure to be adjusted to an architectural form drawn by the designer while de pli structural en architecture et de présenter un modèle et un environ ...
Marie-Jeanne Hoffner déploie un parcours artistique singulier qui
Le motif du pli qui se décline du papier plié aux arêtes d'architecture concentre toute la démarche de Marie-Jeanne. Hoffner. Dans une installation le sol se.
Lespace architectural en pli
1 déc. 2010 Architecture design
STRUCTURES PLISSEES Quelques références provenant des arts
Josef Albers Kurt Londenberg et Franz Zeier sont des références pour le designer; David. Georges Hemmerich intéresse l'architecte. Josef Albers (1888 - 1976).
Intégration de fonctions `` MES à larchitecture de pilotage dune
22 juil. 2021 L'aspect exécution de la production par la couche contrôle-commande selon le protocole de communication PLI
Les structures architecturales plissées en panneaux de bois
5 sept. 2017 Dans le domaine de l'architecture le pli offre de nombreuses possibilités morphologiques
Architectures Numériques et Résurgence Baroque: bernard Cache
3 janv. 2017 bernard Cache Greg Lynn et le Pli de Deleuze. Florence Plihon ... Folding in Architecture
Larticulation de lArchitecture et les téchnologies du numériques
8 Gilles Deleuze Le pli: Leibniz et le Baroque
Le rôle de la philosophie et des mathématiques dans le design paramétrique en architecture
Mohammed Akazaf,
Architecte Doctorant, Centre des Etudes Doctorales, m.akazaf@enerabat.ac.ma m.mhammedi@enarabat.ac.maRésumé
L'architecture a toujours été caractérisée par des relations fortes et systématiques avec les inventions
technologiques. Son histoire est bien documentée sur cette oscillation entre art et technique, deux
polarités ayant chacune ses préoccupations et ses fondements philosophiques et fonctionnels. Nous
le monde, une architecture souvent caractérisée par des formes fluides et par des processus de
réalisation non-standard. Le but de cet article est de jeter un éclairage sur les relations qui relient
technologies du numérique ; nous allons essayer d'expliquer comment cettemutation, générée par la révolution numérique, a été " co-pilotée » à l'origine par d'autres sciences
telles que les mathématiques et la philosophie. Les signes de cette mutation remontent à la fin des
années 60, années de l'avènement du microprocesseur autrestypes de géométries non euclidiennes. Il a fallu une vingtaine s, qui étaient nécessaires au
développement des machines, pour qu'une poignée d'architectes américains adoptentconvenue comme la french theory de certains philosophes français pour définir de nouvelles écritures
formelles pour l'architecture. du numérique design est désormais soumiseà l'hégémonie de l'algorithme. La nature de celui-ci confère à l'approche conceptuelle de multiples
appellations telles que : Morphogenesis, Architecture Génétique, Géométrie Fractale, Design
Paramétrique etc. Bien que l'architecture du numérique s'est bien libérée avec la découverte de
nouveaux outils de design, mais le chemin pour découvrir de nouveaux outils et procédés de
constructions, aux regards de la lenteur en CNC appliquée , semble encore long.Mots-clés : Architecture, design paramétrique, philosophie, mathématique, géométries fractales,
design computationnel, design génératifAbstract
Architecture has always been characterized by strong and systematic relationships with technologicalinventions. Its history is well documented on this oscillation between art and technique, two polarities
each having its concerns and its philosophical and functional foundations. The aim of this paper is to shed
light on the relationships that link architecture to digital technologies; we will try to explain how this
mutation, generated by the digital revolution, was originally "co-piloted" by other sciences such asmathematics and philosophy. Signs of this mutation date back to the late 1960s, when the microprocessor
was introduced and when other types of non-Euclidean geometry were discovered in mathematics. Thearchitectural aesthetic of digital design, whose transcendent meaning is linked to its generative logic, is
now subject to the hegemony of the algorithm giving to the conceptual approach multiple names such as:
Morphogenesis, Genetic Architecture, Fractal Geometry, Parametric Design etc. Although digital
architecture has been liberated, but the path to discover new construction tools and processes, in view of
the slowness of evolution in CNC applied to architecture, still seems long.Keywords: Architecture, parametric design, philosophy, mathematics, fractal geometries, computational
design, generative design 871. Introduction
Cette réflexion trouve sa justification dans les questionnements -toujours en suspens- portant sur le
numérique. Selon Mario Carpo, il faudrait un grand historien, un mathématicien et un philosophe pourexpliquer comment et pourquoi cette révolution culturelle marquée par la technologie du numérique
a engendré un nouveau style architectural basé sur des lignes et des surfaces lisses et courbes1. Ce
questionnement concourt avec les préoccupations de cette recherche et étant convaincu que la
prévision du futur est derrière nous, nous comptons nous attarder sur la genèse et les initiatives qui
ontNous sommes effectivement saisis
contemporaine à travers le monde, une architecture souvent caractérisée par des " blobs » fluides et
par des processus de réalisation non-standard. Des formes marquées par des courbes audacieuses et
exubérantes qui poussent certains architectes à qualifier cette architecture de baroque ou de
néobaroque II, des mots qui ont ressurgi durant les années 1990, dans certains discours autour de
Le musée Guggenheim de Frank Gehry à Bilbao,plus exposé par tous les protagonistes de cette révolution numérique, dont les conséquences pour le
secteur de la construction, sont significatives voire similaires à celles de la révolution industrielle.
On date en architecture par la
réalisation de ce musée à Bilbao en 1997 bien que certaines publications révèlent une origine un peu
plus ancienne que cela2. Les conséquences de la révolution numérique devront être perçues de
manière similaire à celles de la révolution industrielle, et un parallélisme devra être établit entre le
Guggenheim de Bilbao et le Crystal Palace réalisé par Joseph Paxton en 1851, afin de mesurer tournant esthétique que le numériquecomparaison devra éveiller un débat responsable et une comparaison sérieuse qui pointe les aspects
de nouveauté et les changements profonds opérés sur les mentalités professionnelle3 La révolution dans le Crystal Palace a ramené un changement aux niveaux des matériaux
auparavant sont restés les mêmes. Il a fallu un siècle pour que les bâtiments en verre et en acier soient
omniprésents dans les quatre coins du globe. Le numérique est en train de révolutionner la manière
de concevoir (Design Computationnel), la manière de collaborer (Building Information Modelling)ainsi que la manière de réaliser (CNC. CAD/CAM/ CFAO)4. De nouvelles compétences et de
nouveaux mécanismes professionnels sont en traininitiatives isolées nécessitant des efforts d'adaptation colossaux. Ces improvisations sont engagées
par des architectes, éparpillés sur la planète, çà et là, sans qu, à même de suivre
, soit établi. Il faut bien recherches. Se conformer, donc, aux nouvelles exigences de la profession et de son nouveau paradigme de production, ne peut pas actualisé, sans lequel Il es préoccupations portant sur le style en architecture qui constituaientle ciment qui fédérait les théories homogènes donnant naissance à des courants bien distincts, sont
mortes. Ces préoccupations ont cédé la place à d'autres ambitions et challenges qui font de
1 Mario Carpo, The ௗ
Institute of Technology, 2016.
2 Greg Lynn, Folding In Architecture, Wiley-Academy, 1995.
3 Branko Kolarevic, Architecture in the Digital Age: Design and Manufacturing (New York, NY: Spon Press, 2003).
4 Nous comptons consacrer cet article rien que pour le design.
88En exploitant ce qu'offre actuellement la technologie à tous les niveaux, ls rêves, d'autres désirs et .
2. Approche méthodologique
que nous comptons adopter dans ce cadre est une approche qualitativebasée sur une démarche inductive. Nous nous baserons sur les textes, les conférences et les
publications traitant les problématiques architecture. Nous analyserons les discours des architectes -garde afin de dépoussiérer les fondements philosophiques qui leurs servent ier une architecture marquée par des connections et des structures si complexes. Nous confrontons aussi leurs propos à s discours antagonistesqui pilotent la mutation en architecture du numérique. Notre préoccupation de définir la nature de
cette mutation est portée par la volonté de rattraper le retard accusé en matière enseignement de
et de la formation des professionnels ; elle est aussi motivée par le désir technico-juridique où le numérique sera au service de ecture. Nos variables spécifiques dans cet numérique, la philosophie et lesmathématiques. Nous allons analyser toutes les articulations constructives possibles afin de nuancer
entre le particulier et le général. Nous commencerons dans un premier temps par déconstruire tous
les préjugés qui attribuent le changement du style en architecture uniquement au numérique pour
vérifier, ensuite, à quelle mesure et à quel degré ce constat devrait être validé ou pas. Nous allons
analyser à travers une reconstruction chronologique, du numérique, e cette culture du numérique en architecture pour constituer un nouveau paradigme de réflexion et de conception paramétrique, itératif et collaboratif.3. Résultats
3.1. Genèse et Origine
Nous sommes incapables processus de production du projet architecturalsans faire appel aux technologies numériques. Mais avant de commencer à examiner le potentiel des
ordinateurs et des technologies numériques, nous allons établir une lecture chronologique pour
comprendre comment somme-nous arrivés à la situation contemporaine.5pluriel impliquant la multiplicité, la variabilité et les formes pliables qui caractérisent
l'architecture du numérique trouve son ancrage théorique dans la philosophie de GillesDeleuze (1925-1995), l'un des penseurs français les plus influents du XXe siècle6 dont la vision a été
adoptée par quelques architectes avant-garde aux Amérique. Deleuze estime que laréalité et les événements ne sont pas organisés suivant des fils continus, dans une succession
ordonnée7. Le " pliage » ou le " pli » est parmi les nombreux termes et concepts, tels que l'affiliation,
l'espace lisse et strié, la souplesse et la multiplicité, qui sont attribués et à la vision du
monde de Deleuze :" Le Baroque ne renvoie pas à une essence, mais plutôt à une fonction opératoire, à un trait. Il ne cesse de faire
5 Nick Dunn, Digital Fabrication in Architecture (London: King, 2012).
6 Kolarevic, Architecture in the Digital Age.2003
7 Gilles Deleuze. A Thousand Plateaus: Capitalism and Schizophrenia. Minneapolis: University of Minnesota Press, 1987.
89classiques... Mais il courbe et recourbe les plis, les po .8
Cette vision a été empruntée par des architectes, contemporains tel que Peter Eisenman, Greg Lynn
et Bernard Cache,9 Pour justifier une nouvelle esthétique marquée par les plis et les structures
connectées et, surtout, pour contester la causalité linéaire omniprésente de la pensée conceptuelle
" classique ». à avoir influencé les architectes américains par des paradigmesphilosophiques. Il y avait bien avant lui Jaque Derrida, le philosophe français, dont la théorie
déconstructiviste a été accueillie par Peter Eisenman, Frank o Gehry, et Daniel Libeskind, et bien
utres qui ont adopté ce qui est convenu comme la french theory. Ils ont traduit cette théorie en
expressions architecturales très controversées. Dans sa construction théorique, Jacques Derrida s'est
aperçu de la non légitimité scientifique de certaines modes de pensée qui ont perdu leur argumentaire
au regard de la mutation sociale et technologique. En architecture, La trabéation, par exemple, est une
architecture depuis la hutte primitive, celle-ci se voit dépassée -plaçant qui combine une fluidité très liquideet une résistance impressionnante. De ce fait, les principes de verticalité exigée autrefois par la
stabilité face aux lois de la pesanteur sont à reconsidérer. Avec la philosophie déconstructiviste, la
naissance à une architectonique dont les caractéristiques dépassent lesqualités tridimensionnelles pour rajouter une 4ème dimension, qui est perçue à travers les
setoujours les architectes à recourir à des sémantiques et des métaphores qui dégagent des massages
codés, et qui interprètent les préoccupations intellectuelles et sociales de leurs temps. numérique, qui se veut fluide et connectée, celle déconstructivisteest caractérisée de Conflit et de Contradiction. du contraste, souvent utilisé pour décrire cette
architecture, réduit sa valeur et prône celle du numérique qui a pris dans ses débuts des appellations
comme Blob-architecture ou Blobitecture10. La contradiction et le conflit renvoient d'ailleurs tous les
deux au même sens, pposition. Le recours à cette sémantique, présente dans l'architecture,
est motivé essentiellement par des préoccupations artistiques auxquelles une d'architecture devra répondre Etre et Art d'une à sa capacité d'exprimer les contradictions qui régissent le fonctionnement humain et celui de ces émotions 11. Ces aspects sont ni d'ordre technique ni d'ordre philosophique, et ils sont communs à beaucoup d' arts réparties sur plusieurs courants et plusieurs périodes dans l'histoire.3.2. Les facteurs de la mutation en architecture
Avant de passer à un discours beaucoup plus technique qui porte sur le numérique en architecture,
cette déconstruction/reconstruction, -ci semble tout à fait naturelle,et pour préciser aussi, que le rôle du numérique en tant que " outils », consiste à permettre de
8 Gilles Deleuze, Le pli: Leibniz et le Baroque, Collection " Critique » (Paris: Editions de Minuit, 1988).
9 essé à la philosophie du pli de Deleuze.
10 Ce mot a été utilisé pour la première fois par Greg Lynn, dans la revue "Folding In Architecture".1995
11 Dennis Boyes, Etre et Art, Desclée De Brouwer, Ddb.christianis, 1993.
90sélectionner parmi les plusieurs orientations esthétiques possibles, celle qui semble la plus
contextualisée et qui traduit les soucis intellectuels, philosophiques et artistiques de son temps.
La première raison de cette mutation qui semble naturelle et qui reste propre à la condition humaine
reste constitue le premier facteur de mutation vers le "Nouveau». Johann Wolfgang Von Goethe (romancier, dramaturge, poète, scientifique, théoricien de l'art et homme d'État allemand disait que "si les singes savaient sennuyer, ils pourraient devenir des hommes»12. En effet, à rnit situations où rien de son besoin vital ne lui manque. le déplaisir, le crève- tion humaine de manière générale. se trouve,ainsi, poussé à évoluer et à muter par les programmes qui lui sont offerts par son créateur. Gaston
Bachelard :
" Par les révolutions spirituelles que nécessite l'invention scientifique, l'homme devient une espèce mutante, ou
pour mieux dire encore, une espèce qui a besoin de muter, qui souffre de ne pas changer. Spirituellement,
»13.
est traumatisé devant la répétition et la multiplicité qui naucune variabilité, ellelui inspire la stagnation et la mort. La répétition génère un sentiment négatif et non désirable quand
elle ne parvient à aucune originalité dans son ensemble14. Gilles Deleuze a dédié tout un ouvrage pour
traiter le concept de la différence et son opposition à la répétition :" ..si la répétition est possible elle est du miracle plutôt que de la loi. Elle est contre la loi
15. »
Changement
permanente dans ce monde (16). La répétition au-delà d'unecertaine limite, crée une inflation dans l'originalité de artefact, elle simule une stagnation similaire
à la ligne horizontale dans un ECG qu Pour illustrer cela, il suffit de prendre le Guggenheim de Bilbao, aussi singulier même ville une dizaine de fois. te de produire des écritures architecturales variées, celles-cirestent le résultat de standards et de corpus de fabrications qui finissent par homogénéiser les
productions architecturales dans une aire géographique Le deuxième te qui caractérise la civilisation occidentale depuis de 17. l nouveaux12 " Annales, notes quotidiennes et annuelles de 1822 à 1825 (1830). - 1 citations - Référence citations »,
dicocitations.lemonde.fr,30_.php.
13 : Librairie philosophique J. Vrin, vol. 5, Bibliothèque des
textes philosophique, 1934.14 Remy Butler, Rythmes et Répétitions - YouTube, https://www.youtube.com/watch?v=cjiYWdU-pjE.
15 Gilles Deleuze, Différence et répétition (Presse Universitaires de France, Bibliothèque de Philosophie contemporaine,
1968).
16 Héraclite, philosophe grec de la fin du VI siècle av. J.-C.
17 - moderne. 91marchés qui caractérise le capitalisme investit des Le troisième élément est défini par la
force créative et la sensibilité de l'Homme qui dépassent toujours ses capacités d'expression. Il
pas à prouver que beaucoup aux sens dont jouit l'être humain sont toujours méconnus. L'esprit humain à chaque fois qu'une nouvelle invention apparait, se voit donner despossibilités supplémentaires pour se faire connaitre en allant au bout de ses rêves et pour vider toutes
les charges émotionnelles issues de son indifférence vis-à-vis de son vécu. Régit par la loi du
changement, L'Homme évolue toujours pour réceptionner, à chaque fois, les choses de manière
différente, ce qui produit des rebondissements différents dans un processus interactif et itératif.
Ces constats placent les technologies du numérique dans le registre global, réticulé et actif, qui évolue selon ses propres mécanismeset imprévisible que arithmétique et tendancielle. Les technologies du numérique sont des outils
techniques » et elles sont susceptibles d'être dépassées, dans le futur, par autres encore
plus bluffantes.3.3. Le numérique et la nouvelle esthétique en architecture
s offerts par le numérique ent . Cette fascination du numérique qui reste effectivement attractive s dont nous allons décliner les plus saillantes :3.3.1. Les surfaces à double courbures, les NURBS et le Bézier Spline
La première ogies du numérique est liée aux nouvelles aptitudes de représentation géométriques .Les mécanismes classiques de projections des concepts de projets basés sur la géométrie euclidienne
telle que la symétrie, la centralité, la répétition, la rotation, etc., n'intéressent plus les architectes. En
dépit de leur utilité, de leur beauté, de leur stabilité, et surtout de leur universalité, les lois d'Euclide
se voient écartées par la nécessité esthétique de la " Blobitecture de l'architecture Violet le duc, changeant de système, la nature des formesproduites change aussi. Cette dépendance de la chose à son système a été déjà révélée par Aristote :
"En un autre sens, la cause est la forme et le modèle des choses ; c'est-à-dire la notion qui détermine
l'essence de la chose . .. La nature agit par un principe intérieur, tandis que l'art est toujours une cause
extérieure à ce qu'il produit ».18Si nous accordons une grande importance à cet aspect de géométrie générative de la conception,
et les limitations géométriques conditionnent la construction des projets. Le constat pertinent de
William Michell a synthétisé ce rapport systématique qui a toujours limité phase de construction : " architects drew what they could build, and built what they could draw"1918 Aristote, de la Nature, trad. par Barthélémy Saint-Hilaire,
Librairie Philosophique de la Drange, vol. II, Chapitre 1, § 3 (Paris, 1862).19 William J. Roll Over Euclid: How Frank Gehry Designs and Builds (ed.), Frank Gehry,
Architect. New York: Guggenheim Museum Publications, 2001, pp. 352 92Nous admettons que la prédominance de la courbe et des angles pliés et arrondis n'est pas propre à
l'architecture du numérique, elle est bien présente dans beaucoup de projets iconiques bien avant cela.
un exemple pertinent dans ce cadre, le projet a été imaginé parle danois Jorn Utzon en 1957 (1957-1973)20 et il est l'un des plus célèbres bâtiments du 20ème siècle.
architecture originale et révolutionnaire de son époque, il ressemble à un voilier pour les uns, ou à un coquillage pour les autres. Saarinen (1910-1961), constitue aussi un bon corpus numérique. aéroport international de Washington-Dulles, oule Terminal 5 de l'aéroport international John-F. Kennedy ou encore le design de la chaise Tulipe,
Branko
Kolarevic21, l'approche prudente de Saarinen à l'égard de la forme plastique est exemplaire parce
Bernard Cache, il a expliqué cette ambivalence, en à identifier la nature et 22La courbe du passé est différente de celle d'aujourd'hui, celle hier est alourdie par une inertie
euclidienne, elle était le résultat dun consensus entre les capacités de perception géométriqu
une liberté dans un mouvement cherchant une beauté formelle. Les lois de lagéométrie euclidienne intervenaient toujours pour se rapprocher de ce virtuel non complètement
définit à la base dans l'imaginaire des concepteurs. Ainsi, les courbes aussi belles, aussi sinueuses et
-planes dont on connait les propriétés de dessin, dont on a les traces courbes et dont on maitrise les techniques de constructions.Ce mode
sur la planche à dessin, selon des assimilations et des approximations géométriques produit une perte
premier geste qui jaillit de l'esprit de l'architecte et sa projection géométrique et technique sur le
papier. Que ce soit de manière consciente ou pas, tous les architectes de la vieille école ont été exposés
à cette difficulté.
20 " History -
story/sydney-opera-house-history.html.21 Bernard Cache. Earth Moves. Cambridge: MIT Press, 1995.
22 Kolarevic, Architecture in the Digital Age.2003.
Figure 1: Côte à côte Opéra de Sydney de Jorn Utzon à gauche avec une simple courbure et Centre
Culturel Heydar Aliyev de Zaha Hadid à droite avec une double courbure. 93Le deuxième handicap est lié aux difficultés de la construction. Les masses sont souvent inscrites
dans des formes géométriques primitives, élémentaires pour des raisons de faisabilité du coffrage et
du coulage. Ce paradigme simpliste produit des formes facilement identifiables, qui sont saisies etdominées par la perception, ce qui ne produit chez l'observateur que peu de satisfaction qui reste
temporaire. Au demeurant, l'ennui finit par produire des sentiments de rejet à cause de l'absence d'une
d'esthétique défiante. exemple le plus représentatif, encore une fois, est celui du Musée de
Guggenheim de Bilbao de Frank Gehry. Le projet bien qu'il reste identifiable par la richesse de ses lignes et ses emboitements sculpturaux, se refuse être mémorable ou dominépar la perception. Son côté plastique lui permet d'échapper à la rigidité euclidienne et de s'exposer à
observateur, pour prendre, à chaque rencontre une manifestation différente.Pourquoi les courbures sont si présentes dans l'architecture du numérique ? Et qu'est ce qui rend
l'architecture aussi subjuguée par les courbures plus que jamais ? ce qui rend ce retour à la courbure permise par le logiciel aussi attractif? les propriétés de la courbe commandée par Spline et parBéziers23, offrent une nouvelle richesse esthétique beaucoup plus intéressante. Le rayon des tronçons
de cercles qui se joignent pour former la courbe change de manière continue et donne plus de douceur
et de finesse. Or dans la géométrie classique la courbe est issue, juste, d'un d'assemblage de trois ou
quatre (10 maximum) arcs de cercles dont le centre est défini. Sans le logiciel il est impossible de
tracer une courbure formée darcs de cercles. Voilà infini est devenu non seulement atteignable par l'algorithme mais surtout paramétrable et maîtrisable.23 Les courbes de Bézier sont des courbes polynomiales paramétriques décrites pour la première fois en 1962 par Pierre
Bézier (ingénieur Arts et Métiers et Supélec à la régie Renault dans les années 1950). Wikipédia
Figure 2: Les plaques d'acier à double
courbure pour la salle de conférence de la DG Bank (2000), Berlin, Allemagne, architecte Gehry Partners.à droite avec une double courbure.Source: Branko kolarevic Architecture
in the Digital age Design and manufacturing Edited by. Figure 3: Utilisation de surfaces roulées et à double courbure dans le pavillon de l'eau (1998), Pays-Bas, architecte Lars Spuybroek / NOX Architects. Source: Branko kolarevic Architecture in the Digital ageDesign and manufacturing Edited by.
94Quel est le sens phénoménologique qui transcendait la courbe dans la géométrie Euclidienne
particulière et celui qui la transcende dans la géométrie topologique ? Le retour à la courbe est porté
par une mutation technologique qui a, à la fois, nourri et facilité la perception et qui est en train de
faciliter leurs rebondissements sur le réel. La nature des courbes infinies dans leur définition jaillit
comme une conspiration universelle à des rêves tant emprisonnés. La filière de production
conceptuelle, qui donnait naissances à des artefacts architecturaux, empruntait une voie où se faisant
beaucoup de déperditions qualitatives. quand il original ne parvenait jamaisà projeter son imaginaire, il procédait par une série approximations que ce soit lors de la réflexion,
lors de la projection de dessin ou lors de la construction. Le décalage entre le rêve et la réalité était
important au point que le projet réalisé ne constitue qu'un symbole ou un avatar du projet initialement
pensé. Cette potentialité des courbes NURBS dotées une continuité variable et douce, génère
multiplicité, diversité, plusieurs angle de beauté, plusieuun que l'autre.Ce potentiel donne la possibilité d'interpeller la perception à chaque fois différemment;
défiante qui se refuse à la domination.3.3.2. Le Design computationnel génératif
Le deuxième élément attractif est lié à de nouvelles aptitudes de conception et de composition. Il
du Design Génératif basé sur la morphogensis, la tectonique, les L-système et la géométrie
fractale comme nouvelle approche du design. Ce sont des opérations computationnelles durantlesquelles les logiciels ne sont plus des outils de représentation destinés à la visualisation mais
fonctionnent comme des outils générateurs par la dérivation des masses et des formes.niveau où le processus cognitif de réflexion classique et linéaire se voit bousculé, opérant ainsi un
balancement décisif dans les modes de conception du design en architecture. En s'éloignant
radicalement des traditions et normes séculaires de la conception architecturale, les formes générées
numériquement ne sont ni conçues ni dessinées comme le voudraient le paradigme traditionnel, mais
elles sont obtenues par des méthodes de calcul génératif qui sont choisies par le concepteur. Ainsi, au
lieu de modéliser une forme externe, les concepteurs articulent une logique générative interne, par le
Figure 4: Greg Lynn, courbe obtenue par géométrie Euclidienne en haut et courbe Spline obtenue par des
logiciels de modélisation 3D (en bas). La courbe en haut est alors que la courbe Spline est . Source: G. Lynn, Animate Form, 1999, p.21. © Greg Lynn. 95qui produit ensuite, de manière automatique, une
gamme de possibilités à partir desquelles il pourrait choisir une proposition formelle appropriée pour
un développement ultérieur. une des possibilités offertes par la machine, et qui reste la plus originale et la plus révélatrice des changements importants qui en Architecture. Nous parlons désormais algébrisation du design computationneloù le rôle dalgorithme dépasse la représentation de la réalité virtuelle pensée mais participe dans sa
fabrication.Pour , (une
année avant microprocesseur par un ingénieur et un physicien d'Intel : Marcian Hoff et Federico Faggin)24, quand un biologiste angrois nommé Aristid Lindenmayer (1925-1989) a appellation du L-Systems25. Ce formalisme, étant étroitement lié aux langages formels,modélisation des plantes, a pris une ampleur révolutionnaire après 1984, lorsque, Alvy Ray Smith a
introduit des techniques d'infographie de pointe pour visualiser les structures et les processus
modélisés.2624 Alain Binet, Le Second xxe siècle (1939-2000), Paris, Ellipses, 2003, p.208
25 A. Lindenmayer. Mathematical models for cellular interaction in development, Parts I and II. Journal of Theoretical
Biology, 18:280315, 1968.
26 Alvy Ray Smith, " Plants Fractals and Formal Languages. », Computer Graphics, juillet 1984,
Figure 5 flocon de
neige avec 3 étapes de dérivations. 96Les effets qui sont, désormais, appliqués à la matérialité et à la forme, par le logiciel, ne sont pas
plastiques mais sont des lois mathématiques transcrites dans des scripts qui les font subir aux formes.
Le logiciel 3d studio Max et le module de Dynamo pour Revit constituent tous les deux des exemplespertinents pour illustrer ce niveau du computationnel design. On ne procède plus dans ce processus
par la détermination de la masse, de la peau ou de l'enveloppe mais on commence par définir la règle
intérieure de la " tectonique » qui commande vers extérieur des manifestations morphologiques.
Figure 7 : -Systeme avec
différentes valeurs des constantes.Figure 6 Ray Smith).
97Ce processus paramétrable donne une multitude de résultats morphologiques qui permettent à
l'architecte de faire des validations par phase et selon un avancement très contrôlé. Les relations
classiques qui lient les représentations du dessin au design se voient ébranlées, voire même rompues
aux regards des possibilités infinies que le computationnel design offre actuellement. Le plan negénère plus la façade et la coupe se dote d'un rôle purement analytique27. Une partie de la théorie de
Philippe Boudon en architecturologie notamment celle se rapportant au plan générateur est à
reconsidérer dans ce nouveau paradigme génératif du design.3.3.3. La variabilité infinie de masse
Le troisième élément attractif, et qui rime à son tour avec les visions de Deleuze, relève de la
variabilité infinie selon une ressemblance. Les grilles, les répétitions et les symétries perdent leurs
raisons dêtre car la variabilité infinie devient aussi réalisable que la modularité et que la
personnalisation de masse présente des alternatives à la production de masse28. Les anciens principes
de composition se voient neutralisés, aussi classiques soient-ils, ils permettaient de structurer,
occuper, de une conception. Ils permettaient aussi de réguler la disproportion élément avec le tout. Apparemment ceséléments de composition gênent elle ne les supporte plus. La répétition tue, on ne sait
pas où est ce qu'on s'arrête et elle est synonyme de limite, il n'y a pas d'évolution dans la répétition
qu'on devra toujours distinguer du rythme. Quant à la symétrie, elle rappelle la monarchie, une seule
source de commandement où tout est ramené à une seule référence qui est l'axe ou le centre de
symétrie. esprit de l'architecture contemporaine qui se veut libre, équitable, durable, a du mal à coexister avec ces principes.Au design cohérent, unifié, reconnaissable et perceptible, le computationnel design offre une
variabilité aussi bien infinie que la répétition monotone, il produit une dialectique architecturale
diversifiée mais unifiée par son obéissance aux mêmes scripts générateurs. Dans la multitude des
formes, produites avec ce paradigme de la variabilité infinie, on ne peut identifier aucune copie computationnel permet une contextualisation à laquelle aaspirer et si cette contextualisation sest manifestée par l'acier, le verre, lebéton dans l'architecture moderne, elle est en train de le faire aujourd'hui moyennant un formalisme
computationnel.27 Kolarevic, Architecture in the Digital Age.2003
28 Ibid.
Figure 8 : Tutoriel Grasshopper », Maison paramétrique - Tutoriels Rhino Grasshopper (blog), de
Mohamed Yazdi.
984. Conclusion
transistor sont dominants hui, ils embarquent dans bien qu'elle constituela dernière forteresse qui résiste face à cette conquête. Elle se voit imposée une nouvelle géométrie
séduisante, dont les lois et les mécanismes sont aussi mathématiques et universels que ceux et celles
Euclide.
Les comp
conceptuel sont une intelligence hybride (analogique et numérique). Ces compositions demeure comme un spectateur et non comme un acteur.Le paradigme de la variabilité de masse obtenu par le computationnel a été perçu par les architectes
avant-garde numérique comme une échappatoire au paradigme de la standardisation de masse futur plus intelligent et plus connecté où linformation transmise par les surfacesvers l'environnement deviendra plus importante que les aspects formels et esthétiques. La
prédominance actuelle de l'esthétique reculera au profit du nombre et des mathématiques.
définir des théories universelles, à même de lui procurer une grande longévité, se verra absorbée par la machine rationnelle enArchitecture a erré depuis très longtemps, à gauche et à droite sans vraiment atteindre au-une
beauté subjective et le plus souvent éphémère, un argumentaire indispensable pour la condition
humaine. Ainsi dans un futur dominé par le nombre, par la multiplicité, par l'optimisation, par la gestion automatique des én dont lesyeux restent fixés plusieurs heures sur son smartphone, qui se souciera de la forme ou de l'esthétique.
inquiétant dans cette révolutionmais c'est la grande vitesse qui fait défiler les nouveautés sans pour autant que ces nouveautés soient
complètement consommées et digérées. Nous sommes saisis par cette vitesse.La dématérialisation est en train de tuer le présent. Si ces multiples effets ont été déjà signalés par
plusieurs penseurs (Aristote, Heidegger, Jacques Ellul, Bertrand Giles, John Crary..) personne ne pouvait en mesurer l'ampleur qui se cristallisent jour après jour dans notrequotidien. Comme toute technique, la dématérialisation qui constitue une des nouveautés apportées
par l'ordinateur rend le présent insignifiant enle remplaçant soit par un futur qui installe une anxiété chronique, soit en forçant un voyage
nostalgique dans le passé ; du a plus de présent, il n'y a que le futur avec quelques momentsdu passé. Le philosophe français Bernard Stiegler qualifie les effets du numérique de disrupteurs, un
concept qui définit l'incapacité à suivre et à se synchroniser avec les nouveautés qui surgissent de
temps à autre de cette technologie du numérique devenue ubiquitaire. Ce changement accéléré qui
ne va pas sans répercussions le processus de production du projet architectural le paradigme duworkflow linéaire et chronologique pour un autre réticulé, paramétrable et interopérable de manière
instantanée. Cette réalité est constatée dans la mise à jour des de programmes régulièrement. Beaucoup de modules sont rajoutés chaque année et fontdernière version du logiciel sans que les précédentes soient maitrisées et utilisées. Les phénomènes
technologiques se défilent dans un enchaînement non linéaire et selon une vitesse qu'ils ne laissent
99même pas le temps aux philosophes, chroniqueurs, sociologues, psychologie pour en étudier
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