Saadi et son oeuvre dans la littérature française du XVIIe siècle à
Aug 25 2016 Comme on peut constater ici
Les Fables de La Fontaine
Le Songe d'un Habitant du Mogol. La Souris métamorphosée en Fille. La Tête et la Queue du Serpent. Un Animal dans la lune. Les vingt-neuf aquarelles.
In Memoriam Jacques Dumarçay (1926-2020)
Jun 30 2021 le soubassement rendant le programme architectural intérieur tout à fait ... 1991
DEUROPE
puis Gaulois puis habitant de l'Empire romain. Il est peu pro¬ servir d'axe et
The Shaping of a Political Poet: Five Newfound Verses by Jonathan
branches of the same plan of power"12 An Anglican minister and a minister of Parliament were La Fontaine's fable "Le Songe d'un habitant du Mogol.
Séquence 8
comme en témoigne « le Songe d'un habitant du Mogol » (Livre XI fable 4). L'erreur qu'il a commise le met exactement au même plan de.
Abolition : la traite des Nègres fut interdite au Congrès de Vienne
Annexe 2 : Le Songe d'un habitant du Mogol. 14. Annexe 3 : Lettre au capitaine Butler. 15. Travaux proposés. Travaux écrits. 17. Groupement de textes.
Corrigé du bac Français (1ère) 2021 - Antilles-Guyane 2
l'un des objets d'étude du programme ; Un plan en trois parties n'est ... s'interroge sur son rapport au monde (« Le Songe d'un habitant du Mogol »).
CYRANO DE BERGERAC DEDMOND ROSTAND: LE THÉÂTRE
cette « Solitude ou je trouve une douceur secrete » dans Le Songe d'un habitant du Mogol (Fables XI
Études de communication 16
Jun 21 2011 Elle se pose au plan juridique : en terme de ... d'auteur
Études de communication
langages, information, médiations16 | 1995
Pratiques d'écriture et champs professionnels.
Petites fabriques d'auteur
Sophie
Pene etPierre
Delcambre
(dir.)Édition
électronique
URL : http://journals.openedition.org/edc/2483
DOI : 10.4000/edc.2483
ISSN : 2101-0366
Éditeur
Université de Lille
Édition
impriméeDate de publication : 1 janvier 1995
ISSN : 1270-6841
Référence
électronique
Sophie Pene et Pierre Delcambre (dir.),
Études de communication
, 161995, "
Pratiques d'écriture et
champs professionnels. Petites fabriques d'auteur » [En ligne], mis en ligne le 21 juin 2011, consulté le19 mars 2021. URL
: http://journals.openedition.org/edc/2483 ; DOI : https://doi.org/10.4000/edc. 2483Ce document a été généré automatiquement le 19 mars 2021.
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Comité scientifique de ce numéro : Pierre Achard, Patrick Charaudeau, Bernard Miège, Pierre Moeglin, Jean Mouchon, Eric Neveu, Roger Odin, Michael Palmer, Jean-François Tétu, Yves Winkin.
Comité de rédaction de ce numéro : Olivier Chantraine, Pierre Delcambre, Bernard Delforce, Elisabeth Fichez, Martine Hédoux, Bernard Leconte, François Poulle, ChristineRevuz.
Études de communication, 16 | 19951
SOMMAIREDossier : Pratiques d'écriture et champs professionnels. Petites fabriquesd'auteurPrésentation:Petitesfabriquesd'auteur
Sophie Pène et Pierre Delcambre
Bernard Buron
Écritsdetravail:surlapistedel'auteur
Françoise Rouard
Sophie Pène
Olivier Chantraine
écrite
Lucrecia Escudero-Chauvel
Nathalie Deley
Nouvelles d'autres champs. Littérature
Entretien avec P. Malandain, responsable du colloque " auteur et autorité dans la France de l'ancien régime »
Le monde du travail et ses archives
Entretiens avec G. MOURADIAN et A. DESPLANQUE, Centre des Archives du Monde du TravailComptes-rendus
Manifestesmédiologiques
Régis Debray, Editions Gallimard, 1994
Pierre Vanier
Études de communication, 16 | 19952
Dossier : Pratiques d'écriture etchamps professionnels. Petitesfabriques d'auteurÉtudes de communication, 16 | 19953
Présentation : Petites fabriquesd'auteurSophie Pène et Pierre Delcambre1 " Pratiques d'écriture et Champs professionnels », le thème a occupé deux numérosd'Études de communication, le premier en juin 1990, le second en avril 1992 1 Ce
troisième numéro poursuit la même ambition que l'on peut décliner ainsi : analyser la part de l'écriture dans la professionnalisation, son édification, sa mise en scène, sa revendication ; développer une description des pratiques d'écriture, de leur économie et de leur environnement en s'attachant aux initiatives et aux jeux d'acteurs.2 Certains auteurs étaient déjà présents dans l'un ou dans ces premiers momentsd'élaboration. D'autres répondent à l'invitation du groupe de travail Gérico-CnamÉcrits, Écriture en contexte de travail, pour y introduire leur approche, profitant d'une
espèce d'appel d'air, l'espace ouvert il y a quelques années par quelques chercheurs qui s'interrogeaient sur l'écriture de salariés comme travail. Aussi n'y a-t-il pas dans cette livraison d'homogénéité voulue. Tous les auteurs ont cependant un point commun :l'attention accordée à l'écrit matériel, le moins réifié possible, épousant le mouvement
et le temps d'un métier, d'une communauté, d'une entreprise.3 L'écrit nous conduit vers l'histoire, celle des individus, celle des groupes socio-professionnels, celle du travail dont il est l'archive. C'est l'horizon de notre entreprise,
mais notre visée immédiate traite surtout de la pratique et des objets langagiers. Elle s'interroge ainsi sur le sujet qui, d'une façon ou d'une autre, assume l'écrit du travail. Non pas un sujet idéal, une cardinalité du système analysé, mais un sujet de chair et d'os. Il se reconnaît aux gestes et aux actes qu'il accomplit, ainsi qu'aux traces qu'il dépose en recevant, en produisant, en manipulant et en transformant des écrits.4 Pour le saisir, il nous est venu une idée à la limite de la provocation : l'auteur, écrasant
stéréotype de l'univers littéraire, ne serait-il pas un bon détecteur à promener dans nos
écrits gris ? Par différenciation et opposition, par ressemblance aussi, nous avons manipulé " l'auteur » comme un papier de tournesol qui réagirait aux composants invisibles de la solution dans laquelle on le plonge. A la clé, le moyen d'interroger la relation entre sujets et écrits. Nos sujets, pourtant, accumulent toutes les pénalitésÉtudes de communication, 16 | 19954
nuisibles à la liberté de création : ils sont, on le sait, et les articles qui suivent en donnent confirmation, soumis à des formes contraintes, ils supportent le pré-imprimé, ils se plient au formulaire ; ils admettent la répétition du courrier type et des rituels figés ; leurs lexiques relèvent du jargon professionnel, par les thématiques techniques comme par les effets de " culture d'entreprise » ; les marques énonciatives, le " je », le jugement, l'appréciation, sont rares et ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Celles- ci rappellent surtout l'empreinte des collectifs et des points de vue managériaux.5 Et pourtant, dès que l'écriture et ses marques " font texte », la question du " bon »texte, sa valeur, sa légitimité, sa pertinence impliquent qu'une personne, sur la scène
publique, soit figurée comme auteur. Il faut bien pouvoir donner une origine à l'écrit qui circule, un nom de baptême. Cette origine, comme le montrent Bernard Buron ou Olivier Chantraine, produit du sens. Plus subjectivement, le pouvoir d'initiative, le sentiment de propriété, la qualité de responsabilité et le désir de proclamation que porte le mot " auteur » rendent compte de phénomènes qui accompagnent indéniablement le cycle de vie du texte dans l'entreprise.6 Alors que faire de " l'auteur » ? Ici, c'est avant tout un thème de lancement qui restera
latent, une question heuristique dont la réponse est différée. La métaphore image avec excès - et profit - la conscience qu'ont tous les... auteurs des articles que les écrits expriment la présence des individus dans les organisations, ou les zones d'absence et d'empêchement. Ce numéro ne recherche aucunement les preuves méthodiques qui boucleraient le signalement d'un " auteur d'écrit professionnel ».7 En revanche, l'imposition du mot " auteur » a dégagé un fil résistant, qui court au
travers du numéro et lui donne son titre. Les écrits professionnels sont " fabriqués » et
cet Études de communication témoigne de la diversité des procédures.8 Au moins trois établis sont en place dans cet atelier un peu clandestin : l'établi
rhétorique appuyé sur des modèles, une culture, une dialogie ; l'établi de l'entreprise qui produit l'écrit comme un bien et un facteur d'ordre et de représentation d'elle-même ; l'établi de la personne, le fabricant d'écrit qui évalue son jeu et calcule sa mise.
9 Les modèles de textes déterminent des formats. Le " genre » compte-rendu, mêmeinexplicité, renvoie à une représentation assez précise pour que son auteur la travaille.
Il sait si ce qu'il produit correspond ou non aux attentes de ses destinataires. Un compte-rendu d'intervention, comme ceux qu'a souvent décrit Françoise Rouard, obéit finement aux lois du genre, la relation du réel, la preuve de l'acte. Bernard Buron prouve la correspondance entre pouvoir de l'écrit et création de forme : un compte- rendu de cercle de qualité ne trouve son efficience que quand il détermine une modalité de discours.10 Quand Nathalie Deley met au jour les différentes époques d'un journal d'entreprise, elle
s'appuie sur la gestion des espaces, la part de citation, de discours rapporté, de discours direct ou la figuration de tel ou tel personnage ou catégorie de personnages. Si Lucrecia Escudero peut suivre le procès de construction de la nouvelle, c'est parce que la forme finale du " journal » est connue et paramètre les différentes interventions. Cetterhétorique dépend aussi de la bonne façon de s'adresser à autrui : certaines " évidences
pratiques et conventionnelles », comme les nomme Olivier Chantraine, se manifestent dans la " virtuosité technique » investie dans la correspondance.11 Mais il n'y a pas là que rhétorique : Le texte produit ne semble avoir de valeur, pour son
rédacteur lui-même, qu'à certaines conditions. Il est par exemple nécessaire que cetteÉtudes de communication, 16 | 19955
représentation qu'il produit et propose soit mise en circulation comme un écrit quepuisse s'approprier l'entreprise, communauté complexe toujours en référence. Et, sil'on s'intéresse à des pratiques d'écriture qui paraissent minimales, comme lemarquage qu'étudie David Charrasse, on ne peut que constater leur prolifération : onreste frappé par les reports successifs de signes en textes, de textes en organigrammes,
enchâssement de pratiques diverses d'écriture qui alimentent le fonds d'écrits,
propriété de l'entreprise. Accède ainsi à la représentation un ordre de l'entreprise. L'économie du support et les finalités du poste induisent, par l'espace accordé, par la consigne donnée, une certaine " réponse ». Par l'accumulation des marques s'élabore " l'entreprise scripturaire ». " Fabrication » s'entend donc aussi dans le lien avecl'activité d'usinage. Dans ce parcours l'écrit est une étape. Il est pris dans la production
du travail : production de choses, émissions d'ordres, instances de coopération et de transmission, transformation des informations.12 Quand nous parlons " fabrique », c'est aussi une façon de débusquer le " fabricant »,
l'ouvrier pour qui l'écrit est un des outils de travail, l'auteur qui trafique le langagier pour asseoir un certain effet de sens. En, 1985, La Petite Fabrique de Littérature (éditée chez Magnard par A. Duchesne et Th. Leguay) lançait l'idée presque iconoclaste que la littérature pouvait s'enseigner autrement que par la lecture commentée : par l'écriture sans scrupule, par l'imitation, le plagiat, le pastiche, la parodie, le caviardage, l'expansion, la retouche... Une intertextualité joyeuse de faussaire était invitée à prendre, sur les bancs des lycées, le relais de la tradition précieuse et du club oulipien. Ce parti sans moralité, cette convention explicitée et retournée nous semblent bien utiles pour montrer le travail de truquage et de reprise que suppose tout écrit. Les " fabriques d'écrit » de l'univers tertiaire montrent des personnes s'entraînant àréparer par l'écrit justificatif un acte à demi-échoué. L'orchestration de décisions, la
conclusion de débats oraux se négocient par des arbitrages écrits, qui distribuent lesrôles et les évictions, mesurent les effets d'énonciation et de citation. A défaut de droits
d'auteurs se gèrent des droits d'écrire, et a contrario, le partage entre ce qui ne s'écrit et ne s'écrit pas.13 C'est dire que " fabriquer » implique qu'il y ait du construit, du non dit, de la marge et
de la protection. Le texte alors est une " surface », selon l'expression de Françoise Rouard, qui, de façon lacunaire, montre le travail de recomposition a posteriori d'une séquence de travail. Plus radicale est la position de David Charrasse, qui, à défaut de tenir pour auteurs les acteurs du marquage voit dans ce premier niveau de l'écriture un contrepoint de la production, un enregistrement dans l'ordre du symbolique des quantités d'objets produits, une monstration des actes, des temps, des espaces.14 De telles démarches ne peuvent que réinterroger la construction des objets derecherche, comme le montre Sophie Pène. Ce qui était auparavant analysé par le
linguiste comme " contexte », " situation », doit être mieux articulé : l'écrit est un des
éléments d'une action toujours accompagnée et structurée par du langage.15 Si l'écrit ne peut être simplement considéré comme le texte où émerge lareprésentation d'un contexte, il ne peut être aussi simplement traité comme le reste de
l'action, sa trace dérisoire et rigoureuse.16 La fabrique d'écrit est donc une entreprise de production de sens. Quand bien même ce
" sens » serait réduit par les uns au fonctionnel ou exalté comme emblématique par lesautres, écrit de liquidation de l'ordinaire ou de réassurance des rites, la fabrique d'écrit
établit un solide circuit d'échange. Analyser finement ce " système d'information »,Études de communication, 16 | 19956
mettre en avant le " travail » d'écriture ne revient pas à coller à une visionproductiviste de l'écrit, à souhaiter que la capacité d'auteur puisse devenir unecompétence de plus dont l'entreprise aurait l'usufruit. Pour nous, " fabrique d'écrit »
s'entend surtout comme une restitution de droit au secret, à l'astuce, à l'innovation et aussi à l'échec, droit dont l'acteur doit garder la maîtrise. NOTES1. Études de Communication a également publié en décembre 1993 un supplément " Séminaire
Écriture, écrits professionnels » qui s'inscrit dans cette série. Les sommaires de ces livraisons
sont repris en fin d'ouvrage.Études de communication, 16 | 19957
Écrire le travail : la position del'auteur les sujets de son écriture,les destinataires en questions. Le casdes comptes rendus des réunionsdes cercles de qualité.
Bernard Buron
1 Les procédures de certification des entreprises peuvent se synthétiser en trois phasessur le plan de l'écriture du travail. Dans un premier temps, les procédures réellement
mises en oeuvre sont enregistrées par écrit, puis elles sont rationalisées pour
correspondre à des critères définis d'efficacité et de rentabilité. Dans un second temps,
ces nouvelles procédures, élaborées à partir du travail réel - du moins, tel qu'il a été
écrit - " reviennent » dans les ateliers et les services d'où elles sont issues et
deviennent les nouvelles prescriptions. Enfin, le contrôle de ces prescriptions est réalisé par écrit1. Ce mouvement touche aussi bien la fonction publique d'état et
territoriale que les entreprises privées ; dans ces dernières, les secteurs de production sont concernés au même titre que les services fonctionnels. On aurait sans doute tort de considérer qu'il s'agit seulement là d'un nouvel avatar du taylorisme. Si l'objectif déclaré est analogue2 - rationaliser le travail pour augmenter la productivité et la
qualité des produits et des services - les modalités concrètes de cette rationalisationsont très différentes. Dans tous les cas, les salariés, quelque soit leur qualification sont
" associés »3 à ces procédures : ils participent aux différentes phases de l'écriture du
travail et des procédures réels ; de la modification de ces procédures écrites et del'écriture des nouvelles ; enfin, ils écrivent la manière dont les procédures modifiées
sont mises en oeuvre au quotidien.Études de communication, 16 | 19958
2 Dans ce texte, on se propose d'analyser les problèmes que pose l'écriture du travail et
des procédures à partir de l'exemple des cercles de qualité qui ont été en vogue dans les
entreprises tout au long de la dernière décennie. Si les cercles de qualité ont régressé
ou disparu depuis, ils permettent pourtant de montrer une partie des enjeux sociaux réels qui se négocient autour de ce type d'écrits professionnels.3 La première question qui peut être posée est celle de l'auteur de ces écritsprofessionnels. Si l'on se plaît à penser dans notre société que l'écriture est toujours
singulière, elle résulte au minimum, dans le cas qui nous occupe, d'une énonciation plurielle. Cette question est multiforme. Elle se pose au plan juridique : en terme de responsabilité de l'auteur de l'écrit professionnel - dans les procédures qualité qui se développent l'écrit peut servir de preuve4 ; en terme de droit d'auteur et de
reconnaissance de la propriété intellectuelle de l'écrit5. Elle se pose au plan de la
formation des travailleurs à l'écrit et de la reconnaissance de ces nouvelles capacités requises en termes de qualification, de statut et de salaire.4 De la même manière, le sujet sur lequel on écrit est à questionner à l'aune du processus
dans lequel l'écriture du travail et des procédures prennent leur place. L'analyse des comptes rendus des réunions dans lesquelles les salariés énoncent leurs savoirs (Buron1989) est pertinente car elle permet d'appréhender les écarts entre ce qu'ils disent de
leur travail réel et des procédures en vigueur et ce qu'ils en écrivent, compte tenu deleur position dans l'entreprise et des enjeux liés à leur position. Si on arrive à saisir les
écarts entre faire (quelque chose), dire ce que l'on fait et écrire ce que l'on dit faire6, on montre les limites de la conception de la qualité qui prévaut aujourd'hui et qui tend à réduire l'écriture des procédures et de leur application à une simple opération technique, sans voir la multitude et la variété des enjeux sociaux qui s'y négocient.5 Avant d'aller plus loin, précisons un point. Si l'écriture au travail (et du travail), telle
que nous venons de la définir cursivement, se développe d'une manière qui semble attestée, on doit prendre garde à l'illusion de la nouveauté. En effet, ce n'est pas d'aujourd'hui que l'écrit est mobilisé au travail. Depuis la Révolution industrielle, et en particulier avec le développement de théories d'organisation du travail telles leTaylorisme, on écrit au travail.
6 Si la question de l'écriture au travail, de l'auteur et du sujet sur lequel il écrit, devient
pertinente, c'est d'abord, et peut-être surtout, parce que de nouvelles catégories desalariés sont concernées. Ce qui est en jeu ne relève pas d'un développement linéaire, et
inéluctable, des " besoins » des entreprises en termes de savoirs requis et mobilisés autravail, et/ou de niveau de connaissances et de formation des salariés, qui se
manifesterait par leur accès généralisé à l'écriture dans le travail. Le phénomène qui
est en cause est celui de la transformation de la configuration7 des entreprises, dans
laquelle de nouvelles catégories utilisent l'écrit comme moyen de travail. On pourrait, dans une certaine mesure, dire que ces nouvelles catégories " accèdent » à l'écrituredans le cadre du travail, alors que cela leur était souvent interdit, de fait,
précédemment, mais il nous semble plus pertinent de poser que les formes actuellesd'organisation de la production requièrent la capacité des salariés à produire des écrits
relatifs à leur travail. Ce sont les principes et les modalités de la connaissance, de la transmission et du contrôle du travail, pertinent pour un groupe social particulier dans les entreprises qui semblent être proposés ou imposés à tous.7 Cet effort de construction et de distanciation théoriques nous semble d'autant plusutile que la question de l'écrit au travail interroge fortement le rapport du chercheur à
Études de communication, 16 | 19959
son propre travail et à son écriture. Dans le milieu intellectuel, l'écriture est souvent considérée comme une expression de l'individualité et de la liberté de l'auteur, en même temps elle est un moyen de manifester sa maîtrise professionnelle et une condition de sa reconnaissance dans le milieu. Sans cet effort, on risquerait de projeterun rapport spécifique à l'écriture sur l'ensemble des écritures et des rapports sociaux à
l'écriture, c'est-à-dire de considérer l'écriture comme liberté 8.1. L'analyse des écrits professionnels : questions
multiples8 L'analyse des écrits professionnels nous semble pouvoir intégrer les acquis de la
sociologie des champs, telle que Pierre Bourdieu l'a développée, et en particulier la sociologie du champ littéraire (Bourdieu, 1980 ; 1994). De ce point de vue, on peut donc considérer les écrits professionnels comme des " oeuvres » spécifiques produites par des auteurs spécifiques qui occupent une position dans un champ spécifique 9 de production d'écrits relatifs au travail et aux procédures dans les entreprises. Cette approche nous semble pertinente dans le cas des écrits produits par les cercles de qualité car tous les participants sont des volontaires, et donc, d'une certaine manière,acceptent de jouer le jeu, considèrent " que le jeu vaut la peine d'être joué, que le jeu en
vaut la chandelle ». L'approche en terme de champ n'exclut pas les conflits entre les " joueurs », bien qu'il y ait accord sur le jeu et sur le fait d'y participer elle permet même de penser que les affrontements dans le champ tiennent aussi à cet accord sur le jeu.9 Si on adopte cette approche, cela conduit à objectiver la structuration du champ deproduction d'écrits professionnels dans l'entreprise et la position relative des différents
textes ou " oeuvres » qui y sont produits10 : le règlement intérieur, les différentes
procédures techniques, les définitions des postes, des responsabilités...10 On doit ensuite analyser la position de l'auteur de l'écrit professionnel dans ce champ
(dans le cas qui nous intéresse, le compte rendu des réunions des cercles de qualité) etla légitimité qui est accordée à l'auteur et à la position qu'il occupe dans le champ de
production d'écrits professionnels où il écrit.11 Enfin, en dernier lieu, il convient d'analyser ce que l'auteur écrit, les sujets sur lesquels
il écrit et la manière dont il écrit, par rapport à ce qui pourrait s'écrire. Cela permet
d'appréhender, d'une part, les sujets sur lesquels l'auteur considère légitime d'écrire par rapport à la position qu'il occupe dans le champ. D'autre part, on peut saisir la représentation qu'il a du champ, c'est-à-dire la représentation qu'il a de sa position et des enjeux liés à l'écriture par rapport aux autres positions dans le champ de production d'écrits professionnels.12 La théorie des champs est intéressante pour analyser les enjeux qui se négocient dans
les écrits professionnels, en fonction des auteurs et de leur position dans le champ, dessujets sur lesquels ils écrivent et de la manière dont ils écrivent. Il convient pourtant de
ne pas autonomiser ce champ par rapport aux autres champs qui se croisent dans l'entreprise. Si on peut considérer qu'il y a dans chaque entreprise un champ de production d'écrits professionnels, aucune ne se réduit à ce seul champ.13 Dans les entreprises, le champ de production d'écrits professionnels se transforme, de
nouvelles catégories de salariés " accèdent » à l'écriture. On doit aussi prendre en
Études de communication, 16 | 199510
compte les caractéristiques de la " raison graphique », de l'écriture en tant quephénomène social et culturel spécifique. Jack Goody (1977) montre que le passage à
l'écriture dans une société transforme la représentation du temps : linéaire et continu
dans les sociétés sans écriture, il devient réversible et discontinu dans les sociétés avec
écriture. Ce qui nous intéresse ici, c'est de penser la transformation que produit l'introduction de l'écriture au travail pour ces catégories dont on requiert aujourd'hui la capacité à produire des écrits relatifs à leur travail.quotesdbs_dbs46.pdfusesText_46[PDF] le songe d'un habitant du mogol texte
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