LE CLAIR-OBSCUR DE LÂME HUMAINE DANS LE ROMAN LES
Aucun de ces personnages n'est vraiment blanc ou noir car le bien et le mal coexistent dans l'être humain. Les Âmes grises est donc le portrait des âmes
Lâme symboliste dans lœuvre de Philippe Claudel
Ci-dessus nous avons analysé deux facteurs qui peuvent étouffer l'âme de Dans Les Âmes Grises le personnage de Joséphine remarque également que le Bien ...
MASARYKOVA UNIVERZITA
La correspondance dans Les Âmes grises . TOUTES LES AMES GRISES (PERSONNAGES) . ... Pendant analyse du premier roman mentionné il nous.
MASARYKOVA UNIVERZITA
Comme les personnages des romans n'assistent pas aux L'ouvrage qui fera l'objet de notre analyse Les âmes grises
MASARYKOVA UNIVERZITA La thématique des romans de Philippe
populaires : La petite fille de Monsieur Linh et Les Ames grises. Dans le second roman analysé chaque personnage exprime une certaine solitude.
LES ÂMES GRISES
LES ÂMES GRISES. Pistes pédagogiques autour du film film de Yves Angelo adapté du roman de Philippe Claudel. Étude de l'affiche du film.
Les âmes grises Philippe Claudel Texte 1 : Je ne sais pas trop par
Les âmes grises Philippe Claudel. Texte 1 : A- Un narrateur : personnage ou témoin ? ... 2- Un narrateur-personnage impliqué dans le récit (acteur).
FICHE PÉDAGOGIQUE - LE RAPPORT DE BRODECK – Philippe
intéressé au cinéma : en 2005 il a adapté son propre roman Les Âmes grises
Le deuil dans le roman et dans lautobiographie : du ressassement à
le narrateur des Âmes grises écrit à Clémence celui de Meuse Le deuil
LA DUALITÉ DANS LOEUVRE DE JACQUES POULIN Paula Ann
Avant d'entamer une analyse de I'androgénéité des personnages dans l'oeuvre bien à l'abri du monde extérieur dans la silence bleutée de mon âme».
Les âmes grises Philippe Claudel
Texte 1 :
Je ne sais pas trop par où commencer. C'est bien difficile. Il y a tout ce temps parti, que les mots ne
reprendront jamais, et les visages aussi, les sourires, les plaies. Mais il faut tout de même que j'essaie de dire.
De dire ce qui depuis vingt ans me travaille le coeur. Les remords et les grandes questions. Il faut que j'ouvre
au couteau le mystère comme un ventre, et que j'y plonge à pleine mains, même si rien ne changera rien à
rien.Si on me demandait par quel miracle je sais tous les faits que je vais raconter, je répondrais que je les
sais, un point c'est tout. Je les sais parce qu'ils me sont familiers comme le soir qui tombe et le jour qui se
lève. Parce que j'ai passé ma vie à vouloir les assembler et les recoudre, pour les faire parler, pour les
entendre. C'était jadis un peu mon métier.Je vais faire défiler beaucoup d'ombres. L'une surtout sera au premier plan. Elle appartenait à un
homme qui se nommait Pierre-Ange Destinat. Il fut procureur à V. pendant plus de trente ans, et il exerça son
métier comme une horloge mécanique qui jamais ne s'émeut ni ne tombe en panne. Du grand art si l'on veut,
et qui n'a pas besoin de musée pour se mettre en valeur. En 1917, au moment de l'Affaire, comme on l'a
appelée chez nous tout en soulignant la majuscule avec des soupirs et des mimiques, il avait plus de soixante
ans et avait pris sa retraite une année plus tôt. C'était un homme grand et sec, qui ressemblait à un oiseau
froid, majestueux et lointain. Il parlait peu. Il impressionnait beaucoup.Il avait des yeux clairs qui semblaient
immobiles et des lèvres minces, pas de moustaches, un haut front, des cheveux gris.V.est distant de chez nous d'une vingtaine de kilomètres. Une vingtaine de kilomètres en 1917, c'était
un monde déjà, surtout en hiver, surtout avec cette guerre qui n'en finissait pas et qui nous amenait un grand
fracas sur les routes, de camions et de charrettes à bras, et des fumées puantes ainsi que des coups de
tonnerre par milliers car le front n'était pas loin, même si de là où nous étions, c'était pour nous comme un
monstre invisible, un pays caché.Destinat, on l'appelait différemment selon les endroits et selon les gens. A la prison de V., l plupart
des pensionnaires le surnommaient Bois-le-sang. Dans une cellule, j'ai même vu un dessin au couteau sur
une grosse porte en chêne qui le représentait. C'était d'ailleurs assez ressemblant. Il faut dire que l'artiste
avait eu tout le temps d'admirer le modèle durant ses quinze jours de procès. Nous autres dans la rue, quand on croisait Pierre-Ange Destinat, on l'appelait " Monsieur leProcureur ». Les hommes soulevaient leur casquette et les femmes modestes pliaient le genou. Les autres, les
grandes, celles qui étaient de son monde, baissaient la tête très légèrement, comme les petits oiseaux quand
ils boivent dans les gouttières. Tout cela ne le touchait guère. Il ne répondait pas, ou si peu, qu'il aurait fallu
porter quatre lorgnons bien astiqués pour voir ses lèvres bouger. Ce n'était pas du mépris comme la plupart
des gens le croyaient, c'était je pense tout simplement du détachement.Malgré tout, il y eut une jeune personne qui l'avait presque compris, une jeune fille dont je reparlerai,
et qui elle, mais pour elle seule, l'avait surnommé Tristesse. C'est peut-être par sa faute que tout est arrivé,
mais elle n'en a jamais rien su. •Regret village où se passe l'histoire •La position du narrateur •son appartenance sociale : le langage parfois familier voire oral •une anadiplose -----------------A/ A-----------------•Portrait de Pierre-Ange Destinat : portait physique réaliste et imagé par la comparaison // portrait
moral : il est à l'écart des autres, paraît méprisant à certains, il est Procureur, c'est à dire qu'il demande la peine de mort pour certains accusés.Il paraît insensible
le surnom de Tristesse est par l'institutriceun portrait contrasté : élogieux par certains côtés mais aussi dévalorisant : la curiosité du lecteur est
piquée •on peut s'attendre à un récit tragique grâce au champ lexical de la justice. •HyperbateFigure de style qui consiste à mettre en relief un mot ou un groupe de mots en l'ajoutant à la fin d'une
phrase qui paraissait terminée.• L'hyperbate est une figure qui met une distance entre des mots que la syntaxe unirait habituellement.
Elle sert notamment à mettre en évidence les mots ajoutés. Par exemple, il y a hyperbate dans : Les armes au matin sont belles, et la mer (Saint-John Perse). Ici on a l'impression d'assister au travail de mémoire du narrateur. •Métonymies : plaies, sourires visagesProblématique : Comment Philippe Claudel pique-t-il la curiosité du lecteur dès l'incipit ? A quoi l'incipit permet-il d'introduire l'intrigue dans le roman ?En quoi cet incipit annonce-t-il un roman policier singulier?I-Par la création d'un narrateur ambigu:
A- Un narrateur : personnage ou témoin ?
1- Un narrateur témoin et donc pas omniscient
a) le narrateur dont on ignore le nom, a assisté à des événements qui l'ont marqué ; " Je les
sais parce qu'ils me sont familiers comme le soir qui tombe et le jour qui se lève. Parce que j'ai passé ma vie à vouloir les assembler et les recoudre, pour les faire parler, pour les entendre »2- Un narrateur-personnage impliqué dans le récit (acteur)
a) par la difficulté à s'exprimer " Je ne sais pas trop par où commencer. C'est bien difficile. » b) par les sentiments contradictoires qui animent le narrateur " De dire ce qui depuis vingt ans me travaille le coeur. Les remords et les grandes questions. B- Un récit imagé à l'allure familière1- Utilisation de comparaisons ou de métaphores pour évoquer les événements ou les
personnages. a) le front : " c'était pour nous comme un monstre invisible »b) les événements : " Je les sais parce qu'ils me sont familiers comme le soir qui tombe et le
jour qui se lève »2- Utilisation d'un niveau de langage oral voire familier
a) utilisation de présentatifs : " c'est bien difficile » / " il y a » b) emploi d'hyperbate : " Il y a tout ce temps parti, que les mots ne reprendront jamais, etles visages aussi, les sourires, les plaies » = cela semble vouloir dire que le narrateur nous fait
assister à ses tâtonnements, ses hésitations. c) emploi d'anadiploses : " Mais il faut tout de même que j'essaie de dire. De dire ce qui depuis vingt ans me travaille le coeur. » même commentaire C- Ou un récit à l'écriture maîtrisée ?1- utilisation d'un langage poétique et métaphorique :
a) emploi d'images poétiques : " celles qui étaient de son monde, baissaient la tête très
légèrement, comme les petits oiseaux quand ils boivent dans les gouttières » le narrateur
compare les grandes dames qui saluent Pierre-Ange Destinat à des oiseaux b) emploi de phrases au rythme ample : " Il ne répondait pas, ou si peu, qu'il aurait fallu porter quatre lorgnons bien astiqués pour voir ses lèvres bouger. »2- Utilisation d'une prétérition : le narrateur sait sans savoir. " Je ne sais pas trop
par où commencer » et " je sais tous les faits que je vais raconter, je répondrais que je les
sais, un point c'est tout. Je les sais parce qu'ils me sont familiers ». D'ailleurs la narration ayant lieu 20 après les faits, l'ignorance du narrateur est feinte.3- Il a le sens de la formule : ici utilisation d'antithèse " Il parlait peu. Il
impressionnait beaucoup » II- Par la présence d'un mystérieux personnage principalA- Un portrait physique
1-Sa silhouette : Grand " C'était un homme grand et sec, qui ressemblait à un oiseau
froid, majestueux et lointain »2- Son visage : " Il avait des yeux clairs qui semblaient immobiles et des lèvres
minces, pas de moustaches, un haut front, des cheveux gris. »B- son portrait moral
1- Intransigeance et régularité: " Il fut procureur à V. pendant plus de trente ans »=
il représente l'accusation2-Paraît Insensible
a) dans sa manière d'exercer son métier et vis à vis des accusés : " il exerça son métier
comme une horloge mécanique qui jamais ne s'émeut ni ne tombe en panne. » b) vis à vis des autres personnes : ne répond pas aux salutsC- Un personnage ambigu
1- Haï par ceux qu'il condamne qui le nomment métaphoriquement " Bois-le-sang » et
le caricaturent.2- Respecté par les autres mais redouté : " Les hommes soulevaient leur casquette
et les femmes modestes pliaient le genou. »3- Une autre interprétation est suggérée par la jeune fille et le narrateur : " Malgré
tout, il y eut une jeune personne qui l'avait presque compris, une jeune fille dont je reparlerai,et qui elle, mais pour elle seule, l'avait surnommé Tristesse », ce qui semblerait suggéré qu'il
est surtout seul et détaché comme le suggère son nom Pierre ( = la dureté) -Ange ( le détachement) Destinat (le destin, celui de ses condamnés, le sien?) III-Par l'annonce d'une intrigue policière dans une toile de fond réaliste et tragique A- Un contexte tragique : La 1ère guerre mondiale1- Des repères spatio-temporels clairs bien que partiellement masqués
a) 1917 b) V. pour la ville de Verdun, près du front c) R. pour la ville de Regret, comme si le narrateur voulait laisser le lecteur dans l'ignorance des lieux réels.2- Ancrage réaliste :
a) la route qui relie Regret à Verdun existe réellement et a été le lieu d'un important trafic
routier pendant la guerre.b) Verdun a été le lieu de grands affrontements pendant la 1ère guerre mondiale : de février
à novembre 1916, 300 000 morts en tout et " match nul » mais symbole de la résistance héroïque du côté français.B-l'annonce de l'Affaire : un récit tragique ?
1- Le thème de la justice apparaît : champ lexical " prison », " cellule », " procès »,
" Bois-le-sang », " procureur »2- L'importance de l'Affaire est soulignée par l'écriture en italique et par la
Majuscule : " En 1917, au moment de l'
Affaire, comme on l'a appelée chez nous tout en soulignant la majuscule avec des soupirs et des mimiques » , dans un contexte de guerre cela montre la gravité de l'événement avant même que nous sachions de quoi il s'agit.3- le thème de la mort apparaît à travers certains mots " ombres » " ange » mais
aussi à travers la métaphore chirurgicale " Il faut que j'ouvre au couteau le mystère comme
un ventre, et que j'y plonge à pleine mains » qui évoque une césarienne et qui joue un rôle
d'anticipation.( ou prolepse = annonce de la suite du récit, la mort de Clémence lors de sonaccouchement) + cruauté de l'acte suggéré par les allitérations en -t, en -K et en Pl. // l'idée
qu'il faut accoucher de la vérité.CONCLUSION :
•Des personnages mystérieux, tous morts ( " ombres ») : on ignore le nom de la jeune fille et celui du narrateur-personnage, le personnage principal est ambigu. •Une histoire policière et tragique mais indéfinie•Une confession que la narrateur s'adresse à lui-même 20 ans après les événements
= cet incipit dévoile moins qu'il ne dissimule, fait durer le suspense, et incite par là le lecteur à en savoir davantage.quotesdbs_dbs46.pdfusesText_46[PDF] les ames grises livre pdf
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