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Les femmes dans le monde,

2015

Des chi?res et des idées

Nations Unies

New York, 2016

Département des affaires économiques et sociales

ST/ESA/STAT/SER.K/20

Département des affaires économiques et sociales

Le Département des a?aires économiques et sociales du Secrétariat de l'Organisation des Nations

Unies assure l'interface indispensable entre les politiques mondiales appliquées dans les domaines

économique, social et environnemental et les mesures prises à l'échelon national. Le Département

travaille principalement dans trois domaines reliés entre eux : i) il collecte, produit et analyse des

données et informations très variées d'ordre économique, social et environnemental auxquelles les

États Membres des Nations Unies font appel pour étudier les problèmes communs et faire le point sur

les possibilités d'action; ii) il facilite les négociations entre pays membres dans de nombreux organes

intergouvernementaux sur des plans d'action communs pour aborder les dé?s mondiaux actuels ou

nouveaux; et iii) il donne aux gouvernements intéressés des avis sur les moyens utilisables pour traduire

en programmes au niveau national les cadres politiques élaborés lors des conférences et des sommets des

Nations Unies et, par le biais de l'assistance technique, il contribue à renforcer les capacités nationales.

Note

Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui y ?gurent

n'impliquent de la part du Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies aucune prise de position

quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé

de leurs frontières ou limites. Tel qu'il est utilisé dans le texte de la présente étude, le mot " pays » peut

également désigner un territoire ou une zone, selon le cas. Compte tenu du fait qu'il n'existe pas de

convention dé?nie au sein du système des Nations Unies pour la désignation des pays ou des zones

" développés » et " en développement », cette distinction est établie à des ?ns d'analyse statistique

uniquement; elle n'entraîne pas nécessairement de jugement sur le stade de développement d'un pays

ou d'un territoire donné. La mention du nom d'une entreprise, d'une organisation, d'un produit ou

d'un site Internet ne signi?e pas qu'il ou elle béné?cie de l'aval de l'Organisation des Nations Unies.

Référence suggérée : Nations Unies, 2015. Les femmes dans le monde, 2015 : des chi?res et des idées.

New York, Nations Unies, Département des a?aires économiques et sociales, Division de statistique.

Numéro de vente : F.15.XVII.8.

ST/ESA/STAT/SER.K/20

© 2016 Nations Unies

Tous droits réservés

Les demandes d'autorisation de photocopier ou de reproduire des parties de ce contenu doivent être

adressées au Copyright Clearance sector (copyright.com).

Toutes les autres demandes relatives aux droits et licences, y compris les droits dérivés, doivent être

adressées à : Nations Unies Publications, 300 East 42nd Street, New York, NY 10017, United States of America Email : publications@un.org; site Internet : un.org/publications Publication des Nations Unies (Département des a?aires économiques et sociales)

ISBN : 978-92-1-261234-8

e-ISBN : 978-92-1-057372-6

Numéro de vente : F.15.XVII.8

iii

Message du Secrétaire général

Les femmes dans le monde, 2015 : des chi?res et des idées paraît au moment même où la communauté

internationale célèbre le vingtième anniversaire de deux documents historiques, la Déclaration et le

Programme d'action de Beijing, et appelle de ses vœux l'adoption d'objectifs de développement durable

qui guideront la lutte contre la pauvreté dans le monde à l'horizon 2030.

À cet égard, l'égalité des sexes, la promotion des femmes et leur autonomisation, qui jouent un rôle

tout à fait crucial dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, demeurent des

composantes indispensables du succès.

Le présent rapport con?rme qu'au cours des vingt dernières années la vie des femmes s'est améliorée

dans bien des domaines, mais aussi que cette amélioration est lente et inégale entre les régions, entre

les pays et au sein des pays eux-mêmes. Je recommande cette publication aux gouvernements, aux chercheurs, aux universitaires, aux orga- nisations non gouvernementales et aux citoyens du monde entier. Je suis convaincu que tous feront le

meilleur usage des informations fournies dans ces pages, à l'heure où nous œuvrons, ensemble, pour

que chaque femme puisse jouir de ses droits fondamentaux et réaliser son plein potentiel.

B? Ki-moon

v

Préface

Cette sixième édition du rapport Les femmes dans le monde, 2015 : des chi?res et des idées présente

les dernières statistiques et analyses sur la situation des femmes et des hommes aux niveaux mondial

et régional, et passe en revue les progrès accomplis en faveur de l'égalité des sexes au cours des vingt

dernières années. Les huit chapitres de ce rapport correspondent aux grands domaines de politique

générale dé?nis dans le Programme d'action de Beijing, cadre qui ?xe l'agenda international pour

l'amélioration de la condition des femmes : population et familles, santé, éducation, travail, pouvoir et

prise de décisions, violence à l'égard des femmes, environnement et pauvreté. Chacun de ces chapitres

met en lumière l'expérience des femmes et des hommes à toutes les étapes de leur vie, de l'enfance à

la vieillesse en passant par les années de formation, la vie professionnelle et les années de procréation.

Les statistiques et les analyses présentées dans Les femmes dans le monde, 2015 : des chi?res et des idées

reposent sur l'analyse complète et minutieuse d'un grand nombre de données et tiennent compte des

dernières avancées méthodologiques en matière de statistiques tenant compte de la problématique

hommes-femmes (statistiques du genre). Le rapport montre que, à certains égards, la vie des femmes

s'est améliorée; sur le plan de l'éducation, par exemple, l'écart entre les sexes s'est réduit, en particulier

au niveau primaire, et dans de nombreux pays les femmes sont aujourd'hui plus nombreuses que les

hommes dans l'enseignement supérieur. Dans d'autres domaines, toutefois, peu de progrès ont été

accomplis. Aujourd'hui, à l'échelle mondiale, la moitié des femmes seulement font partie de la popula-

tion active, contre les trois quarts des hommes, une situation qui n'a guère évolué depuis 20 ans. Dans

les sphères publique et privée, les femmes sont encore loin de pouvoir faire entendre leur voix au même

titre que les hommes. Et malheureusement, dans toutes les régions du monde, elles sont toujours en

proie à diverses formes de violence. Les femmes doivent également faire face à de nouveaux dé?s, en

raison notamment de l'évolution des modes de vie; ainsi, les femmes plus âgées vivent aujourd'hui plus

fréquemment seules et dans la pauvreté que les hommes du même groupe d'âge. J'espère sincèrement que cette publication nous permettra de mieux comprendre la situation des

femmes et des hommes dans le monde, ainsi que les progrès qui ont été accomplis en faveur de l'auto-

nomisation des femmes. Je suis également convaincu qu'il servira de modèle aux décideurs, tant au

niveau national qu'international, et leur permettra de déceler les lacunes en matière de données dis-

ponibles sur la problématique hommes-femmes et d'y remédier. Il reste beaucoup à faire pour couvrir

entièrement les domaines essentiels, améliorer l'actualité et la comparabilité des données dans le temps

et dans l'espace, et renforcer les capacités nationales en matière de production et d'utilisation de sta-

tistiques du genre.

Wff Hongbo,

Secrétaire général adjoint aux a?aires économiques et sociales vii

Remerciements

Les femmes dans le monde, 2015 : des chi?res et des idées a été élaboré par la Division de statistique du

Département des a?aires économiques et sociales de l'Organisation des Nations Unies. Cette publi-

cation est le résultat d'un e?ort collectif, auquel ont participé un grand nombre de contributeurs du

monde entier. Nous sommes tout particulièrement reconnaissants aux personnes suivantes, membres du personnel,

consultants et stagiaires du Service des statistiques démographiques et sociales de la Division de statis-

tique : Jan Beise, Ionica Berevoescu, Haoyi Chen, Charlotte French, Francesca Grum, Harumi Shibata

Salazar, omas Spoorenberg et Sei?e Tadesse, pour leurs recherches, leurs analyses et l'ébauche des

di?érents chapitres; et Richard Bilsborrow, Maria Isabel Cobos, Jason Davis, Andrew Smith, Phoebe Spencer et Wenjian Zhou, pour leurs recherches et leur contribution technique.

Le rapport a été élaboré sous la direction de Francesca Grum, chef de la Section des statistiques sociales

et du logement. Keiko Osaki-Tomita, chef du Service des statistiques démographiques et sociales, en

a assuré la supervision générale.

Tous nos remerciements vont aux experts suivants, qui ont revu le rapport et/ou fourni de précieux

conseils techniques : Robert Bain, Programme commun Organisation mondiale de la Santé/Fonds des Nations Unies pour l'enfance de surveillance de l'eau et de l'assainissement (OMS/UNICEF); Elisa

Benes, Organisation internationale du Travail (OIT); Ties Boerma, Organisation mondiale de la Santé

(OMS); Sophie Pauline Bonjour, OMS; Chiara Brunelli, Organisation des Nations Unies pour l'alimen- tation et l'agriculture (FAO); Carlo Ca?ero, FAO; Claudia Cappa, UNICEF; Barney Cohen, Division de la population de l'ONU; Sara Demofonti, Giuseppina Muratore, Linda Laura Sabbadini, Institut italien de statistique (ISTAT); Conseil éditorial du DAES; Sara Duerto Valero, ONU-Femmes; Joann Vanek, Women in Informal Employment: Globalizing and Organizing (WIEGO); Patrick Gerland, Division de la population de l'ONU; Erlinda Go, consultante en statistique; Riet Groenen, ONU-Femmes; Zeina Hilal, Union interparlementaire (UIP); Henriette Jansen, membre du Département de recherche de l'OMS contre les violences faites aux femmes; Kareen Jabre, UIP; Vladimira Kantorova, Division de la population de l'ONU; Alison Kennedy, Institut de la statistique de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO); Angela Me, Oce des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC); Shantanu Mukherjee, Programme des Nations Unies pour le dévelop- pement (PNUD); François Nault et Maire Sinha, Statistique Canada; Lauren Pandolfelli, Initiative

EDGE de la Division de statistique; Annette Martine Prüss-Ustün, OMS; Cheryl Sawyer, Division de

la population de l'ONU; Papa Seck, ONU-Femmes; Valentina Stoevska, OIT.

Plusieurs organisations régionales et internationales ont fourni des données pour compléter celles qui

avaient été directement collectées par la Division de statistique de l'Organisation des Nations Unies?:

Programme des enquêtes démographiques et de santé, ICF International; Agence des droits fondamen-

taux de l'UE; OIT; Fédération internationale du diabète; Commission économique des Nations Unies

pour l'Amérique latine et les Caraïbes, Division de la promotion de l'égalité des sexes; UNICEF; ISU;

Programme commun OMS/UNICEF. Les bureaux de statistique des di?érents pays ont également

apporté une contribution précieuse en mettant à disposition leurs statistiques les plus récentes pour

certains indicateurs : Albanie, Allemagne, Arménie, Autriche, Canada, Chili, Costa Rica, Danemark,

Équateur, Estonie, État de Palestine, États-Unis d'Amérique, Finlande, France, Islande, Italie, Japon,

Lituanie, Malte, Mexique, Norvège, Pologne, Portugal, République de Corée, République de Moldova,

Roumanie, Royaume-Uni, Singapour, Slovaquie, Suède, Suisse, Tunisie, Turquie, Viet Nam. viiiLes femmes dans le monde, 2015

Nos remerciements vont bien sûr à l'équipe de production, notamment aux rédacteurs, Lois Jensen

et Peter Jackson, ainsi qu'aux spécialistes de la conception et de la mise en pages du Groupe de la

conception graphique et de la Section de la préparation de copie et de la correction d'épreuves, pour

leur soutien et les e?orts inlassables qu'ils ont fournis pour achever cette publication dans les courts

délais impartis. ix

Résumé analytique

Dans la Déclaration de Beijing, adoptée en 1995 par la quatrième Conférence mondiale sur les femmes,

les gouvernements participants ont exprimé leur détermination à " promouvoir et protéger la réalisa-

tion totale et universelle de toutes les libertés et de tous les droits fondamentaux de toutes les femmes

tout au long de leur vie ». Conformément à ces principes, la sixième édition du rapport Les femmes dans

le monde, 2015 : des chi?res et des idées présente les dernières statistiques et analyses de la situation des

femmes et des hommes dans les domaines d'intérêt recensés par le Programme d'action, et se penche

sur les progrès accomplis en matière d'égalité des sexes au cours des 20 dernières années.

Les femmes dans le monde, 2015 : des chi?res et des idées est divisé en huit chapitres correspondant aux

grands domaines de préoccupation politique : population et familles, santé, éducation, travail, pouvoir

et prise de décisions, violence à l'égard des femmes, environnement et pauvreté. Chacun de ces cha-

pitres met en lumière l'expérience des femmes et des hommes à toutes les étapes de leur vie, de l'enfance

à la vieillesse en passant par les années de formation, la vie professionnelle et les années de procréation.

Les statistiques et les analyses présentées dans les pages qui suivent reposent sur une analyse complète

et minutieuse d'un grand nombre de données fournies par des bureaux de statistique nationaux et

internationaux. Chaque chapitre contient également une évaluation des lacunes en matière de statis-

tiques du genre, et passe en revue les progrès réalisés dans la disponibilité de ces statistiques, les der-

nières avancées méthodologiques et les domaines requérant une attention particulière de la part de la

communauté internationale. Outre les données présentées dans les di?érents chapitres, on trouvera

dans l'annexe statistique au présent rapport un grand nombre de statistiques et d'indicateurs mon-

diaux, régionaux et nationaux, disponibles sur un site Web spécialement conçu à cet e?et et hébergé

par la Division de statistique de l'ONU (http://unstats.un.org/unsd/gender/worldswomen.html). Les principales conclusions du rapport sont récapitulées ci-après.

Population et familles

Le monde compte actuellement 62 millions d'hommes de plus que de femmes. Conséquence indirecte

d'un processus de sélection naturelle tenace, il naît davantage de petits garçons que de petites ?lles;

néanmoins, ce léger déséquilibre à la naissance tend à disparaître progressivement au cours de l'enfance

et durant les premières années de l'âge adulte, en raison d'un taux de mortalité plus élevé chez les

hommes. Les femmes deviennent ainsi proportionnellement plus nombreuses dans les groupes plus

âgés; elles représentent 54 % des 60 ans et plus et 62 % des 80 ans et plus. En moyenne, leur espérance

de vie est supérieure de trois ans environ à celle des hommes chez les plus de 60 ans. Il existe également

des di?érences notables dans le mode de vie des femmes et des hommes dans ces mêmes groupes d'âge;

en e?et, les femmes sont plus nombreuses à se retrouver veuves et à vivre seules. Ce phénomène doit

bien entendu être pris en compte dans les programmes et les services destinés aux personnes âgées, en

particulier lorsque l'on sait que la proportion de personnes âgées dans la population s'accroît partout

dans le monde (vieillissement de la population).

S'agissant du mariage, les habitudes ont également évolué au cours des 20 dernières années. Tant les

hommes que les femmes se marient plus tard, ce qui s'explique par l'augmentation du niveau d'ins-

truction, une entrée plus tardive dans la vie active, une plus grande indépendance économique des

femmes et le succès des unions informelles. Les femmes continuent de se marier un peu plus tôt que

les hommes : 25 ans en moyenne, contre 29 pour les hommes. Le nombre de mariages d'enfants, une

violation fondamentale des droits de l'homme qui limite les possibilités d'éducation et de développe-

ment des femmes et les expose aux risques de violence domestique et d'isolement social, est en léger

Les femmes dans le monde, 2015x

recul. Néanmoins, près de la moitié des femmes âgées de 20 à 24 ans en Asie du Sud et deux cinquièmes

en Afrique subsaharienne sont mariées avant l'âge de 18 ans.

À l'échelle mondiale, l'indice synthétique de fécondité s'établit à 2,5 naissances par femme pour 2010-

2015, contre 3 naissances pour la période 1990-1995. Le taux de fécondité a légèrement baissé dans les

pays où il était élevé ou moyen, et légèrement augmenté dans les pays où il était faible. Le fait d'avoir des

enfants est de moins en moins lié à l'institution formelle du mariage, comme en témoigne l'augmenta-

tion des naissances hors mariage. Cette tendance, ainsi que le nombre de plus en plus élevé de divorces,

entraîne un accroissement du nombre de familles monoparentales (composées, dans plus de 75 % des

cas, d'une femme et de ses enfants), tant dans les pays développés que dans les pays en développement.

Santé

Grâce aux progrès de la médecine et de la technologie accomplis depuis plusieurs décennies, l'espé-

rance de vie continue de s'allonger et atteint aujourd'hui 72 ans pour les femmes et 68 ans pour les

hommes. L'analyse des données de mortalité dans les di?érents groupes d'âge et les di?érentes régions

montre que les causes de décès ne sont pas les mêmes pour les deux sexes. Dans toutes les régions, les

facteurs biologiques, l'inégalité entre les sexes et les normes sexospéci?ques in?uencent l'état de santé

respectif des hommes et des femmes tout au long de leur vie.

En principe, les adolescents et les jeunes adultes devraient, de manière générale, être en bonne santé et

présenter un faible taux de mortalité. Pourtant, dans les régions en développement, les complications

liées à la grossesse et à l'accouchement, ainsi que les maladies sexuellement transmissibles, compro-

mettent gravement la santé et la vie des adolescentes et des jeunes femmes. Cela est dû à des systèmes

de santé défectueux, incapables de répondre aux besoins des femmes, mais également à des inégalités

entre les sexes. Un manque d'accès à l'information et à l'éducation, des mariages précoces et l'absence

de pouvoir de décision des jeunes ?lles mariées ou en couple les exposent aux maladies sexuellement

transmissibles, aux grossesses non désirées et au risque d'avortement non médicalisé. Les attentes à

l'égard des rôles traditionnels des femmes et des hommes ont également des e?ets négatifs sur ces der-

niers : les adolescents et les jeunes hommes adoptent souvent des habitudes et des comportements ris-

qués, traditionnellement associés à l'image de la virilité. Ainsi, chez les adolescents et les jeunes adultes,

les accidents de la route, la violence interpersonnelle et les blessures auto-in?igées sont les premières

causes de décès, tant dans les pays développés que dans les pays en développement. Les blessures sont

également une importante cause de mortalité chez les jeunes femmes des pays développés, mais dans

une proportion nettement plus faible que pour les jeunes hommes.

Pour les femmes en âge de procréer, les fonctions biologiques liées à la grossesse et à l'accouchement

engendrent des besoins supplémentaires en matière de soins de santé. Globalement, la santé maternelle

et procréative s'est considérablement améliorée au cours des 20 dernières années. Les femmes sont de

plus en plus nombreuses à avoir recours à la contraception et leurs besoins en matière de plani?cation

familiale sont de plus en plus souvent satisfaits. À l'échelle mondiale, le nombre de décès maternels

a chuté de 45 % entre 1990 et 2013. Pourtant, en Afrique subsaharienne, seules la moitié des femmes

enceintes reçoivent les soins nécessaires durant l'accouchement. En 2014, dans les régions en dévelop-

pement, 83 % des femmes enceintes ont béné?cié d'au moins une visite prénatale, soit une augmenta-

tion de 19 points de pourcentage depuis 1990. Il n'en reste pas moins que seulement 52 % des femmes enceintes ont béné?cié des quatre visites prénatales minimales recommandées.

Dans les groupes plus âgés, les maladies non transmissibles, comme les maladies cardiovasculaires, le

cancer, la bronchopneumopathie chronique obstructive et le diabète, sont les causes de mortalité les

plus fréquentes. Toutefois, tout au long de leur vie, les hommes et les femmes ne sont pas exposés de

la même manière aux facteurs de risque contribuant à l'apparition de ces maladies. À titre d'exemple,

les hommes consomment davantage de tabac et d'alcool que les femmes : 36 % des hommes âgés de

15 ans et plus fument et 48 % boivent, contre 8 % et 29 %, respectivement, pour les femmes. Néanmoins,

celles-ci sont de plus en plus nombreuses à adopter ces comportements nuisibles pour la santé, surtout

dans les pays développés. En outre, si la prévalence de l'obésité s'est accrue pour les deux sexes, elle

semble toucher les femmes légèrement plus que les hommes (14 % des femmes âgées de 20 ans et plus

Résumé analytiquexi

sont obèses, contre 10 % des hommes). Les maladies mentales, et en particulier les démences, ?gurent

parmi les principales causes d'incapacité des personnes âgées. On estime que, en 2013, 44 millions de

personnes dans le monde étaient atteintes de démence, un chi?re qui devrait doubler tous les 20 ans.

En raison de leur espérance de vie plus longue, les femmes sont davantage touchées que les hommes.

Ce sont également elles, majoritairement, qui dispensent les soins aux personnes atteintes de démence,

essentiellement en leur qualité de partenaire, ?lle ou belle-?lle.

Éducation

Depuis 1995, le taux de scolarisation s'est considérablement amélioré. L'enseignement primaire est

aujourd'hui pratiquement universel. L'écart entre les sexes s'est réduit et, dans certaines régions, les

?lles obtiennent de meilleurs résultats scolaires et progressent plus rapidement que les garçons. Tou-

tefois, dans certains pays en développement, les disparités entre garçons et ?lles demeurent ?agrantes.

Aujourd'hui, dans le monde, 58 millions d'enfants ne sont toujours pas scolarisés; plus de la moitié

d'entre eux sont des ?lles, et près des trois quarts vivent en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.

Le taux de fréquentation de l'école secondaire s'est lui aussi amélioré, mais reste inférieur à celui du

primaire. Même si les inégalités entre les sexes dans l'accès à l'école secondaire se sont réduites, elles

restent plus répandues et plus fréquentes que pour le niveau primaire, à l'avantage des garçons dans

certains pays et des ?lles dans d'autres. Lorsqu'on atteint l'enseignement supérieur, ces disparités sont

encore plus marquées : à l'échelle mondiale, la présence des ?lles à ce niveau d'enseignement a aug-

menté et dépasse aujourd'hui celle des garçons dans presque tous les pays développés et dans la moitié

des pays en développement. Toutefois, les ?lles sont clairement sous-représentées dans les domaines

liés aux sciences, à l'ingénierie, à l'industrie manufacturière et à la construction. Elles sont également

nettement moins nombreuses dans les programmes plus avancés, en particulier dans les domaines

scienti?ques, et sont donc moins présentes que les hommes dans le secteur de la recherche. En e?et,

30 % seulement des chercheurs sont des femmes, ce qui représente un progrès par rapport aux décen-

nies précédentes, mais on est encore loin de la parité.

Cette amélioration de l'accès à l'éducation a fait progresser les niveaux d'alphabétisation et d'ins-

truction. L'illettrisme des jeunes a complètement disparu dans de nombreuses régions du monde et

la grande majorité des jeunes, femmes et hommes, disposent aujourd'hui des compétences de base en

lecture et en écriture. On estime toutefois que, à l'échelle mondiale, 781 millions de personnes âgées

de 15 ans et plus sont toujours illettrées. Près des deux tiers de ces personnes sont des femmes, une

proportion qui demeure inchangée depuis 20 ans. L'analphabétisme touche davantage les tranches

d'âge les plus avancées, et davantage les femmes que les hommes. Parmi les personnes âgées de 65 ans

et plus, 30 % des femmes et 19 % des hommes sont analphabètes. Une vaste majorité de personnes

âgées sont illettrées en Afrique du Nord, en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, où l'on constate

également d'importantes di?érences entre les hommes et les femmes. À mesure que la population

vieillit, il devient de plus en plus important de mettre en place des programmes d'alphabétisation et de

formation tout au long de la vie, a?n de permettre aux hommes et aux femmes de pouvoir s'assumer, de travailler aussi longtemps qu'ils le désirent et de rester socialement actifs.

Travail

En tant que groupe, les femmes travaillent autant que les hommes, si ce n'est plus. Si l'on tient compte

du travail non rémunéré, comme les tâches ménagères et les soins aux enfants, le nombre total d'heures

de travail des femmes est supérieur à celui des hommes : 30 minutes de plus par jour en moyenne dans

les pays développés et 50 minutes dans les pays en développement. L'écart de temps dévolu aux tâches

domestiques par les femmes et les hommes s'est réduit au ?l des ans, essentiellement parce que les fem-

mes consacrent moins de temps aux corvées domestiques et, dans une moindre mesure, parce que les hommes s'occupent davantage des enfants.

Seulement 50 % des femmes en âge de travailler font partie de la population active, contre 77 % des

hommes. Sur ce plan, l'écart entre les taux d'activité des femmes et des hommes reste particulièrement

Les femmes dans le monde, 2015xii

marqué en Afrique du Nord, en Asie occidentale et en Asie du Sud. Globalement, le taux d'activité n'a

que légèrement baissé entre 1995 et 2015. On constate toutefois un déclin plus marqué dans la tranche

d'âge 15-24 ans, qui s'explique probablement par l'augmentation des possibilités de formation aux

niveaux secondaire et supérieur. Dans la tranche des 25-54 ans, le taux d'activité des femmes s'est accru

dans la plupart des régions, tandis que celui des hommes a stagné ou légèrement diminué. Entre 55 et

64 ans, la proportion de femmes qui travaillent a augmenté dans la plupart des régions, conséquence

du recul de l'âge de la retraite et des réformes des systèmes de retraite.

Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d'être au chômage ou de collaborer à l'entreprise

familiale, ce qui signi?e généralement qu'elles n'ont pas accès à un revenu monétaire. En Océanie,

en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, entre 30 % et 55 % des femmes qui ont un emploi col-

laborent à l'entreprise familiale, ce qui représente 20 points de pourcentage de plus que les hommes

dans les mêmes régions. Les femmes travaillent également plus souvent à temps partiel. S'il est vrai

que les emplois de ce type peuvent permettre de mieux concilier vie professionnelle et responsabilités

familiales, ils o?rent généralement un salaire horaire plus faible, une moins bonne sécurité d'emploi et

moins de possibilités de formation et de promotion que les emplois à plein temps. Les femmes sont éga-

lement largement sous-représentées dans les postes à responsabilités comme les législateurs, les hauts

fonctionnaires ou les dirigeants d'entreprise, mais sont par contre surreprésentées parmi les employés

de maison, des postes souvent caractérisés par un faible niveau de salaire, de longues heures de travail

et une absence de protection sociale. Quel que soit l'emploi ou le secteur d'activité, les femmes gagnent

en moyenne moins que les hommes; dans la plupart des pays, les femmes occupant un emploi à plein

temps gagnent entre 70 % et 90 % de ce que gagnent les hommes. Sur le long terme, cet écart tend à

se réduire dans de nombreux pays développés, mais ces dernières années l'évolution est incertaine.

Depuis 1995, les pays ont été de plus en plus nombreux à adopter des lois prévoyant des indemnités de

maternité et de paternité, qui permettent aux femmes et aux hommes de faire face à leurs nouvelles

responsabilités de parents sans avoir à travailler. Plus de la moitié des pays o?rent aujourd'hui au

moins 14 semaines de congé de maternité et 48 % des pays prévoient également un congé de paternité.

Il n'est pas rare, toutefois, que ces dispositions excluent les travailleurs de certains secteurs ou cer-

taines catégories d'emploi, comme les employés de maison rémunérés, les travailleurs indépendants

ou familiaux, les personnes exerçant des activités professionnelles occasionnelles ou à temps partiel,

et les travailleurs agricoles.

Pouvoir et prise de décisions

Dans les postes de pouvoir et de prise de décisions, les inégalités entre les femmes et les hommes restent

criantes. Dans la majorité des pays, les femmes n'occupent qu'une petite minorité des postes à respon-

sabilité dans les institutions publiques et privées. Des progrès ont incontestablement été accomplis

depuis 20 ans dans toutes les régions et dans la plupart des pays, mais ils restent lents.

Actuellement, à l'échelle mondiale, les femmes occupent un siège sur cinq seulement dans les cham-

bres basses ou uniques des parlements nationaux. Cette sous-représentation ?agrante s'explique par

plusieurs facteurs. D'abord, ce sont rarement des femmes qui dirigent les grands partis politiques, les-

quels jouent un rôle essentiel pour former les futurs dirigeants et les soutenir tout au long du processus

électoral. Ensuite, les normes et les attentes sexospéci?ques réduisent considérablement le nombre de

femmes qui se portent candidates aux élections et multiplient les obstacles qui jalonnent leur parcours

électoral. Certains pays ont instauré des quotas par sexe, qui ont quelque peu amélioré la situation.

Malheureusement, une fois élues, il est rare que les femmes atteignent les plus hauts échelons de la

hiérarchie parlementaire.

Les femmes sont largement exclues du pouvoir exécutif. Les femmes chefs d'État ou de gouvernement

restent l'exception, même si leur nombre a légèrement augmenté (de 12 à 19) ces 20 dernières années.

De la même façon, 18 % seulement des ministres nommés sont des femmes, et les portefeuilles qui

leur sont con?és ont généralement trait à des questions sociales. Elles sont également sous-représentées

aux niveaux supérieurs des administrations et représentent rarement leur gouvernement sur la scène

internationale.

Résumé analytiquexiii

La représentation des femmes parmi les dirigeants d'entreprise, les législateurs et les fonctionnaires

de rang supérieur reste faible : la moitié des pays seulement comptent plus de 30 % de femmes dans

des postes de direction et aucun n'atteint la parité. Il en va de même des conseils d'administration des

entreprises privées, ce qui signi?e que le plafond de verre reste une réalité pour la grande majorité des

femmes.

Violence à l'égard des femmes

Partout dans le monde, et quels que soient leurs revenus, leur âge ou leur niveau d'instruction, les

femmes sont exposées à la violence physique, sexuelle, psychologique et économique, avec parfois des

conséquences physiques, mentales et psychologiques à long terme. Environ un tiers des femmes dans

le monde ont, à un moment ou à un autre de leur vie, subi des violences physiques et/ou sexuelles de la

part de leur partenaire intime ou des violences sexuelles in?igées par une autre personne. La violence

entre partenaires intimes est la forme de violence la plus répandue; elle atteint son paroxysme durant

les années procréatives de la femme, tant dans les pays développés que dans les pays en développement.

Elle tend à diminuer ensuite, mais les femmes âgées y restent exposées. Dans les cas les plus extrêmes, la

violence peut entraîner la mort; près des deux tiers des victimes de partenaires intimes ou d'homicides

familiaux sont des femmes.

Dans une majorité de pays, moins de la moitié des femmes ayant subi des violences ont demandé de

l'aide. Parmi celles qui l'ont fait, la plupart se sont tournées vers leur famille ou leurs amis plutôt que

vers la police ou les services sociaux. Dans presque tous les pays pour lesquels on dispose de données,

le pourcentage de femmes qui ont fait appel aux services de police, parmi toutes celles qui ont demandé

de l'aide, est inférieur à 15 %. Il se peut que cette réticence à chercher secours soit liée au fait que, sou-

vent, les femmes acceptent cette violence; dans de nombreux pays, tant les femmes que les hommes

pensent que, dans certaines circonstances, battre sa femme est justi?é. Néanmoins, les comportements

commencent à changer. Dans pratiquement tous les pays pour lesquels on dispose d'informations sur

plus d'une année, le niveau d'acceptation de la violence a diminué au ?l du temps, chez les hommes

comme chez les femmes.

En Afrique et au Moyen-Orient, où se concentre l'essentiel de cette forme de violence, plus de 125 mil-

lions de ?lles et de femmes en vie aujourd'hui ont subi des mutilations génitales. Cette pratique tend

néanmoins à se faire moins fréquente chez les jeunes femmes et semble donc en perte de vitesse. Elle

reste toutefois monnaie courante dans un certain nombre de ces pays, avec un taux de prévalence de

plus de 80 %.

Environnement

L'accès à l'eau salubre et aux services énergétiques modernes s'est amélioré partout, mais il reste mé-

diocre dans certaines régions en développement, notamment en Océanie, en Afrique subsaharienne et

en Asie du Sud. Le manque d'accès à ces deux types de services a des conséquences dramatiques pour

la santé et la survie et accroît la charge de travail tant des hommes que des femmes. Près de la moitié de

la population des régions en développement ne dispose pas d'eau potable à domicile ou aux alentours et

la corvée d'eau incombe le plus souvent aux femmes. Dans les endroits où les femmes et les hommes ne

béné?cient pas d'un accès égal aux services de santé, comme dans certaines parties d'Asie, le manque

d'eau potable, d'assainissement et d'hygiène peut entraîner un taux de mortalité plus élevé chez les

femmes. Dans les pays en développement, les femmes sont plus exposées que les hommes aux fumées

nocives causées par le bois de chau?e et d'autres combustibles solides, car elles passent plus de temps

dans la maison à cuisiner et à s'occuper des enfants et d'autres membres de la famille.

L'impact des phénomènes climatiques extrêmes et des catastrophes naturelles est également di?érent

pour les deux sexes. Les données disponibles, bien que peu nombreuses, laissent penser que l'âge et le

sexe in?uencent notablement la mortalité résultant de catastrophes naturelles, dans une mesure qui

varie selon le pays et le type de catastrophe. Ainsi, les récents tsunamis et vagues de chaleur ont fait

davantage de victimes parmi les femmes. Les rôles et les normes sexospéci?ques peuvent également

Les femmes dans le monde, 2015xiv

avoir une in?uence au lendemain des catastrophes; dans certaines situations, l'accès des femmes au

travail et leur participation aux prises de décisions relatives aux opérations de relèvement et aux stra-

tégies de réduction des risques restent plus limités que ceux des hommes.

La protection de l'environnement et, partant, le développement durable exigent que tous, hommes et

femmes, s'engagent activement au quotidien et soient représentés de manière égale à tous les niveaux

de prise de décisions. De plus en plus de gens s'investissent dans des activités de protection de l'envi-

ronnement, notamment en recyclant ou en utilisant moins leur voiture pour diminuer la pollution; les

femmes sont, à cet égard, plus actives que les hommes, un phénomène lié, dans une certaine mesure,

à la répartition des tâches domestiques. Malgré tout, aux niveaux local et national, les femmes ne

participent que peu à l'élaboration des politiques et à la prise de décisions concernant la gestion de

l'environnement.

Pauvreté

En matière de pauvreté, les disparités entre les sexes trouvent leurs racines dans les inégalités d'accès

aux ressources économiques. Dans de nombreux pays, les femmes sont toujours économiquement

dépendantes de leur mari. En raison de la répartition inégale du travail rémunéré et du travail non

rémunéré, les femmes sont moins nombreuses que les hommes à disposer de leurs propres revenus

professionnels. Dans les pays en développement, le droit écrit et le droit coutumier continuent de res-

treindre l'accès des femmes à la terre et à d'autres biens, et elles n'exercent qu'un contrôle limité sur les

ressources du ménage. Dans près d'un tiers des pays en développement, les lois ne garantissent pas les

mêmes droits en matière d'héritage aux hommes et aux femmes, et la moitié des pays ont recours à des

pratiques discriminatoires à l'encontre des femmes. Par ailleurs, dans les régions en développement,

une femme mariée sur trois n'a aucun contrôle sur les dépenses ou les achats du ménage, et environ

une femme mariée sur dix n'est pas consultée sur la manière dont ses propres revenus sont dépensés.

Ces disparités se font plus visibles encore avec la diversi?cation des structures familiales et, en particu-

lier, l'augmentation du nombre de ménages d'une personne et de familles monoparentales. Lorsqu'elles

ont des enfants à charge et pas de partenaire pour contribuer aux revenus du ménage, ou lorsque leurs

revenus sont pratiquement inexistants ou insu?sants pour subvenir aux besoins de toute la famille, les

femmes en âge de travailler ont plus de risques d'être pauvres que les hommes dans la même situation,

et ce tant dans les pays développés que dans les pays en développement. Dans les groupes plus âgés, les

femmes des pays en développement sont plus exposées à la pauvreté que les hommes, en particulier

dans les ménages d'une personne. La di?érence des taux de pauvreté des hommes et des femmes, y

compris pour les parents seuls avec des enfants à charge et dans les groupes plus âgés, se réduit dans

certains pays mais persiste dans d'autres. Cela montre à quel point il importe de mettre en place des

systèmes de protection sociale qui prennent en compte la diversi?cation émergente des structures

familiales. xv

Améliorer les statistiques du genre

La disponibilité des données pour l'analyse des disparités entre les sexes s'est améliorée

Pour comprendre les di?érences entre les femmes et les hommes dans une société donnée, il est indis-

pensable de disposer, en temps voulu, de statistiques du genre pertinentes et ?ables, concernant les

domaines statistiques traditionnels comme l'éducation, la santé et l'emploi, ainsi que de nouveaux

domaines comme les changements climatiques. Ces informations sont essentielles pour les décideurs et les responsables politiques, et pour progresser vers l'égalité des sexes.

Les femmes dans le monde, 2015 : des chi?res et des idées a tiré parti de la disponibilité croissante de

sta tistiques du genre. Plus de pays réalisent aujourd'hui des enquêtes sur les ménages, en plus des re-

censements de population, et la majorité d'entre eux peut à présent fournir des données ventilées par

sexe pour les indicateurs de base relatifs à la population, aux familles, à la santé, à l'éducation et au

travail. On dispose également de nombreuses études sur des domaines essentiels tels que la violence à

l'égard des femmes : au cours de la période 2005-2014, 89 pays ont recueilli des données sur ce sujet par

l'intermédiaire d'enquêtes sur les ménages, contre seulement 44 au cours de la décennie précédente.

Par ailleurs, les statistiques basées sur les registres administratifs sont plus largement disponibles.

À titre d'exemple, les statistiques sur la représentation des femmes dans les chambres basses ou les

chambres uniques des parlements sont disponibles pour 190 pays en 2015, contre 167 en 1997.

... malheureusement, il subsiste d'importantes lacunes quant à la disponibilité et à la comparabilité

de ces données

Malgré les améliorations apportées au ?l du temps, les statistiques du genre sont encore loin d'être

satisfaisantes et présentent de nombreuses lacunes sur le plan de la disponibilité, de la qualité, de la

comparabilité et de l'actualité, même pour les indicateurs de base. Selon les dernières données publiées

au niveau international, seuls 46 pays ont été en mesure de fournir des statistiques du genre ?ables

sur les décès, sur la base des registres de l'état civil, au moins une fois pendant la période 2011-2014.

Moins de la moitié des pays en développement disposent d'informations ventilées par sexe sur les taux

d'activité, le chômage, la situation dans la profession et l'emploi par profession pour au moins deux

points de la période 2005-2014.

La situation est plus di?cile encore lorsqu'il s'agit de mesurer la parité entre les sexes dans des do-

maines tels que l'environnement et la pauvreté. Les liens entre l'environnement et la problématique

hommes-femmes ont été évalués sur la base d'études qualitatives ou d'études quantitatives à petite

échelle, et ne peuvent donc être extrapolés à une société entière ou à plusieurs pays. Au niveau des

ménages, les données sur la pauvreté, que l'on mesure généralement sur la base soit du revenu, soit de

la consommation, ne rendent pas compte de la répartition des ressources au sein du ménage. Elles ne

permettent donc pas d'évaluer la pauvreté au niveau individuel, ce qui est indispensable à la production

de statistiques du genre pertinentes.

La comparabilité de ces statistiques aux niveaux national et international est également probléma-

tique, essentiellement en raison de di?érences quant aux sources, aux dé?nitions, aux concepts et aux

méthodes utilisées pour recueillir les données. Les données sur les revenus, par exemple, sont très

di?ciles à comparer en raison des sources utilisées. Parfois, les enquêtes sur les établissements excluent

les travailleurs des petites entreprises et du secteur informel. Les enquêtes sur la population active,

même si elles prennent en compte toutes les catégories de travailleurs, doivent se baser sur les revenus

déclarés par les intéressés eux-mêmes, et peuvent contenir des erreurs. La comparabilité des données

Les femmes dans le monde, 2015xvi

est également mise à mal par les concepts et les méthodes utilisés pour les produire, et notamment la

manière dont les questions sont formulées. À titre d'exemple, la manière dont les femmes sont interro-

gées sur la violence peut in?uencer leur volonté et leur capacité à faire part de leur expérience, ce qui

nuit à la qualité des données et à leur comparabilité au plan international.

Même lorsque les données sont collectées, il est fréquent qu'elles ne soient pas mises en tableaux

et diffusées aux fins d'une véritable analyse des disparités entre les sexes

Une autre lacune tient au fait que, souvent, les informations recueillies ne sont pas su?samment exploi-

tées aux ?ns de l'analyse des disparités entre les sexes. Souvent, les données sont mises en tableaux et

di?usées selon des catégories qui ne sont pas pertinentes ou trop vastes pour re?éter véritablement ces

disparités. Il est par exemple di?cile d'évaluer la discrimination sur le marché du travail en raison

d'un manque de données propres aux di?érentes catégories professionnelles. L'information recueillie

dans le cadre des enquêtes sur les budgets-temps o?re un autre exemple de sous-utilisation des don-

nées existantes; bien que les données soient le plus souvent collectées par catégorie détaillée d'activité,

elles sont généralement publiées en se limitant aux grandes catégories uniquement. Il est rare que l'on

dispose de données sur le temps consacré à la corvée d'eau et de bois de chau?e, par exemple, et il est

donc di?cile d'évaluer l'incidence de ces activités spéci?ques sur la charge de travail respective des

femmes et des hommes. De nouvelles méthodes et normes statistiques ont été mises au point

Les organisations internationales ont élaboré de nouvelles directives méthodologiques, avec pour

objectif d'améliorer la disponibilité, la qualité et la comparabilité internationale des statistiques du

genre. Parmi les publications les plus récentes, on peut citer Intégration d'une démarche tenant compte

de la problématique hommes-femmes dans les statistiques (2015); Directives pour la production de sta-

tistiques sur la violence à l'égard des femmes (2016); Methodological Guidelines for the Gender Analysis

of National Population and Housing Census Data (2014); et Developing Gender Statistics: A Practical

Tool (2010). Dans le cadre d'une autre initiative, lancée par le projet EDGE [Evidence and Data for

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