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3 Les fonctions d'utilité usuelles 3 3 L'utilité linéaire de Markowitz Ces deux espérance mathématiques sont des fonctions linéaires de z 

  • C'est quoi l'espérance d'utilité ?

    La définition formelle est rappelée à l'annexe 1. celle-ci est le produit de la quantité de risque (une propriété « statistique » mesurée par la variance de la loterie7) et de l'aversion au risque de l'individu (une propriété « psychologique » mesurée par la concavité de l'utilité).
  • Comment calculer l'espérance d'utilité ?

    U = f(R) pour un individu
    Un individu qui est neutre face au risque sera indifférent entre un revenu certain R et une situation risquée d'espérance E(R) = R.
  • C'est quoi l equivalent certain ?

    Définition pour : Equivalent certain
    L'équivalent certain d'un flux financier futur est le montant que l'on serait Prêt à recevoir sans Risque en comparaison du flux futur attendu.
  • On donne ensuite au chiffre choisi la lettre A, qui représente ce qu'on appelle le « coefficient d'aversion au risque » (risk aversion coefficient). Pour l'obtenir, on utilise la formule suivante (Utility formulanote de bas de page 1) : U = E(r) – 0,5 x A x ?2.

Microéconomie de l'Incertitude

M1 Banque et Marchés Financiers

Emmanuel DUGUET

Notes de Cours, V1

2

1 Concepts de base5

1.1 Les loteries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

1.2 Le critère d'espérance mathématique . . . . . . . . . . . . . . . .. . 8

1.3 Le paradoxe de Saint Pétersbourg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9

1.4 Le paradoxe de l'assurance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

1.5 Quelques réponses possibles aux paradoxes . . . . . . . . . . .. . . . 12

1.5.1 L'utilité de la richesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

1.5.2 Le critère espérance-variance . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13

1.6 L'utilité indirecte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

2 L'espérance d'utilité17

2.1 Les fonctions de Markowitz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

2.2 La mesure du risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

2.3 La prime de risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

2.3.1 Expression exacte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

2.3.2 Expression approchée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

2.4 Les types de risque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

2.5 Expression exacte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

2.6 Expression approchée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

2.6.1 Prime de risque relative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

2.6.2 Prime de risque partielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

3 Les fonctions d'utilité usuelles35

3.1 Les fonctions CRRA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

3.2 Les fonctions CARA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

3.3 L'utilité linéaire de Markowitz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . 41

4 La dominance stochastique43

4.1 Dominance stochastique d'ordre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 43

4.2 Risque et variance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

4.3 Dominance stochastique d'ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 53

5 Les choix de portefeuille61

5.1 Les cas de dominance stochastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . .65

3 4

5.2 Choix d'un décideur neutre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

5.3 Choix d'un décideur riscophile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 71

5.4 Choix d'un décideur riscophobe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .73

6 La demande d'assurance85

6.1 Le contrat de co-assurance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88

6.1.1 Les cas de dominance stochastique . . . . . . . . . . . . . . . 88

6.1.2 Conditions d'optimalité pour un contrat de co-assurance . . . 90

6.1.3 Préférences CARA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

6.1.4 Préférences de Markowitz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94

6.1.5 Préférences CRRA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97

6.2 L'assurance avec franchise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .100

6.2.1 Modèle à risque unique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102

6.2.2 Préférences CARA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103

6.2.3 Préférences CRRA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104

6.2.4 Le critère espérance-variance . . . . . . . . . . . . . . . . . . .106

6.2.5 Comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

6.3 La sélection adverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108

CHAPITRE 1Concepts de base

Cette partie vise à introduire quelque concepts de base et à les illustrer par des exem- ples. Nous considérons un univers en environnement incertain, dans lequel les agents économiques ne peuvent pas toujours être sûrs des données d'un problème avant de prendre une décision. Plus précisément, il doivent prendreleurs décisions avant que les aléas qui comptent pour leur problème ne se réalisent. Des exemples classiques de ce type d'environnement sont l'assurance, où l'on doit déterminer son degré de couverture sans savoir si l'évènement couvert aura lieu ou non, ou encore les place- ments en actions donc le rendement est incertain au moment oùl'on investit. Plus généralement, on ne considère que les environnements économiques où l'incertitude joue un rôle important : l'assurance n'existerait pas en l'absence d'incertitude, et les placements sur les marchés financiers ne peuvent se concevoir que dans l'incertitude. On peut résumer l'incertitude qui pèse sur un problème économique par trois

éléments :

•les états de la nature : ce sont les évènements qui peuvent se réaliser. On peut les écrire soit sous une forme discrète, comme faire face à unsinistre ou non (deux états), soit sous forme continue, comme le taux de remboursement dans le cas d'une assurance (un intervalle appartenant à[0,1]); •les actions réalisables par l'agent étudié : s'assurer contre un sinistre ou non (deux actions), ou s'assurer un taux de remboursement en casde sinistre (une valeur réelle appartenant à un intervalle); •les conséquences des actions pour un état de la nature donné :le montant de richesse selon qu'un sinistre a eu lieu ou non et que l'on s'est assuré ou non. Ces conséquences sont souvent définie sur la richesse de l'agent étudié, ou sur des décisions économiques en général (achat de biens de consommation pour les ménages, embauche pour les entreprises). On résume toutes ces informations dans ce que l'on appelle uneloterie. Dans cette partie, nous verrons successivement les loteries, le critère d'espérance mathématique et les raisons pour lesquelles on ne peut pas toujours utiliser le critère d'espérance mathématique pour prendre des décisions en environnement incertain. 5 6

1.1 Les loteries

On peut représenter les données d'un problème simple par unematrice d'information qui contient les quatre éléments suivants : les états de la nature, leurs probabilités, les actions et les conséquences des actions selon l'état de la nature qui se réalise. Prenons un exemple avec trois états de la natureE={e

1,e2,e3}et trois actions

A={a

1,a2,a3}.Les probabilité sont attachées aux états de la nature, on pose donc

p j= Pr[e=ej]etjpj= 1puisque ce sont les trois seuls états possibles. Ces probabilités peuvent être objectives ou subjectives. Les conséquences se définissent à la fois par rapport aux états de la nature et aux actions, on peut donc les noter x ijoùiest l'indice de l'action entreprisei∈ {1,2,3}et oùjest l'état de la nature j∈ {1,2,3}.La matrice d'information est la suivante : e1e2e3 p1p2p3 a1x11x12x13 a2x21x22x23 a3x31x32x33 Dans ce cadre, choisir une actionairevient à choisir des gainsxijquand l'état de la naturee jse réalise, sachant que cet évènement aura lieu avec une probabilité p j.Dans la mesure où l'on possède des informations sur les conséquencesxijet les probabilités des états de la nature, on n'a pas besoin de la liste explicite des états de la nature. Plus précisément, on interprète chaque ligne comme une loterie. Par exemple pour la première ligne, on notera : a

1=x11x12x13

p1p2p3 ce qui signifie que l'actiona1apportera le gainx11avec probabilitép1,le gain x

12avec probabilitép2et le gainx13avec probabilitép3.Ces informations sont a

priori suffisante pour prendre des décision dans l'incertain(avec les préférences de l'agent économique étudié, que nous verrons plus loin). Prenons un cas particulier de l'exemple précédent: e1e2e3

0,10,40,5

a1z1z2z3 a2z2z1z1 a3z3z3z3 cette matrice d'information définit les trois loteries suivantes : a

1=z1z2z3

0,1 0,4 0,5

a

2=z2z1z1

0,1 0,4 0,5

7 et a

3=z3z3z3

0,1 0,4 0,5

Arrivé, à ce stade on voit que l'on peut simplifier les deux dernière loteries. La loteriea

2rapportez1dans les états de la nature 2 et 3, donc elle rapportez1avec une

probabilité égale à0,4 + 0,5 = 0,9,ce que l'on peut écrire de manière synthétique sous la forme : a

2=z2z1

0,1 0,9

et l'on peut effectuer la même opération pour la loteriea

3.Cette loterie rapportez3

dans tous les états de la nature. Il s'agit de laloterie certaine, que l'on note : a 3=z3 1 Plus généralement une loterie discrète, avecIévènements possibles peut s'écrire : a=z

1z2... zI

I i=1 pi= 1. où lesx isont les réalisations de la variables d'intérêt (e.g., gains ou pertes) qui surviennent avec des probabilités respectivesp i.La conditionpi>0signifie que l'on exclut les événements impossibles, et la conditionsp loterie certaine. On peut également définir une loterie sur des réalisations continues. On utilise alors une fonction de répartition, ou une densité, à la placedes probabilités. Dans ce cas, il n'est pas nécessaire d'utiliser la notation précédente puisque la fonction de répartition contient toute l'information nécessaire. On aura simplement : F a(z), z∈A oùAest l'ensemble des réalisations possibleszde la variable aléatoireZ, qui dépend de la loterie, et : F

Si l'on utlise une densitéf

a(z),on aura : F a(z) = z fa(x)dx. Exemple 1.1 (Assurance partielle)Un ménage veut assurer sa voiture de valeurv sachant que la probabilité d'accident estp.Le ménage s'assure pour un montant d'accident, son capital sera égal au montant remboursézmoins la prime d'assurance

8βz. S'il n'y a pas d'accident, son capital sera devmoins la prime d'assurance. Ceci

correspond à la loterie : a(z) =(1-β)z v-βz p1-p on note la loteriea=a(z)afin de montrer que le résultat de la loterie dépend de la décisionzprise par le ménage. Exemple 1.2 (Jeu d'argent)Une personne achète un jeu à gratter d'un montantm.Il peut gagner le montantx≥mavec une probabilitép= 0,25.La loterie correspondant

à ce jeu est donnée par :

a=x-m-m

0,25 0,75

Exemple 1.3 (Risque de chômage)Une personne peut être au chômage avec proba- cotisation chômage est égale àτw,0< τ <1.La loterie correspondante est donnée par : a=γw(1-τ)w p1-p Exemple 1.4 (Fonction de profit)Une entreprise produit un bien qu'elle vend au prix aléatoirep.Pour le produire elle embaucheLtravailleurs qu'elle rémunère au salaire

Let le prixpapparaît avec une

densitéϕ(p).On peut définir la loterie sur son profit de la manière suivante. Elle

L-wLpar rapport àL.

La condition du premier ordre donneL

∗= (p/(2w))2.Donc le profit aléatoire est

égal à :

2 4w, on peut donc écrire la loterie : a=Π ∗(p)

ϕ(p)

1.2 Le critère d'espérance mathématique

Une fois que l'on a écrit les données du problème sous forme d'une loterie, il nous faut un critère nous permettant de les comparer entre elles.Ceci nous permettra de déterminer les décisions des agents en environnement incertain. Une première méthode consiste à considérer simplement le gain moyen que procure une loterie, il s'agit de l'approche par l'espérance mathématique. Nous verrons que ce critère est insuffisant pour plusieurs raisons. D'une part, il semble invalidé par des expériences et, ce qui est plus problématique, il ne permet pas d'expliquer l'existence d'un marché de l'assurance viable. 9 1.1 (E )L'espérance mathématique d'une vari- able aléatorie discrèteXde réalisations(x

1,...,xI)qui surviennent avec des proba-

bilités(p

1,...,pI)est définie par :

E (X) = I i=1 pixi et l'espérance mathématique d'une variable aléatoireXcontinue de réalisationsx∈

A⊂Rest définie par :

E (X) = x∈Axf(X)dx oùf(x)est la densité de probabilité deX.

1.3 Le paradoxe de Saint Pétersbourg

Le paradoxe de Saint Pétersbourg est la conséquence d'une expérimentation réalisée par Daniel Bernoulli en 1738. Il demandait à ses interlocuteurs quel droit d'entrée

ils étaient près à payer pour le jeu suivant : on jette une pièce bien équilibrée et l'on

compte le nombre de jets successifs qui tombent sur pile. S'il y aIjets successifs, le joueur empoche2 Iducats. Les réponses qu'il obtient portent sur des montants faibles, de l'ordre de4ducats. Quel montant le critère d'espérance mathématique nous inciterait-il à proposer? Le plus simple est d'écrire la loterie puis de calculer son espérance mathématique. Sachant que la probabilité de tomberIfois de suite sur pile est égale à1/2

Iet que

le gain est de2

Iquand cela arrive, on obtient :

B=2 4···2

I···1

214···12I···

On remarque que la somme infinie des probabilités est bien égale à 1 : i=1 1 2 i i=0 1 2 i -12 0 =11-1/2-1 = 1.

10donc l'espérance mathématique de cette loterie est :

E (B) = i=1 1 2 i 2i = limI→+∞I i=1 1 2 i 2i = limI→+∞I i=1 1 = lim

I→+∞I

un joueur qui applique le critère d'espérance mathématiquedevrait donc être prêt à donner tout ce qu'il possède pour jouer à ce jeu. Ceci ne correspond pas du tout à ce que l'on observe, nous sommes donc en présence d'un paradoxe expérimental. Daniel Bernoulli propose une solution de ce paradoxe que nous verrons plus loin.

1.4 Le paradoxe de l'assurance

On considère maintenant un particulier qui dispose d'une richesse non risquéeω,et qui souhaite assurer un bien risqué de valeurvpour un montantz.Pour obtenir une indemnitézen cas de sinistre, il doit régler une prime d'assurance d'unmontantβz, du particulier est définie par :

W=ω+ (1-β)z ω+v-βz

p1-p L'assureur de son côté perçoit la prime d'assuranceβzque le sinistre ait lieu ou non et doit faire face à un coût de fonctionnement dec,en plus du remboursement zqu'il doit effectuer en cas de sinistre. Si le sinistre a lieu,il fait une perte de βz-z-c <0,et s'il n'a pas lieu il réalise un gain deβz-c. On suppose que βz-c >0pour le problème ait un sens. La loterie sur le profit de l'assureur est donc :

Π =(β-1)z-c βz-c

p1-p L'espérance de richesse de l'assuré est donc : E (W) =p[ω+ (1-β)z] + (1-p)[ω+v-βz] =ω+ (1-p)v+ (p-β)z et l'espérance de profit de l'assureur est : E (Π) =p[(β-1)z-c] + (1-p)[βz-c] = (β-p)z-c 11 Ces deux espérance mathématiques sont des fonctions linéaires dez,le paramètre essentiel est donc la pente de la droite. Considérons d'abord le cas de l'assuré. Celui-ci va rechercher le montant d'assurance qui maximise l'espérance de sa richesse aléatoire

W.Il doit donc résoudre le programme :

max zE(W)

L'espérance

E(W)est une fonction linéaire du montant assuréz,avec une pente p-β.Il y a donc trois cas possibles : •sip < β,l'espérance de la richesse est décroissante avec le montantassuré donc on obtient une solution en coin avec une demande d'assurancez d= 0. •sip=β,l'espérance de la richesse ne dépend pas du montant assuré (droite horizontale) donc toutes les valeurs dezprocurent la même richesse et l'on se retrouve dans un cas d'indétermination, soitz d∈[0,v]. •sip > β,l'espérance de la richesse est croissante avec le montant assuré donc le particulier choisit l'assurance complète, et l'on obtient la solution en coin z d=v. Globalement, on voit que le particulier ne souhaite s'assurer que sip≥β,ce que résume le point suivant : z d= 0sip < β [0,v]sip=β vsip > β Examinons maintenant si l'assureur a intérêt à répondre à sademande d'assurance. L'assureur cherche à maximiser l'espérance de son profit : max zE(Π)

L'espérance

E(Π)est également une fonction linéaire du montant assuréz,avec une penteβ-p.On retombe donc sur les trois cas précédents. •sip < β,l'espérance de profit est une fonction croissante du montantassuré, et l'assureur a intérêt à offrir une assurance complète, soitz s=vsous réserve que l'espérance de profit soit positive : E ∗) = (β-p)v-c >0, mais dans ce cas, l'assureur rencontre une demande nullez d= 0.Il ne peut donc pas y avoir de transaction. 12 •sip=β,l'espérance de profit est indépendante du montant assuré, mais surtout elle est négative en raison des frais de fonctionnement de la compag- nie d'assurancec.Plus précisémentE(Π) = (β-p)z-c=-c <0.Donc l'assureur ne proposera pas de contrat au particulier, et l'on auraz s= 0. •sip > β,l'espérance de profit de l'assureur sera toujours négative car(β-p)z <

0doncz

s= 0. La conclusion est donc la suivante : il ne peut pas y avoir de marché de l'assurance si l'on applique le critère d'espérance mathématique. C'est une critique beaucoup plus forte que le paradoxe de Saint Pétersbourg car le marchéde l'assurance existe et qu'il est important dans l'économie. Il est donc important de trouver une modéli- sation de l'économie de l'incertain qui justifie l'existence du marché de l'assurance (et des marchés financiers) et qui explique son fonctionnement.

1.5 Quelques réponses possibles aux paradoxes

1.5.1 L'utilité de la richesse

Pour résoudre le paradoxe de Saint Pétersbourg, Daniel Bernoulli suggère de rem- placer les réalisations de la richesse par leur logarithme,donc d'utiliser un critère différent de l'espérance mathématique. Nous verrons plus loin que cela revient à remplacer les réalisations monétairesx ipar leur utilitéu(xi) = lnxi.On aboutit à une utilité de la richesse définie par :

U(W) =

i=1 ln(2i)

2i= ln(2)

i=1 i 2i

Il nous reste donc à trouver la somme :

S= i=1 i 2i ce qui est heureusement assez facile. On sait que, pour0< x <1: f(x) =1

1-x= 1 +x+x

2+...+xi+...

donc f ′(x) =1(1-x)2= 1 + 2x+ 3x2+...+i xi-1+... ce qui implique : xf ′(x) =x(1-x)2=x+ 2x2+ 3x3+...+i xi+... 13 et en posantx= 1/2,on obtient : 1/2 (1-1/2)2=12+122+...+i2i+... donc i=1 i 2i= 2 ce qui implique :

U(W) = 2×ln(2) = 1,386.

ainsi les parieurs potentiels peuvent proposer un montant très faible pour participer à ce jeu dès lors que leurs préférences sont prises en compte.Nous verrons plus loin que ce cas particulier correspond à une aversion face au risque.

1.5.2 Le critère espérance-variance

Pour résoudre le paradoxe d'inexistance de l'assurance, onpeut commencer par cri- tiquer le critère d'espérance d'utilité : •ce critère ne tient compte que du rendement moyen •il ne tient pas compte des risques associés à ce rendement •donc il ne fait pas de différence entre le rendement moyen d'une variable aléa- toire et un rendement certain égal à son espérance mathématique En première analyse, on peut mesurer le risque par la variance de la richesse : V (W) =E(W-E(W)) 2. Cette quantité mesure la valeur moyenne du carré de la distance entre les réal- isationsWet leur valeur moyenneE(W).Donc plus les réalisations de la richesse s'écartent de leur moyenne, plus la richesse est risquée. Une manière de résoudre le problème d'inexistance du marché de l'assurance consiste àintroduire la notion de

risque dans le critère de décision. Un critère très répandu est le critère espérance-

variance. On peut le définir de la manière suivante :

U(W) =E(W)-kV(W),

il s'agit d'une fonction de Markowitz. Lorsquek >0,cette utilité présente une aversion pour le risque, puisqu'elle est d'autant plus faible que l'incertitude qui porte sur la richesse est élevée. Sik= 0on retrouve le critère d'espérance de la richesse et l'on parle de neutralité face au risque. Quandk <0,l'utilité de la richesse est d'autant plus élevée que le risque est important, on parle degoût pour le risque. Le coefficientkmesure donc l'aversion face au risque. 14 Reprenons l'expression de la richesse avec un contrat d'assurance :

W=ω+ (1-β)z ω+v-βz

p1-p nous avons vu que son espérance est égale à : E (W) =ω+ (1-p)v+ (p-β)z et sa variance est égale à : V (W) =p[ω+ (1-β)z-(ω+ (1-p)v+ (p-β)z)] 2 + (1-p)[ω+v-βz-(ω+ (1-p)v+ (p-β)z)]2 après simplification, on trouve : V (W) =p(1-p)(v-z) 2, le risque associé à cette richesse est croissant avec l'écart entre la valeur du bien et le montant remboursé en cas de sinistre. Moins on s'assure, plus la variance est forte. Ce risque varie également avec la probabilité de sinistre. L'expressionp(1-p)quotesdbs_dbs35.pdfusesText_40
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