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Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest

Anjou. Maine. Poitou-Charente. Touraine

125-1 | 2018

Tolérance et intolérance des religions en Europe, XVI e -XVIII e siècle

Didier

Boisson

(dir.)

Édition

électronique

URL : http://journals.openedition.org/abpo/3757

DOI : 10.4000/abpo.3757

ISBN : 978-2-7535-7536-3

ISSN : 2108-6443

Éditeur

Presses universitaires de Rennes

Édition

imprimée

Date de publication : 30 mars 2018

ISBN : 978-2-7535-7491-5

ISSN : 0399-0826

Référence

électronique

Didier Boisson (dir.),

Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest

, 125-1

2018, "

Tolérance et intolérance

des religions en Europe, XVI e -XVIII e siècle » [En ligne], mis en ligne le 30 mars 2020, consulté le 03 mars 2021. URL : http://journals.openedition.org/abpo/3757 ; DOI : https://doi.org/10.4000/abpo.3757 Ce document a été généré automatiquement le 3 mars 2021.

© Presses universitaires de Rennes

SOMMAIREIntroductionDidier Boisson

La Confédération de Varsovie du 28 janvier 1573 : une politique de tolérance au service des privilèges nobiliaires

Laurent Tatarenko

Un éloge catholique de la tolérance en 1600 : le commentaire de l'édit de Nantes par Pierre de

Beloy

Patrick Cabanel

Jalons pour une étude du corpus huguenot sur la tolérance au moment de la Révocation

Thomas Guillemin

La Tolérance des religions de Henri Basnage de Beauval (1684)

Sara Graveleau

De la tolérance à la liberté de religion : les pouvoirs face à la question protestante, France,

1685-1791

Luc Daireaux

Droit naturel, intolérance et tolérance à l'égard des huguenots au XVIIIe siècle

Céline Borello

L'image des " Turcs » dans les débats des temps modernes sur la tolérance

Ines Sonntag

Une tolérance à géométrie variable : catholiques et protestants, chrétiens et juifs, pouvoir

royal et francisation

Metz au XVIIe siècle

Julien Léonard

Une intolérance bien légère ? Les judaïsants d'Anvers (XVIe et XVIIe siècles)

Natalia Muchnik

La tradition laïque tchèque, héritage de l'intolérance de l'époque moderne : problème

historiographique ou question historique ?

Nicolas Richard

Fondamentalisme et intolérance : le regard d'historiens des guerres de Religion sur le djihadisme contemporain

François Brizay

Conclusions

Susanne Lachenicht

Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, 125-1 | 20181

IntroductionDidier Boisson

1 Les actes que nous publions sont ceux d'un colloque qui s'est déroulé à l'universitéd'Angers les 29 et 30 septembre 2016 autour de la question de la Tolérance et

[l']intolérance des religions à l'époque moderne. L'ouverture de cette manifestation tombait

le jour de la Saint-Michel ; alors, comment ne pas évoquer, sur une telle thématique, les événements qui se sont déroulés à Nîmes le 29 septembre 1567 : la Michelade. Ce

massacre perpétré par les protestants, situé entre celui de Wassy et la Saint-

Barthélemy, fut décidé pour retirer le consulat de la ville de Nîmes aux catholiques, le

premier consul Guy Rochette n'ayant pas été élu mais désigné par le roi. Les calvinistes,

dépossédés des charges consulaires, voulurent reprendre le pouvoir et s'emparer de la ville. Ils organisèrent tout d'abord l'enlèvement des notables, civils, religieux et

militaires, pour les emmener au cloître de l'évêché de Nîmes où ils les mirent à mort.

Les victimes furent appelées une par une par un religionnaire et entrèrent dans le lieu

clos où, après avoir été égorgées à coups de dague ou d'épée, elles furent jetées dans le

puits. Les premiers appelés furent Guy et Grégoire Rochette, l'avocat François de Gras et le père Jean Quatreba, prieur des Augustins. Comme dans le massacre de Wassy, les victimes ont été prises au piège dans un lieu clos, ce qui accentue l'inégalité d'un combat perdu d'avance. Les massacres continuèrent à Nîmes et hors de la ville.

2 Plus de quatre cent cinquante ans plus tard, la question de l'accueil des réfugiés en

Europe et les attentats survenus en France, en Allemagne, en Belgique, au Royaume Uni et dans d'autres pays depuis janvier 2015 ont profondément ému les opinions publiques

et suscité de nombreux débats et tensions dans nos sociétés. Ils ont conduit les sociétés

européennes à s'interroger sur les raisons immédiates d'une telle violence et sur les faits passés qui pourraient l'expliquer. Dans l'Europe moderne qui connaît tant de

violences religieuses entre confessions chrétiennes ou entre chrétiens, juifs et

musulmans, les questions de la tolérance et de l'intolérance des religions sont déjà au coeur des débats politiques et religieux.

3 Chaque intervenant a sa définition de la tolérance. Dans le Dictionnaire de Furetière,

c'est la " patience par laquelle on souffre, on dissimule quelque chose. La tolérance qu'on a pour les vices est souvent cause de leur augmentation. Souffrir quelque chose, ne s'en pas plaindre, n'en pas faire la punition. Il faut tolérer les défauts de ceux avec Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, 125-1 | 20182 qui nous avons à vivre. On tolère à Rome les lieux de débauche, mais on ne les approuve pas. Il faut tolérer les abus quand on ne peut pas les retrancher tout à fait ; tolérer les crimes qu'on ne peut pas punir. »

4 Le mot français intolérance, dérivé de tolérance, est attesté à la fin du XVIe siècle dans son

sens latin : " incapacité à supporter ». Furetière, dans son Dictionnaire universel publié

en 1690, ne le relève pas, mais il apparaît dans l'édition posthume de son dictionnaire,

éditée à Rotterdam en 1701, édition revue et corrigée par un huguenot français, Henri

Basnage de Beauval (1656-1710), qui s'est réfugié aux Provinces-Unies pour y combattre ce que les huguenots ont commencé à nommer intolérance. Ce n'est plus " impatience », mais " refus de supporter, d'avoir des relations avec ceux d'un avis opposé ».

5 La Tolérance des religions, c'est justement le titre de l'ouvrage qu'Henri Basnage de

Beauval fait paraître à Rotterdam en 1684. Cet auteur s'interroge sur les rapports entre religions à l'image de nombre de ses contemporains réformés, que ce soit Isaac Papin, Pierre Bayle, Charles Le Cène ou encore Noël Aubert de Versé. Au-delà de la question protestante, cette rencontre est de confronter les auteurs qui réfléchissent sur cette opposition tolérance / intolérance, mais aussi de montrer la diversité des situations dans l'Europe moderne.

6 L'objectif de ce volume est de comparer différentes expériences autour de troisthématiques : tout d'abord l'étude de textes qui nous mènera principalement enPologne et en France, puis le rapport entre théories et pratiques à travers des situations

européennes, enfin les liens entre les débats actuels et cette question de tolérance et intolérance des religions à l'époque moderne.

AUTEUR

DIDIER BOISSON

Professeur d'histoire moderne, université d'Angers, TEMOS FRE 2015 Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, 125-1 | 20183

La Confédération de Varsovie du

28 janvier 1573 : une politique de

tolérance au service des privilèges nobiliaires The confederation of Warsaw of 28 January 1573: a policy of toleration at the service of noble privilege

Laurent Tatarenko

1 Dans l'historiographie consacrée aux paix de religion et aux édits de tolérance, qui ont

vu le jour dans l'Europe du XVIe siècle, le texte de l'accord de 1573, connu sous le nom de Confédération de Varsovie, occupe une place singulière en raison de la nature même de l'acte et des principes qu'il instaurait dans la pratique de l'État

1. Son importance est

également mise en évidence par la chronologie puisque ce compromis a vu le jour peu après les événements de la Saint-Barthélemy, offrant en apparence un contre-exemple aux luttes confessionnelles survenues dans le royaume de France. Depuis les débats qu'il a suscités chez les contemporains et jusqu'à nos jours, le document a su s'assurer une renommée continue puisque, en 2003, il a même été inscrit sur le registre " Mémoire du Monde » de l'UNESCO.

2 L'attention accordée à ce texte par les historiens explique que les articles de laConfédération de Varsovieet le contexte de leur rédaction aient fait l'objet de nombreuses

études en Pologne et, dans une moindre mesure, à l'étranger

2. Pour autant, en raison du

caractère laconique de certains passages, ces débats successifs laissent encore ouvertes certaines questions importantes, en particulier au sujet de la valeur juridique de l'acte

et de l'étendue sociale de la liberté de culte qu'il définissait. En d'autres termes, quelles

étaient l'assise politique et les garanties accordées à cette prétendue tolérance et quelles étaient les couches de la population concernées par ce compromis ? Plutôt que de replonger dans les analyses terminologiques ou l'étude pointilleuse des débats préparatoires qui ont animé la Diète de convocation de janvier 1573, notre étude

propose de scruter les usages faits de la Confédération de Varsovie, depuis sa

Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, 125-1 | 20184 promulgation jusqu'aux guerres du milieu du XVIIe siècle avant que la violence des affrontements ne bouleverse en profondeur les rapports entre les confessions concurrentes. De même, à l'intérieur de cette problématique se pose également la question de savoir par quels biais cette " paix de religion » a su fonctionner dans une situation d'extrême diversité confessionnelle, marquée pourtant là aussi par les disputes et les tensions entre les institutions religieuses. Pour examiner ces différents points, l'enquête invite à compléter l'image de la coexistence entre catholiques et protestants en mettant en lumière certains aspects apparemment secondaires à travers le cas des chrétiens orientaux qui ne sont apparus qu'à la marge dans l'acte de 1573. Par cette approche, il s'agit plus généralement d'évaluer jusqu'à quel point la Pologne- Lituanie a pu constituer une exception dans les pratiques de la tolérance à l'époque moderne et s'imposer comme un véritable modèle politique de pluralisme.

Un moment de rénovation politique

3 Comprendre la portée des négociations qui ont précédé l'élection d'Henri de Valois sur

le trône polonais exige de revenir sur deux particularités d'une entité politique elle- même plurielle, formée du royaume de Pologne à proprement parler et de la grande- principauté de Lituanie

3. Dans l'Europe du XVIe siècle, elle constituait le second plus

vaste ensemble territorial après la Moscovie, rassemblant deux systèmes institutionnels distincts, ayant chacun ses propres personnels administratifs. À partir de 1385, les monarchies polonaise et lituanienne se sont trouvées liées par l'union personnelle assurée par les souverains de la dynastie des Jagellon, avant d'être rassemblées, par l'Union de Lublin de 1569

4, dans un seul État qui, par la suite, a été

désigné par le terme de " République [Rzeczpospolita] ».

4 La première caractéristique remarquable de cet espace était la coexistence précoce deplusieurs minorités religieuses, solidement implantées et très importantesnumériquement. Il s'agissait en particulier de chrétiens orthodoxes, héritiers de la Rus'

de Kiev médiévale, dont les territoires occidentaux avaient été rattachés au cours du XIV e siècle à la Couronne polonaise ou à la grande-principauté de Lituanie5. Encore au milieu du XVIe siècle, près des trois quarts de la population lituanienne étaient ainsi composés de chrétiens " de rite grec » avec plus de deux millions de fidèles appelés

" Ruthènes » (Rusini en polonais) par référence à l'ancienne grande-principauté

orthodoxe fondée par les souverains kiéviens

6. Une telle situation démographique a

conduit les monarques catholiques à reconnaître de droit le fait que les élites se rattachaient à deux versions différentes du christianisme, ceci afin de s'assurer le soutien de la noblesse locale dans le gouvernement de ce vaste territoire. C'est pourquoi, malgré des restrictions imposées au culte orthodoxe, la noblesse de rite grec a pu progressivement obtenir les mêmes droits politiques que les nobles catholiques à

travers un processus qui s'est achevé sous le règne de Sigismond II Auguste

(1548-1572) 7.

5 Aux côtés des orthodoxes, l'espace polono-lituanien accueillait également descommunautés non-chrétiennes avec leurs structures religieuses propres. Celaconcernait tout d'abord les populations juives dont les premières implantationsimportantes remontaient au XIIIe siècle8. En Lituanie existaient même quelques

communautés caraïtes - représentantes d'un courant du judaïsme qui rejetait la tradition talmudique - venues de Crimée au cours du XIVe siècle. De même, y vivaient Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, 125-1 | 20185 les Arméniens qui, sans doute depuis 1364, disposaient d'un archevêché à L'viv. Enfin, des Tatares musulmans, arrivés en Lituanie suite aux luttes intestines entre les clans de la Horde d'Or, possédaient leurs propres mosquées dans les faubourgs de Vilnius, à Minsk, à Navahrudak et dans plusieurs autres petites localités lituaniennes 9.

6 Cette esquisse suffit à montrer qu'en Pologne-Lituanie se manifestaient déjà, dès le

XIV

e siècle et à une échelle locale, certains phénomènes qui ont été décrits par Heinz

Schilling et Wolfgang Reinhard à l'intérieur du paradigme de la confessionnalisation et présentés comme une nouveauté des XVIe-XVIIe siècles10. En premier lieu, cela renvoyait à l'expression nette des identités religieuses mentionnées explicitement dans les actes

et dans les règlements destinés à définir les droits reconnus à chacune des

communautés. De cette manière, ce processus de distinction associait les différences cultuelles aux particularismes juridiques façonnés par les privilèges accordés par le prince ou les seigneurs locaux sur leurs domaines privés. Il faudrait y ajouter une forme de mobilisation des structures religieuses par les pouvoirs politiques dans l'administration locale des populations, qu'il s'agisse des sujets catholiques ou desquotesdbs_dbs47.pdfusesText_47
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