[PDF] Lâge des postmachines 11 juin 2011 processus humains

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CAVALES

PUM

L'ÂGE DES POSTMACHINES

Couverture : © Randy Fath

Version numérique disponible en libre accès. www.pum.umontreal.ca

La collection propose des titres qui défendent

l'idée que la fiction - d'abord littéraire - est une forme de connaissance du monde. Balisée à la fois par la sociocritique et l'épistémocritique, elle cherche à comprendre comment la fiction s'approprie les savoirs, les récupère et les recycle. Elle reste ouverte à un spectre très large de textes, allant des plus canoniques aux plus populaires.

CAVALES

ISABELLE BOOF-VERMESSE est maître

de con?érences en littérature américaine et en études culturelles à l'Université de Lille.

JEAN-FRANÇOIS CHASSAY est pro?esseur

au Département d'études littéraires de l'Université du Québec à Montréal.isbn 978-2-7606-4171-6

34,95 $31

Les Presses de l'Université de MontréalDepuis l'Antiquité, avec le mythe de Galatée, l'objet qui s'anime

traverse les âges et les arts. Comment l'imaginaire contemporain s"est-il emparé de la machine ? Sa représentation, sa symbolique, les récits qui lui sont associés sont évidemment tributaires de ceux de la société en général, du discours sur le progrès, du rapport à la technique. L"évolution des technologies du numérique et ses conséquences imprévisibles pour l"humanité ont rendu néces- saire le débat philosophique portant sur nos rapports avec elle. La machine est inséparable du sujet qui la crée, et les théories et les fantasmes autour d"une posthumanité ou du transhumanisme sont autant de réponses à cette symbiose imaginée ou réelle. Pour comprendre la spécicité et l"identité de la machine - ou plutôt des machines -, cet ouvrage convoque non seulement la littérature et le cinéma, mais il explore aussi sa matérialisa- tion dans les arts plastiques, les réseaux sociaux, les dispositifs écraniques, la bande dessinée et les jeux vidéo. En tout, dix-sept textes où se côtoient automates, intelligences artificielles et postmachines dans diérents milieux - in vivo, in vitro, in silico - dont certains relèvent de dispositifs et de systèmes auto-engendrés. CAVALESSous la direction deIsabelle Boo?-Vermesse et

Jean-François Chassay

L'âge des postmachines

CAVALES

PUM

L'ÂGE DES POSTMACHINES

Couverture : © Randy Fath

Version numérique disponible en libre accès. www.pum.umontreal.ca

La collection propose des titres qui défendent

l'idée que la fiction - d'abord littéraire - est une forme de connaissance du monde. Balisée à la fois par la sociocritique et l'épistémocritique, elle cherche à comprendre comment la fiction s'approprie les savoirs, les récupère et les recycle. Elle reste ouverte à un spectre très large de textes, allant des plus canoniques aux plus populaires.

CAVALES

ISABELLE BOOF-VERMESSE est maître

de con?érences en littérature américaine et en études culturelles à l'Université de Lille.

JEAN-FRANÇOIS CHASSAY est pro?esseur

au Département d'études littéraires de l'Université du Québec à Montréal. isbn 978-2-7606-4171-6

34,95 $31

Les Presses de l'Université de Montréal

Depuis l'Antiquité, avec le mythe de Galatée, l'objet qui s'anime traverse les âges et les arts. Comment l'imaginaire contemporain s"est-il emparé de la machine ? Sa représentation, sa symbolique, les récits qui lui sont associés sont évidemment tributaires de ceux de la société en général, du discours sur le progrès, du rapport à la technique. L"évolution des technologies du numérique et ses conséquences imprévisibles pour l"humanité ont rendu néces- saire le débat philosophique portant sur nos rapports avec elle. La machine est inséparable du sujet qui la crée, et les théories et les fantasmes autour d"une posthumanité ou du transhumanisme sont autant de réponses à cette symbiose imaginée ou réelle. Pour comprendre la spécicité et l"identité de la machine - ou plutôt des machines -, cet ouvrage convoque non seulement la littérature et le cinéma, mais il explore aussi sa matérialisa- tion dans les arts plastiques, les réseaux sociaux, les dispositifs écraniques, la bande dessinée et les jeux vidéo. En tout, dix-sept textes où se côtoient automates, intelligences artificielles et postmachines dans diérents milieux - in vivo, in vitro, in silico - dont certains relèvent de dispositifs et de systèmes auto-engendrés.

CAVALES

Sous la direction de

Isabelle Boo?-Vermesse et

Jean-François Chassay

L'âge des postmachines

L'lâg egd spdotmachigd

Postmachines.indd 320-03-03 17:00

CAVALES

Bernabé Wesley,

L'oubliothèque mémorable de L.-F. Céline. Essai de sociocritique

Sous la direction de Claire

Barel-Moisan et Jean-François Chassay,

Le roman des possibles. L'anticipation dans l'espace médiatique franco- phone (isbn-i97n)

Postmachines.indd 420-03-03 17:00

L'âge des postmachines

Les Presses de l'Université de Montréal

Sous la direction de

Idmgg Bpp

-Vgtgddg et

Jgmi-Fmiphd Ccmddm

Postmachines.indd 520-03-03 17:00

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et

Archives Canada

Titre : L "âge des postmachines / Isabelle Boof-Vermesse, Jean-François Chassay. Noms : B oof-Vermesse, Isabelle, - auteur. | Chassay, Jean-François, - auteur.

Collections

: Cavales.

Description

: M ention de collection : C avales | Comprend des références bibliographiques et un index.

Identiants

: C anadiana (livre imprimé) | Canadiana (livre numérique) | ISBN | ISBN (PDF) | ISBN (EPUB)

Vedettes-matière

: R VM : M achines intelligentes dans l"art. | RVM : M achines intelligentes dans la littérature. | RVM : T ranshumanisme au cinéma. | RVM : T echnologie et civilisation.

Classication

: L

CC NX.M B | CDD /.—dc

Mise en pages

: F olio infographie

Dépôt légal

er trimestre Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l"Université de Montréal,

Cet ouvrage a été publié grâce à une subvention de la Fédération des sciences humaines de

concert avec le Prix d"auteurs pour l"édition savante, dont les fonds proviennent du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.

Les Presses de l"Université de Montréal remercient de son soutien nancier la Société de déve-

loppement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).

Postmachines.indd 620-03-03 17:00

Isabelle Bpp

-Vgtgddg et Jean-François Ccmddm L'Homme a pensé les machines dès qu'il a commencé à les fabriquer d ans leur réexion sur ce qu"on appellerait maintenant " t echnologie les Grecs distinguaient la ingénieux, stratagème-, de la savoir-faire. La technê est le geste qui produit la mêchanê. Dans Laques- tion de la technique

(), Martin

Heidegger transpose cette distinc-

tion pour donner au sens de " t echnique

» c

elui de dévoilement, de révélation ; l a technique est ce qui fait advenir, c"est une " p roduction q ui guide vers l"existence ce qui est latent dans la matière inerte, et elle a une vertu cognitive et ontologique et non simplement instrumentale, comme la technê en regard de la mêchanê

Cependant la

mêchanê aurait elle aussi pu faire l'objet d'une réexion dépassant la dénition courante. Dans

Le système technicien(),

Jacques Ellul, comme Heidegger, se propose de "

c omprendre un ensemble de phénomènes qui restent invisibles si l"on se situe au niveau de l"évidence perceptible des techniques

». I l montre toutefois que

c"est avec l"avènement d"une machine particulière, l"ordinateur, que la . Martin Heidegger, " La question de la technique » [], dans Essais et confé- rences, traduit de l'allemand par André Préau, Paris, Gallimard, coll." T el Jacques Ellul, Le système technicien, Paris, Le Cherche midi, [] , p..

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l'âge des postmachines technique prend son autonomie et devient un système relationnel, une réalité globale, où l'humain évolue in silico. Elle n'est plus médiation mais milieu, un milieu qui poursuit sa propre logique, la singularité de la technique étant qu'elle " n

écessite pour elle-même sa propre

transformation C "est cette singularité, dans les deux sens du terme, que le présent ouvrage se propose d"explorer : l a spécicité de la machine, son essence comme agencement, mais aussi le fait que son identité pointe vers un dépassement d"elle-même aux conséquences imprévisibles pour l"humanité. La machine réelle, déjà sa propre postmachine, mène aussi une vie métaphorique des plus riches qui explore ce qui n"est pas encore là ; l a littérature et les arts sont ainsi des laboratoires de l"imaginaire dont les machineries n"ont rien à envier aux audaces de la science.

Si le mot grec

technê recoupe à la fois l'art et la technique, c'est à l'origine parce que les deux procèdent de l'imitation de la nature dans la fabrication d'une œuvre d'art ou d'un objet utilitaire - comme le montre avec éclat la machine emblématique du deus ex machina, le mécanisme de traction qui créait l'illusion qu'un acteur pouvait voler comme une divinité au-dessus de la scène. Depuis l'Antiquité, technique et machine, la production et le pro- duit de l'activité humaine, ont partie liée avec l'illusion qui permet de reproduire la réalité, qu'elle soit naturelle ou surnaturelle, même si la Physique d'Aristote suggère que l'invention humaine dépasse la simple imitation (" S i l"art des constructions navales était dans l"intérieur du bois, l"art agirait tout comme la nature . ») La nouvelle distinction qu"Aristote met en évidence est celle qui a toujours cours aujourd"hui, entre choses naturelles et objets fabriqués, distingués par l"origine de leur existence à l"intérieur d"elles-mêmes pour les premières, créée par une intervention extérieure pour les seconds. Cette différence originelle fondamentale informe la cassure ontologique entre ce qui est capable de se reproduire et ce qui n"est que produit (" u n homme . Ibi d., p.. A ristote,

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Introduction

vient d'un homme ; mais un lit ne vient pas d"un lit

») . La machine,

objet fabriqué, qui peut se déplacer, e ectuer des mouvements et des opérations, se dénit ainsi comme ce qui est dépourvu de vie ; c urieu- sement, Aristote n"oppose pas ce qui produit et ce qui est produit, mais ce qui se reproduit et ce que ne peut pas se reproduire. C"est pourquoi, même lorsque les machines se mettent à produire à leur tour, à l"ère industrielle, la distinction aristotélicienne reste valide : l e mot r eproduction

» c

ristallise dans son préxe tout un questionnement entre ce qui, dans la nature, génère ses semblables, et ce qui n"est que duplication ou réplique du même. Avec la naissance de la théorie de l"information et de la génétique, ces dénitions sont relativisées par la nature même de ce qui est repro- duit : u n code. L"ouvrage d"Erwin (), et la découverte de la molécule de l'ADN par l'équipe d'Oswald

Avery,

contemporains des travaux de Claude Shannon sur la communication et de ceux de Norbert Wiener sur la cybernétique, ouvrent la voie à John von Neumann qui démontre en la possibilité logique de l'auto- réplication. N'existant alors que sous forme de concept, ses machines autoréplicatives (appelées des " V on Neumann

» d

ans la culture popu laire) vont inuencer durablement la science-ction. Procédant de la technique, la machine a d"abord été définie enquotesdbs_dbs25.pdfusesText_31

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